canon match M14
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cb45400
ithaca
rens
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canon match M14
bonjour a tous, je viens de contacter le fabricant de mon M14 ldt pour savoir si mon fusil possédé un canon match.
Leur réponse est (canon semi match)au pas de 1/10
Es ce que quelqu'un pourrai m"éclairer entre un canon standard ,semi match et match
bien a vous
Leur réponse est (canon semi match)au pas de 1/10
Es ce que quelqu'un pourrai m"éclairer entre un canon standard ,semi match et match
bien a vous
rens- Membre averti
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Re: canon match M14
Hello je ne peux pas t'aider mais je peux simplement te dire que mon M1A/M14 dont je vais me séparer , est redoutablement précis et je crois que c'est un barreau standard....alors qu'attendre d'un semi match ou match a part des trèfles à 200m ....j'ai déjà tenu le 10 à 100m sur appuis et avec lunette....
ithaca- Pilier du forum
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Re: canon match M14
Il s'agit peut être plutôt d'un canon semi-lourd et non semi-match.
Quelles sont les marquages sur celui-ci ?
Quelles sont les marquages sur celui-ci ?
cb45400- Membre confirmé
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canon match M14
ou ce situe les marquages ?
Pour info le fabricant me dit que c'est un canon semi match
Pour info le fabricant me dit que c'est un canon semi match
rens- Membre averti
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Re: canon match M14
tu as canon :
- standard = canon même diamètre
- semi lourd = canon plus épais jusqu'au guide oprod
- lourd = canon épais jusqu'au cylindre des gaz
avec une photo cela serait mieux
- standard = canon même diamètre
- semi lourd = canon plus épais jusqu'au guide oprod
- lourd = canon épais jusqu'au cylindre des gaz
avec une photo cela serait mieux
M1A- Membre averti
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cb45400- Membre confirmé
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canon match M14
Le fabricant est lux def tech et quand je leur pose la question : qu'est ce q"un canon semi match leur réponse n'est pas très clair
Est ce que cela peut jouer au niveau de mon groupement?
je recharge avec des outils standard et maintenant j'aimerai recharger avec plus de précision façon bench
Ce canon dit semi match sera t il a la hauteur et est ce que cela vaut le coup
Est ce que cela peut jouer au niveau de mon groupement?
je recharge avec des outils standard et maintenant j'aimerai recharger avec plus de précision façon bench
Ce canon dit semi match sera t il a la hauteur et est ce que cela vaut le coup
rens- Membre averti
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Re: canon match M14
rens a écrit:Le fabricant est lux def tech et quand je leur pose la question : qu'est ce q"un canon semi match leur réponse n'est pas très clair
Est ce que cela peut jouer au niveau de mon groupement?
je recharge avec des outils standard et maintenant j'aimerai recharger avec plus de précision façon bench
Ce canon dit semi match sera t il a la hauteur et est ce que cela vaut le coup
Je serai très étonné que LuxDefTech fabrique des canons de M1 / M1A.
Je ne connais pas leur production, mais il devrait s'agir simplement d'un "assembleur"...
cb45400- Membre confirmé
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Re: canon match M14
Pour la peine, j'ai retrouvé un article écrit il y a quelques années sur les M14 aux yeux bridés.
En ces temps de confinement, ça peut faire un peu de lecture (désolé, j'ai paumé les photos !).
Un M14 chinois : Polytech ou Polytoc ?
La raréfaction et le coût des M14 ou M1A d’origine américaine peut inciter les tireurs sportifs français adeptes du tir aux armes réglementaires à choisir un modèle plus économique mais de fabrication chinoise.
Du temps de la réglementation d’avant 1995, les armes semi-automatiques tirant une munition « de chasse » avec chargeur amovible de moins de 10 coups et une apparence de fusil d’assaut étaient classées en 5ème catégorie. Les tireurs sportifs français pouvaient ainsi acquérir en toute légalité des armes réglementaires parmi un choix très vaste. Il n’en demeurait pas moins que certains modèles restaient peu disponibles et relativement onéreux. C’était par exemple le cas des M14 ou des Garand M1.
Concernant le M14, le choix s’est longtemps résumé à des fusils Springfield Inc ( Springfield Armory donc M1A, dénomination adoptée par la marque pour désigner son modèle ne permettant que le tir semi-automatique) de fabrication récente ou à des modèles militaires civilisés frappés Springfield Armory (cette fois pour Springfield National Armory, entreprise d’état) ou plus rarement Harrington & Richardson et TRW (Thompson, Ramo, Woolridge). L’armurerie Universal Arms, anciennement sise boulevard Voltaire dans le 11ème arrondissement de Paris, s’était faite une spécialité en quelque sorte du fusil d’assaut en 5ème catégorie. C’est à ce titre qu’elle a proposé une alternative économiquement intéressante à l’époque pour l’amateur désireux d’acquérir un M14 : la commercialisation d’un modèle de fabrication chinoise.
Un M14 à la sauce aigre-douce
Comment ? Le régime communiste chinois s’évertuerait à fabriquer des armes foncièrement capitalistes ? Et bien oui, depuis fort longtemps d’ailleurs et dans le cas du M14 pour des raisons qui paraissent essentiellement… commerciales !
Il semble exister trois modèles chinois de fabrication différente. Le premier est pratiquement introuvable sur notre continent. Il s’agit du fusil « type 57 » selon la nomenclature chinoise fabriqué par le gouvernement nationaliste taiwanais dès 1969 avec en partie des outils de production appartenant anciennement à Harrington & Richardson. Ces fusils destinés à ré-équiper l’armée nationaliste taiwanaise comportaient un sélecteur de tir. Aucune exportation ne semble donc avoir été autorisée à destination des tireurs sportifs même si la production est évaluée à plus d’un million d’unité. Ils sont aisément identifiables grâce aux idéogrammes chinois frappés sur la partie postérieure du boîtier.
Les deux autres modèles sont fabriqués en République Populaire de Chine par deux entreprises d’état. La première est NORINCO, pour China North Industries Corporation, dont le nom n’est pas inconnu des tireurs français pour les multiples copies de fusils ou pistolets produits par cette immense firme industrielle comprenant plus de 150 usines. La seconde, Polytech, pour Poly Technologies Corporation, est une émanation directe de l’armée de libération populaire chinoise. L’ensemble des M14 de production chinoise sont fabriqués dans l’usine d’état n°356 dans la province du Yunnan. Il semble qu’au début des années 1990, le gouvernement de la République Populaire de Chine ait autorisé la fabrication de M14 ne permettant que le tir au coup par coup à des fins d’exportation. Le marché visé est essentiellement celui des tireurs sportifs de High Power américains, discipline très répandue outre-atlantique dont la catégorie « Service Rifle » n’autorise que des armes respectant l’aspect réglementaire employées par l’US Army, la Navy ou les Marines (entre-autres).
Il existe cependant une controverse concernant la destination initiale de ces répliques chinoises de M14. Certaines sources (1) tendraient à affirmer que les chinois ont fabriqué des répliques de M14 dès les années 1960 afin d’équiper les troupes du Viêt Cong au Viêt Nam ou les rebelles philippins. Le fusil de base de l’armée américaine étant à cette époque le M14, l’approvisionnement en pièces détachées ou en munitions de 7,62mm OTAN pouvait ainsi être théoriquement complété soit sur le champ de bataille, soit en procédant à des coups de main dans des entrepôts de stockage. La présence de ces répliques sur les différents théâtres d’opérations n’aillant jamais été confirmée, la livraison de ces fusils semble n’avoir jamais été effectuée. Ce serait la raison pour laquelle le gouvernement chinois aurait décidé 20 ans plus tard de transformer ces répliques munies de leur sélecteur de tir en fusils ne permettant que le tir semi-automatique pour l’exportation. Info ou intox, difficile de trancher par manque d’informations. Il est cependant à remarquer que les modèles de répliques chinoises de M14 diffèrent par les caractéristiques du boîtier de culasse . Ceux de fabrication POLYTECH ne présentent pas de modifications visibles sur la partie inférieure droite du boîtier de culasse attestant du tronçonnage du dispositif de montage du connecteur d’automaticité ni du rechargement de l’évidement médian de la rampe de guidage extérieure du levier d’armement (photo n°… à comparer avec la photo n° d’un boîtier de culasse Harrington & Richardson M14). Il est donc logique de penser que dès le départ les fusils POLYTECH n’étaient pas conçus pour le tir en rafale. En revanche les rares boîtiers de culasse de fabrication NORINCO ayant pu être observés, notamment aux mains de tireurs sportifs allemands, comportent les caractéristiques permettant le montage du système d’automaticité (photo n° …).
