Les 1907-15 du contrat Remington
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Les 1907-15 du contrat Remington
Foin de procrastination, je vais l'écrire ce sujet! Ou de l'illustration de la collaboration entre divers membres du forum.
Il y a quelques temps, VivelaColo et ASA discutaient Rolling Block et plus particulièrement ceux du contrat français de la 1ère guerre mondiale. Un ouvrage est recommandé à ASA : "Allied Rifle Contracts 1914-1918" de Luke MERCALDO.
Sachant qu'il y avait également un chapitre concernant les 1907-15 et que les raisons de l'annulation prématurée du contrat étaient mal connues, nous demandâmes à ASA s'il pouvait nous communiquer les informations de ce chapitre. Il le fit avec beaucoup de gentillesse.
En voici donc la substantifique moelle, croisée avec des informations venant d'autres sources et le tout illustré de photos aimablement prêtées par VivelaColo (si j'arrive à me dépatouiller avec l'informatique).
1915 : la France est au bord de l'abîme. Entrée dans une guerre qui devait être brève et joyeuse avec 823 000 soldats sous les drapeaux et 2 887 000 réservistes, elle se retrouve bloquée dans un conflit de longue haleine particulièrement sanglant et coûteux en matériel. A la fin de 1914, 40 000 fusils sont perdus et 18 000 à réparer chaque mois. 2 700 000 jeunes gens vont être mobilisés pour boucher les brèches, mais encore faut-il pouvoir les armer et cela dépasse les capacités industrielles du pays disponibles à ce moment.
Parmi les mesures prises d'extrême urgence, un contrat a été signé avec la firme américaine Remington le 19 novembre 1914 pour la fourniture de 100 000 Rolling Block avec baïonnette, chambrés pour la 8mm Lebel. Cette firme à la capacité industrielle importante réagit particulièrement vite, puisque la fabrication commence le 24 novembre 1914, le début des livraisons intervenant en mars 1915 avec une moyenne de 5 000 par mois.
Mais il ne s'agit que d'un pis-aller et il est décidé d'entreprendre des pourparlers pour que cette firme produise également le nouveau fusil 1907-15 adopté le 26 février 1915, plus adapté à une production industrielle rapide que le vieux Lebel.
Certes, la MAC et la MAS ont démarré la production : facile pour la MAC qui produisait déjà le fusil 1907, pas trop difficile pour la MAS qui produisait le mousqueton avec un boîtier identique. La question de la totale interchangeabilité des pièces entre les différentes manufactures est assurée depuis le Lebel.
Néanmoins, bien que montant rapidement en puissance, il y a toujours un déficit en regard des pertes.
C’est ainsi qu’un contrat est signé au printemps 1915 entre le gouvernement français et Remington Arms –Union Metallic Cartridge Company of Bridgeport, Connecticut, USA. Il prévoit 250 000 (certains disent 200 000) fusils 1907-15 avec baïonnette et fourreau pour un prix unitaire de 30$. Une production moyenne de 200 fusils par jour est prévue (soit peu ou prou celle des Rolling Block).
Les 1 000 premiers doivent être livrés pour le 12 juin 1916. Si cette condition n’est pas tenue, le contrat est annulé. Si 20 350 ne sont pas prêts (et non pas livrés) le 1er Août 1916, le contrat est annulé.
L’usine Remington d’Ilion, New-York, étant totalement occupée par, entre autres, l’Enfield P14 et les Rolling Block, la production du fusil français est affectée à la nouvelle usine de Bridgeport, Connecticut. Cette dernière est en train d’être construite pour la réalisation du Contrat russe signé le 26 janvier 1915 (un million de fusils M. 91 avec baïonnette).
Le 28 mai 1915, les conditions techniques d’inspection et d’acceptation des fusils produits par Remington sont signées par le général Désaleux. Il s’agit ni plus ni moins que d’une reprise des conditions d’acceptation définies en France en 1890 et 1913.
Une commission française est envoyée par le service technique de l’artillerie, composée en particulier des capitaines Bernard, Chezeaud et Larfouilloux. On fait également parvenir à Remington les plans et 50 exemplaires de 1907-15 venant de la MAC pour vérifier l’interchangeabilité des pièces. Les cartouches d’épreuve (développant 3 500 kg/cm2) sont fournies par le gouvernement français.
