Quelles pièces peut on changer ou importer pour une arme en D2?

Pourquoi toujours vouloir recouper les cheveux en 4, se mettre martel en tête ou chercher des problèmes où il n'y en a pas???

Imaginons quelqu'un qui a un SAA détenu en D et qui en change le canon.
Il ne dit rien à personne de son petit travail.

Qui va venir contrôler son arme en D? 
Un policier? Un gendarme? Pour quel motif? Et à quel titre? 
Et un policier ou un gendarme qui serait techniquement capable d'affirmer que la pièce n'est pas d'origine? Comme ça? De lui-même?
Vous en connaissez beaucoup, vous? 

Là, je crois qu'on est en pleine science-fiction et que vous adorez faire de l'enfilage de diptère (ou de musca domestica si vous préférez) 

Le principal (et vraisemblablement seul) risque est que le canon de rechange soit intercepté par les douanes lors d'un contrôle plus ou moins routinier, ou suite à la déchirure d'un colis.
Non négligeable : quelques collectionneurs de militaria ont eu de vilaines surprises.

Merci encore à tous.

Il me semble qu'en effet les mots "éléments essentiels" comme un canon ou un barillet trace la ligne dans le sable... Quand à remplacer une pièce interne, c'est différent. Les choses se compliquent certainement en D2. Les répliques à poudre noire s'y trouvent, et elles sont de fabrication moderne. Par contre une copie de SAA est en B... Je pense que la chose prudente est que si un barillet ou canon doit être remplacé, mieux vaut le faire avec une pièce d'époque. Un barillet ou canon identique à l'original mais fabriqué avec de l'acier moderne pourrait certainement causer des problèmes... A moins peut être que la réparation soit faite par un armurerier et l'ancienne pièce détruite... Mais bon, ce ne sont que des suppositions...


Le fait est que les cartouches à poudre noire n'ont rien à envier aux munitions modernes, à part le nettoyage et la nature artisanale de leur fabrication. Aucun intérêt donc de changer un barillet ou canon ancien si ils ne sont pas endomagés. Mais bon, étant donné le prix de ces armes et le fait qu'il est plaisant de les utiliser au tir de temps en temps, j'espère qu'il y aura moyen de les réparer au besoin dans le futur...


Gil.

Verchère a écrit:

Reste à savoir comment serait traitée, dans la réalité, la fabrication artisanale d'un mousquet à mèche, d'un petit canon chargé par la bouche, d'un pistolet à rouet, d'une carabine jäger...
Il faudrait déjà qu'il existe au moins un pelé (ou un tondu) qui s'adonne à cette passion...

Dans mon petit cercle de connaissance j'en connais déjà 3  :twisted: 
Mais ce sont de mauvais sujets,  je ne sais pas   si ils continuent depuis la sortie des nouveaux textes?   et surtout, je ne demande pas 

J'ai eut récemment un Colt SAA en 22 entre les mains.  Le vendeur voulait me le faire passer pour un pré 1900.  Le numéro comme souvent chez Colt renvoyait à différents modèles d'armes et différentes époques dont notamment des SAA entre 1880 et 1885.
Seul problème, la carcasse vendue par un "professionnel de l'arme ancienne" laissait apparaître la patent jul 12 1975.  De mémoire, 1975 n'est pas pré 1900.
Le canon monté par le quidam était un canon visiblement Reck en 22 lr venant d'un revolver un coup (profil reconnaissable si on est un poil pro ou qu'on traîne dans le milieu de l'armurerie depuis 30 ans au moins.  Seul le barillet qui ne comportait aucun marquage pouvait laisser planer le doute.   Je suis sur que vous aller me trouver des excuses pour le classer en D2 ...

Quand un canon e SAA oui, on peut savoir de quelle époque il est juste en mesurant le fond de rayure ou en regardant le profil des rayures....  Effectivement, un non averti peut ne pas faire la différence entre un canon Uberti en 45 LC et un Colt mais j'ai déjà vu sur NB des annonces pour des canon d'époque ou la photo laissait voir les marquages italien.  Ceux qui pleurent le plus fort sur la rigidité de la loi sont souvent ceux qui la transgressent le plus.

On a tous dans nos cercles d'amis des gens qui on des trucs qui sont pas forcément blancs bleus.  Sauf que de plus en plus de personnes postent des remarques sur ce qu'ils ont ou voudraient ou ont vu, veulent faire ou... et qu'il n'y a pas que des amoureux des armes qui surfent sur nos sites.

