Manufacture Impériale
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DENAMUR
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DENAMUR- Pilier du forum
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Re: Manufacture Impériale
Bonjour,
Manufacture impériale de Saint Étienne.
Manufacture impériale de Saint Étienne.
Tico- Pilier du forum
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Re: Manufacture Impériale
Ah ! Je ne voyais pas çà de cette façon
DENAMUR- Pilier du forum
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Re: Manufacture Impériale
Mais qu'est-ce qui est écrit ?
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
Baccardi- Administrateur
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Re: Manufacture Impériale
La même chose que sur cette photo :Baccardi a écrit:Mais qu'est-ce qui est écrit ?
http://img.imagesia.com/fichiers/bk/img-5164_imagesia-com_bk43_large.JPG
Joel_- Pilier du forum
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Re: Manufacture Impériale
Et bien oui ! Le e minuscule m'a troublé dans cette identification, merci à tous
DENAMUR- Pilier du forum
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Jack65- Membre confirmé
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Re: Manufacture Impériale
Ah oui, ici c'est net et joli
DENAMUR- Pilier du forum
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Re: Manufacture Impériale
Et je rajouterais qu'à mon avis la platine que montre Joel sur son lien est d'une fabrication antérieure à la tienne
Ce qui me fait dire ça c'est que ça été marqué par le même poinçon à roulette : on voit bien d'après les traces laissées que le métal est enfoncé et non découpé par un burin.
Et le poinçon est absolument identique, il faudrait superposer les photos avec photoshop , mais à l’œil ça se voit.
Sur ta platine le poinçon qui avait déjà servi à marquer quelques dizaines ( voire centaines) de fois est plus "arrondi" et les marquages sont moins précis , on voit aussi que le dernier "e" de Etienne est abîmé sur le poinçon et qu'il ne marque presque plus sur ta platine.
J’étudiais ces jours-ci les marquages des platines de la Manufacture de Versailles qui eux étaient gravés au burin. Dans tous ceux que j'ai trouvé j'ai compté 4 graveurs différent s, parfois leur style de lettrage permet de rapprocher l'écriture , il y a des façons de faire le M ou le V qui sont communes, ou certaines lettres comme le "d" ou le"r"... C'est de la "graphologie" armurière en quelque sorte
J'ai ré-écrit à la plume les divers marquages en me basant sur les photos glanées sur le web, c'est aussi un excellent exercice de calligraphie à faire pendant le confinement
Donc du point de vue" industrialisation" St Étienne était en avance sur Versailles, ou alors c'est que leur production plus élevée justifiait ce marquage industriel! Ce qui m'étonne un peu c'est qu’apparemment ils n'avaient pas utilisé de gabarit pour centrer les platines sur la machine à marquer ainsi toujours au même endroit. Sur celle que tu montres le marquage est très décalé vers le ressort et il semble aussi un peu en biais , à moins que ce soit un effet d'optique sur la photo, comme si l'ouvrier qui marquait avait posé la platine à l'oeil .
Voilà, c'était le petit quart d'heure du "gravologue" autodidacte et auto-proclamé
Ce qui me fait dire ça c'est que ça été marqué par le même poinçon à roulette : on voit bien d'après les traces laissées que le métal est enfoncé et non découpé par un burin.
Et le poinçon est absolument identique, il faudrait superposer les photos avec photoshop , mais à l’œil ça se voit.
Sur ta platine le poinçon qui avait déjà servi à marquer quelques dizaines ( voire centaines) de fois est plus "arrondi" et les marquages sont moins précis , on voit aussi que le dernier "e" de Etienne est abîmé sur le poinçon et qu'il ne marque presque plus sur ta platine.