Les pièces de M14 sont censées être interchangeables entre fabrication américaine et chinoise. En pratique c’est normalement le cas mais il existe des exceptions à cause de l’adoption de filetage en système métrique sur quelques éléments des fusils chinois. Les cylindres de gaz et le montage de la hausse et de ses tourelles ne sont pas interchangeables. A noter que les cylindres des gaz chinois et leurs bouchons sont en acier au chrome-molybdène. Le piston des gaz, chromé, et le cylindre des gaz sont d’un diamètre légèrement supérieur au modèle américain. Les guides de ressort récupérateur National Match américains ne peuvent se monter sur les ressorts récupérateurs chinois d’un diamètre plus petit. Les plaques de couche, les cache-flammes, les corps de hausse et les pontets chinois sont obtenus pas moulage. Le percuteur est totalement chromé.
L’acquisition d’un M14 dit « Sport » tel que présenté dans les publicités d’Universal Arms, que l’on retrouve facilement dans certains numéros de Cibles avant les restrictions de la réglementation de 1995, et son utilisation depuis plus de dix ans dans le cadre du tir sportif permettent de soumettre quelques réflexions personnelles à la sagacité des lecteurs…
Traitements thermiques, qualité des métaux et tolérances
L’identification d’un M14 de fabrication chinoise ne pose aucune difficulté. Les productions américaines de M14 ou M1A répertoriées actuellement sont au nombre de 9. Les marquages sur la partie supérieure arrière de la boîte de culasse se présentent généralement par U.S. Rifle 7.62 MM – M14, puis par le nom du fabricant suivi du numéro de série. Les marquages des fabrications civiles diffèrent quelques peu (M1A, M14 NM ou M14A2 à la place de M14).
Les répliques chinoises disposent de marquages bien différents. Pour les fusils NORINCO, les marquages se résument à M14 Sporter ou M 305. Chez Polytech ont peut en distinguer deux types. Toujours située sur la partie arrière supérieure de la boîte de culasse, Joe POYER indique un marquage « M-14S .308/IDE USA SFLD MICH/POLYTECH CHINA » suivi du numéro de série, IDE USA SFLD étant un importateur américain. Ceux importés en France disposent de marquages beaucoup plus sobres. Ils se résument simplement à M14 S-A, suivit du numéro de série qui ne semble pas avoir dépassé 2 300 dans notre pays. L’interprétation des initiales S.A. est sujette à caution bien que les hypothèse le plus souvent émises seraient « Semi Auto » ou « Single Action » pour désigner des boîtiers de culasse ne permettant que le tir semi-automatique. Aucun lien bien évidemment avec Springfield Armory même si les initiales sont identiques (ambiguïté volontaire ?)…
Autre signe caractéristique des répliques POLYTECH : une vis radiale de retenue du canon située sur la face droite du boîtier de culasse qui est un montage d’origine. Ce système qualifié à très juste titre par Bruce MALINGUE de « bricolage infâme » (2) n’est que le résultat de tolérances de filetage trop variables, mais aussi d’un traitement thermique médiocre, voire inexistant, et d’une qualité de métaux indéterminée.
Est-il utilise de préciser que jusqu’à une date récente, les répliques chinoises n’avaient pas très bonne réputation comparées aux fusils originaux américains même si les Polytech étaient mieux considérés que les NORINCO…
Qu’en est-il réellement des modèles POLYTECH importés en France ?
Pour déterminer la qualité d’un boîtier de culasse, il convient de prendre en compte trois critères qui sont les matériaux employés, les traitements thermiques et les dimensions géométriques. Les boîtiers des fusils américains sont en acier 8620 selon la norme AISI contenant en faible quantité du molybdène, du chrome, du manganèse et du nickel. Il a été émis l’hypothèse que les boîtiers chinois sont forgés à partir d’acier au chrome 5100,. Tous deux sont parfaitement adaptés aux traitements thermiques. A la fin des années 80, les résultats de Karl MAUNZ concernant l’analyse de deux boîtiers POLYTECH d’une pré-série de 5 exemplaires prêtés par Keng’s Firearms Speciality Inc (importateur américains de fusils chinois) établit que l’acier utilisé par les chinois pour la fabrication de leurs M14 est un équivalent du 8620 américain ce qui écarterait la possibilité d’une utilisation d’acier 5100 à teneur en carbone trop élevée. Cependant si les boîtiers de culasse américains ont une dureté de 50 sur l’échelle Rockwell C (Springfield Inc, acier moulé), ceux fabriqués par POLYTECH (pourtant acier forgé) n’atteignent que 44. Beaucoup plus inquiétant, la dureté du marteau et de la culasse sont de 58 Rockwell C pour les fusils Springfield Inc alors qu’elle n’est que de 46 pour le marteau et surtout 44 pour la culasse POLYTECH. Enfin les canons ont été mesurés à 33 Rockwell C pour le modèle américain et à 29 pour le modèle chinois original qui est chromé intérieurement.
La dureté des boîtiers de culasse et des canons américains et leurs tolérances permettent un vissage de ce dernier à un couple relativement important d’au moins 80 foot pounds (4) ce qui permet un maintien sans problème même lors de tir soutenus. La différence de dureté et les variations de cotes entre les filetages mâles et femelle de ces même pièces de fabrication chinoise de marque POLYTECH expliquent la présence de la vis radiale de maintien du canon censée palier ce manque de traitement thermique et ces tolérances aléatoires, solution mécanique peu orthodoxe pour ne pas dire inadmissible…
Si la culasse POLYTECH présente une faible dureté comparée à un modèle Springfield Inc (entre 40 et 47 pour 58 Rockwell C), ce n’est pas son seul défaut. Cette différence de dureté n’est pas seulement le fait d’un traitement thermique inadapté. L’acier employé par les chinois pour la fabrication des culasse n’est pas l’équivalent du AISI 8620 mais plutôt proche du AISI 4135. D’après Clint McKEE de FULTON ARMORY, armurerie spécialisée dans la préparation d’armes Custom pour le tir de précision, les dimensions géométriques des tenons de recul sont très insuffisantes pour assurer une portée satisfaisante dans les logements du boîtier.
Les effets d’une qualité médiocre de traitement thermique et de fabrication du boîtier et de la culasse se traduisent rapidement par des défauts de fonctionnement. Le plus commun reste sans doute le matage des tenons de verrouillage de la culasse dont la dureté ne résiste pas aux presque 4 000 bars de pression Piezo développés par les cartouches de 7,62 OTAN. Au fur et à mesure des tirs, la réduction de l’épaisseur de ces tenons provoque une situation d’excès de feuillure dont les conséquences vont de la rupture de culot à répétition à des accidents beaucoup plus graves.
Les variations dans la qualité des traitements thermiques et des usinages des productions chinoises de répliques de M14 ne permettent pas cependant d’avoir un avis définitif. Certains modèles observés fonctionnent toujours correctement et sans jeu excessif même après quelques milliers de coups. C’est par exemple le cas de fusils NORINCO utilisés parfois avec un certain succès par des tireurs allemand du BDMP et uniquement avec des munitions manufacturées.
Bon pour la poubelle ?
Revenons à notre M14 POLYTECH importé en France. Afin de se conformer à la réglementation avant le décret du 6 mai 1995, les fusils proposés à l’époque en 5ème catégorie devaient chambrer une munition hors 1ère et 4ème catégorie. Le choix s’est porté sur la cartouche de 7-08 Remington, solution tout à fait judicieuse tant les caractéristiques de cette munition se rapprochent de la 7,62 OTAN originale. Largement répandu dans nos contrées, le 7-08 est un calibre facile à recharger pour peu que les chargements proches du maximum admissible soient interprétés avec circonspection.
