piece de 75

Alors le 75 des invalides dit"de Birhakheim" c'est un vieux bidule,arrangé avec les moyens du bord. Il a la culasse tournante,et les galets de gueule.

Je posterai d'autres photos du Schneider

Pocomas a écrit:Je posterai d'autres photos du Schneider

ton nom de guerre, ça ressemble si on le scinde en deux à "un peu plus".

Le "75 de Bir Hakeim " est un 75 normal,allégé d'accessoirs inutiles,monté sur roues a pneus plus basses et utilisé -avec succes en tir directe comme anti-chars.
Les allemands ont également montés des tubes de 75 Mle 97 sur des affuts de PAK 38.

DEBANGE a écrit:Alors le 75 des invalides dit"de Birhakheim" c'est un vieux bidule,arrangé avec les moyens du bord. Il a la culasse tournante,et les galets de gueule.

Richelieu a précisé, alors rien à dire de plus que :
75 c'est le calibre, il y eut divers modèles (et bien plus que les deux présentés ici), et dans divers pays (avec diverses cartouches). Même les allemands en ont fait (pour les italiens), et qui n'ont strictement aucun rapport avec les deux montrés ici (ni en cartouche, ni en culasse, ni en frein).

Quant on utilise génériquement le terme "75", en France on sous-entend "75 Mle 1897", qui fut à la fois le premier, le plus légendaire et le plus répandu chez nous. Lequel a tout de même connu diverses variantes et évolutions. Là c'est un peu récent pour moi, mais j'ai l'impression que les roues à pneus ont été réglementaires dès avant guerre. Sur des bandes d'actualités de la "Drôle de Guerre", on voit des convois d'artillerie foncer joyeusement sur Berlin : il y a des 75 à pneus, et d'autres sur roues en bois.

Les roues en bois ça tenait pas mal, mais ça ne supportait pas la vitesse de roulage en attelage derrière un camion. Par contre au tir c'était plus stable que les pneus. Alors sur un 75 allégé sur pneus, si les dispositifs d'abattage ont été enlevés la régularité en tir soutenu devait en pâtir ; mais en tir antichars mieux vaut faire mouche au premier coup, alors c'est moins important que pour pilonner le Chemin des Dames...
Ce qui compte plutôt, c'est de pouvoir dégager fissa (enfin, à Bir Hakeim la marge de manoeuvre était un peu limitée). Il y a longtemps qu'on prévoit (ou essaie de faire) une version allégée du canon de campagne réglementaire, pour la cavalerie. Qui comme chacun sait "arrive au galop, fait son rapport et repart au galop" ; la stabilité au tir soutenu est donc secondaire, vu qu'ils sont déjà "repartis au galop" (y savent pas où, mais ils y vont au galop). Si je me fais insulter par un cavalier, je l'aurai bien cherché...

Petite question sur la législation, si je ne me trompe pas, la précédente ne rendait pas possible la collection d'obus ou de douilles vu l'absence de définition de la neutralisation de munitions et le classement en 1ére catégorie des éléments de munitions d'artillerie.

Qu'en est-il désormais? je demande ça car, comme dans beaucoup de famille, il y a dans la mienne 2 ou 3 douilles en laiton, souvenirs de 14 qui trainent dans un coin.

Quand le sujet était sorti, j'étais en vacances mais j'avais promis quelques photos ; puis j'ai oublié...

Sur ce qui suit, il n'y a que peu de marquages. En effet, ils avaient été remis à plus tard car je ne disposais pas d'exemples certains par rapport aux dates, ni les dimensions exactes des caractères. Puis il s'est avéré que la peinture tenait mal dans les conditions d'exposition (même le jaune cloque, pourtant c'est de la peinture de TGV sur l'apprêt idoine, séchée en étuve).


