Le système Lee-Metford-Enfield
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TIR et COLLECTION Armes Règlementaires :: Les armes règlementaires :: Les armes anglaises et du Commonwealth
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Le système Lee-Metford-Enfield
Bonjour,
Je constate depuis un moment que les discussions, même entre spécialistes, confondent sans trop de soin les diverses variantes de Lee Enfield. L'amalgame le plus courant concerne les variantes précoces pré-ww1 Lee-Metford, Lee-Enfield et Charger Loader Lee-Enfield. Si les différences visuelles sont parfois minimes, elles sont bien réelles et je constate qu’une plus grande attention est donnée à la bonne description des variantes de Berthier ou de Mauser par exemple. Je souhaite proposer ci-après un guide de toutes les variantes principales de la famille Lee-Enfield avec identification visuelle. Je ne vais pas trop rentrer dans les détails du pourquoi de tel ou tel changements. Ce support qui se veut être un condensé doit permettre d’identifier rapidement et avec précision quelle variante on a sous les yeux peu importe que ce soit un Lee-Metford MkI ou un L42A1 en passant par les versions en 22LR voir, qui sait, une carabine De Lisle.
Il est souvent considéré que les dénominations des variantes de Lee-Enfield sont opaques difficiles à suivre. Elles peuvent l’être mais c’est une conséquence de l’obsession de la nomenclature anglaise qui tends à créer une dénomination spécifique à chaque petite mise à jour. Ces mises à jour n’étant finalement pas si nombreuses ou intriquées si l’on considère les près de 100 de services du système communément appelé Lee-Enfield. Cette méthode de dénomination donne l’avantage de pouvoir tracer l’origine d’une arme et de d’établir avec une quasi-certitude à quelle configuration réglementaire elle appartient. Considérez par exemple le cas de l’indentification d’une carabine Berthier boitier 1890 1er type présentant des attributs de Berthier 1892 de gendarmerie et de Berthier M16, le tout avec des matricules divers. Quels changements datent des années de service ? Qu’est-ce qui a été bidouillé par la suite ? Un exercice d’initié avec nécessité bien souvent de démonter l’arme pour aller chasser le poinçon. Rien de si ardu avec le Lee-Enfield.
En suivant la logique de numérotation continue des versions vous noterez qu’il y a des lacunes. Ce qui suit traite des versions réglementaires largement diffusées ainsi que de quelques curiosités confidentielles du moment qu’elles ont servi au combat ou à l’entraînement des troupes. Le procédé de numérotation de l’ordonnance britannique inclue indifféremment les versions d’essais qui ne sont pas le sujet ici étant donné leur rareté et leur tendance à varier fortement dans leurs attributs, conséquence de leur statut de prototype.
J’ai décidé de lister autant que possible les variantes suivant la continuité de la dénomination à moins que cela ne soit néfaste à la compréhension du propos. Il faut garder à l’esprit que cette continuité correspond assez bien avec la continuité chronologique mais comporte quelques exceptions. On remarquera notamment que des dénominations spécifiques à certains pays sont contradictoires avec la chronologie globale. Par exemple le SMLE MkI** IP indien est une modification du MkI* indien au standard MkIII mais est postérieur chronologiquement à l’introduction du MkIII dans l’ordonnance anglaise. J’essayerai autant que possible de limiter les confusions mais il sera parfois nécessaire de se référer à un chapitre suivant pour connaitre en détail la liste des modifications de la variante que vous recherchez. Je ne vous cache pas que ça fait beaucoup de choses à couvrir, jugez plutôt :
1) Le « Long Lee ». Du Lee-Metford au CLLE.
1)1) Lee-Metford MkI
1)2) Lee-Metford MkI*
1)3) Lee-Metford MkII
1)4) Lee-Metford MkII*
1)5) Lee-Enfield MkI
1)6) Lee-Enfield MkI*
1)7) Lee-Metford Carbine MkI de cavalerie
1)08) Lee-Enfield Carbine MkI
1)9) Lee-Enfield Carbine MkI*
1)10) Lee-Enfield Carbine Royal Irish Constabulary
1)11) Charger Loader Lee-Enfield MkI « Navy »
1)12) Charger Loader Lee-Enfield MkI*
1)13) Charger Loader Lee-Metford MkII
1)14) Charger Loader Lee-Enfield MkI « India pattern »
1)15) Charger Loader Lee-Enfield MkII « India pattern »
2) Le « SMLE », le Lee-Enfield de la première guerre
2)1) Short Magazine Lee-Enfield MkI
2)2) Short Magazine Lee-Enfield MkI*
2)3) Short Magazine Lee-Enfield MkI** « Navy »
2)4) Short Magazine Lee-Enfield MkI** (Converted) « India Pattern »
2)5) Short Magazine Lee-Enfield MkI***
2)6) Sous-variantes « Cond »
2)7) Short Magazine Lee-Enfield MkII
2)08) Short Magazine Lee-Enfield MkIII
2)9) Short Magazine Lee-Enfield MkIII*
2)10) Short Magazine Lee-Enfield MkV
2)11) Configurations pour tireur d’élite période 1ère guerre
2)11)1. Viseurs Galiléens
2)11)2. Viseurs télescopiques
2)12) Variante tir réduit du MLM, MLE et SMLE
2)12)1. Morris Tube
2)12)2. Aiming Tube
2)12)3. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark I
2)12)4. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark I*
2)12)5. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark II
2)12)6. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark
2)12)7. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark I*
2)12)8. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark II
2)12)9. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark III
2)12)10. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.1
2)12)11. Chargeur Parker Hiscock
2)12)12. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.2
2)12)13. .22-in. R.F. Long Rifle, Pattern 14
2)12)14. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 18
2)12)15. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark IV
2)12)16. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark IV*
2)12)17. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.2 MkI*
2)13) Productions australiennes
2)13)1. Short Magazine Lee-Enfield MkIII et MkIII* H et HT
2)14) Productions indiennes
2)14)1. Short Magazine Lee-Enfield .410 Single Loader
2)14)2. Short Magazine Lee-Enfield 7.62mm 2A
2)14)3. Short Magazine Lee-Enfield 7.62mm 2A1
2)14)4. N°7 2A1 « Jungle Carbine »
2)15) Conversion Charlton sur base SMLE et Long Lee
2)16) Les carabines De Lisle
2)17) L59A2 Drill Purpose Rifle
2)18) SMLE modifié pour Grenade Launcher Mills
3) Le N°4, le Lee-Enfield de la deuxième guerre
3)1) Lee-Enfield N°4 MkI
3)2) Variations des organes de visée du N°4
3)3) Lee-Enfield N°4 MkI*
3)4) Lee-Enfield N°4 MkI(T)
3)4)1. Caractéristiques et variantes de l’optique N°32
3)4)2. Le cas du MkI (T) Long Branch avec optique C N°32
3)4)3. Caractéristiques et variantes du montage d’optique
3)4)4. Unité complète
3)4)5. Lee-Enfield N°4 MkI (T) “Scopeless”
3)5) Lee-Enfield N°4 Mk2
3)6) Lee-Enfield N°4 Mk1/2
3)7) Lee-Enfield N°4 Mk1/3
3)08) Lee-Enfield N°4 Mk1/2(T)
3)9) Variantes tir réduit du N°4
3)9)1. Lee-Enfield .22 RF N°7 Mk I (Air Force)
3)9)2. Lee-Enfield C N°7 .22 MkI
3)9)3. Lee-Enfield .22 RF N°9 Mk I (Navy)
3)10) L59A1 Drill Purpose Rifle
4) Lee-Enfield .22 RF No 8 MkI
5) Lee-Enfield N°5 Mk1, dit “Jungle Carbine”
6) Variantes tardives de précision sur base du N°4
6)1) Lee-Enfield L39A1
6)2) Lee-Enfield L42A1
6)2)1. Caisses de transport
6)2)2. Optiques alternatives
6)2)3. Bretelles
6)3) Lee-Enfield Envoy
6)4) N°4 CONV
6)5) Lee-Enfield Enforcer
7) Conclusions
08) Références
Je constate depuis un moment que les discussions, même entre spécialistes, confondent sans trop de soin les diverses variantes de Lee Enfield. L'amalgame le plus courant concerne les variantes précoces pré-ww1 Lee-Metford, Lee-Enfield et Charger Loader Lee-Enfield. Si les différences visuelles sont parfois minimes, elles sont bien réelles et je constate qu’une plus grande attention est donnée à la bonne description des variantes de Berthier ou de Mauser par exemple. Je souhaite proposer ci-après un guide de toutes les variantes principales de la famille Lee-Enfield avec identification visuelle. Je ne vais pas trop rentrer dans les détails du pourquoi de tel ou tel changements. Ce support qui se veut être un condensé doit permettre d’identifier rapidement et avec précision quelle variante on a sous les yeux peu importe que ce soit un Lee-Metford MkI ou un L42A1 en passant par les versions en 22LR voir, qui sait, une carabine De Lisle.
Il est souvent considéré que les dénominations des variantes de Lee-Enfield sont opaques difficiles à suivre. Elles peuvent l’être mais c’est une conséquence de l’obsession de la nomenclature anglaise qui tends à créer une dénomination spécifique à chaque petite mise à jour. Ces mises à jour n’étant finalement pas si nombreuses ou intriquées si l’on considère les près de 100 de services du système communément appelé Lee-Enfield. Cette méthode de dénomination donne l’avantage de pouvoir tracer l’origine d’une arme et de d’établir avec une quasi-certitude à quelle configuration réglementaire elle appartient. Considérez par exemple le cas de l’indentification d’une carabine Berthier boitier 1890 1er type présentant des attributs de Berthier 1892 de gendarmerie et de Berthier M16, le tout avec des matricules divers. Quels changements datent des années de service ? Qu’est-ce qui a été bidouillé par la suite ? Un exercice d’initié avec nécessité bien souvent de démonter l’arme pour aller chasser le poinçon. Rien de si ardu avec le Lee-Enfield.
En suivant la logique de numérotation continue des versions vous noterez qu’il y a des lacunes. Ce qui suit traite des versions réglementaires largement diffusées ainsi que de quelques curiosités confidentielles du moment qu’elles ont servi au combat ou à l’entraînement des troupes. Le procédé de numérotation de l’ordonnance britannique inclue indifféremment les versions d’essais qui ne sont pas le sujet ici étant donné leur rareté et leur tendance à varier fortement dans leurs attributs, conséquence de leur statut de prototype.
J’ai décidé de lister autant que possible les variantes suivant la continuité de la dénomination à moins que cela ne soit néfaste à la compréhension du propos. Il faut garder à l’esprit que cette continuité correspond assez bien avec la continuité chronologique mais comporte quelques exceptions. On remarquera notamment que des dénominations spécifiques à certains pays sont contradictoires avec la chronologie globale. Par exemple le SMLE MkI** IP indien est une modification du MkI* indien au standard MkIII mais est postérieur chronologiquement à l’introduction du MkIII dans l’ordonnance anglaise. J’essayerai autant que possible de limiter les confusions mais il sera parfois nécessaire de se référer à un chapitre suivant pour connaitre en détail la liste des modifications de la variante que vous recherchez. Je ne vous cache pas que ça fait beaucoup de choses à couvrir, jugez plutôt :
1) Le « Long Lee ». Du Lee-Metford au CLLE.
1)1) Lee-Metford MkI
1)2) Lee-Metford MkI*
1)3) Lee-Metford MkII
1)4) Lee-Metford MkII*
1)5) Lee-Enfield MkI
1)6) Lee-Enfield MkI*
1)7) Lee-Metford Carbine MkI de cavalerie
1)08) Lee-Enfield Carbine MkI
1)9) Lee-Enfield Carbine MkI*
1)10) Lee-Enfield Carbine Royal Irish Constabulary
1)11) Charger Loader Lee-Enfield MkI « Navy »
1)12) Charger Loader Lee-Enfield MkI*
1)13) Charger Loader Lee-Metford MkII
1)14) Charger Loader Lee-Enfield MkI « India pattern »
1)15) Charger Loader Lee-Enfield MkII « India pattern »
2) Le « SMLE », le Lee-Enfield de la première guerre
2)1) Short Magazine Lee-Enfield MkI
2)2) Short Magazine Lee-Enfield MkI*
2)3) Short Magazine Lee-Enfield MkI** « Navy »
2)4) Short Magazine Lee-Enfield MkI** (Converted) « India Pattern »
2)5) Short Magazine Lee-Enfield MkI***
2)6) Sous-variantes « Cond »
2)7) Short Magazine Lee-Enfield MkII
2)08) Short Magazine Lee-Enfield MkIII
2)9) Short Magazine Lee-Enfield MkIII*
2)10) Short Magazine Lee-Enfield MkV
2)11) Configurations pour tireur d’élite période 1ère guerre
2)11)1. Viseurs Galiléens
2)11)2. Viseurs télescopiques
2)12) Variante tir réduit du MLM, MLE et SMLE
2)12)1. Morris Tube
2)12)2. Aiming Tube
2)12)3. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark I
2)12)4. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark I*
2)12)5. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark II
2)12)6. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark
2)12)7. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark I*
2)12)8. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark II
2)12)9. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark III
2)12)10. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.1
2)12)11. Chargeur Parker Hiscock
2)12)12. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.2
2)12)13. .22-in. R.F. Long Rifle, Pattern 14
2)12)14. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 18
2)12)15. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark IV
2)12)16. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark IV*
2)12)17. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.2 MkI*
2)13) Productions australiennes
2)13)1. Short Magazine Lee-Enfield MkIII et MkIII* H et HT
2)14) Productions indiennes
2)14)1. Short Magazine Lee-Enfield .410 Single Loader
2)14)2. Short Magazine Lee-Enfield 7.62mm 2A
2)14)3. Short Magazine Lee-Enfield 7.62mm 2A1
2)14)4. N°7 2A1 « Jungle Carbine »
2)15) Conversion Charlton sur base SMLE et Long Lee
2)16) Les carabines De Lisle
2)17) L59A2 Drill Purpose Rifle
2)18) SMLE modifié pour Grenade Launcher Mills
3) Le N°4, le Lee-Enfield de la deuxième guerre
3)1) Lee-Enfield N°4 MkI
3)2) Variations des organes de visée du N°4
3)3) Lee-Enfield N°4 MkI*
3)4) Lee-Enfield N°4 MkI(T)
3)4)1. Caractéristiques et variantes de l’optique N°32
3)4)2. Le cas du MkI (T) Long Branch avec optique C N°32
3)4)3. Caractéristiques et variantes du montage d’optique
3)4)4. Unité complète
3)4)5. Lee-Enfield N°4 MkI (T) “Scopeless”
3)5) Lee-Enfield N°4 Mk2
3)6) Lee-Enfield N°4 Mk1/2
3)7) Lee-Enfield N°4 Mk1/3
3)08) Lee-Enfield N°4 Mk1/2(T)
3)9) Variantes tir réduit du N°4
3)9)1. Lee-Enfield .22 RF N°7 Mk I (Air Force)
3)9)2. Lee-Enfield C N°7 .22 MkI
3)9)3. Lee-Enfield .22 RF N°9 Mk I (Navy)
3)10) L59A1 Drill Purpose Rifle
4) Lee-Enfield .22 RF No 8 MkI
5) Lee-Enfield N°5 Mk1, dit “Jungle Carbine”
6) Variantes tardives de précision sur base du N°4
6)1) Lee-Enfield L39A1
6)2) Lee-Enfield L42A1
6)2)1. Caisses de transport
6)2)2. Optiques alternatives
6)2)3. Bretelles
6)3) Lee-Enfield Envoy
6)4) N°4 CONV
6)5) Lee-Enfield Enforcer
7) Conclusions
08) Références
Dernière édition par seschomaru le Ven 29 Déc - 17:27, édité 2 fois
seschomaru- Membre expert
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Localisation : Bas-Rhin
Date d'inscription : 23/09/2020
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
1) Le « Long Lee ». Du Lee-Metford au CLLE.
A noter pour la suite, que les modifications seront décrites sur la base de la variante directement précédente dans la chronologie. Il est cependant tout à fait possible qu’un CLLE soit obtenu à partir d’un Lee-Metford MkI. Il en va de même pour toutes les combinaisons intermédiaires envisageables. Cela implique que les marquages sur la droite du boitier puissent refléter non pas la configuration de l’arme mais une précédente configuration. Les marquages indiqués reflètent ce qui est typique pour une arme fabriquée autant que possible dès le départ dans la configuration concernée.
Quatre fabricants peuvent être annoncés sur les marquages de boitier, cinq si l’on inclue Ishapore :
- Enfield
- BSA Brimingham Small Armes Co.
- LSA London Small Arms Co
- Sparkbrook
Un marquage typique comprendra en premier la couronne ainsi que les initiales de la reine contemporaine de la production. Ce marquage ne sera pas mentionné lors de l’évocation des marquages spécifiques à chaque variante.
Comité d’étude initial de 1883 pour remplacer le Martini-henry.
Tests initiaux réalisé sur divers systèmes à verrou de conception Lee en 43 Spanish et 45-70. Le 45-70 étant la cartouche la plus répandu sur le Remington-Lee dont le Lee-Enfield est directement inspiré (règlementaire français 1ère guerre sous forme de carabine chambrée en 30-40Krag par ailleurs). La conception d’une cartouche nouvelle pour cette future arme prend ensuite la forme d’une cartouche à bourrelet à poudre noire en diamètre 402 dont les cotes préfigurent la future cartouche de 303 British. En 1887, la décision est prise de passer de la cartouche de 402 à poudre noire au futur 303 British. Le diamètre 303 étant une inspiration directe des travaux de Eduard Rubin
Le chargement initial du 303 « British » utilise une ogive cylindro-ogivale à base plate en cupro-nickel de 215gr propulsée par une charge compressée de poudre noire de 71.5grains.
La poudre sans fumée est maitrisée et adoptée en 1891. La cartouche de 303 conserve la balle de 215gr propulsée désormais par 30grains de Cordite pour un vitesse initiale de 2060fps (628m/s) à la bouche d’un canon de Long Lee soit 30,2in (767mm)
Appellations interchangeables :
- MLM = Magazine Lee-Metford
- MLE = Magazine Lee-Enfield
- CLLE = Charge Loader Lee-Enfield
1)1) Lee-Metford MkI
Adoption en décembre 1888 en tant que Magazine Rifle MkI, la production ne démarre que le 1er décembre 1889. Produit jusqu’en 1891 puis remplacé ou mis à jour en MkI*
Commençons par considérer les attributs caractéristiques de la version de départ :
- Chargeur simple pile 8 cartouches sécurisé avec une chaîne. Le chargeur simple pile conçu initialement lors des tests pour 5 cartouches en 43 Spanish ou en 45-70 donne une capacité 8 cartouches de 303 British
- Battants de bretelle en avant du chargeur
- Sécurité latérale
- Noix de percuteur
- Cut-off avec indentation dans le bois
- Rainures de préhension dans la crosse
- Couvre-culasse (3 vis fendue caractéristiques du 1er modèle)
- Grenadière (sans battant de bretelle)
- Volley-Sight 3500yds
- Marquage boitier initial simple :
- Cartouche crosse
- Embouchoir (2 battants)
- Baguette de nettoyage. Son utilisation nécessite deux armes car chaque arme est munie d’une des deux moitiés identiques de la baguette complète.
- Hausse Lewes initiale 1900yds avec graduations théoriques pour 303 Smokeless avec encoche en créneau. Calibration pour les cartouches à balle cylindro-ogivale de 215gr référencée MkII à MkVI.
- Guidon avec encoche (parallèle avec viseur Berthier/Lebel
- Canon de 30.2in (767mm) au pas Metford
- Garde-main clipsé
- Pas de guide pour lame chargeur
- Détente simple action sans course avant lâché du percuteur
- Adoption d’une nouvelle baïonnette remplaçant celle à douille du Martini-Henry. Cette baïonnette recevra plusieurs itérations mineures tout en conservant une longueur de 470mm avec une lame à double tranchant de 305mm. Chronologiquement celle associée au Lee-Metford MkI serait la baïonnette 1888 MkI 1er type avec une poignée à un gros rivet près de la garde et deux petits rivets près du pommeau.
Version MkI non modifiée extrêmement rare, si on vous annonce un Lee-Metford MkI sans plus de précisions ou de photos, partez du principe que c’est une variante de Long Lee.
1)2) Lee-Metford MkI*
Approuvé pour production en décembre 1890 et mis en production de mai 1891 à 1894, le standard MkI* applique les révisions suivantes :
- Sécurité supprimée (considérée redondante avec le cut-off et parfois activée par erreur lors du déploiement du Volley sight)
- Guidon modifiée avec encoche remplacée par une pointe (type Barleycorn)
- Hausse modifiée avec graduations corrigée pour le 303 British et encoche en V (type Barleycorn) avec réglage maxi à 1800yds.
- Volley sight avec graduations revue et un maximum à 2900yds.
- Marquage boitier typique :
Si année antérieure à 1892, MkI modifié MkI*
- Encoche sous le cut-off supprimé sur exemplaires sortis d’usine selon standard MkI*, conservées sur MkI modifié MkI*.
- Chronologiquement, le Lee-Metford MkI* devrait être associé à la baionette 1888 MkI 2nd type avec cette fois deux gros rivets sécurisants les poignées.
Production et mises à jour pratiquées de 1894 à 1897
- Nouveau chargeur double pile de 10 cartouches
- Marquage boitier typique :
Si année antérieure à 1894, MkI* modifié MkII
- Embouchoir modifié (1 battant)
- Baguette de nettoyage modifié
- Grenadière modifiée avec ajout d’un battant de bretelle
- Battant de bretelle en avant du chargeur supprimé
- Battant de bretelle en arrière de la crosse ajouté
- Couvre-culasse modifié
1)4) Lee-Metford MkII*
Production à partir d’Avril 1895 jusqu’à novembre 1895.
- Marquage boitier typique :
Si année antérieure à 1895, MkII modifié MkII*
- Sécurité montée sur la noix de percuteur
1)5) Lee-Enfield MkI
La cartouche MkII à la Cordite est adoptée en Juillet 1893. Le temps que ses effets néfastes su le canon Metford soient identifié, il faudra attendre novembre 1895 pour le canon Enfield soit adopté ainsi que la variante résultante, le Lee-Enfield.
- Marquage boitier typique :
Si variante précédente mise à jour, « LE » est ajouté entre « ENFIELD 18XX » et « II* »
- Battant de bretelle ajouté sur le pontet en avant du chargeur.
- Canon changé pour le standard Enfield. Annoncé par un « E » sur le dessus de chambre. Pas de canon Metford peu adapté pour 303 British à la Cordite. Longévité trop faible.
- Rainures de préhension dans la crosse supprimée
1)6) Lee-Enfield MkI*
Production de fin 1889 jusqu’à 1905.
- Marquage boitier typique :
- Suppression de la baguette de nettoyage (rendu obsolète par la poudre sans fumée), L’embouchoir et le fut ne sont plus percés pour la recevoir.
- La suppression de la baguette de nettoyage entraîne une révision de la baïonnette 1888 MkI 2nd type qui voit son trou d’évent reculé sur le pommeau et devient 1888 MkII. Vers 1902, la modification MkIII remplace les rivets par des vis fendues afin de permettre le remplacement aisé des poignées bois.
Variante principale utilisée durant la seconde guerre des Boers.
1)7) Lee-Metford Carbine MkI de cavalerie
Premiers tests vers fin 1893. Adoption en 1894.
Attributs caractéristiques de la version de départ :
- Sécurité idem Lee-Metford MkII*
- Levier de culasse coudé vers le bas, vers l’avant et aplati
- Couvre culasse idem Lee-Metford MkII
- Pas d’encoche dans le bois sous le cut-off
- Embouchoir avec baguette de nettoyage
- Grenadière sans battant de brettelle
- Pas de volley sight
- Hausse type Lee-Metford MkI* graduée jusqu’à 2000yds
- Chargeur spécifique double pile 6 cartouches
- Attache de bretelle par une barre sur la droite de la crosse
- Attache de bretelle sur la gauche du boitier (supprimé en 1896)
- Marquage boitier typique sur la gauche
- Vis traversante sous la hausse pour attacher la protection en cuir
- Canon de 20.75in (527mm) au pas Metford
1)08) Lee-Enfield Carbine MkI
Produit à partir de 1896.
- Attache de bretelle sur la droite du boitier supprimé
- Marquage boitier typique sur la gauche :
- Canon au pas Enfield. Annoncé par un « E » sur le dessus de chambre
1)9) Lee-Enfield Carbine MkI*
Produit à partir de 1899.
- Marquage boitier typique sur la gauche :
- Embouchoir modifié avec suppression de la baguette de nettoyage
1)10) Lee-Enfield Carbine Royal Irish Constabulary
Produit à partir de 1905 sur base de Lee-Enfield Carbine majoritairement mais quelques rares exemplaires basés sur Lee-Metford Carbine.
- Marquage boitier idem Lee-Enfield Carbine ou Lee-Metford Carbine
- Disque d’unité marqué RIC
- Embouchoir modifié pour accepter la baïonnette modèle 1888
1)11) Charger Loader Lee-Enfield MkI « Navy »
Conversion assez confidentielle du Lee-Enfield MkI* pratiquée à partir de 1907 à la demande exclusive de la Navy.
- Marquage boitier typique sur la gauche
- Organes de visée Lee-Enfield MkI* conservé avec max à 1800yds puis regraduée jusqu’à 1900yds à partir de 1910 pour la cartouche MkVII avec ajout d’un poinçon « HV » en avant de l’embase de hausse
- Couvre-culasse supprimé
- Guidon Barleycron du Lee-Enfield MkI* conservé
1)12) Charger Loader Lee-Enfield MkI*
Conversion du Lee-Enfield MkI* pratiquée de 1907 à 1914. La majorité semble avoir été faite durant la période 1909 à 1910 et ce sont les deux années qu’on rencontre le plus souvent sur les marquages à gauche du boitier.
A ce stade, le SMLE est déjà standardisé depuis Juillet 1903. Le CLLE est une manière de mettre à jour les Lee-Enfield MKI* en approchant la configuration du SMLE sans avoir à recourir à la lourde conversion complète en SMLE qui nécessite changement de crosse et de canon. Les CLLE servent principalement dans l’arrière garde durant la 1ère guerre mondiale et même la 2ème.
- Marquage boitier sur la droite indique l’arme ayant servi à la conversion
- Marquage boitier typique sur la gauche :
- Ajout d’un portique pour lame chargeur. Profil initial avec arêtes vives causant des dommages aux uniformes, adoucies presque immédiatement sans que cela ne fasse l’objet d’une nouvelle dénomination
- Encoche dans le flanc gauche du boitier en avant du portique de lame chargeur afin de faciliter l’extraction des cartouches
- Couvre-culasse supprimé
- Culasse modifiée pour accommoder ces changements
- Hausse changée avec réglage de la dérive. Puis les graduations sont revues à partir de 1910 avec maxi 1800yds pour la cartouche MkVII à balle profilée
- Guidon modifié avec créneau
- Ajout de protecteurs de guidon
- Volley sight également modifié pour refléter la balistique de la cartouche MkVII avec un réglage maximum à 2800yds
- Pontet débarrassé de la fixation pour le battant de bretelle
1)13) Charger Loader Lee-Metford MkII
Chronologiquement cette modifiaction a été faite à peu près en même temps que celle du CLLE MkI*.
Identique en configuration au CLLE MkI* à l’exception du canon qui reste au standard Metford. Il s’agit donc d’un Lee-Metford MkI ou MkI* ou MkII converti en CLLE MkI* à l’exception du canon. La raison étant apparemment que les stocks de canon étaient à ce stade limités car la production est focalisée sur le SMLE et il a été jugé acceptable de conserver le canon Metford.
Armes souvent réservées à l’entraînement et considérée comme la configuration à jour la moins désirable pour le service actif.
Pas de révision sur les graduations de la hausse.
- Marquage boitier typique sur la gauche :
Conversion à partir d’un Lee-Enfield MkI* de fabrication Ishapore ou anglaise. Pratiquée par Ishapore à partir de 1905 à 1909.
- Portique de lame chargeur ajouté sous la forme d’un demi-portique fixe riveté dans le boitier et d’un demi portique flottant associé à la tête de culasse. Même configuration que le SMLE MkI original.
- Encoche dans le flanc gauche du boitier en avant du portique de lame chargeur afin de faciliter l’extraction des cartouches.
- Nouveau guidon toujours du type Barleycorn mais désormais monté sur queue d’aronde pour permettre le réglage en dérive. Ajout à partir de 1908 pas dépendante d’une conversion MkI ou MkII
1)15) Charger Loader Lee-Enfield MkII « India pattern »
Conversion à partir de 1909 à 1914 environ par Ishapore.
Même modification que le MkI à l’exception de :
- Ajout d’un portique pour lame chargeur fixe comme les conversions anglaises
A priori cette configuration ne revoit pas les organes de visée en fonction pour la cartouche MkVII. Les graduations ne la hausse et du Volley sight correspondent toujours à la cartouche MkII à MkVI.
Ceci conclu donc le développement de la famille communément appelée « Long Lee » et qui est très certainement la plus complexe et la moins bien comprise. On constate, comme pour beaucoup d’autres familles d’armes de l’époque, la succession frénétique des développements pour suivre les évolutions de la poudre, la géométrie des ogives, l’introduction des lames chargeur, la doctrine sur les organes de visée etc… Toutes ces 13 variantes distinguées par la nomenclature anglaise sont actées sur une période de 20ans !
J’aimerais vous annoncer que ça devient plus simple avec le SMLE mais ce serait un gros mensonge…
A noter pour la suite, que les modifications seront décrites sur la base de la variante directement précédente dans la chronologie. Il est cependant tout à fait possible qu’un CLLE soit obtenu à partir d’un Lee-Metford MkI. Il en va de même pour toutes les combinaisons intermédiaires envisageables. Cela implique que les marquages sur la droite du boitier puissent refléter non pas la configuration de l’arme mais une précédente configuration. Les marquages indiqués reflètent ce qui est typique pour une arme fabriquée autant que possible dès le départ dans la configuration concernée.
Quatre fabricants peuvent être annoncés sur les marquages de boitier, cinq si l’on inclue Ishapore :
- Enfield
- BSA Brimingham Small Armes Co.
- LSA London Small Arms Co
- Sparkbrook
Un marquage typique comprendra en premier la couronne ainsi que les initiales de la reine contemporaine de la production. Ce marquage ne sera pas mentionné lors de l’évocation des marquages spécifiques à chaque variante.
Comité d’étude initial de 1883 pour remplacer le Martini-henry.
Tests initiaux réalisé sur divers systèmes à verrou de conception Lee en 43 Spanish et 45-70. Le 45-70 étant la cartouche la plus répandu sur le Remington-Lee dont le Lee-Enfield est directement inspiré (règlementaire français 1ère guerre sous forme de carabine chambrée en 30-40Krag par ailleurs). La conception d’une cartouche nouvelle pour cette future arme prend ensuite la forme d’une cartouche à bourrelet à poudre noire en diamètre 402 dont les cotes préfigurent la future cartouche de 303 British. En 1887, la décision est prise de passer de la cartouche de 402 à poudre noire au futur 303 British. Le diamètre 303 étant une inspiration directe des travaux de Eduard Rubin
Le chargement initial du 303 « British » utilise une ogive cylindro-ogivale à base plate en cupro-nickel de 215gr propulsée par une charge compressée de poudre noire de 71.5grains.
La poudre sans fumée est maitrisée et adoptée en 1891. La cartouche de 303 conserve la balle de 215gr propulsée désormais par 30grains de Cordite pour un vitesse initiale de 2060fps (628m/s) à la bouche d’un canon de Long Lee soit 30,2in (767mm)
Appellations interchangeables :
- MLM = Magazine Lee-Metford
- MLE = Magazine Lee-Enfield
- CLLE = Charge Loader Lee-Enfield
1)1) Lee-Metford MkI
Adoption en décembre 1888 en tant que Magazine Rifle MkI, la production ne démarre que le 1er décembre 1889. Produit jusqu’en 1891 puis remplacé ou mis à jour en MkI*
Commençons par considérer les attributs caractéristiques de la version de départ :
- Chargeur simple pile 8 cartouches sécurisé avec une chaîne. Le chargeur simple pile conçu initialement lors des tests pour 5 cartouches en 43 Spanish ou en 45-70 donne une capacité 8 cartouches de 303 British
- Battants de bretelle en avant du chargeur
- Sécurité latérale
- Noix de percuteur
- Cut-off avec indentation dans le bois
- Rainures de préhension dans la crosse
- Couvre-culasse (3 vis fendue caractéristiques du 1er modèle)
- Grenadière (sans battant de bretelle)
- Volley-Sight 3500yds
- Marquage boitier initial simple :
- Cartouche crosse
- Embouchoir (2 battants)
- Baguette de nettoyage. Son utilisation nécessite deux armes car chaque arme est munie d’une des deux moitiés identiques de la baguette complète.
- Hausse Lewes initiale 1900yds avec graduations théoriques pour 303 Smokeless avec encoche en créneau. Calibration pour les cartouches à balle cylindro-ogivale de 215gr référencée MkII à MkVI.
- Guidon avec encoche (parallèle avec viseur Berthier/Lebel
- Canon de 30.2in (767mm) au pas Metford
- Garde-main clipsé
- Pas de guide pour lame chargeur
- Détente simple action sans course avant lâché du percuteur
- Adoption d’une nouvelle baïonnette remplaçant celle à douille du Martini-Henry. Cette baïonnette recevra plusieurs itérations mineures tout en conservant une longueur de 470mm avec une lame à double tranchant de 305mm. Chronologiquement celle associée au Lee-Metford MkI serait la baïonnette 1888 MkI 1er type avec une poignée à un gros rivet près de la garde et deux petits rivets près du pommeau.
Version MkI non modifiée extrêmement rare, si on vous annonce un Lee-Metford MkI sans plus de précisions ou de photos, partez du principe que c’est une variante de Long Lee.
1)2) Lee-Metford MkI*
Approuvé pour production en décembre 1890 et mis en production de mai 1891 à 1894, le standard MkI* applique les révisions suivantes :
- Sécurité supprimée (considérée redondante avec le cut-off et parfois activée par erreur lors du déploiement du Volley sight)
- Guidon modifiée avec encoche remplacée par une pointe (type Barleycorn)
- Hausse modifiée avec graduations corrigée pour le 303 British et encoche en V (type Barleycorn) avec réglage maxi à 1800yds.
- Volley sight avec graduations revue et un maximum à 2900yds.
- Marquage boitier typique :
Si année antérieure à 1892, MkI modifié MkI*
- Encoche sous le cut-off supprimé sur exemplaires sortis d’usine selon standard MkI*, conservées sur MkI modifié MkI*.
- Chronologiquement, le Lee-Metford MkI* devrait être associé à la baionette 1888 MkI 2nd type avec cette fois deux gros rivets sécurisants les poignées.
1)3) Lee-Metford MkII
Production et mises à jour pratiquées de 1894 à 1897
- Nouveau chargeur double pile de 10 cartouches
- Marquage boitier typique :
Si année antérieure à 1894, MkI* modifié MkII
- Embouchoir modifié (1 battant)
- Baguette de nettoyage modifié
- Grenadière modifiée avec ajout d’un battant de bretelle
- Battant de bretelle en avant du chargeur supprimé
- Battant de bretelle en arrière de la crosse ajouté
- Couvre-culasse modifié
1)4) Lee-Metford MkII*
Production à partir d’Avril 1895 jusqu’à novembre 1895.
- Marquage boitier typique :
Si année antérieure à 1895, MkII modifié MkII*
- Sécurité montée sur la noix de percuteur
1)5) Lee-Enfield MkI
La cartouche MkII à la Cordite est adoptée en Juillet 1893. Le temps que ses effets néfastes su le canon Metford soient identifié, il faudra attendre novembre 1895 pour le canon Enfield soit adopté ainsi que la variante résultante, le Lee-Enfield.
- Marquage boitier typique :
Si variante précédente mise à jour, « LE » est ajouté entre « ENFIELD 18XX » et « II* »
- Battant de bretelle ajouté sur le pontet en avant du chargeur.
- Canon changé pour le standard Enfield. Annoncé par un « E » sur le dessus de chambre. Pas de canon Metford peu adapté pour 303 British à la Cordite. Longévité trop faible.
- Rainures de préhension dans la crosse supprimée
1)6) Lee-Enfield MkI*
Production de fin 1889 jusqu’à 1905.
- Marquage boitier typique :
- Suppression de la baguette de nettoyage (rendu obsolète par la poudre sans fumée), L’embouchoir et le fut ne sont plus percés pour la recevoir.
- La suppression de la baguette de nettoyage entraîne une révision de la baïonnette 1888 MkI 2nd type qui voit son trou d’évent reculé sur le pommeau et devient 1888 MkII. Vers 1902, la modification MkIII remplace les rivets par des vis fendues afin de permettre le remplacement aisé des poignées bois.
Variante principale utilisée durant la seconde guerre des Boers.
1)7) Lee-Metford Carbine MkI de cavalerie
Premiers tests vers fin 1893. Adoption en 1894.
Attributs caractéristiques de la version de départ :
- Sécurité idem Lee-Metford MkII*
- Levier de culasse coudé vers le bas, vers l’avant et aplati
- Couvre culasse idem Lee-Metford MkII
- Pas d’encoche dans le bois sous le cut-off
- Embouchoir avec baguette de nettoyage
- Grenadière sans battant de brettelle
- Pas de volley sight
- Hausse type Lee-Metford MkI* graduée jusqu’à 2000yds
- Chargeur spécifique double pile 6 cartouches
- Attache de bretelle par une barre sur la droite de la crosse
- Attache de bretelle sur la gauche du boitier (supprimé en 1896)
- Marquage boitier typique sur la gauche
- Vis traversante sous la hausse pour attacher la protection en cuir
- Canon de 20.75in (527mm) au pas Metford
1)08) Lee-Enfield Carbine MkI
Produit à partir de 1896.
- Attache de bretelle sur la droite du boitier supprimé
- Marquage boitier typique sur la gauche :
- Canon au pas Enfield. Annoncé par un « E » sur le dessus de chambre
1)9) Lee-Enfield Carbine MkI*
Produit à partir de 1899.
- Marquage boitier typique sur la gauche :
- Embouchoir modifié avec suppression de la baguette de nettoyage
1)10) Lee-Enfield Carbine Royal Irish Constabulary
Produit à partir de 1905 sur base de Lee-Enfield Carbine majoritairement mais quelques rares exemplaires basés sur Lee-Metford Carbine.
- Marquage boitier idem Lee-Enfield Carbine ou Lee-Metford Carbine
- Disque d’unité marqué RIC
- Embouchoir modifié pour accepter la baïonnette modèle 1888
1)11) Charger Loader Lee-Enfield MkI « Navy »
Conversion assez confidentielle du Lee-Enfield MkI* pratiquée à partir de 1907 à la demande exclusive de la Navy.
