Armes de troque à silex

Pour les Amériques, peut être...
Mais en Afrique, nos colons n'étaient pas des miséreux partis là bas par désespoir. C'était plutôt des gens aisés en France, désireux d'avoir une vie encore plus agréable (ou encore plus aisée) dans un pays plein de richesses et qui ne demandait qu'à être conquis.

Aux Amériques, les colons n'étaient 'ils pas, plus ou moins, membres de "milices", chargées de défendre la "Colonie", aussi bien contre les autochtones que contre les "voisins", d'ailleurs ?

Et la milice en question n'était-elle pas plus ou moins armée par le "gouvernement" local, qui subvenait alors au financement, avec l'aide et le concours éventuel de la "puissance colonisatrice" d'origine (anglaise, française...) ?

On peut donc se dire que les armes en question n'étaient pas toujours achetées par le colon, mais lui était attribuées dans l'intérêt général e la collectivité ? (ceci, pour certaines d'entre elles au moins) ?

Tourblanche,
comme j'ai envie que tu crois ce que j'avance, voici une preuve par l'image... de l'existence de ce terme et de ces armes.
Une question, pourquoi certaines armes avaient les montures peintes en rouge ?

bonsoir conservateur ...

il y a moins de 10mn je disais , "si nous pouvions parler des écrits "  ou écrire ce que nous disions !!!

bref  , il existe un écrit concernant des fusils retrouvés dans une ile  (Bornéo peut-être ?)  et après une campagne de fouilles sur un site archéologique ....

les archéologues avaient mis à jour une caisse avec des fusils à silex  "de mémoire"  dans le goût des fusils de boucaniers  ,,  et ....dont le bois était peint de couleur rouge  et identifiés comme ayant une origine Portugaise ...

remember !!

je demandais cela concernant les montures peintes en rouge car j'ai dans ma collection un fusil à silex type 1777/An 9 manufacture de Maubeuge et dont la monture est entièrement peinte en rouge. Il porte un numéro "3" insculpé sur le bois, sous la queue de culasse.

salut conservateur .

je n'ai jamais vu de fusil post 1800 dont le bois était teinté de "rouge" , mais par contre j'en ai qq uns dont le bois est peint en noir ,,, et par le passé ce n'était pas rare ..???

mais uniquement des fusils post 1850 .. et les "plus agés des collectionneurs disaient "que tous les fusils avaient été peints en noir après le départ de Nap 3 "  ???   Fun ? or not Fun ?

Comme je l'écrivais plus avant, ceux que j'ai vus étaient totalement peints  en rouge.
Je dis bien peints et non pas teintés.

Comme Waltherpara, il s'agit bien d'un fusil à la monture peinte (assez grossièrement d'ailleurs) en rouge !
Et les fusils peints en noir, c'est très russe... et pas très français...

oxi81 a écrit:Pour les Amériques, peut être...
Mais en Afrique, nos colons n'étaient pas des miséreux partis là bas par désespoir. C'était plutôt des gens aisés en France, désireux d'avoir une vie encore plus agréable (ou encore plus aisée) dans un pays plein de richesses et qui ne demandait qu'à être conquis.

Ce pourquoi j'avais distingué :
<< Donc aussi une différence géographique, les colons agriculteurs étant plus nombreux en Amérique du Nord ou Australie, qu'en Afrique noire ? >>
Me demandez pas ce que je pense des colons "non agriculteurs"...

Quant à la dotation d'armes sous l'égide des milices, on attend l'intervention de "Tourblanche" quant aux colonies de Nouvelle France...

Ou et quand ?

    Pour le Canada , jusqu' à 1759  tout homme de 16 à 60 ans était obligé de posséder une arme .
    on trouve de tout , mais le modèle le plus abordable était le " fusil de chasse et de service "
   de calibre   de   28 balles à la livre ( livre française , donc 20 balles à la livre d' Angleterre ) 

      Ce fusil  était fabriqué à Tulle  et  le prix  en était fixé par ordonnance royale .  
le prix moyen pour la période française était de 17 £   en comparaison le fusil militaire coutait 22 £
 le boucanier  29 £   et les fusils de traite de 8 à 30 £ selon la qualité . 

   À 30 £  c' était un fusil luxueux utilisé comme cadeau  diplomatique .   À 8 £  c'était des  " machins "
sans contre-platine , surtout acheté par des marchands amérindiens , pour commercer avec des nations
très éloignées .    
      En commerce de traite  , un fusil pouvait couter aussi peu que cinq " castors gras "  en 1689 à Montréal
  et jusqu' à  sept ou huit vers 1730  quand les chapeaux de feutre de castor  se démodent .

     Il y a beaucoup à dire  sur ce sujet .  Bien que les fusils ne n' arrivent qu' en deuxième place , 
après les textiles , dans les marchandises de traite ,  ils servent consolider les alliances politiques .
   Je pourrais en parler toute la nuit , mais je voudrais souligner un détail intéressant :

     Les fusils français ont un autre avantage sur les fusils anglais :  Ils sont réparables en tout temps
grace à un " réseau service après vente  "  ( sic )   car pratiquement tout les poste de traite ont un 
armurier sur place . 

