Un beau Enfield-Snider MkI* règlementaire... Enfin...

 Good morning boys,

Je désespérais d'enfin trouver un beau Enfield-Snider règlementaire, la plupart de ceux qui passent à la vente sont soit des modèles commerciaux (Snider Patent, Barnett et autres Green et Westley-Richards), soit des modèles népalais, paskistano-indiens ou que sais-je encore? On trouve aussi des modèles règlementaires étrangers (belges, hollandais, portugais, tabatières français...).

Bref, les modèles purs anglais règlementaires se font rares. Surtout les modèles précoces.
Etrangement, les Snider ne sont pas très prisés en France, ni très recherchés.
Ce n'est pas le cas au Royaume-Uni ou aux USA où les prix sur les beaux exemplaires règlementaires flambent.
Un exemple :
http://www.lawranceordnance.com/shot_and_shell/rifles_ex_military/snider_mkii.php

Et là, qui vois-je sur un site d'enchère en ligne bien de chez nous?

Un Snider règlementaire d'infanterie à trois bandes, et un MkI* en plus, un des premiers fabriqués.

Deux clics de souris plus loin, pas d'autres amateurs sur l'enchère et l'engin tant convoité est enfin à moi...

Il semble intouché, le canon est un précoce à trois rayures, l'âme est très-très belle, claire presque miroir.






- La platine. Conforme à un modèle Snider précoce, elle a un chien à face avant plate (à partir du MkII, elle sera en coupelle).
Bien règlementaire, elle porte les Lettres couronnées V.R pour Victoria Regina, la reine Victoria qui règnera jusqu'en 1901.
Marquée du sceau de la manufacture royale Enfield, ce fusil est né comme un Pattern 1853 à percussion en 1858, puis transformé Snider.
Comme tous les modèles anglais règlementaires, toutes les pièces sont bien marquées des poinçons de contrôle et de réception des inspecteurs d'Enfield.





- Le tonnerre-boite de culasse (breech-block).
Là aussi, moult marquages, dont les WD pour War Department (Département de la guerre), signe d'appartenance à l'armée de sa Gracieuse Majesté.
Le marquage du modèle Mk I*





- La crosse. En superbe noyer tigré qui malheureusement ne sort pas trop en photo.
En bon état, elles portent toutefois les stigmates d'une longue carrière, quelques marques inévitables sur une arme militaire.
Elle porte un superbe cartouche MkI de la Royal Manufacture of Enfield (R.M. Enfield).
Ainsi qu'un marquage régimentaire (1-17-501) que je n'ai pas réussi à déchiffrer pour l'instant. Ça pourrait être l'arme N°501 du 1er bataillon du 17ème d'infanterie (17th on foot Leicestershire), mais ça reste à confirmer.







- La hausse. Complète et fonctionnelle.



- Le dessous du canon. Là encore de nombreux marquages et poinçons, dont un très important 12/66 qui indique la date de transformation Snider.
355 semble être le N° de série, je n'en ai pas trouvé ailleurs (?)





Voilà, les photos sont en majorité celles du vendeur, les plus mauvaises sont de moi.  

c'est vraiment un très beau Snider d'infanterie, symbole de toutes les guerres coloniales britanniques jusqu'à l'apparition du Martini-Henry.
Le Snider restera toutefois encore longtemps en service, certains ayant été vu aux mains de la défense passive en Australie durant la WW2.


Le fait qu'il n'ait pas été transformé en MkII et suivants MkII*, MkII** peut s'expliquer par le fait qu'après un bref passage par l'armée britannique, ce fusil a peut être été vendu à la France en 1870, stoppant net toute possibilité d'évoluer aux critères anglais de l'époque. Tant mieux.  
Ça restera toutefois un mystère.

Merci pour cette superbe presentation

Une photo d'époque. Curieusement, les armes n'ont pas de bretelle.


7Th Corp Stirlingshire Rifle volunteers 1853-1860

Le Snider a aussi été règlementaire au Canada. Il y est resté d'ailleurs plus longtemps en service qu'au Royaume-Uni.
Ici, un private du 3rd Victoria Rifles. Photo datée de 1866 (source britishmilitariaforums.yuku.com)

Vraiment magnifique.

Merci pour le partage.

Très belle pioche mon François .

très belle pièce,
je lorgne toujours pour me trouver un p58 transformé sans y laisser une bourse, mais pour l'instant, pas encore vu la pièce rare...

Félicitations François

Il me semble que sur les photos de François I, on voit que les canons sont clairs, mais pas sûr... ils n'étaient pas noiricis ?

Belle pioche.........à nous les peties Anglaises . Hein François........

Baccardi a écrit:
Il me semble que sur les photos de François I, on voit que les canons sont clairs, mais pas sûr... ils n'étaient pas noiricis ?

