remise en état d'un berthier mutilé
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remise en état d'un berthier mutilé
Bonjour à vous tous,
A quelques jours du premier confinement, appel d'une amie qui suite au décès d'un proche, avait découvert en rangeant les affaires un fusil. Elle voulait s'en débarrassé au plus vite en me le donnant.
Je suis dons allé voir la bête et fait rapidement quelques photos.
Bien que n'étant pas un spécialiste j'ai tout de même reconnu un berthier.
Le problème, une catégorie C......
Bien qu'ayant une licence de tir, j'étais pas bien chaud pour héberger cette nouvelle venue, je n'ai que des armes de catégorie D. Mais devant l'insistance de mon amie, on s'est lancé dans l'enregistrement de l'arme : faire reconnaître l'héritage pour enregistré l'arme, puis le transfert vers moi et bien sûr le tout devant un armurier et à chaque fois tu passes à la caisse.
Travaillant en milieu hospitalier, pris dans la tourmente de la crise sanitaire, j'ai paré au plus pressé, démonté le berthier, mis le bois à l'abri bien au sec et plongé la canon et le mécanisme dans le pétrole désaromatisé.
Ce n'est qu'au deuxième confinement que je me suis intéressé de nouveau à ce berthier.
Un petit tour sur le site des armes française réglementaires, et je pense qu'il s'agit d'un berthier modèle 1916, modifier pour la balle N.
Donc, un premier constat : le fut et le garde main on subit un raccourcissement sauvage, d'ailleurs bien inesthétique à mon goût.
Côté canon, piqûres éparses surtout en extrémité, tonnerre par contre bien propre. Intérieur bien sale.
Pour le mécanisme, le ressort qui ferme la portière du couvre chargeur est cassé. Idem pour le ressort supérieur de la planchette élévatrice du chargeur.
Grenadière de crosse complètement bloquée par l'oxydation.
Triste bilan.
En premier, avant de prendre une décision, j'ai nettoyé l'intérieur du canon. Huile de coude, écouvillon et dégrypoïl. Au moins une bonne surprise : les rayures sont bien présentes, bien profondes, pas de piqûres du canon, certes pas miroir, mais en état. Idem pour la chambre, bien brillante et sans piqûres.
Côté positif, le berthier est entièrement monomatricule.
Bon, fallait bien décidé de ce que j'allais faire de ce nouveau venu. J'ai choisi de tenter une remise à l'état d'origine en conservant le maximum des pièces d'origine.
Pour la crosse, une seule solution, pas question de la changer, je voulais garder les marquages. J'ai fureté sur le net et j'ai fini par trouver une crosse de berthier présentant une grosse fêlure sur la crosse mais avec un fut en état. J'ai pu la négocier à un prix raisonnable.
Ensuite j'ai trouvé un embouchoir et son aiguille, un garde main, un ressort pour la portière du chargeur ainsi que celui de la planchette élévatrice.
A la fin du confinement, j'avais toutes les pièces qu'il me fallait. De nouveau le retour au boulot, la galère du monde hospitalier et de la crise sanitaire .....interruption du chantier.
Puis est arrivé le couvre-feu et ces soirées sans fin......et la reprise du chantier berthier.
Je me suis attaqué à la crosse en premier.
J'ai décidé de couper les fût à raz de l'emplacement de l'anneau de la grenadière.
Le mutilé et le donneur
la greffe
le résultat après séchage
Pour la "greffe", et être sûr que le tout tienne bien, j'ai placé deux renforts en acier. Pour cela, j'ai percé en regard sur la crosse et le fût deux trou de diamètre de cinq millimètres, rempli avec de l'araldite à prise lente les trous, positionné deux tiges. Les deux surfaces ont été enduites avec de la colle à bois sader à prise lente. L'ajustement c'est fait avec le canon en place et laisser sécher 48 heures. Pour finir, au niveau de la "cicatrice", finition au sintobois. Au final, l'ensemble est bien solide et résistant aux sollicitations.
Pour finir le tout, j'ai eu recours au poncé-huilé de tout le bois pour harmoniser aux mieux les teintes. Lessivage à la lessive St Marc de l'ensemble, ponçage léger au grain 600, sept passes avec un mélange 70% huile de lin et 30% essence de térébenthine, dernière passe avec du siccatif. Entre chaque passe un bon lustrage au chiffon micro fibre.
Ensuite le canon. J'avais déjà fait l'intérieur. reste l'extérieur. Pas question de me me lancer dans un ponçage-polissage, pas assez de maîtrise sur ce procédé que je laisse bien volontier au professionnel. J'ai opté pour la solution "chimique".
Tout d'abord, un bon passage à la laine d'acier 000 avec du dégrypoïl en insistant sur les points de corrosion. Après, une passe avec du désoxydant fin de chez le faucheux en frottant toujours avec de la laine d'acier 000. Rinçage à l'eau avec du liquide vaisselle puis une passe généreuse de neutralisant avec de la mèche de coton.
Avec ce traitement, le bronzage ne résiste malheureusement pas bien, mais au moins la corrosion et les vilaines tâches disparaissent.
Donc; il a bien fallut refaire le bronzage. Là, pas bien le choix, je ne suis pas équipé d'un bac suffisamment grand pour un bronzage à chaud. J'ai choisi le kit de bronzage à froid de chez ARMENET.
Au préalable, j'ai éliminé toutes traces de l'ancien bronzage par trempage au vinaigre blanc en prenant bien soin de boucher le canon avec de la cire.
Une passe au dégraissant, puis quatre passes avec de la mèche de coton au produit de bronzage.Entre chaque passes un ponçage léger à la laine d'acier 000. Après la dernière passe, le produit de finition en couche généreuse et lustrage au chiffon micro-fibre.
Pour l'opération de bronzage, la planchette de hausse et son ressort ont été démontés, nettoyés et bronzé à part.
Comme j'avais les poinçons sous les yeux, je mets des photos. Comme dit plus haut, je découvre le berthier, j'ai pu me tromper dans son identification. J'ai vu que sûr le forum il y avait des experts pour tout ce qui touche à l’histoire du fusil berthier, ils pourront m'en dire un peu plus sûr l'histoire de cette arme.
Il y a aussi la la lettre E poinçonnée sur l'arrière du cache chargeur et les lettre UN sur la partie supérieure de la plaque de couche.