Ce changement de calibre a impliqué un changement de canon. C’est ainsi que les modèles de M14 POLYTECH proposés par Universal Arms étaient montés avec des canons DELCOURT dont la réputation de précision n’est plus à faire en remplacement des canons de 7,62 OTAN d’origine. Cependant les conditions de recannonage ne pallient en aucun cas aux défauts du montage originel, bien au contraire…
S’il ne peut être remis en cause le chambrage des canons en 7-08 Remington DELCOURT, même si au moment de l’acquisition je n’ai pu vérifier les tolérances à l’aide de jauges GO et NO GO, il n’en demeure pas moins que le montage du canon et l’usinage de la face arrière de la chambre amènent quelques interrogations. Tout d’abord les canons belges neufs et bronzés, et non phosphatés, sont montés sur les boîtiers de culasse chinois en reprenant le système d’origine de blocage par vis radiale. Comme rappelé par Bruce MALINGUE dans son ouvrage consacré au tir sportif au fusil réglementaire, la transformation par raccourcissement du canon ou par recannonage, doit reproduire à l’identique les caractéristiques de la tranche arrière du canon. Dans les cas du Garand M1 ou des M14 de provenances militaires ou civiles, la face arrière de la chambre comporte un renfort circulaire qui enserre la base de la douille et où la culasse vient s’encastrer ce qui constitue une sécurité passive supplémentaire. Cet usinage est assez complexe à réaliser (photo n° …) d’autant plus qu’il est nécessaire que celui-ci soit indexé par rapport à l’axe de l’évent de l’emprunt de gaz. Lorsque l’on connaît les tolérances de fabrication des boîtiers de culasse chinois, une indexation correcte et un serrage du canon adéquat avec des canons fabriqués en série sans ajustage sur le boîtier relève de la chance… Les traces d’usinage présentes sur les canons DELCOURT (photo n°…) destinés à ces répliques chinoises tendent à démontrer qu’ils ont été réalisés en série CNC, profilage compris, puis montés directement sur les boîtiers de culasse POLYTECH. La vis radiale de maintien du canon joue ainsi pleinement son rôle en permettant l’indexation sans effort de l’évent d’emprunt des gaz sans tenir compte de l’ajustage éventuel rendu sans doute nécessaire par les tolérances d’usinage des boîtiers chinois… Sur l’exemplaire étudié il est ainsi possible de visser à la main et sans effort le canon DELCOURT de plus d’un quart de tour sur le boîtier par rapport à l’indexation normale de l’évent d’emprunt des gaz après dépose de la vis radiale…
Conséquence sans doute de la réduction des coûts de l’usinage en série des canons DELCOURT en 7-08 Remington pour les répliques de M14 POLYTECH, la tranche arrière du canon est laissée brute de tournage (photo n°…). Ainsi le maintien circulaire de la douille et le ceinturage de la tête de culasse par la partie inférieure de la chambre identique à l’original ne sont pas reproduits. Même si cet état de fait ne génère pas à priori de défauts de fonctionnement, il n’en demeure pas moins que la sécurité passive constituée par ce dispositif n’existe plus. En cas d’excès de feuillure, l’absence de cette sécurité favorise la projection des gaz dans l’action lors d’une rupture de culot. En cas de surpression massive, le rempart entourant la cuvette de tir ne s’encastrant plus dans la tranche arrière du canon, les risques de dislocation et de projection de morceaux de l’étui comme de la culasse et de son extracteur sont aggravés. Si les deux tenons de verrouillage cèdent, seul le fond du boîtier formant rempart séparera la figure du tireur d’une culasse, ou de ce qu’il en reste, propulsée à haute vitesse…
Mais finalement qu’en est-il au tir ?
Dans les quelques mois suivant l’acquisition de ce fusil, il a été tiré environ 500 cartouches avant que les premiers problèmes ne surviennent. Utilisant exclusivement des cartouches rechargées par mes soins, le cycle de réarmement se déroulait de façon tout à fait normale. Les cartouches de 7-08 Remington utilisées étaient essentiellement composées de balles Sierra MatchKing HPBT #1915 de 150 grains, projectile très classique et relativement polyvalent, de charges de poudre de Tu 3000, Tu 5000, SP 7 et SP 9 situées dans l’échelle basse des pressions et d’étuis de marque Remington du calibre indiqué. Les vitesses étaient d’ailleurs peu élevées puisque oscillant entre 700 et 750 m/s seulement. Chaque douille était recalibrée de façon intégrale, la base de la matrice de recalibrage Hornady rentrant en contact avec le shell holder de la même marque. Tiré sur appui, ce M14 POLYTECH permettait d’obtenir des groupements sur 10 cartouches avoisinant les 3 à 4 minutes d’angle à 100 mètres, soit un cercle de dispersion d’un diamètre oscillant de 9 à 12 centimètres environ. Performance peu attrayante mais déjà suffisante pour le jeune tireur que j’étais…
Les premiers ennuis de ce fusil se traduisirent par quelques ruptures de culot survenant sur des étuis tirés 2 ou 3 fois. Mis sur le compte d’une fatigue prématurée des douilles, il a été essayé une autre marque, Federal, ainsi que quelques reformages à partir d’étui de .243 Winchester ou .308 Winchester de marque RWS, MEN, Lapua et Norma. Cependant rien n’y faisait, au fur et à mesure des tirs, la fréquence des ruptures de culot augmentaient. Un problème d’espace de feuillure semblait évident. L’utilisation de jauges Forster a rapidement confirmé l’excès de feuillure. Si la jauge GO passait sans problème (on pouvait s’y attendre !), la culasse du M14 POLYTECH se refermait aussi sans problème sur la jauge NO-GO. Pire, la culasse verrouillait à frottement gras sur la jauge FIELD ! L’examen de la culasse a rapidement permis de constater un matage important des tenons de verrouillage. Lorsque la culasse était verrouillée sur une chambre vide, il subsistait un jeu longitudinal de plus d’un millimètre, valeur très éloignée du jeu fonctionnel normal. L’utilisation, après Fire Forming de douilles neuves, d’une matrice de recalibrage intégrale Redding Type « S » de 7-08 et d’un jeu de Shell Holders « Compétition » afin de ne procéder qu’à un léger refoulement de l’épaulement et un recalibrage contrôlé du corps de l’étui n’a pas changé grand chose. Devenu impropre au tir, ce M14 POLYTECH a été prudemment stocké au coffre-fort en attendant une solution mécanique intéressante…
Tout n’est pas à jeter…
Au bout de trois ans, il a été possible de procéder chez un armurier à l’échange de la culasse chinoise à feuillure télescopique pour un modèle de fabrication Harrington & Richardson codifiée HRT (l’adjonction du « T » signifie que la pièce a été fabriquée par un sous-traitant, ici en l’occurrence[size=13] Textile Machine Works) à l’état neuf et du canon DELCOURT en 7-08 Remington pour un ADLER en .243 Winchester fileté, chambré et censé être prêt à monter. Ce dernier dispose d’un profil un peu plus étoffé au niveau de la chambre et peut donc être considéré comme « mi-lourd ». La littérature américaine précise souvent qu’il n’est pas possible de monter une culasse américaine sur un boîtier chinois, sauf à changer le canon d’origine. Le travail effectué ici par l’armurier s’est cependant résumé à visser le canon en indexant verticalement l’emprunt des gaz, l’épaulement du canon venant fermement en butée sur le boîtier, et à monter la culasse. La vis radiale de retenue a été maintenue en place même si le couple de serrage du canon sur le boîtier semblait suffisant. La culasse de fabrication américaine n’a nécessité aucun ajustage. Une fois verrouillée sur une chambre vide, le jeu fonctionnel a semblé conforme. La vérification à l’aide des jauges GO et NO-GO a permis de confirmer le montage correct de l’ensemble. On peut cependant s’interroger légitimement sur ce remontage n’ayant nécessité aucun ajustage. Coup de chance ? Sans doutes… [/size]
Même si de l’autre côté de l’Atlantique les culasses chinoises à géométrie variable sont longtemps restées mal considérées, il n’en est pas de même pour les boîtiers. Bon nombre de préparateurs partent d’une base de boîtiers chinois, forgés et non obtenus par moulage, pour remonter une arme Custom comprenant en grande partie des pièces de provenance américaine. Même si la dureté des boîtiers chinois peut être rendue identique à celle des boîtiers américains par traitement thermique, beaucoup de préparateurs n’effectuent pas cette opération et remontent des fusils qui donnent toute satisfaction.
A noter que l’armurerie canadienne MARSTAR Canada Inc importe depuis 2004 des M14/M305 NORINCO de fabrication nouvelle. Cette production récente semble être supérieure à celles datant des années 1980 et 1990, notamment en ce qui concerne la finition générale et la dureté des culasses à présent interchangeables sans modification avec leurs consœurs américaines.