C'est aussi la question que je me pose : ces fusils étaient-ils bronzés ou polis-blanc?
On rencontre les deux finitions.

Très belle acquisition 

superbe , rien à dire
dés que je rentre je vous présente le miens
cdt

Magnifique

voilà le mien un des derniers fabriqués par BSA pour a marine  portugaise.
le canon est belge
cdt

Beau spécimen, bien conservé. 

Pourquoi canon belge? On voit bien le "25" caractéristique des productions commerciales anglaises.
Il me semble aussi voir les poinçons couronnés britanniques.

Je pense plutôt à un bon canon anglais de chez BSA, éprouvé ultérieurement par la Belgique, après sa réforme par l'armée portugaise. On voit d'ailleurs aussi le symbole belge de la petite colonne sur piédestal (c'est le bon terme?) sur le tonnerre et sur la tabatière de l'arme. Donc, c'est l'arme entière qui a été éprouvé à Liège.

Les circuits de revente des armes militaires est parfois étonnant... 

je ne savais pas que l'on pouvait réeprouver ce type d'arme et pourquoi avoir mis le poinçon sous le canon invisible sans démontage.
les poinçons d'épreuves  doivent être visibles tout comme le N° de l'arme.

La Belgique, comme la France, éprouve toutes les armes qui viennent de l'étranger (neuves ou pas).
Ce n'est pas le cas de tous les pays, loin de là.
Les USA, par exemple, n'ont même pas d'équivalent à nos bancs d’épreuves.

Comme dit plus haut, les poinçons belges sont aussi présents sur le tonnerre et la tabatière, donc visibles en permanence.
Pour le marquage sous le canon, l'armurier qui l'a fait ne s'est pas posé autant de questions. 
L'arme étant certainement démontée, il a frappé le poinçon du canon au premier endroit vierge qui s'est présenté. Et il ne voulait sans doute pas interférer avec les poinçons britanniques au dessus.

merci de cette explication, Oxi81.

La "colonne sur les marches" s'appelle le "perron de Liège".

Le perron de Liège. Cool Freebird, c'est noté. 

oxi81 a écrit:La Belgique, comme la France, éprouve toutes les armes qui viennent de l'étranger (neuves ou pas).

Non : les pays membres de la CIP n'éprouvent que les armes qui n'ont pas été éprouvées par un autre membre de la CIP.

Les armes en provenance d'un pays membre de la CIP ne repassent normalement pas au banc de St Etienne.

La liste des pays membres est disponible ici : http://www.cip-bobp.org/fr/membres

Lorsque par exemple j'ai réimporté un MAS 49-56 à partir de l'Allemagne, je n'ai pas eu besoin de le passer au BE de St Etienne car il était passé dans un BE allemand, ma préfecture (qui fait son boulot très complètement dans ce domaine) m'a juste demandé de leur envoyer une photo du poinçon de l'arme.

Tout ça c'est bien, joli, mais c'est de nos jours.

A l'époque de la vente de ce Snider par le Portugal à la Belgique (probablement fin du XIX° siècle), ça n'existait pas la CIP, même pas en rêve... 

Ce qui explique la présence des poinçons belges. 

La CIP a été créée à Liège en 1914 ! Etonnant, non ?...

Et ce banc d'épreuve existait depuis le XVIIe siècle. En appliquant des règles définies en 1810 par l'administration impériale pendant "l'occupation" française....

Mais avant même la création de la CIP, il y avait une reconnaissance de fait par le public de la sécurisation des arme par l'épreuve réalisée dans les bancs d'épreuve, le poinçon était un argument commercial qui permettait de se protéger contre des explosions qui n'étaient pas si rares pour les armes, particulièrement pour la fissuration (voire davantage) des canons le long d'un ligne de soudure.

Mais ce que je voulais souligner, c'est que la phrase que tu avais écrit comportait une erreur de fond, pour éviter à des gens de penser qu'ils devaient repasser leurs armes au BE de St Etienne si elle est déjà éprouvée par un BE d'un autre pays de la CIP.

A noter que cette obligation de passer l'épreuve s'impose AU VENDEUR d'une arme, PRÉALABLEMENT à sa cession. Si on imagine par exemple le cas d'une arme non éprouvée trouvée dans un grenier et proposée à la vente par le découvreur, la vente ne peut normalement avoir lieu que si le vendeur peut apporter la preuve que l'arme a été éprouvée (un poinçon d'un des BE de la CIP suffit, pas besoin du certificat).

Le perron, c'est tout bonnement le pilori de la justice du prince évêque de Liège, il est toujours debout place de la république française à Liège

Je me permet de venir compléter ce topic avec une petite vidéo d'un de mes "Youtuber" favoris.