- Marquage boitier typique sur la gauche
- Organes de visée Lee-Enfield MkI* conservé avec max à 1800yds puis regraduée jusqu’à 1900yds à partir de 1910 pour la cartouche MkVII avec ajout d’un poinçon « HV » en avant de l’embase de hausse
En haut MLE MkI, en bas CLLE MkI. Remarquez les graduations différentes ainsi que le poinçon HV indiquant que la hausse est graduée pour la cartouche MkVII
- Ajout d’un portique pour lame chargeur avec une rainure nécessaire pour utiliser les organes de visée Lee-Enfield MkI* plus bas que les organes qui seront monté sur le CLLE MkI*- Couvre-culasse supprimé
En haut MLE MkI, en bas CLLE MkI. On remarque l'encoche dans le portique lame chargeur, présente uniquement sur cette variante
- Culasse modifiée pour accommoder la suppression du couvre-culasse- Guidon Barleycron du Lee-Enfield MkI* conservé
1)12) Charger Loader Lee-Enfield MkI*
Conversion du Lee-Enfield MkI* pratiquée de 1907 à 1914. La majorité semble avoir été faite durant la période 1909 à 1910 et ce sont les deux années qu’on rencontre le plus souvent sur les marquages à gauche du boitier.
A ce stade, le SMLE est déjà standardisé depuis Juillet 1903. Le CLLE est une manière de mettre à jour les Lee-Enfield MKI* en approchant la configuration du SMLE sans avoir à recourir à la lourde conversion complète en SMLE qui nécessite changement de crosse et de canon. Les CLLE servent principalement dans l’arrière garde durant la 1ère guerre mondiale et même la 2ème.
- Marquage boitier sur la droite indique l’arme ayant servi à la conversion
- Marquage boitier typique sur la gauche :
- Ajout d’un portique pour lame chargeur. Profil initial avec arêtes vives causant des dommages aux uniformes, adoucies presque immédiatement sans que cela ne fasse l’objet d’une nouvelle dénomination
- Encoche dans le flanc gauche du boitier en avant du portique de lame chargeur afin de faciliter l’extraction des cartouches
- Couvre-culasse supprimé
- Culasse modifiée pour accommoder ces changements
- Hausse changée avec réglage de la dérive. Puis les graduations sont revues à partir de 1910 avec maxi 1800yds pour la cartouche MkVII à balle profilée
- Guidon modifié avec créneau
- Ajout de protecteurs de guidon
- Volley sight également modifié pour refléter la balistique de la cartouche MkVII avec un réglage maximum à 2800yds
- Pontet débarrassé de la fixation pour le battant de bretelle
1)13) Charger Loader Lee-Metford MkII
Chronologiquement cette modifiaction a été faite à peu près en même temps que celle du CLLE MkI*.
Identique en configuration au CLLE MkI* à l’exception du canon qui reste au standard Metford. Il s’agit donc d’un Lee-Metford MkI ou MkI* ou MkII converti en CLLE MkI* à l’exception du canon. La raison étant apparemment que les stocks de canon étaient à ce stade limités car la production est focalisée sur le SMLE et il a été jugé acceptable de conserver le canon Metford.
Armes souvent réservées à l’entraînement et considérée comme la configuration à jour la moins désirable pour le service actif.
Pas de révision sur les graduations de la hausse.
- Marquage boitier typique sur la gauche :
ENFIELD
1907
CLLM
II
1)14) Charger Loader Lee-Enfield MkI « India pattern »Conversion à partir d’un Lee-Enfield MkI* de fabrication Ishapore ou anglaise. Pratiquée par Ishapore à partir de 1905 à 1909.
- Portique de lame chargeur ajouté sous la forme d’un demi-portique fixe riveté dans le boitier et d’un demi portique flottant associé à la tête de culasse. Même configuration que le SMLE MkI original.
- Encoche dans le flanc gauche du boitier en avant du portique de lame chargeur afin de faciliter l’extraction des cartouches.
- Nouveau guidon toujours du type Barleycorn mais désormais monté sur queue d’aronde pour permettre le réglage en dérive. Ajout à partir de 1908 pas dépendante d’une conversion MkI ou MkII
1)15) Charger Loader Lee-Enfield MkII « India pattern »
Conversion à partir de 1909 à 1914 environ par Ishapore.
Même modification que le MkI à l’exception de :
- Ajout d’un portique pour lame chargeur fixe comme les conversions anglaises
A priori cette configuration ne revoit pas les organes de visée en fonction pour la cartouche MkVII. Les graduations ne la hausse et du Volley sight correspondent toujours à la cartouche MkII à MkVI.
Ceci conclu donc le développement de la famille communément appelée « Long Lee » et qui est très certainement la plus complexe et la moins bien comprise. On constate, comme pour beaucoup d’autres familles d’armes de l’époque, la succession frénétique des développements pour suivre les évolutions de la poudre, la géométrie des ogives, l’introduction des lames chargeur, la doctrine sur les organes de visée etc… Toutes ces 13 variantes distinguées par la nomenclature anglaise sont actées sur une période de 20ans !
J’aimerais vous annoncer que ça devient plus simple avec le SMLE mais ce serait un gros mensonge…
Dernière édition par seschomaru le Lun 1 Jan - 10:52, édité 1 fois
seschomaru- Membre expert
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
Bravo et merci d'avoir pris le temps d'éclairer nos membres sur ces fameux "long Lee" auxquels personne ne comprend rien.
C'est vrai que c'est complexe et sans prendre le temps de faire le distingo entre tous les modèles, on peut s'y perdre facilement.
Je me permettrai juste de signaler qu'il en manque un dans ta liste.
Un mouton à 5 pattes : le Lee-Metford Mk I* à canon Enfield.
J'avais crée un post là dessus, il y a longtemps.
Au début du 20ème siècle, avec le problème de la 2ème guerre des Boers, pour pallier à un manque de fusils, les britanniques, plutôt que d'augmenter les cadences de fabrication synonymes de baisse de qualité, ont remis en service les machines-outils du Lee-Metford Mk I* mais en lui montant un canon Enfield.
Je ne connais pas toutes les dates de fabrication de ces Lee-Metford-Enfield, mais j'en ai un daté de 1903, et j'en ai vu un autre en photo du même millésime.
Jamais vu d'autres dates.
Ian Skennerton parle d'une production limitée à 1902 et 1903.
Le fusil est totalement semblable au Lee-Metford Mk I*, sauf le canon qui porte le marquage E I*.
Le marquage E I* dénote un canon à profil extérieur metford, et une rayure Enfield.
C'est vrai que c'est complexe et sans prendre le temps de faire le distingo entre tous les modèles, on peut s'y perdre facilement.
Je me permettrai juste de signaler qu'il en manque un dans ta liste.
Un mouton à 5 pattes : le Lee-Metford Mk I* à canon Enfield.
J'avais crée un post là dessus, il y a longtemps.
Au début du 20ème siècle, avec le problème de la 2ème guerre des Boers, pour pallier à un manque de fusils, les britanniques, plutôt que d'augmenter les cadences de fabrication synonymes de baisse de qualité, ont remis en service les machines-outils du Lee-Metford Mk I* mais en lui montant un canon Enfield.
Je ne connais pas toutes les dates de fabrication de ces Lee-Metford-Enfield, mais j'en ai un daté de 1903, et j'en ai vu un autre en photo du même millésime.
Jamais vu d'autres dates.
Ian Skennerton parle d'une production limitée à 1902 et 1903.
Le fusil est totalement semblable au Lee-Metford Mk I*, sauf le canon qui porte le marquage E I*.
Le marquage E I* dénote un canon à profil extérieur metford, et une rayure Enfield.
Dernière édition par oxi81 le Ven 29 Déc - 17:10, édité 1 fois
François
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
1) Le « SMLE », le Lee-Enfield de la première guerre
La variante SMLE est une évolution du Lee-Enfield MkI et non pas du Charger Loader Lee-Enfield qui sera adopté après la première variante du SMLE. Cette configuration découle de 3 besoins identifiés :
- Rapidité du chargement. Adoption de la lame chargeur qui rends l’approvisionnement du magasin plus rapide que sur le Lee-Enfield sans portique de chargeur
- Uniformiser l’arme de service entre les branches de l’armée avec la disparition des armes longues et des carabines au profit d’un variante commune de longueur intermédiaire. Même démarche que les Américains lors du replacement du Krag Jorgensen par le 1903 à la même époque
- Traumatismes de la seconde guerre des Boers. Une force quasi-milicienne en grande infériorité numérique les tient en respect avec des compétences bien supérieures au tir longue distance et des tactiques adaptées pour en tirer profit. Les Anglais identifient un besoin de renforcer les compétences au tir longue distance de leurs troupes. L’arme adoptée doit refléter cet exercice avec des améliorations de la précision intrinsèque et une ergonomie générale facilitant le tir de précision
A noter que les appellations Lee-Enfield N°1 est surtout utile pour faire la distinction avec le N°4 qui suivra étant donné que les deux ont sensiblement la même longueur et que l’appellation SMLE pourrait être techniquement applicable aux deux. Cependant l’appellation n°1 ne sera utilisé qu’en 1926. Les appellation SMLE, N°1 ou Short Lee Enfield sont toutes trois valides à des fins d’identification précise. Ou alors « nez de cochon », on saura de quoi vous parlez !
Pour tout ce qui va suivre concernant le SMLE, il convient de retenir que jusqu’en 1910, la cartouche standard est toujours la MkVI avec la balle de 215gr. L’année 1910 voit l’introduction de la cartouche MkVII utilisant une balle de type Spitzer à base plate de 174gr. La charge de poudre est augmentée à 37.0grains de Cordite. La vitesse initiale passe à 2440 fps (744m/s) avec une trajectoire plus tendue ce qui va nécessiter diverses mises à jour plus ou moins complètes des organes de visée et constitue une raison majeure de la multiplicité des variantes de SMLE.
Appellations interchangeables :
- SMLE = Short Magazine Lee-Enfield = Rfile N°1
2)1) Short Magazine Lee-Enfield MkI
Adoption en juillet 1903. Majorité de la production en 1904, jusqu’à 1905.
Bien qu’il y ait beaucoup de changements et que les deux variantes ne puissent pas vraiment être confondues, le SMLE MkI est une évolution du Lee-Enfield MkI* et sera décrit comme tel. A note que si la plupart des SMLE sont des fabrications neuves, certains Long Lee subiront une lourde conversion pour être reconfiguré de la sorte.
- Marquage boitier typique :
- Boitier largement modifié avec intégration d’un demi-portique fixe riveté dans le boitier et d’un demi-portique flottant associé à la tête de culasse pour guider la lame chargeur.
- Nouveau fut avec ajout d’une bague de serrage faisant appui sur le canon afin d’en régler les harmoniques
- Couvre-culasse supprimé
- Cut-off conservé. Il est absent des versions d’essais mais sera rétabli sur la version de série
- Sécurité sur le côté gauche du boitier utilisant le même axe que l’œilleton du volley sight. Même disposition que le Lee-Metford MkI. La forme du levier de sécurité est subtilement différente de celle du Lee-Metford
- Nouvelle noix percuteur avec possibilité d’extraire le percuteur sans outil en le dévissant depuis l’arrière de la culasse
- Nouvel embouchoir avec cette forme très reconnaissable mettant la bouche du canon a fleur avec l’extrémité de l’embouchoir. Battant de bretelle présent. L’embouchoir intègre désormais les deux points d’appuis de la baïonnette. A noter pour la suite la légère courbure vers l’intérieur des oreilles de protection de l’embouchoir
- Nouvelle grenadière avec battant de bretelle. La grenadière est articulée par une charnière sur le dessus.
- Détente à double action avec une course préalablement au lâché du percuteur
- Garde-main intégral en deux parties avec séparation à hauteur de l’embase de hausse. Maintien par clips. Disposition adoptée entre autres pour réduire l’impact des mirages causés par la chauffe du canon. Les versions d’essais avaient une garde-main intégral d’un seul tenant mais celui-ci était bien trop fragile avec tendance à se briser au démontage à l’endroit où la séparation sera faite par la suite
- Hausse réglable en dérive. Cran de visée en V. Calibration revues pour tenir compte de la tractoire moins tendues suite à la perte de vitesse initiale du canon plus court. Toujours calibré pour la cartouche MkVI à balle cylindro-ogivale de 215gr. Réglage jusqu’à 2000yds
- Oreilles de protection intégrées au garde-main pour préserver la hausse
- Guidon en V type Barleycorn monté sur queue d’aronde
- Canon d’un profil plus léger et raccourci à 25,2 in (640mm) avec une mise en bois plus travaillé avec appuis critiques à l’embouchoir et à la bague de serrage sous le fut. Ce changement substantiel est lié à une recherche de plus de légèreté et un meilleur équilibre (objectif atteint), mais aussi d’un gain de précision intrinsèque (objectif apparemment pas atteint avec des résultats un peu moins bons que ceux obtenus avec le Lee-Enfield MkI*)
- Volley sight recalibré
- Battant de bretelle à l’arrière de la crosse. Fixation par une seule vis
- Plaque de couche en fer sans trappe
- Chargeur légèrement revu avec un trou d’évent et l’ajout d’une lèvre de guidage du côté gauche pour meilleure rétention des cartouches.
Sera une nouvelle fois revu via une deuxième série marquée ″2″ à l’arrière. Cette révision rend l’avant du chargeur plus anguleux et la lèvre avant gauche pour guidage des cartouches est agrandie. Modifications sensées fiabilisé le fonctionnement du chargeur.
- Adoption d’une nouvelle baïonnette modèle 1903. Evolution mineure de la 1888 MkIII avec simplement le pommeau dont la forme change pour accommoder la configuration de l’embouchoir du SMLE. Toujours 470mm avec une lame de 305mm.
2)2) Short Magazine Lee-Enfield MkI*
Subtile conversion du SMLE MkI pratiquée à partir de 1906 sur quasi tous les exemplaires de MkI.
- Marquage boitier typique :
- Certaines arrêtes du boitier sont arrasée et adoucies car laissées trop tranchantes sur le MkI causant des dommages aux uniformes et bretelles.
- Battant de bretelle à l’arrière de la crosse renforcé avec fixation par deux vis.
- Plaque de couche en laiton avec trappe.
- Suppression de l’anneau du chargeur et du pontet qui permettait de relier les deux via une chainette. L’anneau du pontet est replacé par une fixation pour un battant de bretelle.
- Il n’est plus possible d’extraire le percuteur sans outil. Retour au même principe que les Long Lee et qui sera conservé sur le MkIII.
- Adoption en 1907 d’une baïonnette plus longue de 550mm avec une lame à un seul tranchant de 430mm pour palier au fait que la baïonnette 1903 associée au SMLE ne donne désormais plus assez d’allonge lors des combats rapprochés. Modèle 1907 avec quillon.
2)3) Short Magazine Lee-Enfield MkI** « Navy »
Série de conversions à partir de 1908 sur base de Lee-Enfield MkI* à la demande exclusive de la Navy qui souhaite utiliser certaines des améliorations du MkI*** et du MkIII.
- Marquage boitier typique avec le N de la Navy du côté gauche :
- Hausse inchangée à l’exception du cran de mire en U. Reste calibrée pour la cartouche MkVI
- Guidon en créneau
Des mises à jour supplémentaires sont faites à partir de 1912 san que cela ne soit reflété par une mise à jour de la dénomination.
- Le portique de lame chargeur flottant est supprimé au profit du portique de lame chargeur fixe du MkIII.
- Les oreilles de protection de l’embouchoir sont rendues plus verticales
2)4) Short Magazine Lee-Enfield MkI** (Converted) « India Pattern »
De 1908 à 1909 la fabrique Ishapore démarre la production du SMLE avec le modèle MkI*. A part les marquages et quelques légères différences de dimensions sur les bois par exemple, le MkI* de fabrication indienne n’est pas différenciable d’un MkI* de fabrication anglaise.
Le modèle MkI** IP est une démarche de la part d’Ishapore de mettre à jour leur MkI* au standard MkIII.
- Marquage typique sur la droite du boitier signalant l’origine MkI* puis conversion MkI** IP :
- Marquage typique sur la gauche du boitier signalant la conversion :
Tous les attributs sont désormais ceux du MkIII et MkIII* (voir chapitres 2)08) et 2/9))
2)5) Short Magazine Lee-Enfield MkI***
Conversion à partir de 1910 sur la base du MkI* avec comme objectif principal de mettre à jour les organes de visée à la nouvelle cartouche MkVII.
- Marquage boitier typique :
- Embase de hausse dont la courbure a été modifié pour refléter la trajection de la cartouche MkVII
- Guidon en créneau
- Volley sight avec une nouvelle graduation. Le maximum est toujours à 2800yds mais les graduations sont déplacées.
- Embouchoir conservant les oreilles courbées vers l’intérieur
Il y a deux sous-appellations « ER » et « CR » pour le MkI***. La première dite « ER » indiquée sous le numéro de série sur le tonnerre. Le « ER » se limite aux modifications listées ci-dessus.
Le « CR » ajoute les modifications suivantes correspondant à certaines des caractéristiques du MkIII :
- La hausse et le garde-main avec les oreilles de protection sont changé pour reprendre le standard du MkIII dans sa version calibrée pour cartouche MkVII.
Il semblerait que la transition du standard MkI** au standard MkI*** ne soit dans les faits pas aussi marqué que la nomenclature ne le laisse penser. L’auteur a pu constater deux MkI* différents présentant des organes de visée partiellement ou totalement converti à la cartouche MkVII. Dans les deux cas le poinçon HV figurait sur le canon.
2)6) Sous-variantes « Cond »
Pour ne rien arranger, il est parfois possible de rencontrer sur les variantes de MkI au MkIII un marquage « Enfield 19XX ConD… » sur la gauche du boitier vers le bas. Cette mention signale avec plus de précision les conditions de la conversion selon quatre critères :
- La manufacture ayant effectué la conversion
- L’année durant laquelle la conversion a été effectuée
- La variantes de départ de la conversion
- Une identification plutôt vague du lot de modifications effectuées (conversion totale ou incomplète selon l’année)
L’intérêt réel de ce marquage est discutable car il reste assez vague sur la configuration de départ et celle d’arrivée. Il constitue toutefois un complément utile aux marquages sur la droite du boitier qui sont souvent insuffisant pour des armes ayant subi de multiples conversions successives. Les conditions identifiées sont les suivantes :
Cond MkI : Lee-Metford MkI* à SMLE MkI
Cond MkII : Lee-Metford MkII, MkII*, Lee-Enfield MkI, MkI* à SMLE MkI
Cond MkII* : Lee-Metford MkII, MkII*, Lee-Enfield MkI, MkI* à SMLE MkI*
Cond MkII** : SMLE Cond MkII à SMLE MkIII partiel
Cond MkII*** : SMLE Cond MkII* à SMLE MkIII partiel
Cond MkIV : Lee-Metford MkII, MkII*, Lee-Enfield MkI, MkI* à SMLE MkIII
Exemple de Cond MkIV. On reconnait le boitier MkI auquel a été ajouté le portique MkIII ainsi que la noix de percuteur MkIII*
2)7) Short Magazine Lee-Enfield MkII
Même chronologie et mêmes modifications que le SMLE MkIII (voir chapitre suivant) mais signalant une substantielle conversion sur base de Long Lee (toutes variantes de Lee-Metford, Lee-Enfield ou CLLE) plutôt qu’une conversion sur base de toute variante de SMLE MkI au MkI***.
2)08) Short Magazine Lee-Enfield MkIII
Le Lee-Enfield de la 1ère guerre mondiale et première variante réellement emblématique dans la culture populaire.
Adoption en 1907. Modification sur base de SMLE MkI*.
- Marquage boitier typique :
- Le portique de lame chargeur en deux parties est supprimé au profit d’un portique fixe d’un seul tenant. Comme sur le Charge Loader Lee Enfield, les arrêtes de ce portique sont d’abord vives ce qui cause des dommages aux uniformes. Elles sont presque immédiatement adoucies sans que cela ne soit signalé par une nouvelle appellation.
- Cut-off conservé.
- Nouveau modèle de hausse simplifiée avec un cran de mire en U. Reste réglable en dérive. Toujours calibré jusqu’à 2000yds pour la cartouche MkVI. A partir de 1910 la calibration de la hausse pour la cartouche MkVII sera appliquée sous la forme d’une modification de la courbure de l’embase de hausse (voir Short Magazine Lee-Enfield MkI***). Ce changement de courbure étant difficile à repérer à moins d’avoir les deux modèles sous les yeux, un poinçon HV pour « High Velocity » sur le canon à l’arrière de l’embase de hausse vous signale la modification.
- Oreilles de protection renforcées et dissociées du garde-main. Elles sont désormais la partie visible d’une pièce en forme de U liée au fut et contournant le canon. Existe en deux versions, la première avec des usinages de part et d’autre, la deuxième sans.
- Le volley sight ne sera pas recalibré. Les graduations restent valables uniquement pour la cartouche MkVI.
- Garde-main en deux parties modifiées.
- Embouchoir modifié avec oreilles de protection plus verticales. Dans le feu de l’action, il n’était pas rare que le tireur confonde les oreilles de protection de l’embouchoir du MkI avec le guidon.
- Noix de percuteur modifié ne permettant plus le dévissage sans outil du percuteur
- L’adoption du MkIII sera accompagné en 1912 par l’introduction d’un nouveau chargeur simplifié dit ″série 4″.
2)9) Short Magazine Lee-Enfield MkIII*
Adoption en 1916. Modification et surtout simplification du SMLE MkIII.
- Marquage boitier typique :
- Hausse simplifiée avec suppression du réglage en dérive. Deux variations au niveau de la pièce comportant le cran de mire. La première est usinée et plus enveloppante alors que la deuxième est un plat embouti.
- Durant la production un 3ème type d’oreilles de protection symétriques est introduit
- Noix de percuteur modifiée avec stries verticales de préhension
- Le cut-off est supprimé
- Le volley-sight est retiré. Si l’arme a été initialement produite avant 1916 et envoyée en réparation, l’emplacement des graduations du volley sight sont bouché à la fois au niveau de la platine graduée et de l’œilleton, on devine donc toujours à la forme du fût la présence initiale du volley sight. Si production ultérieure la forme du fût est légèrement différente et ne laisse plus paraitre l’emplacement pour un volley sight ni au niveau de la platine ni au niveau de l’œilleton. On rencontre aussi assez souvent des volley sight dont la platine graduée est conservée mais le curseur est retiré. Dans ce cas on retrouve la réservation sur le côté gauche du boitier pour l’œilleton rabattable
- Suppression du disque identifiant l’unité à l’arrière droit de la crosse
- En 1913, la baïonnette modèle 1907 est modifiée avec suppression du quillon
2)10) Short Magazine Lee-Enfield MkV
Version d’essai basé sur le MkIII dont les tests ont débuté en 1911. Ces tests avaient une fonction d’estimation du gain potentiel à passer de la hausse conventionnelle du SMLE à une visée à œilleton à l’arrière du boitier.
Tout de même 20 000 exemplaires seront fabriqués de 1922 à 1924 ce qui en fait une variante méritant d’être mentionnée en plus de son intérêt comme version transitoire entre le n°1 et le n°4.
L’ensembles MkV ont été fabriqué comme tel et ne sont pas des modifications de MkIII ou de MkIII*.
- Marquage boitier typique :
- Ajout tout à l’arrière du boitier d’un portique accueillant une hausse à œilleton rabattable graduée jusqu’à 1400yds. Cette hausse se rabat dans un logement pratiqué dans le portique de lame chargeur. Une première version de cette hausse est graduée à 1500yds avec d’autres petites différences mécaniques
- Volley sight conservé sur les premières versions mais nécessitant de courber l’œilleton pour accommoder la présence de la nouvelle hausse et de son curseur.
- Le cut-off est conservé
- Ajout d’une grenadière avec battant de bretelle juste à l’arrière de l’embouchoir. Apparemment en vue d’améliorer la mise en bois
Le gain en précision ne sera pas jugé suffisant pour justifier le coût important que coûterait ces mises à jour en partant d’un MkIII ou MkII* et cette variante ne connaitra pas de diffusion élargie. Parmi les reproches qui sont faits au MkV ont notera le canon d’un profil trop léger et la hausse de conception trop fragile. Défauts qui seront corrigés sur le SMLE MkVI qui sera la version initiale d’essai préfigurant le N°4 MkI.
2)11) Configurations pour tireur d’élite période 1ère guerre
Je fais ici un aparté sur les versions du Lee-Enfield équipé d’optiques durant la première guerre mondiale, évènement charnière dans le développement de ce matériel et des tactiques associées. Il n’y a pas de dénomination spécifique à ces versions qui sont parfois à peine plus que des bricolages de terrain sur la base de SMLE MkIII et MkIII*. Malgré tout, il en existe quelques variations plus ou moins standard, entendez par là plus de 100 exemplaires produits. C’est un sujet assez mal connu, peu documenté, et qui se trouve être mon sujet de prédilection.
Les Allemands ont dès le départ utilisés le tir de précision comme un composant à part de leur stratégie de combat. Bien que ne bénéficiant pas de formation particulière, les tireurs d’élites allemands étaient recrutés parmi les chasseurs et les gardes forestiers dont les compétences au tir dépassaient largement celles du fantassin courant. Bien que n’infligeant pas des pertes importantes dans les ranges ennemis, ces tireurs contribuent à créer le climat anxiogène souvent mis en avant dans les films traitant du sujet, où sortir la tête de la tranchée à peine quelques secondes vous vaudra d’être pris pour cible par un tireur embusqué. L’observation de l’ennemi en devient bien plus complexe.
2)11)1. Viseurs Galiléens
L’industrie de l’optique allemande est alors la meilleure du monde et il faudra un certain temps pour que les Anglais se mettent à niveau et que des SMLE montés avec optiques télescopiques commencent à rejoindre l’équipement de combat à partie de l’été 1915. En attendant, l’ordonnance se tourne vers la pratique du tir civil pour trouver une solution provisoire sous forme des viseurs dit « Galiléens ». Ne pouvant pas vraiment être qualifiés d’optique, ces systèmes consistent à l’adjonction de lentilles grossissantes ou non sur les organes de visée. Soit sur la hausse et le guidon, soit parfois via un dioptre fixe ou repliable placé à l’arrière du boitier. Si le grossissement est quasi inexistant, ces systèmes ont l’avantage de réaliser un effet « viseur point rouge » en plaçant le réticule au milieu d’une lentille apportant ainsi une visée plus dégagée que celle conférée par une visée métallique.
S’il n’existe aucune nomenclature particulière aux armes ainsi équipées, on distingue tout de même quatre systèmes de viseur Galiléen de divers niveaux de sophistication référencés et font l’objet de commandes par le ministère de la guerre :
- Lattey (contrat pour 7000 unités) : Lentille non grossissant, et portant le réticule, montée sur l’embouchoir en avant du guidon. Lentille non grossissante montée sur hausse dérivable de SMLE MkIII. D’une construction relativement simple
- Neill (contrat pour 4000 unités) : Œilleton réglable à monter à la place de l’œilleton du Volley Sight. Lentille non grossissante portant le réticule verrouillé par écrou papillon sur le côté gauche de l’embouchoir de SMLE MkIII. De construction rudimentaire
- Martin (contrat pour 575 unités) : Dioptre type Parker Hale PH9A repliable monté sur la gauche du boitier. Lentille non grossissante portant le réticule assemblé sur l’embouchoir de SMLE MkIII en utilisant la vis traversante. De construction élaborée
- Gibbs (contrat pour 80 unités) : Dioptre fixe monté sur la gauche du boitier. Lentille non grossissante portant le réticule assemblé sur l’embouchoir de SMLE MkIII par crochetage et vis de verrouillage. De construction élaborée. Introduit en juillet 1915 presque en même temps que l’arrivée des premières optiques
Il semblerait que des variantes du viseur Martin ait été adapté sur Lee-Enfield MkI. Une fixation spécifique pour la lentille avant existe à cet effet. Mais il y a peu de chance que cette configuration ait été utilisé pendant la première guerre mondiale ou même dans un cadre militaire.
N’apportant presque rien dans le cadre du tir de précision, surtout face aux Mauser à optique allemands, et impactant sévèrement la réactivité lors du tir de combat, ces systèmes seront très peu utilisés et remplacé par des armes à optiques dès que celle-ci deviennent disponibles.
2)11)2. Viseurs télescopiques
On distingue quatre variantes du SMLE MkIII monté avec optique, toutes déportées. Au même titre que pour les viseurs Galiléens, les armes ainsi configurées ne sont pas différenciées par une nomenclature particulière mais les optiques et leurs montages sont décrits et font l’objet de commandes.
- Winchester A5 sur montage déporté Whitehead (contrat pour 907 unités et assemblage par Whitehead Bros.). Optique de type flottante avec réglages élévation et dérive extérieurs déjà utilisé à l’époque pour les tentatives précoces de concevoir une arme de tireur d‘élite. Optique retrouvée entre autres sur les 1903 des Marines et sur les premiers Lebel de tireur d’élite. Grossissement x5 avec un réticule en croix fine. Deux embases séparées, l’arrière sur le flanc gauche du boitier, l’avant sur l’oreille de protection gauche de la hausse. L’embase avant est ainsi liée au bois de la crosse plutôt qu’au boitier ou au canon, ce qui n’est pas idéal.
- Periscopic Prism Co 1915 sur montage déporté (contrat pour 4830 unités et assemblage par Periscopic Prism Co). Copie de la Fuess Helios 3 allemande. Grossissement x2 et tambour de hausse graduée jusqu’à 600yds par incréments de 100yds. Le réglage en dérive se fait via deux vis opposées sur un axe horizontal dont le vissage/dévissage déplace le réticule à l’intérieur du corps de la lunette. Apparition du réticule trois branches typique anglais qui restera inchangé jusqu’au L42. L’embase est monobloc assemblée via 5 vis sur la paroi gauche du boitier. Le montage comporte un rail mâle correspond une réservation femelle dans l’embase et maintenu en tension par un ressort plat. Un système similaire est utilisé sur les variantes de tireur d’élite Arisaka par exemple.
- Aldis Bros Birmingham n°1, n°2, n°3 et n°4 sur montages J.Purdey & Sons (contrat pour 1400 unités et assemblage par J.Purdey & Sons). Les 3 premières variantes de l’optique sont quasi identiques mécaniquement. Seule la position de la vis de verrouillage du tambour de hausse permet de distinguer une n°3 d’une n°1 ou 2. La vis est à l’arrière sur les n°1 et 2 puis à l’avant sur la n°3. La n°4 diffère visuellement des autres avec des lentilles de plus grand diamètre. Grossissement x3 et tambour de hausse graduée jusqu’à 600yds (parfois 800yds) par incréments de 100yds. Les modèles n°1 à 3 ne disposent pas de dispositif de réglage en dérive. La n°4 dispose d’une lentille objectif montée sur prisme (idem APX1915-16-17-21 ou optiques Arisaka). Le montage est de type crochet avec une embase arrière assemblée via deux vis sur le lac gauche du boitier et l’embase avant sur le canon entre le tonnerre et la hausse. Le réglage en dérive se fait sur l’embase avant via un système de queue d’aronde avec vis et contre-vis. Conception largement inspirée des standards allemands.
- Aldis Bros Birmingham n°1, n°2, n°3 et n°4 sur montages Holland&Holland (contrat pour 1000 unités et assemblage par Holland&Holland). Montage de type crochet ici encore plus inspiré d’un montage allemand comme on pouvait en trouver sur les Gewehr 98 de tireur d’élite. Embase avant montée juste contre l’arrière de la hausse et embase arrière sur le flanc gauche du boitier juste derrière le tonnerre. Le réglage en dérive se fait sur le collier arrière du montage via une queue d’aronde associée à une vis et une contre-vis.
Le montage déporté, les optiques de construction fragiles et peu étanches, ainsi que la précision intrinsèque décevante du SMLE ne vont pas forger une bonne réputation à ces variantes. Le tireur d’élite préfèrera soit un Ross MkIII soit idéalement un P14 monté avec optique Periscopic Prism Co 1918. Variante qui sera elle normalisée dans la nomenclature sous la forme du Pattern 1914 Mk1* W (T).
La variante SMLE est une évolution du Lee-Enfield MkI et non pas du Charger Loader Lee-Enfield qui sera adopté après la première variante du SMLE. Cette configuration découle de 3 besoins identifiés :
- Rapidité du chargement. Adoption de la lame chargeur qui rends l’approvisionnement du magasin plus rapide que sur le Lee-Enfield sans portique de chargeur
- Uniformiser l’arme de service entre les branches de l’armée avec la disparition des armes longues et des carabines au profit d’un variante commune de longueur intermédiaire. Même démarche que les Américains lors du replacement du Krag Jorgensen par le 1903 à la même époque
- Traumatismes de la seconde guerre des Boers. Une force quasi-milicienne en grande infériorité numérique les tient en respect avec des compétences bien supérieures au tir longue distance et des tactiques adaptées pour en tirer profit. Les Anglais identifient un besoin de renforcer les compétences au tir longue distance de leurs troupes. L’arme adoptée doit refléter cet exercice avec des améliorations de la précision intrinsèque et une ergonomie générale facilitant le tir de précision
A noter que les appellations Lee-Enfield N°1 est surtout utile pour faire la distinction avec le N°4 qui suivra étant donné que les deux ont sensiblement la même longueur et que l’appellation SMLE pourrait être techniquement applicable aux deux. Cependant l’appellation n°1 ne sera utilisé qu’en 1926. Les appellation SMLE, N°1 ou Short Lee Enfield sont toutes trois valides à des fins d’identification précise. Ou alors « nez de cochon », on saura de quoi vous parlez !
Pour tout ce qui va suivre concernant le SMLE, il convient de retenir que jusqu’en 1910, la cartouche standard est toujours la MkVI avec la balle de 215gr. L’année 1910 voit l’introduction de la cartouche MkVII utilisant une balle de type Spitzer à base plate de 174gr. La charge de poudre est augmentée à 37.0grains de Cordite. La vitesse initiale passe à 2440 fps (744m/s) avec une trajectoire plus tendue ce qui va nécessiter diverses mises à jour plus ou moins complètes des organes de visée et constitue une raison majeure de la multiplicité des variantes de SMLE.
Appellations interchangeables :
- SMLE = Short Magazine Lee-Enfield = Rfile N°1
2)1) Short Magazine Lee-Enfield MkI
Adoption en juillet 1903. Majorité de la production en 1904, jusqu’à 1905.
Bien qu’il y ait beaucoup de changements et que les deux variantes ne puissent pas vraiment être confondues, le SMLE MkI est une évolution du Lee-Enfield MkI* et sera décrit comme tel. A note que si la plupart des SMLE sont des fabrications neuves, certains Long Lee subiront une lourde conversion pour être reconfiguré de la sorte.
- Marquage boitier typique :
- Boitier largement modifié avec intégration d’un demi-portique fixe riveté dans le boitier et d’un demi-portique flottant associé à la tête de culasse pour guider la lame chargeur.
- Nouveau fut avec ajout d’une bague de serrage faisant appui sur le canon afin d’en régler les harmoniques
- Couvre-culasse supprimé
- Cut-off conservé. Il est absent des versions d’essais mais sera rétabli sur la version de série
- Sécurité sur le côté gauche du boitier utilisant le même axe que l’œilleton du volley sight. Même disposition que le Lee-Metford MkI. La forme du levier de sécurité est subtilement différente de celle du Lee-Metford
- Nouvelle noix percuteur avec possibilité d’extraire le percuteur sans outil en le dévissant depuis l’arrière de la culasse
- Nouvel embouchoir avec cette forme très reconnaissable mettant la bouche du canon a fleur avec l’extrémité de l’embouchoir. Battant de bretelle présent. L’embouchoir intègre désormais les deux points d’appuis de la baïonnette. A noter pour la suite la légère courbure vers l’intérieur des oreilles de protection de l’embouchoir
- Nouvelle grenadière avec battant de bretelle. La grenadière est articulée par une charnière sur le dessus.
- Détente à double action avec une course préalablement au lâché du percuteur
- Garde-main intégral en deux parties avec séparation à hauteur de l’embase de hausse. Maintien par clips. Disposition adoptée entre autres pour réduire l’impact des mirages causés par la chauffe du canon. Les versions d’essais avaient une garde-main intégral d’un seul tenant mais celui-ci était bien trop fragile avec tendance à se briser au démontage à l’endroit où la séparation sera faite par la suite
- Hausse réglable en dérive. Cran de visée en V. Calibration revues pour tenir compte de la tractoire moins tendues suite à la perte de vitesse initiale du canon plus court. Toujours calibré pour la cartouche MkVI à balle cylindro-ogivale de 215gr. Réglage jusqu’à 2000yds
- Oreilles de protection intégrées au garde-main pour préserver la hausse
- Guidon en V type Barleycorn monté sur queue d’aronde
- Canon d’un profil plus léger et raccourci à 25,2 in (640mm) avec une mise en bois plus travaillé avec appuis critiques à l’embouchoir et à la bague de serrage sous le fut. Ce changement substantiel est lié à une recherche de plus de légèreté et un meilleur équilibre (objectif atteint), mais aussi d’un gain de précision intrinsèque (objectif apparemment pas atteint avec des résultats un peu moins bons que ceux obtenus avec le Lee-Enfield MkI*)
- Volley sight recalibré
- Battant de bretelle à l’arrière de la crosse. Fixation par une seule vis
- Plaque de couche en fer sans trappe
- Chargeur légèrement revu avec un trou d’évent et l’ajout d’une lèvre de guidage du côté gauche pour meilleure rétention des cartouches.
Sera une nouvelle fois revu via une deuxième série marquée ″2″ à l’arrière. Cette révision rend l’avant du chargeur plus anguleux et la lèvre avant gauche pour guidage des cartouches est agrandie. Modifications sensées fiabilisé le fonctionnement du chargeur.
- Adoption d’une nouvelle baïonnette modèle 1903. Evolution mineure de la 1888 MkIII avec simplement le pommeau dont la forme change pour accommoder la configuration de l’embouchoir du SMLE. Toujours 470mm avec une lame de 305mm.
En haut baïonnette 1903 pour SMLE, en bas baïonnette 1888
Bien que variable selon les variantes, le poids non chargé du Long Lee est considéré autour des 4,2kg. Le SMLE ramène ce poids à 3,96kg2)2) Short Magazine Lee-Enfield MkI*
Subtile conversion du SMLE MkI pratiquée à partir de 1906 sur quasi tous les exemplaires de MkI.
- Marquage boitier typique :
- Certaines arrêtes du boitier sont arrasée et adoucies car laissées trop tranchantes sur le MkI causant des dommages aux uniformes et bretelles.
- Battant de bretelle à l’arrière de la crosse renforcé avec fixation par deux vis.
- Plaque de couche en laiton avec trappe.
A gauche plaque de couche MkI, à droite MkI*
- Guidon modifié en créneau monté sur queue d’aronde.- Suppression de l’anneau du chargeur et du pontet qui permettait de relier les deux via une chainette. L’anneau du pontet est replacé par une fixation pour un battant de bretelle.
- Il n’est plus possible d’extraire le percuteur sans outil. Retour au même principe que les Long Lee et qui sera conservé sur le MkIII.
- Adoption en 1907 d’une baïonnette plus longue de 550mm avec une lame à un seul tranchant de 430mm pour palier au fait que la baïonnette 1903 associée au SMLE ne donne désormais plus assez d’allonge lors des combats rapprochés. Modèle 1907 avec quillon.
2)3) Short Magazine Lee-Enfield MkI** « Navy »
Série de conversions à partir de 1908 sur base de Lee-Enfield MkI* à la demande exclusive de la Navy qui souhaite utiliser certaines des améliorations du MkI*** et du MkIII.
- Marquage boitier typique avec le N de la Navy du côté gauche :
- Hausse inchangée à l’exception du cran de mire en U. Reste calibrée pour la cartouche MkVI
- Guidon en créneau
Des mises à jour supplémentaires sont faites à partir de 1912 san que cela ne soit reflété par une mise à jour de la dénomination.