Pour le pontet chargeur et son mécanisme, il a fallut faire les réparations d'abord.
j'ai mis en place le nouveau ressort de la planchette élévatrice. Extraction et remise en place pas si évidente, j'ai coulé quelques bonnes gouttes de transpirations.
Le nouveau ressort de la portière du cache magasin c'est révélé trop mou, la fermeture de la portière ne se faisait pas correctement. Du coup, j'ai tenté de lui redonné de la vigueur. Chauffe du ressort jusqu'à une couleur orangée et trempage dans l'eau. remise en forme du ressort, puis de nouveau chauffe à l'a couleur orangée et trempage dans l'huile pour moteur. Ensuite deux passages de 40 minutes au four de cuisine à 280°C en prenant soin d'introduire le ressort légèrement tiédi. L'opération a bien réussi, le ressort a récupéré sont tonus.
J'ai entièrement démonté le pontet-magasin, nettoyé le tout eyt appliqué le même traitement que pour le canon.
Voilà le résultat.
Pour la culasse, démontage complet, nettoyage, lubrification. Pour la finition, passage avec de la laine d'acier 000 à l'acide fin/neutralisant. un passage avec le produit polish OUATOR et finition avec le nourrissant d'arme de chez ARMENET suivi d'un bon polissage au chiffon microfibre.
La plaque e couche a subit le même sort.
Restait plus qu'une pièce, et elle m'a donné du fil à retordre. La grenadière de crosse. Complètement bloquée par la corrosion. Malgré un trempage au dégrypoïl, pas moyen de la démonter. il a fallut que je la chauffe pour arriver à tout débloquer et démonter. Ensuite nettoyage et bronzage comme pour le reste.
Anneau de grenadière et embouchoir ont eu aussi été nettoyé et bronzé.
Il ne restait plus qu'à remonter le tout.
Voilà le résultat final :
J'ai testé le fonctionnement de l'arme.
J'avais en me procurant l'arme, des clips trois et cinq coups ainsi qu'une centaine de munitions d'époque.
L’approvisionnement se fait sans soucis, les balles montent bien, s'éjectent correctement.
Le clips chargé s'éjectent parfaitement, et vide, il passe sans soucis à l'ouverture de la portière.
Le fonctionnement de la culasse est bien fluide.
Il me reste à équiper le berthier avec une bretelle et envisager de trouver une baïonnette pour compléter le tout.
Reste la dernière épreuve, le passage au stand du club.
J'ose pas utiliser les munitions d'époque. J'ai parcouru le forum et j'ai vu que pas mal de post avaient été consacrés au rechargement de la munition avec plusieurs options :
- recharger en utilisant des étuis d'époque.
- rechargé avec des étuis neufs.
Ce foutu couvre feu voulant durer, je vais pouvoir me pencher sérieusement sûr la question.
Pour l'instant le berthier va sagement attendre dans la vitrine.
Au final, j'ai atteins mon objectif avec un résultat qui me satisfait. Certes, cela doit être perfectible et cela n’atteins pas la qualité du travail d'un armurier. Mais je me suis fait plaisir et en cette période difficile avec ce satané virus qui nous pourri la vie, je garderais au moins un bon souvenir et qu'est ce que cela fait du bien .......
A quelques jours du premier confinement, appel d'une amie qui suite au décès d'un proche, avait découvert en rangeant les affaires un fusil. Elle voulait s'en débarrassé au plus vite en me le donnant.
Je suis dons allé voir la bête et fait rapidement quelques photos.
Bien que n'étant pas un spécialiste j'ai tout de même reconnu un berthier.
Le problème, une catégorie C......
Bien qu'ayant une licence de tir, j'étais pas bien chaud pour héberger cette nouvelle venue, je n'ai que des armes de catégorie D. Mais devant l'insistance de mon amie, on s'est lancé dans l'enregistrement de l'arme : faire reconnaître l'héritage pour enregistré l'arme, puis le transfert vers moi et bien sûr le tout devant un armurier et à chaque fois tu passes à la caisse.
Travaillant en milieu hospitalier, pris dans la tourmente de la crise sanitaire, j'ai paré au plus pressé, démonté le berthier, mis le bois à l'abri bien au sec et plongé la canon et le mécanisme dans le pétrole désaromatisé.
Ce n'est qu'au deuxième confinement que je me suis intéressé de nouveau à ce berthier.
Un petit tour sur le site des armes française réglementaires, et je pense qu'il s'agit d'un berthier modèle 1916, modifier pour la balle N.
Donc, un premier constat : le fut et le garde main on subit un raccourcissement sauvage, d'ailleurs bien inesthétique à mon goût.
Côté canon, piqûres éparses surtout en extrémité, tonnerre par contre bien propre. Intérieur bien sale.
Pour le mécanisme, le ressort qui ferme la portière du couvre chargeur est cassé. Idem pour le ressort supérieur de la planchette élévatrice du chargeur.
Grenadière de crosse complètement bloquée par l'oxydation.
Triste bilan.
En premier, avant de prendre une décision, j'ai nettoyé l'intérieur du canon. Huile de coude, écouvillon et dégrypoïl. Au moins une bonne surprise : les rayures sont bien présentes, bien profondes, pas de piqûres du canon, certes pas miroir, mais en état. Idem pour la chambre, bien brillante et sans piqûres.
Côté positif, le berthier est entièrement monomatricule.
Bon, fallait bien décidé de ce que j'allais faire de ce nouveau venu. J'ai choisi de tenter une remise à l'état d'origine en conservant le maximum des pièces d'origine.
Pour la crosse, une seule solution, pas question de la changer, je voulais garder les marquages. J'ai fureté sur le net et j'ai fini par trouver une crosse de berthier présentant une grosse fêlure sur la crosse mais avec un fut en état. J'ai pu la négocier à un prix raisonnable.
Ensuite j'ai trouvé un embouchoir et son aiguille, un garde main, un ressort pour la portière du chargeur ainsi que celui de la planchette élévatrice.
A la fin du confinement, j'avais toutes les pièces qu'il me fallait. De nouveau le retour au boulot, la galère du monde hospitalier et de la crise sanitaire .....interruption du chantier.
Puis est arrivé le couvre-feu et ces soirées sans fin......et la reprise du chantier berthier.
Je me suis attaqué à la crosse en premier.
J'ai décidé de couper les fût à raz de l'emplacement de l'anneau de la grenadière.
