Mas 38-39 et Mas 40

Fra78 a écrit:Voilà la source, si vous en savez plus qu'eux , qui ont eu accès à toutes les archives...

Alamas a écrit:Bon, que dire...
Malgré toute l'autorité que l'on peut prêter à ce comité, ben, c'est une grosse bêtise.
Je suis étonné que Conservateur ne se sois pas déjà fendu d'un message. On avait parlé en privé de ce modèle il y a bien deux ans (plus?) en s'appuyant sur les archives justement, pour répondre à une question de Ian Mc Collum.
Je ne suis pas du tout une autorité en matière de FSA, d'où mon recours à Stéphane "Conservateur".
Je vais vous résumer ça de mémoire, vous m'excuserez pour l'absence de chiffres exacts, mais en tous cas, on est dans des ordres de grandeur très loin des 50 000.
En gros, une dizaine de SE-MAS 38/39 dans tout un tas de variantes de configurations et une dizaine de MAS 40 de présérie.
Ces faibles quantités ont permis de tout cacher aux Allemands et aux Italiens.
Et même Vichy, bien qu'au courant de l'existence de ce modèle et qui voulait faire produire le MAS 40 pour son Armée, n'a réussi à se faire montrer qu'un exemplaire de SE-MAS 38/39, qui plus est impropre de par ses caractéristiques à un "rétro-engineering". Le reste était soi-disant perdu, détruit etc...
On sait qu'il n'en est rien et que quelques exemplaires ont pu servir de base à la Libération pour donner plus tard le MAS 44.
Quelques exemplaires de SE-MAS 38/39 et MAS 40 ont survécu dans les collections institutionnelles, toujours les mêmes, pris en photo par Stéphane FERRARD ou Jean HUON dans divers articles, livres... et au moins un exemplaire, de MAS 40 me semble-t-il, dans une collection privée américaine.
Je ne peux que vous renvoyer à l'article de Stéphane FERRARD, déjà montré dans ce fil, qui repose sur les mêmes archives que Conservateur et moi avons pu consulter.

Alamas a écrit:Bon, je suis allé fouinasser à droite, à gauche.
Je trouve a priori un total de 19 SE-MAS 1938-39 et MAS 40 produits qui se répartissent (un peu différemment que dans mes souvenirs) comme suit :
- 10 SE-MAS 1938-39 à magasin fixe à cinq coups, dont deux équipés de lunettes,
- 4 SE-MAS 1938-39 à chargeur (dont au moins un a visiblement un embouchoir en alliage léger mentionné également pour certaines armes à magasin),
- 5 MAS 1940, dont un équipé d'une lunette.
Sur ce total, au moins deux SE-MAS 1938-39 à magasin ont survécu, dont un est visiblement un de ceux ayant reçu une lunette. L'un est dans une collection institutionnelle, l'autre dans une collection privée.
Au moins un SE-MAS 1938-39 à chargeur, dans une collection institutionnelle (le fameux N° 4 à chargeur de FM 24-29 qu'on voit partout). Et enfin au moins deux MAS 1940, l'un dans une collection institutionnelle, l'autre dans une collection privée.

On connaît pour sûr en photo ou mentionnés dans des documents :
Le SE-MAS 1938-39 N°2, a reçu une lunette.
Le SE-MAS 1938-39 N°4, a fait l'objet de tests d'endurance (11 950 coups) en octobre-novembre 1939.
Le SE-MAS 1938-39 N°5, a été testé à la fois avec un proto de lunette et avec une lunette Mle 1921 en avril 1940.
Le SE-MAS 1938-39 N°6, a fait l'objet de tests d'endurance (11 950 coups) en octobre-novembre 1939.
Le SE-MAS 1938-39 N°8, c'est celui vu par les autorités de Vichy en Janvier 1942.
Le SE-MAS 1938-39 N°9, à évent de 2 mm (diamètre depuis au moins le N°4), testé sur 5000 coups en conditions adverses à partir de février 1940.
Le SE-MAS 1938-39 N°10, à évent de 2,3 mm, mêmes tests que le précédent, mais le N° 10 donne davantage satisfaction.

Ces dernières armes servent à terminer de définir ce que sera le MAS 40. Cinquante exemplaires sont commandés pour tests dans les corps de troupe, avec livraison prévue en juillet 1940. A priori, seulement cinq sont finis au moment de l'armistice. Et on connaît en photo le N°4 et le N°5 qui présentent quelques visibles différences de grenadières, à anneau pour l'un (principe semble-t-il retenu par la MAS), à pontet pour l'autre, comme sur les SE-MAS 1938-39. A noter qu'un des desiderata des testeurs des N° 9 et 10 était un battant de crosse au lieu d'une barrette et une grenadière façon CR39. J'imagine que ces demandes étaient motivées par le déport à gauche des lunettes, une bretelle "dans l'axe" est sans doute à ce moment là plus confortable. Et c'est peut-être la raison du maintien de la grenadière à pontet du N°5, destiné à recevoir une lunette.

Alors, j'ai bien trouvé mention de 50 000 exemplaires, mais c'était la production mensuelle planifiée, à la fin de la guerre, de ce qui, à partir du MAS 40, allait devenir le futur MAS 44... Produit finalement à un peu plus de 6000 exemplaires.