- Le portique de lame chargeur flottant est supprimé au profit du portique de lame chargeur fixe du MkIII.
En haut MkI* ou MkI** pré-1912, en bas MkI** post-1912
- Les graduations de hausse reste inchangé, toujours calibré pour la cartouche MkVI malgré l’adoption en 1910 de la MkVII.- Les oreilles de protection de l’embouchoir sont rendues plus verticales
2)4) Short Magazine Lee-Enfield MkI** (Converted) « India Pattern »
De 1908 à 1909 la fabrique Ishapore démarre la production du SMLE avec le modèle MkI*. A part les marquages et quelques légères différences de dimensions sur les bois par exemple, le MkI* de fabrication indienne n’est pas différenciable d’un MkI* de fabrication anglaise.
Le modèle MkI** IP est une démarche de la part d’Ishapore de mettre à jour leur MkI* au standard MkIII.
- Marquage typique sur la droite du boitier signalant l’origine MkI* puis conversion MkI** IP :
- Marquage typique sur la gauche du boitier signalant la conversion :
Tous les attributs sont désormais ceux du MkIII et MkIII* (voir chapitres 2)08) et 2/9))
2)5) Short Magazine Lee-Enfield MkI***
Conversion à partir de 1910 sur la base du MkI* avec comme objectif principal de mettre à jour les organes de visée à la nouvelle cartouche MkVII.
- Marquage boitier typique :
- Embase de hausse dont la courbure a été modifié pour refléter la trajection de la cartouche MkVII
En haut hausse modifiée MkI*** pour la cartouche MkVII, en bas hausse MkI* pour la cartouche MkVI
- Cran de mire en U- Guidon en créneau
- Volley sight avec une nouvelle graduation. Le maximum est toujours à 2800yds mais les graduations sont déplacées.
A gauche Volley Sight MkI* pour la cartouche MkVI, à droite MkI*** pour la cartouche MkVII. Le trait rouge repère la graduation 2800yds
- Le passage à la cartouche MkVII s’accompagne d’une modification du chargeur dit série ″3″. Il s’agit d’une modification de la forme du fond de magasin plus arrondi et d’une platine de guidage avant modifiée. Modification pour accommoder la forme plus profilée de l’ogive FMJ de la cartouche MkVII.- Embouchoir conservant les oreilles courbées vers l’intérieur
Il y a deux sous-appellations « ER » et « CR » pour le MkI***. La première dite « ER » indiquée sous le numéro de série sur le tonnerre. Le « ER » se limite aux modifications listées ci-dessus.
Le « CR » ajoute les modifications suivantes correspondant à certaines des caractéristiques du MkIII :
- La hausse et le garde-main avec les oreilles de protection sont changé pour reprendre le standard du MkIII dans sa version calibrée pour cartouche MkVII.
Il semblerait que la transition du standard MkI** au standard MkI*** ne soit dans les faits pas aussi marqué que la nomenclature ne le laisse penser. L’auteur a pu constater deux MkI* différents présentant des organes de visée partiellement ou totalement converti à la cartouche MkVII. Dans les deux cas le poinçon HV figurait sur le canon.
2)6) Sous-variantes « Cond »
Pour ne rien arranger, il est parfois possible de rencontrer sur les variantes de MkI au MkIII un marquage « Enfield 19XX ConD… » sur la gauche du boitier vers le bas. Cette mention signale avec plus de précision les conditions de la conversion selon quatre critères :
- La manufacture ayant effectué la conversion
- L’année durant laquelle la conversion a été effectuée
- La variantes de départ de la conversion
- Une identification plutôt vague du lot de modifications effectuées (conversion totale ou incomplète selon l’année)
L’intérêt réel de ce marquage est discutable car il reste assez vague sur la configuration de départ et celle d’arrivée. Il constitue toutefois un complément utile aux marquages sur la droite du boitier qui sont souvent insuffisant pour des armes ayant subi de multiples conversions successives. Les conditions identifiées sont les suivantes :
Cond MkI : Lee-Metford MkI* à SMLE MkI
Cond MkII : Lee-Metford MkII, MkII*, Lee-Enfield MkI, MkI* à SMLE MkI
Cond MkII* : Lee-Metford MkII, MkII*, Lee-Enfield MkI, MkI* à SMLE MkI*
Cond MkII** : SMLE Cond MkII à SMLE MkIII partiel
Cond MkII*** : SMLE Cond MkII* à SMLE MkIII partiel
Cond MkIV : Lee-Metford MkII, MkII*, Lee-Enfield MkI, MkI* à SMLE MkIII
Exemple de Cond MkIV. On reconnait le boitier MkI auquel a été ajouté le portique MkIII ainsi que la noix de percuteur MkIII*
2)7) Short Magazine Lee-Enfield MkII
Même chronologie et mêmes modifications que le SMLE MkIII (voir chapitre suivant) mais signalant une substantielle conversion sur base de Long Lee (toutes variantes de Lee-Metford, Lee-Enfield ou CLLE) plutôt qu’une conversion sur base de toute variante de SMLE MkI au MkI***.
2)08) Short Magazine Lee-Enfield MkIII
Le Lee-Enfield de la 1ère guerre mondiale et première variante réellement emblématique dans la culture populaire.
Adoption en 1907. Modification sur base de SMLE MkI*.
- Marquage boitier typique :
- Le portique de lame chargeur en deux parties est supprimé au profit d’un portique fixe d’un seul tenant. Comme sur le Charge Loader Lee Enfield, les arrêtes de ce portique sont d’abord vives ce qui cause des dommages aux uniformes. Elles sont presque immédiatement adoucies sans que cela ne soit signalé par une nouvelle appellation.
- Cut-off conservé.
- Nouveau modèle de hausse simplifiée avec un cran de mire en U. Reste réglable en dérive. Toujours calibré jusqu’à 2000yds pour la cartouche MkVI. A partir de 1910 la calibration de la hausse pour la cartouche MkVII sera appliquée sous la forme d’une modification de la courbure de l’embase de hausse (voir Short Magazine Lee-Enfield MkI***). Ce changement de courbure étant difficile à repérer à moins d’avoir les deux modèles sous les yeux, un poinçon HV pour « High Velocity » sur le canon à l’arrière de l’embase de hausse vous signale la modification.
- Oreilles de protection renforcées et dissociées du garde-main. Elles sont désormais la partie visible d’une pièce en forme de U liée au fut et contournant le canon. Existe en deux versions, la première avec des usinages de part et d’autre, la deuxième sans.
- Le volley sight ne sera pas recalibré. Les graduations restent valables uniquement pour la cartouche MkVI.
- Garde-main en deux parties modifiées.
- Embouchoir modifié avec oreilles de protection plus verticales. Dans le feu de l’action, il n’était pas rare que le tireur confonde les oreilles de protection de l’embouchoir du MkI avec le guidon.
- Noix de percuteur modifié ne permettant plus le dévissage sans outil du percuteur
- L’adoption du MkIII sera accompagné en 1912 par l’introduction d’un nouveau chargeur simplifié dit ″série 4″.
2)9) Short Magazine Lee-Enfield MkIII*
Adoption en 1916. Modification et surtout simplification du SMLE MkIII.
- Marquage boitier typique :
- Hausse simplifiée avec suppression du réglage en dérive. Deux variations au niveau de la pièce comportant le cran de mire. La première est usinée et plus enveloppante alors que la deuxième est un plat embouti.
- Durant la production un 3ème type d’oreilles de protection symétriques est introduit
- Noix de percuteur modifiée avec stries verticales de préhension
- Le cut-off est supprimé
- Le volley-sight est retiré. Si l’arme a été initialement produite avant 1916 et envoyée en réparation, l’emplacement des graduations du volley sight sont bouché à la fois au niveau de la platine graduée et de l’œilleton, on devine donc toujours à la forme du fût la présence initiale du volley sight. Si production ultérieure la forme du fût est légèrement différente et ne laisse plus paraitre l’emplacement pour un volley sight ni au niveau de la platine ni au niveau de l’œilleton. On rencontre aussi assez souvent des volley sight dont la platine graduée est conservée mais le curseur est retiré. Dans ce cas on retrouve la réservation sur le côté gauche du boitier pour l’œilleton rabattable
- Suppression du disque identifiant l’unité à l’arrière droit de la crosse
- En 1913, la baïonnette modèle 1907 est modifiée avec suppression du quillon
2)10) Short Magazine Lee-Enfield MkV
Version d’essai basé sur le MkIII dont les tests ont débuté en 1911. Ces tests avaient une fonction d’estimation du gain potentiel à passer de la hausse conventionnelle du SMLE à une visée à œilleton à l’arrière du boitier.
Tout de même 20 000 exemplaires seront fabriqués de 1922 à 1924 ce qui en fait une variante méritant d’être mentionnée en plus de son intérêt comme version transitoire entre le n°1 et le n°4.
L’ensembles MkV ont été fabriqué comme tel et ne sont pas des modifications de MkIII ou de MkIII*.
- Marquage boitier typique :
- Ajout tout à l’arrière du boitier d’un portique accueillant une hausse à œilleton rabattable graduée jusqu’à 1400yds. Cette hausse se rabat dans un logement pratiqué dans le portique de lame chargeur. Une première version de cette hausse est graduée à 1500yds avec d’autres petites différences mécaniques
- Volley sight conservé sur les premières versions mais nécessitant de courber l’œilleton pour accommoder la présence de la nouvelle hausse et de son curseur.
- Le cut-off est conservé
- Ajout d’une grenadière avec battant de bretelle juste à l’arrière de l’embouchoir. Apparemment en vue d’améliorer la mise en bois
Le gain en précision ne sera pas jugé suffisant pour justifier le coût important que coûterait ces mises à jour en partant d’un MkIII ou MkII* et cette variante ne connaitra pas de diffusion élargie. Parmi les reproches qui sont faits au MkV ont notera le canon d’un profil trop léger et la hausse de conception trop fragile. Défauts qui seront corrigés sur le SMLE MkVI qui sera la version initiale d’essai préfigurant le N°4 MkI.
2)11) Configurations pour tireur d’élite période 1ère guerre
Je fais ici un aparté sur les versions du Lee-Enfield équipé d’optiques durant la première guerre mondiale, évènement charnière dans le développement de ce matériel et des tactiques associées. Il n’y a pas de dénomination spécifique à ces versions qui sont parfois à peine plus que des bricolages de terrain sur la base de SMLE MkIII et MkIII*. Malgré tout, il en existe quelques variations plus ou moins standard, entendez par là plus de 100 exemplaires produits. C’est un sujet assez mal connu, peu documenté, et qui se trouve être mon sujet de prédilection.
Les Allemands ont dès le départ utilisés le tir de précision comme un composant à part de leur stratégie de combat. Bien que ne bénéficiant pas de formation particulière, les tireurs d’élites allemands étaient recrutés parmi les chasseurs et les gardes forestiers dont les compétences au tir dépassaient largement celles du fantassin courant. Bien que n’infligeant pas des pertes importantes dans les ranges ennemis, ces tireurs contribuent à créer le climat anxiogène souvent mis en avant dans les films traitant du sujet, où sortir la tête de la tranchée à peine quelques secondes vous vaudra d’être pris pour cible par un tireur embusqué. L’observation de l’ennemi en devient bien plus complexe.
2)11)1. Viseurs Galiléens
L’industrie de l’optique allemande est alors la meilleure du monde et il faudra un certain temps pour que les Anglais se mettent à niveau et que des SMLE montés avec optiques télescopiques commencent à rejoindre l’équipement de combat à partie de l’été 1915. En attendant, l’ordonnance se tourne vers la pratique du tir civil pour trouver une solution provisoire sous forme des viseurs dit « Galiléens ». Ne pouvant pas vraiment être qualifiés d’optique, ces systèmes consistent à l’adjonction de lentilles grossissantes ou non sur les organes de visée. Soit sur la hausse et le guidon, soit parfois via un dioptre fixe ou repliable placé à l’arrière du boitier. Si le grossissement est quasi inexistant, ces systèmes ont l’avantage de réaliser un effet « viseur point rouge » en plaçant le réticule au milieu d’une lentille apportant ainsi une visée plus dégagée que celle conférée par une visée métallique.
S’il n’existe aucune nomenclature particulière aux armes ainsi équipées, on distingue tout de même quatre systèmes de viseur Galiléen de divers niveaux de sophistication référencés et font l’objet de commandes par le ministère de la guerre :
- Lattey (contrat pour 7000 unités) : Lentille non grossissant, et portant le réticule, montée sur l’embouchoir en avant du guidon. Lentille non grossissante montée sur hausse dérivable de SMLE MkIII. D’une construction relativement simple
- Neill (contrat pour 4000 unités) : Œilleton réglable à monter à la place de l’œilleton du Volley Sight. Lentille non grossissante portant le réticule verrouillé par écrou papillon sur le côté gauche de l’embouchoir de SMLE MkIII. De construction rudimentaire
- Martin (contrat pour 575 unités) : Dioptre type Parker Hale PH9A repliable monté sur la gauche du boitier. Lentille non grossissante portant le réticule assemblé sur l’embouchoir de SMLE MkIII en utilisant la vis traversante. De construction élaborée
- Gibbs (contrat pour 80 unités) : Dioptre fixe monté sur la gauche du boitier. Lentille non grossissante portant le réticule assemblé sur l’embouchoir de SMLE MkIII par crochetage et vis de verrouillage. De construction élaborée. Introduit en juillet 1915 presque en même temps que l’arrivée des premières optiques
Il semblerait que des variantes du viseur Martin ait été adapté sur Lee-Enfield MkI. Une fixation spécifique pour la lentille avant existe à cet effet. Mais il y a peu de chance que cette configuration ait été utilisé pendant la première guerre mondiale ou même dans un cadre militaire.
N’apportant presque rien dans le cadre du tir de précision, surtout face aux Mauser à optique allemands, et impactant sévèrement la réactivité lors du tir de combat, ces systèmes seront très peu utilisés et remplacé par des armes à optiques dès que celle-ci deviennent disponibles.
2)11)2. Viseurs télescopiques
On distingue quatre variantes du SMLE MkIII monté avec optique, toutes déportées. Au même titre que pour les viseurs Galiléens, les armes ainsi configurées ne sont pas différenciées par une nomenclature particulière mais les optiques et leurs montages sont décrits et font l’objet de commandes.
- Winchester A5 sur montage déporté Whitehead (contrat pour 907 unités et assemblage par Whitehead Bros.). Optique de type flottante avec réglages élévation et dérive extérieurs déjà utilisé à l’époque pour les tentatives précoces de concevoir une arme de tireur d‘élite. Optique retrouvée entre autres sur les 1903 des Marines et sur les premiers Lebel de tireur d’élite. Grossissement x5 avec un réticule en croix fine. Deux embases séparées, l’arrière sur le flanc gauche du boitier, l’avant sur l’oreille de protection gauche de la hausse. L’embase avant est ainsi liée au bois de la crosse plutôt qu’au boitier ou au canon, ce qui n’est pas idéal.
- Periscopic Prism Co 1915 sur montage déporté (contrat pour 4830 unités et assemblage par Periscopic Prism Co). Copie de la Fuess Helios 3 allemande. Grossissement x2 et tambour de hausse graduée jusqu’à 600yds par incréments de 100yds. Le réglage en dérive se fait via deux vis opposées sur un axe horizontal dont le vissage/dévissage déplace le réticule à l’intérieur du corps de la lunette. Apparition du réticule trois branches typique anglais qui restera inchangé jusqu’au L42. L’embase est monobloc assemblée via 5 vis sur la paroi gauche du boitier. Le montage comporte un rail mâle correspond une réservation femelle dans l’embase et maintenu en tension par un ressort plat. Un système similaire est utilisé sur les variantes de tireur d’élite Arisaka par exemple.
- Aldis Bros Birmingham n°1, n°2, n°3 et n°4 sur montages J.Purdey & Sons (contrat pour 1400 unités et assemblage par J.Purdey & Sons). Les 3 premières variantes de l’optique sont quasi identiques mécaniquement. Seule la position de la vis de verrouillage du tambour de hausse permet de distinguer une n°3 d’une n°1 ou 2. La vis est à l’arrière sur les n°1 et 2 puis à l’avant sur la n°3. La n°4 diffère visuellement des autres avec des lentilles de plus grand diamètre. Grossissement x3 et tambour de hausse graduée jusqu’à 600yds (parfois 800yds) par incréments de 100yds. Les modèles n°1 à 3 ne disposent pas de dispositif de réglage en dérive. La n°4 dispose d’une lentille objectif montée sur prisme (idem APX1915-16-17-21 ou optiques Arisaka). Le montage est de type crochet avec une embase arrière assemblée via deux vis sur le lac gauche du boitier et l’embase avant sur le canon entre le tonnerre et la hausse. Le réglage en dérive se fait sur l’embase avant via un système de queue d’aronde avec vis et contre-vis. Conception largement inspirée des standards allemands.
- Aldis Bros Birmingham n°1, n°2, n°3 et n°4 sur montages Holland&Holland (contrat pour 1000 unités et assemblage par Holland&Holland). Montage de type crochet ici encore plus inspiré d’un montage allemand comme on pouvait en trouver sur les Gewehr 98 de tireur d’élite. Embase avant montée juste contre l’arrière de la hausse et embase arrière sur le flanc gauche du boitier juste derrière le tonnerre. Le réglage en dérive se fait sur le collier arrière du montage via une queue d’aronde associée à une vis et une contre-vis.
Le montage déporté, les optiques de construction fragiles et peu étanches, ainsi que la précision intrinsèque décevante du SMLE ne vont pas forger une bonne réputation à ces variantes. Le tireur d’élite préfèrera soit un Ross MkIII soit idéalement un P14 monté avec optique Periscopic Prism Co 1918. Variante qui sera elle normalisée dans la nomenclature sous la forme du Pattern 1914 Mk1* W (T).
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
2)12) Variante tir réduit du MLM, MLE et SMLE
2)12)1. Morris Tube
L’utilisation d’un système de tir réduit pour l’entraînement des troupes britanniques a d’abord pris la forme du tube insert Morris pour martini-Henry. Celui-ci est adopté le 14 mars 1883 et sera adapté et approuvé pour le Lee-Metford le 29 décembre 1891. Ce dispositif consiste en un ensemble monobloc comportant la chambre, un extracteur sommaire et le tube rayé avec un filetage extérieur à l’extrémité opposé à la chambre. Cet ensemble est inséré depuis la chambre et maintenu en tension via un écrou qui se visse sur le tube depuis la bouche du canon. Ce système à la précision très approximative est alors chambré en 297/230, un calibre comparable au 22Short mais à la puissance encore moindre d’autant plus que la charge propulsive de 3.25grs est en poudre noire. L’avantage de ce calibre est qu’il est à percussion centrale. Cela permettait d’utiliser le tube insert Morris avec n’importe quel Lee Metford sans modification de la culasse. Ainsi, vu qu’aucune modification n’est requise, il n’y a pas réellement de variante ou de marquage spécifique à ce système. Cependant, il n’était pas rare que les tube soient laissés sur des armes dédiées à l’entraînement. Ainsi il n’est pas nécessaire de revoir le serrage de l’écrou du tube pouvant nécessiter de revoir le zérotage. Aussi, des armes particulièrement usées ou avec certains défauts de fabrication étaient parfois choisies pour recevoir ces tubes. Une telle sélection est signalée par un marquages « MT » sur le tonnerre, le canon et parfois sur la crosse. Le système Morris sera utilisé sur les MLE, CLLE et variantes carabines ainsi que sur les SMLE MkI.
2)12)2. Aiming Tube
Approuvé en fin 1904 mais seulement produit à partir de fin 1906, le système dit Aiming Tube reprends le principe du tube insert Morris mais adapté à la munition de 22RF nécessitant une culasse spécifique. Cette adoption prend la forme de tubes inserts pour de multiples variantes du MLM au SMLE MkI. Pareillement que pour le tube Morris, une arme sélectionnée pour l’utilisation exclusive du Aiming Tube est marquée « AT » sur le tonnerre, le canon et parfois sur la crosse. La culasse spécifique est reconnaissable par le deuxième trou excentré pour l’extracteur et celle-ci est également marquée « AT ».
Jusqu’alors, l’utilisation de ces systèmes à tir réduit faisait son affaire tant bien que mal des organes de visée originaux. Cependant, vers 1907, il est accepté que des organes de visée spécifiques soient ajoutés aux armes marquées « AT », de toute façon acceptée comme dédiée au tir de la 22RF. Cette transformation rend toutefois définitive la non-interchangeabilité pour le tir de la munition de 303. Ainsi l’ajout de ces organes de visée s’accompagne d’un marquage complété, désormais « AT/NI » (Aiming Tube / Non-Interchangeable) aux mêmes emplacements.
Les limites du système se font tout de même sentir avec notamment un manque de précision, une tendance à la corrosion à se former entre l’extérieur du tube et l’intérieur du canon et le fait que l’arme est de toute façon désormais dédiée à cette utilisation au tir réduit.
2)12)3. 22-in. R.F. Short Rifle, Mark I
Une série franchement confuse de modifications sur bases MLM, MLE, CLLE, SMLE ou parfois même combinaison de ces variantes, se suivent d’abord équipé de système Aiming Tube puis de canon en 22lR soit solides soit manchonnés. Malgré ces multiples variantes à la diffusion souvent anecdotiques, la nomenclature anglaise permet à partir de décembre 1907 d’établir des modèles à peu près standardisés.
Aussi appelé Rifle Short .22-inch R.F. MarkI, cette version s’apparente visuellement à une combinaison d’un SMLE MkI et d’un CLLE. Cette conversion prends comme base un Lee-Metford MkI*. Ressemblant à un Lee-Metford avec protège guidon de CLLE et un ensemble garde-main et hausse de SMLE MkI*, cette variante diffère du Lee-Metford MkI* par les attributs suivants :
- Le canon est neuf mais prévu pour recevoir le Aiming Tube tout en assurant une longueur totale et un équilibre approchant le SMLE MkI*
- Protège guidon de CLLE
- Hausse et guidon imitant le SMLE MkI* alors en service. Cran de mire en V et guidon en créneau.
- Garde-main SMLE MkI*
- Culasse avec un trou excentré recevant le percuteur annulaire
- Extracteur modifié
- Tenon de baïonnette supprimé
- le chargeur en 303 est conservé et débarrassé du ressort et de l’élévateur afin de servir de réceptacle pour les étuis. L’arme étant prévue pour une utilisation monocoup.
- Marquage boitier typique :
Les organes de visée ne sont pas gradués pour la cartouche de 22LR. A la place des valeurs de conversions sont données :
Tir à 25yds à Hausse à 200yds
50yds à 300yds
100yds à 400yds
150yds à 600yds
200yds à 750yds
2)12)4. 22-in. R.F. Short Rifle, Mark I*
Adopté en octobre 1911. Idem MkI à l’exception des organes de visée adaptés pour refléter la configuration du SMLE MkIII.
- Hausse du SMLE MkIII graduée pour cartouche MkVII
- Les oreilles du protège guidon sont rendues verticales plutôt que recourbées vers l’intérieur. Ici aussi à priori pour approcher visuellement la configuration des oreilles de protection intégrées à l’embouchoir du SMLE MkIII.
- Marquage boitier typique :
2)12)5. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark II
Adopté en janvier 1912. Identique au MkI* mais prenant comme base le Lee-Metford MkII
- Marquage boitier typique :
2)12)6. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark I
Adopté courant 1912. Cette version prends comme base le Lee-Metford MkII et se distingue du 22-in. R.F. Short Rifle, Mark I en conserve presque tous les éléments de l’arme de base sans tentatives d’approcher le standard du SMLE MkI.
Pour la première fois, un canon neuf solide et chambré en 22LR est monté.
- Cache-poussière supprimé
- Culasse modifiée avec percuteur excentré et extracteur modifié
- Marquage boitier typique :
25yds à 350yds
50yds à 425yds
100yds à 500yds
150yds à 650yds
200yds à 750yds
2)12)7. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark I*
Même démarche que le MkI mais prenant comme base le Lee-Metford MkI, Lee-Metford MkII*, Lee-Enfield MkI et Lee-Enfield MkI*
2)12)8. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark II
Adopté en novembre 1911. Similaire en configuration au .22-in. R.F. Long Rifle, Mark I* et prends comme base de conversion le Lee-Enfield MkI et MkI* mais emploi les organes de visée du CLLE MkI*
- Marquage boitier typique :
25yds à 400yds
50yds à 400yds
100yds à 525yds
150yds à 600yds
200yds à 725yds
2)12)9. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark III
Adopté en août 1912. Utilise comme base le SMLE Cond MkII et MkII*, c’est-à-dire respectivement un SMLE MkI et MkI* obtenu à partir de variante de Lee-Metford ou Lee-Enfield. Cette conversion vise à utiliser le stock de SMLE MkI et MkI* pour le tir réduit tout en les mettant à jour au standard SMLE MkIII.
- Montage d’un canon d’un seul tenant chambré en 22LR
- Embouchoir type SMLE MkIII
- Culasse avec percuteur annulaire excentré
- Extracteur .22
- Hausse SMLE MkIII
- Les marquages de boitier peuvent varier et à ce stade de conversion d’une conversion, il est récurrent qu’une partie des marquages précédents soient effacés. Exemple de marquage du boitier :
2)12)10. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.1
L’appellation Pattern 14 (à ne pas confondre avec le système Enfield Pattern 14) apparait en mai 1914 comme le produit d’un partenariat avec la firme AG Parker en vue de modifier des canons en 303 via un tube insert en 22LR. En pratique un canon manchonné avec une liaison par brasure entre l’ancien canon réalésé et le nouveau canon en 22LR. Un poinçon « PARKERFIRELD AGP » est parfois ajouté sur le dessus du canon juste en avant du tonnerre et visible grâce à l’ouverture du garde-main. Outre des marquages pas toujours visibles, ce type de canon se reconnait à la bouche par le cercle d’interface entre l’ancien canon alésé et l’insert en calibre .22. La conversion prend comme base le SMLE Cond MkII et MkII*.
- Hausse SMLE MkI conservée mais cran de mire en U
- Guidon en créneau idem SMLE MkIII
2)12)11. Chargeur Parker Hiscock
Jusqu’à maintenant, les variantes converties au tir réduit sont utilisées en monocoup avec le chargeur comme réceptacle d’étuis ou bien retiré. En décembre 1915 est approuvé le chargeur Parker Hiscock à 5 coups. Celui-ci reprend la forme extérieure du chargeur 303 afin de ne pas modifier le pontet et permet le tir réduit à répétition.
De légères adaptations de la tête de culasse sont nécessaire pour accommoder ce chargeur.
2)12)12. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.2
Adopté en avril 1916. Conversion sur base de SMLE MkIII et SMLE Cond MkIV.
- Canon manchonné Parker
- Chargeur Parker Hiscock
- Ligne de marquage sur la hausse signalant le réglage 25Yds. Position approximative du marquage 400yds d’origine
En mai 1926 cette variante est renommée plus simplement Rifle No. 2.
2)12)13. .22-in. R.F. Long Rifle, Pattern 14
Également adopté en avril 1916. Modification idem .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.2 mais sur base de soit CLLE soit Lee-Enfield MkI*.
Cette variante ainsi que le .22-in. R.F. Long Rifle, Mark II font l’objet d’une campagne de modification concernant la détente. A partir d’Août 1916, cette modification fait passer la détente à simple étage à une détente à double étage comme sur le SMLE.
2)12)14. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 18
Adoption en juillet 1918. Il s’agit d’une modification sur base de variantes MkI et MkIII du SMLE ainsi que sur SMLE Cond MkIV. Cette variante adopte le système dit de « Conveyor » utilisant une fausse cartouche de 303 recevant elle-même une cartouche de 22lr et un percuteur interne. Le canon est toujours de type Parkerfield en 22 mais chambré en 303 British. L’idée étant de conserver la même manipulation que l’arme de service, un concept qui sera testé par plusieurs pays et notamment repris sur le MAS36 TR. Les fausses cartouches peuvent être utilisées avec les lames chargeur ainsi que l’extracteur de l’arme convertie. Chacun de ces modèles Pattern 18 est fourni avec 30 fausses cartouches et un outil permettant d’extraire l’étui de 22lr de la fausse cartouche.
- Hausse modifiée avec une graduation signalant le réglage à 25yards
- Ejecteur ajouté sur le flanc gauche du boitier. Le poids des fausses cartouches en acier ne permettait pas un fonctionnement fiable avec l’éjecteur d’origine
- Marquage sur le dessus du tonnerre « .303″ CUM .22″ SYSTEM »
Cette variante n’a pas connu un franc succès et sera abandonnée en 1920. Ces principaux défauts étant la lenteur de rechargement, un effectif était dédié à la préparation des fausses cartouches, et les fuites de gaz. L’usinage de la chambre en 303 ne reprenait pas seulement la forme de l’étui mais aussi celle de l’ogive. Ainsi la fausse cartouche acier ne s’expanse pas et l’étui de 2lr ne s’expanse pas assez pour étancher un volume correspondant à la forme de l’ogive de 303.
2)12)15. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark IV
Introduite en novembre 1921 cette variante abandonne le canon manchonné Parkerfield pour un canon neuf produit au diamètre extérieur standard et au diamètre intérieur en 22.
La variante existante la plus proche est le .22-in. R.F. Shot Rifle MkIII. Mais cette conversion est ici pratiquée sur base de SMLE MkIII et MkIII*
- Marquage boitier typique :
- Le chargeur en 303 est conservé avec élévateur et ressort
Le nouveau canon en 22 est de type Metford à 8 rayures au pas de 1/16″ (1 sur 406mm)
2)12)16. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark IV*
Changement capillotracté de nomenclature adoptée en mai 1926. En tout point identique au MkIV à l’exception du fait que l’élévateur et le ressort du chargeur soient retiré. Cela afin d’utiliser le chargeur comme réceptacle à étuis. Un poinçon « .22 » est ajouté sur la gauche du chargeur pour signaler ce changement.
Cette variante se voit aussitôt renommée Rifle No.2 MkIV et devient le standard vers lequel toutes les itérations précédentes seront converties dès qu’un retour en arsenal le permet.
2)12)17. . 22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.2 MkI*
Même conversion que pour passer du No. 2 MkIV au MkIV*. Modifications du chargeur avec enlèvement de l’l’élévateur et du ressort.
2)12)1. Morris Tube
L’utilisation d’un système de tir réduit pour l’entraînement des troupes britanniques a d’abord pris la forme du tube insert Morris pour martini-Henry. Celui-ci est adopté le 14 mars 1883 et sera adapté et approuvé pour le Lee-Metford le 29 décembre 1891. Ce dispositif consiste en un ensemble monobloc comportant la chambre, un extracteur sommaire et le tube rayé avec un filetage extérieur à l’extrémité opposé à la chambre. Cet ensemble est inséré depuis la chambre et maintenu en tension via un écrou qui se visse sur le tube depuis la bouche du canon. Ce système à la précision très approximative est alors chambré en 297/230, un calibre comparable au 22Short mais à la puissance encore moindre d’autant plus que la charge propulsive de 3.25grs est en poudre noire. L’avantage de ce calibre est qu’il est à percussion centrale. Cela permettait d’utiliser le tube insert Morris avec n’importe quel Lee Metford sans modification de la culasse. Ainsi, vu qu’aucune modification n’est requise, il n’y a pas réellement de variante ou de marquage spécifique à ce système. Cependant, il n’était pas rare que les tube soient laissés sur des armes dédiées à l’entraînement. Ainsi il n’est pas nécessaire de revoir le serrage de l’écrou du tube pouvant nécessiter de revoir le zérotage. Aussi, des armes particulièrement usées ou avec certains défauts de fabrication étaient parfois choisies pour recevoir ces tubes. Une telle sélection est signalée par un marquages « MT » sur le tonnerre, le canon et parfois sur la crosse. Le système Morris sera utilisé sur les MLE, CLLE et variantes carabines ainsi que sur les SMLE MkI.
2)12)2. Aiming Tube
Approuvé en fin 1904 mais seulement produit à partir de fin 1906, le système dit Aiming Tube reprends le principe du tube insert Morris mais adapté à la munition de 22RF nécessitant une culasse spécifique. Cette adoption prend la forme de tubes inserts pour de multiples variantes du MLM au SMLE MkI. Pareillement que pour le tube Morris, une arme sélectionnée pour l’utilisation exclusive du Aiming Tube est marquée « AT » sur le tonnerre, le canon et parfois sur la crosse. La culasse spécifique est reconnaissable par le deuxième trou excentré pour l’extracteur et celle-ci est également marquée « AT ».
Jusqu’alors, l’utilisation de ces systèmes à tir réduit faisait son affaire tant bien que mal des organes de visée originaux. Cependant, vers 1907, il est accepté que des organes de visée spécifiques soient ajoutés aux armes marquées « AT », de toute façon acceptée comme dédiée au tir de la 22RF. Cette transformation rend toutefois définitive la non-interchangeabilité pour le tir de la munition de 303. Ainsi l’ajout de ces organes de visée s’accompagne d’un marquage complété, désormais « AT/NI » (Aiming Tube / Non-Interchangeable) aux mêmes emplacements.
Les limites du système se font tout de même sentir avec notamment un manque de précision, une tendance à la corrosion à se former entre l’extérieur du tube et l’intérieur du canon et le fait que l’arme est de toute façon désormais dédiée à cette utilisation au tir réduit.
2)12)3. 22-in. R.F. Short Rifle, Mark I
Une série franchement confuse de modifications sur bases MLM, MLE, CLLE, SMLE ou parfois même combinaison de ces variantes, se suivent d’abord équipé de système Aiming Tube puis de canon en 22lR soit solides soit manchonnés. Malgré ces multiples variantes à la diffusion souvent anecdotiques, la nomenclature anglaise permet à partir de décembre 1907 d’établir des modèles à peu près standardisés.
Aussi appelé Rifle Short .22-inch R.F. MarkI, cette version s’apparente visuellement à une combinaison d’un SMLE MkI et d’un CLLE. Cette conversion prends comme base un Lee-Metford MkI*. Ressemblant à un Lee-Metford avec protège guidon de CLLE et un ensemble garde-main et hausse de SMLE MkI*, cette variante diffère du Lee-Metford MkI* par les attributs suivants :
- Le canon est neuf mais prévu pour recevoir le Aiming Tube tout en assurant une longueur totale et un équilibre approchant le SMLE MkI*
- Protège guidon de CLLE
- Hausse et guidon imitant le SMLE MkI* alors en service. Cran de mire en V et guidon en créneau.
- Garde-main SMLE MkI*
- Culasse avec un trou excentré recevant le percuteur annulaire
- Extracteur modifié
- Tenon de baïonnette supprimé
- le chargeur en 303 est conservé et débarrassé du ressort et de l’élévateur afin de servir de réceptacle pour les étuis. L’arme étant prévue pour une utilisation monocoup.
- Marquage boitier typique :
ENFIELD
18XX
I*
SHT .22
I
A noter que ce marquage, ainsi que ceux des variantes suivantes, sont parfois uniquement sur le côté droit du boitier et parfois répartis des deux côtés avec les marquages originaux à droite et les marquages de la conversion en 22 à gauche.Les organes de visée ne sont pas gradués pour la cartouche de 22LR. A la place des valeurs de conversions sont données :
Tir à 25yds à Hausse à 200yds
50yds à 300yds
100yds à 400yds
150yds à 600yds
200yds à 750yds
2)12)4. 22-in. R.F. Short Rifle, Mark I*
Adopté en octobre 1911. Idem MkI à l’exception des organes de visée adaptés pour refléter la configuration du SMLE MkIII.
- Hausse du SMLE MkIII graduée pour cartouche MkVII
- Les oreilles du protège guidon sont rendues verticales plutôt que recourbées vers l’intérieur. Ici aussi à priori pour approcher visuellement la configuration des oreilles de protection intégrées à l’embouchoir du SMLE MkIII.
- Marquage boitier typique :
ENFIELD
18XX
I*
SHT .22
I*
2)12)5. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark II
Adopté en janvier 1912. Identique au MkI* mais prenant comme base le Lee-Metford MkII
- Marquage boitier typique :
2)12)6. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark I
Adopté courant 1912. Cette version prends comme base le Lee-Metford MkII et se distingue du 22-in. R.F. Short Rifle, Mark I en conserve presque tous les éléments de l’arme de base sans tentatives d’approcher le standard du SMLE MkI.
Pour la première fois, un canon neuf solide et chambré en 22LR est monté.
- Cache-poussière supprimé
- Culasse modifiée avec percuteur excentré et extracteur modifié
- Marquage boitier typique :
ENFIELD
18XX
II
.22
I
Les organes de visées du Lee-Metford étant conservé, les compensations sont différentes des versions courtes :25yds à 350yds
50yds à 425yds
100yds à 500yds
150yds à 650yds
200yds à 750yds
2)12)7. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark I*
Même démarche que le MkI mais prenant comme base le Lee-Metford MkI, Lee-Metford MkII*, Lee-Enfield MkI et Lee-Enfield MkI*
2)12)8. .22-in. R.F. Long Rifle, Mark II
Adopté en novembre 1911. Similaire en configuration au .22-in. R.F. Long Rifle, Mark I* et prends comme base de conversion le Lee-Enfield MkI et MkI* mais emploi les organes de visée du CLLE MkI*
- Marquage boitier typique :
ENFIELD
189X
L.E.
I
.22
II
Les organes de visées changeant à nouveau, les compensations sont différentes :25yds à 400yds
50yds à 400yds
100yds à 525yds
150yds à 600yds
200yds à 725yds
2)12)9. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark III
Adopté en août 1912. Utilise comme base le SMLE Cond MkII et MkII*, c’est-à-dire respectivement un SMLE MkI et MkI* obtenu à partir de variante de Lee-Metford ou Lee-Enfield. Cette conversion vise à utiliser le stock de SMLE MkI et MkI* pour le tir réduit tout en les mettant à jour au standard SMLE MkIII.
- Montage d’un canon d’un seul tenant chambré en 22LR
- Embouchoir type SMLE MkIII
- Culasse avec percuteur annulaire excentré
- Extracteur .22
- Hausse SMLE MkIII
- Les marquages de boitier peuvent varier et à ce stade de conversion d’une conversion, il est récurrent qu’une partie des marquages précédents soient effacés. Exemple de marquage du boitier :
2)12)10. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.1
L’appellation Pattern 14 (à ne pas confondre avec le système Enfield Pattern 14) apparait en mai 1914 comme le produit d’un partenariat avec la firme AG Parker en vue de modifier des canons en 303 via un tube insert en 22LR. En pratique un canon manchonné avec une liaison par brasure entre l’ancien canon réalésé et le nouveau canon en 22LR. Un poinçon « PARKERFIRELD AGP » est parfois ajouté sur le dessus du canon juste en avant du tonnerre et visible grâce à l’ouverture du garde-main. Outre des marquages pas toujours visibles, ce type de canon se reconnait à la bouche par le cercle d’interface entre l’ancien canon alésé et l’insert en calibre .22. La conversion prend comme base le SMLE Cond MkII et MkII*.
- Hausse SMLE MkI conservée mais cran de mire en U
- Guidon en créneau idem SMLE MkIII
2)12)11. Chargeur Parker Hiscock
Jusqu’à maintenant, les variantes converties au tir réduit sont utilisées en monocoup avec le chargeur comme réceptacle d’étuis ou bien retiré. En décembre 1915 est approuvé le chargeur Parker Hiscock à 5 coups. Celui-ci reprend la forme extérieure du chargeur 303 afin de ne pas modifier le pontet et permet le tir réduit à répétition.
