Un Breton à Little Big Horn
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Un Breton à Little Big Horn
Elle a peut être été utilisée par ce soldat de Custer
Quand Jean-Baptiste Désiré Gallenne prend la piste avec Custer, en 1876, il a 27 ans. Ancien étudiant né à Lorient, il a choisi l'exil pour fuir un « passé rebelle » en 1870 après sa participation à la Commune
Le 30 septembre 1873, il s'engage dans le 7e de cavalerie de Custer. Trois ans plus tard, il devient un cavalier aguerri, habitué aux longues expéditions étouffantes, en territoire ennemi. Il est apprécié. On le surnomme affectueusement le « Frenchy ».
Le 22 juin 1876, Gallenne, 1,70 m, yeux bleus et cheveux noirs, crayonne dans son journal intime que « les clairons sonnent et tous les drapeaux sont déployés ». Pour motiver ses hommes, Custer a même amené une fanfare qui accompagne leur départ. Gallenne ne profite guère du spectacle : atteint de pleurésie, il souffre le martyre.
Déprimé, il écrit : « Je suis si malade depuis trois jours, je me sens si malheureux, si triste, que je voudrais que Dieu m'ait fait quitter cette vie. »
L’ Historien, David Cornut raconte cette épopée.
Cette brûlante journée du 25 juin 1876 s'annonçait comme une campagne militaire normale pour l'armée américaine. Dans les plaines herbeuses du Montana, le 7e de cavalerie du célèbre général Custer était sur la piste des Sioux du fameux chef Sitting Bull. Dix heures plus tard, Custer et 260 soldats étaient morts dans une bataille acharnée.
Le Lorientais Jean-Baptiste Gallenne fait partie de la colonne qui attaque la première, sur le plateau, près de la rivière Little Big Horn : « Nous chargeons au galop. » Le village indien est surpris, mais les Sioux et Cheyennes contre-attaquent. Pour les 200 soldats, c'est le repli dans des bois Les braves de Sitting Bull sont maintenant 400.
« Ils nous encerclent ! »
Soudain, le commandant de la colonne de Galenne, un officier médiocre et alcoolique, déserte son unité ! Abandonnés, les troupiers se replient en désordre dans les collines. Une seule compagnie se replie au pas : celle de Gallenne.
Arrivé près de la rivière Little Big Horn, le Breton subit la charge des Indiens : « Ils viennent sur nous, nous atteignent, nous encerclent ! Ils sont à 10 pas de nous, parmi nous ! » La retraite tourne à la lutte pour la survie. « Les Indiens tirent sur nous de partout. » Sur la colline, alors qu'au loin, la colonne de Custer combat à son tour les Indiens, Gallenne est assigné à la recherche d'eau pour les blessés.
Les deux jours suivants, alors que Custer et 200 hommes ont été tués et que les autres colonnes sont à nouveau assiégées, Gallenne risque sa vie en territoire hostile : « Nous sommes obligés de nous battre pour chaque goutte d'eau. » Avant l'une de ses missions, il glisse dans son journal : « J'ai à peine la force de bouger. Que Dieu m'aide à revenir. »
Sur le champ de massacre
Le 7e de cavalerie est finalement relevé le 27 juin 1876 par d'autres troupes de l'armée. Gallenne peut alors voir de lui-même « ce qui est advenu de Custer » : « Nous sommes passé à travers le champ du « massacre » - son étendue et sa vision sont simplement horribles. » Gallenne retrouve les corps d'amis « avec la tête tranchée et scalpée ». Le Breton, dont la violente pleurésie se réveille, reçoit une permission le 30 juin.
Mais Gallenne n'en a pas encore fini. Un an plus tard, le voilà aux prises avec les guerriers d'un autre chef mythique, le Nez Percé Joseph. Gallenne, rattaché au chirurgien pour la bataille de Bear Paw Mountain, se rapproche des lignes indiennes pour porter assistance aux blessés.
Touché par des balles à la hanche et la jambe, il traverse le champ de bataille entier sur ses coudes, sous le feu des guerriers, pour rejoindre ses lignes.
Son pied est amputé. Il termine sa carrière militaire avec les honneurs le 27 avril 1878 et s'établit à Washington D.C., où il y fonde une famille. Il s'éteint le 12 février 1911.
