PA 35 A
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PA 35 A
PA 35 A
Pistolet Automatique modele 1935 A
Chargeur 8 cartouches de 7,65 long
Fonctionnement par court recul du canon.
HISTORIQUE
Suite a un concours organisé en 1933 par le Ministère de la Guerre, pour trouver un successeur aux fameux RUBY et STAR , la SACM, propose en 1935, son pistolet, conçu par l'ingénieur Petter, sur le principe Browning.
Il sera adopté parallèlement au pistolet présenté par la MA de St Etienne, la même année,le PA 1935 S . Bien que de dénomination quasi identique, il s'agit de deux pistolets complètement différents, et aux pièces non interchangeables. Le PA 35 A a une poignée galbée.
La production commencera en 1937, pour une première livraison en 1938.
En juin 1940,suite a quelques problèmes de jeunesse, seulement 2700 PA 35A sont livrés: 1900 a l'armée de terre, 500 a la marine et 300 a l'armée de l'air. Devant l'avance Allemande, la SACM evacue ses 800 PA restant sur la MA de Tulles. Au total , 3500 PA 35A seront fabriqués , sur une commande initiale de 10.550 .
Fin 1940, la SACM se voit contrainte de reprendre la fabrication pour le compte de l'occuppant, qui en dote les services d'ordre francais, placé sous sont controle.
A la fin de la 2eme Guerre Mondiale, la fabrication se poursuit , et ne se terminera qu'avec l'adoption d'une arme en 9mm, le PA MAC 50.
Comme beaucoup d'armes utilisant la cartouche de 7.65 long, son pouvoir d'arret est très contesté.
Ca aurait pu etre une arme interessante en 9mm parabellum.
CARACTERISTIQUES
Longueur totale: 195 mm.
Hauteur: 125 mm.
Longueur du canon: 110 mm.
Rayures : 4 a droite au pas de 250 mm
Poids vide: 670 g. chargé : 815g
DESCRIPTION
La carcasse est monobloc, en acier fraisé. La poignée reçoit deux plaquettes en bakélite.
Sur la gauche de la carcasse est disposé l'arrêtoir de culasse, plus en arrière, à la base du pontet se situe le poussoir du crochet de chargeur.
La plupart des 35A ne possède pas d'anneaux de poignées, mais sur les dernières séries sera aménagé un petit anneau fixe traversant et bloqué par matage au talon de la poignée.
Le canon est monté dans la glissière avec laquelle il se désolidarise par un assemblage à deux tenons. L'arme fonctionne par court recul du canon, elle possède un arrêtoir de culasse, une sûreté de chargeur et on peut mettre le chien en demi-armé.
Les premiers pistolets ont reçu une finition bronzée, par la suite, les armes de série seront peintes extérieurement avec un vernis noir brillant et cuit au four. Ce type de finition se raye et s'écaille au point de la perdre au bout de quelques années.
L'intérieur de l'arme conserve sa finition d'usinage et est simplement huilée.
MARQUAGES
Les premiers PA 35 A fournis par la Commission d'Expérimentation ne portent aucun marquage.
Par la suite, les marquages seront placés sur le côté gauche de la carcasse, a l'avant on trouve, Mdle 1935 A, plus en arrière au niveau du pontet on trouve sur deux lignes les initiales du manufacturier et le numéro de série.
Sur les premier modèles de série, SACM est marqué en haut et le numéro de série en dessous. Par la suite le numéro de série sera placé en haut précédé de sa lettre de série et SACM sera en bas.
Les armes fabriquées pendant l'occupation Allemande, portent le poinçon de contrôle du Waffenamt à gauche de la carcasse.
Sur la semelle du chargeur, on trouve 35A.
Les canons sont frappés dessous d'un A pour les différencier des modèles S.
PRODUCTION
85.000 exemplaires fabriqué par la Société Alsacienne de Construction Mécanique au total dont :
3500 exemplaires de 1937 a 1940.
23.850 livrés aux autorités de l'occupation entre octobre 1940 et 1944. ils en équipèrent la police francaise et la milice.
La production continue jusqu'en 1950, date de l'adoption d'un nouveau PA, le MAC 50.
DEMONTAGE
-Faire les mesures de sécurité: ôter le chargeur puis manoeuvrer la glissière et s'assurer qu'il ne reste pas de cartouche dans la chambre,
-Tirer la glissière en arrière de façon à amener l'échancrure de démontage situé sur la glissière face au tenon de l'arrêtoir,
-Pousser l'axe de l'arrêtoir et l'extraire de son logement,
-Ramener la glissière en avant et la séparer de la carcasse,
-Déposer l'ensemble récupérateur,
-Déposer le canon,
-Extraire la platine de la carcasse.
(documentation extraite du site pagesperso-orange.fr/Armes-Historiques/FRANCE)
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son numéro de série le classe parmi ceux fabriqués avant l'invasion allemande.
A noter que Charles PETTER citoyen suisse - était titulaire de la légion d'honneur - qu'il a servi la France durant la première guerre mondiale en tant qu'officier (lieutenant) dans la légion étrangère.
A l'issue de la seconde guerre mondiale - il a regagné son pays d'origine - et il a cédé ses brevets à l'industrie suisse (SIG) - de là en a découlé le fameux P 49 devenu le célèbre SIG P 210;
Autre lien : http://armesfrancaises.free.fr/PA%20Mle%2035A.html
Le 35 A - de même que les modèles S et SL sont éligibles au TAR - le souci - trouver ou fabriquer de la munition -
mais ça se fait
Pistolet Automatique modele 1935 A
Chargeur 8 cartouches de 7,65 long
Fonctionnement par court recul du canon.
HISTORIQUE
Suite a un concours organisé en 1933 par le Ministère de la Guerre, pour trouver un successeur aux fameux RUBY et STAR , la SACM, propose en 1935, son pistolet, conçu par l'ingénieur Petter, sur le principe Browning.
Il sera adopté parallèlement au pistolet présenté par la MA de St Etienne, la même année,le PA 1935 S . Bien que de dénomination quasi identique, il s'agit de deux pistolets complètement différents, et aux pièces non interchangeables. Le PA 35 A a une poignée galbée.
La production commencera en 1937, pour une première livraison en 1938.
En juin 1940,suite a quelques problèmes de jeunesse, seulement 2700 PA 35A sont livrés: 1900 a l'armée de terre, 500 a la marine et 300 a l'armée de l'air. Devant l'avance Allemande, la SACM evacue ses 800 PA restant sur la MA de Tulles. Au total , 3500 PA 35A seront fabriqués , sur une commande initiale de 10.550 .
