Recanonage d'une winchester PN idée hérésie ???

Merci Verchère pour ces explications passionnantes.
A te lire je me posais une question : pourquoi dis -tu qu'il serait plus facile de fretter un canon (d'artillerie) qu'une arme individuelle ?
A priori on a tendance à penser le contraire non ?

ben l'nain qui s'en va rentrec avé la bâtarde dans la volée ,l'est plus à l'aise dans un gros calibre que dans un canon de Lebel,non?

Je pense que le jeu nécessaire pour qu'un tube rentre facilement dans l'autre, est relativement indépendant du calibre. Alors que l'élargissement du tube extérieur, obtenu par dilatation, est proportionnel au calibre. A température égale, on obtient donc plus de jeu d'assemblage sur un gros calibre.
De plus, les tubes épais se refroidissent (ou s'échauffent) moins vite, permettant de peaufiner le positionnement. Enfin, le calcul des forces de frettage optimales va imposer pour les tubes minces des tolérances d'usinage beaucoup plus étroites (un serrage trop fort rend au contraire le tube moins robuste, la couche externe étant au repos déjà trop près de sa limite élastique**).

** C'est là l'astuce du frettage : un tube monobloc lâche toujours par l'intérieur d'abord, car sous la pression la paroi intérieure s'allonge plus que la paroi extérieure (ceci parce-que dans le même temps, le tube se comprime dans son épaisseur). Quand l'allongement de la surface intérieure dépasse le maximum permis par le métal, une fissure apparaît, dont la profondeur réduit d'autant l'épaisseur efficace du tube ; le phénomène ne peut donc que s'amplifier exponentiellement.
Enfin, fissure ou allongement permanent mettant l'arme hors service : ça dépend de la dureté de l'acier et surtout de son "allongement avant rupture".
En pré-comprimant au repos la couche de métal interne, on augmente l'allongement qu'elle pourra prendre avant de fissurer. Mais c'est au détriment du tube extérieur, qui était auparavant moins sollicité que l'intérieur. Le frettage optimal fait travailler l'extérieur autant que l'intérieur, de façon à ce que toute l'épaisseur arrive en même temps à la tension maxi.
Mais c'est théorique, chaque tube pris indépendamment étant lui-même plus sollicité dans sa couche intérieure que dans sa couche supérieure. On va donc multiplier les rangs de frettes superposées, pour que chacune soit d'épaisseur assez faible, afin que la différence de tension entre intérieur et extérieur soit quasi négligeable.

Mais si le calcul des efforts de frettage n'est pas compliqué avec seulement 2 couches, quand les couches se multiplient ça devient abominable !
De toutes façons, sur une arme légère il y a difficilement l'épaisseur pour faire plus de 2 couches...Et la difficulté pratique est sans doute grande, car malgré les avantages ça ne se fait pas sur des armes neuves, ou rarement.

Excellent Verchère !
Merci encore pour ces explications fort pédagogiques, exposées de façon telles qu'on les retienne aisément.

Bonsoir à tous;

Quand je lis les post, je ne regrette pas d'avoir exposé mon idée hérétique.
Merci encore Verchère pour ce cours d'armurerie.

Bien cordialement

L'aviateur