J’étudiais ces jours-ci les marquages des platines de la Manufacture de Versailles qui eux étaient gravés au burin. Dans tous ceux que j'ai trouvé j'ai compté 4 graveurs différent s, parfois leur style de lettrage permet de rapprocher l'écriture , il y a des façons de faire le M ou le V qui sont communes, ou certaines lettres comme le "d" ou le"r"... C'est de la "graphologie" armurière en quelque sorte
J'ai ré-écrit à la plume les divers marquages en me basant sur les photos glanées sur le web, c'est aussi un excellent exercice de calligraphie à faire pendant le confinement
Donc du point de vue" industrialisation" St Étienne était en avance sur Versailles, ou alors c'est que leur production plus élevée justifiait ce marquage industriel! Ce qui m'étonne un peu c'est qu’apparemment ils n'avaient pas utilisé de gabarit pour centrer les platines sur la machine à marquer ainsi toujours au même endroit. Sur celle que tu montres le marquage est très décalé vers le ressort et il semble aussi un peu en biais , à moins que ce soit un effet d'optique sur la photo, comme si l'ouvrier qui marquait avait posé la platine à l'oeil .
Voilà, c'était le petit quart d'heure du "gravologue" autodidacte et auto-proclamé
jean santos- Membre confirmé
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Date d'inscription : 10/02/2019
Re: Manufacture Impériale
DENAMUR a écrit:Et bien oui ! Le e minuscule m'a troublé dans cette identification, merci à tous
Pareil
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
Baccardi- Administrateur
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Localisation : Canton de l'Ours
Date d'inscription : 20/01/2012
Re: Manufacture Impériale
Un "quart d'heure" bienvenu parce-que la gravure, si tout le monde en parle y-a pas grand monde qui y connaisse quelque chose. Mais là tu t'es gravement exposé : les collectionneurs de vieilles pétoires à platine gravée ne vont plus te lâcher !jean santos a écrit:... Voilà, c'était le petit quart d'heure du "gravologue" autodidacte et auto-proclamé ...
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: Manufacture Impériale
bravo pour ta calligraphie et ton super boulot.....
nato
nato
3008nato- Pilier du forum
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Date d'inscription : 28/12/2012
Re: Manufacture Impériale
Merci Messieurs Nato et Verchère
Il y a très longtemps que je m’intéresse aux poinçons et marquages. Dans la région de St ‘Etienne ils ont eu avant la manufacture d’armes une forte activité coutelière au Chambon Feugerolles . Cette activité a été déplacée vers Thiers au 18e S. lorsque la Manufacture d’Armes a été créée . Les lames de couteaux étaient obligatoirement poinçonnées ( il fallait bien payer des taxes là-dessus, la tva royale quoi ? ) et donc il y avait déjà sur place une activité de graveurs de poinçon et de machines qui permettaient de poinçonner les lames .
Les couteliers étaient tenus de « déposer » leur marque sur une table , ce qui facilitait le contrôle et permettait d’identifier d’éventuels plagiats :
Ces machines assez couteuses servaient certainement pour plusieurs couteliers, il suffisait de remplacer le poinçon et de marquer les lames en série.
Il est probable que lorsque certains artisans du Chambon se sont convertis de couteliers en armuriers , ils aient conservé les services de ces ateliers de poinçonnage.
Ces poinçons avaient une durée de vie limitée, et comme ils étaient gravés à la main il est logique qu’il y ait des variantes, chaque graveur ayant son propre style d’écriture . Sur ce fusil la calligraphie du E majuscule est plus jolie que celui que nous a montré Denamur où le graveur s’est moins « embêté ».
https://www.catawiki.eu/l/24492755-france-manufacture-saint-etienne-dragons-napoleon-platine-a-silex-fusil#&gid=1&pid=9
@ Verchère : Pour la restauration de ces marquages effacés je peux te dire que ce n’est pas évident du tout. J’ai dû restaurer ces jours-ci ma platine Manufacture de Versailles et j’ai eu la surprise de voir que mon burin ne « mordait » pas. Pourtant il est en carbure et je grave avec des lames de couteau trempées …
On en avait parlé avec toi sur un autre post, ces platines dont l’acier est assez peu carburé et tendre, étaient cémentées et très dures en surface.
Le poinçonnage avait lieu obligatoirement avant cette trempe/cémentation et je pense que la cémentation était encore plus efficace dans tous ces « creux » où se piégeait la matière organique, ce qui explique que le burin dérapait dessus .
Les platines restaurées à l’époque ( en manufacture ou chez des armuriers privés) et dont les marquages s’estompaient ne pouvaient pas être ré-poinçonnées , ni même ré gravées à cause de ce traitement thermique.