Le mutilé et le donneur
la greffe
le résultat après séchage
Pour la "greffe", et être sûr que le tout tienne bien, j'ai placé deux renforts en acier. Pour cela, j'ai percé en regard sur la crosse et le fût deux trou de diamètre de cinq millimètres, rempli avec de l'araldite à prise lente les trous, positionné deux tiges. Les deux surfaces ont été enduites avec de la colle à bois sader à prise lente. L'ajustement c'est fait avec le canon en place et laisser sécher 48 heures. Pour finir, au niveau de la "cicatrice", finition au sintobois. Au final, l'ensemble est bien solide et résistant aux sollicitations.
Pour finir le tout, j'ai eu recours au poncé-huilé de tout le bois pour harmoniser aux mieux les teintes. Lessivage à la lessive St Marc de l'ensemble, ponçage léger au grain 600, sept passes avec un mélange 70% huile de lin et 30% essence de térébenthine, dernière passe avec du siccatif. Entre chaque passe un bon lustrage au chiffon micro fibre.
Ensuite le canon. J'avais déjà fait l'intérieur. reste l'extérieur. Pas question de me me lancer dans un ponçage-polissage, pas assez de maîtrise sur ce procédé que je laisse bien volontier au professionnel. J'ai opté pour la solution "chimique".
Tout d'abord, un bon passage à la laine d'acier 000 avec du dégrypoïl en insistant sur les points de corrosion. Après, une passe avec du désoxydant fin de chez le faucheux en frottant toujours avec de la laine d'acier 000. Rinçage à l'eau avec du liquide vaisselle puis une passe généreuse de neutralisant avec de la mèche de coton.
Avec ce traitement, le bronzage ne résiste malheureusement pas bien, mais au moins la corrosion et les vilaines tâches disparaissent.
Donc; il a bien fallut refaire le bronzage. Là, pas bien le choix, je ne suis pas équipé d'un bac suffisamment grand pour un bronzage à chaud. J'ai choisi le kit de bronzage à froid de chez ARMENET.
Au préalable, j'ai éliminé toutes traces de l'ancien bronzage par trempage au vinaigre blanc en prenant bien soin de boucher le canon avec de la cire.
Une passe au dégraissant, puis quatre passes avec de la mèche de coton au produit de bronzage.Entre chaque passes un ponçage léger à la laine d'acier 000. Après la dernière passe, le produit de finition en couche généreuse et lustrage au chiffon micro-fibre.
Pour l'opération de bronzage, la planchette de hausse et son ressort ont été démontés, nettoyés et bronzé à part.
Comme j'avais les poinçons sous les yeux, je mets des photos. Comme dit plus haut, je découvre le berthier, j'ai pu me tromper dans son identification. J'ai vu que sûr le forum il y avait des experts pour tout ce qui touche à l’histoire du fusil berthier, ils pourront m'en dire un peu plus sûr l'histoire de cette arme.
Il y a aussi la la lettre E poinçonnée sur l'arrière du cache chargeur et les lettre UN sur la partie supérieure de la plaque de couche.
Pour le pontet chargeur et son mécanisme, il a fallut faire les réparations d'abord.
j'ai mis en place le nouveau ressort de la planchette élévatrice. Extraction et remise en place pas si évidente, j'ai coulé quelques bonnes gouttes de transpirations.
Le nouveau ressort de la portière du cache magasin c'est révélé trop mou, la fermeture de la portière ne se faisait pas correctement. Du coup, j'ai tenté de lui redonné de la vigueur. Chauffe du ressort jusqu'à une couleur orangée et trempage dans l'eau. remise en forme du ressort, puis de nouveau chauffe à l'a couleur orangée et trempage dans l'huile pour moteur. Ensuite deux passages de 40 minutes au four de cuisine à 280°C en prenant soin d'introduire le ressort légèrement tiédi. L'opération a bien réussi, le ressort a récupéré sont tonus.
J'ai entièrement démonté le pontet-magasin, nettoyé le tout eyt appliqué le même traitement que pour le canon.
Voilà le résultat.
Pour la culasse, démontage complet, nettoyage, lubrification. Pour la finition, passage avec de la laine d'acier 000 à l'acide fin/neutralisant. un passage avec le produit polish OUATOR et finition avec le nourrissant d'arme de chez ARMENET suivi d'un bon polissage au chiffon microfibre.
La plaque e couche a subit le même sort.
Restait plus qu'une pièce, et elle m'a donné du fil à retordre. La grenadière de crosse. Complètement bloquée par la corrosion. Malgré un trempage au dégrypoïl, pas moyen de la démonter. il a fallut que je la chauffe pour arriver à tout débloquer et démonter. Ensuite nettoyage et bronzage comme pour le reste.
Anneau de grenadière et embouchoir ont eu aussi été nettoyé et bronzé.
Il ne restait plus qu'à remonter le tout.
Voilà le résultat final :
J'ai testé le fonctionnement de l'arme.
J'avais en me procurant l'arme, des clips trois et cinq coups ainsi qu'une centaine de munitions d'époque.
L’approvisionnement se fait sans soucis, les balles montent bien, s'éjectent correctement.
Le clips chargé s'éjectent parfaitement, et vide, il passe sans soucis à l'ouverture de la portière.
Le fonctionnement de la culasse est bien fluide.
Il me reste à équiper le berthier avec une bretelle et envisager de trouver une baïonnette pour compléter le tout.
Reste la dernière épreuve, le passage au stand du club.
J'ose pas utiliser les munitions d'époque. J'ai parcouru le forum et j'ai vu que pas mal de post avaient été consacrés au rechargement de la munition avec plusieurs options :
- recharger en utilisant des étuis d'époque.
- rechargé avec des étuis neufs.
Ce foutu couvre feu voulant durer, je vais pouvoir me pencher sérieusement sûr la question.
Pour l'instant le berthier va sagement attendre dans la vitrine.
Au final, j'ai atteins mon objectif avec un résultat qui me satisfait. Certes, cela doit être perfectible et cela n’atteins pas la qualité du travail d'un armurier. Mais je me suis fait plaisir et en cette période difficile avec ce satané virus qui nous pourri la vie, je garderais au moins un bon souvenir et qu'est ce que cela fait du bien .......
NOUNOURS05- Membre
- Nombre de messages : 30
Age : 64
Date d'inscription : 04/11/2018
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Bonjour à tous. Félicitations a toi. Belle arme et si tu t'es fait plaisir, pour moi c'est le principal et tu as une arme sauvegardée.
lou25- Membre expert
- Nombre de messages : 558
Age : 59
Localisation : haut doubs
Date d'inscription : 13/02/2019
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Il me plait bien, ce Berthier ressorti des limbes.
