Révolver suisse modèle 1882

Le revolver 1882

Le revolver 1882 succède aux revolvers 1872 et 1878 qui étaient en calibre 10,4 mm comme les armes longues dont les calibres avaient enfin été unifiés dans l'armée suisse. Jusque-là, les cantons avaient leur propre organisation militaire, et donc un libre choix dans les équipements, ce qui provoquait une magnifique cacophonie de modèles et de calibres pour les armes. La guerre franco-germanique de 1870 a provoqué un réveil des militaires suisses qui se sont alors décidés d'unifier leurs équipements.

Les déjà anciens revolvers 1878 étaient gros, lourds et donc destinés aux troupes montées. Mais pour les officiers non montés la question de l'armement n'était pas réglée. Lors de l'introduction du 1878, le gouvernement se posait déjà la question d'un revolver plus léger. Quelques études ont été rapidement menées et le modèle choisi fut l'oeuvre d'un officier, le lt-col Schmidt.

Le contrat a été confié à la Fabrique fédérale d'armes à Berne (WF). Les premières livraisons eurent lieu en 1883, alors que la décision politique n'a été prise qu'en 1882! Au printemps 1883, 37'000 exemplaires ont été livrés. Une première série était équipée de poignées en ébonite noire, jusqu'au numéro 20'000 environ, puis des poignées en bois jusqu'au numéro 37'254. Ainsi introduit en 1883, certains modèles seraient restés en service jusque dans les années 1960!!

Un étui-crosse aurait dû être monté sur ces armes. Tous les revolvers ont ainsi une calotte pour la fixation de l'étui-crosse qui n'a finalement jamais été produit (la calotte a été supprimée sur le modèle de revolver 1929 qui a succédé au 1882).

La Suède s'est intéressée à cette arme mais elle décida qu'il était trop fragile et qu'il souffrait de défauts; elle reprochait notamment au 1882 que la porte de charge pouvait s'ouvrir ou se fermer inopinément en dégaînant ou rengaînant. Finalement elle fabriqua elle-même un revolver en combinant certains éléments du 1882 avec certains autres du revolver belge Nagant.

Le 1882 est une arme cependant robuste, pourvue d'un mécanisme simple et résistant. Son maniement est simple et son démontage facile. Chaque pièce est numérotée pour faciliter le démontage, il suffit d'y aller en suivant la numérotation.

Données techniques

Tolérances du calibre: 7,45 à 7,60 mm
Rayures: 4 concentriques à l'alésage, profondeur de 0,2mm et largeur de 3mm, tournent de gauche à droite avec un pas de 430mm
Le guidon est placé à 14mm et l'arête de l'encoche de mire à 12mm au-dessus de l'axe du canon
Longueur totale de l'arme: 235mm
Ligne de mire: 144,5mm
Poids: 750 gr
Barillet: 6 coups

Munition

Calibre: 7,5mm, PN
La balle traverse 7cm de sapin à 30m
Dispersion: 13cm à 30m, 23cm à 50m, 36cm à 100m et 65cm à 200m


Améliorations

La porte de charge: sa came a été renforcée, les pressions sur la détente ont tendance à la solliciter exagérément
Depuis le numéro 1500, le canon reçoit un épaulement cylindrique permettant un meilleur serrage
L'entretoise au-dessus du barillet, de 3mm à l'origine, passe de 3 à 4 mm depuis le numéro 4000 et à au moins 4mm depuis le nméro 17000
Adjonction d'une plaque de culasse en acier trempé

Fabrication par l'industrie privée

La fabrique fédérale se faisait livrer par 18 entreprises des pièces représentant 67% du coût total des armes. Mais toutes les pièces doivent faire l'objet du contrôle par la Waffenfabrik qui en répondait comme des siennes. Toutes sont frappées du sceau de la WF.

Quelques photos







Dans un fourreau d'origine daté de 1918





Dans son fourreau avec une sacoche de munition idoine qui pouvait recevoir une boîte standard de 18 cartouches





Ouvert




On aperçoit la numérotation pour le démontage - remontage





Les poinçons WF et celui de l'armée suisse




La porte ouverte et fermée, arme chargée








La calotte qui a attendu sans espoir l'arrivée d'une crosse qui n'est jamais venue. Comme déjà dit ci-dessus, tous les 1882 en sont équipés





Sur un support signé zito !!