Une fois le remplacement de la culasse et du canon, puis le passage obligatoire au banc d’épreuve effectué, de nouveaux essais s’imposaient. Le pas de rayure du canon de 10 pouces au tour ne permettant pas de stabiliser les balles lourdes du type 105 grains, le choix s’est porté sur des projectiles allant de 77 à 90 grains. Les étuis sélectionnés étaient pour l’essentiel des Lapua du calibre indiqué même s’il a été testé des Remington. Pour se conformer à la mécanique du M14, seules des poudres relativement vives ont été employées, SP9 et Tu 3000 pour les SNPE françaises et N140 pour les Vihtavuori finlandaises. Les premières séances de tir se sont déroulées sans incident de fonctionnement, mais surtout ont confirmées le fonctionnement sain de l’arme, jauges de feuillure à l’appui. La précision à 100 m sur appui a été améliorée comparée à celle obtenue avec le canon en 7-08 Remington d’origine puisque de l’ordre de 2 à 3 minutes d’angle pour 10 cartouches, soit approximativement la zone du « 8,5 » de la C50. Cependant la géométrie des groupements restaient peu satisfaisante, 2 à 3 impacts s’éloignant de façon significative et presque systématiquement du point moyen. Les investissements concernant ce fusil ayant déjà été conséquents, il convenait de tenter de rectifier le tir…
Les méthodes d’amélioration du M14 sont décrites à de très nombreuses reprises dans la documentation américaine. Citons notamment la brochure « The US Army Marksmanship Training Unit – Accurized National Match M14 rifle (MTU-NM) » traduite en français dès juillet 1968 par le Service de Documentation et Règlements Techniques de la Section Technique de l’Armée mais surtout le « Kuhnhausen », véritable bible technique sur le Garand et le M14. Les solutions appliquées à ce fusil POLYTECH, déjà bien modifié, devaient être d’un coût économique restreint et à ma portée. C’est pourquoi toutes les propositions indiquées dans les ouvrages précités ne pouvaient être retenues. La première modification a été bien entendu l’adjonction d’un bedding. La crosse du M14 POLYTECH est constitué d’un bois peu dense et léger lui valant le qualificatif de « bois de cageot » par un éminent confrère. L’insert en acier visés dans la crosse doit jouer le rôle de portée de recul du boîtier de culasse. La surface limitée et l’ajustage d’origine plus qu’aléatoire de ces appuis entraînent immanquablement un jeu entre le boîtier et la monture néfaste à la précision. La neutralisation de ce flottement est obtenue par le moulage du boîtier dans les encastrements de la crosse à l’aide d’une résine à base d’époxy. Une technique de bedding pour un fusil Garand, tout à fait valable pour le M14, est décrite dans un autre article de ce numéro hors série. Le cylindre des gaz et la pièce de retenue du fût ont été « unitized », c’est à dire maintenus fermement ensembles par deux vis latérales disposées à hauteur de la valve d’emprunt des gaz plutôt que par soudure. Enfin l’extrémité du fût a été évidée afin d’éviter tout contact entre le cylindre des gaz et la crosse. Ces améliorations ( ?) ont été conduites en même temps que le développement de chargements adaptés à ce fusil, si bien qu’il est difficile de dire qui des munitions ou des modifications ont contribué à une meilleure précision. Toujours est-il que la dispersion intrinsèque de ce M14 POLYTECH s’est réduite pour tourner autour de 1,5 à 2 minutes d’angle soit de quoi tenir le « 9,5 » de la C50 à 100 mètres, ce dont est bien incapable l’auteur en tir couché à la bretelle…
Les deux chargements favoris sont composés soit d’une balle Lapua Scenar GB 490 de 77 grains, soit d’une balle Lapua Scenar GB 493 de 90 grains traitées au bisulfure de molybdène par mes soins, d’une charge de poudre Vihtavuori N140 et de douilles Lapua de .243 Winchester. Les amorces employées sont exclusivement des CCI 34 conçues spécialement pour les fusils semi-automatiques. Malgré la came de retrait du percuteur, celui-ci laissé libre dans son canal contacte légèrement l’amorce dès la fin du chambrage de la cartouche augmentant le risque d’une percussion intempestive. L’utilisation d’amorces plus « dures » telles que les CCI 34 est un gage de sécurité supplémentaire. Toujours par principe de précaution, les douilles sont mises au rebut au bout de 3 rechargements.
Au tir, l’arme se révèle plus confortable, la différence de recul entre .243 Winchester et 7-08 étant notable. De peu d’importance pour les tirs à la bretelle en séquence lente, c’est un avantage pour les tir de vitesse tant le repointage est rapide. On est loin cependant d’un tir avec un fusil d’assaut en .223 Remington ! La platine n’ayant subie aucune modification, opération à réserver uniquement à un armurier qualifié, le départ est parfaitement comparable à ceux de M14 de fabrication américaine. Après une très rapide bossette, la course est relativement longue mais sans à-coups. Les étuis sont éjectés à la diagonale avant droite du tireur sans être trop déformés ce qui rends possible le rechargement. La hausse graduée en mètres semble s’accommoder relativement bien de la balistique du .243 Winchester jusqu’à 600 mètres, distance maximale des essais. Jusqu’à 400 mètres une correction de 1 à deux clics, soit une à deux minutes d’angle, est cependant nécessaire, un peu plus jusqu’à 600 mètres tout cela en fonction des terrains et des conditions climatiques. Monté avec une crosse synthétique économique avec bedding, une embase type ARTII avec montage en deux points et une petite lunette Bushnell Elite 3200 10x40, le M14 POLYTECH essayé gagne légèrement en précision. Tiré sur appui avant et arrière, un pourcentage non négligeable de groupements rentrent dans un cercle de dispersion d’une minute d’angle sans que cela soit malheureusement reproductible à la demande.
Après plus de 2 000 cartouches tirées dans le canon ADLER de .243 Winchester la vérification à l’aide des GO et NO-GO Forster n’a révélé aucune modification d’espace de feuillure. L’examen visuel de la culasse ne présente pas d’altération des tenons de verrouillage comme arrivé si rapidement sur la culasse de fabrication chinoise. Rien à signaler non plus du côté du boîtier. La durée de vie du canon étant déjà sérieusement entamée, la précision du fusil ne semble toujours pas baisser, même si le bedding de la monture compte plus de 1 500 coups au compteur. L’utilisation de ce fusil ainsi modifié dans le cadre de compétitions sportives du type TAR comme la Coupe Garand, ou du type tir sur appui à 200, 300 et 400 mètres tels que pratiqué au cours des Challenges de Mailly le Camp ou Castres se révèle correcte, les prestations de l’arme permettant généralement un classement dans le premier tiers du tableau. Mais que de temps passé, de modifications réalisée et d’argent dépensé pour en arriver là !
(1)The M14-type rifle, a shooter’s and collector’s guide, par Joe POYER, 2nd édition, éd. North Cape Publication Inc, 1997
(2) Le tir sportif au fusil réglementaire, par Bruce MALINGUE, éd. Crépin-Leblond
(3) Chinese M14 rifles, par Clint McKEE de FULTON ARMORY, http://www/fulton-armory.com
(4) The U.S. .30 Caliber gas operated Service Rifles, a shop manual volume I & II par Jerry KUHNHAUSEN, éd. VSP Publishers
En ces temps de confinement, ça peut faire un peu de lecture (désolé, j'ai paumé les photos !).
Un M14 chinois : Polytech ou Polytoc ?
La raréfaction et le coût des M14 ou M1A d’origine américaine peut inciter les tireurs sportifs français adeptes du tir aux armes réglementaires à choisir un modèle plus économique mais de fabrication chinoise.
Du temps de la réglementation d’avant 1995, les armes semi-automatiques tirant une munition « de chasse » avec chargeur amovible de moins de 10 coups et une apparence de fusil d’assaut étaient classées en 5ème catégorie. Les tireurs sportifs français pouvaient ainsi acquérir en toute légalité des armes réglementaires parmi un choix très vaste. Il n’en demeurait pas moins que certains modèles restaient peu disponibles et relativement onéreux. C’était par exemple le cas des M14 ou des Garand M1.
Concernant le M14, le choix s’est longtemps résumé à des fusils Springfield Inc ( Springfield Armory donc M1A, dénomination adoptée par la marque pour désigner son modèle ne permettant que le tir semi-automatique) de fabrication récente ou à des modèles militaires civilisés frappés Springfield Armory (cette fois pour Springfield National Armory, entreprise d’état) ou plus rarement Harrington & Richardson et TRW (Thompson, Ramo, Woolridge). L’armurerie Universal Arms, anciennement sise boulevard Voltaire dans le 11ème arrondissement de Paris, s’était faite une spécialité en quelque sorte du fusil d’assaut en 5ème catégorie. C’est à ce titre qu’elle a proposé une alternative économiquement intéressante à l’époque pour l’amateur désireux d’acquérir un M14 : la commercialisation d’un modèle de fabrication chinoise.
Un M14 à la sauce aigre-douce
Comment ? Le régime communiste chinois s’évertuerait à fabriquer des armes foncièrement capitalistes ? Et bien oui, depuis fort longtemps d’ailleurs et dans le cas du M14 pour des raisons qui paraissent essentiellement… commerciales !
