G98/40

En 1919 la Hongrie passe sous un régime de régence sans roi, avec à sa tête l'amiral Miklos Horthy qui a l'objectif affiché de rendre à son pays les frontières d'avant armistice.
Bridée par le traité de Trianon, l'armée Hongroise garde essentiellement l'armement individuel de la première guerre mondiale, adoptant en 1931 la cartouche de 8x56R (31M).
Les restrictions étant levées en 1927, la Magyar Kiralyi Honvedseg cherche à moderniser son armement et fini par adopter en 1935 un nouveau fusil d'infanterie sous le nom de Gyalogsagi puska 1935. Minta, plus connu chez nous sous l'appellation de fusil modèle 35M.
Ultime avatar de la famille des Mannlicher, il en utilise le système d'alimentation par clips introduits et une culasse rotative proche de celles des 1893 Roumains et 1895 Néerlandais.
La monture est en deux pièces sur le modèle des Lee Enfield, et le système de fixation de la baïonnette est similaire à celui du modèle 1886 Français.
D'une longueur proche de celle du 98K allemand, il est chambré pour la cartouche de 8x56R.
Il en sera fabriqué 186.600 exemplaires de 1938 à 1941.

Dans sa politique de récupération des territoires perdus, le régent s'est naturellement rapproché de l'Allemagne nazie, mais c'est un peu forcée que la Hongrie rentre en guerre en 1940 au coté des forces de l'axe.
En Avril 1941 l'armée Hongroise participe à l'invasion de la Yougoslavie au coté des troupes Allemandes, et fera de même à l'été lors de l'opération Barbarossa.

A cette période la Hongrie possède une industrie armurière sérieuse et de qualité, un peu à l'image de celle de la Tchécoslovaquie avant son annexion.
C'est donc tout naturellement que l'Allemagne toujours à la recherche de plus d'armes se rapproche de son allié de circonstance.
Pour l'armement individuel cela aboutira notamment à l'adoption du P37 (ü) et du G98/40.
C'est ce dernier qui nous intéresse plus particulièrement aujourd'hui.
Sous cette appellation se cache en fait le fusil 35M mis à la sauce Allemande.
Par rapport au fusil d'origine, il garde la culasse, le boitier et la monture en deux pièces, mais il est chambré pour la cartouche de 8x57, est équipé d'un magasin de type Mauser pour cinq cartouches, d'une nouvelle hausse et d'un tenon de baïonnette destiné à utiliser la même que celle du 98K.
138.400 exemplaires seront produits de 1941 à 1944, le détail par années étant disponible dans un autre sujet déjà publié sur TCAR.

A propos de la production Allemande, j'au lu qu'i existait une petite polémique quant au lieu exacte de fabrication.
On trouve de manière quasi systématique le code jhv correspondant à Femaru Fegyver es Gepagyar à Budapest, mais certains indiquent l'hypothèse qu'une partie de G98/40, voir la totalité, aurait été produite par la Danuvia Gepgyar à Budapest qui a normalement pour code Allemand jua.

Constatant la qualité des modifications apportées par les Allemands, les Hongrois adopteront ce Fusil sous l'appellation de Puska 43M en gardant cependant leur système de fixation de la baïonnette et de bretelle.
Ils produiront 76.500 exemplaires de cette version de 1943 à Avril 1945, certaines sources non confirmées indiquant la fabrication de 15.000 exemplaires supplémentaires en 1947-1948.

Comme nous l'avons vu au début de l'article, la Hongrie à signé une alliance de circonstance avec l'Allemagne.
Face à la tournure des évènements, et à l'avance Soviétique le régent Horthy a cherché à sortir son pays de la guerre en engageant des démarches d'armistice avec les alliés, ce qui entrainera l'occupation du pays par les troupes Allemandes en Mars 1944 (opération Margarethe).
Les troupes Soviéto-Roumaines étant aux portes du pays, Miklos Horty signe un armistice avec l'URSS en Octobre 1944.
Menacé par les Allemands, il est obligé d'abdiquer et est remplacé à la tête du pays par Ferenc Szalasi, chef du parti fasciste Hongrois, qui s'empresse de dénoncé l'armistice précédemment signé.
Il s'en suit une période d'instabilité et de combats féroces jusqu'à la chute de Budapest et que les dernières troupes Allemandes quittent le pays le 4 Avril 1945.

Acquis auprès d'un membre du forum, et arrivé en début de semaine à la maison, le G98/40 qui illustre mon article est de la série h et fabriqué en 1943.
Il est en très bon état, présente un canon brillant avec de très belles rayures et est monomatricule.
Il lui manque malheureusement le protège guidon, qui semble être plutôt difficile à trouver.

 

Une idée pour trouver le protège guidon ?

 

Bel article... et quelle belle arme !

belle pièce félicitation

Hello,
Une bien belle arme  

Damien

Salut !
Il est vraiment magnifique ! 
J'ai essayé de regarder si je trouvais ce fameux protège guidon qu'il te manque mais effectivement ça à l'air d'être plus que rare !
Même en essayant en anglais via Google les résultats sont maigres... peut être à essayer en allemand mais je ne connais pas la traduction pour cette pièce.

Bravo Jérôme il est très très beau    

Je me suis séparé du miens pour me recentrer sur les K98 a noter qu'il n'avait pas non plus de protège guidon, il est parti chez un membre du forum

La culasse Mannlicher est une merveille de mécanique, le soin apporté au système de verrouillage du fond de magasin en dit long sur le degré de finition de l'arme

Mais alors catégorie 'Armes allemande ou arme des autre Pays'?

Attention, en fonction de la réponse nous parlerons des GP35 produits sous contrôle allemand.. et certains ne rigolent pas avec le GP35

A bientôt

GP35      = "Armes belges"
P640 (b) = "Armes allemandes"  

Pour le G98/40 je suis content de lire que "l'onctuosité" de sa culasse;comparée au Kar98k; n'est pas une "légende urbaine"

On lit ;parfois; que ces fusils hongrois auraient été majoritairement destinés à la Lüftwafe ?
"Légende urbaine" par "extension /confusion" avec les pistolets hongrois P37 (ü) ou réalité ?


C'est grâce à un vieux N° de Cibles des années 1970 ,dans le "Courrier des lecteurs" je crois ,que j'avais découvert ce modèle ...et que j'avais pu peu de temps après en identifier un,dépourvu de sa culasse, sur l'ancien "Marché aux puces" de Marseille que je fréquentais assidument....mais en tant que Lycéen désargenté
Depuis grâce au web j'ai pu en identifier un sur une photo prise lors de la libération de Marseille fin-Août 44