Arisaka thaïlandais

Voici l'histoire d'un petit Suisse qui récupéra pour la modique somme de 100 francs une épave indéterminée sur base d'Arisaka qui trainait dans un coin sombre de l'armurerie voisine de son lieu de travail
L'armurier ne savait pas vraiment de quoi il s'agissait !





Le petit Suisse fit des recherches sur cette armes, en voici le résultat :

certains détails ont attiré mon attention, je veux surtout parler de cette partie de la crosse



Et des marquages sur la chambre



En effet, je n'ai trouvé aucune image de crosse d'Arisaka pareillement évidée avec le système de fixation de la sangle rappelant celui de l'USM1. De plus, les caractères figurant sur la chambre sont des caractères Thaï.
Après quelques recherches sur le net, j'ai rencontré l'homme providentiel, LA référence en matière d'armes japonaises, je veux parler de Francis C. Allan de Floride. Grâce à lui, j'ai pu reconstituer l'histoire de cet Arisaka.

Nous sommes donc en présence d'un fusil Arisaka, 25ème série, produit à l'arsenal militaire de Kokura, entre 1933 et 1940.
Petite parenthèse historique : à la fin des années 40, la Thaïlande voulut équiper ses forces de police ainsi que certaines unités militaires de carabines USM1, mais l'état des finances du pays ne permettait pas cet achat. La Thaïlande possédait un grand nombre de fusils Arisaka type 38 achetés au Japon en 1940. Il semblerait que l'arsenal royal de Bangkok se chargea alors de transformer une petite partie de ces fusils pour la police et l'armée. Les informations en possession de Francis C. Allan, qui effectue depuis longtemps un recensement de ces armes, laissent penser qu'un peu moins de 1000 fusils furent attribués à la police tandis que l'armée aurait reçu les armes portant les numéros 1139 à 2255.

Pour les fusils destinés à la police, la principale modification consistait dans la découpe de la crosse qui permettait de fixer la sangle à l'aide de l'huilier.

Si nous revenons sur les marquages présents au-dessus de la chambre, nous pouvons lire le chiffre 91 en haut et le chiffre 417 en bas. Entre ces deux chiffres, nous voyons le blason de la Police royale thaï qui a remplacé le chrysanthème japonais.



Le chiffre 91 signifie que nous sommes en présence d'une carabine type 91; cette désignation basée sur le calendrier Bouddhiste, nous donne l'année 2491, ce qui fait 1948 dans notre système chrétien. L'arme a donc été modifiée par l'arsenal en 1948.

Le chifffre du bas, quant à lui, est le nouveau numéro de série de l'arme, à savoir N° 417.

Le bois de ces Arisaka avait à l'origine une teinte brun/rouge et était recouvert d'un vernis appelé Urushi.

Fort de ces renseignements, le petit Suisse décida de restaurer l'arme; toutes les parties mécaniques furent frottées au WD40 et à la paille de fer triple zéro; les endroits plus atteints furent traités avec la brosse métalique au bout du Dremel. Le bois fut nettoyé dans la baignoire (pendant que ma chère et tendre n'était pas à la maison) avec de la lessive décapante et de l'eau chaude. Après une semaine de séchage à température ambiante, le bois fut poli avec la paille de fer triple zéro; la partie inférieur de la crosse fut recollée avec de la colle à bois. Ne possédant pas de vernis Urushi, j'ai utilisé de la gomme-laque (le même vernis que celui des Schmidt Rubin).

Voici le résultat final, cette petite carabine peu courante et chargée d'histoire méritait bien le temps que je lui ai consacré.

Bretelle allemande ?

Là encore il y en a un exemplaire (mal identifié) en vente chez Rolly.

la bretelle m'a été donnée avec l'arme ! Aucune idée de sa provenance.

Visiblement bretelle de 98K

au fait, je viens de faire une visite au site que tu mentionnes et je suis stupéfait en lisant les prix indiqués !!! Pour moi c'est hallucinant. De plus les descriptifs me semblent parfois un peu folkloriques !

Le monsieur continu toujours et encore et encore ............