Sur ma platine j’ai du faire un recuit avec refroidissement lent et là j’ai pu reprendre le marquage d’origine , l’acier se coupe comme du beurre.
Le souci ensuite est qu’il faudrait cémenter la platine de nouveau pour lui redonner sa résistance d’origine …et ça c’est plus délicat pour moi que de la graver.
J’avais vu sur cette vidéo de Liège que les trempeurs rajoutaient du charbon pilé, de l’os calciné et certainement d’autres composants « secrets » … ça ne me semble pas si évident que ça à refaire si on veut redonner à la platine sa résistance originelle… Surtout par ces temps de confinement , j’en connais une qui ne serait pas d’accord pour que je calcine des os de bœuf dans son four de cuisine
Voilà ce cout-ci c’était le ¼ d’heure du « trempeur » pardon Denamur d’avoir un peu dérivé dans ton post originel … Ce marquages étaient tout de même assez artistiques , bravo pour le tien Denamur , ça a tout de même plus de gueule que les marquages style « typographique » qu’on va voir 50 ou 60 ans plus tard sur les armes sortant des manufactures américaines.
Il y a très longtemps que je m’intéresse aux poinçons et marquages. Dans la région de St ‘Etienne ils ont eu avant la manufacture d’armes une forte activité coutelière au Chambon Feugerolles . Cette activité a été déplacée vers Thiers au 18e S. lorsque la Manufacture d’Armes a été créée . Les lames de couteaux étaient obligatoirement poinçonnées ( il fallait bien payer des taxes là-dessus, la tva royale quoi ? ) et donc il y avait déjà sur place une activité de graveurs de poinçon et de machines qui permettaient de poinçonner les lames .
Les couteliers étaient tenus de « déposer » leur marque sur une table , ce qui facilitait le contrôle et permettait d’identifier d’éventuels plagiats :
Ces machines assez couteuses servaient certainement pour plusieurs couteliers, il suffisait de remplacer le poinçon et de marquer les lames en série.
Il est probable que lorsque certains artisans du Chambon se sont convertis de couteliers en armuriers , ils aient conservé les services de ces ateliers de poinçonnage.
Ces poinçons avaient une durée de vie limitée, et comme ils étaient gravés à la main il est logique qu’il y ait des variantes, chaque graveur ayant son propre style d’écriture . Sur ce fusil la calligraphie du E majuscule est plus jolie que celui que nous a montré Denamur où le graveur s’est moins « embêté ».
https://www.catawiki.eu/l/24492755-france-manufacture-saint-etienne-dragons-napoleon-platine-a-silex-fusil#&gid=1&pid=9
@ Verchère : Pour la restauration de ces marquages effacés je peux te dire que ce n’est pas évident du tout. J’ai dû restaurer ces jours-ci ma platine Manufacture de Versailles et j’ai eu la surprise de voir que mon burin ne « mordait » pas. Pourtant il est en carbure et je grave avec des lames de couteau trempées …
On en avait parlé avec toi sur un autre post, ces platines dont l’acier est assez peu carburé et tendre, étaient cémentées et très dures en surface.
Le poinçonnage avait lieu obligatoirement avant cette trempe/cémentation et je pense que la cémentation était encore plus efficace dans tous ces « creux » où se piégeait la matière organique, ce qui explique que le burin dérapait dessus .
Les platines restaurées à l’époque ( en manufacture ou chez des armuriers privés) et dont les marquages s’estompaient ne pouvaient pas être ré-poinçonnées , ni même ré gravées à cause de ce traitement thermique.
Sur ma platine j’ai du faire un recuit avec refroidissement lent et là j’ai pu reprendre le marquage d’origine , l’acier se coupe comme du beurre.
Le souci ensuite est qu’il faudrait cémenter la platine de nouveau pour lui redonner sa résistance d’origine …et ça c’est plus délicat pour moi que de la graver.
