cartouches et lame chargeur: cohérent ?

Un ami m'a donné récemment, pour ma "collection" (si j'ose dire, je n'y connais pas grand chose, faudra que je m'y mette un de ces jours, en attendant dire que je "collecte" plutôt que je "collectionne" serait plus juste  ) cette lame-chargeur garnie de 5 cartouches;

L'ensemble vous parait-il cohérent ?











Merci à vous

Bonjour,

Ce qui détonne (avec 2 "n"), c'est la cartouche du milieu ...!

Si elle n'est pas WW1, elle est sans doute tchécoslovaque, faudrait voir son marquage.

Sinon, lame de 1941 (aah = Heinrich Vogt, Pyrotechnische Fabrik, à Pforzheim) pour cartouches de 1940 (P162 = Preßwerk Metgethen GmbH, à Metgethen (près de Königsberg), ça peut aller.
Le culot indique une cartouche à balle ordinaire sS (schweres Spitzgeschoss : balle lourde pointue) repérable à l'anneau d'amorce vert, et un étui en laiton 72/28 (S*) du 2e lot de 1940.

Ça cause bien, un culot, non ?

A+

Ben, ça dépend, un culot vierge n'a pas grand-chose à raconter...

Oui, ça cause bien, pas de doute...(sauf les vierges, si j'ai bien compris ? )

De fait, je me suis rendu compte...en "postant" les photos...   qu'elles n'étaient pas toutes identiques, celle du "milieu" a fini par attirer mon regard !

Du coup, j'ai enlevé les cartouches de la lame-chargeur...et pu noter qu'elles n'étaient pas toutes de la même année


J'ai repris des photos, mais avec mon téléphone, ce coup-ci...moins net sans doute mais cela semble lisible toutefois:

au centre, toujurs la cartouche "différente":




dont voici le "culot" plus en détail...je sens qui va en raconter, des choses...

on y lit 4 :  / P  /  S  /  90  (ou 06 ?)



 

Il peut causer : P = cartoucherie de l'usine Polte, à Magdeburg-Sudenburg, 4  06 = avril 1906 (collec ! à ne pas tirer !), S = étui laiton. Le projectile est une balle S (Spitgeschoss : balle pointue), apparue en 1905. C'est la balle ordinaire, signalée par le vernis noir autour de l'amorce.

Le reste des cartouches n'étant pas homogène, tu pourras aisément remplacer celle-ci, qui a vu passer les deux grandes guerres sans être tirée (122 ans et toutes ses dents !) par une du même tonneau que les autres ...

A+

J'édite, j'ai oublié de t'identifier les 3 autres ... Tu as donc deux P316 et une P131, toutes trois à balle sS et étui laiton 72/28 :
- P316 : Westfälische Metallindustrie AG, à Lippstadt, 8e lot de 1937
- P131 : DWM (Deutsche Waffen- und Munitionsfabriken AG), usine de Berlin-Borsigwalde, Eichborndamm, 64e lot de 1936

A+

Super, Grand Merci à toi,  FEDER.


J'ai bien acheté, il y a longtemps, un ouvrage sur l'identification des munitions, mais il est très loin d'être complet et très informatif...

J'ai un "petit stock" de munitions de ce type, en "vrac" ou sur "lame-chargeur", et je vais faire un "échange".


Mais de toute façon, rassures-toi, je ne tire jamais de munitions "anciennes" dans mes armes. Je préfère les préserver, même si pas rares, comme témoignages d'une autre époque.

Dans mes armes, j'utilise des cartouches modernes, ou rechargées.

Cette relique de 1906 sera donc "au chaud" avec les autres (je pense que je vais lui trouver un petit sachet plastique, dans lequel je pourrai glisser les renseignements que tu m'as communiqué  

Je fus, il y a longtemps, un "pyrothécophile pratiquant", mais ma collection (environ 10000 pièces) a pris le large, portée par une vague bleue à képis, en 1979. Je me contentais depuis de mes petites trouvailles diverses, sans chercher à en reconstituer vraiment une ... Les gabelous de 2004 ont bien voulu me laisser cet embryon, qui "augmentouille" parfois de quelques pièces ...
Je m'intéresse aussi aux lames-chargeurs (j'ai des doubles !). 
En fait, je garde tout ça surtout à titre documentaire, pour le cas où je vois passer des demandes de dimensions ou autres.