Il semble exister trois modèles chinois de fabrication différente. Le premier est pratiquement introuvable sur notre continent. Il s’agit du fusil « type 57 » selon la nomenclature chinoise fabriqué par le gouvernement nationaliste taiwanais dès 1969 avec en partie des outils de production appartenant anciennement à Harrington & Richardson. Ces fusils destinés à ré-équiper l’armée nationaliste taiwanaise comportaient un sélecteur de tir. Aucune exportation ne semble donc avoir été autorisée à destination des tireurs sportifs même si la production est évaluée à plus d’un million d’unité. Ils sont aisément identifiables grâce aux idéogrammes chinois frappés sur la partie postérieure du boîtier.
Les deux autres modèles sont fabriqués en République Populaire de Chine par deux entreprises d’état. La première est NORINCO, pour China North Industries Corporation, dont le nom n’est pas inconnu des tireurs français pour les multiples copies de fusils ou pistolets produits par cette immense firme industrielle comprenant plus de 150 usines. La seconde, Polytech, pour Poly Technologies Corporation, est une émanation directe de l’armée de libération populaire chinoise. L’ensemble des M14 de production chinoise sont fabriqués dans l’usine d’état n°356 dans la province du Yunnan. Il semble qu’au début des années 1990, le gouvernement de la République Populaire de Chine ait autorisé la fabrication de M14 ne permettant que le tir au coup par coup à des fins d’exportation. Le marché visé est essentiellement celui des tireurs sportifs de High Power américains, discipline très répandue outre-atlantique dont la catégorie « Service Rifle » n’autorise que des armes respectant l’aspect réglementaire employées par l’US Army, la Navy ou les Marines (entre-autres).
Il existe cependant une controverse concernant la destination initiale de ces répliques chinoises de M14. Certaines sources (1) tendraient à affirmer que les chinois ont fabriqué des répliques de M14 dès les années 1960 afin d’équiper les troupes du Viêt Cong au Viêt Nam ou les rebelles philippins. Le fusil de base de l’armée américaine étant à cette époque le M14, l’approvisionnement en pièces détachées ou en munitions de 7,62mm OTAN pouvait ainsi être théoriquement complété soit sur le champ de bataille, soit en procédant à des coups de main dans des entrepôts de stockage. La présence de ces répliques sur les différents théâtres d’opérations n’aillant jamais été confirmée, la livraison de ces fusils semble n’avoir jamais été effectuée. Ce serait la raison pour laquelle le gouvernement chinois aurait décidé 20 ans plus tard de transformer ces répliques munies de leur sélecteur de tir en fusils ne permettant que le tir semi-automatique pour l’exportation. Info ou intox, difficile de trancher par manque d’informations. Il est cependant à remarquer que les modèles de répliques chinoises de M14 diffèrent par les caractéristiques du boîtier de culasse . Ceux de fabrication POLYTECH ne présentent pas de modifications visibles sur la partie inférieure droite du boîtier de culasse attestant du tronçonnage du dispositif de montage du connecteur d’automaticité ni du rechargement de l’évidement médian de la rampe de guidage extérieure du levier d’armement (photo n°… à comparer avec la photo n° d’un boîtier de culasse Harrington & Richardson M14). Il est donc logique de penser que dès le départ les fusils POLYTECH n’étaient pas conçus pour le tir en rafale. En revanche les rares boîtiers de culasse de fabrication NORINCO ayant pu être observés, notamment aux mains de tireurs sportifs allemands, comportent les caractéristiques permettant le montage du système d’automaticité (photo n° …).
Les pièces de M14 sont censées être interchangeables entre fabrication américaine et chinoise. En pratique c’est normalement le cas mais il existe des exceptions à cause de l’adoption de filetage en système métrique sur quelques éléments des fusils chinois. Les cylindres de gaz et le montage de la hausse et de ses tourelles ne sont pas interchangeables. A noter que les cylindres des gaz chinois et leurs bouchons sont en acier au chrome-molybdène. Le piston des gaz, chromé, et le cylindre des gaz sont d’un diamètre légèrement supérieur au modèle américain. Les guides de ressort récupérateur National Match américains ne peuvent se monter sur les ressorts récupérateurs chinois d’un diamètre plus petit. Les plaques de couche, les cache-flammes, les corps de hausse et les pontets chinois sont obtenus pas moulage. Le percuteur est totalement chromé.
L’acquisition d’un M14 dit « Sport » tel que présenté dans les publicités d’Universal Arms, que l’on retrouve facilement dans certains numéros de Cibles avant les restrictions de la réglementation de 1995, et son utilisation depuis plus de dix ans dans le cadre du tir sportif permettent de soumettre quelques réflexions personnelles à la sagacité des lecteurs…
Traitements thermiques, qualité des métaux et tolérances
L’identification d’un M14 de fabrication chinoise ne pose aucune difficulté. Les productions américaines de M14 ou M1A répertoriées actuellement sont au nombre de 9. Les marquages sur la partie supérieure arrière de la boîte de culasse se présentent généralement par U.S. Rifle 7.62 MM – M14, puis par le nom du fabricant suivi du numéro de série. Les marquages des fabrications civiles diffèrent quelques peu (M1A, M14 NM ou M14A2 à la place de M14).
Les répliques chinoises disposent de marquages bien différents. Pour les fusils NORINCO, les marquages se résument à M14 Sporter ou M 305. Chez Polytech ont peut en distinguer deux types. Toujours située sur la partie arrière supérieure de la boîte de culasse, Joe POYER indique un marquage « M-14S .308/IDE USA SFLD MICH/POLYTECH CHINA » suivi du numéro de série, IDE USA SFLD étant un importateur américain. Ceux importés en France disposent de marquages beaucoup plus sobres. Ils se résument simplement à M14 S-A, suivit du numéro de série qui ne semble pas avoir dépassé 2 300 dans notre pays. L’interprétation des initiales S.A. est sujette à caution bien que les hypothèse le plus souvent émises seraient « Semi Auto » ou « Single Action » pour désigner des boîtiers de culasse ne permettant que le tir semi-automatique. Aucun lien bien évidemment avec Springfield Armory même si les initiales sont identiques (ambiguïté volontaire ?)…
Autre signe caractéristique des répliques POLYTECH : une vis radiale de retenue du canon située sur la face droite du boîtier de culasse qui est un montage d’origine. Ce système qualifié à très juste titre par Bruce MALINGUE de « bricolage infâme » (2) n’est que le résultat de tolérances de filetage trop variables, mais aussi d’un traitement thermique médiocre, voire inexistant, et d’une qualité de métaux indéterminée.
Est-il utilise de préciser que jusqu’à une date récente, les répliques chinoises n’avaient pas très bonne réputation comparées aux fusils originaux américains même si les Polytech étaient mieux considérés que les NORINCO…
Qu’en est-il réellement des modèles POLYTECH importés en France ?
Pour déterminer la qualité d’un boîtier de culasse, il convient de prendre en compte trois critères qui sont les matériaux employés, les traitements thermiques et les dimensions géométriques. Les boîtiers des fusils américains sont en acier 8620 selon la norme AISI contenant en faible quantité du molybdène, du chrome, du manganèse et du nickel. Il a été émis l’hypothèse que les boîtiers chinois sont forgés à partir d’acier au chrome 5100,. Tous deux sont parfaitement adaptés aux traitements thermiques. A la fin des années 80, les résultats de Karl MAUNZ concernant l’analyse de deux boîtiers POLYTECH d’une pré-série de 5 exemplaires prêtés par Keng’s Firearms Speciality Inc (importateur américains de fusils chinois) établit que l’acier utilisé par les chinois pour la fabrication de leurs M14 est un équivalent du 8620 américain ce qui écarterait la possibilité d’une utilisation d’acier 5100 à teneur en carbone trop élevée. Cependant si les boîtiers de culasse américains ont une dureté de 50 sur l’échelle Rockwell C (Springfield Inc, acier moulé), ceux fabriqués par POLYTECH (pourtant acier forgé) n’atteignent que 44. Beaucoup plus inquiétant, la dureté du marteau et de la culasse sont de 58 Rockwell C pour les fusils Springfield Inc alors qu’elle n’est que de 46 pour le marteau et surtout 44 pour la culasse POLYTECH. Enfin les canons ont été mesurés à 33 Rockwell C pour le modèle américain et à 29 pour le modèle chinois original qui est chromé intérieurement.