Tirer des cartouches d'époque est effectivement une source de problèmes. Souvent ça ne veut pas, et parfois ça veut beaucoup trop.
Recharger avec des étuis d'époque nécessite aussi beaucoup d'abnégation : amorçage em..berdan, et en plus amorce sertie par un listel.
Le rechargement avec des étuis modernes est la solution, voir les posts sortis la dessus : étuis PPU, malgré leurs dimensions pas toujours correctes (je n'utilise qu'eux depuis qu'ils existent, foin du 348 recalibré, et souvent introuvable de toutes façons).
Tirer des cartouches d'époque est effectivement une source de problèmes. Souvent ça ne veut pas, et parfois ça veut beaucoup trop.
Recharger avec des étuis d'époque nécessite aussi beaucoup d'abnégation : amorçage em..berdan, et en plus amorce sertie par un listel.
Le rechargement avec des étuis modernes est la solution, voir les posts sortis la dessus : étuis PPU, malgré leurs dimensions pas toujours correctes (je n'utilise qu'eux depuis qu'ils existent, foin du 348 recalibré, et souvent introuvable de toutes façons).
bbl56- Pilier du forum
- Nombre de messages : 1856
Age : 67
Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 15/03/2015
Re: remise en état d'un berthier mutilé
La totale restauration!!!
Pour le tir: tout bêtement des mun' PPU.
Si possible avec un petit joint torique placé contre le bourrelet, pour un chambrage optimal.
Pâtre- Pilier du forum
- Nombre de messages : 7473
Age : 53
Localisation : Besançon (25)
Date d'inscription : 20/11/2013
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Bonjour ,
super post avec de belle photos , et une belle histoire de restoration.
Il en faudrait plus comme cela sur le site.
«Si vous voulez une sécurité totale, allez en prison. Là, vous êtes nourri, habillé, soigné et ainsi de suite. La seule chose qui manque ... c'est la liberté.
- Président Dwight D. Eisenhower-
eric38- Pilier du forum
- Nombre de messages : 1244
Age : 54
Localisation : dans les terres froides
Date d'inscription : 24/05/2015
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Félicitations pour le sujet et le travail accompli
coolguy- Futur pilier
- Nombre de messages : 778
Age : 52
Localisation : Île de France
Date d'inscription : 28/02/2013
Re: remise en état d'un berthier mutilé
100% d'accord.eric38 a écrit:
Bonjour ,
super post avec de belle photos , et une belle histoire de restoration.
Il en faudrait plus comme cela sur le site.
moli06- Futur pilier
- Nombre de messages : 944
Age : 43
Localisation : Nice
Date d'inscription : 17/04/2020
Re: remise en état d'un berthier mutilé
très beau travail de restauration
Comment as tu traité la culasse pour la récupérer aussi propre ?
Comment as tu traité la culasse pour la récupérer aussi propre ?
Aardvark- Membre confirmé
- Nombre de messages : 289
Age : 59
Localisation : Île de France
Date d'inscription : 08/09/2019
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Vraiment un beau travail, bien fait dans sa conception pour faire une restauration sans perte de temps! Bravo!
El Pasota- Pilier du forum
- Nombre de messages : 3058
Age : 65
Localisation : Sud 77
Date d'inscription : 22/09/2019
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Aardvark a écrit:très beau travail de restauration
Comment as tu traité la culasse pour la récupérer aussi propre ?
Pour la culasse, d'ailleurs comme pour l'ensemble du Berthier, j'ai opté pour un nettoyage chimique.
Le ponçage-polissage, je ne le maîtrise pas, cela reste pour moi un art réservé au pro, on voit trop souvent des armes massacrées à grand coup de dremel.
La culasse a d'abord été démontée et mise à tremper dans le pétrole désaromatisé durant 3 semaines. C'est un bon dégraissant et nettoyant qui aide aussi au démontage de certaine vis. En plus aucun risques d'altération des pièces.
A la sortie du bain de pétrole, je brosse les pièces à la brosse nylon et laisse sécher. Là apparaisse bien en évidence toutes les traces de corrosion et piqûres.
Je frotte une première fois avec de la paille de fer 000 et du dégrypoïl (le WD40 fait aussi l'affaire) pour éliminer le plus possible les dépôts et excroissances dues à la corrosion, nettoyer le canal de passage du percuteur et le ressort.
Ensuite, je dégraisse le tout à l'acétone.
Une fois les pièces sèches, je passe au pinceau ou à la fibre de coton le désoxydant fin de chez LEFAUCHEUX, et je frotte à la laine d'acier 000 en insistant sur les tâches, les piqûres et les poinçons pour un nettoyage en profondeur. C'est un produit à base d'acide phosphorique, donc les précautions d'usage : gants, lunettes, et dans une pièce bien aérée. Pourquoi ne pas utiliser tout simplement de l'acide phosphorique ? Je le fais que sur des pièces fortement rouillées, efficace mais trop violent. On trouve sur des forum des recettes maisons à base d'acides divers et variés. Perso j'évite.
L'utilisation du désoxydant fin me donne satisfaction et respecte bien l'intégrité des pièces, seul bémol, le bronzage résiste mal. Mais là, la culasse ne l'étant pas, pas de soucis.
Aprés le passage aux désoxydant fin et lorsque la pièce est propre, un premier rinçage et brossage à la brosse nylon à l'eau avec du liquide vaisselle.
Je laisse sécher et j’enchaîne avec le neutralisant de chez Lefaucheux qui n'est ni plus ni moins qu'une base. Passage généreux à la mèche de coton et je laisse sécher. Le passage au neutralisant reste une étape importante pour stopper l'action de l'acide, surtout si certaine partie du métal sont devenues "poreuses" à cause de la corrosion.
Les pièces de la culasse ressortent débarrassées des vilaines tâches noires dues à la corrosion, les pinçons sont bien propres et pas altérés.
Le tout étant un peu terne, je passe ensuite du OUATOR, cela se présente sous la forme de coton imprégné d'un produit spécial "métal polish".Je le passe sur l'ensemble des pièces et sans attendre que cela sèche, je frotte avec un tampon à lustrer jusque-au séchage. Je finis le travail de lustrage au chiffon microfibre.
