Brown Bess India Pattern 1812

Aujourd'hui, je vous présente ma dernière rentrée qui est une arme assez exceptionnelle.
Les amateurs d'armes à silex apprécieront, je pense.

Il s'agit d'un Brown Bess "India Pattern" modèle 1812.

L'appellation semi-officielle "India Pattern" vient du fait que la Compagnie des Indes ayant été sollicitée pour aider la couronne à s'armer, a fourni à l'armée britanniques des fusils qui étaient un modèle simplifié par rapport au modèle règlementaire. L'armée ayant trouvé ce fusil finalement tout à fait acceptable, l'a ensuite fait produire dans ses arsenaux.
Il est devenu le modèle 1812. Il restera règlementaire jusqu'à la création du Pattern 1849, puis 1853 à percussion.

Cet exemplaire est non seulement est en très-très bon état (ce qui est rare avec les Brown Bess), mais qui a également une histoire :

Revenons un peu plus de 200 ans en arrière.
1813/1814 . Napoléon, après avoir brillé, est en train de perdre la guerre d'Espagne face à la coalition anglo-hispano-portugaise. La Grande Armée reflue vers la France en suivant la côte atlantique et en essuyant de nombreuses défaites dans la région de Bayonne et ses alentours : St prive d'Embas, la Nivelle, Bassussary, la Nive, Moins de Rey, Orthez, Bayonne, Aire sur Adour... etc Cette campagne, est connue comme la Campagne de Vitoria et des Pyrénées.
Le siège de Bayonne verra une sortie en force des assiégés et infligera une défaite aux anglais qui ne sera qu'illusoire car l'ennemi est rentré dans le sud de la France jusqu'à Toulouse qui tombera presque sans combattre le 12 avril 1814.
Napoléon a perdu la guerre en Espagne et abdique.




Parmi les unités anglaises ayant participé au siège de Bayonne, se trouve le 2ème bataillon du 53ème régiment d'infanterie.

C'est ici qu'on en revient à ce Brown Bess puisqu'il est régimenté de cette unité.
L'arme sortant de la dispersion de l'héritage d'une vieille famille bayonnaise, il est facile de faire le rapprochement que ce fusil a été trouvé ou capturé lors du siège de Bayonne.
Son excellent état et le fait que ce soit un modèle 1812, nous montre aussi que cette arme a peu souffert des combats (ou en tous cas pas longtemps).

Il est arrivé avec sa baguette et sa baïonnette, toutes deux aussi en très bon état.




Il est bien sur toujours dans sa longueur d'origine (1,42m) avec sa baguette et sa baïonnette


La platine marquée de la Tour de Londres. Les lettres GR représentent le roi Georges III.


Marquage régimentaire du second bataillon du 53ème d'infanterie


Compagnie E, arme N° 40.



Les marquages couronnés règlementaires d'un Brown Bess. GR pour George Rex et les sceptres croisés.

Une bien belle arme.... 

Tu vas la faire causer ?

Tout simplement superbe.

manath34 a écrit:

Tu vas la faire causer ?

Je ne pense pas, bien que vu l'état il en soit largement capable.

Le Brown Bess est... "gourmand" en consommables on va dire.

Nicomidway a écrit:Le Brown Bess est... "gourmand" en consommables on va dire.

Tu peux développer ? 

oxi81 a écrit:

manath34 a écrit:

Tu vas la faire causer ?

Je ne pense pas, bien que vu l'état il en soit largement capable.

Bravo François, belle acquisition.
Il est superbe et avec l'histoire qui va bien.
Au cas ou, tu sais que j'ai le moule pour faire des big pruneaux...

ANDY34 a écrit:



Au cas ou, tu sais que j'ai le moule pour faire des big pruneaux...

Hello JN. En fait, je me suis pas encore penché sur la question de savoir qu'est qu'il fallait comme boulet là-dedans. 

oxi81 a écrit:

ANDY34 a écrit:



Au cas ou, tu sais que j'ai le moule pour faire des big pruneaux...

Hello JN. En fait, je me suis pas encore penché sur la question de savoir qu'est qu'il fallait comme boulet là-dedans. 

 De mémoire c'est un 73
Mais une bille de 69 avec un calepin serait a mon avis le top pour une charge modérée.

Calibre .75
Ça fait de la grosse bille. Et quand on voit que l'arme n'a aucun instrument de visée, ça laisse rêveur...

oxi81 a écrit:Calibre .75
Ça fait de la grosse bille. Et quand on voit que l'arme n'a aucun instrument de visée, ça laisse rêveur...

C'était l'effet de masse qui était recherché...
Pas besoin de viser, mais envoyer un max de pruneaux en même temps dans la direction de l'ennemi... Fallait être sévèrement courageux pour rester face à l'ennemi et attendre la salve... 

Il est tout à fait possible de viser avec cette arme, le tenon de baïonnette faisant office de guidon.
C'est même son principal avantage par rapport aux armes équipées d'un embouchoir ou le guidon se décale lorsque le canon chauffe ou que le bois se tord.
Le Brown Bess est une des armes les plus compétitives pour le tir des disciplines "miquelet" en FFT ou "charleville" en ADF.
Cet exemplaire est très beau et ses marquages lui donnent beaucoup d’intérêt.

Merci pour cette belle présentation et félicitations

au vu des photos je pense qu'il mériterais de reparler, j'ai un modele français 1822 dans le même état et qui n'a pas encore tiré, a nous deux on pourrait refaire la guerre d'Espagne 

"manath34

Fallait être sévèrement courageux pour rester face à l'ennemi et attendre la salve...  "



Ça c'est certain. Une belle volée de dizaines de boulets de plus ou moins 19mm, fallait être couillu pour rester en face.

J'ai rentré quelques armes sympathiques ces derniers mois mais là j'avoue que  ...

Très heureux pour toi et persuadé que tu ne résisteras pas à l'envie de l'aérer un peu

lionrobe a écrit:Très heureux pour toi et persuadé que tu ne résisteras pas à l'envie de l'aérer un peu

........;; Belle Pioche....

manath34 a écrit:

Nicomidway a écrit:Le Brown Bess est... "gourmand" en consommables on va dire.

Tu peux développer ? 

Vu le calibre, le système à silex et ses déperditions et son tube  lisse en plus...
il faut du plomb et de la poudre...

je fond du .715 s'il faut...  

c'est sur que ça envoie du plomb et brûle de la poudre en quantité...

freebird a écrit:je fond du .715 s'il faut...  

Salut, mon fondeur préféré.... 

Baccardi a écrit:Merci pour cette belle présentation et félicitations

  très beau BB

Très  beau fusil complet et en parfait état et belle histoire aussi. Par contre, les anglais n'ont pas pris Toulouse sans livrer bataille. Soult à étrillé les rosbifs avant d'évacuer la ville du fait de l'abdication de Napoléon. Petite précision de l'ancien toulousain que je suis 

Euh... étrillé est un bien grand mot.    
Faut pas quand même oublier que la coalition a repoussé notre Grande Armée sur presque 1000 kilomètres la baïonnette dans les reins.

C'est vrai mais à  Toulouse, les anglais se sont quand même cassé les dents même s'ils revendiquent la victoire parce qu' ils sont entrés dans la ville après son évacuation par les troupes françaises.  Et puis, il ne faut pas oublier que Wellington savait très bien maquiller ses échecs et ses demi-succès en grandes victoires.