Oui bien sur, mais là tu ne parles pas de D2  le machin en question c'est juste une arme trafiquée et totalement illégale (et qui l'a toujours été)

les arquebuses fabriqués par des quidams avant 2013 et éprouvée, c'étais quand même relativement courant.... avant!!!

C'est effectivement une question epineuse : j'ai par exemple un M96 acquis chez un vendeur professionnel dont le canon a visiblement été changé pour un lothar Walter neuf inox vu son état.
Il est toujours en D2 du fait de son profil d'origine, du calibre inchangé ainsi que de son système de verrouillage antérieur a 1900.
Pour une arme de poing en D2 c'est une excellente question...
J'aurais tendance à dire au premier abord que le canon d'un colt Saa 1873 peut être remplacé mais pas le barillet ce qui impose de facto l'usage exclusif de la poudre noire comme à l'origine sous peine d'éclatement de celui-ci en cas d'usage de cartouches modernes.
Ai-je raison ou tort je n'en sais strictement rien mais c'est une question qui peut valablement etre à poser a un pro voire meme a un organisme officiel pour en avoir le cœur net !
Et surtout trouver le canon et un volontaire pour le changer...

Jeppesen a écrit:Un texte de loi là-dessus ?

pour moi, réparer une arme ancienne avec une pièce récente ne la fait pas changer de catégorie.

je peux me tromper, bien sûr, mais j'aimerai autant avoir le "texte réglementaire" qui le confirme sous les yeux, pour être définitivement convaincu

Hello Jeppesen
 avec toi, cette situation => de changer un canon "rincé" sur une arme m'a toujours interpellé , changer un canon ne veux pas dire changer le principe de fonctionnement, passer de SA a DA, changer de calibre , augmenter le nombre de coups etc, etc etc .
Théoriquement la bonne marche a suivre serait soit de le faire faire par un armurier certifié (un vrai),  ou de faire contrôler le remontage par un passage au banc d'épreuve

Cela dit comme toi a ce jour je n'ai pas encore vu ou plutôt lu un article précis de la législation concernant l'obligation de changer de catégorie du fait d'un changement de canon

Avis perso; (qui n'engage que moi)  ,, changer le canon d'une arme va permettre de redonner une "seconde vie" ,une "nouvelle jeunesse" a une arme qui a perdu de sa précision et de ses performances d'origine, par contre il est indéniable que cette arme perdra de sa valeur au niveau collection
       

Pour le changement pur et simple de canon sur une arme soumise à passage au banc d'épreuve, c'est clair : nouvelle épreuve "arme finie".
Laquelle n'est (semble-t'il) possible que si l'envoi est fait par un armurier disposant d'autorisations de fabrication. Autrefois, il était courant de changer le tube soi-même, d'en vérifier la feuillure (c'est pas sorcier), et de le confier à un armurier pour ultime contrôle (éventuel) et envoi au BE.
De nos jours il doit encore être possible de changer soi-même le tube "sous la supervision d'un armurier", et de faire suivre au BE...

Les armes qui étaient déjà sur le sol français avant telle date (vers 1960 à 1970 - obligation du BE pour armes d'importation, non rétroactive) poseraient plus d'interrogations... Mais compte-tenu du changement d'une pièce primordiale, il n'y a guère de doutes.

Les copies PN achetées en kit, genre Macris, étaient-elles éprouvées en pièces détachées ? Aurait-il fallu les expédier au BE après assemblage ? En tous cas personne ne semble s'en être alors préoccupé.

Il y a plus de doutes à propos des "petites réparations". Le changement de calibre (re-chambrage) paraît relever du BE (à fortiori s'il y a frettage d'un insert, là vaut mieux être très prudent). Mais certains pourraient aussi prétendre qu'une simple retouche de la bouche modifie les caractéristiques balistiques ; et alors il n'y a plus de limites ! Un re-polissage des rayures, voire un désencuivrage poussé...
Faut quand même pas dérailler !