Pour finir, une dernière passe avec du FINISHARM de chez ARMENET toujours avec un chiffon microfibre et en lustrant. Je fais cette dernière passe pour bénéficier de l'effet de lubrifiant du produit. D'autre lubrifiant doivent tout aussi bien faire l'affaire.
Le ressort de percuteur n'a pas été soumis à ce traitement. Juste un trempage d'une journée dans le dégrypoïl et brossage à la brosse à poil en bronze.
Ensuite le remontage en prenant soin de lubrifier sans excès au dégrypoïl le canal du passage du percuteur.
Le tout remonté, un dernier coup de chiffon microfibre.
NOUNOURS05- Membre
- Nombre de messages : 30
Age : 64
Date d'inscription : 04/11/2018
Re: remise en état d'un berthier mutilé
J'ai eu l'occasion de récupérer il y a quelques années un Berthier comme celui-ci :'transformé chasse'. Mais il faut savoir qu'après guerre, en l'absence de fusil de chasse, ceux qui avaient pu récupérer ce type de de fusils, souvent, en l'absence de cartouches, passaient un coup de perceuse dans la chambre avec un foret de 12 ou 14 mm pour tirer de la cartouche à plomb.
Sur mon exemplaire, je l'ai découvert au premier tir vu le 'fire forming' de la douille.
Etant de nature prudente avec du matériel inconnu j'avais tiré une cartouche sous-chargée par mes soins et de plus sans épauler l'arme.
Bien m'en avait pris compte tenu des fuites de gaz provoquées.
Sur mon exemplaire, je l'ai découvert au premier tir vu le 'fire forming' de la douille.
Etant de nature prudente avec du matériel inconnu j'avais tiré une cartouche sous-chargée par mes soins et de plus sans épauler l'arme.
Bien m'en avait pris compte tenu des fuites de gaz provoquées.
Dernière édition par gégé95 le Dim 14 Fév 2021, 18:14, édité 2 fois
gégé95- Pilier du forum
- Nombre de messages : 1885
Age : 75
Localisation : Devant ma presse
Date d'inscription : 21/08/2009
Re: remise en état d'un berthier mutilé
NOUNOURS05 a écrit:Aardvark a écrit:très beau travail de restauration
Comment as tu traité la culasse pour la récupérer aussi propre ?
Pour la culasse, d'ailleurs comme pour l'ensemble du Berthier, j'ai opté pour un nettoyage chimique.
Le ponçage-polissage, je ne le maîtrise pas, cela reste pour moi un art réservé au pro, on voit trop souvent des armes massacrées à grand coup de dremel.
La culasse a d'abord été démontée et mise à tremper dans le pétrole désaromatisé durant 3 semaines. C'est un bon dégraissant et nettoyant qui aide aussi au démontage de certaine vis. En plus aucun risques d'altération des pièces.
A la sortie du bain de pétrole, je brosse les pièces à la brosse nylon et laisse sécher. Là apparaisse bien en évidence toutes les traces de corrosion et piqûres.
Je frotte une première fois avec de la paille de fer 000 et du dégrypoïl (le WD40 fait aussi l'affaire) pour éliminer le plus possible les dépôts et excroissances dues à la corrosion, nettoyer le canal de passage du percuteur et le ressort.
Ensuite, je dégraisse le tout à l'acétone.
Une fois les pièces sèches, je passe au pinceau ou à la fibre de coton le désoxydant fin de chez LEFAUCHEUX, et je frotte à la laine d'acier 000 en insistant sur les tâches, les piqûres et les poinçons pour un nettoyage en profondeur. C'est un produit à base d'acide phosphorique, donc les précautions d'usage : gants, lunettes, et dans une pièce bien aérée. Pourquoi ne pas utiliser tout simplement de l'acide phosphorique ? Je le fais que sur des pièces fortement rouillées, efficace mais trop violent. On trouve sur des forum des recettes maisons à base d'acides divers et variés. Perso j'évite.
L'utilisation du désoxydant fin me donne satisfaction et respecte bien l'intégrité des pièces, seul bémol, le bronzage résiste mal. Mais là, la culasse ne l'étant pas, pas de soucis.
Aprés le passage aux désoxydant fin et lorsque la pièce est propre, un premier rinçage et brossage à la brosse nylon à l'eau avec du liquide vaisselle.
Je laisse sécher et j’enchaîne avec le neutralisant de chez Lefaucheux qui n'est ni plus ni moins qu'une base. Passage généreux à la mèche de coton et je laisse sécher. Le passage au neutralisant reste une étape importante pour stopper l'action de l'acide, surtout si certaine partie du métal sont devenues "poreuses" à cause de la corrosion.
Les pièces de la culasse ressortent débarrassées des vilaines tâches noires dues à la corrosion, les pinçons sont bien propres et pas altérés.
Le tout étant un peu terne, je passe ensuite du OUATOR, cela se présente sous la forme de coton imprégné d'un produit spécial "métal polish".Je le passe sur l'ensemble des pièces et sans attendre que cela sèche, je frotte avec un tampon à lustrer jusque-au séchage. Je finis le travail de lustrage au chiffon microfibre.
Pour finir, une dernière passe avec du FINISHARM de chez ARMENET toujours avec un chiffon microfibre et en lustrant. Je fais cette dernière passe pour bénéficier de l'effet de lubrifiant du produit. D'autre lubrifiant doivent tout aussi bien faire l'affaire.
Le ressort de percuteur n'a pas été soumis à ce traitement. Juste un trempage d'une journée dans le dégrypoïl et brossage à la brosse à poil en bronze.
Ensuite le remontage en prenant soin de lubrifier sans excès au dégrypoïl le canal du passage du percuteur.
Le tout remonté, un dernier coup de chiffon microfibre.
Merci beaucoup, je ne pensais que les tâches d'oxydation pouvaient partir sans traitement mécanique. je vais tester ce désoxydant Lefaucheux que je ne connaissais pas.
Aardvark- Membre confirmé
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Re: remise en état d'un berthier mutilé
NOUNOURS05 a écrit:Aardvark a écrit:très beau travail de restauration
Comment as tu traité la culasse pour la récupérer aussi propre ?
Pour la culasse, d'ailleurs................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ soin de lubrifier sans excès au dégrypoïl le canal du passage du percuteur.
Le tout remonté, un dernier coup de chiffon microfibre.
Bonsoir ,
de la lecture pour demain , reste plus qu'a voir après un contrôle sur le net des produits utilisés
pour avoir le prix et la disponibilité en cas de commande.