L’installation des machines est commencée en Août 1915 alors que l’usine n’est pas finie (elle ne le sera qu’en novembre 1915). Malheureusement, une grève considérable à l’été 1915 affecte tant Remington que ses fournisseurs et retarde tout, y-compris la construction de l’usine. Par ailleurs, Remington, comme ses concurrents, a le plus grand mal à embaucher ou à retenir la main d’œuvre spécialisée exigée par le niveau de finition exigé par les russes et les français (interchangeabilité, pas de traces d’outils, arêtes nettes mais non coupantes…).
Le 1er fusil est terminé le 22 mars 1916. Tout l’outillage n’étant pas en place, il a fallu improviser. Ce manque de certains outillages affectera le 1907-15 tout au long de sa production chez Remington. L’ajustage et la finition à la main ralentissent la sortie d’un fusil « acceptable ». Mais on pense pouvoir tenir les délais... si la production des baïonnettes suit!
14 fusils sont présentés à l’inspection des français le 21 avril 1916. Le rapport du 28 avril 1916 souligne en particulier que, bien qu’inspectées auparavant par Remington, 4 d’entre elles ont un canon hors côtes. Parmi le personnel spécialisé qui fait cruellement défaut, il y a également les inspecteurs !
Dix fusils de plus sont inspectés le 6 mai. On se rend alors compte qu’en raison de techniques utilisées par les français et différentes de celles dont Remington a l’habitude, il y a une erreur dans l’implantation du guidon ! Tous les fusils produits depuis le début doivent être refaits !
Fin mai, 65 boîtiers de culasse et 18 fusils finis sont produits par jour. 480 fusils sont prêts à être inspectés.
Si les 1 000 premiers exemplaires prévus ont bien été livrés en Juin 1915 (et ont reçu un matricule pris parmi les séries de Saint-Etienne en J), on ignore s’il l’ont bien été le 12 juin comme cela était exigé par le contrat. Au vu des rythmes de production, cela a du être tout juste.
Selon toute vraisemblance, le contrat originel sera résilié dans le courant de l’année 1916, étant constaté le manque d’interchangeabilité des pièces des 07-15 Remington avec leurs homologues français, le faible rythme des livraisons (plus de 20 000 prévus en août 1916 contre moins de 10 000 livrés au mieux fin 1916) et l’adoption en novembre 1916 d’un nouveau modèle, le M16.
A l’époque, la production des fusils tourne à plein en France, compensant largement les pertes : 101 511 fusils fabriqués pour le mois de juillet 1916, on réduit même leur nombre à 70 000 les mois suivants.
L’auteur penche pour une renégociation du contrat et sa réduction à 10 000 exemplaires.
Seulement 9 444 ont été acceptés par les français entre juin 1916 (lot de 1000 matriculés en J) et 1918. Un exemplaire est connu avec un numéro de série en E 6000 (soit pris parmi les séries de Châtellerault et antérieur à août 1917). Les 3 000 derniers sont jugés si mauvais qu’ils doivent repasser en manufacture en 1918 et être stockés au lieu d’être distribués.
Les armes qui ne sont pas réceptionnées par les français n'ont pas les habituels poinçons de réception et ne sont pas numérotées (en tous cas, pas "à la française").
Un petit nombre de ceux non réceptionnés par les français ont été vendus au gouvernement américain pour l’entraînement des recrues sur place.
En 1931, un rapport interne de Remington indique qu’il lui reste en stock 5 000 exemplaires du 1907-15 et 2 millions de cartouches correspondantes.
On peut donc raisonnablement estimer que la production totale se trouve quelque part entre 14 444 et 20 350.
Il y a quelques temps, VivelaColo et ASA discutaient Rolling Block et plus particulièrement ceux du contrat français de la 1ère guerre mondiale. Un ouvrage est recommandé à ASA : "Allied Rifle Contracts 1914-1918" de Luke MERCALDO.
Sachant qu'il y avait également un chapitre concernant les 1907-15 et que les raisons de l'annulation prématurée du contrat étaient mal connues, nous demandâmes à ASA s'il pouvait nous communiquer les informations de ce chapitre. Il le fit avec beaucoup de gentillesse.