Fin 1940, la SACM se voit contrainte de reprendre la fabrication pour le compte de l'occuppant, qui en dote les services d'ordre francais, placé sous sont controle.
A la fin de la 2eme Guerre Mondiale, la fabrication se poursuit , et ne se terminera qu'avec l'adoption d'une arme en 9mm, le PA MAC 50.
Comme beaucoup d'armes utilisant la cartouche de 7.65 long, son pouvoir d'arret est très contesté.
Ca aurait pu etre une arme interessante en 9mm parabellum.
CARACTERISTIQUES
Longueur totale: 195 mm.
Hauteur: 125 mm.
Longueur du canon: 110 mm.
Rayures : 4 a droite au pas de 250 mm
Poids vide: 670 g. chargé : 815g
DESCRIPTION
La carcasse est monobloc, en acier fraisé. La poignée reçoit deux plaquettes en bakélite.
Sur la gauche de la carcasse est disposé l'arrêtoir de culasse, plus en arrière, à la base du pontet se situe le poussoir du crochet de chargeur.
La plupart des 35A ne possède pas d'anneaux de poignées, mais sur les dernières séries sera aménagé un petit anneau fixe traversant et bloqué par matage au talon de la poignée.
Le canon est monté dans la glissière avec laquelle il se désolidarise par un assemblage à deux tenons. L'arme fonctionne par court recul du canon, elle possède un arrêtoir de culasse, une sûreté de chargeur et on peut mettre le chien en demi-armé.
Les premiers pistolets ont reçu une finition bronzée, par la suite, les armes de série seront peintes extérieurement avec un vernis noir brillant et cuit au four. Ce type de finition se raye et s'écaille au point de la perdre au bout de quelques années.
L'intérieur de l'arme conserve sa finition d'usinage et est simplement huilée.
MARQUAGES
Les premiers PA 35 A fournis par la Commission d'Expérimentation ne portent aucun marquage.
Par la suite, les marquages seront placés sur le côté gauche de la carcasse, a l'avant on trouve, Mdle 1935 A, plus en arrière au niveau du pontet on trouve sur deux lignes les initiales du manufacturier et le numéro de série.
Sur les premier modèles de série, SACM est marqué en haut et le numéro de série en dessous. Par la suite le numéro de série sera placé en haut précédé de sa lettre de série et SACM sera en bas.
Les armes fabriquées pendant l'occupation Allemande, portent le poinçon de contrôle du Waffenamt à gauche de la carcasse.
Sur la semelle du chargeur, on trouve 35A.
Les canons sont frappés dessous d'un A pour les différencier des modèles S.
PRODUCTION
85.000 exemplaires fabriqué par la Société Alsacienne de Construction Mécanique au total dont :
3500 exemplaires de 1937 a 1940.
23.850 livrés aux autorités de l'occupation entre octobre 1940 et 1944. ils en équipèrent la police francaise et la milice.
La production continue jusqu'en 1950, date de l'adoption d'un nouveau PA, le MAC 50.
DEMONTAGE
-Faire les mesures de sécurité: ôter le chargeur puis manoeuvrer la glissière et s'assurer qu'il ne reste pas de cartouche dans la chambre,
-Tirer la glissière en arrière de façon à amener l'échancrure de démontage situé sur la glissière face au tenon de l'arrêtoir,
-Pousser l'axe de l'arrêtoir et l'extraire de son logement,
-Ramener la glissière en avant et la séparer de la carcasse,
-Déposer l'ensemble récupérateur,
-Déposer le canon,
-Extraire la platine de la carcasse.
(documentation extraite du site pagesperso-orange.fr/Armes-Historiques/FRANCE)
mon mien - oui je sais la qualité pas top - pas d'APN - juste un tph portable
son numéro de série le classe parmi ceux fabriqués avant l'invasion allemande.
A noter que Charles PETTER citoyen suisse - était titulaire de la légion d'honneur - qu'il a servi la France durant la première guerre mondiale en tant qu'officier (lieutenant) dans la légion étrangère.
A l'issue de la seconde guerre mondiale - il a regagné son pays d'origine - et il a cédé ses brevets à l'industrie suisse (SIG) - de là en a découlé le fameux P 49 devenu le célèbre SIG P 210;
Autre lien : http://armesfrancaises.free.fr/PA%20Mle%2035A.html
Le 35 A - de même que les modèles S et SL sont éligibles au TAR - le souci - trouver ou fabriquer de la munition -
mais ça se fait
Invité- Invité
Contribution d'Alamas avec des photos d'Hélix
L’histoire du PA 1935A est indissociable du choix de son calibre. Pourquoi, après de longues études (des dizaines de modèles de tous calibres évalués), avoir décidé d’écarter la 9 mm parabellum au profit de la 7,65 mm long ?
Ce qui nous apparaît de nos jours invraisemblable ne l’était pas tant que ça au regard des outils disponibles à l’époque pour évaluer le pouvoir vulnérant d’une munition. Certains critères capitaux aux yeux des militaires français des années 20 quant au futur pistolet mitrailleur ont aussi joué un rôle prépondérant et comme le PA devait avoir le même calibre que le PM… l’enfer est souvent pavé de bonnes intentions.
Commençons donc par une petite histoire de la 7,65 mm long et donc du Pedersen device MkI (oui, je sais, je suis un escroc, c’était au départ une histoire du PA 35A que je vous vendais, je vous ai bien eu…)
Le 8 octobre 1917, John Pedersen, un inventeur assez connu travaillant pour Remington, fit une démonstration secrète devant un panel de parlementaires américains et d’officiers du service du matériel US (US Ordnance), dont son chef, le général William Crozier. Après avoir tiré quelques coups de feu tout à fait normalement avec le Springfield 1903 qu’il avait amené avec lui, il démonta rapidement la culasse, la laissant tomber dans une cartouchière qu’il avait sur lui, et remplaça la dite culasse par un étrange dispositif qu’il venait de tirer d’un fourreau fixé à sa ceinture. Il verrouilla alors en place sur le dessus du fusil un long chargeur de pistolet. Il commença à tirer aussi vite que lui permettait son index. En un rien de temps, il avait vidé les 40 cartouches du chargeur.