Aujourd'hui, des Américains anonymes déposent des petits drapeaux sur la tombe du Frenchy, au cimetière de Mount Olivet, à Washington D.C.
Le site du champ de bataille, qui conserve son journal, est visité par 500 000 personnes annuellement, et la fascination pour ce que l'on appelle « la dernière bataille » ne connaît jamais d'essoufflement.
Little Big Horn, autopsie d'une bataille légendaire, de David Cornut, Éditions Anovi, 2012.
Un Lorientais dans la bataille de Little Big Horn
Quand Jean-Baptiste Désiré Gallenne prend la piste avec Custer, en 1876, il a 27 ans. Ancien étudiant né à Lorient, il a choisi l'exil pour fuir un « passé rebelle » en 1870 après sa participation à la Commune
Le 30 septembre 1873, il s'engage dans le 7e de cavalerie de Custer. Trois ans plus tard, il devient un cavalier aguerri, habitué aux longues expéditions étouffantes, en territoire ennemi. Il est apprécié. On le surnomme affectueusement le « Frenchy ».
Le 22 juin 1876, Gallenne, 1,70 m, yeux bleus et cheveux noirs, crayonne dans son journal intime que « les clairons sonnent et tous les drapeaux sont déployés ». Pour motiver ses hommes, Custer a même amené une fanfare qui accompagne leur départ. Gallenne ne profite guère du spectacle : atteint de pleurésie, il souffre le martyre.
Déprimé, il écrit : « Je suis si malade depuis trois jours, je me sens si malheureux, si triste, que je voudrais que Dieu m'ait fait quitter cette vie. »
L’ Historien, David Cornut raconte cette épopée.
Cette brûlante journée du 25 juin 1876 s'annonçait comme une campagne militaire normale pour l'armée américaine. Dans les plaines herbeuses du Montana, le 7e de cavalerie du célèbre général Custer était sur la piste des Sioux du fameux chef Sitting Bull. Dix heures plus tard, Custer et 260 soldats étaient morts dans une bataille acharnée.
Le Lorientais Jean-Baptiste Gallenne fait partie de la colonne qui attaque la première, sur le plateau, près de la rivière Little Big Horn : « Nous chargeons au galop. » Le village indien est surpris, mais les Sioux et Cheyennes contre-attaquent. Pour les 200 soldats, c'est le repli dans des bois Les braves de Sitting Bull sont maintenant 400.
« Ils nous encerclent ! »
Soudain, le commandant de la colonne de Galenne, un officier médiocre et alcoolique, déserte son unité ! Abandonnés, les troupiers se replient en désordre dans les collines. Une seule compagnie se replie au pas : celle de Gallenne.
Arrivé près de la rivière Little Big Horn, le Breton subit la charge des Indiens : « Ils viennent sur nous, nous atteignent, nous encerclent ! Ils sont à 10 pas de nous, parmi nous ! » La retraite tourne à la lutte pour la survie. « Les Indiens tirent sur nous de partout. » Sur la colline, alors qu'au loin, la colonne de Custer combat à son tour les Indiens, Gallenne est assigné à la recherche d'eau pour les blessés.
Les deux jours suivants, alors que Custer et 200 hommes ont été tués et que les autres colonnes sont à nouveau assiégées, Gallenne risque sa vie en territoire hostile : « Nous sommes obligés de nous battre pour chaque goutte d'eau. » Avant l'une de ses missions, il glisse dans son journal : « J'ai à peine la force de bouger. Que Dieu m'aide à revenir. »
Sur le champ de massacre
Le 7e de cavalerie est finalement relevé le 27 juin 1876 par d'autres troupes de l'armée. Gallenne peut alors voir de lui-même « ce qui est advenu de Custer » : « Nous sommes passé à travers le champ du « massacre » - son étendue et sa vision sont simplement horribles. » Gallenne retrouve les corps d'amis « avec la tête tranchée et scalpée ». Le Breton, dont la violente pleurésie se réveille, reçoit une permission le 30 juin.