En voici donc la substantifique moelle, croisée avec des informations venant d'autres sources et le tout illustré de photos aimablement prêtées par VivelaColo (si j'arrive à me dépatouiller avec l'informatique).
1915 : la France est au bord de l'abîme. Entrée dans une guerre qui devait être brève et joyeuse avec 823 000 soldats sous les drapeaux et 2 887 000 réservistes, elle se retrouve bloquée dans un conflit de longue haleine particulièrement sanglant et coûteux en matériel. A la fin de 1914, 40 000 fusils sont perdus et 18 000 à réparer chaque mois. 2 700 000 jeunes gens vont être mobilisés pour boucher les brèches, mais encore faut-il pouvoir les armer et cela dépasse les capacités industrielles du pays disponibles à ce moment.
Parmi les mesures prises d'extrême urgence, un contrat a été signé avec la firme américaine Remington le 19 novembre 1914 pour la fourniture de 100 000 Rolling Block avec baïonnette, chambrés pour la 8mm Lebel. Cette firme à la capacité industrielle importante réagit particulièrement vite, puisque la fabrication commence le 24 novembre 1914, le début des livraisons intervenant en mars 1915 avec une moyenne de 5 000 par mois.
Mais il ne s'agit que d'un pis-aller et il est décidé d'entreprendre des pourparlers pour que cette firme produise également le nouveau fusil 1907-15 adopté le 26 février 1915, plus adapté à une production industrielle rapide que le vieux Lebel.
Certes, la MAC et la MAS ont démarré la production : facile pour la MAC qui produisait déjà le fusil 1907, pas trop difficile pour la MAS qui produisait le mousqueton avec un boîtier identique. La question de la totale interchangeabilité des pièces entre les différentes manufactures est assurée depuis le Lebel.
Néanmoins, bien que montant rapidement en puissance, il y a toujours un déficit en regard des pertes.
C’est ainsi qu’un contrat est signé au printemps 1915 entre le gouvernement français et Remington Arms –Union Metallic Cartridge Company of Bridgeport, Connecticut, USA. Il prévoit 250 000 (certains disent 200 000) fusils 1907-15 avec baïonnette et fourreau pour un prix unitaire de 30$. Une production moyenne de 200 fusils par jour est prévue (soit peu ou prou celle des Rolling Block).
Les 1 000 premiers doivent être livrés pour le 12 juin 1916. Si cette condition n’est pas tenue, le contrat est annulé. Si 20 350 ne sont pas prêts (et non pas livrés) le 1er Août 1916, le contrat est annulé.
L’usine Remington d’Ilion, New-York, étant totalement occupée par, entre autres, l’Enfield P14 et les Rolling Block, la production du fusil français est affectée à la nouvelle usine de Bridgeport, Connecticut. Cette dernière est en train d’être construite pour la réalisation du Contrat russe signé le 26 janvier 1915 (un million de fusils M. 91 avec baïonnette).
Le 28 mai 1915, les conditions techniques d’inspection et d’acceptation des fusils produits par Remington sont signées par le général Désaleux. Il s’agit ni plus ni moins que d’une reprise des conditions d’acceptation définies en France en 1890 et 1913.
Une commission française est envoyée par le service technique de l’artillerie, composée en particulier des capitaines Bernard, Chezeaud et Larfouilloux. On fait également parvenir à Remington les plans et 50 exemplaires de 1907-15 venant de la MAC pour vérifier l’interchangeabilité des pièces. Les cartouches d’épreuve (développant 3 500 kg/cm2) sont fournies par le gouvernement français.
L’installation des machines est commencée en Août 1915 alors que l’usine n’est pas finie (elle ne le sera qu’en novembre 1915). Malheureusement, une grève considérable à l’été 1915 affecte tant Remington que ses fournisseurs et retarde tout, y-compris la construction de l’usine. Par ailleurs, Remington, comme ses concurrents, a le plus grand mal à embaucher ou à retenir la main d’œuvre spécialisée exigée par le niveau de finition exigé par les russes et les français (interchangeabilité, pas de traces d’outils, arêtes nettes mais non coupantes…).