La démonstration de Pedersen avait époustouflé les témoins. Il était possible, en modifiant légèrement le Springfield 1903 (en particulier en ménageant une fenêtre d’éjection ovale sur le côté gauche du boîtier de culasse), de le transformer en carabine semi-automatique chaque fois que cela était désirable. Qu’il s’agisse d’arrêter une vague d’assaut allemande ou, au contraire, d’appuyer le rush vers la tranchée adverse, il paraissait intéressant d’avoir la possibilité de doter chaque soldat d’une arme, certes de puissance limitée, mais à grande cadence de feu dans certaines phases du combat. Qui plus est, l’arme pouvait revenir à son état de fusil destiné à tirer certes plus lentement mais à longue distance quand ces circonstances particulières n’avaient plus cours. La munition mise au point par Pedersen avait une balle d’un diamètre permettant son tir dans le canon du Springfield 1903 (soit environ 7,8 mm de diamètre réel), un poids de 5,2 grammes qui, tirée dans le fusil, sortait avec une vitesse à la bouche de 400 m/s. Inutile de prendre vos calculettes, ça fait une énergie d’un peu plus de 42 kgm, soit peu ou prou la valeur d’une 9 mm Para ou d’une .45 ACP tirée dans un pistolet. Par ailleurs, elle a un pouvoir de perforation supérieur à une 9 mm para, même perfo.
Or, à l’époque, en Europe continentale tout au moins, les critères essentiels d’évaluation de la « puissance d’arrêt » d’une munition sont l’énergie et la perforation.
Le « Pedersen Device MKI » est présenté au Général Pershing, commandant le corps expéditionnaire en France. Il trouve la conversion du plus haut intérêt et signe un memorandum le 11 décembre 1917 qui en recommande l’adoption. Il indique que 100 000 doivent être produits avec 5 000 cartouches par arme, sans compter la réserve, l’approvisionnement quotidien…
Le 26 mars 1918, Remington signe le contrat pour 133 450 « Pedersen devices » et le 24 mai 1918 celui pour 800 millions de cartouches. Springfield armory se charge d’apporter les modifications nécessaires pour transformer le 1903 en 1903 MarkI, ce dernier marquage étant porté sur les armes transformées.
Mais il apparaît rapidement qu’on ne produira pas assez vite les quantités nécessaires pour la grande offensive du printemps 1919. On décida donc de modifier de manière similaire le fusil US 17, qui prit le nom de Mark II. 500 000 sont prévus. On se pencha aussi sur d’autres armes produites par Remington, comme le Mosin-Nagant (au moins un prototype) ou le fusil Berthier 07/15 (resté à l’état de projet).
Le 11 novembre 1918, la guerre prit fin avant que le Pedersen Device ait pu entrer effectivement en service, mais 65 000 avaient été produits ainsi que 1,6 millions de chargeurs et 65 millions de cartouches.
Des tests menés sur une assez grande échelle (au moins 4 000 fusils transformés) entre 1919 et 1920 à fort Benning, fort Riley et la zone du canal de Panama concluront à l’abandon du Pedersen Device : trop compliqué, peu puissant, problème d’avoir deux types de cartouches sur soi.
En avril 1931, les Pedersen devices sont massivement ferraillés et les Springfield modifiés sont ramenés au standard, à l’exception de la fenêtre d’éjection et du marquage « Mark I ». Ils sont versés pour l’essentiel à la Garde Nationale.
Néanmoins, les militaires français vont faire revivre la cartouche de .30 Pedersen pour des raisons bien à eux.
Ah oui, ne souhaitant tromper personne sur de supposées connaissances personnelles, je vous donne ma source principale de ce jour : american rifleman, juin 2003, pp 58 à 61 et 71.
En 1921, un programme destiné à remplacer l’armement de la guerre est défini. Par ailleurs, on pense qu’il n’est pas impossible que les hostilités reprennent assez rapidement avec les allemands. On va hâter les choses en s’inspirant directement de ce qui marche, en particulier dans « le camp d’en face ». La munition retenue pour le futur P.S.A. et le futur P.M. « en attendant éventuellement mieux » sera donc la 9 mm Parabellum. Il est même envisagé, si les choses se remettaient à chauffer avec nos voisins, de mettre en production le P.08. On emprunte sans complexe et certains « tics » stylistiques très germaniques se retrouveront sur certains prototypes très avant dans l’entre-deux guerres.
Le premier programme de P.S.A., rédigé en mai 1921, louche carrément vers le Luger artillerie (calibre 9 mm Para, canon long, énergie de 50 kgm, crosse d’épaulement…) On voit ici déjà une prédilection des services, au-delà du simple P.S.A., pour une espèce d’Arme de Défense Rapprochée qui n’est pas encore un P.M.
Dès 1922, on va revenir vers une conception plus classique de la définition du pistolet, mais c’est alors par le biais du programme du P.M. que « l’ADR » avant la lettre va faire son retour.
Au milieu des années 20, un document va tenter de fixer en France la doctrine d’emploi du pistolet-mitrailleur (de la méthode ! aurait dit Descartes). On y évoque la conception ayant eu cours chez les allemands pendant la première guerre mondiale d’arme automatique collective légère. Elle colle à la vague d’assaut et permet d’assurer le volume de feu en attendant d’être rejointe par la mitrailleuse légère qui ne peut pas toujours suivre (déjà vu une 08/15 ? bon alors vous comprenez de quoi on parle). On se souviendra que ce rôle de « FM léger » était répandu à l’époque, j’en veux pour preuves les bipieds des STA 1922, Thompson 1923, ZK 383, STA 1924, la pléthore d’accessoires digne d’une mitrailleuse du Steyr-Solothurn S100 (MP 34).
L’auteur ajoute que la France disposant d’une mitrailleuse réellement légère (le FM 1924), pouvant faire pleinement partie de la vague d’assaut, il s’agit de trouver un meilleur emploi à cette nouvelle arme qu’est le PM. Il met en avant que le STA 1924 a, à poids presque égal, des caractéristiques balistiques médiocres comparées au fusil ou au mousqueton. Il s’agit donc d’une arme individuelle visant à fournir un fort volume de feu de manière provisoire dans les moments de crise où l’ennemi est proche. On ne saurait la confier à des militaires dont la fonction habituelle est de faire le coup de feu avec des armes de pleine puissance. On destine donc l’arme aux gradés, aux servants d’une pièce ou d’un engin. En-dehors des moments de crise, il faut donc que cette arme se fasse oublier, n’encombre pas.