Quant aux canons de Colt SAA "récents", supposés infiniment plus robustes que les anciens destinés à la PN, et qui permettraient de "doper" colossalement l'arme ... je vais en faire grincer plus d'un :
Qu'est-ce qui vous assure que leur acier est moins mauvais que celui des anciens canons ?
La proclamation "pour PSF" n'est-elle pas un simple argument commercial ?
Avez-vous connaissance de pressions d'épreuve PSF (vers 1900) notablement supérieures aux pressions d'épreuve de 1880/90 ?
C'est du matériel commercial, dont la destination principale est de prendre des parts de marché aux concurrents. La destination secondaire étant de faire des bénéfices... J'ai rien contre les capitalistes, à part le fait que ce ne sont que de vulgaires capitalistes...

J'ajouterais qu'au vu des dernières réponses de la DGA, un fusil pré-1900 raccourci réglementairement dans les années 1930 et alors dûment poinçonné, resterait en D2. Alors je ne vois pas en quoi le remplacement du canon par un identique changerait quelque chose de ce côté.
Et vu le passif français en la matière, même le changement de calibre ne devrait plus émouvoir (ou alors, doit-on considérer que n'étant plus obligatoire, il n'est plus autorisé ?*).


* On m'a déjà fait le coup : "votre autorisation de détention n'est plus obligatoire - donc elle elle n'est plus valide - donc vous n'avez plus le droit de détenir l'arme". Le proc n'a pas voulu en démordre ; mais le juge a bien vu que le raisonnement était branlant ; ils se sont contentés de me cafter aux douanes...

Tout à fait, UZI  


Un bricolage (et encore, plutôt un "bidouillage") comme décrit par notre ami Baudoinil est manifestement tout à fait répréhensible.

De même certains ont essayés, semble t'il, aux débuts de la nouvelle réglementation de faire passer des Colt "3ème génération", avec des numéros inférieurs au fameux "192.000" pour des "pré-1900"...sauf que figure dans cette nouvelle numérotation de chez Colt une lettre "préfixe"...ce qui change bien évidemment tout.

En ce qui concerne l'installation d'un canon "récent" sur une arme, cela ne suffit certainement pas à la rendre "apte" (sans danger ni  conséquence) au tir de la PSF.

Certains ont signalés à juste titre que le barillet était aussi à prendre en compte.

Je rajouterai pour ma part également la "carcasse", en particulier la partie supérieure de la "cage" de barillet qui risque fort de ne pas supporter la chose. Pour s'en convaincre, et pour reparler d'une arme déjà évoquée: le révolver réglementaire français 1873 dont il a été évoqué la modification par le "maquis" pendant le seconde guerre mondiale...

Il existe d'autres exemple, si je me souviens bien, avec l'utilisation inconsidérée de cartouches PSF dans des armes anciennes. (je ne parle pas là de rechargements "adaptés" ,pour quelques modèles, avec toutes les précautions nécessaires que certains pratiquent).

Hello, message me if you need small parts from US. I trade for French parts.

C'est sympa, le correspondant américain...

Moi ça me pose pas de problèmes, mais je crains qu'il ne se fasse rapidement tirer les oreilles...
Et qu'on lui impose le recours à un traducteur automatique.
Et alors là, plus personne n'y comprendra rien...

baudoinii a écrit:




Attendez qu'un débilos sorte avec un 1873 du maquis et tire sur une mémé au 45acp et vous verrez comment la loi sur les catégories D sera ré-interprétées.  Ou un collectionneur avec son SAA canonné moderne soit trouvé avec une boite de 45 long colt Magtech à coté de sa femme décédée violemment.  Ou un Webley MkIV retaillé, ou encore un Type SW a brisure en .455 espagnol fabriqué exclusivement pour la première guerre.....  

Bonjour et bonne année

  Quand on voit les transactions qui s'opèrent sur certains sites comme Natura.. où il est parfois implicitement suggéré que l'arme, par sa taille, peut être portée en "back up" avec l'étui qui va bien, je me dis qu' il y a bien des gens qui y voient là une manière de se procurer une arme de poing par un moyen détourné, et sans autorisation.
 Et au premier fait divers sanglant, les Autorités tiennent le prétexte pour recaser tout ça en catégorie B, poudre noire ou pas.
 Je crains beaucoup plus ce genre d'évènement qu'un contrôle opéré par un esthète à képi qui soit à même de déterminer que votre Chamelot Delvigne est doté d'un barillet refabriqué en acier d'aujourd'hui.
 Par contre saisir des cartouches pour vérifier qu'elles ne contiennent que de la PN, ce n'est pas le plus difficile.