De légères adaptations de la tête de culasse sont nécessaire pour accommoder ce chargeur.
2)12)12. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.2
Adopté en avril 1916. Conversion sur base de SMLE MkIII et SMLE Cond MkIV.
- Canon manchonné Parker
- Chargeur Parker Hiscock
- Ligne de marquage sur la hausse signalant le réglage 25Yds. Position approximative du marquage 400yds d’origine
En mai 1926 cette variante est renommée plus simplement Rifle No. 2.
2)12)13. .22-in. R.F. Long Rifle, Pattern 14
Également adopté en avril 1916. Modification idem .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.2 mais sur base de soit CLLE soit Lee-Enfield MkI*.
Cette variante ainsi que le .22-in. R.F. Long Rifle, Mark II font l’objet d’une campagne de modification concernant la détente. A partir d’Août 1916, cette modification fait passer la détente à simple étage à une détente à double étage comme sur le SMLE.
2)12)14. .22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 18
Adoption en juillet 1918. Il s’agit d’une modification sur base de variantes MkI et MkIII du SMLE ainsi que sur SMLE Cond MkIV. Cette variante adopte le système dit de « Conveyor » utilisant une fausse cartouche de 303 recevant elle-même une cartouche de 22lr et un percuteur interne. Le canon est toujours de type Parkerfield en 22 mais chambré en 303 British. L’idée étant de conserver la même manipulation que l’arme de service, un concept qui sera testé par plusieurs pays et notamment repris sur le MAS36 TR. Les fausses cartouches peuvent être utilisées avec les lames chargeur ainsi que l’extracteur de l’arme convertie. Chacun de ces modèles Pattern 18 est fourni avec 30 fausses cartouches et un outil permettant d’extraire l’étui de 22lr de la fausse cartouche.
- Hausse modifiée avec une graduation signalant le réglage à 25yards
- Ejecteur ajouté sur le flanc gauche du boitier. Le poids des fausses cartouches en acier ne permettait pas un fonctionnement fiable avec l’éjecteur d’origine
- Marquage sur le dessus du tonnerre « .303″ CUM .22″ SYSTEM »
Cette variante n’a pas connu un franc succès et sera abandonnée en 1920. Ces principaux défauts étant la lenteur de rechargement, un effectif était dédié à la préparation des fausses cartouches, et les fuites de gaz. L’usinage de la chambre en 303 ne reprenait pas seulement la forme de l’étui mais aussi celle de l’ogive. Ainsi la fausse cartouche acier ne s’expanse pas et l’étui de 2lr ne s’expanse pas assez pour étancher un volume correspondant à la forme de l’ogive de 303.
2)12)15. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark IV
Introduite en novembre 1921 cette variante abandonne le canon manchonné Parkerfield pour un canon neuf produit au diamètre extérieur standard et au diamètre intérieur en 22.
La variante existante la plus proche est le .22-in. R.F. Shot Rifle MkIII. Mais cette conversion est ici pratiquée sur base de SMLE MkIII et MkIII*
- Marquage boitier typique :
- Le chargeur en 303 est conservé avec élévateur et ressort
Le nouveau canon en 22 est de type Metford à 8 rayures au pas de 1/16″ (1 sur 406mm)
2)12)16. .22-in. R.F. Short Rifle, Mark IV*
Changement capillotracté de nomenclature adoptée en mai 1926. En tout point identique au MkIV à l’exception du fait que l’élévateur et le ressort du chargeur soient retiré. Cela afin d’utiliser le chargeur comme réceptacle à étuis. Un poinçon « .22 » est ajouté sur la gauche du chargeur pour signaler ce changement.
Cette variante se voit aussitôt renommée Rifle No.2 MkIV et devient le standard vers lequel toutes les itérations précédentes seront converties dès qu’un retour en arsenal le permet.
2)12)17. . 22-in. R.F. Short Rifle, Pattern 1914 No.2 MkI*
Même conversion que pour passer du No. 2 MkIV au MkIV*. Modifications du chargeur avec enlèvement de l’l’élévateur et du ressort.
Dernière édition par seschomaru le Ven 29 Déc - 17:32, édité 1 fois
seschomaru- Membre expert
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
seschomaru a écrit:La principale amalgamation
Contrairement à ce que je pensais, le mot existe, mais n'est pas synonyme d'amalgame...
Sinon, bravo et merci pour le travail de recherche, de synthèse et d'illustration !
"Je comprends pas, ça marchait avant que j'y touche !" (Joe Bar Team, tome 3, page 27)
Stephane5- Pilier du forum
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
2)13) Productions australiennes
SAF Lithgow situé à New South Wales en relative proximité de Sydney est fondée en 1909 avec comme objectif la production hebdomadaire de 300 SMLE MkIII, qui était alors la variante standard. La production du SMLE MkIII démarre en 1913 et le standard MkIII* sera utilisé d’abord partiellement peu de temps après son adoption. Le marquage MkIII* est constaté à partir de 1918 environ.
Si Lithgow est la fabrique la plus connue, à partir de 1941 d’autres usines viennent l’appuyer. Les sites de Bathurst, Orange, Forbes, Wellington et Slazengers fournissent des sous-ensembles à partir de 1941 tel que embouchoirs, pontets, embases de hausse, etc… L’usine où a eu lieu l’assemblage final est annoncé par un code d’une à deux lettres et seuls Lithgow et Orange seront assembleurs :
- Lithgow, code A puis MA
- Orange, code OA
Les SMLE australiens diffèrent très peu des productions anglaises. La principale différence mécanique n’est pas observable de l’extérieur et concerne des renforts du fut au niveau de la liaison avec le boitier et la crosse. Ces renforts sont rendus nécessaire à cause d’une plus grande fragilité des essences disponibles en Australie à proximité du site de production. D’abord de l’érable du Queensland puis plus tard du tilleul australien vers 1940. Ces renforts prennent plusieurs forment, tout d’abord des inserts en bois type noyer, puis en cuivre, puis une platine ave deux vis de renforts parallèles.
On rencontre deux types de marquages :
- Marquage initiale avec un A dans une étoile à 7 branches et un bouclier :
- Deuxième marquage simplifié
Une autre différence permettant d’identifier à coup sûr une variante australienne est l’embouchoir. Celui-ci reçoit une ouverture carrée sur chaque oreille de protection du guidon. Ces ouvertures permettent de régler la dérive du guidon sans démonter l’embouchoir. Cependant, ce changement n’est effectif qu’à partir de 1944.
2)13)1. Short Magazine Lee-Enfield MkIII et MkIII* H et HT
La tradition du tir à l’arme réglementaire est à l’époque tout aussi présent dans la culture populaire australienne qu’en Angleterre. A l’usage des clubs de tir, Lithgow produit une variante à canon lourd (plutôt semi-lourd) du No1 MkIII. En termes de dimensions, le canon lourd produit par Lithgow sur ces armes de tir correspond à un canon de MLE raccourci de sa longueur d’origine 767mm à la longueur du SMLE 640mm. Les SMLE ainsi montés sont reconnaissables par les attributs suivants :
- Grande lettre H sur le dessus du canon en avant du tonnerre et visible par l’ouverture du garde-main
- Grande lettre H marquée sur le côté droit de la crosse
- L’embouchoir démonté permet de constater que le canon est réduit en diamètre au niveau du support de guidon
- Les deux parties du garde-main sont différentes pour accommoder le plus grand diamètre du canon
- Le fût est différent, là aussi pour accommoder le plus grand diamètre du canon. A noter que ces fûts particuliers sont reconnaissables car ils sont dépourvus de l’anneau intérieur mettant en tension vers le bas le canon afin d’en réguler les harmoniques. La fixation de cet anneau est condamnée par un insert en bois. Le profil lourd du canon rendait cette mesure superflue.
- Embase de hausse SMLE modifiée pour accommoder le diamètre du canon.
L’utilisation militaire du SMLE MkIII H puis MkIII* H semble anecdotique et plutôt associée à l’arrière garde, les armes ayant été pour la plupart réquisitionné dans les clubs de tirs.
Cependant, ils serviront de base au développement de la variante HT de tireur d’élite dont la configuration et l’utilisation sera exclusive au SMLE australien.
Lithgow ne semble pas avoir donné beaucoup de considération au développement du No4 MkI (T) et s’est plutôt inspiré du P14 de tireur d’élite, dénomination No3 MkI* (T). Il s’avère que c’est alors l’arme de tireur d’élite standard de l’Australie. La production des optiques Periscopic Prism Company Pattern 1918 devient même local par le biais de la firme Australian Optical Company. On peut raisonnablement penser que c’est cette capacité de production locale qui a poussé l’ordonnance australienne à considérer une arme utilisant cette optique. Si le montage à crochet n’est pas interchangeable entre le No3 MkI* (T) et le No1 MkIII* HT, le principe de fonctionnement et d’installation sont identiques. Le montage existe en deux variantes :
- Montage haut. Optique marquée « Pattern 1918 (Aust).
- Montage bas. Optique marquée « Pattern 1918 (Aust) 1 »
La différence de dimensions se situe uniquement au niveau des colliers. Les embases sont les mêmes entre les deux versions. La première version haute reprenait les dimensions du montage utilisé sur le P14. Celui-ci donnait une distance importante entre l’axe de visée et l’axe du canon. Le deuxième montage vise à réduire cette distance. Un signe distinctif de la variante basse est une légère indentation dans le garde-main en dessous de l’objectif de lunette. Cette indentation est nécessaire pour permettre à la luette de pivoter suffisamment lors de la cinématique du montage à crochet. Indentation non requise sur le montage haut.
2500 unités du MkIII * HT sont commandées sont commandées en 1944. Au final seul 1612 seront reçus et inventoriés avant que la production soit arrêtée en février 1946. D’abord 1131 montages hauts puis 481 montages bas à partir de juillet 1945.
Certains rares exemplaires ont reçu des peintures épaisses khaki. Apparemment une tentative d’amélioré la résistance du métal aux conditions humides des îles tropicales du pacifique où ces HT semblent avoir vu le peu de leur utilisation.
Malgré le canon lourd il sera constaté que ces MkIII HT sont inférieur en précision aux No3 MkI* (T) d’où l’arrêt anticipé de la production. L’optique est de conception 1ère guerre mondiale et montre vraiment ses limites arrivé en 1945. Il sera rapidement décidé de remplacer les deux armes de tireur d’élite en service par le No4 MkI (T)
2)14) Productions indiennes
La production indienne partage avec la production australienne le fait que le Lee-Enfield No4 n’y a jamais été produit. Le No1 est resté le dernier standard tout au long la production jusqu’au remplacement par le FAL L1A1 en Australie et le FAL 1A en Inde.
Certaines variantes produites par Ishapore ont déjà été traité précédemment comme le CLLE MkI IP et le CLLE MkII IP. La majorité de la production concerne le SMLE et certaines de ces variantes sont identiques aux configurations anglaises telles que MkI*, MkI**, MkIII, MkIII*, No2 MkIV*. Les marquages généralement associés à ces variants d’origine indiennes sont comme suit :
- Short Magazine Lee-Enfield MkI*
- Short Magazine Lee-Enfield MkIII
2)14)1. Short Magazine Lee-Enfield .410 Single Loader
L’administration pénitentiaire indienne est à l’origine de quelques curiosités armurières tel que des variantes de Grenner Police chambré en 12/14 Greener dont une variante Riot avec tenon de baïonnette. Parmi ce matériel figure une conversion mono-coup en calibre .410 du SMLE.
Cette variante produit de 1926 à 1950 et toujours en service dans certaines prison indiennes prends comme base un SMLE MkIII ou MkIII*, généralement de production indienne, dont l’usure nécessite le retrait du service. Il s’agissait de fournir à l’administration pénitentiaire une arme simple et peu couteuse avec la condition qu’en cas de vol, l’arme ne puisse pas être utilisée avec des munitions standard de calibre .410. Ainsi la cartouche chambrée est le .410 Indian Musket qui est un étui de 303 British modifié pour accepter soit un projectile solide de calibre 410 soit une charge de grenaille. Cette volonté d’utiliser une arme dont la munition n’est pas facilement accessible est également à l’origine du calibre 12/14 Greener.
Extérieurement, l’arme est très proche d’un SMLE MkIII* à l’exception des attributs suivants :
- Marquage ajouté sur la gauche du boitier :
- Ouverture du magasin condamnée par un insert en bois créant une planche de chargement pour utilisation en mono-coup
- Canon réalésé au calibre .410
De toutes les variantes du SMLE produites par Ishapore, cette conversion est la 3ème la plus répandue avec une estimation à 250 000 exemplaires.
2)14)2. Short Magazine Lee-Enfield 7.62mm 2A
Le développement de cette variante, sans doute la plus connue de la production indienne, est quasi simultanée avec l’adoption en 1963 du FAL. L’idée étant de standardiser l’inventaire autour du calibre 7.62x51mm tout en conservant le SMLE alors en service. Ishapore se tourne tout d’abord naturellement vers la conversion de type Sterling modifiant le Lee-Enfield No4 en 7.62mm. Principe qui sera reproduit par Enfield dans le cadre du développement du programme L8. Cependant, ni Sterling ni Enfield n’étaient disposé à assister l’Inde dans ce développement.
Le SMLE 2A est envisagé pour une utilisation en seconde ligne pour la police et les unités de communication par exemple. Produit de 1963 à 1965, les 2A sont produits à partir de boitiers neufs mais s’apparentent à une conversion assez rudimentaire du SMLE MkIII* avec les différences suivantes :
- Marquage sur la droite du boitier :
- Canon en 7.62mm au même profil que celui du SMLE MkIII*
- Embouchoir spécifique avec oreilles de protection du guidon carrées
- Hausse identique à celle du MkIII* exception faite des graduations adaptées à la cartouche de 7.62x51 avec un maximum allant jusqu’à 2000yards
- Chargeur d’une capacité de 12 cartouches spécifique au profil plus rectangulaire que celui du MkIII* ou même de celui des conversion en 308 type Sterling ou Enfield L8
- Plaque de couche en alliage
- Crosse spécifique avec une surface augmentée en hauteur par rapport à celle d’un MkIII*
2)14)3. Short Magazine Lee-Enfield 7.62mm 2A1
Mise à jour à partir de 1966 sur base du 2A. La seule différence vient de la graduation de la hausse dont la planchette est changée avec une graduation cette fois en mètres et avec un maximum à 800.
- Marquage sur la droite du boitier :
Déclaré obsolète en 1974, le 2A et le 2A1 seront produits à 425 000 exemplaires ce qui en fait la deuxième variante la plus produite par Ishapore. Malgré cette obsolescence, le 2A1 est encore en service dans certaines branches de l’armée et de la police indienne ce qui en fait la dernière variante encore en service du Lee-Enfield. Bien que basé sur le SMLE dont l’adoption date d’avant la 1ère guerre mondiale, il aura servi plus longtemps que même me L42A1 mis à la retraite dans les années 90. Selon comment l’on choisit de considérer ce qui fait une arme réglementaire de conception nouvelle, le 2A1 peut également prétendre au titre de dernière arme à répartition manuelle conçue pour un usage militaire régulier. Titre également disputé par le Madsen M47.
A noter que l’idée de convertir le SMLE au 7.62x51 n’est pas exclusive à l’Inde. Vers la fin des années 50, des tests sont menés en Angleterre et en Australie pour jauger la viabilité d’une telle conversion. A peu près en même temps que l’exercice était tenté sur le N°4 sous forme du programme L8. Cependant, si le N°4 montrait seulement des insuffisances en termes de précision, le SMLE montrait aussi des insuffisances en termes de résistance avec comme point de faiblesse principale, une fissuration du boitier sur le flanc gauche au niveau de l’implantation du portique de lame chargeur. A n’en pas douter le résultat d’un flambement trop important du boitier. L’Angleterre et l’Australie, ne souhaitant pas développer un tout nouveau boitier pour ce qu’il allait être une arme de seconde ligne, n’ont pas poursuivi l’exercice. Ishapore en revanche est allé jusqu’à concevoir de nouveaux boitiers identiques en dimensions mais utilisant un acier de qualité supérieure pour réaliser le 2A.
2)14)4. N°7 2A1 « Jungle Carbine »
Je mentionne rapidement cette variante car on la rencontre assez régulièrement et la question de leur authenticité revient souvent. C’est une conversion sur base de Ishapore 2A1 avec canon et bois raccourcis ainsi qu’un embouchoir avec cache-flamme de N°5 Mk1. Cette variante n’a rien de réglementaire, elles a été rréalisé par Navy Arms pour le maché civil US où les véritables N°5 Mk1 étaient recherchés et présents en faible quantité. L’appellation commerciale de « Jungle Carbine » attribuée à cette variante est volontaire afin de créer la confusion avec les modèles réglementaires N°5 Mk1.
2)15) Conversion Charlton sur base SMLE et Long Lee
Par souci de complétude, je mentionne ici brièvement la conversion semi-automatiques Charlton sur base de SMLE ou Long Lee-Enfield et Long Lee-Metford. Celle-ci étant la seule ayant fait l’objet d’un contrat d’importance, ce qui n’est pas le cas des deux autres conversions notables que sont le Howell (1915) et le Turner (1940). L’intérêt principal de ces conversions provient de la méthode par laquelle est accomplie le fonctionnement en semi-automatique, avec pour résultat des méc
anismes souvent rocambolesques. Ces mécanismes ne seront pas traités ici, le support étant mal adapté. Toutes ces conversions ont été abordé par Forgotten Weapons en vidéo ce qui permet de bien mieux les apprécier.
Aux premières heures de la seconde guerre mondiale, la Nouvelle Zélande se trouve sous la pression d’un possible invasion du Japon. Malgré son appartenance au Commonwealth, le pays dispose d’un inventaire très insuffisant notamment en mitrailleuses. Un partenariat entre Philip Charlton et Maurice Field présente en juin 1941 un prototype sur base de SMLE mais pouvant être adapté à une base de Lee-Enfield ou Lee-Metford. Le tir automatique à une cadence autour des 700 coups/min est également rendu possible afin de suggérer une utilisation en substitution de la mitrailleuse Bren.
Le concept séduit l’ordonnance néo-zélandaise qui envisage d’appliquer cette conversion à ses stocks fatigués de Lee-Enfield et Lee-Metford plutôt que d’utiliser ses SMLE MkIII. Plutôt que de remplacer ou compléter les stocks de premières lignes de Bren, il est envisagé de réserver ces conversions Charlton à la garde nationale. Après un deuxième test très encourageant en novembre 1941, une commande est passée pour 1500 armes.
La conversion ne laisse pas grand-chose de l’arme de départ si ce n’est le boitier, la crosse, le pontet et la hausse. Le canon est conservé mais se voit ajouté un radiateur modulaire et un frein de bouche. Un tube de gaz avec piston est ajouté sur le côté droit. Ce piston entraine une platine avec une came actionnant un tenon ajouté sur le corps de culasse. Deux poignées pistolet sont ajouté, une derrière la détente et une en avant. Un bipied est monté à l’endroit de l’emprunt de gaz. Un capot sur la gauche vient enfermer ce mécanisme afin d’en protéger le tireur, l’arme est strictement pensée pour un droitier. Le chargeur de 10 coups largement insuffisant pour le tir automatique est remplacé par un chargeur de Bren.
Dans un exemple typique de la débrouillardise néozélandaise, l’usine Morrison Motor Mower, fabriquant de tondeuses et en manque d’activité, est invitée à participer pour fabriquer les pièces. Un délai utopique de 6 mois est laissé à l’équipe pour honorer sont contrats pour 1500 exemplaires. Charlton gérait un atelier de carrosserie, également en difficulté, qui fut converti pour l‘assemblage en janvier 1942. Le dernier des 1500 Charlton sera finalement livré 2 ans après le passage de la commande.
Ces Charltons ne seront finalement jamais utilisé. Un incendie de l’entrepôt où ils étaient stockés explique qu’il n’en reste presque aucun aujourd’hui.
2)16) Les carabines De Lisle
Une des variantes les plus rares et pourtant les plus représentées dans la culture populaire, la carabine De Lisle et ses déclinaisons est une lourde conversion sur base d’un SMLE MkIII*. Etudié sur demande de l’ordonnance en 1943, une commande pour 500, plus tard augmenté à 600 exemplaires, est passée en 1944. Sur les 600, 450 sont commandés avec une crosse standard de SMLE et 150 avec une poignée pistolet et une crosse repliable semblable à celle d’un pistolet mitrailleur Sterling. L’intention était de fournir une arme relativement compacte et silencieuse pour les missions d’infiltrations des unités commando. Ainsi ces carabines De Lisle étaient en compétition avec les variantes silencieuses du Sten. Avec leur mécanisme à verrou et un silencieux de très grand volume, la De Lisle se montre bien plus à même de fournir précision et une haute réduction sonore. Le calibre 45ACP chambré par la carabine De Lisle est également mieux adapté au tir subsonique que le 9x19, de par sa pression de fonctionnement plus basse et vitesse subsonique de base en sortie d’un canon court.
Bien que tout à fait adapté pour leur rôle de départ, ces armes n’ont pas vraiment trouvé leur usage et la production a été interrompue avec environs 130 exemplaires fabriqués par Sterling. Ces 130 exemplaires sont tous en configuration ave crosse de SMLE, le seul exemplaire connu avec crosse repliable est un prototype.
Sur la base du SMLE MkIII* les modifications sont les suivantes :
- Adaptateur du fond de magasin adapter pour accepter un chargeur de 1911. L’arrêtoir de magasin original est conservé ce qui nécessite que les chargeurs de 1911 soient modifiés avec une rainure comportant un cran de verrouillage pour y être associé.
- Canon en calibre 45ACP de 190mm. Celui-ci recule largement dans le boitier pour atteindre l’avant du nouveau chargeur. Le calibre 45ACP était déjà en usage dans certains commandos équipés du pistolet Colt 1911A1.
- Culasse modifiée en longueur pour tenir compte de l’emplacement de la chambre du nouveau canon. La tête de culasse est aussi modifiée pour accepter la cartouche de calibre 45ACP.
- Adaptation d’un silencieux de fort volume obtenu à la fois en diamètre et en longueur. Le silencieux comporte 13 baffles et laisse une distance de 267mm entre l’extrémité du canon et la sortie du silencieux. Bien assez pour permettre aux gaz de s’expanser, descendre en pression et ainsi rendre le tir aussi silencieux que possible.
- Suppression du portique pour lame chargeur
- Organes de visée remplacés. Guidon avec oreilles de protection. Hausse semblable à celle du pistolet mitrailleur Lanchester, graduée 50, 100, 150 et 200 yards.
- Garde-main spécifique sécurisé au corps du silencieux par une vis.
- Battant de bretelle en dessous du silencieux positionné quasiment à l’extrémité.
Les chances de rencontré un véritable exemplaire hors d’un musée sont quasi nulles. Il y a eu plus de reproductions de produites que d’exemplaires originaux. Cette production confidentielle et un tant soit peu hors du cadre de l’ordonnance standard justifie d’attributs variables d’une arme à l’autre. Il est rare qu’une De Lisle soit rigoureusement identique à une autre. Ces variations se constatent le plus souvent au niveau de la méthode de sécurisation du capot du silencieux, du garde-main et du puit de chargeur.
2)16) L59A2 Drill Purpose Rifle
Mentionné brièvement car faisant l’objet d’une nomenclature à part, le L59A2 se distingue des autres variantes marquées « DP » du fait qu’un programme de modification bien défini était prévu à cet effet. Normalement, un SMLE ou autre variante avec un poinçon DP que l’arme présente un défaut quelconque mais n’empêchant pas l’arme de tirer et qu’elle a ainsi été choisie pour l’entraînement ne nécessitant pas de tir tel que les exercices à la baïonnette par exemple. L’appellation L59 prévoyait de définir un standard des caractéristiques acceptable pour qu’une arme soit acceptée comme à usage exclusif DP. Ce standard L59 n’a pas abouti ce qui conduit au développement du L59A1 sur base de N°4 MkI et au L59A2 sur base de N°1 MkIII.
Produits par les armuriers de sections durant les années 1970 et 1980, ces L59A2 ont les caractéristiques suivantes :
- Marquage sur le flanc gauche du boitier juste derrière le garde-main « DRILL RIFLE L59A2 »
- Crosse présentant un grand marquage blanc DP.
- Fût et garde-main encerclé d’un bandeau blanc marqué DP
- Dans le cadre de l’exercice à la baïonnette, celle-ci est aussi marquée DP
- Une découpe est pratiquée à travers le fût, le garde-main et le canon sur la gauche et juste en avant de la position de la pointe de l’ogive d’une cartouche chambrée. L’arme devait permettre de chambrer une fausse cartouche pour l’entraînement. Plutôt que de monter un canon avec une chambre spécifique associée à une fausse cartouche, il a été décidé de faire cette ouverture afin que tous les gaz de la combustion soient évacués immédiatement sans pourvoir accélérer l’ogive.
- Coupure réalisée sur la droite du boitier à la position exacte du logement du tenon de verrouillage.
- Modifications de la culasse et du boitier de manière à ce qu’une culasse fonctionnelle ne puisse pas être utilisée.
De toute évidence, une grande attention a été portée au fait qu’une arme ainsi modifiée ne puisse pas être reconvertie ou utilisée come arme pleinement fonctionnelle.
2)17) SMLE modifié pour Grenade Launcher Mills
Il existe de nombreuses variations de N°1 MkI jusqu’au MkIII* équipé pour le tir à la grenade à fusil. Ces modifications sont généralement réversibles et utilisent pléthores de combinaisons de laceurs et de grenades.
Une variante ainsi modifiée que l’on peut rencontrer assez souvent présente deux longueurs de cerclages acier ou cuivre autour du fût et du garde-main. Cette variante associe un N°1 MkIII* avec le lanceur à grenade Mills. La doctrine d’utilisation était de toujours placer l’arme à un angle de 45° avec le dessus de la plaque de couche comme point d’appui. Le réglage de la portée de la grenade est géré par un évent réglable sur le lanceur avec aux réglages extrêmes nue portée de 80 à 200yards. Comme l’indique la date d’introduction, le N°4 MkI était alors déjà employé. Le rôle de lanceur de grenades était donné à des SMLE fortement usés ou présentant une quelconque proscrivant l’utilisation en service régulier. Certaines sources suggèrent au contraire que certains SMLE tout à fait en ordre de fonctionnement étaient choisis pour la modification. Un SMLE ainsi équipé ne signale donc pas nécessairement une arme dégradée.
Afin de signaler le rôle de lanceur de grenade et permettre au SMLE de supporter le recul accru de l’exercice, les modifications suivantes sont réalisées :
- Marquage occasionnel « GL » en avant du tonnerre dans l’ouverture du garde-main
- Premier cerclage acier situé en arrière de la hausse. Ce cerclage relativement court est maintenu par un goujon traversant le fût.
- Deuxième cerclage acier situé en arrière du tenon de baïonnette de l’embouchoir. Une petite cornière est parfois fixée sous l’embouchoir afin d’assure que le cerclage ne se déplace pas vers l’avant sous l’effet du recul.
Les cerclages font office de frettage et sont nécessaire pour éviter que la flexion du canon sous l’effet de la pression n’endommage les bois, le lanceur de grenade agissant de manière pratique comme une obstruction de canon. Le lanceur Mills est propulsé par une cartouche à blanc. Chose intéressante, le diamètre intérieur du lanceur accepte tout juste une balle de tennis. A réfléchir la prochaine fois que souhaitez divertir votre canin sans vous fatiguer.
L’extraordinaire héritage historique et technologique du SMLE, avec ces multiples variantes en faisant un thème de collection à part entière, laisse cependant entrevoir une conception dont la fabrication nécessite de nombreuses heures de main d’œuvre et une capacité en précision limitée de par sa mise en bois complexe. A mi-chemin entre la première et la deuxième guerre mondiale, une série de prototypes modernisés du SMLE N°1 MkIII, le MkVI, préfigure ce qui deviendra la nouvelle arme de service de la Grande Bretagne et la déclinaison la plus produite du Lee-Enfield.
SAF Lithgow situé à New South Wales en relative proximité de Sydney est fondée en 1909 avec comme objectif la production hebdomadaire de 300 SMLE MkIII, qui était alors la variante standard. La production du SMLE MkIII démarre en 1913 et le standard MkIII* sera utilisé d’abord partiellement peu de temps après son adoption. Le marquage MkIII* est constaté à partir de 1918 environ.
Si Lithgow est la fabrique la plus connue, à partir de 1941 d’autres usines viennent l’appuyer. Les sites de Bathurst, Orange, Forbes, Wellington et Slazengers fournissent des sous-ensembles à partir de 1941 tel que embouchoirs, pontets, embases de hausse, etc… L’usine où a eu lieu l’assemblage final est annoncé par un code d’une à deux lettres et seuls Lithgow et Orange seront assembleurs :
- Lithgow, code A puis MA
- Orange, code OA
Les SMLE australiens diffèrent très peu des productions anglaises. La principale différence mécanique n’est pas observable de l’extérieur et concerne des renforts du fut au niveau de la liaison avec le boitier et la crosse. Ces renforts sont rendus nécessaire à cause d’une plus grande fragilité des essences disponibles en Australie à proximité du site de production. D’abord de l’érable du Queensland puis plus tard du tilleul australien vers 1940. Ces renforts prennent plusieurs forment, tout d’abord des inserts en bois type noyer, puis en cuivre, puis une platine ave deux vis de renforts parallèles.
On rencontre deux types de marquages :
- Marquage initiale avec un A dans une étoile à 7 branches et un bouclier :
- Deuxième marquage simplifié
Une autre différence permettant d’identifier à coup sûr une variante australienne est l’embouchoir. Celui-ci reçoit une ouverture carrée sur chaque oreille de protection du guidon. Ces ouvertures permettent de régler la dérive du guidon sans démonter l’embouchoir. Cependant, ce changement n’est effectif qu’à partir de 1944.
2)13)1. Short Magazine Lee-Enfield MkIII et MkIII* H et HT
La tradition du tir à l’arme réglementaire est à l’époque tout aussi présent dans la culture populaire australienne qu’en Angleterre. A l’usage des clubs de tir, Lithgow produit une variante à canon lourd (plutôt semi-lourd) du No1 MkIII. En termes de dimensions, le canon lourd produit par Lithgow sur ces armes de tir correspond à un canon de MLE raccourci de sa longueur d’origine 767mm à la longueur du SMLE 640mm. Les SMLE ainsi montés sont reconnaissables par les attributs suivants :
- Grande lettre H sur le dessus du canon en avant du tonnerre et visible par l’ouverture du garde-main
- Grande lettre H marquée sur le côté droit de la crosse
- L’embouchoir démonté permet de constater que le canon est réduit en diamètre au niveau du support de guidon
- Les deux parties du garde-main sont différentes pour accommoder le plus grand diamètre du canon
- Le fût est différent, là aussi pour accommoder le plus grand diamètre du canon. A noter que ces fûts particuliers sont reconnaissables car ils sont dépourvus de l’anneau intérieur mettant en tension vers le bas le canon afin d’en réguler les harmoniques. La fixation de cet anneau est condamnée par un insert en bois. Le profil lourd du canon rendait cette mesure superflue.
- Embase de hausse SMLE modifiée pour accommoder le diamètre du canon.
L’utilisation militaire du SMLE MkIII H puis MkIII* H semble anecdotique et plutôt associée à l’arrière garde, les armes ayant été pour la plupart réquisitionné dans les clubs de tirs.
Cependant, ils serviront de base au développement de la variante HT de tireur d’élite dont la configuration et l’utilisation sera exclusive au SMLE australien.
Lithgow ne semble pas avoir donné beaucoup de considération au développement du No4 MkI (T) et s’est plutôt inspiré du P14 de tireur d’élite, dénomination No3 MkI* (T). Il s’avère que c’est alors l’arme de tireur d’élite standard de l’Australie. La production des optiques Periscopic Prism Company Pattern 1918 devient même local par le biais de la firme Australian Optical Company. On peut raisonnablement penser que c’est cette capacité de production locale qui a poussé l’ordonnance australienne à considérer une arme utilisant cette optique. Si le montage à crochet n’est pas interchangeable entre le No3 MkI* (T) et le No1 MkIII* HT, le principe de fonctionnement et d’installation sont identiques. Le montage existe en deux variantes :
- Montage haut. Optique marquée « Pattern 1918 (Aust).
- Montage bas. Optique marquée « Pattern 1918 (Aust) 1 »
La différence de dimensions se situe uniquement au niveau des colliers. Les embases sont les mêmes entre les deux versions. La première version haute reprenait les dimensions du montage utilisé sur le P14. Celui-ci donnait une distance importante entre l’axe de visée et l’axe du canon. Le deuxième montage vise à réduire cette distance. Un signe distinctif de la variante basse est une légère indentation dans le garde-main en dessous de l’objectif de lunette. Cette indentation est nécessaire pour permettre à la luette de pivoter suffisamment lors de la cinématique du montage à crochet. Indentation non requise sur le montage haut.
De haut en bas : Montage bas, montage haut
On voit ici l'indentation du garde-main requis pour la cinématique du montage bas
Certains exemplaires reçoivent aussi une crosse plus longue et un appui-joue en bois sécurisé par deux vis très similaires à celui utilisé sur le No4 MkI (T). Cependant ces attributs ne semblent pas liés à une période de production ou une variante spécifique. Comme les variantes de tireur d’élite d’origine anglaises, les HT reçoivent une grenadière pivotante Parker Hale en avant du magasin.2500 unités du MkIII * HT sont commandées sont commandées en 1944. Au final seul 1612 seront reçus et inventoriés avant que la production soit arrêtée en février 1946. D’abord 1131 montages hauts puis 481 montages bas à partir de juillet 1945.
Certains rares exemplaires ont reçu des peintures épaisses khaki. Apparemment une tentative d’amélioré la résistance du métal aux conditions humides des îles tropicales du pacifique où ces HT semblent avoir vu le peu de leur utilisation.
Malgré le canon lourd il sera constaté que ces MkIII HT sont inférieur en précision aux No3 MkI* (T) d’où l’arrêt anticipé de la production. L’optique est de conception 1ère guerre mondiale et montre vraiment ses limites arrivé en 1945. Il sera rapidement décidé de remplacer les deux armes de tireur d’élite en service par le No4 MkI (T)
2)14) Productions indiennes
La production indienne partage avec la production australienne le fait que le Lee-Enfield No4 n’y a jamais été produit. Le No1 est resté le dernier standard tout au long la production jusqu’au remplacement par le FAL L1A1 en Australie et le FAL 1A en Inde.
Certaines variantes produites par Ishapore ont déjà été traité précédemment comme le CLLE MkI IP et le CLLE MkII IP. La majorité de la production concerne le SMLE et certaines de ces variantes sont identiques aux configurations anglaises telles que MkI*, MkI**, MkIII, MkIII*, No2 MkIV*. Les marquages généralement associés à ces variants d’origine indiennes sont comme suit :
- Short Magazine Lee-Enfield MkI*
G.R.I
ISHAPORE
SHT L.E.
I*
- Short Magazine Lee-Enfield MkI**IPG.R.I
ISHAPORE
SHT L.E.
I** I.P.
Avec modification depuis le standard MkI* au standard MkI**IP annoncé par un marquage « RFI 191X » sur la gauche du boitier- Short Magazine Lee-Enfield MkIII
G.R.I
ISHAPORE
19XX
SHT L.E.
III
- Short Magazine Lee-Enfield MkIII*G.R.I
19XX
SHT L.E.
III*
- Short Magazine Lee-Enfield MkIII* après adoption de la dénomination Rifle No1R.F.I
19XX
No.1MK3*
Mais la production indienne du SMLE est surtout connue pour deux variantes bien distinctes du reste de la production du Commonwealth.2)14)1. Short Magazine Lee-Enfield .410 Single Loader
L’administration pénitentiaire indienne est à l’origine de quelques curiosités armurières tel que des variantes de Grenner Police chambré en 12/14 Greener dont une variante Riot avec tenon de baïonnette. Parmi ce matériel figure une conversion mono-coup en calibre .410 du SMLE.
Cette variante produit de 1926 à 1950 et toujours en service dans certaines prison indiennes prends comme base un SMLE MkIII ou MkIII*, généralement de production indienne, dont l’usure nécessite le retrait du service. Il s’agissait de fournir à l’administration pénitentiaire une arme simple et peu couteuse avec la condition qu’en cas de vol, l’arme ne puisse pas être utilisée avec des munitions standard de calibre .410. Ainsi la cartouche chambrée est le .410 Indian Musket qui est un étui de 303 British modifié pour accepter soit un projectile solide de calibre 410 soit une charge de grenaille. Cette volonté d’utiliser une arme dont la munition n’est pas facilement accessible est également à l’origine du calibre 12/14 Greener.
Extérieurement, l’arme est très proche d’un SMLE MkIII* à l’exception des attributs suivants :
- Marquage ajouté sur la gauche du boitier :
- Ouverture du magasin condamnée par un insert en bois créant une planche de chargement pour utilisation en mono-coup
- Canon réalésé au calibre .410
De toutes les variantes du SMLE produites par Ishapore, cette conversion est la 3ème la plus répandue avec une estimation à 250 000 exemplaires.
2)14)2. Short Magazine Lee-Enfield 7.62mm 2A
Le développement de cette variante, sans doute la plus connue de la production indienne, est quasi simultanée avec l’adoption en 1963 du FAL. L’idée étant de standardiser l’inventaire autour du calibre 7.62x51mm tout en conservant le SMLE alors en service. Ishapore se tourne tout d’abord naturellement vers la conversion de type Sterling modifiant le Lee-Enfield No4 en 7.62mm. Principe qui sera reproduit par Enfield dans le cadre du développement du programme L8. Cependant, ni Sterling ni Enfield n’étaient disposé à assister l’Inde dans ce développement.
Le SMLE 2A est envisagé pour une utilisation en seconde ligne pour la police et les unités de communication par exemple. Produit de 1963 à 1965, les 2A sont produits à partir de boitiers neufs mais s’apparentent à une conversion assez rudimentaire du SMLE MkIII* avec les différences suivantes :
- Marquage sur la droite du boitier :
- Canon en 7.62mm au même profil que celui du SMLE MkIII*
- Embouchoir spécifique avec oreilles de protection du guidon carrées
- Hausse identique à celle du MkIII* exception faite des graduations adaptées à la cartouche de 7.62x51 avec un maximum allant jusqu’à 2000yards
- Chargeur d’une capacité de 12 cartouches spécifique au profil plus rectangulaire que celui du MkIII* ou même de celui des conversion en 308 type Sterling ou Enfield L8
- Plaque de couche en alliage
- Crosse spécifique avec une surface augmentée en hauteur par rapport à celle d’un MkIII*
2)14)3. Short Magazine Lee-Enfield 7.62mm 2A1
Mise à jour à partir de 1966 sur base du 2A. La seule différence vient de la graduation de la hausse dont la planchette est changée avec une graduation cette fois en mètres et avec un maximum à 800.
- Marquage sur la droite du boitier :
Déclaré obsolète en 1974, le 2A et le 2A1 seront produits à 425 000 exemplaires ce qui en fait la deuxième variante la plus produite par Ishapore. Malgré cette obsolescence, le 2A1 est encore en service dans certaines branches de l’armée et de la police indienne ce qui en fait la dernière variante encore en service du Lee-Enfield. Bien que basé sur le SMLE dont l’adoption date d’avant la 1ère guerre mondiale, il aura servi plus longtemps que même me L42A1 mis à la retraite dans les années 90. Selon comment l’on choisit de considérer ce qui fait une arme réglementaire de conception nouvelle, le 2A1 peut également prétendre au titre de dernière arme à répartition manuelle conçue pour un usage militaire régulier. Titre également disputé par le Madsen M47.