Merci pour les bonnes explications.
«Si vous voulez une sécurité totale, allez en prison. Là, vous êtes nourri, habillé, soigné et ainsi de suite. La seule chose qui manque ... c'est la liberté.
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eric38- Pilier du forum
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Re: remise en état d'un berthier mutilé
Là aussi, le Berthier a été destiné à la chasse, mais à la chasse du gros gibier, du chamois pour être encore plus précis.gégé95 a écrit:J'ai eu l'occasion de récupérer il y a quelques années un Berthier comme celui-ci :'transformé chasse'. Mais il faut savoir qu'après guerre, en l'absence de fusil de chasse, ceux qui avaient pu récupérer ce type de de fusils, souvent, en l'absence de cartouches, passaient un coup de perceuse dans la chambre avec un foret de 12 ou 14 mm pour tirer de la cartouche à plomb.
Sur mon exemplaire, je l'ai découvert au premier tir vu le 'fire forming' de la douille.
Etant de nature prudente avec du matériel inconnu j'avais tiré une cartouche sous-chargée par mes soins et de plus sans épauler l'arme.
Bien m'en avait pris compte tenu des fuites de gaz provoquées.
J'habite dans les Hautes Alpes, secteur montagneux, à 1100 mètres d'altitude.
A la sortie de la WW2, la tentation était grande de "récupérer " un fusil militaire, une provisions de munitions et de se lancer la chasse aux chamois. Finit le vieux fusils de chasse à la portée limitée et bonjour la carabine à pas cher.
Lorsque j'ai commencé à chasser à l'âge de 20 ans, (bon sang que c'est loin !!!), il était encore courant de croiser des anciens avec des fusils militaires de "récup", entre autre mauser 98, carcano (départements frontalier avec l'Italie). J'ai même vu des mauser 98 avec des lunettes de tir rapportées et soudées.
Mais j'avais pas encore vu de Berthier destiné à la chasse du gros gibiers. Le mien à juste subit on dira un essai de transformation vers une apparence civile en amputant le fut et le garde main. Guidon et hausse sont d'origine et la chambre n'a pas été touchée. Vue le stock de munitions trouvées, l'ancien proprio c'est pas embêté, il allait à la chasse avec sont Berthier customisé et les munitions d'origine.
Mais après un temps vient l'autre. La création du Parc National des Ecrins, l'arrivée de jeunes gardes chasse nationaux beaucoup plus pointilleux, le durcissement progressif de la législation ont fait que ces divers fusils militaires se retrouvent dans le meilleurs des cas accrochés au-dessus de la cheminée ou dissimulés dans une grange ou un grenier et sombrent dans l'oubli......
C'est ce qui est arrivé à ce Berthier, il n'a refait surface qu'au décès du proprio, découverte bien embarrassante pour les héritiers mais qui a fait en définitive mon bonheur.....ainsi va la vie.
NOUNOURS05- Membre
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Re: remise en état d'un berthier mutilé
Belle restauration, encore un de sauvé, bravo.
Lurtz- Pilier du forum
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Re: remise en état d'un berthier mutilé
Beau travail, très belle finition ! Que dire ?
C'était vraisemblablement un fusil Mle 1916 ayant reçu toutes les modifications ultérieures (quoique, il faudrait vérifier les cotes du trou avant de l'ancien garde-main), tel qu'il a pu être ramassé au bord d'une route en 1940...
Dans de nombreuses régions de France la "modification chasse" aurait été plus agressive (raccourcissement du canon et re-forage lisse), car sur la majorité du territoire on chassait peu à l'arme rayée (à noter que reforé lisse c'est gâchis, car ça n'a d'usage que pour les petits volatiles).
Pour avoir des précisions sur les évolutions de ce modèle, voir ici (les fusils sont en bas de page) :
http://p.lacour.malvaux.free.fr/Histoire_docs/Lebel-Berthier/Pieces_Berthier.htm
Mais les modifications y sont peut-être encore incomplètement illustrées, donc voir aussi par là (et messages voisins) :
https://www.tircollection.com/t41443p125-numerisation-de-tables-de-construction#619683
Sinon, pour la restauration, lors du frottage à la laine d'acier l'huile de table convient bien aussi, avec l'avantage de se laver au savon, bien mieux que les huiles minérales (et il semble que l'huile d'olive dissolve mieux les crasses).
Le dérouillant à base d'acide phosphorique a ici été bien satisfaisant, car il était accompagné d'un frottage légèrement abrasif ; sans frottage il aurait laissé une "phosphatation au rabais" peu esthétique (il faut que les éventuels amateurs en soient avertis).
<< J'ai décidé de couper les fût à raz de l'emplacement de l'anneau de la grenadière >>
Pour ma part j'aurais coupé au milieu de la grenadière (comme le prescrit le règlement) de façon à ce que le raccord soit totalement masqué, dispensant ainsi de toute pâte à bois.
J'en aurais d'ailleurs profité pour essayer le raccordement en sifflet décrit ici (page 202 du PDF) :
http://p.lacour.malvaux.free.fr/Histoire_docs/Instruction_1905-Texte.pdf
Avec un tel raccordement, bien encollé de colle blanche, pas besoin de renforts métalliques. Mais avec un fût déjà fini l'exercice est difficile, car le bon montage de la bayonnette restreint nettement la tolérance sur la longueur totale ; alors ...
Alors le bon choix, en fait c'est celui qui donne un bon résultat !
C'était vraisemblablement un fusil Mle 1916 ayant reçu toutes les modifications ultérieures (quoique, il faudrait vérifier les cotes du trou avant de l'ancien garde-main), tel qu'il a pu être ramassé au bord d'une route en 1940...
Dans de nombreuses régions de France la "modification chasse" aurait été plus agressive (raccourcissement du canon et re-forage lisse), car sur la majorité du territoire on chassait peu à l'arme rayée (à noter que reforé lisse c'est gâchis, car ça n'a d'usage que pour les petits volatiles).
Pour avoir des précisions sur les évolutions de ce modèle, voir ici (les fusils sont en bas de page) :
http://p.lacour.malvaux.free.fr/Histoire_docs/Lebel-Berthier/Pieces_Berthier.htm
Mais les modifications y sont peut-être encore incomplètement illustrées, donc voir aussi par là (et messages voisins) :
https://www.tircollection.com/t41443p125-numerisation-de-tables-de-construction#619683
Sinon, pour la restauration, lors du frottage à la laine d'acier l'huile de table convient bien aussi, avec l'avantage de se laver au savon, bien mieux que les huiles minérales (et il semble que l'huile d'olive dissolve mieux les crasses).