Voilà qui est finement raisonné (finassé?) et explique la grande compacité des prototypes à partir du milieu des années 20, même en 9 mm Parabellum (MAS S.E. type 1, type 3, 1925). C’est aussi au final ce qui va expliquer en partie le choix de la 7,65 long au détriment de la 9 mm Para : possibilité de faire un PM encore plus petit, moindre poids et encombrement des cartouches.
Mais revenons à notre .30 Pedersen. En 1918 est développée une version de la cartouche à balle lourde (5,8 grammes) qui frôle les 60 kgm à la bouche(!) tirée dans un canon de fusil ou de carabine. En réponse au programme de PM français de 1921, Browning présente en 1922 une carabine Browning modèle .30-18 tirant par rafale et chambrée pour cette munition améliorée connue alors sous le nom de .30 BAR. La carabine, trop longue et trop lourde, n’intéresse pas, mais la cartouche « miracle » est mise en exergue et commence à être envisagée pour plus tard.
Les essais comparatifs de 1925 entre les mêmes PM (canon de 22 ou 23 cm) en 9 mm Parabellum et en .30 Browning trouvent cette dernière cartouche au zénith : énergie à la bouche de 44 kgm, meilleure perforation jusqu’à 100 m, équivalente jusqu’à 400 m, meilleure rasance, meilleure précision (H+L). La 9 mm Parabellum garde néanmoins de chauds partisans, la dualité 7,65 Long pour le PM et 9 Para pour le PA est même envisagée. On ajoutera que la 7,65 Long produite en France n’aura jamais ces performances, plafonnant à 360 m/s et 37 kgm.
Qui qu’il en soit, en juillet 1926, le programme du PM est modifié et le calibre de 7,65 mm définitivement choisi.
Si officiellement ce calibre n’est pas rendu obligatoire dans le programme concernant le P.A., on note que la référence explicite au 9 mm Parabellum de juillet 1922 est abandonnée dans le rectificatif de juin 1927 et que l’énergie minimale à la bouche est abaissée de 35 à 30 kgm, donnant toutes ses chances à la 7,65 Long.
A partir de 1925, les prototypes présentés par les manufactures de l’Etat vont d’ailleurs abandonner le 9 mm Parabellum au profit de celle que l'on appelle encore la « .30 BAR ».
On passera sur le concours de 1930-1933, qui n’était qu’un simulacre visant à permettre aux services de raffiner les critères de choix, mais qui a montré clairement la préférence de la commission d’expérience pour le 7,65 Long. On notera que ce calibre y montre encore une fois une santé que l’on ne lui connaîtra plus jamais par la suite : V10 de 400 m/s ! On peut se poser quelques questions sur l'étalonnage des instruments de mesure, à moins qu'il se soit agi d'un canon d'essai plus long uniquement destiné à comparer les différentes fabrications de cartouches entre elles.
En 1935-1936, nouveaux essais, mais on a lassé les patiences et seuls trois prototypes sont proposés contre plus d’une quinzaine en 1933. On a compris d’où venait le vent et tous sont en 7,65 Long. L’un est proposé par la SACM (le futur PA 1935 A), l’autre par la MAS (le futur PA 1935 S). Le dernier, c’est le Browning 1936, présenté par la Manufacture d’Armes de Paris (MAP) que contrôle la FN Herstal. Ce pistolet présente une parenté évidente avec le GP 35 pour l’avant et avec le Radom Vis 35 pour l’arrière. Les deux PA français sont finalement adoptés en 1937 et le Browning écarté. Ecoeurée, la FN claque la porte et revend la MAP.
Bibliographie du soir, espoir :
- Jean HUON, Les pistolet automatiques français (Histoire et collections), PP. 136-137 pour le Browning 1936;
-Jean HUON, Eugene Medlin, Les armes de pong de l'armée française, 2ème édition (Crépin-Leblond)
-Jean HUON, les pistolets-mitrailleurs français (Crépin-Leblond)
-Stéphane FERRARD, Le pistolet mitrailleur STA, Gazette des armes N° 65 novembre 1978
-Dominique MASTIER, Stéphane FERRARD, le chemin de croix du PM MAS 38, Gazette des armes N° 66, décembre 1978.
Tableau présentant par N° de série la fabrication et la première affectation
La carrière opérationnelle du PA 1935 A
En 1939-1940, elle a été plus que discrète. J'ai eu beau chercher dans divers ouvrages, aucune photo d'un PA 1935 A au poing d'un combattant de 1940. Cela s'explique probablement par les faibles quantités fabriquées mais sans doute encore plus réduites attribuées aux troupes. Les chiffres de livraison selon Stéphane FERRARD sont identiques à ceux de HUON pour la Marine et l'Air mais notablement différents pour la Terre avec seulement 1900 armes (HS Gazette des Armes N°8 l'armement de l'infanterie française 1918-1940). En effet, il cite un total de 2700 PA 1935A livré avant juin 1940, plus les 800 évacués de l'usine. ce modèle particulier est réservé aux officiers, toujours selon Stéphane FERRARD (Mai 1940, armement des fantassins français, Ed° ETAI, p. 34).
Dans la Gazette des armes N°46 de Février 1977, François Vauvillier cite le seul témoignage faisant état du PA 35 dans les combats de 1935-1940, à savoir dans l'ouvrage "Ceux des chars" de Pierre Voisin - Ed° Archat, Lyon 1941 : "La tout terrain roule, Prosper jubile et le lieutenant, soucieux, observe les coupures. Il a vérifié son pistolet au départ (un PA 35 tout neuf et qui tient rudement bien en main) et s'attend à tout".
Un officier, donc. Le texte ne dit pas si c'est un 35A ou un 35S, mais je pencherais plutôt pour le 35A qui "tient rudement bien en main". Qui plus est les 1404 exemplaires du PA 35S sont sensés avoir été livrés à l'Armée de l'Air.
Nanti de ce faible indice, je continue à passer au crible les photos, en prêtant plus particulièrement attention aux cavaliers, équipages de chars, de side... Au moins pour dégotter une photo d'un étui mod. 37 en 1940. Et finalement, là bingo!
C'est sur une photo de Maurice DRUON, publiée par le Figaro concernant le tome II de ses mémoires, alors qu'il est cadet à Saumur. DRUON est à droite, mais c'est le personnage du centre qui nous intéresse. Il porte un étui modèle 37, visiblement raide de neuf (courbe du rabat).