La dureté des boîtiers de culasse et des canons américains et leurs tolérances permettent un vissage de ce dernier à un couple relativement important d’au moins 80 foot pounds (4) ce qui permet un maintien sans problème même lors de tir soutenus. La différence de dureté et les variations de cotes entre les filetages mâles et femelle de ces même pièces de fabrication chinoise de marque POLYTECH expliquent la présence de la vis radiale de maintien du canon censée palier ce manque de traitement thermique et ces tolérances aléatoires, solution mécanique peu orthodoxe pour ne pas dire inadmissible…
Si la culasse POLYTECH présente une faible dureté comparée à un modèle Springfield Inc (entre 40 et 47 pour 58 Rockwell C), ce n’est pas son seul défaut. Cette différence de dureté n’est pas seulement le fait d’un traitement thermique inadapté. L’acier employé par les chinois pour la fabrication des culasse n’est pas l’équivalent du AISI 8620 mais plutôt proche du AISI 4135. D’après Clint McKEE de FULTON ARMORY, armurerie spécialisée dans la préparation d’armes Custom pour le tir de précision, les dimensions géométriques des tenons de recul sont très insuffisantes pour assurer une portée satisfaisante dans les logements du boîtier.
Les effets d’une qualité médiocre de traitement thermique et de fabrication du boîtier et de la culasse se traduisent rapidement par des défauts de fonctionnement. Le plus commun reste sans doute le matage des tenons de verrouillage de la culasse dont la dureté ne résiste pas aux presque 4 000 bars de pression Piezo développés par les cartouches de 7,62 OTAN. Au fur et à mesure des tirs, la réduction de l’épaisseur de ces tenons provoque une situation d’excès de feuillure dont les conséquences vont de la rupture de culot à répétition à des accidents beaucoup plus graves.
Les variations dans la qualité des traitements thermiques et des usinages des productions chinoises de répliques de M14 ne permettent pas cependant d’avoir un avis définitif. Certains modèles observés fonctionnent toujours correctement et sans jeu excessif même après quelques milliers de coups. C’est par exemple le cas de fusils NORINCO utilisés parfois avec un certain succès par des tireurs allemand du BDMP et uniquement avec des munitions manufacturées.
Bon pour la poubelle ?
Revenons à notre M14 POLYTECH importé en France. Afin de se conformer à la réglementation avant le décret du 6 mai 1995, les fusils proposés à l’époque en 5ème catégorie devaient chambrer une munition hors 1ère et 4ème catégorie. Le choix s’est porté sur la cartouche de 7-08 Remington, solution tout à fait judicieuse tant les caractéristiques de cette munition se rapprochent de la 7,62 OTAN originale. Largement répandu dans nos contrées, le 7-08 est un calibre facile à recharger pour peu que les chargements proches du maximum admissible soient interprétés avec circonspection.
Ce changement de calibre a impliqué un changement de canon. C’est ainsi que les modèles de M14 POLYTECH proposés par Universal Arms étaient montés avec des canons DELCOURT dont la réputation de précision n’est plus à faire en remplacement des canons de 7,62 OTAN d’origine. Cependant les conditions de recannonage ne pallient en aucun cas aux défauts du montage originel, bien au contraire…
S’il ne peut être remis en cause le chambrage des canons en 7-08 Remington DELCOURT, même si au moment de l’acquisition je n’ai pu vérifier les tolérances à l’aide de jauges GO et NO GO, il n’en demeure pas moins que le montage du canon et l’usinage de la face arrière de la chambre amènent quelques interrogations. Tout d’abord les canons belges neufs et bronzés, et non phosphatés, sont montés sur les boîtiers de culasse chinois en reprenant le système d’origine de blocage par vis radiale. Comme rappelé par Bruce MALINGUE dans son ouvrage consacré au tir sportif au fusil réglementaire, la transformation par raccourcissement du canon ou par recannonage, doit reproduire à l’identique les caractéristiques de la tranche arrière du canon. Dans les cas du Garand M1 ou des M14 de provenances militaires ou civiles, la face arrière de la chambre comporte un renfort circulaire qui enserre la base de la douille et où la culasse vient s’encastrer ce qui constitue une sécurité passive supplémentaire. Cet usinage est assez complexe à réaliser (photo n° …) d’autant plus qu’il est nécessaire que celui-ci soit indexé par rapport à l’axe de l’évent de l’emprunt de gaz. Lorsque l’on connaît les tolérances de fabrication des boîtiers de culasse chinois, une indexation correcte et un serrage du canon adéquat avec des canons fabriqués en série sans ajustage sur le boîtier relève de la chance… Les traces d’usinage présentes sur les canons DELCOURT (photo n°…) destinés à ces répliques chinoises tendent à démontrer qu’ils ont été réalisés en série CNC, profilage compris, puis montés directement sur les boîtiers de culasse POLYTECH. La vis radiale de maintien du canon joue ainsi pleinement son rôle en permettant l’indexation sans effort de l’évent d’emprunt des gaz sans tenir compte de l’ajustage éventuel rendu sans doute nécessaire par les tolérances d’usinage des boîtiers chinois… Sur l’exemplaire étudié il est ainsi possible de visser à la main et sans effort le canon DELCOURT de plus d’un quart de tour sur le boîtier par rapport à l’indexation normale de l’évent d’emprunt des gaz après dépose de la vis radiale…
Conséquence sans doute de la réduction des coûts de l’usinage en série des canons DELCOURT en 7-08 Remington pour les répliques de M14 POLYTECH, la tranche arrière du canon est laissée brute de tournage (photo n°…). Ainsi le maintien circulaire de la douille et le ceinturage de la tête de culasse par la partie inférieure de la chambre identique à l’original ne sont pas reproduits. Même si cet état de fait ne génère pas à priori de défauts de fonctionnement, il n’en demeure pas moins que la sécurité passive constituée par ce dispositif n’existe plus. En cas d’excès de feuillure, l’absence de cette sécurité favorise la projection des gaz dans l’action lors d’une rupture de culot. En cas de surpression massive, le rempart entourant la cuvette de tir ne s’encastrant plus dans la tranche arrière du canon, les risques de dislocation et de projection de morceaux de l’étui comme de la culasse et de son extracteur sont aggravés. Si les deux tenons de verrouillage cèdent, seul le fond du boîtier formant rempart séparera la figure du tireur d’une culasse, ou de ce qu’il en reste, propulsée à haute vitesse…
Mais finalement qu’en est-il au tir ?