Le dérouillant à base d'acide phosphorique a ici été bien satisfaisant, car il était accompagné d'un frottage légèrement abrasif ; sans frottage il aurait laissé une "phosphatation au rabais" peu esthétique (il faut que les éventuels amateurs en soient avertis).
<< J'ai décidé de couper les fût à raz de l'emplacement de l'anneau de la grenadière >>
Pour ma part j'aurais coupé au milieu de la grenadière (comme le prescrit le règlement) de façon à ce que le raccord soit totalement masqué, dispensant ainsi de toute pâte à bois.
J'en aurais d'ailleurs profité pour essayer le raccordement en sifflet décrit ici (page 202 du PDF) :
http://p.lacour.malvaux.free.fr/Histoire_docs/Instruction_1905-Texte.pdf
Avec un tel raccordement, bien encollé de colle blanche, pas besoin de renforts métalliques. Mais avec un fût déjà fini l'exercice est difficile, car le bon montage de la bayonnette restreint nettement la tolérance sur la longueur totale ; alors ...
Alors le bon choix, en fait c'est celui qui donne un bon résultat !
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: remise en état d'un berthier mutilé
J'ai eu l'occasion de réparer un fut de 07-15 cassé en deux et avant de recoller j'avais creusé intérieurement une rainure à la fraise, mis une
pièce de bois collée dans la rainure puis collé les deux morceaux.
J'avais procédé ainsi en voyant la minceur du fût du fusil et la faible surface portante encollée.
pièce de bois collée dans la rainure puis collé les deux morceaux.
J'avais procédé ainsi en voyant la minceur du fût du fusil et la faible surface portante encollée.
gégé95- Pilier du forum
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Localisation : Devant ma presse
Date d'inscription : 21/08/2009
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Beau travail, félicitations
LP- Pilier du forum
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Localisation : Lorraine "Qui s'y frotte s'y pique"
Date d'inscription : 28/02/2010
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Bonjour,
félicitation pour cette belle restauration, un Berthier qui le méritait,
merci du partage,
amicalement RV
félicitation pour cette belle restauration, un Berthier qui le méritait,
merci du partage,
amicalement RV
ZOUAVE9- Membre confirmé
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Localisation : Bourgogne
Date d'inscription : 04/07/2014
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Très beau travail, à la fois de restauration, mais aussi de rédaction du sujet.
Toutes mes félicitations, et un grand merci pour cette participation à la vie du forum
HELIX- Administrateur
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Date d'inscription : 12/02/2009
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Un grand merci Verchère pour le manuel d'instruction, qu'elle mine d'informations et en plus corrigé et annoté. Je l'ai vite téléchargé et je vais me pencher dessus, la lecture est plutôt "raide", je pense que le dico pour certain terme va être souvent ouvert.
Les liens pour l'identification du Berthier vont aussi être très utile.
Pour l'utilisation de l'acide phosphorique, en effet il est bon d'insister sur l'action de cet acide et de renouveler les mises en garde.
Comme je l'ai dit, je réserve l'utilisation de l'acide dosé à 75% pour les pièces très rouillées et par trempage. J'aurais effectivement du précisé que ce traitement de choc je le réservais à des pièces qui ultérieurement sont peintes. L'acide élimine la rouille mais il provoque, comme l'a précisé Verchère, aussi un traitement anti-corrosion par le dépôt d'une couche de surface grisâtre très inesthétique. Non seulement un traitement pareil ce fait au grand air et avec toutes les précautions d'usage : port de lunettes, gants. En mon sens totalement à proscrire pour l'utilisation sur une arme.
Pour l'utilisation du désoxydant fin à base d'acide phosphorique, je l'ai jamais utilisé par trempage. Uniquement en application, pas plus de 2 à 3 minutes et toujours accompagné d'un frottage à la laine d'acier 000. Un autre point très important, toujours laver la pièce après traitement et passer le neutralisant.
Je mets à titre d'exemple les photos de la poignée d'une machette réglementaire argentine qui a été traitée avec l'acide fin et avec la même finition que la culasse du Berthier. Les plaquettes sont restées en place lors du traitement et ont par la suite été refaites, toujours en place au poncé-huilé. Les poinçons n'ont pas été altérés.
Pour le fut, effectivement, j'avais envisagé de dissimuler la réparation au milieu de l'anneau de grenadière. Mais, j'ai été un peu refroidi par la proximité de l'aiguille qui maintien la grenadière en place.
La réparation de gégé95 aurait permis d'envisager cette solution plus sereinement, à tenter si l'occasion se représente.
Quant à la réparation du manuel d'instruction, c'est LA SOLUTION, réparation historique.......mais va falloir de l'entrainement auparavant, c'est du haut niveau et on a droit qu'à un essai.
J'en profite pour faire une parenthèse. Il va bien falloir que je me décide à franchir le pas : achat d'un tour. J'ouvrirais un nouveau sujet dans la même rubrique, tous vos conseils seront les bien venus et aussi l'indulgence envers le néophyte que je suis en la matière.
Les liens pour l'identification du Berthier vont aussi être très utile.
Pour l'utilisation de l'acide phosphorique, en effet il est bon d'insister sur l'action de cet acide et de renouveler les mises en garde.
Comme je l'ai dit, je réserve l'utilisation de l'acide dosé à 75% pour les pièces très rouillées et par trempage. J'aurais effectivement du précisé que ce traitement de choc je le réservais à des pièces qui ultérieurement sont peintes. L'acide élimine la rouille mais il provoque, comme l'a précisé Verchère, aussi un traitement anti-corrosion par le dépôt d'une couche de surface grisâtre très inesthétique. Non seulement un traitement pareil ce fait au grand air et avec toutes les précautions d'usage : port de lunettes, gants. En mon sens totalement à proscrire pour l'utilisation sur une arme.
Pour l'utilisation du désoxydant fin à base d'acide phosphorique, je l'ai jamais utilisé par trempage. Uniquement en application, pas plus de 2 à 3 minutes et toujours accompagné d'un frottage à la laine d'acier 000. Un autre point très important, toujours laver la pièce après traitement et passer le neutralisant.
