Revolver 1873 : avec quelles munitions tirait-on au 20e siècle ?

Une question me vient en parcourant le (riche) forum sur cette arme : sachant qu'elle a été en dotation jusque dans les années 50, à un moment où l'emploi de la poudre noire ne se justifiait plus, sait-on quelles munitions étaient alors utilisées ? Des fabrications contemporaines de la munition d'origine (PN) ?

Le 1873 est toujours resté à la pn, par contre je ne connais pas la date ultime de fabrication des munitions. L'armée a probablement vécu sur ses stocks.

Bonsoir,

Au 20e siècle, on a continué à tirer des cartouches chargées à PN dans les 1873.
Les différents manuels à l'usage des gradés (infanterie, artillerie, ...) jusque dans les années 30 nous parlent bien des cartouches modèles 1873-90 (voir ici: https://www.revolver1873.fr/cartouche-11mm73.php ).

Comme le souligne bien LP, l'armée à vécu sur ses stocks de cartouches.
Idem, je ne connais pas la date d'arrêt de fabrication de ces munitions.

Ce revolver était encore en service dans l'artillerie pendant le 2nde Guerre Mondiale: @verchère nous à déjà parlé de revolvers mle 1873 déterrés sur un site d'enfouissement d'armes d'un régiment d'artillerie en 1940.

Un amis à récupéré le 1874 que son grand père a saisi sur un Fel, lors de la guerre d'Algérie. Il était chargé avec une cartouche modèle 1873-90.

 
Sur le site ci-dessous la fabrication militaire la plus récente date de 1925 ;ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en ait pas de plus récentes ?*
De plus cette cartouche était également produite par l'industrie privée (SFM) et rien n'interdit de penser qu'au vu des faibles quantités nécessaires l'Armée ait pu passer commande à celle ci ?
http://old.municion.org/11x17R/11x17R.htm

 
*Pour comparaison la 11mm Gras (à balle blindée et PSF (?) a bien été produite par des étamissements militaires (LM) jusqu'en 1936 au moins
Je confirme si besoin que le 1873 était encore utilisé en 1940 par l'Armée Française on reconnait sa silhouette caractéristique dans un tas d'armes de poing capturées au Col de Bussang

La cartouche modèle 1873-90 la plus "récente" que je possède date du 4e trimestre 1926:

C'est plausible si l'on tient compte que, je crois, Paris sport supplée en somme le manque de cartouches dans les années soixante non ?

Bonsoir.
N'oublions pas la Buzenet,,première cartouche "consommable",et des cartouches passe-partout(45colt,44:40 ,455,450 bull-dog ,et les 73/74,a base de douille de chasse 12mm recoupées,et balle Paris sport collées en  guise de sertissage,rechargeables celle- ci au moins quatre fois

EKAERGOS a écrit:... armes de poing capturées au Col de Bussang

Eventuellement les mêmes unités que chez moi, certaines étant montées sur les Vosges moitié par une route moitié par une autre.

La dernière fabrication connue de 11 mm Gras, ce serait dans les années 50, par la SFM et pour la police du Yemen...
Il me semble qu'après la guerre de 14 l'armée française a continué à faire appel à la SFM pour certaines munitions, mais en 11-73 ça ne me dit rien ; plutôt en 7.65 court (32 ACP) et sans garanties, les terrains intéressant à fouiller ayant parfois ultérieurement servi de dépotoir pour objets du même genre...

Après la guerre de 40, les 73 tiraient ... rien parce-que quand on a pléthore de PA militaires modernes, et des musettes de cartouches, on ne s'embête pas avec de telles arquebuses !

Ensuite la mode est revenue, et alors les cartouches Paris-Sport ont eu un grand succès, mais ce n'était que du tir réduit : balle plus légère, capacité en poudre plus faible (en tir réduit d'un calibre déjà poussif à peine charge, il ne reste plus grand chose). Chargées à ras bord (0.60 g de PN) les douilles PS duraient des dizaines de coups, sauf si le ressort était très puissant car le percuteur pouvait alors défoncer le logement d'amorce.
Fabriquées en "copie - pirate" avec un fond à peine renforcé, elles étaient éternelles (j'ai même jamais su s'il y avait quoique ce soit de déposé ou breveté dans le système PS, dont le principe n'était pas nouveau, il me semble).

Une compagnie auto du train, dans une comptabilité de 1939-1940, avait 68 revolvers 1873 avec 2115 cartouches (ou 2225, ou 2775, foutues pattes de mouche). On trouve aussi un revolver 1873 (et deux Chauchat) dans une autre unité.

C'est pour ça que certains ont modifié les barillets pour tirer de la 45 ACP 

On le dit...
On l'a effectivement fait pendant la guerre (j'ai connu un témoin direct) ; mais sûrement bien plus après...

Expressi a écrit:C'est pour ça que certains ont modifié les barillets pour tirer de la 45 ACP 

Comme déjà dit sur ce sujet cette "modification" a deux origines
- Armes modifiées au début de la Résistance quand celle ci ne disposait que de peu d'armes .Les vieux 1873 récupérés ne disposaient que de très peu de munitions disponibles...et fiables alors que des stocks de cartouches 45 ACP existaient provenant des PM Thompson achetés aux USA en 1939/40. D'ou l'idée de ces rechambrages de fortune pour fournir des armes d'auto-défense à n'utiliser qu'en dernier recours. Mon père avait eu l'occasion d'en essayer un dans les années d'après-guerre ;les cartouches de 45 ACP étaient maintenues par un fil de fer entourant la gorge de la cartouche . Le tir avait été interrompu au deuxième barillet avec l'apparition d'une fissure sur ce dernier

- Armes rechambrées dans les années 1970 pour des tireurs voulant tirer-quelques-chose à une époque ou le rechargement commencait à se répandre en France.
Le but n'était pas de tirer des 45 ACP manufacturées mais seulement de pouvoir accéder à des composants plus courants et accessibles (..à l'époque) et de charger avec des doses de poudre réduites compatibles avec la mécanique du 1873 .
On trouve dans les "Cibles" de l'époque des articles  à ce sujet avec les recettes recommandées (une procédure identique existait pour les 320 reforés pour accepter les douilles de 7,65mm Browning/32 ACP)

EKAERGOS a écrit:

- Armes rechambrées dans les années 1970 pour des tireurs voulant tirer-quelques-chose à une époque ou le rechargement commencait à se répandre en France.
Le but n'était pas de tirer des 45 ACP manufacturées mais seulement de pouvoir accéder à des composants plus courants et accessibles (..à l'époque) et de charger avec des doses de poudre réduites compatibles avec la mécanique du 1873 .
On trouve dans les "Cibles" de l'époque des articles  à ce sujet avec les recettes recommandées (une procédure identique existait pour les 320 reforés pour accepter les douilles de 7,65mm Browning/32 ACP)

Un armurier m'en avait proposé un comme cela (sans se soucier de la problématique des catégories) il était en parfait état, preuve que son ancien propriétaire ne tirait que des charges adaptées dedans.