Dans les quelques mois suivant l’acquisition de ce fusil, il a été tiré environ 500 cartouches avant que les premiers problèmes ne surviennent. Utilisant exclusivement des cartouches rechargées par mes soins, le cycle de réarmement se déroulait de façon tout à fait normale. Les cartouches de 7-08 Remington utilisées étaient essentiellement composées de balles Sierra MatchKing HPBT #1915 de 150 grains, projectile très classique et relativement polyvalent, de charges de poudre de Tu 3000, Tu 5000, SP 7 et SP 9 situées dans l’échelle basse des pressions et d’étuis de marque Remington du calibre indiqué. Les vitesses étaient d’ailleurs peu élevées puisque oscillant entre 700 et 750 m/s seulement. Chaque douille était recalibrée de façon intégrale, la base de la matrice de recalibrage Hornady rentrant en contact avec le shell holder de la même marque. Tiré sur appui, ce M14 POLYTECH permettait d’obtenir des groupements sur 10 cartouches avoisinant les 3 à 4 minutes d’angle à 100 mètres, soit un cercle de dispersion d’un diamètre oscillant de 9 à 12 centimètres environ. Performance peu attrayante mais déjà suffisante pour le jeune tireur que j’étais…
Les premiers ennuis de ce fusil se traduisirent par quelques ruptures de culot survenant sur des étuis tirés 2 ou 3 fois. Mis sur le compte d’une fatigue prématurée des douilles, il a été essayé une autre marque, Federal, ainsi que quelques reformages à partir d’étui de .243 Winchester ou .308 Winchester de marque RWS, MEN, Lapua et Norma. Cependant rien n’y faisait, au fur et à mesure des tirs, la fréquence des ruptures de culot augmentaient. Un problème d’espace de feuillure semblait évident. L’utilisation de jauges Forster a rapidement confirmé l’excès de feuillure. Si la jauge GO passait sans problème (on pouvait s’y attendre !), la culasse du M14 POLYTECH se refermait aussi sans problème sur la jauge NO-GO. Pire, la culasse verrouillait à frottement gras sur la jauge FIELD ! L’examen de la culasse a rapidement permis de constater un matage important des tenons de verrouillage. Lorsque la culasse était verrouillée sur une chambre vide, il subsistait un jeu longitudinal de plus d’un millimètre, valeur très éloignée du jeu fonctionnel normal. L’utilisation, après Fire Forming de douilles neuves, d’une matrice de recalibrage intégrale Redding Type « S » de 7-08 et d’un jeu de Shell Holders « Compétition » afin de ne procéder qu’à un léger refoulement de l’épaulement et un recalibrage contrôlé du corps de l’étui n’a pas changé grand chose. Devenu impropre au tir, ce M14 POLYTECH a été prudemment stocké au coffre-fort en attendant une solution mécanique intéressante…
Tout n’est pas à jeter…
Au bout de trois ans, il a été possible de procéder chez un armurier à l’échange de la culasse chinoise à feuillure télescopique pour un modèle de fabrication Harrington & Richardson codifiée HRT (l’adjonction du « T » signifie que la pièce a été fabriquée par un sous-traitant, ici en l’occurrence[size=13] Textile Machine Works) à l’état neuf et du canon DELCOURT en 7-08 Remington pour un ADLER en .243 Winchester fileté, chambré et censé être prêt à monter. Ce dernier dispose d’un profil un peu plus étoffé au niveau de la chambre et peut donc être considéré comme « mi-lourd ». La littérature américaine précise souvent qu’il n’est pas possible de monter une culasse américaine sur un boîtier chinois, sauf à changer le canon d’origine. Le travail effectué ici par l’armurier s’est cependant résumé à visser le canon en indexant verticalement l’emprunt des gaz, l’épaulement du canon venant fermement en butée sur le boîtier, et à monter la culasse. La vis radiale de retenue a été maintenue en place même si le couple de serrage du canon sur le boîtier semblait suffisant. La culasse de fabrication américaine n’a nécessité aucun ajustage. Une fois verrouillée sur une chambre vide, le jeu fonctionnel a semblé conforme. La vérification à l’aide des jauges GO et NO-GO a permis de confirmer le montage correct de l’ensemble. On peut cependant s’interroger légitimement sur ce remontage n’ayant nécessité aucun ajustage. Coup de chance ? Sans doutes… [/size]
Même si de l’autre côté de l’Atlantique les culasses chinoises à géométrie variable sont longtemps restées mal considérées, il n’en est pas de même pour les boîtiers. Bon nombre de préparateurs partent d’une base de boîtiers chinois, forgés et non obtenus par moulage, pour remonter une arme Custom comprenant en grande partie des pièces de provenance américaine. Même si la dureté des boîtiers chinois peut être rendue identique à celle des boîtiers américains par traitement thermique, beaucoup de préparateurs n’effectuent pas cette opération et remontent des fusils qui donnent toute satisfaction.
A noter que l’armurerie canadienne MARSTAR Canada Inc importe depuis 2004 des M14/M305 NORINCO de fabrication nouvelle. Cette production récente semble être supérieure à celles datant des années 1980 et 1990, notamment en ce qui concerne la finition générale et la dureté des culasses à présent interchangeables sans modification avec leurs consœurs américaines.
Une fois le remplacement de la culasse et du canon, puis le passage obligatoire au banc d’épreuve effectué, de nouveaux essais s’imposaient. Le pas de rayure du canon de 10 pouces au tour ne permettant pas de stabiliser les balles lourdes du type 105 grains, le choix s’est porté sur des projectiles allant de 77 à 90 grains. Les étuis sélectionnés étaient pour l’essentiel des Lapua du calibre indiqué même s’il a été testé des Remington. Pour se conformer à la mécanique du M14, seules des poudres relativement vives ont été employées, SP9 et Tu 3000 pour les SNPE françaises et N140 pour les Vihtavuori finlandaises. Les premières séances de tir se sont déroulées sans incident de fonctionnement, mais surtout ont confirmées le fonctionnement sain de l’arme, jauges de feuillure à l’appui. La précision à 100 m sur appui a été améliorée comparée à celle obtenue avec le canon en 7-08 Remington d’origine puisque de l’ordre de 2 à 3 minutes d’angle pour 10 cartouches, soit approximativement la zone du « 8,5 » de la C50. Cependant la géométrie des groupements restaient peu satisfaisante, 2 à 3 impacts s’éloignant de façon significative et presque systématiquement du point moyen. Les investissements concernant ce fusil ayant déjà été conséquents, il convenait de tenter de rectifier le tir…
Les méthodes d’amélioration du M14 sont décrites à de très nombreuses reprises dans la documentation américaine. Citons notamment la brochure « The US Army Marksmanship Training Unit – Accurized National Match M14 rifle (MTU-NM) » traduite en français dès juillet 1968 par le Service de Documentation et Règlements Techniques de la Section Technique de l’Armée mais surtout le « Kuhnhausen », véritable bible technique sur le Garand et le M14. Les solutions appliquées à ce fusil POLYTECH, déjà bien modifié, devaient être d’un coût économique restreint et à ma portée. C’est pourquoi toutes les propositions indiquées dans les ouvrages précités ne pouvaient être retenues. La première modification a été bien entendu l’adjonction d’un bedding. La crosse du M14 POLYTECH est constitué d’un bois peu dense et léger lui valant le qualificatif de « bois de cageot » par un éminent confrère. L’insert en acier visés dans la crosse doit jouer le rôle de portée de recul du boîtier de culasse. La surface limitée et l’ajustage d’origine plus qu’aléatoire de ces appuis entraînent immanquablement un jeu entre le boîtier et la monture néfaste à la précision. La neutralisation de ce flottement est obtenue par le moulage du boîtier dans les encastrements de la crosse à l’aide d’une résine à base d’époxy. Une technique de bedding pour un fusil Garand, tout à fait valable pour le M14, est décrite dans un autre article de ce numéro hors série. Le cylindre des gaz et la pièce de retenue du fût ont été « unitized », c’est à dire maintenus fermement ensembles par deux vis latérales disposées à hauteur de la valve d’emprunt des gaz plutôt que par soudure. Enfin l’extrémité du fût a été évidée afin d’éviter tout contact entre le cylindre des gaz et la crosse. Ces améliorations ( ?) ont été conduites en même temps que le développement de chargements adaptés à ce fusil, si bien qu’il est difficile de dire qui des munitions ou des modifications ont contribué à une meilleure précision. Toujours est-il que la dispersion intrinsèque de ce M14 POLYTECH s’est réduite pour tourner autour de 1,5 à 2 minutes d’angle soit de quoi tenir le « 9,5 » de la C50 à 100 mètres, ce dont est bien incapable l’auteur en tir couché à la bretelle…
Les deux chargements favoris sont composés soit d’une balle Lapua Scenar GB 490 de 77 grains, soit d’une balle Lapua Scenar GB 493 de 90 grains traitées au bisulfure de molybdène par mes soins, d’une charge de poudre Vihtavuori N140 et de douilles Lapua de .243 Winchester. Les amorces employées sont exclusivement des CCI 34 conçues spécialement pour les fusils semi-automatiques. Malgré la came de retrait du percuteur, celui-ci laissé libre dans son canal contacte légèrement l’amorce dès la fin du chambrage de la cartouche augmentant le risque d’une percussion intempestive. L’utilisation d’amorces plus « dures » telles que les CCI 34 est un gage de sécurité supplémentaire. Toujours par principe de précaution, les douilles sont mises au rebut au bout de 3 rechargements.
Au tir, l’arme se révèle plus confortable, la différence de recul entre .243 Winchester et 7-08 étant notable. De peu d’importance pour les tirs à la bretelle en séquence lente, c’est un avantage pour les tir de vitesse tant le repointage est rapide. On est loin cependant d’un tir avec un fusil d’assaut en .223 Remington ! La platine n’ayant subie aucune modification, opération à réserver uniquement à un armurier qualifié, le départ est parfaitement comparable à ceux de M14 de fabrication américaine. Après une très rapide bossette, la course est relativement longue mais sans à-coups. Les étuis sont éjectés à la diagonale avant droite du tireur sans être trop déformés ce qui rends possible le rechargement. La hausse graduée en mètres semble s’accommoder relativement bien de la balistique du .243 Winchester jusqu’à 600 mètres, distance maximale des essais. Jusqu’à 400 mètres une correction de 1 à deux clics, soit une à deux minutes d’angle, est cependant nécessaire, un peu plus jusqu’à 600 mètres tout cela en fonction des terrains et des conditions climatiques. Monté avec une crosse synthétique économique avec bedding, une embase type ARTII avec montage en deux points et une petite lunette Bushnell Elite 3200 10x40, le M14 POLYTECH essayé gagne légèrement en précision. Tiré sur appui avant et arrière, un pourcentage non négligeable de groupements rentrent dans un cercle de dispersion d’une minute d’angle sans que cela soit malheureusement reproductible à la demande.