Je mets à titre d'exemple les photos de la poignée d'une machette réglementaire argentine qui a été traitée avec l'acide fin et avec la même finition que la culasse du Berthier. Les plaquettes sont restées en place lors du traitement et ont par la suite été refaites, toujours en place au poncé-huilé. Les poinçons n'ont pas été altérés.
Pour le fut, effectivement, j'avais envisagé de dissimuler la réparation au milieu de l'anneau de grenadière. Mais, j'ai été un peu refroidi par la proximité de l'aiguille qui maintien la grenadière en place.
La réparation de gégé95 aurait permis d'envisager cette solution plus sereinement, à tenter si l'occasion se représente.
Quant à la réparation du manuel d'instruction, c'est LA SOLUTION, réparation historique.......mais va falloir de l'entrainement auparavant, c'est du haut niveau et on a droit qu'à un essai.
J'en profite pour faire une parenthèse. Il va bien falloir que je me décide à franchir le pas : achat d'un tour. J'ouvrirais un nouveau sujet dans la même rubrique, tous vos conseils seront les bien venus et aussi l'indulgence envers le néophyte que je suis en la matière.
NOUNOURS05- Membre
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Date d'inscription : 04/11/2018
Re: remise en état d'un berthier mutilé
C'est sûr, si tu ne voulais pas enlever le ressort de grenadière, ça compliquait les choses ! Mais si on doit généralement éviter de démonter ces ressorts il y a tout de même une exception : pour réparer le bois, justement.
Et effectivement, la réalisation de l'enture en sifflet est assez délicate, surtout dans le cas où on raboute un élément déjà fini, car on doit tomber juste du premier coup. Tandis que si on rapporte une pièce qu'on fabrique soi-même, on repousse sa finition à la fin, une fois l'emboîture ajustée ; et on laisse au départ des excès de bois permettant de re-tailler autant que nécessaire l'assemblage (sur la partie neuve) jusqu'à ce qu'il jointe parfaitement.
Pour les renforts, je préfère coller déjà les gros éléments en privilégiant l'alignement. Et ajouter les éventuels renforts après, quand le collage est sec (si c'est pas encore assez robuste - raison des renforcements - on fait gaffe) ; en creusant les logements au ciseau, ce qui me paraît plus précis que les fraises et peut se faire confortablement, bien au chaud devant la télé. Ceci interdit presque les tourillons dans l'axe, mais de toutes façons ils sont bien difficiles à aligner et souvent on doit en définitive leur donner un peu de jeu rempli par de la colle...
Il y a de toutes façons l'intérieur de la gouttière de canon, où l'on peut creuser une forte rainure accueillant une pièce taillée en clef d'assemblage.
Le tour à métaux, c'est tout de même vite indispensable si y-a pas ça chez un copain. Mais de nos jours la mode est de tout apprendre sur Internet ; et pour le tournage j'ai de très gros doutes !
Et effectivement, la réalisation de l'enture en sifflet est assez délicate, surtout dans le cas où on raboute un élément déjà fini, car on doit tomber juste du premier coup. Tandis que si on rapporte une pièce qu'on fabrique soi-même, on repousse sa finition à la fin, une fois l'emboîture ajustée ; et on laisse au départ des excès de bois permettant de re-tailler autant que nécessaire l'assemblage (sur la partie neuve) jusqu'à ce qu'il jointe parfaitement.
Pour les renforts, je préfère coller déjà les gros éléments en privilégiant l'alignement. Et ajouter les éventuels renforts après, quand le collage est sec (si c'est pas encore assez robuste - raison des renforcements - on fait gaffe) ; en creusant les logements au ciseau, ce qui me paraît plus précis que les fraises et peut se faire confortablement, bien au chaud devant la télé. Ceci interdit presque les tourillons dans l'axe, mais de toutes façons ils sont bien difficiles à aligner et souvent on doit en définitive leur donner un peu de jeu rempli par de la colle...
Il y a de toutes façons l'intérieur de la gouttière de canon, où l'on peut creuser une forte rainure accueillant une pièce taillée en clef d'assemblage.
Le tour à métaux, c'est tout de même vite indispensable si y-a pas ça chez un copain. Mais de nos jours la mode est de tout apprendre sur Internet ; et pour le tournage j'ai de très gros doutes !
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: remise en état d'un berthier mutilé
J'ouvrirais un nouveau sujet dans la même rubrique, tous vos conseils seront les bien venus et aussi l'indulgence envers le néophyte que je suis en la matière.
...C'est un peu dommage d'avoir fait une restauration aussi lourde, mettant en oeuvre moulte produits et techniques sans avoir au préalable vérifié quelles étaient les finitions réglementaires en 1918.
...bon, c'est vrai qu'en matière de BERTHIER il y a eu des évolutions et qu'on a parfois des doutes quant à la finition correcte de certaines pièces.
Cependant il me semble qu'en 1918, le battant de bretelle était en finition "poli-blanc" tout comme l'intérieur du boîtier.
Le ressort de hausse quant à lui était en principe bleui à la flamme.
Ceci-dit, l'arme étant probablement restée dans les inventaires de l'armée jusqu'en 1940, on pourrait imaginer, en tirant par les cheveux, un bronzage "intégral vers la fin des années 20...
Au vu du point de départ, le résultat final rachète largement ces petites erreurs.
FUEGO- Pilier du forum
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Date d'inscription : 27/01/2014
Re: remise en état d'un berthier mutilé
Aurai-je loupé un épisode celui du résultat au tir?
gégé95- Pilier du forum
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Re: remise en état d'un berthier mutilé
Bonjour,gégé95 a écrit:Aurai-je loupé un épisode celui du résultat au tir?
Pas du tout, c'est en cour, j'ai bien l'intention de mener ce berthier sur le pas de tir.
J'ai fait le tour sur tout ce qui a été dit sur le site sur le rechargement .......il y a pas mal de lecture.
J'ai bien une idée pour "passer" de vieilles munitions, plus de 500, mais bon, les idées c'est bien, je vais me lancer dans la faisabilité....car pas question de tirer directement des munitions d'époque.
Le temps de rassembler un peu de matos, là, je viens juste de mettre la main sur de la tu 5000, grosse galère pour la dispo.
Cerise sur le gâteau, je viens juste de sortir de l'isolement strict, j'ai choppé cette saloperie de virus, le temps de remettre le pied à l'étrier et je ferais un post sur mes essais de tir......
NOUNOURS05- Membre
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