Les étuis et accessoires des pistolets Luger portugais, de 1906 à 1942.

Le Portugal a procédé, dès 1900, à des essais du pistolet Luger en vue d’équiper son armée d’une arme de poing moderne.

En 1908, il adopte, sous l’appellation m/1908, un modèle 1906 de la DWM, en calibre 7,65 para et canon de 12 cm; ce pistolet est plus connu sous le nom de Luger Manuel II, du nom du roi régnant (le contrat portait sur 5000 pièces).

En 1910, la marine portugaise adopte, elle aussi, le Luger, sous l’appellation m/1910, un modèle 1906 mais en calibre 9 mm para et canon de 10 cm (la fourniture ne fut que d’environ 700 à 800 unités, en deux versions, la première portant sur la chambre, une ancre et la couronne royale, la seconde, la république portugaise étant proclamée après la chute de la royauté, porte quant à elle, sur la chambre, une ancre et les initiales R.P.).

En 1935, pour équiper sa garde nationale (GNR), le Portugal achète à l’usine Mauser (qui avait absorbé la DWM, en 1930), un lot de 564 Luger, en calibre 7,65 para et canon de 12 cm.

La marine portugaise, elle aussi, commandera à Mauser, des petits lots de Luger en calibre 9 mm para et canon de 10 cm, de 1935 à 1941 (voir un de mes posts précédents sur les Luger Mauser Banner de la marine portugaise).

Enfin, en 1942, le Portugal achètera un lot de 4500 pistolets, sous l’appellation m/943, similaire à la production pour l’armée allemande, le fameux byf 42, en 9 mm para; ces armes serviront jusqu’à la fin des guerres coloniales, dans les années 1970.


L’étui du Luger Manuel II, fabrication ordinaire, pour la troupe, avec ses accessoires: pochette pour deux chargeurs de rechange, baguette de nettoyage en acier et laiton, outil de chargement et chasse goupille:


Un autre étui pour le Luger Manuel II, mais de meilleure fabrication, doublé intérieurement et probablement destiné aux officiers:

L’étui à suspente destiné aux modèle de la marine, même logement pour les accessoires, mais en moins celui du chasse goupille:

L’étui pour le modèle GNR, similaire à celui du Manuel II, mais en cuir plus épais et avec une réhausse pour le port au ceinturon; la pochette, elle aussi, est en cuir plus épais, la baguette est tout en acier et est de fabrication portugaise:

Le Portugal a aussi fabriqué des chargeurs:


Enfin, l’étui pour le m/943 (byf 42), avec ses accessoires: le chargeur de rechange, l’outil de chargement et la baguette de nettoyage:

Une dragonne employée aves ces Luger:



Dans les années 1970, le Portugal se débarrassera de ses Luger, des accessoires et même des archives les concernant, en les vendant sur les marchés mondiaux, notamment aux USA, ou l’on pouvait acheter pour 100 à 130 $ un Luger Manuel II et pour 250 $, un GNR!
Nous, en France, on trouvait aux armes Loki, à Paris, le m/943, à l’état neuf, complet avec le holster et les accessoires (mais bien sur, neutralisé avec une goupille mécanindus!), mais à un prix assez élevé pour l’époque, je crois 2500 francs, il faudrait que je fouille dans mes vieux Cibles.....

Et comme toujours, j’attends vos remarques, critiques, photos etc....

Joël

salut,

je viens un peu en sauveteur... te féliciter et te remercier pour cette leçon en photos.
je dis sauveteur car tu dois te sentir seul... pas grand monde ne se manifeste

enfin... tu sais ce que c'est... quand c'est ni allemand ni américain, c'est difficile de déchainer les passions.

moi en tout cas je me suis régalé !!! merci
bien belle collection pas facile du tout à réunir !

et ceux qui n'aiment pas le portugal bein on leur


david

Merci David!

Si qu'on était devant, la passion, il la verrait dans les yeux exorbités et les langues qui lèchent la poussière ! Mais que dire d'intelligent à chaque fois ? Il faut quand même une relative parité de connaissances pour qu'il y ait dialogue, David...en tête à tête, je m'autoriserais mille questions, c'est sûr

Bravo et merci.
Sait-on ce qui motive dans une même armée le choix de la même arme mais avec des calibres différents?

Moi, je dis : que dire de plus?


Ma 1ère fiançée était portuguaise; j'avais neuf ans !

J'aime bien et je suis avec attention mais effectivement, je n'ai pas grand-chose en portugais. Un Kropatschek qui a connu des jours meilleurs et que je n'ai pas encore fait parler et un 1904/39 qui marche comme un charme.