      


ttps://books.google.ca/books?id=V9pYAAAAMAAJ&pg=PA20&lpg=PA20&dq=quesnel++dit+tourblanche++lasalle&source=bl&ots=RLK76bXSD_&sig=3CA1ELYH1dE_rlzipTCIv4X46Rw&hl=fr&sa=X&ei=_5CwUq6HB8_S2wWy1IHgCQ#v=onepage&q=quesnel%20%20dit%20tourblanche%20%20lasalle&f=false

http://genealogiequebec.info/testphp/info.php?no=32214



collections.banq.qc.ca/bitstream/52327/2096619/1/184942.pdf‎






   

Voilà déjà des précisions concernant une époque et un lieu donnés (Canada français), avec :
- le fusil de colon coûtant les 2/3 ou 3/4 du fusil militaire,
- le fusil de traite "diplomatique", presque 1 fois 1/2 le fusil militaire,
- le fusil "pour sauvages", 1/3 du fusil réglo (ou la moitié du fusil pour colons).

Le "boucannier", c'est quoi ? Fusil d'excellente qualité, pour chasseurs et trappeurs professionnels ?

Voici quelques images de ce fusil étrange dont la monture est entièrement peinte en rouge, je l'ai mis à côté d'un fusil plus classique pour montrer la différence de couleur des montures. En haut, bois de noyer classique, en bas, bois peint.

Excellentes photos ,  mais ces armes sont d' après 1760  , c' est hors de mon jardin .

  Le fusil boucanier , c' est une survivance de l'époque fin Louis XIII  .  Son canon est très long ,
pour accommoder  la poudre du début XVII e siècle ,   au XVIII c' est devenu inutile , mais 
comme ce fusil a une réputation de grande précision,  il restera encore en usage .

   Outre la longueur , on remarque aussi la courbe de la crosse ,  à l'inverse du  pied de vache Louis XV

    

On constate une ressemblance avec le " Hudson river fowler "  de la Nouvelle  Angleterre  ,
mais  la généalogie n' est pas évidente  .

    

C'est très intéressant tout cela Tourblanche ! Effectivement, je montrais un fusil des années 1820/30, probablement arme de troque de la période 1830/1860... en attendant la confirmation.
Sinon j'ose te demander si tu connais l'excellent (en tout cas je le trouve très intéressant et très bien illustré) ouvrage de Kevin Gladysz "The French Trade Gun in North America 1662-1759" ? Je l'avais enterré sous une pile de livres et le développement de notre conversation autour de ce sujet passionnant m'a conduit à le redécouvrir ! 
Il permet de découvrir des documents inédits sur l'histoire de l'armement à Saint-Etienne, sur son développement connu (d'après archives) au 17e siècle puis sur la mise en place des routes commerciales vers l'Amérique du Nord. Beaucoup de chiffres, de noms de fabricants stéphanois, etc.
Du coup, je vais le relire ! In english !

Et pour répondre un peu plus dans le détail sur l'histoire du fusil Boucanier :
En 1703, il est dit que les armes embarquées dans une galère sont 24 pistolets, 24 mousquetons et espingards ("servant aux petits bâtiments, peut s'appuyer sur une pièce de bois percée au milieu où la fourchette entre, pour le tenir ferme"), 100 fusils ordinaires et 10 fusils boucaniers. Ces derniers sont décrits comme "servant lorsqu'on donne chasse à quelque bâtiment, et qu'on est éloigné. On le tire appuyé sur les silarets ou autre part".
Cela rejoint donc ce que nous disait Tourblanche, c'est une arme longue et précise dont l'usage remonte au 17e siècle.

Kevin Gladysz ,   J' ai son  livre et j' ai  rencontré l' auteur quelquefois .
   Un type très sympathique , chercheur infatigable ,   il a trouvé des trésors dans  les
archives françaises , il y a deux ans .  J' ai hâte de voir ça imprimé .  Malheureusement les
éditeurs  francophones ne s'intéressent pas à ce marché . 


    Il est sur Facebook sous le nom de Kevin Gélinas .

Je l'avais également rencontré à Saint-Etienne lors de son passage au musée. Très gentil et intarissable sur le sujet ! Il sort un nouveau livre ? quel est le sujet cette fois-ci ?

Il y aura  la culture matérielle des Compagnies Franche de la Marine  

  ,  en collaboration avec Françis Back   et Michel Pétard

.    

   En attendant , il y a les articles en collaboration avec Ken Hamilton  ( que je n' ai pas encore  lu..    )


    


        

Quelle est ce fusil à pierre que l'on voit à l'épaule de ce guerrier noir ?

Tourblanche a écrit:  


       

SI tu parles de celui là, je dirai un 1777/anIX ou 1822 raccourci. On voit la crosse à joue.

J'ai fait mon  info/propagande  , retournons en Afrique 

 "   les armes de troque à silex vers 1855/1860 en France "

Merci Tourblanche pour toutes ces informations, cela m'a donné envie (un peu mais pas trop) de lire des choses sur ce sujet, c'est une part de notre histoire... et Notre Histoire est riche, très riche !