Une hélice de bombe d’avion ?

Je soumet à la sagacité des membres cette hélice en alliage léger
. Il me semble qu’elle équipait l’arrière des bombes d’avion. Sa rotation due au vent de la chûte devait annihiler le système de mise à feu. Et à l’arrêt de l’hélice : boum très fort !
Si quelqu’un peut m’aider à l’identification, je le remercie

Vu du dessus ça ressemblerait presque à une étoile de hachoir à viande...
Et plus encore à un rotor de pompe pour "liquides chargés" (autrement dit, pompe à merde), mais l'hélice serait en fonte ou inox...

Hélice de bombe allez savoir (ici il n'est passé que quelques obus, qui sont tombés 1 km plus bas).
En ce cas je ne sais pas si l'hélice est un retard d'explosion, ou une sécurité (comme la "sécurité de bouche" des obus, empêchant l'objet d'exploser trop près du lanceur). C'est vrai que les bombes conventionnelles doivent plutôt être "à retardement", pour leur laisser le temps de traverser tous les planchers et de descendre à la cave.

Les bombes d'avion classiques ont une éolienne de sécurité qui se dévisse au cours de la chute et arme la fusée. L'hélice est bloquée en emport via un fil métalliques dit fil SL, fixé au lance-bombe au cours du chargement. Si on veut larguer en inerte (par exemple en cas d'urgence), on libère l'extrémité du fil côté avion.

L'éolienne est bloquée au stockage et au sol par une goupille de sécurité retirée par l'armurier au point de manœuvre juste avant le décollage. Goupille munie d'une flamme rouge...

Repères 13 et 27 sur le schéma



En situation :

Verchère a écrit:C'est vrai que les bombes conventionnelles doivent plutôt être "à retardement", pour leur laisser le temps de traverser tous les planchers et de descendre à la cave.

ce retard est fait de manière pyrotechnique, comme dans un BA de grenade (mais avec un retard beaucoup plus faible)

Détonateur numéro 27, Mark I* 

Bien vu !

Ce type de fusée avec éolienne comme montrée au début ou plus simple en tôle pliée de la photo sous avion équipe le nez des bombes. 

La fusée de culot est plutôt munie d'une éolienne à coupelles genre anémomètre montée latéralement.

FORT très fort !

La personnalité de l’ancien propriétaire m’avait branché sur cette piste d’élément de bombe d’avion car j’ai récupéré chez lui des choses vraiment peu communes : mitrailleuse d’aile d’avion de .50 (neutral), armes d’infanterie peu courantes notamment une CAL d’essais pour l’armée Française (neutral), que je présenterais prochainement et beaucoup, beaucoup d’autres choses car j’ai fait deux voyages avec la SW Toyota que j’avais à l’époque...
En tous cas merci des réponses. Je vais mesurer le diamètre et le filetage du trou central.
Pendant que j’écrirais, d’autres réponses documentées sont arrivées et c’est un merci en CinémaScope que j’adresse à tous pour l’intérêt porté à cet accessoire peu commun.

A noter que ce type d'hélice tombe en chute libre après armement de la fusée et donc n'importe où : elle a été soit ramassée sur une zone  bombardée soir récupérée au cours d'un désamorçage...

elle date de quand ?

Verchère a écrit:
C'est vrai que les bombes conventionnelles doivent plutôt être "à retardement", pour leur laisser le temps de traverser tous les planchers et de descendre à la cave.

Pas tout à fait exact : les bombes classiques peuvent effectivement avoir un retard dans leur détonateur pour pénétrer avant d'exploser...
Il existe toute une variété de retards choisis avant la mission.

Les vrais bombes de pénétration (armour piercing), contrairement aux bombes à usage général n'ont d'ailleurs pas de fusée de nez, qui est massif pour une pénétration maximale :



On appelle fusée à retardement des fusées chronométriques à retard beaucoup plus longs (plusieurs heures, jusqu'à 24 ou 48 h) destinées à "pourrir" la zone pour gêner le travail des démineurs. Ce type a été beaucoup employé pendant la deuxième guerre mondiale.

WICHITA a écrit:elle date de quand ?

39-45 (plutôt au début, car remplacée par la type 42)

merci

Une remarque pour les collectionneurs : ne cherchez pas une éolienne allemande WWII, il n'y en a tout juste pas...

En 1937, les Allemands ont adopté un système de fusée électrique très astucieux (essayé en Espagne...).

La fusée comporte un condensateur qui est chargé au moment du lancement par une impulsion de 240V continu via deux contacts (la fusée est en position latérale sur le corps de bombe).



La bombe était donc totalement inerte avant le chargement du condensateur, au point d'être livrée par l'usine et transportée fusée(s) en place !

La mise à feu était faite par un simple contact électrique... On pouvait choisir instantané ou retard suivant le plot alimenté.

Astuce supplémentaire : certaines bombes pouvaient être équipées de plusieurs fusées à retards différents et le choix était possible jusqu'au largage.

Pour les amateurs, le schéma d'une de ces fusées :

La sécurité d'éloignement au largage était réalisée par la charge lente via des résistances du condensateur de MAF depuis le condensateur de stockage chargé au largage.



Malin, non ? La Luftwaffe est revenue aux fils SL après 1954, standard OTAN...

Il doit bien y avoir tout de même une raison si l'OTAN (ayant probablement du tester le dit système au préalable) ne la finalement pas adopté.

Je vois trois raisons :

• ce n'était pas le standard US (not invented here)
  
• il y avait d'énormes stocks de bombes et plein d'avions en 1945
  
• il fallait modifier tous les avions avec de nouveaux lance-bombes et les circuits de charge...
  

Oui en effet sur les plans économique et logistique cela n'avait que peu d'intérêt surtout que les précieux deniers du pays étaient destinés à bien d'autres choses à ce moment là.