En tous cas, et continue, j'attends la suite avec la meme patience que Gargantua apres les hors-d'oeuvres.

zito de la tourette a écrit:salut,

je viens un peu en sauveteur... te féliciter et te remercier pour cette leçon en photos.
je dis sauveteur car tu dois te sentir seul... pas grand monde ne se manifeste

enfin... tu sais ce que c'est... quand c'est ni allemand ni américain, c'est difficile de déchainer les passions.

moi en tout cas je me suis régalé !!! merci
bien belle collection pas facile du tout à réunir !

et ceux qui n'aiment pas le portugal bein on leur


david

et :bravo: et et

Baccardi a écrit:Bravo et merci.
Sait-on ce qui motive dans une même armée le choix de la même arme mais avec des calibres différents?

Je pense que chaque arme avait une certaine indépendance pour le choix du calibre; pour le modèle d'arme, au début du siècle, si le choix était le moderne pistolet automatique, le choix était restreint et le Luger était, sans conteste le meilleur, avec deux calibres, au choix.

N'oublions pas que le Luger a été adopté par la Suisse dès 1900, par la marine allemande en 1904, par l'armée allemande en 1908, par la Bulgarie en 1900, par la Hollande et le Brésil en 1906.

Les USA ont procédé à des tests dès la parution du modèle 1900, poursuivis avec des modèles 1902, la France a procédé, elle aussi, à des essais avec le fameux modèle 1903, et bien d'autres pays l'ont essayé.

Les concurrents principaux étaient le Mauser C 96 et les Bergmann (trop encombrant tout les deux), les Mannlicher (trop peu puissant).
Seuls, les pistolets Colt 1900 et 1902 pouvaient rivaliser, mais à l'époque, on n'aurait pas adopté un pistolet américain.

Le Luger avait pour lui sa ligne agréable, sa bonne tenue en main, sa puissance (surtout en 9 mm) et sa fiabilité (pour l'époque), et de plus, était fabriqué dans des usines pouvant en produire très rapidement en grand nombre.

Ce qui explique son succès, tant sur les marchés militaires que commerciaux.

C'est tout !!!!!!!!!!!!!!!!!

Puisqu'il faut laisser une impression : une nouvelle fois sur le cul !!!!!!!!!!

Je vous écrivais ceci, plus haut:

"Dans les années 1970, le Portugal se débarrassera de ses Luger, des accessoires et même des archives les concernant, en les vendant sur les marchés mondiaux, notamment aux USA, ou l’on pouvait acheter pour 100 à 130 $ un Luger Manuel II et pour 250 $, un GNR!
Nous, en France, on trouvait aux armes Loki, à Paris, le m/943, à l’état neuf, complet avec le holster et les accessoires (mais bien sur, neutralisé avec une goupille mécanindus!), mais à un prix assez élevé pour l’époque, je crois 2500 francs, il faudrait que je fouille dans mes vieux Cibles....."

Je viens de fouiller dans mes vieux Cibles et j'ai retrouvé dans le numéro 78 d'avril 1976 (36 ans déjà!), la publicité pour ces Luger m/943:

La voici: (Messieurs les modérateurs, je pense que je peux, sans problème, les présenter, je ne pense pas que la revue Cibles y voit un inconvénient, vu l'ancienneté; mais si nécessaire, vous pouvez tout effacer!)




Ces Luger étaient vendus complets et à l'état neuf, sortant tout droit des arsenaux portugais; pour la petite histoire, les collectionneurs, pourvus d'une facture, (très important!) ont pu les garder avec la neutralisation de l'époque, qui, il faut le rappeler, consistait à une goupille mécanindus , dans la chambre, sans la traverser et à l'arasement du percuteur; ils n'ont pas eu à leur faire subir la nouvelle neutralisation.

Et bien sur, comme de réparer la chambre et mettre un percuteur neuf, demandait peu de moyen et peu de temps, beaucoup ont été remis en état de tir, avec les conséquences judiciaires qui pouvaient s'ensuivre!

Joël

Merci, je me suis regale

+1 Je m'incline et surtout m'instruit

Un gentil membre m'a envoyé des photos d'un étui et d'une pochette fabriqués dans les colonies portugaises et destinés à loger les P 08 encore en dotation à cette époque d'après guerre: vous remarquerez l'adjonction des crochets US.
Cet étui a la même forme que celui de la marine portugaise, mais de qualité moindre. De plus, l'étui de la marine avait des suspentes en cuir et non pas des boucles pour le ceinturon (voir plus haut, dans mon article).

Un grand merci à Joël pour la publication de mes photos ,ce que je ne peux/sais encore pas faire . Pour etre précis , les images présentent les ensembles étui+pochette spécifiques aux P08 et au P38 . la différence entre l'étui de P08 et celui pour P38 est la présence ou non du logement pour la clé/tournevis sous le rabat . Quant aux pochettes porte chargeurs elles sont différentes en géométrie (strictement adaptée aux chargeurs ) et par le nombre de crochets de ceinture (2 pour la P38 pour 1 seulement pour la P08 )

un P38 chez les portugais ?
On peux ouvrir un sujet spécifique et laisser celui la, là !