J’avais vu sur cette vidéo de Liège que les trempeurs rajoutaient du charbon pilé, de l’os calciné et certainement d’autres composants « secrets » … ça ne me semble pas si évident que ça à refaire si on veut redonner à la platine sa résistance originelle… Surtout par ces temps de confinement , j’en connais une qui ne serait pas d’accord pour que je calcine des os de bœuf dans son four de cuisine
Voilà ce cout-ci c’était le ¼ d’heure du « trempeur » pardon Denamur d’avoir un peu dérivé dans ton post originel … Ce marquages étaient tout de même assez artistiques , bravo pour le tien Denamur , ça a tout de même plus de gueule que les marquages style « typographique » qu’on va voir 50 ou 60 ans plus tard sur les armes sortant des manufactures américaines.
jean santos- Membre confirmé
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Date d'inscription : 10/02/2019
Re: Manufacture Impériale
Bonjour,
Sujet pointu, intéressant et indispensable.
Les gravures de platine, les insculpations de poinçons, les marques de bois sont parfaitement maîtrisées depuis des siècles mais également depuis quelques décennies par un faussaire de l'Est qui sévit toujours sur le marché avec principalement ses armes à feu et également quelques armes blanches.
Il maîtrise parfaitement son art et en vit très très généreusement.
Un de plus, direz-vous, en ce domaine, mais celui là est très habile, performant et il a su diversifier ses stratégies d'écoulement de sa marchandise.
Hormis une étude fine et minutieuse, dixit Jean Santos, les pigeons approchez-vous !!!!
33
Sujet pointu, intéressant et indispensable.
Les gravures de platine, les insculpations de poinçons, les marques de bois sont parfaitement maîtrisées depuis des siècles mais également depuis quelques décennies par un faussaire de l'Est qui sévit toujours sur le marché avec principalement ses armes à feu et également quelques armes blanches.
Il maîtrise parfaitement son art et en vit très très généreusement.
Un de plus, direz-vous, en ce domaine, mais celui là est très habile, performant et il a su diversifier ses stratégies d'écoulement de sa marchandise.
Hormis une étude fine et minutieuse, dixit Jean Santos, les pigeons approchez-vous !!!!
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Tico- Pilier du forum
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Date d'inscription : 13/12/2016
Re: Manufacture Impériale
Hello
Saint Etienne ( c'est vrai que ca ne saute pas aux yeux de premier abord )
Saint Etienne ( c'est vrai que ca ne saute pas aux yeux de premier abord )
ANDY34- Pilier du forum
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Localisation : 34
Date d'inscription : 26/09/2016
Re: Manufacture Impériale
La cémentation est une augmentation superficielle du taux de carbone, par diffusion à chaud, afin d'avoir une surface dure mais un coeur non cassant.jean santos a écrit:Sur ma platine j’ai du faire un recuit avec refroidissement lent ... Le souci ensuite est qu’il faudrait cémenter la platine ...
... les trempeurs rajoutaient du charbon pilé, de l’os calciné et certainement d’autres composants « secrets » …
Si le recuit n'a pas été poussé trop chaud trop longtemps, ce carbone superficiel est encore là et il suffit de re-tremper. Idem d'ailleurs si la platine était en acier dur, sauf que là il faudrait faire un revenu pour qu'elle ne soit pas trop cassante. Tandis qu'en cémentation ils ne faisaient pas de revenu, ou pas forcément.
Les poudres de cémentation sont à la base du charbon de bois pilé très fin. Les perlinpinpins qui y sont rajoutés (pas toujours) servent d'agents catalyseurs pour la diffusion ou quand ils sont d'origine organique (p.ex. rognures de sabots) ils sont réputés dégager du cyanure dont l'azote "nitrure" l'acier, augmentant encore la dureté (une "carbonitruration" avant l'heure). Mais à priori la nitruration n'a pas besoin de trempe pour faire son effet, par conséquent une pièce traitée et recuite resterait plus dure en surface.
Un autre procédé, plus sommaire mais ancien, consistait à saupoudrer la pièce chaude de poudre de cyanure, ce qui fait le même effet (avec une pénétration moindre) et donne en plus une belle couleur jaspée. Il est difficile de se procurer les cyanures, mais le ferrocyanure de potassium fonctionne aussi, et n'étant pas réputé toxique il devrait être plus facile à trouver.
Tout ceci est détaillé dans les Instructions de 1884 et 1905 (lien ci-dessous) d'une façon assez précise pour le réaliser soi-même.
L'essai à la lime donne un verdict immédiat ; le ferrocyanure c'est facile et ça marche bien !
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
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