Mon revolver Mle 1873

Bonjour chers amis collectionneurs,

Je viens de sauter sur une belle occasion de combler un gros vide dans ma collection !

Un de mes bons camarades recentre sa collection et a bien voulu me vendre ce revolver 
(Il lui aurait été légué par un oncle l'ayant eu en mains au maquis en 44. Pourquoi pas ?)

Voici mon Revolver Modèle 1873, fait à St Etienne en 1886 :





Caractéristique de ce revolver, on l'ouvre sans outil (on peut aussi retirer l'axe et le barillet) :



Toutes les pièces de l'arme sont au même numéro 15271 :



Autres marquages, la manufacture et un M majuscule :



Le canon porte le marquage du modèle de l'arme et de l'année de fabrication :




Enfin, la calotte porte ce poinçon en forme d'ancre, il s'agit donc d'un revolver pour la marine :



Le revolver était accompagné par 6 cartouches de 11 mm dont voici l'un des culots :



Et - hasard - 3 jours plus tard un copain de mon club se séparait de ... ce jeu d'outils :



Enfin, voici le texte du Boudriot décrivant l'arme :







Pour conclure, je dirai que ce revolver est resté en bon état, mécaniquement sans aucun jeu.

Il n'est pas neuf, il est marqué par les ans et porte des traces de corrosion, certes.
Mais il a une énorme qualité : C'EST LE MIEN ! et ça faisait des années que j'en voulais un ...

Je suis davantage tireur aux armes longues, mais vu que j'ai les outils, je me laisserai eut-être tenter à l'utiliser.

Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite un bon w-end !

À bientôt

73 de marine seconde fabrication : excellente affaire !!!!

Oui ! C'est bien un exemplaire de Marine, deuxième modèle en calibre 11mm73 (même munition que l'Armée de Terre).
Le numéro de série composé uniquement de chiffres (sans lettre préfixe) prouve que c'est bien un exemplaire de Marine.
Le deuxième modèle de Marine a été produit uniquement en 1886 et 1887.
Belle acquisition... A conserver !!!

Bonne pioche, Paul.

Tu as décidément le « chic » pour trouver d’excellentes pièces, de toute nature 

Bonjour,

Il s'agit bien d'un modèle 1873 de marine, 2e commande! 
Bonne pioche!

Un peu de lecture (bien plus complet que le Boudriot  )
https://www.revolver1873.fr/1873-marine.php

Effectivement, très beau modèle! 
Par ailleurs, est-ce que le 73 pourrait tirer du 44 russian? Vu que les étuis passent et que la charge n'est pas très éloigné je me posais la question...

MikeP08 a écrit:Effectivement, très beau modèle! 
Par ailleurs, est-ce que le 73 pourrait tirer du 44 russian? Vu que les étuis passent et que la charge n'est pas très éloigné je me posais la question...

J'en sais rien.
Dans la résistance, j'ai lu quelque part qu'en l'absence de cartouches d'origine, on garnissait le barillet avec des cartouches de 11,43 ...
Bien entendu, les pauvres 73 qui subissaient ce traitement prenaient rapidement du jeu ...

MikeP08 a écrit:Effectivement, très beau modèle! 
Par ailleurs, est-ce que le 73 pourrait tirer du 44 russian? Vu que les étuis passent et que la charge n'est pas très éloigné je me posais la question...

Negatif : meme si l'etui de 44 russian semble bien adapté aux chambres du 73, sa balle ne convient pas. Etant en 44, elle passerait dans le canon sans toucher les rayures. La specificité du 11mm73 c'est une balle de 45 dans une douille de 44.

Pour le coup des .45 ACP dans le ´73, le truc consistait à limer le haut (6 ou 7 mm) de l’étui de la munition jusqu’à ce qu’elle entre dans le barillet en forçant juste ce qu’il faut pour qu’il y ait percussion. Vu qu’il n’y a pas de bourrelet, il valait mieux y aller soft dans les derniers coups de lime. J’en parle car j’ai vu de telles munitions, il y a longtemps. Idem avec des 9 mm para pour tirer dans les revolvers en .38 S & W ; là, le pourtour du culot était martelé au bédane, un peu comme une rondelle crantée, pour créer un bourrelet. Les .45 pouvaient bien subir la même modification si on souhaitait le confort de l’extraction  
  Ne jamais oublier que la .45 Auto est une cartouche à très basse pression (CIP 1300 bars) et qu’elle n’a jamais fait éclater une saloperie comme le pistolet Liberator . Bref, le ´73 tenait le choc pour une raison très  simple, c’est qu’il tirait très peu ! En gros, il s’agissait de se faire refiler une arme plus guerrière en usant de la force (ou de la politesse, n’excluons pas cette possibilité -qui a dit menace ?) auprès du gars (ennemi si possible ) qui en avait une. Une fois cette nouvelle arme acquise, le ´73 passait dans une autre main pour jouer le même rôle car faire la guerre avec une arme poing ne dure jamais très longtemps…
 Le calibre des projectiles est le même pour la .45 et pour la 11 mm. OK, le ´73 n’a pas été conçu pour le tir des chemisées mais ce détail n’effleurait personne à cette époque. Sur des photos, on voit parfois des maquisards armés d’une .22LR…
  J’ai vu des barillets de ´73 retouchés pour tirer des .45 (non modifiées) chargées soft avec des projectiles plombs de 175 grain, une feuillure parfaite permettant la percussion. Le volume des copeaux prélevés sur les 6 chambres ne doit pas dépasser une cuillère à café : l’arme n’est pas fragilisée. Évidemment, ce bidouillage est illégal et ne transforme pas pour autant le brave ´73 en arme de match !
  Ces altérations de cartouches ou d’armes appartiennent à un autre temps où tout lendemain était teinté d’incertitude…

Une longue réponse pleine de précisions comme on les aime! Merci beaucoup!

Dans la résistance, le 73 devait surtout servir de pistolet d'alarme pendant les opérations, pour que les boches se mettent en garde, donnant ainsi quelques secondes de plus pour décrocher.
Sinon on évitait d'être armé, surtout les agents de liaison, car il est toujours possible de passer entre les mailles d'une fouille ... sauf si on est armé !
A moins de se savoir déjà trop connu, auquel cas brandir une arme quelconque permet d'échapper à la torture (ce pourquoi le Lt Niel trimballait toujours un 6.35, bien peu efficace mais de port commode, et suffisant à remplir cette fonction).