Voici le lien :
http://www.lefigaro.fr/livres/2010/04/08/03005-20100408ARTFIG00003-la-guerre-en-dechantant-.php
Je glisse rapidement sur l'emploi du 1935 par l'armée allemande. Un auteur évoque en particulier son affectation aux services de santé.
J'ai eu beau scruter les photos de l'armée d'Afrique en Italie ou de la 2ème DB, si les couvre-chefs sont français, les armes de poing semblent bel et bien américaines.
On peut penser, vus la vitesse à laquelle la production a repris à la libération et le manque criant d'armes de l'armée française en cours de renaissance, qu'il a bien dû resservir lors des combats de la fin de guerre.
Puis vient la guerre d'Indochine où les combattants qui l'employèrent eurent à subir quelques déconvenues. S'agissait-il de sabotages hérités de la résistance ou d'ouvriers qui poursuivaient après-guerre sur leur lancée? Toujours est-il que certains anciens d'Indochine se plaignaient de cartouches parfois chargées à la poudre de perlimpimpin, ou de percuteurs pas trempés se matant et refusant tout service après quelques chargeurs tirés.
En février 1950, la production cesse et l'usine de Cholet, qui était chargée de l'armement au sein de la SACM, est revendue. Ce désengagement de ce secteur explique probablement l'aspect bâclé du prototype de pistolet 9 mm parabellum dérivé du 1935 A, présenté au concours de mai 1950. C'est ce concours qui verra la sélection du futur PA 50, dérivé lui du 1935 S.
La guerre d'Algérie sera le chant du cygne du PA 1935A, tout au moins avec les militaires. En 1957, 40 000 exemplaires sont encore en service dans l'armée et la MAC est chargée de constituer un stock de pièces détachées pour assurer 5 ans de maintenance. A l'issue des guerres coloniales, l'armée française va connaître une forte diminution de ses effectifs. On va en profiter pour faire un certain nettoyage dans les armements et le PA 1935 A, entre autres, sursitaire depuis l'adoption du MAC 50, va en faire les frais.
La Police va encore l'utiliser jusqu'aux années 70 et son remplacement par des revolvers.
Ce qui nous apparaît de nos jours invraisemblable ne l’était pas tant que ça au regard des outils disponibles à l’époque pour évaluer le pouvoir vulnérant d’une munition. Certains critères capitaux aux yeux des militaires français des années 20 quant au futur pistolet mitrailleur ont aussi joué un rôle prépondérant et comme le PA devait avoir le même calibre que le PM… l’enfer est souvent pavé de bonnes intentions.
Commençons donc par une petite histoire de la 7,65 mm long et donc du Pedersen device MkI (oui, je sais, je suis un escroc, c’était au départ une histoire du PA 35A que je vous vendais, je vous ai bien eu…)
Le 8 octobre 1917, John Pedersen, un inventeur assez connu travaillant pour Remington, fit une démonstration secrète devant un panel de parlementaires américains et d’officiers du service du matériel US (US Ordnance), dont son chef, le général William Crozier. Après avoir tiré quelques coups de feu tout à fait normalement avec le Springfield 1903 qu’il avait amené avec lui, il démonta rapidement la culasse, la laissant tomber dans une cartouchière qu’il avait sur lui, et remplaça la dite culasse par un étrange dispositif qu’il venait de tirer d’un fourreau fixé à sa ceinture. Il verrouilla alors en place sur le dessus du fusil un long chargeur de pistolet. Il commença à tirer aussi vite que lui permettait son index. En un rien de temps, il avait vidé les 40 cartouches du chargeur.
La démonstration de Pedersen avait époustouflé les témoins. Il était possible, en modifiant légèrement le Springfield 1903 (en particulier en ménageant une fenêtre d’éjection ovale sur le côté gauche du boîtier de culasse), de le transformer en carabine semi-automatique chaque fois que cela était désirable. Qu’il s’agisse d’arrêter une vague d’assaut allemande ou, au contraire, d’appuyer le rush vers la tranchée adverse, il paraissait intéressant d’avoir la possibilité de doter chaque soldat d’une arme, certes de puissance limitée, mais à grande cadence de feu dans certaines phases du combat. Qui plus est, l’arme pouvait revenir à son état de fusil destiné à tirer certes plus lentement mais à longue distance quand ces circonstances particulières n’avaient plus cours. La munition mise au point par Pedersen avait une balle d’un diamètre permettant son tir dans le canon du Springfield 1903 (soit environ 7,8 mm de diamètre réel), un poids de 5,2 grammes qui, tirée dans le fusil, sortait avec une vitesse à la bouche de 400 m/s. Inutile de prendre vos calculettes, ça fait une énergie d’un peu plus de 42 kgm, soit peu ou prou la valeur d’une 9 mm Para ou d’une .45 ACP tirée dans un pistolet. Par ailleurs, elle a un pouvoir de perforation supérieur à une 9 mm para, même perfo.
Or, à l’époque, en Europe continentale tout au moins, les critères essentiels d’évaluation de la « puissance d’arrêt » d’une munition sont l’énergie et la perforation.
Le « Pedersen Device MKI » est présenté au Général Pershing, commandant le corps expéditionnaire en France. Il trouve la conversion du plus haut intérêt et signe un memorandum le 11 décembre 1917 qui en recommande l’adoption. Il indique que 100 000 doivent être produits avec 5 000 cartouches par arme, sans compter la réserve, l’approvisionnement quotidien…
Le 26 mars 1918, Remington signe le contrat pour 133 450 « Pedersen devices » et le 24 mai 1918 celui pour 800 millions de cartouches. Springfield armory se charge d’apporter les modifications nécessaires pour transformer le 1903 en 1903 MarkI, ce dernier marquage étant porté sur les armes transformées.
Mais il apparaît rapidement qu’on ne produira pas assez vite les quantités nécessaires pour la grande offensive du printemps 1919. On décida donc de modifier de manière similaire le fusil US 17, qui prit le nom de Mark II. 500 000 sont prévus. On se pencha aussi sur d’autres armes produites par Remington, comme le Mosin-Nagant (au moins un prototype) ou le fusil Berthier 07/15 (resté à l’état de projet).
Le 11 novembre 1918, la guerre prit fin avant que le Pedersen Device ait pu entrer effectivement en service, mais 65 000 avaient été produits ainsi que 1,6 millions de chargeurs et 65 millions de cartouches.