A noter que l’idée de convertir le SMLE au 7.62x51 n’est pas exclusive à l’Inde. Vers la fin des années 50, des tests sont menés en Angleterre et en Australie pour jauger la viabilité d’une telle conversion. A peu près en même temps que l’exercice était tenté sur le N°4 sous forme du programme L8. Cependant, si le N°4 montrait seulement des insuffisances en termes de précision, le SMLE montrait aussi des insuffisances en termes de résistance avec comme point de faiblesse principale, une fissuration du boitier sur le flanc gauche au niveau de l’implantation du portique de lame chargeur. A n’en pas douter le résultat d’un flambement trop important du boitier. L’Angleterre et l’Australie, ne souhaitant pas développer un tout nouveau boitier pour ce qu’il allait être une arme de seconde ligne, n’ont pas poursuivi l’exercice. Ishapore en revanche est allé jusqu’à concevoir de nouveaux boitiers identiques en dimensions mais utilisant un acier de qualité supérieure pour réaliser le 2A.
2)14)4. N°7 2A1 « Jungle Carbine »
Je mentionne rapidement cette variante car on la rencontre assez régulièrement et la question de leur authenticité revient souvent. C’est une conversion sur base de Ishapore 2A1 avec canon et bois raccourcis ainsi qu’un embouchoir avec cache-flamme de N°5 Mk1. Cette variante n’a rien de réglementaire, elles a été rréalisé par Navy Arms pour le maché civil US où les véritables N°5 Mk1 étaient recherchés et présents en faible quantité. L’appellation commerciale de « Jungle Carbine » attribuée à cette variante est volontaire afin de créer la confusion avec les modèles réglementaires N°5 Mk1.
2)15) Conversion Charlton sur base SMLE et Long Lee
Par souci de complétude, je mentionne ici brièvement la conversion semi-automatiques Charlton sur base de SMLE ou Long Lee-Enfield et Long Lee-Metford. Celle-ci étant la seule ayant fait l’objet d’un contrat d’importance, ce qui n’est pas le cas des deux autres conversions notables que sont le Howell (1915) et le Turner (1940). L’intérêt principal de ces conversions provient de la méthode par laquelle est accomplie le fonctionnement en semi-automatique, avec pour résultat des méc
anismes souvent rocambolesques. Ces mécanismes ne seront pas traités ici, le support étant mal adapté. Toutes ces conversions ont été abordé par Forgotten Weapons en vidéo ce qui permet de bien mieux les apprécier.
Aux premières heures de la seconde guerre mondiale, la Nouvelle Zélande se trouve sous la pression d’un possible invasion du Japon. Malgré son appartenance au Commonwealth, le pays dispose d’un inventaire très insuffisant notamment en mitrailleuses. Un partenariat entre Philip Charlton et Maurice Field présente en juin 1941 un prototype sur base de SMLE mais pouvant être adapté à une base de Lee-Enfield ou Lee-Metford. Le tir automatique à une cadence autour des 700 coups/min est également rendu possible afin de suggérer une utilisation en substitution de la mitrailleuse Bren.
Le concept séduit l’ordonnance néo-zélandaise qui envisage d’appliquer cette conversion à ses stocks fatigués de Lee-Enfield et Lee-Metford plutôt que d’utiliser ses SMLE MkIII. Plutôt que de remplacer ou compléter les stocks de premières lignes de Bren, il est envisagé de réserver ces conversions Charlton à la garde nationale. Après un deuxième test très encourageant en novembre 1941, une commande est passée pour 1500 armes.
La conversion ne laisse pas grand-chose de l’arme de départ si ce n’est le boitier, la crosse, le pontet et la hausse. Le canon est conservé mais se voit ajouté un radiateur modulaire et un frein de bouche. Un tube de gaz avec piston est ajouté sur le côté droit. Ce piston entraine une platine avec une came actionnant un tenon ajouté sur le corps de culasse. Deux poignées pistolet sont ajouté, une derrière la détente et une en avant. Un bipied est monté à l’endroit de l’emprunt de gaz. Un capot sur la gauche vient enfermer ce mécanisme afin d’en protéger le tireur, l’arme est strictement pensée pour un droitier. Le chargeur de 10 coups largement insuffisant pour le tir automatique est remplacé par un chargeur de Bren.
Dans un exemple typique de la débrouillardise néozélandaise, l’usine Morrison Motor Mower, fabriquant de tondeuses et en manque d’activité, est invitée à participer pour fabriquer les pièces. Un délai utopique de 6 mois est laissé à l’équipe pour honorer sont contrats pour 1500 exemplaires. Charlton gérait un atelier de carrosserie, également en difficulté, qui fut converti pour l‘assemblage en janvier 1942. Le dernier des 1500 Charlton sera finalement livré 2 ans après le passage de la commande.
Ces Charltons ne seront finalement jamais utilisé. Un incendie de l’entrepôt où ils étaient stockés explique qu’il n’en reste presque aucun aujourd’hui.
2)16) Les carabines De Lisle
Une des variantes les plus rares et pourtant les plus représentées dans la culture populaire, la carabine De Lisle et ses déclinaisons est une lourde conversion sur base d’un SMLE MkIII*. Etudié sur demande de l’ordonnance en 1943, une commande pour 500, plus tard augmenté à 600 exemplaires, est passée en 1944. Sur les 600, 450 sont commandés avec une crosse standard de SMLE et 150 avec une poignée pistolet et une crosse repliable semblable à celle d’un pistolet mitrailleur Sterling. L’intention était de fournir une arme relativement compacte et silencieuse pour les missions d’infiltrations des unités commando. Ainsi ces carabines De Lisle étaient en compétition avec les variantes silencieuses du Sten. Avec leur mécanisme à verrou et un silencieux de très grand volume, la De Lisle se montre bien plus à même de fournir précision et une haute réduction sonore. Le calibre 45ACP chambré par la carabine De Lisle est également mieux adapté au tir subsonique que le 9x19, de par sa pression de fonctionnement plus basse et vitesse subsonique de base en sortie d’un canon court.
Bien que tout à fait adapté pour leur rôle de départ, ces armes n’ont pas vraiment trouvé leur usage et la production a été interrompue avec environs 130 exemplaires fabriqués par Sterling. Ces 130 exemplaires sont tous en configuration ave crosse de SMLE, le seul exemplaire connu avec crosse repliable est un prototype.
Sur la base du SMLE MkIII* les modifications sont les suivantes :
- Adaptateur du fond de magasin adapter pour accepter un chargeur de 1911. L’arrêtoir de magasin original est conservé ce qui nécessite que les chargeurs de 1911 soient modifiés avec une rainure comportant un cran de verrouillage pour y être associé.
- Canon en calibre 45ACP de 190mm. Celui-ci recule largement dans le boitier pour atteindre l’avant du nouveau chargeur. Le calibre 45ACP était déjà en usage dans certains commandos équipés du pistolet Colt 1911A1.
- Culasse modifiée en longueur pour tenir compte de l’emplacement de la chambre du nouveau canon. La tête de culasse est aussi modifiée pour accepter la cartouche de calibre 45ACP.
- Adaptation d’un silencieux de fort volume obtenu à la fois en diamètre et en longueur. Le silencieux comporte 13 baffles et laisse une distance de 267mm entre l’extrémité du canon et la sortie du silencieux. Bien assez pour permettre aux gaz de s’expanser, descendre en pression et ainsi rendre le tir aussi silencieux que possible.
- Suppression du portique pour lame chargeur
- Organes de visée remplacés. Guidon avec oreilles de protection. Hausse semblable à celle du pistolet mitrailleur Lanchester, graduée 50, 100, 150 et 200 yards.
- Garde-main spécifique sécurisé au corps du silencieux par une vis.
- Battant de bretelle en dessous du silencieux positionné quasiment à l’extrémité.
Les chances de rencontré un véritable exemplaire hors d’un musée sont quasi nulles. Il y a eu plus de reproductions de produites que d’exemplaires originaux. Cette production confidentielle et un tant soit peu hors du cadre de l’ordonnance standard justifie d’attributs variables d’une arme à l’autre. Il est rare qu’une De Lisle soit rigoureusement identique à une autre. Ces variations se constatent le plus souvent au niveau de la méthode de sécurisation du capot du silencieux, du garde-main et du puit de chargeur.
2)16) L59A2 Drill Purpose Rifle
Mentionné brièvement car faisant l’objet d’une nomenclature à part, le L59A2 se distingue des autres variantes marquées « DP » du fait qu’un programme de modification bien défini était prévu à cet effet. Normalement, un SMLE ou autre variante avec un poinçon DP que l’arme présente un défaut quelconque mais n’empêchant pas l’arme de tirer et qu’elle a ainsi été choisie pour l’entraînement ne nécessitant pas de tir tel que les exercices à la baïonnette par exemple. L’appellation L59 prévoyait de définir un standard des caractéristiques acceptable pour qu’une arme soit acceptée comme à usage exclusif DP. Ce standard L59 n’a pas abouti ce qui conduit au développement du L59A1 sur base de N°4 MkI et au L59A2 sur base de N°1 MkIII.
Produits par les armuriers de sections durant les années 1970 et 1980, ces L59A2 ont les caractéristiques suivantes :
- Marquage sur le flanc gauche du boitier juste derrière le garde-main « DRILL RIFLE L59A2 »
- Crosse présentant un grand marquage blanc DP.
- Fût et garde-main encerclé d’un bandeau blanc marqué DP
- Dans le cadre de l’exercice à la baïonnette, celle-ci est aussi marquée DP
- Une découpe est pratiquée à travers le fût, le garde-main et le canon sur la gauche et juste en avant de la position de la pointe de l’ogive d’une cartouche chambrée. L’arme devait permettre de chambrer une fausse cartouche pour l’entraînement. Plutôt que de monter un canon avec une chambre spécifique associée à une fausse cartouche, il a été décidé de faire cette ouverture afin que tous les gaz de la combustion soient évacués immédiatement sans pourvoir accélérer l’ogive.
- Coupure réalisée sur la droite du boitier à la position exacte du logement du tenon de verrouillage.
- Modifications de la culasse et du boitier de manière à ce qu’une culasse fonctionnelle ne puisse pas être utilisée.
De toute évidence, une grande attention a été portée au fait qu’une arme ainsi modifiée ne puisse pas être reconvertie ou utilisée come arme pleinement fonctionnelle.
2)17) SMLE modifié pour Grenade Launcher Mills
Il existe de nombreuses variations de N°1 MkI jusqu’au MkIII* équipé pour le tir à la grenade à fusil. Ces modifications sont généralement réversibles et utilisent pléthores de combinaisons de laceurs et de grenades.
Une variante ainsi modifiée que l’on peut rencontrer assez souvent présente deux longueurs de cerclages acier ou cuivre autour du fût et du garde-main. Cette variante associe un N°1 MkIII* avec le lanceur à grenade Mills. La doctrine d’utilisation était de toujours placer l’arme à un angle de 45° avec le dessus de la plaque de couche comme point d’appui. Le réglage de la portée de la grenade est géré par un évent réglable sur le lanceur avec aux réglages extrêmes nue portée de 80 à 200yards. Comme l’indique la date d’introduction, le N°4 MkI était alors déjà employé. Le rôle de lanceur de grenades était donné à des SMLE fortement usés ou présentant une quelconque proscrivant l’utilisation en service régulier. Certaines sources suggèrent au contraire que certains SMLE tout à fait en ordre de fonctionnement étaient choisis pour la modification. Un SMLE ainsi équipé ne signale donc pas nécessairement une arme dégradée.
Afin de signaler le rôle de lanceur de grenade et permettre au SMLE de supporter le recul accru de l’exercice, les modifications suivantes sont réalisées :
- Marquage occasionnel « GL » en avant du tonnerre dans l’ouverture du garde-main
- Premier cerclage acier situé en arrière de la hausse. Ce cerclage relativement court est maintenu par un goujon traversant le fût.
- Deuxième cerclage acier situé en arrière du tenon de baïonnette de l’embouchoir. Une petite cornière est parfois fixée sous l’embouchoir afin d’assure que le cerclage ne se déplace pas vers l’avant sous l’effet du recul.
Les cerclages font office de frettage et sont nécessaire pour éviter que la flexion du canon sous l’effet de la pression n’endommage les bois, le lanceur de grenade agissant de manière pratique comme une obstruction de canon. Le lanceur Mills est propulsé par une cartouche à blanc. Chose intéressante, le diamètre intérieur du lanceur accepte tout juste une balle de tennis. A réfléchir la prochaine fois que souhaitez divertir votre canin sans vous fatiguer.
L’extraordinaire héritage historique et technologique du SMLE, avec ces multiples variantes en faisant un thème de collection à part entière, laisse cependant entrevoir une conception dont la fabrication nécessite de nombreuses heures de main d’œuvre et une capacité en précision limitée de par sa mise en bois complexe. A mi-chemin entre la première et la deuxième guerre mondiale, une série de prototypes modernisés du SMLE N°1 MkIII, le MkVI, préfigure ce qui deviendra la nouvelle arme de service de la Grande Bretagne et la déclinaison la plus produite du Lee-Enfield.
Dernière édition par seschomaru le Sam 30 Déc - 13:00, édité 3 fois
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
3) Le N°4, le Lee-Enfield de la deuxième guerre
Le programme d’essai, qui produira environ un millier d’exemplaires de SMLE N°1 MkVI dans diverses configurations, prends place à partir de 1926. Ce programme a cinq objectifs d’améliorations pour le N°1 MkIII* :
- Renforcer le boitier. Avant même les tentatives de rechambrage en 7.62x51, il avait été reconnu que la résistance générale, mais surtout en flambement, du boitier du N°1 laisse à désirer.
- Simplifier la fabrication. Certains éléments tel que l’embouchoir, le boitier et la hausse sont reconnus comme excessivement intensifs en opération d’usinage.
- Améliorer la précision intrinsèque en simplifiant la mise en bois et en utilisation un canon plus lourd. L’avantage en précision du P14 sur le SMLE était largement constaté et attribué à un canon au profil plus lourd et un boitier plus rigide.
- Améliorer la précision par la visée. A la fois le P14, le N°1 MkV et le Ross MkIII permettent aux Anglais de constater le potentiel supérieur en précision d’une visée par œilleton située au plus près de l’œil du tireur par rapport à la hausse ouverte situé en avant du boitier.
- Simplifier et améliorer l’efficacité de la baïonnette.
Le N°1 MkV, un prototype quasi standardisé puisque produit à plus de 20 000 exemplaires, a déjà montré et fait accepter dès 1911 la supériorité de la visée par œilleton. Cette disposition est mise en œuvre dès les premières itérations du MkVI d'essai, les autres améliorations apparaissent au fur et à mesure.
Le N°4 et ses variantes seront produits aux sites suivants :
- Long Branch (gouvernemental, Canada). Marquage « LONG BRANCH » sur le flanc gauche du boitier
- Stevens-Savage (indépendant, USA). Marquages « US PROPERTY » et « S » sur la gauche du boitier. Fabrications sous un principe de prêt au gouvernement britannique, ces N°4 restant propriété des USA comme en atteste les marquages.
- ROK Fazakerley (gouvernemental, UK). Marquage « (F)FTR » ou ROF(F) sur le flanc gauche du boitier
- ROF Maltby (gouvernemental, UK). Marquage « AE » sur la gauche du boitier
- BSA Shirley (indépendant, UK). Marquage « B », puis « M47 », puis « M47C » sur la gauche du boitier
A noter que la nomenclature passe des chiffres romains aux chiffres arabes en septembre 1944 durant la période de production du N°4. Notamment le N°4 Mk2 est bien la dénomination officiellement observée et non pas un raccourci.
3)1) Lee-Enfield N°4 MkI
En 1933, la nouvelle numérotation entre en vigueur simultanément avec l’adoption de la nouvelle variante du Lee-Enfield. Le SMLE devient Rifle N°1 et est désormais rendu obsolète par l’arrivée du N°4 MkI. Visuellement le N°4 est instantanément différenciable du N°1 au niveau de l’embouchoir et il n’y a quasiment aucune pièce interchangeable. Si l’on considère le N°1 MkIII comme référence, le N°4 dans sa version initiale peut être décrit par les attributs suivants :
- Marquage typique sur la gauche du boitier derrière la détente
- Marquage typique sur le flanc gauche du boitier. Marquage souvent constate sur le flanc gauche du boitier « No.4 MK.I. 19XX » précédé des initiales du fabricants.
- Boitier à la géométrie renforcé avec flanc gauche plus haut et plus épais.
- Portique pour lame chargeur usiné d’un seul tenant avec le boitier.
- Sécurité simplifiée.
- Viseur rabattable dit « Singer Type 1 » pivotant via un axe monté toute à l’arrière du boitier. En position rabattu, un œilleton de combat propose un zero à 200 yards et jugé utilisable pour le tir jusqu’à 400 yards. En position relevée, un œilleton plus fin est réglable en hauteur de 200 à 1300 yards avec intervalles de 50 yards. Le réglage en hauteur est marqué par des clics. Un chapitre est dédié au 5 variations de hausse rencontrées sur le N°4 MkI puis MkI*
- Nouveau canon à cinq rayures de longueur identique mais au profil plus lourd que celui employé sur le SMLE, dit MkI. Deux tenons situés à environ 1cm en retrait de la bouche permette la fixation d’un nouveau modèle de baïonnette, là où celle du SMLE se fixait sur l’embouchoir. Rapidement dès Mai 1941 et pour faire face aux difficultés de lenteur de la production un canon à deux rayures est adopté, dit MkII. Long Branch et Stevens ont aussi équipé leur N°4 avec des canons 6 rayures.
- Garde-main supérieur en deux parties avec jonction sous la grenadière intermédiaire. Sans ouverture pour l’embase de hausse puisque celle-ci est désormais à l’arrière du boitier. Les premiers N°4 ont une garde-main avec stries de préhension.
- Fut adapté pour les diverses modifications listées. Le profil plus lourd du canon permet de supprimer l’anneau de mise en tension du canon vers le bas, ainsi la fixation de cet anneau sur le fut est omise.
- Embouchoir grandement simplifié avec oreilles de protection droites et ouvertures circulaires de part et d’autre pour permettre le réglage en dérive du guidon en créneau monté sur queue d’aronde. L’embouchoir est désormais rendu solidaire de l’embase du guidon par une vis. Sur les premiers N°4, les oreilles sont très légèrement recourbées vers l’extérieur à leur extrémité avec un léger texturage. Très rapidement ce modèle précoce sera remplacé par l’embouchoir avec un profil simplifié.
- Le garde-main et le fut sont maintenus ensemble via une grenadière intermédiaire avec battant de bretelle. La grenadière est d’un seul tenant et n’est plus articulé sur le dessus. Une deuxième grenadière plus large mais de conception similaire est située juste en arrière de l’embouchoir
- Noix de percuteur circulaire semblable à celle du SMLE MkIII. Celle-ci sera très vite remplacée par celle semblable au standard SMLE MkIII* et le plus couramment rencontrée de forme oblongue avec 3 stries de préhension de chaque côté. Durant la période de simplification extrême pour accélérer la production, les stries de préhension seront momentanément supprimées.
- Plaque de couche légèrement revue au niveau de la trappe. Les versions en Zamak sont plus couramment rencontrées sur le N°4 mais celles en laiton ont également été utilisées.
- Battant de bretelle de crosse en acier d’abord usiné puis embouti selon deux variantes
- Le disque d’unité est définitivement absent de la crosse.
- Adoption d’une nouvelle baïonnette cruciforme dit N°4 MkI. Celle-ci subit plusieurs simplifications successives. MkI, construction par usinage d’un seul tenant avec lame cruciforme, MkII avec lame simplifiée de section carré, MkII* simplifié avec support et lame fabriqué séparément puis assemblés, MkIII simplifié avec une douille entièrement emboutie.
- Deux autres types de baïonnettes sont compatibles avec le N°4. La N°7 MkI, aussi compatible avec le pistolet mitrailleur STEN MkV, tente en 1944 de rendre la baïonnette utilisable pour un plus grand nombre de tâches autre que le combat. Trop complexe, elle ne sera jamais associée au N°4 en quantités importantes. La deuxième, dit N°9 MkI et produite à partir de 1947, permettra de remplacer la baïonnette N°4 de manière satisfaisante.
Malgré une adoption en 1933, la production met un temps interminable à se mettre en route et les premiers N°4 ne sont placés dans les mains des troupes qu’à partir de Juin 1941. Et malgré ce laps de temps, le démarrage de la production fut si lent que la participation de Long Branch et Stevens fut requise. A l’issu de l’année 1941 durant laquelle seules les usines anglaises produisent le N°4, moins de 34 000 sont achevés. En conséquence, à l’ouverture de la deuxième guerre, les troupes se voyaient encore souvent confié un SMLE MkIII*.
Globalement l’évolution du N°4 perds cette habitude maladive de créer une nouvelle dénomination dès le moindre changement mineur. Afin d’accélérer la production il sera acté que les battants de bretelle et plaque de couches sont interchangeables entre N°1 MkIII et N°4 MkI. Plus intéressants, ce besoin d’équilibre entre la configuration adoptée, l’urgence du conflit et les difficultés de production vont mener à pas moins de 5 variations de la hausse et 3 variations du porte-guidon.
3)2) Variations des organes de visée du N°4
La hausse Mk1I dit « Singer » est un bel objet. Finement réglable via une molette, usinée dans la masse, avec une planchette d’œilleton quadrillée pour éviter les reflets, avec une échelle finement graduée. Elle est aussi très fastidieuse à produire et est un des premiers points de recherches d’optimisations.
Le viseur MkII est l’extrême opposé. Viseur pivotant non réglable. Deux œilletons, un avec petit orifice pour le tir de précision calibré à 600yds et un grand pour le tir de combat calibré à 300yds. Cette variation est assumée comme une mesure extrême et temporaire le temps de développer un modèle simplifié par rapport au MkI mais aux performances acceptables
La hausse MkIII reprend les caractéristiques de la hausse MkI avec les exceptions suivantes : L’œilleton est monté sur glissière, l’échelle graduée est en tôle emboutie, la planchette d’œilleton reçoit un quadrillage moins profond. Adoption fin 1942. Un marquage « MkII » en haut de l’échelle graduée permet d’identifier ce modèle. La hausse MkII n’était pas marquée donc la hausse MkIII reçoit la dénomination « MkII », faisons simple…
La hausse MkIV est quasi identique à la MkIII avec simplement une amélioration du mécanisme de verrouillage de la planchette d’œilleton. Celle-ci est marqué « MkIII » en haut de l’échelle graduée.
On rencontre aussi des hausses marquées « CMk2 » et « CMk3 ». Celle-ci sont quasi identiques à la hausse MkIV, avec de très légères variations sur la planchette d’œilleton. Ce sont des productions exclusives à Long Branch d'où l'ajout du "C" signalant une production Canadienne.
Au final, nombre d’exemplaires récupérerons une hausse MkI par la suite une fois que leur production deviendra suffisante. Ainsi, les variantes MkII, MkIII, MkIV et C sont assez rares et tout particulièrement la rudimentaire MkII qui a été produit pendant quelques mois seulement.
Le support de guidon a été simplifié à deux reprises. Le premier type a des oreilles de protection séparée du support de guidon et le guidon est monté sur queue d’aronde et sécurisé par une vis. Le deuxième type supprime la sécurisation par vis, le guidon n’est retenu que par la friction de la queue d’aronde. Le troisième rend monobloc le support de guidon de oreilles de protection.
3)3) Lee-Enfield N°4 MkI*
Le N°4 MkI reprends la méthode d’extraction de la culasse déjà présente sur le SMLE. Il s’agit d’un bouton guide cranté positionné juste en arrière du portique de lame chargeur. Afin d’extraire la culasse il convient d’enfoncer ce bouton afin de le mettre hors de la trajectoire de la tête de culasse. Il s’avère que cette pièce a posé des problèmes d’approvisionnement et une solution alternative fut approuvé en juin 1942 puis employé à partir de 1946 exclusivement sur les productions nord-américaines de Long Branch et Savage.
L’idée est de se passer de l’usage du bouton. Il est supprimé et le rail de guidage de la tête de culasse est interrompu vers l’avant du boitier sur une longueur à peu prêt équivalente à la longueur de la tête de culasse. Le démontage consiste à placer la tête de culasse au niveau de cette interruption et de la dissocier du rail de guidage. Cette modification induit un risque accru de démontage accidentel mais dispense de l’usage du bouton dont l’approvisionnement faisait défaut.
- Marquage typique sur le flanc gauche du boitier
- Marquage « US PROPERTY » pour les productions Savage
- Oreilles de protection du guidon emboutie spécifique au productions Savage.
De 1941 à l’introduction du N°5 MkI en 1944 puis du N°4 Mk2 en 1949, ce sont 2 021 913 N°4 MkI qui sortiront des usines anglaises BSA, Maltby et Fazakerley. A cela s’ajoute les productions américaines, 1 236 000 pour Savage et 330 000 pour Long Branch. En prenant en compte les contrats pour l’étranger, ce ne sont pas moins de 4 170 000 N°4 MkI et MkI* qui seront produits ce qui explique leurs statut d’incontournable de l’armement réglementaire.
3)4) Lee-Enfield N°4 MkI(T)
Le N°4 Mk1 (T) est un sujet relativement complexe pour lequel je voue un intérêt particulier. De plus, ces armes complètes ou incomplètes valent malheureusement des sommes d’argents importantes désormais et il y a beaucoup de fausses informations volontaires ou non les concernant. Aussi, je vais aller bien plus en détail sur le sujet.
Variante pour tireur d’élite du N°4 MkI, le MkI(T) retiens les leçons de la myriade de montages et d’optiques utilisés sur le SMLE. Un modèle unique standardisé, y compris avec les autres membres du Commonwealth est souhaité. Dès 1940, un montage amovible est conçu pour associer au N°4 l’optique N°32, initialement conçue pour le Bren. Les premiers exemplaires sont confiés aux troupes en février 1942.
Environ 28 900 MkI(T) seront produits le plus souvent sur une base de N°4 fabrications BSA, estimé à 85%, ce qui atteste d’une qualité de fabrication un tant soit peu supérieure aux autres fabricants. Le processus de conversions comprend une sélection d’exemplaires particulièrement performants en précision qui sont ensuite envoyés chez un prestataire chargé de la conversion. Holland&Holland réalisera environ 26 442 des MkI(T), 1 403 seront convertis par Enfield, 950 par Savage et 100 par BSA.
Un authentique N°4 MkI(T) se reconnait par les attributs suivants :
- Les marquages varient selon le prestataire ayant effectué la conversion mais sont en général assimilable à ceux apposés par Holland&Holland
o « TR » sur la gauche du boitier en arrière de la détente et en dessous des marquages réguliers. Ce marquage est apposé à l’issu des tests de précision et désignait l’arme comme recevable pour une conversion en Mk1 (T).
o « T » sur le flanc gauche du boitier. Ce marquage confirme l’étape de montage et zérotage de l’optique associée à l’arme.
o « S51 » sous la crosse. Celle-ci était souvent changé dans le cadre de la conversion par des modèles longs ou courts.
o Numéro de l’arme marqué sous le fut vers l’embouchoir.
o Matricule de l’optique sur le dessus de la crosse juste en arrière de la jonction avec le boitier.
o La crosse est ajustée à l’arme et le numéro de l’arme figure en avant du numéro de l’optique. Visible uniquement si la crosse est démontée, caché par le boitier sinon.
o Le numéro de l’arme figure sous la première section du garde-main (entre e boitier et le grenadière)
- Hausse modifiée avec l’œilleton de combat supprimé.
- Appuis-joue ajouté et sécurisé par deux vis.
- Embase de montage ajouté sur le flanc gauche du boitier. Embase avant brasée et sécurisée par trois vis fendues, embase arrière brasée et sécurisée par deux vis fendues. Les vis sont souvent pointées car la fixation se défaisait parfois avant d’atteindre 1 000 coups. Cette modification par pointage date de 1946 mais a été pratiquée sur la plupart des exemplaires.
- Battant de bretelle pivotant type Parker Hale ajoutée sur le pontet en avant du magasin. Cependant, cette attache de bretelle doit être de fabrication Enfield et non Parker Hale sur un véritable MkI(T).
- Battant de bretelle de crosse embouti 2ème type élargie parfois présent. Cette modification facilite le démontage de la bretelle 1907 moins flexible que la bretelle en toile du N°4.
- Montage d’optique (voir chapitre 3)4)2.)
- Optique N°32 Mk1 à Mk3 (voir chapitre 3)4)1.)
Le critère de sélection pour conversion MKI (T) consiste en un groupe de 7 sur 7 cartouches dans un cercle de 5″ de diamètre à 200yards et 6 sur 7 cartouches dans un cercle de 10″ à 400 yards. Soit une garantie de 2.5MOA à 200 yards et 85% de certitude sur 2.5MOA à 400 yards. Pour références, le critère pour un N°4 standard sont à peine plus laxistes avec 4 sur 5 coups dans un rectangle de 1″x1.5″ à 100feet. Soit un cercle inscrit de 3″ à 100yards ou plus simplement 3MOA. Dans les faits un N°4 avec une bonne munition est capable de bien mieux et par expérience un MkI(T) groupe aisément sous les 2MOA.
3)4)1. Caractéristiques et variantes de l’optique N°32
L’optique N°32 est au départ prévu pour être associée à la mitrailleuse Bren. On constate d’ailleurs une sorte de logement sur la gauche du boitier d’un Bren Mk1 prévue à cet effet. Ce projet n’a pas abouti mais a offert une solution aboutie d’optique dans le cadre du programme N°4 MkI (T). Les premiers tests sur N°4 MkI (T) datent de fin 1940 avec les optiques pour Bren restées en réserve. La production démarre courant 1941. L’optique avait alors les caractéristiques de la version Mk1 :
- Marquages typiques :
o « TEL STRT STG No 32 »
o « MK1 » ou « MK2 » ou « MK3 »
o Code fabricant
o Nomenclature désignant la variante de l’optique, « OS 466 A » pour une MkI.
o Année de fabrication
o Numéro de série, celui présent sur la crosse
- Tourelle d’élévation avec réglages de 1 à 10 par incréments de 2MOA.
- Tourelle de dérive avec 16MOA de plage de réglage droite ou gauche par incréments de 2MOA.
- Grossissement fixe x3
- Objectif diamètre 19mm, champ de vision 9°
- Réticule à branche fléchée verticale et trait fin horizontal. Même réticule déjà en usage sur les variantes sniper du SMLE et du P14.
- Réglage du zéro des tourelles possible par le tireur mais nécessitant un outil dédié fourni avec l’unité complète et l’assistance d’une deuxième personne.
- Pare-soleil rétractable sur la lentille oculaire
- Construction en laiton usiné pour le corps et moulé pour le support des tourelles
- Finition peinture noire
Les optiques MkI feront l’objet de quelques réclamations sur la méthode d’ajustement du zéro par outil et les clics des tourelles jugés pas assez positifs. Des améliorations sont apportées en avril 1943 sous forme de la °32 Mk2. Les clics sont rendus plus positifs, le montage du support de réticule dans le corps de l’optique est renforcé et la qualité des lentilles est améliorée.
- Code nomenclature « OS 1650 A »
- Tourelle d’élévation avec réglages de 1 à 10 désormais par incréments de 1MOA
- Tourelle de dérive dont la plage de réglage est identique mais avec des incréments de 1MOA désormais
- Pare-soleil supprimé
La variante Mk3 introduite en octobre 1944 vise à pallier les défauts restants concernant un maintien du zéro insuffisant, un défaut d’étanchéité et un réglage fastidieux des tourelles.
- Code nomenclature « OS 2039 A »
- Supports des tourelles les plaçant sur le même plan plutôt que décalé sur les Mk1 et Mk2
- Nouveau système d’ajustement du zéro par friction. Via un usinage ajusté, la tourelle mécanique interne et la tourelle graduée externe sont maintenues solidaires par friction. Il est désormais possible de tenir en place la molette crantée et de faire glisser la partie graduée pour ajuster le zéro et ce sans outils. La friction est assez importante et peut nécessiter l’usage d’une cartouche dont il faut placer l’ogive dans une réservation.
- La présence d’un « W » rouge atteste d’un optique ayant passé des tests d’étanchéité à l’eau. Marquage pas systématiquement présent car les optiques ne réussissant pas le test n’étaient pas déclaré défectueuses pour autant.
- La présence d’un « B » bleu signale un traitement spécifique des lentilles sensé augmenté leur transmissivité lumineuse par conditions de faible luminosité. Marquage pas systématiquement présent.
La configuration Mk3 peut être considérée comme l’évolution finale de la N°32 et celle-ci, malgré nu poids élevé, donnera satisfaction jusque dans les années 60. Une campagne de conversion des optiques Mk1 et Mk2 au standard Mk3 dans les années 50 amène nue quatrième variante Mk2/1. Cette variante n’est pas signalée par un marquage spécifique mais reprends certaines des améliorations internes de la Mk3 et se reconnait par un support de tourelles de Mk2 avec des tourelles de Mk3.
- Code nomenclature « OS 14006 A »
La production de la lunette N°32 sera sous-traitée par de nombreux fabriquant :
- Cooke, Troughton&Simms (UK). Code “C.T.& S.”
- Houghton, Butcher Manufacturing Co. (UK). Code « H.B.M. Co ».
- A. Kershaw&Sons Ltd. (UK). Code ”A.K.& S”.
- Kodak Ltd. (UK). Code “K.L.”
- Watson&Sons (UK). Code « W »
- Vickers Instrument Co. (UK). Code “V.I.C.”
- Taylor Hobson&Co (UK). Code “T.H.& Co”
- Research Entreprises Ltd. (Canada). Code “R.E.L.”
Les quantités produites estimées pour chaque variante sont 8 620 Mk1, 7 880 Mk2, 12 500 Mk3 et 1000 Mk2/1 non converties. Soit un total de 30 000 exemplaires. Le remplacement de certaines Mk1 par des Mk3 par la suite expliquant que ce nombre soit supérieur au nombre de N°4 Mk1 (T) produits.
L’optique N°32, et qui plus est dans sa version aboutie Mk3, a de très bons états de service durant sa longue carrière qui se poursuivra jusque dans les années 80 avec le L42A1. Lourde et de faible grossissement, c’est une lunette robuste. Les tourelles d’élévation et de dérive à clics sont en avance sur ce que propose alors les optiques allemandes et russes. Les lunettes allemandes étaient toutefois considérées meilleures en ce qui concerne la qualité de leurs lentilles.
Il convient de considérer qu’il existe les optiques N°42 et N°53 qui sont des dérivés de la N°32 à l’usage des pièces d’artillerie. Ces optiques ne possèdent pas de tourelles mais sont sinon ressemblante extérieurement. On en voit régulièrement proposées par des vendeurs peu scrupuleux tentant de les faire passer pour des N°32 qui sont très recherchées.
3)4)2. Le cas du MkI (T) Long Branch avec optique C N°32
La production d’optique N°32, majoritairement anglaise, s’est vue accaparée pour les productions anglaises du MkI (T). REL, seul fabriquant de l’optique au Canada, n’était pas ne mesure de répondre à la demande et l’ordonnance canadienne a tenté de trouver une solution de secours sous la forme d’optiques de fabrication civile américaines. Après de brefs tests comparatifs en mai 1943 entre la Lyman Alaskan et la Weaver 330, l’Alaskan est retenue et 350 sont commandées.
Lyman rencontre beaucoup de difficultés pour approvisionner à la fois les lentilles et les composants du réticule. Les Canadiens souhaitaient notamment avoir le réticule à une seule branche verticale plutôt que le réticule typique anglais. Ce réticule est obtenu à partir d’une aiguille à coudre N°12 qui fut difficile à localiser. Le fournisseur de lentilles Bausch&Lomb ne fut pas en mesure de fournir les quantités requises et un compromis fut trouvé avec Plummer&Kershaw. De tous ces contretemps résulte une commande confirmée tardivement des optiques en Mai 1944.
L’optique de grossissement x2.2 est désignée « Telescopic, Sighting C No.32, MkI(TP) », TP signifiant Trade Pattern. Il est estimé que les numéros de série employés pour ces optiques suivent un bloc continu de 4340S à 4690S. La flèche d’ordonnance britannique semble avoir été ajoutée par Lyman de son propre chef et permettrai, si présente, de confirmer l’appartenance à cette série.
Certaines lenteurs sur la conception d’un montage expliquent que les premiers exemplaires de MkI(T) ainsi montés ne sortent de l’assemblage que début 1945. Une solution de modification du montage standard de la N°32 avait été étudié puis abandonné au profit d’une solution spécifique. Le montage utilisé s’apparente au montage sur rail Griffin&Howe rencontré sur le Garand M1C avec optique M82 qui est également une Lyman Alaskan.
En conclusion, prudence ! Un N°4 MkI monté « sniper » avec une Lyman Alaskan aura tout l’air d’un bidouillage, et pourtant…
3)4)3. Caractéristiques et variantes du montage d’optique
Montage d’optique usiné comportant plusieurs marquages :
- Code fabriquant. « N92 » sous le joint du collier avant pour Dalgleish&Sons. « JG » ou « KD » pour Rose Brothers sur la surface gauche extérieure.
- Parfois le numéro de série de larme figure sur la surface gauche extérieure.
- Code de 1 à 4 chiffres et parfois une lettre sur la droite des colliers. Ils permettent d’éviter l’inversion des demi-colliers avant et arrière ce qui fait perdre le zéro de l’optique.
Il y a beaucoup de faux montage. Il n’y a pas moins de 3 sources actuelles de reproductions et il y en a peu d’autres par le passé. L’absence de marquages et une finition phosphatée permet d’identifier facilement un faux montage mais certains sont plus tendancieux.
Pour identifier un vrai, les marquages sont une bonne solution mais il peut être intéressant d’avoir sous les yeux la forme générale d’un montage Dalgleish, plutôt courbe, et celle d’un montage Rose Brothers, plus plat et carré.
Il y a par ailleurs des reproductions anglaises produites en petite série et sans marquages, couteuses et recherchées qui reproduisent presque exactement le profil du montage Dalgleish.
3)4)4. Unité complète
La volonté de standardisation de l’équipement de tireur d’élite passe non seulement par une arme régulière mais également par l’équipement fourni au tireur dit CES (Complete Equipment Schedule). Cet équipement est regroupé dans une caisse en bois (N°15 Mk1) semblable à celle utilisée pour transporter la mitrailleuse Bren. La finition en peinture de la caisse varie selon l’époque et le régiment de destination mais est généralement vert et comporte les marquages du contenu un lettres blanches. A noter que les MkI(T) étaient fourni avec une caisse de transport de fabrication canadienne par Hill Clark Francis en Ontario. Un marquage « HCF » doit apparaitre quelque part sur la caisse pour le signaler.
Le contenu est le suivant :
- N°4 Mk1 (T)
- Bretelle 1907
- Télescope à 3 sections avec son étui en cuir et sa sangle de transport
- Caisse de transport de l’optique (N°8 Mk1) avec sangle de transport en cuir et contenant :
o Optique N°32 et son montage
o Outil de réglage
o Capuchons cuir pour protection des lentilles
o Chiffon pour dépoussiérage des lentilles
Il y a eu plusieurs variations de la caisse de transport de l’optique. Par ordre chronologique, une version initiale avec arrêtes arrondies, une version avec arêtes vives, une version en toile puis une version à nouveau semblable à la première mais utilisé pour l’optique L1A1 du L42A1 ce que signale les marquages.