Il serait un peu long de donner tous les détails sur l'effet réel des divers types. Disons simplement qu'entre les 3 fusées percutantes la différence pratique tient dans l'inévitable retard de fonctionnement. L'obus de 75 étant peu puissant, s'il éclate dans le sol il ne fait pas grand chose ; mais une fusée réellement instantanée, ça n'a pas été facile à obtenir. D'un autre côté, on demande parfois qu'il pénètre un peu, par exemple pour éclater au voisinage d'un abri ; ce qui explique la diversité des retards. En plus, durant la guerre les fabrications ont été améliorées et simplifiées : nouveaux types.
La 1899SR éclate après faible enfoncement ; on la tire surtout à ricochet. La 99-15CR donne un enfoncement moyen, bien pour traverser les parapets. La Ryl17 éclate en surface, contre les personnels à découvert.
La fusée-déto à double effet Mle 16 est surtout tirée en fusant. L'effet de l'obus explosif étant de très courte portée, il faut qu'il éclate juste au dessus de la cible. L'ancien mécanisme fusant (Mle 1887) n'était pas assez précis et le limitait à l'obus à balles (qui doit éclater en avant de la cible, avec un peu de marge de tolérance).

Le tir "à ricochet" n'est plus comme du temps de l'artillerie lisse destiné à "sauter les obstacles". Il ne s'exécute qu'en trajectoires rasantes, en profitant du retard inhérent au mécanisme : on vise un peu devant, l'obus ricoche et a le temps de reprendre un peu de hauteur avant d'éclater, ce qui donne plus d'effet que s'il était partillement ou totalement enfoncé. Un pis-aller, devenu désuet avec l'apparition de fusées réellement instantanées ; mais ce fut longtemps la seule manière d'obtenir une petite efficacité dès les premiers coups avec l'obus à balles (quoique la perte de vitesse au ricochet en réduise bien l'effet, tout comme la trajectoire montante après ricochet)...

Question réalisation, je rassure les âmes sensibles : rien d'explosif là dedans ! Remplissage de fond avec de la sciure imprégnée de résine polyester. Et dessus une couche de quelques mm colorée et granuleuse : résine avec charge adéquate, charbon tamisé pour la PN, soufre pour la mélinite de la gaine, silice fine pour la tolite, etc. Les balles sont à peu près du bon Ø (celles de mon Kentucky à silex), et tous les autres éléments ont été ramassés ça et là. Le plus difficile a été de refaire le dé en bois de l'obus à balles (toujours pourri dans les débris, et en plus il y a 36 versions) et de ré-étamer la gaine (il va de soi que dans la fusée-déto il n'y a plus de déto - le corps de ladite fusée ayant d'ailleurs servi). Si la peinture extérieure résiste mal, les garnitures en résine se conservent parfaitement.

La fusée Mle 1899 est même totalement factice, ainsi que la tête de gaine : une association désirant exposer une rangée d'obus, j'avais fait une série de ces fusées, toujours très esquintées en fouille. Les corps d'obus sont généralement issus de projectiles tirés à l'instruction, en PLPN (projectiles lestés avec poudre noire),
dont la faible charge de PN ne fait qu'expulser la fusée. Parfois ils gonflent un peu, aussi ont-ils été remis aux cotes par tournage. Généralement le taraudage de l'oeil est HS : les fusées sont collées sur de fausses têtes de gaine en alu coulé, comme celle-ci mais avec un gros trou..


Pour finir, un coup complet. La douille était bien cabossée du côté coupé, les tagliatelles sont en carton verni. A noter que l'enveloppe de la charge d'amorçage en PN est très évasive : manque de documentation.
C'est un obus "à charge mélangée", moins sophistiqué que l'obus "à charge arrière" : les balles sont ici calées par la charge de dépotage, en PN compressée, et le corps est plus épais. La charge plus forte donnait un nuage d'éclatement plus visible, bien utile pour régler le tir contre aéronefs (enfin, pour tenter de le régler...). L'effet incendiaire est aussi plus important.
La fusée est d'ailleurs plutôt spécifique au tir de DCA, ne possédant pas de mécanisme percutant (ce tir s'effectuant souvent sur terrain ami, inutile que les obus ayant raté fassent des dégâts en retombant).