Ma collection de 7,92 (j'ai un fusil déclaré SIA dans ce calibre) tient dans une boîte à gâteaux, avec en plus quelques boîtes vides qui traînent, la voilà :


Le culot en l'air, dans les intérieurs en frigolite ou plastique récupérés dans les boîtes de cartouches modernes manufacturées, c'est un classement pratique !

Je "fais" les codes fabricants, si possible par année, et pour ne pas trop m'encombrer, je recherche dans chaque année un exemplaire portant le lot d'étuis le plus haut, pour avoir une idée de la production annuelle. Une variante de projectile par ci-par là, un peu de productions exotiques, et ça fait mon bonheur ...

Ma doc est vieille (comme moi) et pour ce qui est de la 7,92, j'ai un assez bon ouvrage, bien illustré, acquis il y a ... 30 ans, et qui fait le job, si tu ne l'as pas, je te le conseille : "German 7,9 mm Military Ammunition 1888-1945", de Daniel W. Kent (compte d'auteur, seconde édition, 1990). Il doit y avoir mieux, mais il est trop tard pour courir après ...

A+

Jeppesen a écrit:je ne tire jamais de munitions "anciennes" dans mes armes. Je préfère les préserver, même si pas rares, comme témoignages d'une autre époque.

Dans mes armes, j'utilise des cartouches modernes, ou rechargées.

Pareil: je ne consomme que du consommable, jamais de l'irremplaçable. Sans vraiment collectionner les munitions, je suis toujours content quand je mets la main sur une ancienne, quel que soit son calibre (avec quand même une préférence pour les C7...)

Et bien je suis comme toi, Stephane5...et nous ne sommes certainement pas les seuls à pratiquer de la sorte  

Pas mal trouvé, Feder, ton système pour "ranger" les cartouches !

Moi, c'est vraiment en vrac", et donc pas pratique;

En plus je mélange souvent les munitions de diverses origines, si elles sont (à peu près) de la même époque...dans des boites, n'importe comment, donc j'ai du mal à faire un identification...en me disant que je vais "mettre de l'ordre" un de ces jours !...  

Je note la référence de ton ouvrage, on ne sait jamais, je le verrai peut-être passer un jour..et j'y prêterai attention !

Au fait, Feder, tu parles de "2ème lot" de 1940 là où j'aurai pensé "mois de Février" (chiffre 2) ?

Il y avait combien de "lot" par an ?

si tant est qu'il est possible de le savoir, bien entendu, ce n'étais peut-être pas régulier à ce point.

En quelle matière est cette lame chargeur ? Vu comme ça on dirait de l'alu (hautement improbable dans le III eme Reich de 1941)

Jeppesen a écrit:Au fait, Feder, tu parles de "2ème lot" de 1940 là où j'aurai pensé "mois de Février" (chiffre 2) ?

Il y avait combien de "lot" par an ?

Marquer le mois avait cours avant et pendant la WW1, mais en 1930, le type de marquage employé par Polte, seule manufacture autorisée jusqu'en 1927 (mais il y en a eu d'autre dans la clandestinité), se généralise, et le n° de lotissement remplace le mois.
C'est au culot des cartouches de Polte que j'ai relevé les plus hauts n° de lots, sur des étuis en acier plaqué tombac de 1938, portant les marquages suivants :
- P VIIIc1 217 38
- P IXg1 216 38

Il se peut qu'il y en ait de plus élevés ...! Quand on prépare la guerre, on fait des stocks ! 1938 fut l'année du froc baissé à Munich ... Daladier (l'homme du décret scélérat sur les armes) et Chamberlain (l'homme du chiffon de papier brandi sous la puie à son retour) ... ah les braves gens ...! Grâce à eux, la production allemande a été relancée !

Le nombre d'étuis par lot oscille entre 180,000 et 3,500,000 (j'ai écrit "à l'américaine", avec des virgules, pour ne pas qu'on croie à une erreur) pour les étuis laiton, et 750,000 pour les étuis acier, nombre qu'on peut tirer de 10 tonnes de cet acier. 
Le nombre de lots dépend des commandes et des possibilités des cartoucheries, il n'est jamais constant.

Pour Eka, cette lame-chargeur est en fer ou alliage ferreux (réagit à l'aimant). Elles recevaient une parkérisation grise, qu'on trouve dans différents tons (50 nuances ...?  ), et tard dans la guerre, elles ont fini par être laissées couleur métal !

A+