L’équipement standardisé mais non regroupé dans la caisse comporte d’autres éléments tel que la house de transport, la tenue de camouflage, le nécessaire d’entretien de l’arme, une paire de jumelles avec étui, une montre type gousset et un couvre culasse.
3)4)5. Lee-Enfield N°4 MkI (T) “Scopeless”
Il existe un certain nombre d’exemplaires tardifs ayant été mis en stockage à différents niveaux de finition. Ces exemplaires ont au minimum passé les sélections de précision et ont reçu leur poinçon « TR ». Durant leur conversion chez Holland&Holland il a été demandé de les mettre en réserve pour potentiel futur usage avant qu’ils ne soient appairé à une optique. Ainsi la plupart de ces exemplaires présente les caractéristiques d’un N°4 MkI (T) y compris la présence des embases mais est dépourvu des attributs suivants :
- « T » sur le flanc gauche du boitier
- Montage et optique N°32
- Numéro de l’optique sur le dessus de la crosse
- Battant de bretelle pivotant type Parker Hale ajoutée sur le pontet en avant du magasin
Toutefois, certains exemplaires ont été noté avec seulement le poinçon « TR », voulant dire qu’ils ont été mis au stockage dès leur arrivée chez Holland&Holland sans passer par le processus de conversion.
3)5) Lee-Enfield N°4 Mk2
Le Mk2 est le résultat d’une campagne d’après-guerre pour améliorer le MkI. Cette amélioration porte sur la conception du mécanisme de détente. Sur le N°4, et sur toutes les variantes du Lee-Enfield jusqu’à maintenant, l’axe de la détente est solidaire du pontet. Or, le pontet n’est pas en liaison directe et complète avec le boitier puisque le fût fait interface entre les deux au niveau de la fixation avant. Le pontet étant par ailleurs articulé autour d’un axe sur le boitier en guise de fixation arrière. Bien que la détente à bossette du N°4 soit généralement très bonne, cette conception implique que la relation entre la queue de détente et la gâchette est dépendante de la stabilité du bois du fût. Si le bois s’expanse ou se rétracte, le poids de la détente peut varier ce qui n’est normalement pas tant problématique mais dans le cas du Lee-Enfield cela engendre une relation variable entre détente et gâchette et nuit à la précision.
Des tests démarrent en 1947 avec un axe de détente désormais monté sur une extension boitier. Approuvé en décembre 1947, l’introduction du N°4 Mk2 n’aura lieu qu’à partir de mars 1949. Le N°4 Mk2 est reconnaissable par les attributs suivants :
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier :
UF étant le code fabricant de Fazakerley (seul fournisseur du Mk2), 55 l’année de fabrication et le numéro de série.
- Le fût est modifié pour recevoir l’extension du boitier supportant l’axe de la détente. C’est à cet endroit que le Mk2 est le plus reconnaissable. La vis de renfort du fût est simplifiée pour accommoder cette modification.
- Autre différence subtile au niveau du fût. Bien que le N°4 MkI n’est pas été équipé du cut-off sauf au stade du prototypage, l’outillage d’usinage des boitiers est conservé et il reste de ce stade une encoche dans le fût qui permettrait théoriquement de le monter. Les derniers Mk2 produits utilisent le même boitier que la carabine N°5 et l’excroissance pouvant recevoir un cut-off n’est plus d’actualité. En conséquence, les fûts de Mk2 tardifs n’ont pas l’encoche permettant d’accepter cette excroissance du boitier. Ainsi, un fût pour Mk2 tardif ne se montera pas sur n’importe quel boitier de Mk2.
Produits en temps de paix, les Mk2 sont aujourd’hui en remarquablement bon état pour la plupart. Au final, toutes variantes confondues, ce sont grossièrement 500 000 No4 Mk2 qui seront produits de 1949 jusqu’à la fin des années 50. La relative simplicité de la conversion Mk2 a incité l’ordonnance britannique à mettre à jour ses MkI et ses MkI*.
3)6) Lee-Enfield N°4 Mk1/2
Le N°4 MkI/2 est tout simplement un N°4 MkI converti au standard Mk2. Réalisé en même temps que la production de Mk2 neufs et jusque dans les années 60, cette conversion prévoit d’adapter le fût voir de le remplacer par un nouvellement produit pour accommoder l’ajout de l’extension de boitier recevant l’axe de la détente. Toutes ces conversions seront réalisées par Fazakerley « F(FTR) »
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier :
Ou
- Si le fût est neuf, seul l’axe de la vis de renfort est visible. Si le fût a été modifié, la réservation pour le renfort a été comblée par un insert en bois.
- S’agissant d’un boitier de MkI, il garde son fût avec encoche pour cut-off.
3)7) Lee-Enfield N°4 Mk1/3
Idem Mk1/2 mais sur base de N°4 MkI* donc exemplaire nord-américain. Toutes ces conversions sont également faites par Fazakerley. Les marquages sur le flanc gauche originaux sont barrés ou complétés, exemple :
3)08) Lee-Enfield N°4 Mk1/2(T)
Un petit nombre de N°4 de tireur d’élite ont reçu cette conversion de la détente. Les modifications visibles sont celles du Mk1/2. Il semble que la plupart de ces exemplaires aient reçu la modification de l’optique au standard N°32 Mk2/1.
Le programme d’essai, qui produira environ un millier d’exemplaires de SMLE N°1 MkVI dans diverses configurations, prends place à partir de 1926. Ce programme a cinq objectifs d’améliorations pour le N°1 MkIII* :
- Renforcer le boitier. Avant même les tentatives de rechambrage en 7.62x51, il avait été reconnu que la résistance générale, mais surtout en flambement, du boitier du N°1 laisse à désirer.
- Simplifier la fabrication. Certains éléments tel que l’embouchoir, le boitier et la hausse sont reconnus comme excessivement intensifs en opération d’usinage.
- Améliorer la précision intrinsèque en simplifiant la mise en bois et en utilisation un canon plus lourd. L’avantage en précision du P14 sur le SMLE était largement constaté et attribué à un canon au profil plus lourd et un boitier plus rigide.
- Améliorer la précision par la visée. A la fois le P14, le N°1 MkV et le Ross MkIII permettent aux Anglais de constater le potentiel supérieur en précision d’une visée par œilleton située au plus près de l’œil du tireur par rapport à la hausse ouverte situé en avant du boitier.
- Simplifier et améliorer l’efficacité de la baïonnette.
Le N°1 MkV, un prototype quasi standardisé puisque produit à plus de 20 000 exemplaires, a déjà montré et fait accepter dès 1911 la supériorité de la visée par œilleton. Cette disposition est mise en œuvre dès les premières itérations du MkVI d'essai, les autres améliorations apparaissent au fur et à mesure.
Le N°4 et ses variantes seront produits aux sites suivants :
- Long Branch (gouvernemental, Canada). Marquage « LONG BRANCH » sur le flanc gauche du boitier
- Stevens-Savage (indépendant, USA). Marquages « US PROPERTY » et « S » sur la gauche du boitier. Fabrications sous un principe de prêt au gouvernement britannique, ces N°4 restant propriété des USA comme en atteste les marquages.
- ROK Fazakerley (gouvernemental, UK). Marquage « (F)FTR » ou ROF(F) sur le flanc gauche du boitier
- ROF Maltby (gouvernemental, UK). Marquage « AE » sur la gauche du boitier
- BSA Shirley (indépendant, UK). Marquage « B », puis « M47 », puis « M47C » sur la gauche du boitier
A noter que la nomenclature passe des chiffres romains aux chiffres arabes en septembre 1944 durant la période de production du N°4. Notamment le N°4 Mk2 est bien la dénomination officiellement observée et non pas un raccourci.
3)1) Lee-Enfield N°4 MkI
En 1933, la nouvelle numérotation entre en vigueur simultanément avec l’adoption de la nouvelle variante du Lee-Enfield. Le SMLE devient Rifle N°1 et est désormais rendu obsolète par l’arrivée du N°4 MkI. Visuellement le N°4 est instantanément différenciable du N°1 au niveau de l’embouchoir et il n’y a quasiment aucune pièce interchangeable. Si l’on considère le N°1 MkIII comme référence, le N°4 dans sa version initiale peut être décrit par les attributs suivants :
- Marquage typique sur la gauche du boitier derrière la détente
- Marquage typique sur le flanc gauche du boitier. Marquage souvent constate sur le flanc gauche du boitier « No.4 MK.I. 19XX » précédé des initiales du fabricants.
- Boitier à la géométrie renforcé avec flanc gauche plus haut et plus épais.
- Portique pour lame chargeur usiné d’un seul tenant avec le boitier.
- Sécurité simplifiée.
- Viseur rabattable dit « Singer Type 1 » pivotant via un axe monté toute à l’arrière du boitier. En position rabattu, un œilleton de combat propose un zero à 200 yards et jugé utilisable pour le tir jusqu’à 400 yards. En position relevée, un œilleton plus fin est réglable en hauteur de 200 à 1300 yards avec intervalles de 50 yards. Le réglage en hauteur est marqué par des clics. Un chapitre est dédié au 5 variations de hausse rencontrées sur le N°4 MkI puis MkI*
- Nouveau canon à cinq rayures de longueur identique mais au profil plus lourd que celui employé sur le SMLE, dit MkI. Deux tenons situés à environ 1cm en retrait de la bouche permette la fixation d’un nouveau modèle de baïonnette, là où celle du SMLE se fixait sur l’embouchoir. Rapidement dès Mai 1941 et pour faire face aux difficultés de lenteur de la production un canon à deux rayures est adopté, dit MkII. Long Branch et Stevens ont aussi équipé leur N°4 avec des canons 6 rayures.
- Garde-main supérieur en deux parties avec jonction sous la grenadière intermédiaire. Sans ouverture pour l’embase de hausse puisque celle-ci est désormais à l’arrière du boitier. Les premiers N°4 ont une garde-main avec stries de préhension.
- Fut adapté pour les diverses modifications listées. Le profil plus lourd du canon permet de supprimer l’anneau de mise en tension du canon vers le bas, ainsi la fixation de cet anneau sur le fut est omise.
- Embouchoir grandement simplifié avec oreilles de protection droites et ouvertures circulaires de part et d’autre pour permettre le réglage en dérive du guidon en créneau monté sur queue d’aronde. L’embouchoir est désormais rendu solidaire de l’embase du guidon par une vis. Sur les premiers N°4, les oreilles sont très légèrement recourbées vers l’extérieur à leur extrémité avec un léger texturage. Très rapidement ce modèle précoce sera remplacé par l’embouchoir avec un profil simplifié.
- Le garde-main et le fut sont maintenus ensemble via une grenadière intermédiaire avec battant de bretelle. La grenadière est d’un seul tenant et n’est plus articulé sur le dessus. Une deuxième grenadière plus large mais de conception similaire est située juste en arrière de l’embouchoir
- Noix de percuteur circulaire semblable à celle du SMLE MkIII. Celle-ci sera très vite remplacée par celle semblable au standard SMLE MkIII* et le plus couramment rencontrée de forme oblongue avec 3 stries de préhension de chaque côté. Durant la période de simplification extrême pour accélérer la production, les stries de préhension seront momentanément supprimées.
- Plaque de couche légèrement revue au niveau de la trappe. Les versions en Zamak sont plus couramment rencontrées sur le N°4 mais celles en laiton ont également été utilisées.
- Battant de bretelle de crosse en acier d’abord usiné puis embouti selon deux variantes
- Le disque d’unité est définitivement absent de la crosse.
- Adoption d’une nouvelle baïonnette cruciforme dit N°4 MkI. Celle-ci subit plusieurs simplifications successives. MkI, construction par usinage d’un seul tenant avec lame cruciforme, MkII avec lame simplifiée de section carré, MkII* simplifié avec support et lame fabriqué séparément puis assemblés, MkIII simplifié avec une douille entièrement emboutie.
- Deux autres types de baïonnettes sont compatibles avec le N°4. La N°7 MkI, aussi compatible avec le pistolet mitrailleur STEN MkV, tente en 1944 de rendre la baïonnette utilisable pour un plus grand nombre de tâches autre que le combat. Trop complexe, elle ne sera jamais associée au N°4 en quantités importantes. La deuxième, dit N°9 MkI et produite à partir de 1947, permettra de remplacer la baïonnette N°4 de manière satisfaisante.
Malgré une adoption en 1933, la production met un temps interminable à se mettre en route et les premiers N°4 ne sont placés dans les mains des troupes qu’à partir de Juin 1941. Et malgré ce laps de temps, le démarrage de la production fut si lent que la participation de Long Branch et Stevens fut requise. A l’issu de l’année 1941 durant laquelle seules les usines anglaises produisent le N°4, moins de 34 000 sont achevés. En conséquence, à l’ouverture de la deuxième guerre, les troupes se voyaient encore souvent confié un SMLE MkIII*.
Globalement l’évolution du N°4 perds cette habitude maladive de créer une nouvelle dénomination dès le moindre changement mineur. Afin d’accélérer la production il sera acté que les battants de bretelle et plaque de couches sont interchangeables entre N°1 MkIII et N°4 MkI. Plus intéressants, ce besoin d’équilibre entre la configuration adoptée, l’urgence du conflit et les difficultés de production vont mener à pas moins de 5 variations de la hausse et 3 variations du porte-guidon.
3)2) Variations des organes de visée du N°4
La hausse Mk1I dit « Singer » est un bel objet. Finement réglable via une molette, usinée dans la masse, avec une planchette d’œilleton quadrillée pour éviter les reflets, avec une échelle finement graduée. Elle est aussi très fastidieuse à produire et est un des premiers points de recherches d’optimisations.
Le viseur MkII est l’extrême opposé. Viseur pivotant non réglable. Deux œilletons, un avec petit orifice pour le tir de précision calibré à 600yds et un grand pour le tir de combat calibré à 300yds. Cette variation est assumée comme une mesure extrême et temporaire le temps de développer un modèle simplifié par rapport au MkI mais aux performances acceptables
La hausse MkIII reprend les caractéristiques de la hausse MkI avec les exceptions suivantes : L’œilleton est monté sur glissière, l’échelle graduée est en tôle emboutie, la planchette d’œilleton reçoit un quadrillage moins profond. Adoption fin 1942. Un marquage « MkII » en haut de l’échelle graduée permet d’identifier ce modèle. La hausse MkII n’était pas marquée donc la hausse MkIII reçoit la dénomination « MkII », faisons simple…
La hausse MkIV est quasi identique à la MkIII avec simplement une amélioration du mécanisme de verrouillage de la planchette d’œilleton. Celle-ci est marqué « MkIII » en haut de l’échelle graduée.
On rencontre aussi des hausses marquées « CMk2 » et « CMk3 ». Celle-ci sont quasi identiques à la hausse MkIV, avec de très légères variations sur la planchette d’œilleton. Ce sont des productions exclusives à Long Branch d'où l'ajout du "C" signalant une production Canadienne.
Au final, nombre d’exemplaires récupérerons une hausse MkI par la suite une fois que leur production deviendra suffisante. Ainsi, les variantes MkII, MkIII, MkIV et C sont assez rares et tout particulièrement la rudimentaire MkII qui a été produit pendant quelques mois seulement.
Le support de guidon a été simplifié à deux reprises. Le premier type a des oreilles de protection séparée du support de guidon et le guidon est monté sur queue d’aronde et sécurisé par une vis. Le deuxième type supprime la sécurisation par vis, le guidon n’est retenu que par la friction de la queue d’aronde. Le troisième rend monobloc le support de guidon de oreilles de protection.
3)3) Lee-Enfield N°4 MkI*
Le N°4 MkI reprends la méthode d’extraction de la culasse déjà présente sur le SMLE. Il s’agit d’un bouton guide cranté positionné juste en arrière du portique de lame chargeur. Afin d’extraire la culasse il convient d’enfoncer ce bouton afin de le mettre hors de la trajectoire de la tête de culasse. Il s’avère que cette pièce a posé des problèmes d’approvisionnement et une solution alternative fut approuvé en juin 1942 puis employé à partir de 1946 exclusivement sur les productions nord-américaines de Long Branch et Savage.
L’idée est de se passer de l’usage du bouton. Il est supprimé et le rail de guidage de la tête de culasse est interrompu vers l’avant du boitier sur une longueur à peu prêt équivalente à la longueur de la tête de culasse. Le démontage consiste à placer la tête de culasse au niveau de cette interruption et de la dissocier du rail de guidage. Cette modification induit un risque accru de démontage accidentel mais dispense de l’usage du bouton dont l’approvisionnement faisait défaut.
- Marquage typique sur le flanc gauche du boitier
- Marquage « US PROPERTY » pour les productions Savage
- Oreilles de protection du guidon emboutie spécifique au productions Savage.
De 1941 à l’introduction du N°5 MkI en 1944 puis du N°4 Mk2 en 1949, ce sont 2 021 913 N°4 MkI qui sortiront des usines anglaises BSA, Maltby et Fazakerley. A cela s’ajoute les productions américaines, 1 236 000 pour Savage et 330 000 pour Long Branch. En prenant en compte les contrats pour l’étranger, ce ne sont pas moins de 4 170 000 N°4 MkI et MkI* qui seront produits ce qui explique leurs statut d’incontournable de l’armement réglementaire.
3)4) Lee-Enfield N°4 MkI(T)
Le N°4 Mk1 (T) est un sujet relativement complexe pour lequel je voue un intérêt particulier. De plus, ces armes complètes ou incomplètes valent malheureusement des sommes d’argents importantes désormais et il y a beaucoup de fausses informations volontaires ou non les concernant. Aussi, je vais aller bien plus en détail sur le sujet.
Variante pour tireur d’élite du N°4 MkI, le MkI(T) retiens les leçons de la myriade de montages et d’optiques utilisés sur le SMLE. Un modèle unique standardisé, y compris avec les autres membres du Commonwealth est souhaité. Dès 1940, un montage amovible est conçu pour associer au N°4 l’optique N°32, initialement conçue pour le Bren. Les premiers exemplaires sont confiés aux troupes en février 1942.
Environ 28 900 MkI(T) seront produits le plus souvent sur une base de N°4 fabrications BSA, estimé à 85%, ce qui atteste d’une qualité de fabrication un tant soit peu supérieure aux autres fabricants. Le processus de conversions comprend une sélection d’exemplaires particulièrement performants en précision qui sont ensuite envoyés chez un prestataire chargé de la conversion. Holland&Holland réalisera environ 26 442 des MkI(T), 1 403 seront convertis par Enfield, 950 par Savage et 100 par BSA.
Un authentique N°4 MkI(T) se reconnait par les attributs suivants :
- Les marquages varient selon le prestataire ayant effectué la conversion mais sont en général assimilable à ceux apposés par Holland&Holland
o « TR » sur la gauche du boitier en arrière de la détente et en dessous des marquages réguliers. Ce marquage est apposé à l’issu des tests de précision et désignait l’arme comme recevable pour une conversion en Mk1 (T).
o « T » sur le flanc gauche du boitier. Ce marquage confirme l’étape de montage et zérotage de l’optique associée à l’arme.
o « S51 » sous la crosse. Celle-ci était souvent changé dans le cadre de la conversion par des modèles longs ou courts.
o Numéro de l’arme marqué sous le fut vers l’embouchoir.
o Matricule de l’optique sur le dessus de la crosse juste en arrière de la jonction avec le boitier.
o La crosse est ajustée à l’arme et le numéro de l’arme figure en avant du numéro de l’optique. Visible uniquement si la crosse est démontée, caché par le boitier sinon.
o Le numéro de l’arme figure sous la première section du garde-main (entre e boitier et le grenadière)
- Hausse modifiée avec l’œilleton de combat supprimé.
- Appuis-joue ajouté et sécurisé par deux vis.
- Embase de montage ajouté sur le flanc gauche du boitier. Embase avant brasée et sécurisée par trois vis fendues, embase arrière brasée et sécurisée par deux vis fendues. Les vis sont souvent pointées car la fixation se défaisait parfois avant d’atteindre 1 000 coups. Cette modification par pointage date de 1946 mais a été pratiquée sur la plupart des exemplaires.
- Battant de bretelle pivotant type Parker Hale ajoutée sur le pontet en avant du magasin. Cependant, cette attache de bretelle doit être de fabrication Enfield et non Parker Hale sur un véritable MkI(T).
- Battant de bretelle de crosse embouti 2ème type élargie parfois présent. Cette modification facilite le démontage de la bretelle 1907 moins flexible que la bretelle en toile du N°4.
- Montage d’optique (voir chapitre 3)4)2.)
- Optique N°32 Mk1 à Mk3 (voir chapitre 3)4)1.)
Le critère de sélection pour conversion MKI (T) consiste en un groupe de 7 sur 7 cartouches dans un cercle de 5″ de diamètre à 200yards et 6 sur 7 cartouches dans un cercle de 10″ à 400 yards. Soit une garantie de 2.5MOA à 200 yards et 85% de certitude sur 2.5MOA à 400 yards. Pour références, le critère pour un N°4 standard sont à peine plus laxistes avec 4 sur 5 coups dans un rectangle de 1″x1.5″ à 100feet. Soit un cercle inscrit de 3″ à 100yards ou plus simplement 3MOA. Dans les faits un N°4 avec une bonne munition est capable de bien mieux et par expérience un MkI(T) groupe aisément sous les 2MOA.
3)4)1. Caractéristiques et variantes de l’optique N°32
L’optique N°32 est au départ prévu pour être associée à la mitrailleuse Bren. On constate d’ailleurs une sorte de logement sur la gauche du boitier d’un Bren Mk1 prévue à cet effet. Ce projet n’a pas abouti mais a offert une solution aboutie d’optique dans le cadre du programme N°4 MkI (T). Les premiers tests sur N°4 MkI (T) datent de fin 1940 avec les optiques pour Bren restées en réserve. La production démarre courant 1941. L’optique avait alors les caractéristiques de la version Mk1 :
- Marquages typiques :
o « TEL STRT STG No 32 »
o « MK1 » ou « MK2 » ou « MK3 »
o Code fabricant
o Nomenclature désignant la variante de l’optique, « OS 466 A » pour une MkI.
o Année de fabrication
o Numéro de série, celui présent sur la crosse
- Tourelle d’élévation avec réglages de 1 à 10 par incréments de 2MOA.
- Tourelle de dérive avec 16MOA de plage de réglage droite ou gauche par incréments de 2MOA.
- Grossissement fixe x3
- Objectif diamètre 19mm, champ de vision 9°
- Réticule à branche fléchée verticale et trait fin horizontal. Même réticule déjà en usage sur les variantes sniper du SMLE et du P14.
- Réglage du zéro des tourelles possible par le tireur mais nécessitant un outil dédié fourni avec l’unité complète et l’assistance d’une deuxième personne.
- Pare-soleil rétractable sur la lentille oculaire
- Construction en laiton usiné pour le corps et moulé pour le support des tourelles
- Finition peinture noire
Les optiques MkI feront l’objet de quelques réclamations sur la méthode d’ajustement du zéro par outil et les clics des tourelles jugés pas assez positifs. Des améliorations sont apportées en avril 1943 sous forme de la °32 Mk2. Les clics sont rendus plus positifs, le montage du support de réticule dans le corps de l’optique est renforcé et la qualité des lentilles est améliorée.
- Code nomenclature « OS 1650 A »
- Tourelle d’élévation avec réglages de 1 à 10 désormais par incréments de 1MOA
- Tourelle de dérive dont la plage de réglage est identique mais avec des incréments de 1MOA désormais
- Pare-soleil supprimé
La variante Mk3 introduite en octobre 1944 vise à pallier les défauts restants concernant un maintien du zéro insuffisant, un défaut d’étanchéité et un réglage fastidieux des tourelles.
- Code nomenclature « OS 2039 A »
- Supports des tourelles les plaçant sur le même plan plutôt que décalé sur les Mk1 et Mk2
- Nouveau système d’ajustement du zéro par friction. Via un usinage ajusté, la tourelle mécanique interne et la tourelle graduée externe sont maintenues solidaires par friction. Il est désormais possible de tenir en place la molette crantée et de faire glisser la partie graduée pour ajuster le zéro et ce sans outils. La friction est assez importante et peut nécessiter l’usage d’une cartouche dont il faut placer l’ogive dans une réservation.
- La présence d’un « W » rouge atteste d’un optique ayant passé des tests d’étanchéité à l’eau. Marquage pas systématiquement présent car les optiques ne réussissant pas le test n’étaient pas déclaré défectueuses pour autant.
- La présence d’un « B » bleu signale un traitement spécifique des lentilles sensé augmenté leur transmissivité lumineuse par conditions de faible luminosité. Marquage pas systématiquement présent.
La configuration Mk3 peut être considérée comme l’évolution finale de la N°32 et celle-ci, malgré nu poids élevé, donnera satisfaction jusque dans les années 60. Une campagne de conversion des optiques Mk1 et Mk2 au standard Mk3 dans les années 50 amène nue quatrième variante Mk2/1. Cette variante n’est pas signalée par un marquage spécifique mais reprends certaines des améliorations internes de la Mk3 et se reconnait par un support de tourelles de Mk2 avec des tourelles de Mk3.
- Code nomenclature « OS 14006 A »
La production de la lunette N°32 sera sous-traitée par de nombreux fabriquant :
- Cooke, Troughton&Simms (UK). Code “C.T.& S.”
- Houghton, Butcher Manufacturing Co. (UK). Code « H.B.M. Co ».
- A. Kershaw&Sons Ltd. (UK). Code ”A.K.& S”.
- Kodak Ltd. (UK). Code “K.L.”
- Watson&Sons (UK). Code « W »
- Vickers Instrument Co. (UK). Code “V.I.C.”
- Taylor Hobson&Co (UK). Code “T.H.& Co”
- Research Entreprises Ltd. (Canada). Code “R.E.L.”
Les quantités produites estimées pour chaque variante sont 8 620 Mk1, 7 880 Mk2, 12 500 Mk3 et 1000 Mk2/1 non converties. Soit un total de 30 000 exemplaires. Le remplacement de certaines Mk1 par des Mk3 par la suite expliquant que ce nombre soit supérieur au nombre de N°4 Mk1 (T) produits.
L’optique N°32, et qui plus est dans sa version aboutie Mk3, a de très bons états de service durant sa longue carrière qui se poursuivra jusque dans les années 80 avec le L42A1. Lourde et de faible grossissement, c’est une lunette robuste. Les tourelles d’élévation et de dérive à clics sont en avance sur ce que propose alors les optiques allemandes et russes. Les lunettes allemandes étaient toutefois considérées meilleures en ce qui concerne la qualité de leurs lentilles.
Il convient de considérer qu’il existe les optiques N°42 et N°53 qui sont des dérivés de la N°32 à l’usage des pièces d’artillerie. Ces optiques ne possèdent pas de tourelles mais sont sinon ressemblante extérieurement. On en voit régulièrement proposées par des vendeurs peu scrupuleux tentant de les faire passer pour des N°32 qui sont très recherchées.
3)4)2. Le cas du MkI (T) Long Branch avec optique C N°32
La production d’optique N°32, majoritairement anglaise, s’est vue accaparée pour les productions anglaises du MkI (T). REL, seul fabriquant de l’optique au Canada, n’était pas ne mesure de répondre à la demande et l’ordonnance canadienne a tenté de trouver une solution de secours sous la forme d’optiques de fabrication civile américaines. Après de brefs tests comparatifs en mai 1943 entre la Lyman Alaskan et la Weaver 330, l’Alaskan est retenue et 350 sont commandées.
Lyman rencontre beaucoup de difficultés pour approvisionner à la fois les lentilles et les composants du réticule. Les Canadiens souhaitaient notamment avoir le réticule à une seule branche verticale plutôt que le réticule typique anglais. Ce réticule est obtenu à partir d’une aiguille à coudre N°12 qui fut difficile à localiser. Le fournisseur de lentilles Bausch&Lomb ne fut pas en mesure de fournir les quantités requises et un compromis fut trouvé avec Plummer&Kershaw. De tous ces contretemps résulte une commande confirmée tardivement des optiques en Mai 1944.
L’optique de grossissement x2.2 est désignée « Telescopic, Sighting C No.32, MkI(TP) », TP signifiant Trade Pattern. Il est estimé que les numéros de série employés pour ces optiques suivent un bloc continu de 4340S à 4690S. La flèche d’ordonnance britannique semble avoir été ajoutée par Lyman de son propre chef et permettrai, si présente, de confirmer l’appartenance à cette série.
Certaines lenteurs sur la conception d’un montage expliquent que les premiers exemplaires de MkI(T) ainsi montés ne sortent de l’assemblage que début 1945. Une solution de modification du montage standard de la N°32 avait été étudié puis abandonné au profit d’une solution spécifique. Le montage utilisé s’apparente au montage sur rail Griffin&Howe rencontré sur le Garand M1C avec optique M82 qui est également une Lyman Alaskan.
En conclusion, prudence ! Un N°4 MkI monté « sniper » avec une Lyman Alaskan aura tout l’air d’un bidouillage, et pourtant…
3)4)3. Caractéristiques et variantes du montage d’optique
Montage d’optique usiné comportant plusieurs marquages :
- Code fabriquant. « N92 » sous le joint du collier avant pour Dalgleish&Sons. « JG » ou « KD » pour Rose Brothers sur la surface gauche extérieure.
- Parfois le numéro de série de larme figure sur la surface gauche extérieure.
- Code de 1 à 4 chiffres et parfois une lettre sur la droite des colliers. Ils permettent d’éviter l’inversion des demi-colliers avant et arrière ce qui fait perdre le zéro de l’optique.
Il y a beaucoup de faux montage. Il n’y a pas moins de 3 sources actuelles de reproductions et il y en a peu d’autres par le passé. L’absence de marquages et une finition phosphatée permet d’identifier facilement un faux montage mais certains sont plus tendancieux.
Pour identifier un vrai, les marquages sont une bonne solution mais il peut être intéressant d’avoir sous les yeux la forme générale d’un montage Dalgleish, plutôt courbe, et celle d’un montage Rose Brothers, plus plat et carré.
Il y a par ailleurs des reproductions anglaises produites en petite série et sans marquages, couteuses et recherchées qui reproduisent presque exactement le profil du montage Dalgleish.
Montage reproduction d'origine inconnue
3)4)4. Unité complète
La volonté de standardisation de l’équipement de tireur d’élite passe non seulement par une arme régulière mais également par l’équipement fourni au tireur dit CES (Complete Equipment Schedule). Cet équipement est regroupé dans une caisse en bois (N°15 Mk1) semblable à celle utilisée pour transporter la mitrailleuse Bren. La finition en peinture de la caisse varie selon l’époque et le régiment de destination mais est généralement vert et comporte les marquages du contenu un lettres blanches. A noter que les MkI(T) étaient fourni avec une caisse de transport de fabrication canadienne par Hill Clark Francis en Ontario. Un marquage « HCF » doit apparaitre quelque part sur la caisse pour le signaler.
Le contenu est le suivant :
- N°4 Mk1 (T)
- Bretelle 1907
- Télescope à 3 sections avec son étui en cuir et sa sangle de transport
- Caisse de transport de l’optique (N°8 Mk1) avec sangle de transport en cuir et contenant :
o Optique N°32 et son montage
o Outil de réglage
o Capuchons cuir pour protection des lentilles
o Chiffon pour dépoussiérage des lentilles
Il y a eu plusieurs variations de la caisse de transport de l’optique. Par ordre chronologique, une version initiale avec arrêtes arrondies, une version avec arêtes vives, une version en toile puis une version à nouveau semblable à la première mais utilisé pour l’optique L1A1 du L42A1 ce que signale les marquages.
L’équipement standardisé mais non regroupé dans la caisse comporte d’autres éléments tel que la house de transport, la tenue de camouflage, le nécessaire d’entretien de l’arme, une paire de jumelles avec étui, une montre type gousset et un couvre culasse.
3)4)5. Lee-Enfield N°4 MkI (T) “Scopeless”
Il existe un certain nombre d’exemplaires tardifs ayant été mis en stockage à différents niveaux de finition. Ces exemplaires ont au minimum passé les sélections de précision et ont reçu leur poinçon « TR ». Durant leur conversion chez Holland&Holland il a été demandé de les mettre en réserve pour potentiel futur usage avant qu’ils ne soient appairé à une optique. Ainsi la plupart de ces exemplaires présente les caractéristiques d’un N°4 MkI (T) y compris la présence des embases mais est dépourvu des attributs suivants :
- « T » sur le flanc gauche du boitier
- Montage et optique N°32
- Numéro de l’optique sur le dessus de la crosse
- Battant de bretelle pivotant type Parker Hale ajoutée sur le pontet en avant du magasin
Toutefois, certains exemplaires ont été noté avec seulement le poinçon « TR », voulant dire qu’ils ont été mis au stockage dès leur arrivée chez Holland&Holland sans passer par le processus de conversion.
3)5) Lee-Enfield N°4 Mk2
Le Mk2 est le résultat d’une campagne d’après-guerre pour améliorer le MkI. Cette amélioration porte sur la conception du mécanisme de détente. Sur le N°4, et sur toutes les variantes du Lee-Enfield jusqu’à maintenant, l’axe de la détente est solidaire du pontet. Or, le pontet n’est pas en liaison directe et complète avec le boitier puisque le fût fait interface entre les deux au niveau de la fixation avant. Le pontet étant par ailleurs articulé autour d’un axe sur le boitier en guise de fixation arrière. Bien que la détente à bossette du N°4 soit généralement très bonne, cette conception implique que la relation entre la queue de détente et la gâchette est dépendante de la stabilité du bois du fût. Si le bois s’expanse ou se rétracte, le poids de la détente peut varier ce qui n’est normalement pas tant problématique mais dans le cas du Lee-Enfield cela engendre une relation variable entre détente et gâchette et nuit à la précision.
Des tests démarrent en 1947 avec un axe de détente désormais monté sur une extension boitier. Approuvé en décembre 1947, l’introduction du N°4 Mk2 n’aura lieu qu’à partir de mars 1949. Le N°4 Mk2 est reconnaissable par les attributs suivants :
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier :
UF étant le code fabricant de Fazakerley (seul fournisseur du Mk2), 55 l’année de fabrication et le numéro de série.
- Le fût est modifié pour recevoir l’extension du boitier supportant l’axe de la détente. C’est à cet endroit que le Mk2 est le plus reconnaissable. La vis de renfort du fût est simplifiée pour accommoder cette modification.
- Autre différence subtile au niveau du fût. Bien que le N°4 MkI n’est pas été équipé du cut-off sauf au stade du prototypage, l’outillage d’usinage des boitiers est conservé et il reste de ce stade une encoche dans le fût qui permettrait théoriquement de le monter. Les derniers Mk2 produits utilisent le même boitier que la carabine N°5 et l’excroissance pouvant recevoir un cut-off n’est plus d’actualité. En conséquence, les fûts de Mk2 tardifs n’ont pas l’encoche permettant d’accepter cette excroissance du boitier. Ainsi, un fût pour Mk2 tardif ne se montera pas sur n’importe quel boitier de Mk2.
Produits en temps de paix, les Mk2 sont aujourd’hui en remarquablement bon état pour la plupart. Au final, toutes variantes confondues, ce sont grossièrement 500 000 No4 Mk2 qui seront produits de 1949 jusqu’à la fin des années 50. La relative simplicité de la conversion Mk2 a incité l’ordonnance britannique à mettre à jour ses MkI et ses MkI*.
3)6) Lee-Enfield N°4 Mk1/2
Le N°4 MkI/2 est tout simplement un N°4 MkI converti au standard Mk2. Réalisé en même temps que la production de Mk2 neufs et jusque dans les années 60, cette conversion prévoit d’adapter le fût voir de le remplacer par un nouvellement produit pour accommoder l’ajout de l’extension de boitier recevant l’axe de la détente. Toutes ces conversions seront réalisées par Fazakerley « F(FTR) »
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier :
Ou
- Si le fût est neuf, seul l’axe de la vis de renfort est visible. Si le fût a été modifié, la réservation pour le renfort a été comblée par un insert en bois.
- S’agissant d’un boitier de MkI, il garde son fût avec encoche pour cut-off.
3)7) Lee-Enfield N°4 Mk1/3
Idem Mk1/2 mais sur base de N°4 MkI* donc exemplaire nord-américain. Toutes ces conversions sont également faites par Fazakerley. Les marquages sur le flanc gauche originaux sont barrés ou complétés, exemple :
FTR 1955 No4MK1/3
AXXXXX
Ou
3)08) Lee-Enfield N°4 Mk1/2(T)
Un petit nombre de N°4 de tireur d’élite ont reçu cette conversion de la détente. Les modifications visibles sont celles du Mk1/2. Il semble que la plupart de ces exemplaires aient reçu la modification de l’optique au standard N°32 Mk2/1.
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
3)9) Variantes tir réduit du N°4
Durant la deuxième guerre mondiale, les stocks suffisants de N°2 MkI* à disposition des anglais n’ont pas justifiés d’effort particulier pour développer une variante en 22LR du N°4 MkI. Les premiers efforts dans ce sens viendront de Long Branch au Canada, moins bien équipé, avec le programme C No.7. qui deviendra plus tard l’excellent N°8 MkI.
Si le N°8 est un développement à partir du N°4, il en est mécaniquement très lointain et sera traité dans un chapitre dédié. Le présent chapitre couvre les variantes plus directement assimilables au N°4 MkI qui seront adoptées par la Navy et l’Air Force et le Canda, trois variantes de configurations très proches.
3)9)1. Lee-Enfield .22 RF N°7 Mk I (Air Force)
Produit à 2500 exemplaires par la Birmingham Small Arms Co à la demande de la Britsh Royal Air Force, le N°7 Mk1 est très proche visuellement du N°4 MkI dont il est une conversion mais à l’exception des attributs suivants :
- Marquages typiques « No.7 Mk.I » ajouté sur le flanc gauche du boitier
- Un trou oblong en dessous des marquages reçoit une platine sécurisée par deux vis. Cette platine sert de support à l’éjecteur.
- Canon alésé puis manchonné autour d’un canon à 6 rayures chambré en 22LR. Même longueur, même profil extérieur que le canon du N°4 et tenons de baïonnette conservées.
- Emploi d’un chargeur standard en 303 dont l’élévateur et le ressort ont été retirés. Une platine avec un support pour un chargeur auxiliaire en 22LR est ajoutée par rivetage dans le corps évidé du chargeur en .303. Le chargeur en 22 est un modèle pour BSA Sportsman à 5 coups et est introduit et extrait par le dessus depuis la fenêtre d’éjection.
- Corps de culasse raccourci avec ajout d’une nouvelle tête de culasse longue recevant à la fois un extracteur et un stabilisateur servant à contrôler l’alignement de la cartouche en sortie du chargeur vers la chambre.
- Hausse type 1 Singer avec graduations 25, 50 et 100 yds.
- Le guidon est légèrement arasé pour que le réglage de la hausse à 200yards corresponde à un zéro à 25 yards pour la cartouche de 22LR.