Des tests menés sur une assez grande échelle (au moins 4 000 fusils transformés) entre 1919 et 1920 à fort Benning, fort Riley et la zone du canal de Panama concluront à l’abandon du Pedersen Device : trop compliqué, peu puissant, problème d’avoir deux types de cartouches sur soi.
En avril 1931, les Pedersen devices sont massivement ferraillés et les Springfield modifiés sont ramenés au standard, à l’exception de la fenêtre d’éjection et du marquage « Mark I ». Ils sont versés pour l’essentiel à la Garde Nationale.
Néanmoins, les militaires français vont faire revivre la cartouche de .30 Pedersen pour des raisons bien à eux.
Ah oui, ne souhaitant tromper personne sur de supposées connaissances personnelles, je vous donne ma source principale de ce jour : american rifleman, juin 2003, pp 58 à 61 et 71.
En 1921, un programme destiné à remplacer l’armement de la guerre est défini. Par ailleurs, on pense qu’il n’est pas impossible que les hostilités reprennent assez rapidement avec les allemands. On va hâter les choses en s’inspirant directement de ce qui marche, en particulier dans « le camp d’en face ». La munition retenue pour le futur P.S.A. et le futur P.M. « en attendant éventuellement mieux » sera donc la 9 mm Parabellum. Il est même envisagé, si les choses se remettaient à chauffer avec nos voisins, de mettre en production le P.08. On emprunte sans complexe et certains « tics » stylistiques très germaniques se retrouveront sur certains prototypes très avant dans l’entre-deux guerres.
Le premier programme de P.S.A., rédigé en mai 1921, louche carrément vers le Luger artillerie (calibre 9 mm Para, canon long, énergie de 50 kgm, crosse d’épaulement…) On voit ici déjà une prédilection des services, au-delà du simple P.S.A., pour une espèce d’Arme de Défense Rapprochée qui n’est pas encore un P.M.
Dès 1922, on va revenir vers une conception plus classique de la définition du pistolet, mais c’est alors par le biais du programme du P.M. que « l’ADR » avant la lettre va faire son retour.
Au milieu des années 20, un document va tenter de fixer en France la doctrine d’emploi du pistolet-mitrailleur (de la méthode ! aurait dit Descartes). On y évoque la conception ayant eu cours chez les allemands pendant la première guerre mondiale d’arme automatique collective légère. Elle colle à la vague d’assaut et permet d’assurer le volume de feu en attendant d’être rejointe par la mitrailleuse légère qui ne peut pas toujours suivre (déjà vu une 08/15 ? bon alors vous comprenez de quoi on parle). On se souviendra que ce rôle de « FM léger » était répandu à l’époque, j’en veux pour preuves les bipieds des STA 1922, Thompson 1923, ZK 383, STA 1924, la pléthore d’accessoires digne d’une mitrailleuse du Steyr-Solothurn S100 (MP 34).
L’auteur ajoute que la France disposant d’une mitrailleuse réellement légère (le FM 1924), pouvant faire pleinement partie de la vague d’assaut, il s’agit de trouver un meilleur emploi à cette nouvelle arme qu’est le PM. Il met en avant que le STA 1924 a, à poids presque égal, des caractéristiques balistiques médiocres comparées au fusil ou au mousqueton. Il s’agit donc d’une arme individuelle visant à fournir un fort volume de feu de manière provisoire dans les moments de crise où l’ennemi est proche. On ne saurait la confier à des militaires dont la fonction habituelle est de faire le coup de feu avec des armes de pleine puissance. On destine donc l’arme aux gradés, aux servants d’une pièce ou d’un engin. En-dehors des moments de crise, il faut donc que cette arme se fasse oublier, n’encombre pas.
Voilà qui est finement raisonné (finassé?) et explique la grande compacité des prototypes à partir du milieu des années 20, même en 9 mm Parabellum (MAS S.E. type 1, type 3, 1925). C’est aussi au final ce qui va expliquer en partie le choix de la 7,65 long au détriment de la 9 mm Para : possibilité de faire un PM encore plus petit, moindre poids et encombrement des cartouches.
Mais revenons à notre .30 Pedersen. En 1918 est développée une version de la cartouche à balle lourde (5,8 grammes) qui frôle les 60 kgm à la bouche(!) tirée dans un canon de fusil ou de carabine. En réponse au programme de PM français de 1921, Browning présente en 1922 une carabine Browning modèle .30-18 tirant par rafale et chambrée pour cette munition améliorée connue alors sous le nom de .30 BAR. La carabine, trop longue et trop lourde, n’intéresse pas, mais la cartouche « miracle » est mise en exergue et commence à être envisagée pour plus tard.
Les essais comparatifs de 1925 entre les mêmes PM (canon de 22 ou 23 cm) en 9 mm Parabellum et en .30 Browning trouvent cette dernière cartouche au zénith : énergie à la bouche de 44 kgm, meilleure perforation jusqu’à 100 m, équivalente jusqu’à 400 m, meilleure rasance, meilleure précision (H+L). La 9 mm Parabellum garde néanmoins de chauds partisans, la dualité 7,65 Long pour le PM et 9 Para pour le PA est même envisagée. On ajoutera que la 7,65 Long produite en France n’aura jamais ces performances, plafonnant à 360 m/s et 37 kgm.
Qui qu’il en soit, en juillet 1926, le programme du PM est modifié et le calibre de 7,65 mm définitivement choisi.
Si officiellement ce calibre n’est pas rendu obligatoire dans le programme concernant le P.A., on note que la référence explicite au 9 mm Parabellum de juillet 1922 est abandonnée dans le rectificatif de juin 1927 et que l’énergie minimale à la bouche est abaissée de 35 à 30 kgm, donnant toutes ses chances à la 7,65 Long.
A partir de 1925, les prototypes présentés par les manufactures de l’Etat vont d’ailleurs abandonner le 9 mm Parabellum au profit de celle que l'on appelle encore la « .30 BAR ».
On passera sur le concours de 1930-1933, qui n’était qu’un simulacre visant à permettre aux services de raffiner les critères de choix, mais qui a montré clairement la préférence de la commission d’expérience pour le 7,65 Long. On notera que ce calibre y montre encore une fois une santé que l’on ne lui connaîtra plus jamais par la suite : V10 de 400 m/s ! On peut se poser quelques questions sur l'étalonnage des instruments de mesure, à moins qu'il se soit agi d'un canon d'essai plus long uniquement destiné à comparer les différentes fabrications de cartouches entre elles.