Le 1er fusil est terminé le 22 mars 1916. Tout l’outillage n’étant pas en place, il a fallu improviser. Ce manque de certains outillages affectera le 1907-15 tout au long de sa production chez Remington. L’ajustage et la finition à la main ralentissent la sortie d’un fusil « acceptable ». Mais on pense pouvoir tenir les délais... si la production des baïonnettes suit!
14 fusils sont présentés à l’inspection des français le 21 avril 1916. Le rapport du 28 avril 1916 souligne en particulier que, bien qu’inspectées auparavant par Remington, 4 d’entre elles ont un canon hors côtes. Parmi le personnel spécialisé qui fait cruellement défaut, il y a également les inspecteurs !
Dix fusils de plus sont inspectés le 6 mai. On se rend alors compte qu’en raison de techniques utilisées par les français et différentes de celles dont Remington a l’habitude, il y a une erreur dans l’implantation du guidon ! Tous les fusils produits depuis le début doivent être refaits !
Fin mai, 65 boîtiers de culasse et 18 fusils finis sont produits par jour. 480 fusils sont prêts à être inspectés.
Si les 1 000 premiers exemplaires prévus ont bien été livrés en Juin 1915 (et ont reçu un matricule pris parmi les séries de Saint-Etienne en J), on ignore s’il l’ont bien été le 12 juin comme cela était exigé par le contrat. Au vu des rythmes de production, cela a du être tout juste.
Selon toute vraisemblance, le contrat originel sera résilié dans le courant de l’année 1916, étant constaté le manque d’interchangeabilité des pièces des 07-15 Remington avec leurs homologues français, le faible rythme des livraisons (plus de 20 000 prévus en août 1916 contre moins de 10 000 livrés au mieux fin 1916) et l’adoption en novembre 1916 d’un nouveau modèle, le M16.
A l’époque, la production des fusils tourne à plein en France, compensant largement les pertes : 101 511 fusils fabriqués pour le mois de juillet 1916, on réduit même leur nombre à 70 000 les mois suivants.
L’auteur penche pour une renégociation du contrat et sa réduction à 10 000 exemplaires.
Seulement 9 444 ont été acceptés par les français entre juin 1916 (lot de 1000 matriculés en J) et 1918. Un exemplaire est connu avec un numéro de série en E 6000 (soit pris parmi les séries de Châtellerault et antérieur à août 1917). Les 3 000 derniers sont jugés si mauvais qu’ils doivent repasser en manufacture en 1918 et être stockés au lieu d’être distribués.
Les armes qui ne sont pas réceptionnées par les français n'ont pas les habituels poinçons de réception et ne sont pas numérotées (en tous cas, pas "à la française").
Un petit nombre de ceux non réceptionnés par les français ont été vendus au gouvernement américain pour l’entraînement des recrues sur place.
En 1931, un rapport interne de Remington indique qu’il lui reste en stock 5 000 exemplaires du 1907-15 et 2 millions de cartouches correspondantes.
On peut donc raisonnablement estimer que la production totale se trouve quelque part entre 14 444 et 20 350.
Dernière édition par Alamas le Lun 13 Aoû 2012, 07:12, édité 8 fois
Invité- Invité
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Superbe article, texte et photos :bravo: un très grand merci pour cette contribution
Pocomas- Administrateur
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Date d'inscription : 28/12/2008
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Super Alamas,
je tir mon
en sais tu plus sur l erreur du guidon
je tir mon
en sais tu plus sur l erreur du guidon
manitou- Pilier du forum
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Date d'inscription : 04/07/2012
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Splendide exposé qui peut, sans nul doute, être considéré comme l'un des meilleurs jamais fait sur cette arme !
Félicitations :bravo: :bravo: :bravo:
Félicitations :bravo: :bravo: :bravo:
ASA- Pilier du forum
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Localisation : LIMOUSIN
Date d'inscription : 16/12/2009
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Dossier superbement présenté !
Merci, et merci également à Vivelacolo qui, loin de St Etienne, peut faire à loisir les très belles photos de groupe de ces belles mécaniques !
Bravo !
A+
Merci, et merci également à Vivelacolo qui, loin de St Etienne, peut faire à loisir les très belles photos de groupe de ces belles mécaniques !
Bravo !
