Vrai "artisant de tranchée" ?

J'avais acheté un livre édité par le journal Sud Ouest dans le cadre de la grande collecte des archives familiales sous l’égide de la Mission du Centenaire.
il regroupe des correspondances, des photos et des documents, souvenirs de familles de combattants classées par thèmes.
https://www.centenaire.org/fr/autour-de-la-grande-guerre/publications-recentes/la-grande-guerre-des-francais-travers-les-archives

Au détour d'une page j'ai eu la surprise de découvrir la photo d'un coupe papier "d'art poilu" quasiment identique à celui  qui me vient de je ne sais où dans ma famille.





Je me demande si en fait ce n'était pas un "modèle type" d'artisanat semi-industriel, même pas forcément réellement  "d'artisanat de tranché" mais peut être de la série destinée
à faire après la guerre de la vente de souvenirs  .... J'ai eu ainsi un collègue qui me soutenait mordicus que les vues stéréo sur plaques de verre qu'il tenait de son grand-père
avait été prises par ce dernier, alors qu'elles étaient vendues pour être observées avec un stéréoscope. Je me souvenais même avoir vu certaines de ces images à Rethondes

Pour "L'Artisanat de Tranchée" ....post1918 c'est certain.
Par contre quand tu écris "J'ai eu ainsi un collègue qui me soutenait mordicus que les vues stéréo sur plaques de verre qu'il tenait de son grand-père
avait été prises par ce dernier, alors qu'elles étaient vendues pour être observées avec un stéréoscope"



Ces plaques stéréoscopiques existaient aussi bien  toutes faites pour être visionnées avec la visionneuse double "ad hoc" que vierges pour la prise de vue avec des appareils spéciaux ;trés chers; à double objectifs


https://fr.wikipedia.org/wiki/Appareil_st%C3%A9r%C3%A9oscopique

Bonjour,

90% des objets dit "artisanat de tranchée" sont soit des productions quasiment à la chaine par des blessés de guerre dans les hôpitaux, destinés a être vendus pour des œuvres style les orphelins et veuve de guerre, soit des productions du direct après guerre vendus en souvenir sur les champs de bataille par des camelots (et portent en général le nom du lieu visité).

C'est le cas de votre coupe-papier.

Sur le papier le règlement n'autorisait pas la prise de photos mais certainement qu'avec le sentiment de vivre un événement exceptionnel, et surtout le besoin de le partager avec ses proches quand on a eu prit conscience qu'on arriverait peut être pas vivant au bout, on a rapidement oublié le règlement. A partir de 1915 il y a eu des photos "officielles" qui entre autre servaient à la propagande en valorisant les combattants pour entretenir le moral, c'est plus probablement ces photographes qui pouvaient se permettre de mettre en œuvre des appareils stéréo de ce type, surtout avec ce qu’implique en précautions l'emploi des plaques de verre. L'appareil basique populaire de type Box n'était pas non plus très pratique à utiliser sur le terrain, en revanche le type d'appareil que l'on aurait dit avoir été pour ça c'était un de ces petit "folding" Kodak qui l'on pouvait plus facilement porter sur soi et qui était plus discret à utiliser. Sans doute que n'étant pas financièrement à la portée du premier soldat venu c'était plus les gradés et autres officiers non combattants (service médical par exemple) qui l'utilisait en ayant aussi un peu plus de liberté pour cela.

Lestat a écrit:Bonjour,

90% des objets dit "artisanat de tranchée" sont soit des productions quasiment à la chaine par des blessés de guerre dans les hôpitaux, destinés a être vendus pour des œuvres style les orphelins et veuve de guerre, soit des productions du direct après guerre vendus en souvenir sur les champs de bataille par des camelots (et portent en général le nom du lieu visité).

C'est le cas de votre coupe-papier.

Tout à fait d'accord. Seuls des exemplaires vraiment très personnalisés et faisant allusion à des dates précises,ou des espoirs à l'attention de proches en particulier  peuvent être considérés comme "de tranchée" (bien que réalisés généralement à l'arrière lors d'une relève.

J'ai moi même un coupe papier "artisanal", qui vient d'un de mes ancêtres. La poignée est franchement artisanale voir mal faite, mais la lame est bien ouvragée et il y ait écrit "souvenir" au verso et "verdun" au recto.
S'étant fait amputés de 8 doigts de pieds suite à des gelures de tranchées en 1915, je doute qu'il ait lui même fabriqué ce coupe papier avec écrit "souvenir"... (Je crois mêe que son régiment n'est jamais allé à Verdun!)

Je rejoins Lestat là dessus. Ça se vendait après guerre dans les musées style caverne du dragon...

Il y avait déjà eu la même chose après la guerre de 70, comme des éclats d'obus fixés sur une belle plaque de bois poli avec une inscription "Siège de Paris" ou "Siège de Belfort".
Les gosses retournaient tout pour récupérer ces éclats et les vendre aux touristes ; il y eut quelques contraventions (les Archives Départementales étant confinées dans leurs caves, je ne peux pas illustrer).
Mais c'était après les combats. Durant ceux-ci, à Belfort les éclats ramassés dans les rues étaient portés à la fonderie, pour retour à l'envoyeur.