En 1935-1936, nouveaux essais, mais on a lassé les patiences et seuls trois prototypes sont proposés contre plus d’une quinzaine en 1933. On a compris d’où venait le vent et tous sont en 7,65 Long. L’un est proposé par la SACM (le futur PA 1935 A), l’autre par la MAS (le futur PA 1935 S). Le dernier, c’est le Browning 1936, présenté par la Manufacture d’Armes de Paris (MAP) que contrôle la FN Herstal. Ce pistolet présente une parenté évidente avec le GP 35 pour l’avant et avec le Radom Vis 35 pour l’arrière. Les deux PA français sont finalement adoptés en 1937 et le Browning écarté. Ecoeurée, la FN claque la porte et revend la MAP.
Bibliographie du soir, espoir :
- Jean HUON, Les pistolet automatiques français (Histoire et collections), PP. 136-137 pour le Browning 1936;
-Jean HUON, Eugene Medlin, Les armes de pong de l'armée française, 2ème édition (Crépin-Leblond)
-Jean HUON, les pistolets-mitrailleurs français (Crépin-Leblond)
-Stéphane FERRARD, Le pistolet mitrailleur STA, Gazette des armes N° 65 novembre 1978
-Dominique MASTIER, Stéphane FERRARD, le chemin de croix du PM MAS 38, Gazette des armes N° 66, décembre 1978.
Tableau présentant par N° de série la fabrication et la première affectation
Numéro de série
Période de fabrication
Destination en sortie d’usine, notes
A1-A50
Octobre 1937-novembre 1938
Etablissement d’Expériences Techniques de Versailles
A51-A76
Octobre 1937-Novembre 1938
Commission d’Expérimentation de l’Infanterie, Mourmelon
A77-A81
Octobre 1937-Novembre 1938
Laboratoire Central des Fabrications d’Armement
A82-A100
Octobre 1937-Novembre 1938
Etablissement d’Expériences Techniques de Versailles
A101-A450
Février 1938-mai 1938
Parc Régional du Matériel de Bourges
A451-A455
Février 1938-mai 1938
Laboratoire Central des Fabrications d’Armement
A456-A476
Février 1938-mai 1938
Etablissement d’Expériences Techniques de Versailles
A477-A500
Février 1938-mai 1938
Commission d’Expérimentation de l’Infanterie, Mourmelon
A501-A3175
Juin 1938-décembre 1938
Parc Régional du Matériel de Bourges
A 3176-A5200
1939
Parc Régional du matériel de Bourges
A5201-A5225
1939
Direction de l’Artillerie Navale à Rochefort
A5226-A5440
1939
Direction de l’Artillerie Navale à Toulon
A5441-A5500
1939
Direction de l’Artillerie Navale à Lorient
A5501-A5600
1939
Direction de l’Artillerie Navale à Brest
A5601-A5670
1939
Direction de l’Artillerie Navale à Cherbourg
A5671-A5700
1939
Direction de l’Artillerie Navale à Bizerte
A5701-A6000
1939
Parc Régional du matériel de Bourges
A6001-A6300
1939
Direction de l’entrepôt de l’Air 306 à Nanterre
A6301-A8275
1939
Parc Régional du matériel de Bourges
A8276-A9750
Janvier 1940-juin 1940
Parc Régional du matériel de Bourges
A9751-A10000
Janvier 1940-juin 1940
Manufacture d’Armes de Tulle
(évacuation devant l’invasion allemande)
(évacuation devant l’invasion allemande)
B1-B50
Janvier 1940-juin 1940
Parc Régional du matériel de Bourges
B51-B600
Janvier 1940-juin 1940
Manufacture d’Armes de Tulle
(évacuation devant l’invasion allemande)
(évacuation devant l’invasion allemande)
B601-B700
Janvier 1940-juin 1940
Inconnue (évacuées? Saisies par les allemands ?)
B701-B1250
Octobre 1940-décembre 1940
Militärverwaltungbezirk à Angers, poinçon WaA 655
B1251-B2100
Octobre 1940-décembre 1940
Militärverwaltungbezirk à Angers, poinçon WaA 251
B2101-B2700
1941
Militärverwaltungbezirk à Angers, poinçon WaA 251
B2701-B8820
1941
OKH-Heereswaffenamt Dienstelle à Paris, WaA 251
B8821-B10000
1942
OKH-Heereswaffenamt Dienstelle à Paris, WaA 251
C1-C5445
1942
OKH-Heereswaffenamt Dienstelle à Paris, WaA 251
C5446-C10000
1943
OKH-Heereswaffenamt Dienstelle à Paris, WaA 251
D0001-D2165
1943
OKH-Heereswaffenamt Dienstelle à Paris, WaA 251
D2166-D4550
Janvier 1944 – 15 avril 1944
OKH-Heereswaffenamt Dienstelle à Paris, WaA 251
D4551-D5200
Automne 1944 – Décembre 1944
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers
D5201-D10000
1945
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers
E0001-E10000
1946
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers
F1-F970
1946
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers
F971-F10000
1947
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers,
début du montage de l’anneau de dragonne au cours de la série F.
début du montage de l’anneau de dragonne au cours de la série F.
G1-G1945
1947
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers
G1946-G10000
1948
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers
H1-H2915
1948
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers
H2916-H10000
1949
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers
J1-J3885
1949
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers
J3886-J4950
1950
Réserve générale de l’artillerie à Poitiers
La carrière opérationnelle du PA 1935 A
En 1939-1940, elle a été plus que discrète. J'ai eu beau chercher dans divers ouvrages, aucune photo d'un PA 1935 A au poing d'un combattant de 1940. Cela s'explique probablement par les faibles quantités fabriquées mais sans doute encore plus réduites attribuées aux troupes. Les chiffres de livraison selon Stéphane FERRARD sont identiques à ceux de HUON pour la Marine et l'Air mais notablement différents pour la Terre avec seulement 1900 armes (HS Gazette des Armes N°8 l'armement de l'infanterie française 1918-1940). En effet, il cite un total de 2700 PA 1935A livré avant juin 1940, plus les 800 évacués de l'usine. ce modèle particulier est réservé aux officiers, toujours selon Stéphane FERRARD (Mai 1940, armement des fantassins français, Ed° ETAI, p. 34).