Mais Gallenne n'en a pas encore fini. Un an plus tard, le voilà aux prises avec les guerriers d'un autre chef mythique, le Nez Percé Joseph. Gallenne, rattaché au chirurgien pour la bataille de Bear Paw Mountain, se rapproche des lignes indiennes pour porter assistance aux blessés.
Touché par des balles à la hanche et la jambe, il traverse le champ de bataille entier sur ses coudes, sous le feu des guerriers, pour rejoindre ses lignes.
Son pied est amputé. Il termine sa carrière militaire avec les honneurs le 27 avril 1878 et s'établit à Washington D.C., où il y fonde une famille. Il s'éteint le 12 février 1911.
Aujourd'hui, des Américains anonymes déposent des petits drapeaux sur la tombe du Frenchy, au cimetière de Mount Olivet, à Washington D.C.
Le site du champ de bataille, qui conserve son journal, est visité par 500 000 personnes annuellement, et la fascination pour ce que l'on appelle « la dernière bataille » ne connaît jamais d'essoufflement.
Little Big Horn, autopsie d'une bataille légendaire, de David Cornut, Éditions Anovi, 2012.
Un Lorientais dans la bataille de Little Big Horn
Tranter- Membre confirmé
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Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Un Breton à Little Big Horn
CORNUT est membre de ce forum
bon il y avait des polémiques qui n'avait pas commencé ici
peut être répondra t'il ? (sans polémiques)
En tout cas il y a une deuxième édition de son livre revisité
si l'envie vous en prends...
de le lire ou l'acheter...
bon il y avait des polémiques qui n'avait pas commencé ici
peut être répondra t'il ? (sans polémiques)
En tout cas il y a une deuxième édition de son livre revisité
si l'envie vous en prends...
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Pas de chichis, appelez moi SUPER !
WICHITA- Modérateur
- Nombre de messages : 19422
Age : 60
Localisation : Plein sud !
Date d'inscription : 29/12/2008
Re: Un Breton à Little Big Horn
Je l'ai.
Lu deux fois avec toujours autant de plaisir, ce livre aide à rétablir des vérités historiques.
Par contre, je ne savais pas qu'il était sur le forum.
Lu deux fois avec toujours autant de plaisir, ce livre aide à rétablir des vérités historiques.
Par contre, je ne savais pas qu'il était sur le forum.
François
"Je demande d'emmener avec moi 600 hommes de la Légion étrangère afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement"... (Général Gallieni à Madagascar).
oxi81- Pilier du forum
- Nombre de messages : 10905
Age : 62
Localisation : Entre la mer et le ciel des Corbières
Date d'inscription : 14/11/2010
Re: Un Breton à Little Big Horn
par ma faute...
une longue histoire...
une longue histoire...
Pas de chichis, appelez moi SUPER !
WICHITA- Modérateur
- Nombre de messages : 19422
Age : 60
Localisation : Plein sud !
Date d'inscription : 29/12/2008
Re: Un Breton à Little Big Horn
J'ai acheté son ouvrage dès la première parution.
Nous avions eu de longues et intéressantes discussions sur un forum. J'avais trouvé D.CORNET des plus sympathiques, et ouvert à la discussion, justement.
Déjà pas mal informé sur ce sujet, j'ai trouvé son livre particulièrement instructif et bien documenté, avec une très bonne analyse chronologique des évènements.
Certains peuvent ne pas partager ses points de vue, mais je pense que ce livre est "à lire", sans aucun doute, si vous voulez enrichir vos connaissances de cet évènement retentissant, à l'époque, et encore de nos jours.
Nous avions eu de longues et intéressantes discussions sur un forum. J'avais trouvé D.CORNET des plus sympathiques, et ouvert à la discussion, justement.
Déjà pas mal informé sur ce sujet, j'ai trouvé son livre particulièrement instructif et bien documenté, avec une très bonne analyse chronologique des évènements.
Certains peuvent ne pas partager ses points de vue, mais je pense que ce livre est "à lire", sans aucun doute, si vous voulez enrichir vos connaissances de cet évènement retentissant, à l'époque, et encore de nos jours.
Tallyhoo ! Tallyhoo !
Jeppesen- Pilier du forum
- Nombre de messages : 7639
Age : 75
Localisation : Haut de Seine (92)
Date d'inscription : 27/12/2016
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