- Ajout d’une grenadière pivotante type Parker-Hale sur le pontet en avant du chargeur
3)9)2. Lee-Enfield C N°7 .22 MkI
Produit de 1944 à 1946 à un peu plus de 20 000 exemplaires par Small Arms Ltd (SAL) à la demande de la Canadian Royal Air Force. Le C No.7 .22 MkI n’est pas une modification d’un N°4 MkI* existant. Le boitier est une fabrication spécifique destiné au C N°7 MkI.
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier suivant 3 évolutions chronologiques
Puis vers 1945,
Puis vers 1946 après l’introduction de la version anglaise du N°7 MkI et pour différencier ces deux variantes, le « C » est ajouté
- Numéro de série sur la gauche du boitier et sur le levier de culasse. Ces C N°7 suivent une séquence allant de 0L0000 à 2L0000.
- Canon neuf, non manchonné. 6 rayures, profil extérieur idem au canon du N°4 mais les tenons de baïonnette sont absents.
- Chargeur en 303 condamné par ajout d’une plateforme fixe munie d’une rampe pour une cartouche de 22LR. Un gros marquage « 22 » sur le côté gauche du chargeur signale cette modification.
- Culasse neuve mais extérieurement identiques à celle du N°4 à part au niveau du percuteur et de l’extracteur, adaptés pour le 22LR.
- Emploi d’une hausse à œilleton spécifique réglable en dérive proposant un réglage soit à 20yards, soit à 100 yards.
- Ajout d’une grenadière pivotante Parker-Hale sur le pontet en avant du chargeur
Ces C N°7 MkI sont parfois accompagné d’une caisse de transport bleu foncé ou vert annonçant leur contenu via un marquage blanc « CASE RIFLE CAL 22 C NO7 MKI ».
3)9)3. Lee-Enfield .22 RF N°9 Mk I (Navy)
Une série de 3000 conversions en .22 sur base de N°4 MkI est demandé par la Navy anglaise. Parker Hale assure la production de 1956 à 1960. Il s’agit ici d’une conversion très simple.
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier
P-H 57 dénotant Parker Hale et l’année de conversion, AXXX le numéro de série.
- La hausse du N°4 est conservée avec une graduation 25yards ajoutée sur la gauche de la planchette coulissante. Il n’est pas rare de rencontrer des viseur Parker Hale sur ces N°9 MkI, modèle 8/53 ou autre.
- Le canon est réalisé selon le principe PARKERIFLED par alésage du canon existant puis manchonnage d’un canon à 6 rayures chambré en 22LR.
- Culasse modifiée par remplacement du percuteur et ajout d’un nouvel extracteur
- Le chargeur de N°4 est conservé mais débarrassé de l’élévateur et du ressort afin de recevoir les étuis vides.
3)10) L59A1 Drill Purpose Rifle
Démarche similaire à celle pratiquée sur le L59A2, version Drill Purpose du SMLE, le L59A1 est une conversion faite dans les années 70 à la demande de la Royal Airfoce et exécutée par les armuriers de section.
Visiblement le cahier des charges prévoit un budget plus limité que pour le L59A2 :
- Marquage sur le flanc gauche du boitier au niveau de la vis d’éjecteur « DRILL RIFLE L59A1 »
- Crosse présentant un grand marquage blanc DP.
- Fût et garde-main encerclé d’un bandeau blanc marqué DP
- Un percement traversant le garde-main, le fût et le canon est pratiqué depuis la gauche.
- Coupure réalisée sur la gauche du boitier à la position exacte du logement du tenon de verrouillage.
L’intention de l’arme impossible à remilitariser est ici moins affirmée. La coupure du boitier affaibli la structure du boitier et le trou au travers du canon assure la perte de pression de la cartouche. Mais la culasse n’est pas modifiée et le trou dans le canon dirige les gaz vers la main faible supportant le fût. Aucune attention particulière n’est donnée à la sécurité du tireur s’il venait à faire feu avec une cartouche standard.
Durant la deuxième guerre mondiale, les stocks suffisants de N°2 MkI* à disposition des anglais n’ont pas justifiés d’effort particulier pour développer une variante en 22LR du N°4 MkI. Les premiers efforts dans ce sens viendront de Long Branch au Canada, moins bien équipé, avec le programme C No.7. qui deviendra plus tard l’excellent N°8 MkI.
Si le N°8 est un développement à partir du N°4, il en est mécaniquement très lointain et sera traité dans un chapitre dédié. Le présent chapitre couvre les variantes plus directement assimilables au N°4 MkI qui seront adoptées par la Navy et l’Air Force et le Canda, trois variantes de configurations très proches.
3)9)1. Lee-Enfield .22 RF N°7 Mk I (Air Force)
Produit à 2500 exemplaires par la Birmingham Small Arms Co à la demande de la Britsh Royal Air Force, le N°7 Mk1 est très proche visuellement du N°4 MkI dont il est une conversion mais à l’exception des attributs suivants :
- Marquages typiques « No.7 Mk.I » ajouté sur le flanc gauche du boitier
- Un trou oblong en dessous des marquages reçoit une platine sécurisée par deux vis. Cette platine sert de support à l’éjecteur.
- Canon alésé puis manchonné autour d’un canon à 6 rayures chambré en 22LR. Même longueur, même profil extérieur que le canon du N°4 et tenons de baïonnette conservées.
- Emploi d’un chargeur standard en 303 dont l’élévateur et le ressort ont été retirés. Une platine avec un support pour un chargeur auxiliaire en 22LR est ajoutée par rivetage dans le corps évidé du chargeur en .303. Le chargeur en 22 est un modèle pour BSA Sportsman à 5 coups et est introduit et extrait par le dessus depuis la fenêtre d’éjection.
- Corps de culasse raccourci avec ajout d’une nouvelle tête de culasse longue recevant à la fois un extracteur et un stabilisateur servant à contrôler l’alignement de la cartouche en sortie du chargeur vers la chambre.
- Hausse type 1 Singer avec graduations 25, 50 et 100 yds.
- Le guidon est légèrement arasé pour que le réglage de la hausse à 200yards corresponde à un zéro à 25 yards pour la cartouche de 22LR.
- Ajout d’une grenadière pivotante type Parker-Hale sur le pontet en avant du chargeur
3)9)2. Lee-Enfield C N°7 .22 MkI
Produit de 1944 à 1946 à un peu plus de 20 000 exemplaires par Small Arms Ltd (SAL) à la demande de la Canadian Royal Air Force. Le C No.7 .22 MkI n’est pas une modification d’un N°4 MkI* existant. Le boitier est une fabrication spécifique destiné au C N°7 MkI.
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier suivant 3 évolutions chronologiques
Puis vers 1945,
Puis vers 1946 après l’introduction de la version anglaise du N°7 MkI et pour différencier ces deux variantes, le « C » est ajouté
- Numéro de série sur la gauche du boitier et sur le levier de culasse. Ces C N°7 suivent une séquence allant de 0L0000 à 2L0000.
- Canon neuf, non manchonné. 6 rayures, profil extérieur idem au canon du N°4 mais les tenons de baïonnette sont absents.
- Chargeur en 303 condamné par ajout d’une plateforme fixe munie d’une rampe pour une cartouche de 22LR. Un gros marquage « 22 » sur le côté gauche du chargeur signale cette modification.
- Culasse neuve mais extérieurement identiques à celle du N°4 à part au niveau du percuteur et de l’extracteur, adaptés pour le 22LR.
- Emploi d’une hausse à œilleton spécifique réglable en dérive proposant un réglage soit à 20yards, soit à 100 yards.
- Ajout d’une grenadière pivotante Parker-Hale sur le pontet en avant du chargeur
Ces C N°7 MkI sont parfois accompagné d’une caisse de transport bleu foncé ou vert annonçant leur contenu via un marquage blanc « CASE RIFLE CAL 22 C NO7 MKI ».
3)9)3. Lee-Enfield .22 RF N°9 Mk I (Navy)
Une série de 3000 conversions en .22 sur base de N°4 MkI est demandé par la Navy anglaise. Parker Hale assure la production de 1956 à 1960. Il s’agit ici d’une conversion très simple.
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier
ou
P-H 57 dénotant Parker Hale et l’année de conversion, AXXX le numéro de série.
- La hausse du N°4 est conservée avec une graduation 25yards ajoutée sur la gauche de la planchette coulissante. Il n’est pas rare de rencontrer des viseur Parker Hale sur ces N°9 MkI, modèle 8/53 ou autre.
- Le canon est réalisé selon le principe PARKERIFLED par alésage du canon existant puis manchonnage d’un canon à 6 rayures chambré en 22LR.
- Culasse modifiée par remplacement du percuteur et ajout d’un nouvel extracteur
- Le chargeur de N°4 est conservé mais débarrassé de l’élévateur et du ressort afin de recevoir les étuis vides.
3)10) L59A1 Drill Purpose Rifle
Démarche similaire à celle pratiquée sur le L59A2, version Drill Purpose du SMLE, le L59A1 est une conversion faite dans les années 70 à la demande de la Royal Airfoce et exécutée par les armuriers de section.
Visiblement le cahier des charges prévoit un budget plus limité que pour le L59A2 :
- Marquage sur le flanc gauche du boitier au niveau de la vis d’éjecteur « DRILL RIFLE L59A1 »
- Crosse présentant un grand marquage blanc DP.
- Fût et garde-main encerclé d’un bandeau blanc marqué DP
- Un percement traversant le garde-main, le fût et le canon est pratiqué depuis la gauche.
- Coupure réalisée sur la gauche du boitier à la position exacte du logement du tenon de verrouillage.
L’intention de l’arme impossible à remilitariser est ici moins affirmée. La coupure du boitier affaibli la structure du boitier et le trou au travers du canon assure la perte de pression de la cartouche. Mais la culasse n’est pas modifiée et le trou dans le canon dirige les gaz vers la main faible supportant le fût. Aucune attention particulière n’est donnée à la sécurité du tireur s’il venait à faire feu avec une cartouche standard.
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
4) Lee-Enfield .22 RF No 8 MkI
Approuvé en septembre 1950, le N°8 MkI fait l’objet d’une première commande de 76 000 exemplaires passée par l’armée régulière à ROF Fazakerley. Bien que vaguement ressemblant à un N°4 raccourci à canon lourd, le N°8 a en réalité très peu de pièces en commun. Il semble que les N°8 aient été produits à partir de boitiers allégés au standard N°5 pour la plupart. Non visible extérieurement, le N°8 intègre une détente dont l’axe est solidaire du boitier et non du pontet à l’instar du N°4 Mk2. Cependant, tout autre aspect du fonctionnement du mécanisme de détente est radicalement différent. Il est notamment possible de régler le départ en poids à la fois dans la première phase puis séparément au moment du lâché. Il est ainsi possible d’avoir, du point de vue pratique, au choix une détente à bossette ou filante.
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier.
Le préfixe « A » sera remplacé par « DA » durant la production.
- Canon lourd de 610mm à 6 rayures. Le canon du N°8 a la particularité d’être évasé vers la bouche dans le sens où, sur 20mm depuis la bouche, le diamètre en sommet de rayures rejoint celui en fond de rayures. L’idée était qu’à ce stade la combustion de la poudre est totale et il est préférable de relâcher progressivement l’ogive plutôt qu’abruptement depuis la couronne du canon, pouvant par ailleurs subir des dommages nuisibles à la précision. Outre l’utilité discutable de cette mesure cela signifie qu’un N°8 MkI, même en excellent état, démontre des rayures effacées à la bouche. A ne pas rejeter donc, c’est conçu ainsi ! Le canon protrude très loin dans le boitier, environ la moitié de la longueur de la fenêtre d’éjection.
- Tout les bois sont spécifiques avec un fût et un garde-main raccourci au niveau de la grenadière ainsi qu’une crosse plus courte. Le fût a également une section carrée pour mieux reposer sur un appui avant.
- La plaque de couche correspond à celle en caoutchouc dur souvent rencontrée sur les carabines de tir contemporaines BSA, et non celle en laiton ou alliage du N°4.
- Le mécanisme de détente n’est pas visible mais la forme de la queue de détente très inclinée trahit la différence avec la détente du N°4.
- Le renfort du fût à la liaison avec le boitier est visuellement identique à celui du N°4 MkI et non à celui du Mk2.
- La culasse est raccourcie au tiers environ de sa longueur et une tête de culasse plus longue est ajoutée avec percuteur et extracteur spécifiques.
- Le puit de chargeur est fermé par une plaque, le boitier étant par ailleurs dépourvu d’ouverture pour un chargeur. L e N°8 est strictement mono-coup.
- Une platine avec protubérance au niveau du portique de lame chargeur fait office d’éjecteur.
- La hausse reprend la forme Type 1 « Singer » finement réglable en hauteur. Graduée pour 25, 50 et 100 yards, celle-ci est dépourvue d’œilleton de combat. Des trous sont prévus pour montage aisé d’un dioptre type Parker Hale, idéalement PH5D mais un PH4 se monte également. Le dioptre peut se monter sans avoir à retirer la hausse. L’utilisation destinée au match explique que beaucoup de N°8 aient été ainsi équipés.
- Guidon et oreille de protection spécifique monté sur queue d’aronde. Pour utilisation avec un dioptre PH4 ou PH5, un tunnel FS22 peut se monter sans modification autre que le retrait du support de guidon.
- Battant de bretelle pivotant Parker Hale en avant du pontet. Des battants de bretelle sont également présents sous la crosse et en dessous de la grenadière.
La performance attendue d’un N°8 MkI consistait à placer 9 coups sur 10 à 100 yards dans un cercle de 2″. Soit exactement 2MOA. Une précision déjà meilleure que celle attendue d’un N°4 Mk1 ou même d’un MkI(T), et pourtant nombre de N°8 sont capable de produire confortablement une précision régulière de l’ordre de 1.5MOA. Une excellente ergonomie, une précision difficilement égalable et une détente finement ajustable en font un premier choix pour les compétitions en 22LR à l’arme réglementaire.
5) Lee-Enfield N°5 Mk1, dit “Jungle Carbine”
Dès la fin 1942 le besoin d’une version raccourcie ou du moins allégée du N°4 se fait sentir dans le cadre des combats en environnements tropicaux en Inde et en Asie. Ce développement prend la forme en 1943 de test sur des N°4 à fûts raccourcis.
Approuvé en configuration en mars 1944 puis pour production en septembre 1944, le No.5 Mk1 est très rapidement produits en quantité grâce à ses similitudes avec le N°4 permettant d’en adapter l’outillage. Il ne s’agit cependant pas d’une conversion du N°4 MkI et tous les N°5 sont montés sur base de boitiers et canons nouvellement produits. Les N°5 sont produits soit par Fazakerley code ROF(F), soit par BSA code M47C.
Si un N°5 Mk1 est visuellement facile à distinguer d’un N°4 Mk1, il convient d’en connaitre les subtilités afin de pouvoir écarter une éventuelle tentative de copie faite à partir d’un N°4. Ce risque est accru sur le marché américain où le « Jungle » est plus valorisé qu’un N°4.
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier pour un exemplaire Fazakerley marqué ROF(F) ou simplement (F)
XX/44, mois et année de fabrication, puis le numéro de série.
Les exemplaires de fabrication BSA signale leur code fabrication et numéro de série sur le boitier au niveau de la détente, le code sur le flanc gauche est simplifié à :
- Allègements par découpe sur le dessus du boitier entre l’axe de la hausse et le portique de lame chargeur.
- Allègements par quatre découpes sur le canon à hauteur de la chambre, non visible sous le garde-main.
- Absence de l’excroissance recevant l’axe du cut-off conservé sur le N°4 mais absent sur le N°5.
- Canon raccourci de 640mm à 480mm.
- Levier de culasse dont l’extrémité est évidée.
- Support commun pour guidon, oreilles de protection du guidon, tenon de baïonnette et cache-flamme en entonnoir.
- Crosse légèrement plus étroite.
- Plaque de couche enveloppante avec attache de bretelle sur le côté droit et un tampon de recul en caoutchouc pour absorber le recul accru par rapport au N°4 MkI.
- Nouvelle baïonnette à lame N°5 Mk1 sécurisé sur le tenon de baïonnette et l’extrémité du cache-flamme. Première variation avec une seule vis de plaquettes, deuxième variation avec deux vis.
- Hausse Mk1 « Singer » avec nouvelles graduations limitées à 800yards et un œilleton de combat de plus fort diamètre. Le N°5 sera également équipé d’une hausse dite Mk2 emboutie identique en conception aux modèles de hausse MkIII et MkIV présentes sur le N°4 MkI, ici aussi graduée jusqu’à un maximum de 800 yards.
- Garde-main et fût raccourci au niveau de la grenadière. Il existe plusieurs variations du fût avec finitions différentes à l’extrémité. Chronologiquement, la première variante présente une extrémité sans embouchoir avec le bois arrondi. La deuxième variante présente un embouchoir métallique à l’extrémité plane.
Le N°5 Mk1 gagne environ 0.9kg par rapport au N°4 MkI. La majeure partie de ce gain est accomplie par le canon plus court. Ce qui est dommage c’est que les allégements du boitier ne participent pas grandement au gain de poids et ont causé des problèmes de flexion du boitier causant une précision parfois aléatoire. Il était prévu que le N°5 Mk1 remplace le N°4 MkI mais ces problèmes de précisions ont amené les Anglais à revoir leurs plans et le N°4 Mk2 remplira ce rôle. Faisant l’objet au départ d’un contrat pour 250 000 exemplaires pour Fazakerley et 100 000 pour BSA, ces commandes seront revues à 169 807 et 81 329 respectivement avec une fin de la production en 1947.
A noter que Litghow a fait ses propres essais pour recréer le concept du N°5 Mk1 mais sur base de d’un boitier de N°1 MkIII, le N°4 n’ayant pas été produit en Australie. Le modèle résultant devait prendre l’appellation Rifle N°6 mais sa production fut si confidentielle que l’on ne peut pas considérer qu’il ait dépassé le stade de prototype.
Approuvé en septembre 1950, le N°8 MkI fait l’objet d’une première commande de 76 000 exemplaires passée par l’armée régulière à ROF Fazakerley. Bien que vaguement ressemblant à un N°4 raccourci à canon lourd, le N°8 a en réalité très peu de pièces en commun. Il semble que les N°8 aient été produits à partir de boitiers allégés au standard N°5 pour la plupart. Non visible extérieurement, le N°8 intègre une détente dont l’axe est solidaire du boitier et non du pontet à l’instar du N°4 Mk2. Cependant, tout autre aspect du fonctionnement du mécanisme de détente est radicalement différent. Il est notamment possible de régler le départ en poids à la fois dans la première phase puis séparément au moment du lâché. Il est ainsi possible d’avoir, du point de vue pratique, au choix une détente à bossette ou filante.
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier.
Le préfixe « A » sera remplacé par « DA » durant la production.
- Canon lourd de 610mm à 6 rayures. Le canon du N°8 a la particularité d’être évasé vers la bouche dans le sens où, sur 20mm depuis la bouche, le diamètre en sommet de rayures rejoint celui en fond de rayures. L’idée était qu’à ce stade la combustion de la poudre est totale et il est préférable de relâcher progressivement l’ogive plutôt qu’abruptement depuis la couronne du canon, pouvant par ailleurs subir des dommages nuisibles à la précision. Outre l’utilité discutable de cette mesure cela signifie qu’un N°8 MkI, même en excellent état, démontre des rayures effacées à la bouche. A ne pas rejeter donc, c’est conçu ainsi ! Le canon protrude très loin dans le boitier, environ la moitié de la longueur de la fenêtre d’éjection.
- Tout les bois sont spécifiques avec un fût et un garde-main raccourci au niveau de la grenadière ainsi qu’une crosse plus courte. Le fût a également une section carrée pour mieux reposer sur un appui avant.
- La plaque de couche correspond à celle en caoutchouc dur souvent rencontrée sur les carabines de tir contemporaines BSA, et non celle en laiton ou alliage du N°4.
- Le mécanisme de détente n’est pas visible mais la forme de la queue de détente très inclinée trahit la différence avec la détente du N°4.
- Le renfort du fût à la liaison avec le boitier est visuellement identique à celui du N°4 MkI et non à celui du Mk2.
- La culasse est raccourcie au tiers environ de sa longueur et une tête de culasse plus longue est ajoutée avec percuteur et extracteur spécifiques.
- Le puit de chargeur est fermé par une plaque, le boitier étant par ailleurs dépourvu d’ouverture pour un chargeur. L e N°8 est strictement mono-coup.
- Une platine avec protubérance au niveau du portique de lame chargeur fait office d’éjecteur.
- La hausse reprend la forme Type 1 « Singer » finement réglable en hauteur. Graduée pour 25, 50 et 100 yards, celle-ci est dépourvue d’œilleton de combat. Des trous sont prévus pour montage aisé d’un dioptre type Parker Hale, idéalement PH5D mais un PH4 se monte également. Le dioptre peut se monter sans avoir à retirer la hausse. L’utilisation destinée au match explique que beaucoup de N°8 aient été ainsi équipés.
- Guidon et oreille de protection spécifique monté sur queue d’aronde. Pour utilisation avec un dioptre PH4 ou PH5, un tunnel FS22 peut se monter sans modification autre que le retrait du support de guidon.
- Battant de bretelle pivotant Parker Hale en avant du pontet. Des battants de bretelle sont également présents sous la crosse et en dessous de la grenadière.
La performance attendue d’un N°8 MkI consistait à placer 9 coups sur 10 à 100 yards dans un cercle de 2″. Soit exactement 2MOA. Une précision déjà meilleure que celle attendue d’un N°4 Mk1 ou même d’un MkI(T), et pourtant nombre de N°8 sont capable de produire confortablement une précision régulière de l’ordre de 1.5MOA. Une excellente ergonomie, une précision difficilement égalable et une détente finement ajustable en font un premier choix pour les compétitions en 22LR à l’arme réglementaire.
5) Lee-Enfield N°5 Mk1, dit “Jungle Carbine”
Dès la fin 1942 le besoin d’une version raccourcie ou du moins allégée du N°4 se fait sentir dans le cadre des combats en environnements tropicaux en Inde et en Asie. Ce développement prend la forme en 1943 de test sur des N°4 à fûts raccourcis.
Approuvé en configuration en mars 1944 puis pour production en septembre 1944, le No.5 Mk1 est très rapidement produits en quantité grâce à ses similitudes avec le N°4 permettant d’en adapter l’outillage. Il ne s’agit cependant pas d’une conversion du N°4 MkI et tous les N°5 sont montés sur base de boitiers et canons nouvellement produits. Les N°5 sont produits soit par Fazakerley code ROF(F), soit par BSA code M47C.
Si un N°5 Mk1 est visuellement facile à distinguer d’un N°4 Mk1, il convient d’en connaitre les subtilités afin de pouvoir écarter une éventuelle tentative de copie faite à partir d’un N°4. Ce risque est accru sur le marché américain où le « Jungle » est plus valorisé qu’un N°4.
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier pour un exemplaire Fazakerley marqué ROF(F) ou simplement (F)
XX/44, mois et année de fabrication, puis le numéro de série.
Les exemplaires de fabrication BSA signale leur code fabrication et numéro de série sur le boitier au niveau de la détente, le code sur le flanc gauche est simplifié à :
- Allègements par découpe sur le dessus du boitier entre l’axe de la hausse et le portique de lame chargeur.
- Allègements par quatre découpes sur le canon à hauteur de la chambre, non visible sous le garde-main.
- Absence de l’excroissance recevant l’axe du cut-off conservé sur le N°4 mais absent sur le N°5.
- Canon raccourci de 640mm à 480mm.
- Levier de culasse dont l’extrémité est évidée.
- Support commun pour guidon, oreilles de protection du guidon, tenon de baïonnette et cache-flamme en entonnoir.
- Crosse légèrement plus étroite.
- Plaque de couche enveloppante avec attache de bretelle sur le côté droit et un tampon de recul en caoutchouc pour absorber le recul accru par rapport au N°4 MkI.
- Nouvelle baïonnette à lame N°5 Mk1 sécurisé sur le tenon de baïonnette et l’extrémité du cache-flamme. Première variation avec une seule vis de plaquettes, deuxième variation avec deux vis.
- Hausse Mk1 « Singer » avec nouvelles graduations limitées à 800yards et un œilleton de combat de plus fort diamètre. Le N°5 sera également équipé d’une hausse dite Mk2 emboutie identique en conception aux modèles de hausse MkIII et MkIV présentes sur le N°4 MkI, ici aussi graduée jusqu’à un maximum de 800 yards.
- Garde-main et fût raccourci au niveau de la grenadière. Il existe plusieurs variations du fût avec finitions différentes à l’extrémité. Chronologiquement, la première variante présente une extrémité sans embouchoir avec le bois arrondi. La deuxième variante présente un embouchoir métallique à l’extrémité plane.
Le N°5 Mk1 gagne environ 0.9kg par rapport au N°4 MkI. La majeure partie de ce gain est accomplie par le canon plus court. Ce qui est dommage c’est que les allégements du boitier ne participent pas grandement au gain de poids et ont causé des problèmes de flexion du boitier causant une précision parfois aléatoire. Il était prévu que le N°5 Mk1 remplace le N°4 MkI mais ces problèmes de précisions ont amené les Anglais à revoir leurs plans et le N°4 Mk2 remplira ce rôle. Faisant l’objet au départ d’un contrat pour 250 000 exemplaires pour Fazakerley et 100 000 pour BSA, ces commandes seront revues à 169 807 et 81 329 respectivement avec une fin de la production en 1947.
A noter que Litghow a fait ses propres essais pour recréer le concept du N°5 Mk1 mais sur base de d’un boitier de N°1 MkIII, le N°4 n’ayant pas été produit en Australie. Le modèle résultant devait prendre l’appellation Rifle N°6 mais sa production fut si confidentielle que l’on ne peut pas considérer qu’il ait dépassé le stade de prototype.
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
6) Variantes tardives de précision sur base du N°4
Parallèlement à l’adoption du FAL L1A1 en 1954, le programme L8 supervisé par RSAF Enfield, tente de viabiliser une conversion simple en 7.62x51 du N°4. Cette conversion prévoit les modifications suivantes :
- Nouveau canon à 4 rayures à âme et chambre chromée
- Tête de culasse et extracteur modifié
- Chargeur de 10 cartouches en 7.62. Différent des chargeurs en 7.62 de fabrication Sterling. Les chargeurs d’origine Enfield sont codé « CR141A ».
- Légère modification du pontet pour accepter les cotes un tant soit peu différentes du nouveau chargeur
- Insert pour le portique lame chargeur afin d’accepter les lames 7.62x51.
Il est intéressant de remarquer que malgré les différences de trajectoires balistiques entre le 303 British et le 7.62x51 aucun effort n’est fait à ce stade pour revoir les graduations de la hausse.
Un tel développement n’est pas l’idée initiale d’Enfield. Dés 1959, Sterling propose un kit de conversion très similaire utilisant un chargeur de sa propre conception et un canon de fabrication belge Delcour. Ce kit est pensé pour les pays du Commonwealth ne pouvant assumer de s’équiper à court terme pour la production du L1A1 mais devant néanmoins tendre à la standardisation logistique autour du calibre 7.62x51. Il y aura d’ailleurs quelques accrochages juridiques entre Enfield et Sterling suite aux similitudes dans la méthode de conversion.
Si la démarche du programme L8 ne trouve pas un grand intérêt de la part des Anglais pour une conversion du N°4, il est souhaité que cette conversion soit étudiée pour le N°4 MkI(T) afin de le maintenir en service. Le L1A1 étant jugé largement inacceptable en précision pour le rôle d’arme de tireur d’élite. Le L8 (T) se révèlera être inférieur en précision au MkI(T) en .303. La faute est attribuée à une mise en bois inchangée dans le cadre de la conversion et qui nuit à la précision à cause d’un comportement vibratoire différent. Ce problème ne sera jamais résolu et le programme est abandonné. Cependant, en prenant à nouveau inspiration chez les fabricants civils tel que Sterling et Fulton, cinq déclinaisons finales du N°4 seront munies d’un canon lourd afin de palier aux soucis de mise en bois et reprendront une partie des développements issus du programme L8.
6)1) Lee-Enfield L39A1
Le L39A1 est conçu pour les compétitions de tir militaire nécessitant de participer avec un dérivé de l’arme de service. Pensez comme le FRF1 modèle B qui est une « conversion » du MAS36. Les L39 sont produits à partir de boitiers de N°4 Mk2 et Mk1/2 avec la détente articulée sur le boitier.
Produits à 1 032 exemplaires entre 1968 et 1972, le L39 est difficilement différenciable des N°4 à canon lourd d’origine civile répandu à l’époque et peut être identifié par les caractéristiques suivantes :
- Les Marquages sur la gauche du boitier sont ceux de l’arme convertie donc d’un N°4 Mk2 ou Mk1/2 de fabrication Fazakerley. Le flanc gauche du boitier est fraisé à l’endroit des précédents marquages et les nouveaux ajoutés sont :
- Canon flottant au profil lourd chambré en 7.62x51. Âme et chambre chromée. Fabrication Enfield par martelage à froid ce qui est visible par un motif extérieur « peau de serpent ». Traitement de protection par peinture noire Suncorite.
- Armes livrées sans organes de visée aux compétiteurs qui choisissent eux même leurs modèles de dioptre. Un L39 peut donc être monté avec un Parker-Hale PH5C, AJ Parker 8/43, AJ Parker TZ 4/47 ou autres.
- Le fût raccourci provient d’un N°4 Mk2 et comporte la vis de renfort correspondante au-dessus de la détente. Le canal intérieur est revu pour un canon lourd flottant.
- Le garde-main est spécifique car d’un seul tenant là où un garde-main de N°4 est en deux parties avec jonction sous la grenadière. Il est par ailleurs identique en dimensions extérieure et modifié à l’intérieur pour accommoder le canon lourd.
- Crosse spécifique avec poignée pistolet plus prononcée avec battant de bretelle en dessous.
- Ajout d’une attache de bretelle pivotante type Parker-Hale en avant du chargeur.
- Chargeur d’origine en .303 conservé. Les compétitions auxquelles participe le L39 ne requière pas de vitesse et l’usage en mono-coup est préféré. Le chargeur sert donc de plate-forme de chargement. L’éjecteur n’est d’ailleurs pas modifié pour la cartouche de 7.62 sur le L39.
- Culasse et tête de culasse présentant un marquage « 19T » indiquant la pression de service de la cartouche de 7.62x51. Sur le L39, la régularité de l’extraction ne semblait pas être une priorité et il est possible de rencontrer indifféremment un extracteur pour .303 ou pour 7.62.
- Présence occasionnelle d’un rail sous le fût pour ajout d’accessoires type cale-main. Il semblerait que cela soit une modification pratiquée par les équipes de compétiteurs et non par Enfield.
La détente est préparée par rapport au N°4 Mk2 ayant servi de base avec un départ entre 1.8 et 2kg
6)2) Lee-Enfield L42A1
Le L42A1 est développé conjointement avec le L39A1. Il est dès le départ prévu de concevoir une arme de tireur d’élite ainsi que sa version de match, un parallèle évident peut être fait avec le FRF1. Ainsi le L42 est à quelques détails près un L39 équipé de l’optique N°32 MkIII. Il y a toutefois une différence majeure en cela que le L39 est monté sur base du N°4 Mk2 et Mk1/2 alors que tous les L421A sont des modifications de N°4 Mk1(T).
Approuvé en août 1970, la majorité de la production est datée de 1971 et de petites séries complémentaires sont réalisées par Enfield en 72, 74, 75, 77, 78, 79 et 1980. Au total 1020 L42 sont réalisés par conversion de N°4 MkI (T) et parfois MkI* (T). 1050 si on compte les 30 XLE42 expérimentaux délivrés pour tests initiaux.
Les différences par rapport au L39 sont les suivantes :
- Marquages du N°4 MkI (T) ayant servi de base à la conversion. Entre autres la date et le numéro de série datant des années 40 ainsi que les poinçons « T » et « TR ».
- Marquage typique sur le flanc gauche du boitier annonçant le modèle et la date de conversion
- Le numéro de l’optique figure toujours sur le dessus de la crosse. Lors de la conversion, il se peut qu’une nouvelle optique ait été appairée à l’arme ce qui sera reflété par un premier numéro barré et un nouveau numéro ajouté en dessous.
- Deux types de canons sont rencontrés. Le premier est le même que celui du L39, à conicité constante et martelé à froid avec le motif « peau de serpent ». Le deuxième est introduit fin 1971 est dit « Chordal », réalisé par usinage standard du contour extérieur. La machine usinant ces canons n’était pas en mesure de réaliser un diamètre continuellement décroissant donc ces canons présentent une réduction nette du diamètre visible juste devant l’extrémité du garde-main. Le nom « Chordal » désigne des rayures coupées avec un léger arrondi sur les arrêtes par opposition au canon martelé à froid qui a des rayures nettes. Les tests ont révélé que ce changement de canon ne modifiait en rien la précision ou la longévité des canons mais les nouveaux sont bien moins coûteux à produire. Quel que soit le type de canon, il fera 699mm de longueur avec 6 rayures suivant un pas de 1 sur 305mm
- Il est futile d’essayer de décrire les bois de L42. Il y a beaucoup de diversité entre les bois du N°4 MkI (T) initial réutilisé et modifié, nouveau bois d’origine variées, garde-main strié et non, différentes longueurs de crosse, fût de Mk2 remonté au standard MkI, etc… La seule constante étant que les bois ont des dimensions spécifiques aux L39 et au L42 avec un canal agrandi pour accommoder le canon lourd et un fût au standard MkI étant donné que le L42 conserve la détente du MkI (T) donc articulée sur le pontet. Il n’est pas impossible de rencontrer un L42 avec 4 essences de bois différentes entre le fût, le garde-main, la crosse et l’appui-joue. Cette allure de bricolage fait à l’aide de morceaux récoltés à droite à gauche a contribué à la réception mitigée de cette arme par ses utilisateurs.
- Le porte-guidon ainsi que les oreilles de protection du N°4 sont conservée moyennant une réduction du diamètre du canon vers la bouche.
- Chargeur de 10 coups en 7.62x51. Il s’agit du chargeur issu du programme L8 ce qui es annoncé par un code CR141A 65 sur l’extérieur et un code CR1256 1965 sur l’élévateur. Les cotes du puit de chargeur sont un tant soit peu revues pour accommoder le chargeur en 308 qui est plus large vers l’avant que celui en 303. Il est intéressant de noter que l’éjection est réalisée par le biais d’une petite platine rajouté vers l’arrière gauche du chargeur. L’éjecteur initial devenu redondant est retiré.
- La culasse est modifiée de la même manière que celle du L39 avec cette fois un extracteur spécifique pour la cartouche de 7.62. Marquages « 19T » signalant la pression max du 7.62x51.
- Même si très subtile, la hausse du L42 est différente de celle du MkI (T). Enfield n’a pas jugé important de revoir les graduations de la hausse ni pour le standard métrique ni pour la cartouche de 7.62x51. Seul le curseur est différent. Il porte un poinçon « M » signale qu’il a été modifié afin de faire correspondre la graduation 400 avec un zéro à 400m. Ce réglage permettait de toucher une cible à taille humain de 200 à 500m et il s’agit de la seule graduation qui corresponde.
- L’optique N°32 MkIII avec son montage est reconduite sur le L42. Généralement, soit le N°4 MkI (T) avait déjà un optique MkIII auquel cas elle est maintenue, sinon une nouvelle optique MkIII est montée et le numéro correspondant gravé sur la crosse. Une ultime modification de cette optique dite « L1A1 » prévoit une étanchéité améliorée et une calibration de la tourelle d’élévation à la cartouche 7.62x51mm L2A2, ce qui est signalé par un marquage « M » à gauche de la graduation 0. Dans le cadre de cette mise à jour, les anciens marquages de la lunette sont barrés et ces nouveaux marquages sont ajoutés :
Malgré sa conception désuète, le L42A1 est tout à fait capable de descendre sous la minute d’angle en précision moyennant une munition adaptée. Malgré sa rusticité, il sera apprécié de celui qui l’ont utilisé. Sans connaitre la glorieuse carrière de son ancêtre le N°4 MkI(T), le L42 a néanmoins quelques faits d’arme notables à son actif comme par exemple la tenue en respect d’un destroyer argentin par un unique sniper des Royal Marines ainsi équipé durant le conflit des Falklands. L’ordonnance anglaise se rachètera en 1982 en adoptant le Accuracy International L96A1, arme cette fois de conception révolutionnaire et qui constitue les bases de ce que nous utilisons encore aujourd’hui.
6)3) Lee-Enfield Envoy
Le Enfield Envoy est quasi identique au L39 et en constitue la variante pour commercialisation sur le marché civil. Il s’en différencie par les attributs suivants :
- Marquages sur le flanc gauche du boitier.
- Fût spécifique. Bien que construit sur base d’un N°4 Mk2, l’Envoy n’en reprends pas les bois et reçoit un fût dont la forme reprend celle plus carré du N°8 Mk1.
- Grenadière de N°8 Mk1.
- Garde-main de N°8 Mk1.
- Chargeur Enfield CR141 pour 10 cartouches de 7.62x51.
- Culasse munie d’un extracteur pour cartouche 7.62x51.
Le Envoy a généralement reçu un niveau de finition supérieur au L39A1.
6)4) N°4 CONV
Autre variante commerciale du L39A1, Le N°4 CONV est proposé par Enfield aux membres de l’armée souhaitant une arme de match. Ce modèle présente les différences suivantes :
- Marquages sur le flanc gauche du boitier
- Dioptre Parker Hale PH5C équipe d’origine
- Crosse de N°4 Mk2
- Chargeur Enfield CR141 pour 10 cartouches de 7.62x51.
Production confidentielle à 153 exemplaires de 1968 à 1970. Le N°4 CONV partage la série de numérotation avec le L39A1 et les prototypes relatifs à ces deux modèles.
6)5) Lee-Enfield Enforcer
Parallèlement au L41A1 développé à l’usage de l’armée, le Enforcer est également développé sur la base du L39A1 mais à destination d’un usage policier. Produit à partir de 1973 et jusqu’en 1975 environ, le Enforcer suit à peu de choses prêtes la même philosophie que le L42 avec comme différence majeure l’optique employée. Le Enforcer est différenciable du L42 et du L39 par les attributs suivants :
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier
Ce marquage est parfois inscrit dans un fraisage oblong. Cela signale un Enforcer converti à partir d’un L39A1 dont les marquages ont été changé.
- Canon Chordal à 6 rayures. La production ayant démarré en 1973, Enfield avait déjà abandonné le canon martelé à froid au profit du canon Chordal introduit en 1971. Cependant, il est probable qu’un canon martelé soit présent si l’exemplaire en question provient d’une conversion de L39, ce qui est annoncé par le format des marquages.
- Crosse type Monte-Carlo avec plaque de couche à amortisseur.
- Levier de sécurité spécifique
- La hausse est remplacée par une planchette servant de section de rail arrière pour le montage de l’optique.
- Optique allemande Pecar à grossissement variable 4-10x45. L’optique est montée par le biais de colliers, d’origine Pecar également, sur une section de rail ajouté à l’avant et sur la planchette remplaçant la hausse à l’arrière.
- Boitier et détente au standard N°4 Mk2 avec détente axée sur le boitier.
- Normalement, les Enforcer sont équipés d’usine d’un dioptre PH5E4 et d’un tunnel Parker Hale Matchmaster.
- Attache de bretelle pivotante Parker Hale.
Seuls 767 boitiers seront fabriqués et seuls 633 seront assemblés pour les usages suivants :
- 518 à destination des diverses forces de police anglaises. A peu près 50% de ces armes seront détruites.