Dans la Gazette des armes N°46 de Février 1977, François Vauvillier cite le seul témoignage faisant état du PA 35 dans les combats de 1935-1940, à savoir dans l'ouvrage "Ceux des chars" de Pierre Voisin - Ed° Archat, Lyon 1941 : "La tout terrain roule, Prosper jubile et le lieutenant, soucieux, observe les coupures. Il a vérifié son pistolet au départ (un PA 35 tout neuf et qui tient rudement bien en main) et s'attend à tout".
Un officier, donc. Le texte ne dit pas si c'est un 35A ou un 35S, mais je pencherais plutôt pour le 35A qui "tient rudement bien en main". Qui plus est les 1404 exemplaires du PA 35S sont sensés avoir été livrés à l'Armée de l'Air.
Nanti de ce faible indice, je continue à passer au crible les photos, en prêtant plus particulièrement attention aux cavaliers, équipages de chars, de side... Au moins pour dégotter une photo d'un étui mod. 37 en 1940. Et finalement, là bingo!
C'est sur une photo de Maurice DRUON, publiée par le Figaro concernant le tome II de ses mémoires, alors qu'il est cadet à Saumur. DRUON est à droite, mais c'est le personnage du centre qui nous intéresse. Il porte un étui modèle 37, visiblement raide de neuf (courbe du rabat).
Voici le lien :
http://www.lefigaro.fr/livres/2010/04/08/03005-20100408ARTFIG00003-la-guerre-en-dechantant-.php
Je glisse rapidement sur l'emploi du 1935 par l'armée allemande. Un auteur évoque en particulier son affectation aux services de santé.
J'ai eu beau scruter les photos de l'armée d'Afrique en Italie ou de la 2ème DB, si les couvre-chefs sont français, les armes de poing semblent bel et bien américaines.
On peut penser, vus la vitesse à laquelle la production a repris à la libération et le manque criant d'armes de l'armée française en cours de renaissance, qu'il a bien dû resservir lors des combats de la fin de guerre.
Puis vient la guerre d'Indochine où les combattants qui l'employèrent eurent à subir quelques déconvenues. S'agissait-il de sabotages hérités de la résistance ou d'ouvriers qui poursuivaient après-guerre sur leur lancée? Toujours est-il que certains anciens d'Indochine se plaignaient de cartouches parfois chargées à la poudre de perlimpimpin, ou de percuteurs pas trempés se matant et refusant tout service après quelques chargeurs tirés.
En février 1950, la production cesse et l'usine de Cholet, qui était chargée de l'armement au sein de la SACM, est revendue. Ce désengagement de ce secteur explique probablement l'aspect bâclé du prototype de pistolet 9 mm parabellum dérivé du 1935 A, présenté au concours de mai 1950. C'est ce concours qui verra la sélection du futur PA 50, dérivé lui du 1935 S.
La guerre d'Algérie sera le chant du cygne du PA 1935A, tout au moins avec les militaires. En 1957, 40 000 exemplaires sont encore en service dans l'armée et la MAC est chargée de constituer un stock de pièces détachées pour assurer 5 ans de maintenance. A l'issue des guerres coloniales, l'armée française va connaître une forte diminution de ses effectifs. On va en profiter pour faire un certain nettoyage dans les armements et le PA 1935 A, entre autres, sursitaire depuis l'adoption du MAC 50, va en faire les frais.
La Police va encore l'utiliser jusqu'aux années 70 et son remplacement par des revolvers.
Invité- Invité
Les P.A. 35 A, 35 S et S M1 et leurs environnements. Contribution de TOMEÏ
Pistolet (semi) Automatique modèle 1935 A construit par la S.A.C.M.
Société Alsacienne de Constructions Mécaniques.
Pistolet (semi) Automatique modèle 1935 S M1 construit par la S.A.G.E.M.
Société d’Applications Générales Electriques et Mécaniques.
Sur le modèle S M1 le levier de sûreté et son logement sur la glissière ont été modifiés.
Baguettes de nettoyage en acier (3modèles différents)
Coffret vérificateurs pour P.A. 1935 A
Vérificateur de la longueur du percuteur
Vérificateur d’âme du canon 7,64 Mini
Vérificateur d’âme du canon 7,67 Maxi/Intermédiaire
Vérificateur d’âme du canon 7,70 Rebut en service
Vérificateur de feuillure 19,90 Mini
Vérificateur de feuillure 20,10 Maxi
Vérificateur de feuillure 20,25 Rebut en service
Coffret vérificateurs pour P.A. 1935 S et S M1
Vérificateur de la longueur du percuteur
Vérificateur d’âme du canon 7,64 Mini
Vérificateur d’âme du canon 7,67 Maxi/Intermédiaire
Vérificateur d’âme du canon 7,70 Rebut en service
Vérificateur de feuillure 19,70 Mini
Vérificateur de feuillure 20,20 Maxi
Vérificateur de feuillure 20,35 Rebut en service
Etui cuir 1er modèle avec lanière d’extraction, commun à tous les P.A. 1935. Etui cuir modèle 48 G.T.1, remplace le précédent.
Caissette étanche de 576 cartouches de 7,65mm L. Conditionnée pour l’Indochine.
Feder504 ajoute:
Juste une "little mistake" ...
L'étui de gauche n'est pas le 1er modèle, qui est le 1937, mais un étui allemand pour pistolet polonais VIS 35 (Radom), qui existe avec et sans lanière d'extraction (j'ai les 2).
D'abord, un retirage de 67 du MAT 1001 accompagné d'un fascicule "école" sur le 35A (intéressant pour le fonctionnement)
Et une planche extraite d'un autre document, avec un bon schéma de l'étui réglementaire Mle 1937 :
Cet étui a connu des variantes, comme celui conçu par la SAGEM (même forme, mais fonte échancrée, une seule pochette à chargeur et rabat long).
Avant le 48 GT 1 (ou M ?), il y avait le 48 GT tout court, inspiré de celui du P38 2ème type, et l'erreur vient peut-être de là... ou de la confusion avec un Mle 1946 ...
En voici un (à droite), à côté d'un "fabrication locale d'Indo", sur des photos sortie de mes archives :
Mézigot :
e me permets d'ajouter quelques photo de mon etui, lequel a ete trafique pour faciliter l'extraction de l'arme par un proprietaire precedent. Le cachet, pas tres lisible est des annees 30.
La laniere d'extraction est toujours presente...
Invité- Invité
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