Après plus de 2 000 cartouches tirées dans le canon ADLER de .243 Winchester la vérification à l’aide des GO et NO-GO Forster n’a révélé aucune modification d’espace de feuillure. L’examen visuel de la culasse ne présente pas d’altération des tenons de verrouillage comme arrivé si rapidement sur la culasse de fabrication chinoise. Rien à signaler non plus du côté du boîtier. La durée de vie du canon étant déjà sérieusement entamée, la précision du fusil ne semble toujours pas baisser, même si le bedding de la monture compte plus de 1 500 coups au compteur. L’utilisation de ce fusil ainsi modifié dans le cadre de compétitions sportives du type TAR comme la Coupe Garand, ou du type tir sur appui à 200, 300 et 400 mètres tels que pratiqué au cours des Challenges de Mailly le Camp ou Castres se révèle correcte, les prestations de l’arme permettant généralement un classement dans le premier tiers du tableau. Mais que de temps passé, de modifications réalisée et d’argent dépensé pour en arriver là !
(1)The M14-type rifle, a shooter’s and collector’s guide, par Joe POYER, 2nd édition, éd. North Cape Publication Inc, 1997
(2) Le tir sportif au fusil réglementaire, par Bruce MALINGUE, éd. Crépin-Leblond
(3) Chinese M14 rifles, par Clint McKEE de FULTON ARMORY, http://www/fulton-armory.com
(4) The U.S. .30 Caliber gas operated Service Rifles, a shop manual volume I & II par Jerry KUHNHAUSEN, éd. VSP Publishers
cb45400- Membre confirmé
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Re: canon match M14
je connais 2 heureux possesseurs de M14 LDT, ils ont de superbes crosses en bois, le garde main des premiers modèles étaient en bois, maintenant ils sont en résine. Ils sont assemblés à partir de pièces Norinco ( boîtier, hausse, emprunt de gaz détente , oprod et ressorts, cache flamme etc...) les canons sont des Lothar Walther. Leurs heureux propriétaires en sont très contents.
serghen- Membre confirmé
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canon match M14
Pour ma par j'ai été obligé de changer l’arrêtoir de culasse et le système qui retiens le chien (problème:rafale)
Maintenant plus de problème.Quoique la culasse me semble un peu usée par rapport au nombre de coup tiré (500/600)
Maintenant plus de problème.Quoique la culasse me semble un peu usée par rapport au nombre de coup tiré (500/600)
rens- Membre averti
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Inclinaison...?
Juste histoire de metttre mon "grain de sel" en sus de la remarquable synthèse de cb45400 sur les M14 US/Chinois et "hybrides"; il convient de rappeler que la culasse des M1 Garand;et donc sans doute des M14; ne recule pas exactement dans le même axe que le canon mais de manière inclinée de quelques ° (comme le PM MAS 38 ou là c'est beaucoup plus marqué et visible).
Je suis loin d'avoir les compétences mécaniques de certains de nos membre mais je suppose que celà ;joint au problème des traitements thermiques et nuances d'acier; doit avoir une influence, surtout pour les "hybrides" (US/Chinois avec un canon belge,allemand ou italien )
EKAERGOS- Pilier du forum
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Re: canon match M14
la culasse des garands est differente de celle du M14, M1A, e celle du M14 est plus courte et surtout possède un galet de friction. Elles ne sont donc pas interchangeables.
serghen- Membre confirmé
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Date d'inscription : 19/01/2009
canon match M14
je pense qu'a terme je devrais changer la culasse.
Du coup la qualité du canon me semble la seul chose de valable sur cette arme
Du coup la qualité du canon me semble la seul chose de valable sur cette arme
rens- Membre averti
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Localisation : angouleme
Date d'inscription : 09/03/2012
Re: canon match M14
OK ....mais celle des M14 conserve t'elle le "principe" de l'inclinaison de l'axe de recul par rapport à celui du canon ?serghen a écrit:la culasse des garands est differente de celle du M14, M1A, e celle du M14 est plus courte et surtout possède un galet de friction. Elles ne sont donc pas interchangeables.
EKAERGOS- Pilier du forum
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Age : 65
Date d'inscription : 06/05/2010
Re: canon match M14
effectivement mon M1A Norinco M305S, son canon à +- 10000 coups au compteur, il groupe toujours aussi bien. C'est un canon standart chromé et 'l'usure de la prise de rayures n'a pas bougée depuis que je l'ai,ce qui n'etait pâs le cas avec mon M1A National Match springfield Armory que j'ai revendu d'ailleurs.rens a écrit:je pense qu'a terme je devrais changer la culasse.
Du coup la qualité du canon me semble la seul chose de valable sur cette arme
serghen- Membre confirmé
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Localisation : Bretagne sud ( près du Blavet)
Date d'inscription : 19/01/2009
Re: canon match M14
serghen a écrit:effectivement mon M1A Norinco M305S, son canon à +- 10000 coups au compteur, il groupe toujours aussi bien. C'est un canon standart chromé et 'l'usure de la prise de rayures n'a pas bougée depuis que je l'ai,ce qui n'etait pâs le cas avec mon M1A National Match springfield Armory que j'ai revendu d'ailleurs.rens a écrit:je pense qu'a terme je devrais changer la culasse.
Du coup la qualité du canon me semble la seul chose de valable sur cette arme
Je suis surpris que ton canon de M1A National Match ait eut une usure que ton Norinco n'ait pas.
J'ai gardé mon M1A NM 100% origine Springfield Armory et je n'ai jamais constaté le moindre changement entre le premier jour et son dernier entre mes mains. Après, il y a eut la transition chez Springfield Armory avec leur collaboration avec les Brésiliens. La qualité de leur canon aurait changé ???
Ton canon était le modèle lourd (arme nue 4kg800 environ) et inox ou parkerisé ??? Mon canon était un Douglas Inox.
Un foie, deux reins, trois bonnes raisons d'utiliser la baïonnette. (Desproges)
baudoinii- Membre confirmé
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Age : 58
Date d'inscription : 21/09/2015
Re: canon match M14
Le mien était monté avec un Canon NM parkérisé d'origine.
Je possède la jauge qui permet de mesurer et de verifier l'usure de la prise de rayures, une usure normale faisait varier la mesure d'une graduation tous les 1000 coups et effectivement, au bout de 4000 coups la mesure avait variée de 4 graduations.
De toute manière je n'ai eu que des emmerdes avec ce fusil, je n'avais vraiment plus confiance et quand je m'alignais en compétition je serrais les fesses .
Problèmes d'extracteur/ ejecteur qui se barrait, rupture d'une des 2 branches du marteau, usure de la culasse au niveau des tenon,s de verrouillage et j'en passe , cette arme lorsque je l'ai eu avait 50 cartouches au compteur, c'est sur , il était vraiment beau et quand il marchait, c'etait une bête à points ( champion de France en 2010 )
J'ai donc acheté un Norinco M305S que j'ai un peu travaillé et au moins lui,il ne m'a jamais fait faux bond, c'est sur il groupe un peu moins bien que le Springfield Armory et son canon chromé ne bouge pas, la jauge d'usure de la prise de rayures n'a toujours pas bougé depuis que je l'ai, les jeux sont vraiment minimes , après c'est peut être une bonne série, mais enfin il me contente et lorsque je tire, j'ai l'esprit tranquille.
Je possède la jauge qui permet de mesurer et de verifier l'usure de la prise de rayures, une usure normale faisait varier la mesure d'une graduation tous les 1000 coups et effectivement, au bout de 4000 coups la mesure avait variée de 4 graduations.
De toute manière je n'ai eu que des emmerdes avec ce fusil, je n'avais vraiment plus confiance et quand je m'alignais en compétition je serrais les fesses .
Problèmes d'extracteur/ ejecteur qui se barrait, rupture d'une des 2 branches du marteau, usure de la culasse au niveau des tenon,s de verrouillage et j'en passe , cette arme lorsque je l'ai eu avait 50 cartouches au compteur, c'est sur , il était vraiment beau et quand il marchait, c'etait une bête à points ( champion de France en 2010 )
J'ai donc acheté un Norinco M305S que j'ai un peu travaillé et au moins lui,il ne m'a jamais fait faux bond, c'est sur il groupe un peu moins bien que le Springfield Armory et son canon chromé ne bouge pas, la jauge d'usure de la prise de rayures n'a toujours pas bougé depuis que je l'ai, les jeux sont vraiment minimes , après c'est peut être une bonne série, mais enfin il me contente et lorsque je tire, j'ai l'esprit tranquille.
serghen- Membre confirmé
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