- 99 pour les forces de police de Thaïlande, Abu Dhabi, Kuwait et Hong Kong.
- 16 détruits durant les tests.
Environ 360 exemplaires survivants pour la plupart mis au surplus sur le marché civil dans les années 90.
A l’instar de toutes les variantes de Lee-Enfield, il n’était pas prévu de fournir plus d’un chargeur par arme. Pourtant on trouve aujourd’hui plus de chargeur en 7.62x51 de fabrication Enfield portant le code CR141A que d’exemplaires des quatre variantes précédentes prévues pour les utiliser. Cette apparente surabondance de chargeurs provient d’une commande passé par l’Inde à Enfield pour 60 000 Lee-Enfield en calibre 7.62, à priori suivant le standard L8. L’Inde avait en parallèle passé une commande de pistolet mitrailleur Sterling qui a été refusée. Visiblement irrité de ce refus, et on peut les comprendre, l’Inde annule la commande des L8 et se contentera de son 2A produit domestiquement et mis à jour au standard 2A1 en 1966. Enfield avait alors déjà commencé la production de certains sous-ensembles dont notamment les chargeurs. La plupart des chargeurs Enfield en 7.62 marqués de ce code CR141A proviennent de cette commande indienne infructueuse et cela explique qu’ils soient datés de 1965 sur l’élévateur bien que les L42, Envoy, N°4 CONV et Enforcer soient tous produits au plus tôt en 1968.
Parallèlement à l’adoption du FAL L1A1 en 1954, le programme L8 supervisé par RSAF Enfield, tente de viabiliser une conversion simple en 7.62x51 du N°4. Cette conversion prévoit les modifications suivantes :
- Nouveau canon à 4 rayures à âme et chambre chromée
- Tête de culasse et extracteur modifié
- Chargeur de 10 cartouches en 7.62. Différent des chargeurs en 7.62 de fabrication Sterling. Les chargeurs d’origine Enfield sont codé « CR141A ».
- Légère modification du pontet pour accepter les cotes un tant soit peu différentes du nouveau chargeur
- Insert pour le portique lame chargeur afin d’accepter les lames 7.62x51.
Il est intéressant de remarquer que malgré les différences de trajectoires balistiques entre le 303 British et le 7.62x51 aucun effort n’est fait à ce stade pour revoir les graduations de la hausse.
Un tel développement n’est pas l’idée initiale d’Enfield. Dés 1959, Sterling propose un kit de conversion très similaire utilisant un chargeur de sa propre conception et un canon de fabrication belge Delcour. Ce kit est pensé pour les pays du Commonwealth ne pouvant assumer de s’équiper à court terme pour la production du L1A1 mais devant néanmoins tendre à la standardisation logistique autour du calibre 7.62x51. Il y aura d’ailleurs quelques accrochages juridiques entre Enfield et Sterling suite aux similitudes dans la méthode de conversion.
Si la démarche du programme L8 ne trouve pas un grand intérêt de la part des Anglais pour une conversion du N°4, il est souhaité que cette conversion soit étudiée pour le N°4 MkI(T) afin de le maintenir en service. Le L1A1 étant jugé largement inacceptable en précision pour le rôle d’arme de tireur d’élite. Le L8 (T) se révèlera être inférieur en précision au MkI(T) en .303. La faute est attribuée à une mise en bois inchangée dans le cadre de la conversion et qui nuit à la précision à cause d’un comportement vibratoire différent. Ce problème ne sera jamais résolu et le programme est abandonné. Cependant, en prenant à nouveau inspiration chez les fabricants civils tel que Sterling et Fulton, cinq déclinaisons finales du N°4 seront munies d’un canon lourd afin de palier aux soucis de mise en bois et reprendront une partie des développements issus du programme L8.
6)1) Lee-Enfield L39A1
Le L39A1 est conçu pour les compétitions de tir militaire nécessitant de participer avec un dérivé de l’arme de service. Pensez comme le FRF1 modèle B qui est une « conversion » du MAS36. Les L39 sont produits à partir de boitiers de N°4 Mk2 et Mk1/2 avec la détente articulée sur le boitier.
Produits à 1 032 exemplaires entre 1968 et 1972, le L39 est difficilement différenciable des N°4 à canon lourd d’origine civile répandu à l’époque et peut être identifié par les caractéristiques suivantes :
- Les Marquages sur la gauche du boitier sont ceux de l’arme convertie donc d’un N°4 Mk2 ou Mk1/2 de fabrication Fazakerley. Le flanc gauche du boitier est fraisé à l’endroit des précédents marquages et les nouveaux ajoutés sont :
- Canon flottant au profil lourd chambré en 7.62x51. Âme et chambre chromée. Fabrication Enfield par martelage à froid ce qui est visible par un motif extérieur « peau de serpent ». Traitement de protection par peinture noire Suncorite.
- Armes livrées sans organes de visée aux compétiteurs qui choisissent eux même leurs modèles de dioptre. Un L39 peut donc être monté avec un Parker-Hale PH5C, AJ Parker 8/43, AJ Parker TZ 4/47 ou autres.
- Le fût raccourci provient d’un N°4 Mk2 et comporte la vis de renfort correspondante au-dessus de la détente. Le canal intérieur est revu pour un canon lourd flottant.
- Le garde-main est spécifique car d’un seul tenant là où un garde-main de N°4 est en deux parties avec jonction sous la grenadière. Il est par ailleurs identique en dimensions extérieure et modifié à l’intérieur pour accommoder le canon lourd.
- Crosse spécifique avec poignée pistolet plus prononcée avec battant de bretelle en dessous.
- Ajout d’une attache de bretelle pivotante type Parker-Hale en avant du chargeur.
- Chargeur d’origine en .303 conservé. Les compétitions auxquelles participe le L39 ne requière pas de vitesse et l’usage en mono-coup est préféré. Le chargeur sert donc de plate-forme de chargement. L’éjecteur n’est d’ailleurs pas modifié pour la cartouche de 7.62 sur le L39.
- Culasse et tête de culasse présentant un marquage « 19T » indiquant la pression de service de la cartouche de 7.62x51. Sur le L39, la régularité de l’extraction ne semblait pas être une priorité et il est possible de rencontrer indifféremment un extracteur pour .303 ou pour 7.62.
- Présence occasionnelle d’un rail sous le fût pour ajout d’accessoires type cale-main. Il semblerait que cela soit une modification pratiquée par les équipes de compétiteurs et non par Enfield.
La détente est préparée par rapport au N°4 Mk2 ayant servi de base avec un départ entre 1.8 et 2kg
6)2) Lee-Enfield L42A1
Le L42A1 est développé conjointement avec le L39A1. Il est dès le départ prévu de concevoir une arme de tireur d’élite ainsi que sa version de match, un parallèle évident peut être fait avec le FRF1. Ainsi le L42 est à quelques détails près un L39 équipé de l’optique N°32 MkIII. Il y a toutefois une différence majeure en cela que le L39 est monté sur base du N°4 Mk2 et Mk1/2 alors que tous les L421A sont des modifications de N°4 Mk1(T).
Approuvé en août 1970, la majorité de la production est datée de 1971 et de petites séries complémentaires sont réalisées par Enfield en 72, 74, 75, 77, 78, 79 et 1980. Au total 1020 L42 sont réalisés par conversion de N°4 MkI (T) et parfois MkI* (T). 1050 si on compte les 30 XLE42 expérimentaux délivrés pour tests initiaux.
Les différences par rapport au L39 sont les suivantes :
- Marquages du N°4 MkI (T) ayant servi de base à la conversion. Entre autres la date et le numéro de série datant des années 40 ainsi que les poinçons « T » et « TR ».
- Marquage typique sur le flanc gauche du boitier annonçant le modèle et la date de conversion
- Le numéro de l’optique figure toujours sur le dessus de la crosse. Lors de la conversion, il se peut qu’une nouvelle optique ait été appairée à l’arme ce qui sera reflété par un premier numéro barré et un nouveau numéro ajouté en dessous.
- Deux types de canons sont rencontrés. Le premier est le même que celui du L39, à conicité constante et martelé à froid avec le motif « peau de serpent ». Le deuxième est introduit fin 1971 est dit « Chordal », réalisé par usinage standard du contour extérieur. La machine usinant ces canons n’était pas en mesure de réaliser un diamètre continuellement décroissant donc ces canons présentent une réduction nette du diamètre visible juste devant l’extrémité du garde-main. Le nom « Chordal » désigne des rayures coupées avec un léger arrondi sur les arrêtes par opposition au canon martelé à froid qui a des rayures nettes. Les tests ont révélé que ce changement de canon ne modifiait en rien la précision ou la longévité des canons mais les nouveaux sont bien moins coûteux à produire. Quel que soit le type de canon, il fera 699mm de longueur avec 6 rayures suivant un pas de 1 sur 305mm
- Il est futile d’essayer de décrire les bois de L42. Il y a beaucoup de diversité entre les bois du N°4 MkI (T) initial réutilisé et modifié, nouveau bois d’origine variées, garde-main strié et non, différentes longueurs de crosse, fût de Mk2 remonté au standard MkI, etc… La seule constante étant que les bois ont des dimensions spécifiques aux L39 et au L42 avec un canal agrandi pour accommoder le canon lourd et un fût au standard MkI étant donné que le L42 conserve la détente du MkI (T) donc articulée sur le pontet. Il n’est pas impossible de rencontrer un L42 avec 4 essences de bois différentes entre le fût, le garde-main, la crosse et l’appui-joue. Cette allure de bricolage fait à l’aide de morceaux récoltés à droite à gauche a contribué à la réception mitigée de cette arme par ses utilisateurs.
- Le porte-guidon ainsi que les oreilles de protection du N°4 sont conservée moyennant une réduction du diamètre du canon vers la bouche.
- Chargeur de 10 coups en 7.62x51. Il s’agit du chargeur issu du programme L8 ce qui es annoncé par un code CR141A 65 sur l’extérieur et un code CR1256 1965 sur l’élévateur. Les cotes du puit de chargeur sont un tant soit peu revues pour accommoder le chargeur en 308 qui est plus large vers l’avant que celui en 303. Il est intéressant de noter que l’éjection est réalisée par le biais d’une petite platine rajouté vers l’arrière gauche du chargeur. L’éjecteur initial devenu redondant est retiré.
- La culasse est modifiée de la même manière que celle du L39 avec cette fois un extracteur spécifique pour la cartouche de 7.62. Marquages « 19T » signalant la pression max du 7.62x51.
- Même si très subtile, la hausse du L42 est différente de celle du MkI (T). Enfield n’a pas jugé important de revoir les graduations de la hausse ni pour le standard métrique ni pour la cartouche de 7.62x51. Seul le curseur est différent. Il porte un poinçon « M » signale qu’il a été modifié afin de faire correspondre la graduation 400 avec un zéro à 400m. Ce réglage permettait de toucher une cible à taille humain de 200 à 500m et il s’agit de la seule graduation qui corresponde.
- L’optique N°32 MkIII avec son montage est reconduite sur le L42. Généralement, soit le N°4 MkI (T) avait déjà un optique MkIII auquel cas elle est maintenue, sinon une nouvelle optique MkIII est montée et le numéro correspondant gravé sur la crosse. Une ultime modification de cette optique dite « L1A1 » prévoit une étanchéité améliorée et une calibration de la tourelle d’élévation à la cartouche 7.62x51mm L2A2, ce qui est signalé par un marquage « M » à gauche de la graduation 0. Dans le cadre de cette mise à jour, les anciens marquages de la lunette sont barrés et ces nouveaux marquages sont ajoutés :
1240-99-963-2063
TEL.STRT.STG L1A1
OS2429A
Comme pour le N°4 MkI (T) le L42 est accompagné d’un équipement complet avec pas mal de variations. La plupart des L42A1 ont été vendus aux Etats-Unis dans les années 90 et séparés sans scrupule de leur équipement, la valeur de l’arme n’étant alors pas encore établie (environ 600 à 900$ selon un catalogue Navy Arms de 1994). Un L42A1 en caisse avec équipement complet est désormais bien plus un objet de collection qu’une belle arme de tir réglementaire. Sans être exhaustif je vais tenter d’illustrer les variations majeures de cet équipement.
6)2)1. Caisses de transport
A l’instar du MkI (T), le L42 et son équipement est transporté dans une caisse robuste en bois marin. Tout rentre au chausse-pied à l’intérieur et on a vite fait de repérer si quelque chose manque. Ces L42 ayant changé d’unités durant leur carrière, la caisse est généralement affublée de multiples couches de peinture et marquages.
Une caisse de transport simplifie en fibre de verre a été produite en très petite quantité et utilisée par les SAS. La même caisse sera utilisée pour leurs Tikka Finlander M55.
6)2)2. Optiques alternatives
Durant les problèmes initiaux de production du L96A1, le L42A1 a dû être sorti des réserves lors de la participation des Anglais à la guerre d’Iraq en 1980. A cette occasion, un montage est fabriqué à la demande des SAS pour adapter l’optique Schmidt&Bender PM6x42 alors adoptée conjointement au L96A1. Dans la nomenclature anglais, cette optique avec tourelle graduée, peinte en vert et munie d’un réticule en croix est nommée L13A1. Le montage est très ressemblant à celui pour l’optique N°32 mais plus anguleux. Les molettes de verrouillage sont parfois remplacées par des vis 6 pans creux.
Une optique pour le tir de nuit a aussi été utilisée avec un montage spécifique. Nommé ″Weapon Sight Image Intensified″ L1A1, cet instrument pèse 3kg et est alimentée par une batterie au mercure de 6.7v
Déjà abordé dans le chapitre concernant les boites de transport de l’optique N°32, la MkIII L1A1 est associée à une boite de transport L8 particulière différentes des variantes précédentes et marquées L42 et L1A1.
6)2)3. Bretelles
Lors de son introduction, le L42 conserve la même bretelle que le MkI(T), une 1907 en cuir. Dans un autre exemple de recouvrement avec l’adoption du L96A1, après 1982 certains L42 sont utilisés avec la bretelle en toile L8A1, également un élément développé pour le L96A1.
Un lot de 30 L42 est confié pour essais préliminaires en situation non pas à l’armée régulière mais à la police. La police produit un rapport très négatif indiquant que leurs attentes quant à cette nouvelle arme de tireur d’élite étaient bien supérieures à ce qu’Enfield offrait avec le L42. Bien qu’aujourd’hui très recherché, le L42 était à l’époque justement considéré comme une conversion à bas coût utilisant une approche plutôt désuète. Le Steyr SSG69 et sa lunette Kahles ZF69 6x42 adopté en 1969 propose une configuration moderne avec crosse polymère et optique résolument moderne faisant passer le L42 pour une relique préhistorique avec son optique grossissement 3 et sa crosse bois. Si nous pouvons éventuellement trouver des excuses à notre FRF1 et son APX806-3 préalablement au SSG69, une telle concession ne peut pas être faite au L42.Malgré sa conception désuète, le L42A1 est tout à fait capable de descendre sous la minute d’angle en précision moyennant une munition adaptée. Malgré sa rusticité, il sera apprécié de celui qui l’ont utilisé. Sans connaitre la glorieuse carrière de son ancêtre le N°4 MkI(T), le L42 a néanmoins quelques faits d’arme notables à son actif comme par exemple la tenue en respect d’un destroyer argentin par un unique sniper des Royal Marines ainsi équipé durant le conflit des Falklands. L’ordonnance anglaise se rachètera en 1982 en adoptant le Accuracy International L96A1, arme cette fois de conception révolutionnaire et qui constitue les bases de ce que nous utilisons encore aujourd’hui.
6)3) Lee-Enfield Envoy
Le Enfield Envoy est quasi identique au L39 et en constitue la variante pour commercialisation sur le marché civil. Il s’en différencie par les attributs suivants :
- Marquages sur le flanc gauche du boitier.
- Fût spécifique. Bien que construit sur base d’un N°4 Mk2, l’Envoy n’en reprends pas les bois et reçoit un fût dont la forme reprend celle plus carré du N°8 Mk1.
- Grenadière de N°8 Mk1.
- Garde-main de N°8 Mk1.
- Chargeur Enfield CR141 pour 10 cartouches de 7.62x51.
- Culasse munie d’un extracteur pour cartouche 7.62x51.
Le Envoy a généralement reçu un niveau de finition supérieur au L39A1.
6)4) N°4 CONV
Autre variante commerciale du L39A1, Le N°4 CONV est proposé par Enfield aux membres de l’armée souhaitant une arme de match. Ce modèle présente les différences suivantes :
- Marquages sur le flanc gauche du boitier
- Dioptre Parker Hale PH5C équipe d’origine
- Crosse de N°4 Mk2
- Chargeur Enfield CR141 pour 10 cartouches de 7.62x51.
Production confidentielle à 153 exemplaires de 1968 à 1970. Le N°4 CONV partage la série de numérotation avec le L39A1 et les prototypes relatifs à ces deux modèles.
6)5) Lee-Enfield Enforcer
Parallèlement au L41A1 développé à l’usage de l’armée, le Enforcer est également développé sur la base du L39A1 mais à destination d’un usage policier. Produit à partir de 1973 et jusqu’en 1975 environ, le Enforcer suit à peu de choses prêtes la même philosophie que le L42 avec comme différence majeure l’optique employée. Le Enforcer est différenciable du L42 et du L39 par les attributs suivants :
- Marquages typiques sur le flanc gauche du boitier
Ce marquage est parfois inscrit dans un fraisage oblong. Cela signale un Enforcer converti à partir d’un L39A1 dont les marquages ont été changé.
- Canon Chordal à 6 rayures. La production ayant démarré en 1973, Enfield avait déjà abandonné le canon martelé à froid au profit du canon Chordal introduit en 1971. Cependant, il est probable qu’un canon martelé soit présent si l’exemplaire en question provient d’une conversion de L39, ce qui est annoncé par le format des marquages.
- Crosse type Monte-Carlo avec plaque de couche à amortisseur.
- Levier de sécurité spécifique
- La hausse est remplacée par une planchette servant de section de rail arrière pour le montage de l’optique.
- Optique allemande Pecar à grossissement variable 4-10x45. L’optique est montée par le biais de colliers, d’origine Pecar également, sur une section de rail ajouté à l’avant et sur la planchette remplaçant la hausse à l’arrière.
- Boitier et détente au standard N°4 Mk2 avec détente axée sur le boitier.
- Normalement, les Enforcer sont équipés d’usine d’un dioptre PH5E4 et d’un tunnel Parker Hale Matchmaster.
- Attache de bretelle pivotante Parker Hale.
Seuls 767 boitiers seront fabriqués et seuls 633 seront assemblés pour les usages suivants :
- 518 à destination des diverses forces de police anglaises. A peu près 50% de ces armes seront détruites.
- 99 pour les forces de police de Thaïlande, Abu Dhabi, Kuwait et Hong Kong.
- 16 détruits durant les tests.
Environ 360 exemplaires survivants pour la plupart mis au surplus sur le marché civil dans les années 90.
A l’instar de toutes les variantes de Lee-Enfield, il n’était pas prévu de fournir plus d’un chargeur par arme. Pourtant on trouve aujourd’hui plus de chargeur en 7.62x51 de fabrication Enfield portant le code CR141A que d’exemplaires des quatre variantes précédentes prévues pour les utiliser. Cette apparente surabondance de chargeurs provient d’une commande passé par l’Inde à Enfield pour 60 000 Lee-Enfield en calibre 7.62, à priori suivant le standard L8. L’Inde avait en parallèle passé une commande de pistolet mitrailleur Sterling qui a été refusée. Visiblement irrité de ce refus, et on peut les comprendre, l’Inde annule la commande des L8 et se contentera de son 2A produit domestiquement et mis à jour au standard 2A1 en 1966. Enfield avait alors déjà commencé la production de certains sous-ensembles dont notamment les chargeurs. La plupart des chargeurs Enfield en 7.62 marqués de ce code CR141A proviennent de cette commande indienne infructueuse et cela explique qu’ils soient datés de 1965 sur l’élévateur bien que les L42, Envoy, N°4 CONV et Enforcer soient tous produits au plus tôt en 1968.
Dernière édition par seschomaru le Sam 30 Déc - 13:08, édité 5 fois
seschomaru- Membre expert
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
7) Conclusions
Nous y voilà ! Si on considère que l’adoption du Lee-Metford MkI est actée en 1888 que le L42A1 est retiré du service lors de son remplacement par le L96A1 en 1982, le système Lee dans l’armée anglaise peut se targuer de 94ans de service ! Une longévité presque inégalée, exception faite du Mosin-Nagant encore en service avec la Finlande sous la forme du TKIV85.
Symbole de tous les conflits majeurs du Commonwealth. Le Long-Lee fait sa première sortie majeure aux mains des troupes lors de la guerre des Boers, conflit de petite échelle à l’échelle mondiale mais dont les leçons seront essentielles pour les futurs variantes. Le SMLE accompagne le fantassin anglais débarquant sur nos plages pour nous porter main forte durant la première guerre mondiale. Puis à nouveau sous la forme revue du N°4 pour nous libérer durant la seconde guerre mondiale. Enfin le L42 prends part avec les SAS à l’effort anglais durant la guerre entre l’Iran et l’Iraq en 1980.
Ces états de service à rallonge ainsi que l’obsession de l’ordonnance anglaise à adopter une révision avec nouvelle nomenclature presque tous les ans, assure le système Lee comme un des thèmes de collection les plus riches. Si réunir en une seule collection toutes les variantes parait être une tâche impossible puisque même la Pattern Room d’Enfield ne peut s’en vanter, j’espère que cet article vous aura conférer une meilleure appréciation pour cette arme à l’histoire incroyable. A votre avantage, j’espère qu’il vous permettra de faire l’acquisition ou la vente de telle ou telle variante avec une plus grande confiance.
08) Références
Malgré le niveau de complétude apparent de cet article, je n’ai rien inventé. Tout le propos développé est une compilation et traduction de plusieurs sources, complété par mes propres observations lorsque ces sources semblaient incomplètes ou contradictoires. Ces sources d’intérêt notable sont les suivantes.
Numéro #1 absolu des sources sur le sujet du Lee-Enfield, travail colossal et dense d’informations, l’ouvrage de Ian Skennerton.
‘The LEE-ENFIELD’ -A Century of Lee-Metford & Lee-Enfield Rifles & Carbines – Edition 2007 – Ian Skennerton
Un ouvrage complémentaire que j’apprécie beaucoup car traitant en particulier des variantes de tireur d’élite.
The British Sniper: A Century of Evolution – Steeve Houghton
Ouvrages complémentaires sur le N°4 MkI(T) et l’optique N°32
An Armourer's Perspective: .303 No.4(T) SNIPER RIFLE and the Holland & Holland Connection’ – Ian Skennerton et Peter Laidler
Telescope Sighting No.32 – Peter Laidler
Normalement niveau ouvrages papier avec tout ça vous êtes bien couverts. A part « An Armourer’s Perspective » ces livres se trouvent encore assez facilement.
Autre sources internet, bien pratiques notamment pour les photos.
Un commerçant anglais avec de très beaux objets, régulièrement des variantes de tireur d’élite du Lee-Enfield, et une solide connaissance du sujet. Ses annonces sont bien développées et proposent de nombreuses photos.
https://www.highwoodclassicarms.co.uk/leeenfieldrifles.htm
Source avec pas mal d’infos sur les variantes de tireur d’élite
https://captainstevens.com/military/weapons/lee-enfield-rifles/
Impressionnante source d’informations, notamment sur les variantes de tir réduit. Sous plusieurs aspects, plus complet encore que l‘ouvrage de Ian Skennerton :
https://www.rifleman.org.uk/welcome.html
Source anglophone incontournable avec d’innombrables sujets autour du Lee-Enfield et des intervenants de qualité, y compris des auteurs reconnus.
https://www.milsurps.com/
Quelques infos utiles sur les productions Long Branch
https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/lee-enfield
Une des rares sources traitant du Enforcer
https://special-ops.org/enfield-enforcer-a-target-rifle-for-police-sniper-use/
Plus digeste pour certains, les sources vidéo sont nombreuses. Je ne vous fais pas l’affront de lister dans le détail l’ensemble des vidéos traitants du sujet mais vous avez tout ce qu’il faut par le biais des deux chaines incontournables que sont Forgotten Weapons et C&Rsenal
Playlist de 66 (!!) vidéos :
https://www.youtube.com/watch?v=UrkUtVbV45Q&list=PL9e3UCcU00TQcsFJD07MOb2M7ewZ_OSMF
https://www.youtube.com/watch?v=P-stGi5PlV8&list=PLJvsSlrbdhn6UaJyX7Hp9cGmCtx9IrFKS&index=6
https://www.youtube.com/watch?v=hl51NVkt6Sg&list=PLJvsSlrbdhn6UaJyX7Hp9cGmCtx9IrFKS&index=7
Autre chaîne ayant fait beaucoup de contenu sur le sujet, britishmuzzleloaders
https://www.youtube.com/watch?v=uKHz0DLmrfA&list=PLkOVIw4NSWVLVtcsdvr4V2BXuAsqxYLcH
https://www.youtube.com/watch?v=_IjG1SUh5ak&list=PLkOVIw4NSWVJ2RQjscT2wH6nXiqroXi_l
Source vidéo francophone parlant du N°4 MkI(T) avec un peu de tir.
https://www.youtube.com/watch?v=4jfD9hXrasY
Vidéo guide par Ian Skennerton sur les variantes de tireur d’élite 1ère et 2ème guerre
https://www.youtube.com/watch?v=P-Ls1N92ews
Vidéos prenant de la distance avec l’aspect historique pour se concentrer sur l’utilisation pratique au tir des chaînes Vintage Rifle Shooters Club et 9-Hole Reviews
https://www.youtube.com/watch?v=HbIcYcUJCpg
https://www.youtube.com/watch?v=LQz7wCc_hMQ
https://www.youtube.com/watch?v=cRpGtpKXYQU
https://www.youtube.com/watch?v=QrEVL3Uaimc
Nous y voilà ! Si on considère que l’adoption du Lee-Metford MkI est actée en 1888 que le L42A1 est retiré du service lors de son remplacement par le L96A1 en 1982, le système Lee dans l’armée anglaise peut se targuer de 94ans de service ! Une longévité presque inégalée, exception faite du Mosin-Nagant encore en service avec la Finlande sous la forme du TKIV85.
Symbole de tous les conflits majeurs du Commonwealth. Le Long-Lee fait sa première sortie majeure aux mains des troupes lors de la guerre des Boers, conflit de petite échelle à l’échelle mondiale mais dont les leçons seront essentielles pour les futurs variantes. Le SMLE accompagne le fantassin anglais débarquant sur nos plages pour nous porter main forte durant la première guerre mondiale. Puis à nouveau sous la forme revue du N°4 pour nous libérer durant la seconde guerre mondiale. Enfin le L42 prends part avec les SAS à l’effort anglais durant la guerre entre l’Iran et l’Iraq en 1980.
Ces états de service à rallonge ainsi que l’obsession de l’ordonnance anglaise à adopter une révision avec nouvelle nomenclature presque tous les ans, assure le système Lee comme un des thèmes de collection les plus riches. Si réunir en une seule collection toutes les variantes parait être une tâche impossible puisque même la Pattern Room d’Enfield ne peut s’en vanter, j’espère que cet article vous aura conférer une meilleure appréciation pour cette arme à l’histoire incroyable. A votre avantage, j’espère qu’il vous permettra de faire l’acquisition ou la vente de telle ou telle variante avec une plus grande confiance.
08) Références
Malgré le niveau de complétude apparent de cet article, je n’ai rien inventé. Tout le propos développé est une compilation et traduction de plusieurs sources, complété par mes propres observations lorsque ces sources semblaient incomplètes ou contradictoires. Ces sources d’intérêt notable sont les suivantes.
Numéro #1 absolu des sources sur le sujet du Lee-Enfield, travail colossal et dense d’informations, l’ouvrage de Ian Skennerton.
‘The LEE-ENFIELD’ -A Century of Lee-Metford & Lee-Enfield Rifles & Carbines – Edition 2007 – Ian Skennerton
Un ouvrage complémentaire que j’apprécie beaucoup car traitant en particulier des variantes de tireur d’élite.
The British Sniper: A Century of Evolution – Steeve Houghton
Ouvrages complémentaires sur le N°4 MkI(T) et l’optique N°32
An Armourer's Perspective: .303 No.4(T) SNIPER RIFLE and the Holland & Holland Connection’ – Ian Skennerton et Peter Laidler
Telescope Sighting No.32 – Peter Laidler
Normalement niveau ouvrages papier avec tout ça vous êtes bien couverts. A part « An Armourer’s Perspective » ces livres se trouvent encore assez facilement.
Autre sources internet, bien pratiques notamment pour les photos.
Un commerçant anglais avec de très beaux objets, régulièrement des variantes de tireur d’élite du Lee-Enfield, et une solide connaissance du sujet. Ses annonces sont bien développées et proposent de nombreuses photos.
https://www.highwoodclassicarms.co.uk/leeenfieldrifles.htm
Source avec pas mal d’infos sur les variantes de tireur d’élite
https://captainstevens.com/military/weapons/lee-enfield-rifles/
Impressionnante source d’informations, notamment sur les variantes de tir réduit. Sous plusieurs aspects, plus complet encore que l‘ouvrage de Ian Skennerton :
https://www.rifleman.org.uk/welcome.html
Source anglophone incontournable avec d’innombrables sujets autour du Lee-Enfield et des intervenants de qualité, y compris des auteurs reconnus.
https://www.milsurps.com/
Quelques infos utiles sur les productions Long Branch
https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/lee-enfield
Une des rares sources traitant du Enforcer
https://special-ops.org/enfield-enforcer-a-target-rifle-for-police-sniper-use/
Plus digeste pour certains, les sources vidéo sont nombreuses. Je ne vous fais pas l’affront de lister dans le détail l’ensemble des vidéos traitants du sujet mais vous avez tout ce qu’il faut par le biais des deux chaines incontournables que sont Forgotten Weapons et C&Rsenal
Playlist de 66 (!!) vidéos :
https://www.youtube.com/watch?v=UrkUtVbV45Q&list=PL9e3UCcU00TQcsFJD07MOb2M7ewZ_OSMF
https://www.youtube.com/watch?v=P-stGi5PlV8&list=PLJvsSlrbdhn6UaJyX7Hp9cGmCtx9IrFKS&index=6
https://www.youtube.com/watch?v=hl51NVkt6Sg&list=PLJvsSlrbdhn6UaJyX7Hp9cGmCtx9IrFKS&index=7
Autre chaîne ayant fait beaucoup de contenu sur le sujet, britishmuzzleloaders
https://www.youtube.com/watch?v=uKHz0DLmrfA&list=PLkOVIw4NSWVLVtcsdvr4V2BXuAsqxYLcH
https://www.youtube.com/watch?v=_IjG1SUh5ak&list=PLkOVIw4NSWVJ2RQjscT2wH6nXiqroXi_l
Source vidéo francophone parlant du N°4 MkI(T) avec un peu de tir.
https://www.youtube.com/watch?v=4jfD9hXrasY
Vidéo guide par Ian Skennerton sur les variantes de tireur d’élite 1ère et 2ème guerre
https://www.youtube.com/watch?v=P-Ls1N92ews
Vidéos prenant de la distance avec l’aspect historique pour se concentrer sur l’utilisation pratique au tir des chaînes Vintage Rifle Shooters Club et 9-Hole Reviews
https://www.youtube.com/watch?v=HbIcYcUJCpg
https://www.youtube.com/watch?v=LQz7wCc_hMQ
https://www.youtube.com/watch?v=cRpGtpKXYQU
https://www.youtube.com/watch?v=QrEVL3Uaimc
Seschomaru - 12/2023
Dernière édition par seschomaru le Mar 9 Jan - 22:34, édité 2 fois
seschomaru- Membre expert
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Re: Le système Lee-Metford-Enfield
J'ai vu mention de ce modèle. Mais comme il ne correspond pas aux variantes normalisées de la nomenclature, je ne le mentionne pas.oxi81 a écrit:Bravo et merci d'avoir pris le temps d'éclairer nos membres sur ces fameux "long Lee" auxquels personne ne comprend rien.
C'est vrai que c'est complexe et sans prendre le temps de faire le distingo entre tous les modèles, on peut s'y perdre facilement.
Je me permettrai juste de signaler qu'il en manque un dans ta liste.
Un mouton à 5 pattes : le Lee-Metford Mk I* à canon Enfield.
J'avais crée un post là dessus, il y a longtemps.
Au début du 20ème siècle, avec le problème de la 2ème guerre des Boers, pour pallier à un manque de fusils, les britanniques, plutôt que d'augmenter les cadences de fabrication synonymes de baisse de qualité, ont remis en service les machines-outils du Lee-Metford Mk I* mais en lui montant un canon Enfield.
Je ne connais pas toutes les dates de fabrication de ces Lee-Metford-Enfield, mais j'en ai un daté de 1903, et j'en ai vu un autre en photo du même millésime.
Jamais vu d'autres dates.
Ian Skennerton parle d'une production limitée à 1902 et 1903.
Le fusil est totalement semblable au Lee-Metford Mk I*, sauf le canon qui porte le marquage E I*.
Le marquage E I* dénote un canon à profil extérieur metford, et une rayure Enfield.
En règle général, mes observations sont que pas mal de libertés ont été prises entre ces différentes variantes. Notamment en ce qui concerne les Long Lee et SMLE N°1 tantôt en canon Metford, tantôt en canon Enfield ou dont les organes de visée sont parfois arbitrairement adaptés à la cartouche MkVII sans que cela ne soit reflété par les marquages.
Je ne liste donc que les variantes "pur" tel que la nomenclature les décrit. Sachant bien entendu que, bien que l'arme ne corresponde pas tout à fait, ca ne veut pas dire que c'est un bidouillage récent.
J'ai par exemple un SMLE N°1 MkI* avec hausse cartouche MkVII (N°1 MkI***) et guidon Barleycorn (N°1 MkI). Donc ca va pas, et pourtant çà date très certainement des années de service de l'arme.
Quant aux variantes en 22 du Long Lee et du SMLE, c'est carrément le bordel. Et ca se ressent car les descriptions que j'en fait sont beaucoup plus succinctes. Le site Rifleman.org et l'ouvrage de Skennerton, pourtant deux sources très sérieuses, se contredisent à plusieurs reprises. Et bien souvent les exemplaires que j'ai observé en ligne amènent encore plus de confusion.
seschomaru- Membre expert
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Date d'inscription : 23/09/2020
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
Wow ! Je n’y connais pas grand chose dans ce domaine, mais le post a l’air hyper pointu. Mille mercis
ErDef- Membre
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Date d'inscription : 07/08/2023
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
Impressionnant !!!!!
pifoux- Membre
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Localisation : Sud . Ou alors Auvergne
Date d'inscription : 14/12/2023
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
Pas eu le temps de tout lire mais c'est un sacré boulot de fou.
Merci et longue vie à ce post!!!
Merci et longue vie à ce post!!!
CortoM- Membre confirmé
- Nombre de messages : 216
Age : 43
Localisation : Yonne (89) mais originaire du Sud-Ouest
Date d'inscription : 08/02/2021
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
De l'excellent travail Sechomaru, ce n'est plus un sujet, mais une encyclopédie !
À la découverte de cette arborescence foisonnante, je suis ahuri de constater à quel point les ingénieurs britanniques ont erré pendant 15 ans, avant de définir un modèle fiable et cohérent.
Et en comparant le Lee-Enfield mk I au Mauser 1895, je comprend mieux pourquoi les pauvres habits rouges se sont fait si sévèrement étriller par les volontaires boers.
À la découverte de cette arborescence foisonnante, je suis ahuri de constater à quel point les ingénieurs britanniques ont erré pendant 15 ans, avant de définir un modèle fiable et cohérent.
Et en comparant le Lee-Enfield mk I au Mauser 1895, je comprend mieux pourquoi les pauvres habits rouges se sont fait si sévèrement étriller par les volontaires boers.
Caudron- Pilier du forum
- Nombre de messages : 3323
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Date d'inscription : 02/02/2020
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
Effectivement impressionnant ; et caler tout ça au format du forum, c'est un sacré gros morceau !
Ne l'aurais-tu pas "tiré à part" au format PDF, par hasard ?
Ne l'aurais-tu pas "tiré à part" au format PDF, par hasard ?
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
super boulot !!!
turbine- Pilier du forum
- Nombre de messages : 1014
Age : 54
Localisation : pas de calais
Date d'inscription : 22/12/2011
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
Si notre ami est d'accord tu peux utiliser le navigateur "OPERA" qui te permet de sauvegarder les pages Html au format PdfVerchère a écrit:Effectivement impressionnant ; et caler tout ça au format du forum, c'est un sacré gros morceau !
Ne l'aurais-tu pas "tiré à part" au format PDF, par hasard ?
pifoux- Membre
- Nombre de messages : 79
Age : 73
Localisation : Sud . Ou alors Auvergne
Date d'inscription : 14/12/2023
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
Ca a du prendre quelques heures de travail. Un post à déguster tranquillement en plusieurs fois. Extraordinaire....
kaphi- Membre
- Nombre de messages : 98
Age : 62
Localisation : limousin
Date d'inscription : 30/01/2021
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
Pour ce sujet qui mériterait d'être mis comme une référence por les armes britanniques
Je n'ai qu'une connaissance superficielle; et virtuelle; de celles-ci mais n'y a t-il pas eu après 1918 une refonte de la nomenclature britannique imposant la dénomination "n° (chiffres arabes) Mk (Chiffres romain) ?
Je n'ai qu'une connaissance superficielle; et virtuelle; de celles-ci mais n'y a t-il pas eu après 1918 une refonte de la nomenclature britannique imposant la dénomination "n° (chiffres arabes) Mk (Chiffres romain) ?
EKAERGOS- Pilier du forum
- Nombre de messages : 6173
Age : 65
Date d'inscription : 06/05/2010
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
Je le mentionne brièvement dans le chapitre sur le N°4 MkI parce que c'est pas super clair d'après mes sources, mais en gros :
> Apparition de la nomenclature N°4 et rétroactivement N°1 coïncidant avec l'adoption du N°4 en 1933
> Utilisation des chiffres arabes pour les Mk en 1947 coïncidant avec l'adoption du N°4 Mk2
> Apparition de la nomenclature N°4 et rétroactivement N°1 coïncidant avec l'adoption du N°4 en 1933
> Utilisation des chiffres arabes pour les Mk en 1947 coïncidant avec l'adoption du N°4 Mk2
seschomaru- Membre expert
- Nombre de messages : 619
Age : 33
Localisation : Bas-Rhin
Date d'inscription : 23/09/2020
Re: Le système Lee-Metford-Enfield
Caudron a écrit:
Et en comparant le Lee-Enfield mk I au Mauser 1895, je comprend mieux pourquoi les pauvres habits rouges se sont fait si sévèrement étriller par les volontaires boers.
D'après moi, le Lee-Enfield Mk I n'a rien à envier au Mauser 1895.
Il a une capacité supérieure et une culasse onctueuse. Il est même un peu plus long et a donc plus d'allonge à la baïonnette.
Ceux qui ont souffert face aux Mauser 95, ce sont les américains à Cuba.
A cause du rechargement lent du Krag-Jorgensen, sans parler des troupes encore équipées du Trapdoor à un coup.
François
"Je demande d'emmener avec moi 600 hommes de la Légion étrangère afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement"... (Général Gallieni à Madagascar).
oxi81- Pilier du forum
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Aardvark- Membre confirmé
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