A+
feder504- Pilier du forum
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Localisation : en France...pour l'instant...
Date d'inscription : 27/01/2011
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Que dire de plus qui n'a déjà été dit !
Re BRAVO.
TOMEÏ- Pilier du forum
- Nombre de messages : 2688
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Localisation : Marseille
Date d'inscription : 20/07/2011
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Bel article bien documenté. Voilà qui fait honneur au forum.
LP- Pilier du forum
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Age : 67
Localisation : Lorraine "Qui s'y frotte s'y pique"
Date d'inscription : 28/02/2010
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Passionnant, bravo et merci
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
http://winchester-lsg.forumotion.com/
http://prehistoire-xixeme.forumactif.org/
CLOSDELIF- Pilier du forum
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Date d'inscription : 03/09/2009
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
manitoba a écrit:Super Alamas,
en sais tu plus sur l erreur du guidon
Non, désolé, le texte n'est pas très éclairant, raison pour laquelle Robert "VivelaColo" avait pris soin de faire un gros plan de cette partie. Il y a certes un certaine différence de conception entre ça :
Et ça :
Toutes mes excuses, Robert, celle-là, je vous l'ai empruntée à brûle-pourpoint...
Invité- Invité
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
bravo bel article et joile photos
jipe- Membre confirmé
- Nombre de messages : 369
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Localisation : gard
Date d'inscription : 31/12/2009
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Déjà présenté sur le fofo en voici un qui n'a visiblement jamais traversé l'Atlantique.
https://www.tircollection.com/t4427-berthier-07-15-remington
HELIX- Administrateur
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Date d'inscription : 12/02/2009
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Encore bravo pour ce très bon article .
Olympe- Membre confirmé
- Nombre de messages : 237
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Localisation : Sarthe
Date d'inscription : 11/08/2012
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Alamas, excellente présentation...
Les quelques milliers qui restèrent aux US furent pendant longtemps a la vente sur le réseau du commerce, parfois donné en prime par le CMP,
Beaucoup furent repris par Bannernan qui prit son temps pour les vendre, d’autres furent achetés par les studios de cinéma.
Les Remington Berthier 1907/15 étaient trouves facilement dans le commerce jusqu’a la fin des années Soixante, les munitions aussi. Chaque petite armurerie avait sa pile de cartouches Remington en 8m/m Lebel dans sa boite verte.
Comme ils n'étaient pas chers et que les munitions étaient disponibles "Bubba" s'en donna à cœur joie, les raccourcissements, les adaptations, les hausses Mauser, les dioptres, les embellissements toutes les options du custom Bubba y passèrent.
De nos jours les Berthier Remington 1907/15 en configuration originale sont relativement rares, (Il y a même parfois des carabines Berthier Remington dans leur configuration originale elles ont toutes appartenues au Sergent York)
Les modifications apparaissent régulièrement sur le marché, bien sur totalement originales, j’en ai acheté une bonne demi-douzaine, pour les pièces.
En voila 3 de ma collection
Bubba a modifie le levier de culasse a l'image et la taille de son anatomie...
Time to go….
Best regards
RRO
Dernière édition par vivelacolo le Lun 13 Aoû 2012, 06:50, édité 1 fois
vivelacolo- Pilier du forum
- Nombre de messages : 1028
Age : 78
Localisation : San Pascual Valley
Date d'inscription : 24/02/2009
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Messieurs
Merci
Merci
Baccardi- Administrateur
- Nombre de messages : 17800
Age : 59
Localisation : Canton de l'Ours
Date d'inscription : 20/01/2012
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Merci, merci.
Pour tenter de compléter, il fut envisagé d'ajouter au 1907-15 produit chez Remington le "Pedersen device", tout comme au Mosin-Nagant d'ailleurs. Mais si un prototype du second à bien été réalisé, le premier est resté à l'état de plans.
Pour tenter de compléter, il fut envisagé d'ajouter au 1907-15 produit chez Remington le "Pedersen device", tout comme au Mosin-Nagant d'ailleurs. Mais si un prototype du second à bien été réalisé, le premier est resté à l'état de plans.
Invité- Invité
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Les 1907-15 du contrat Remington
Alamas le Sam 11 Aoû 2012 - 5:44Foin de procrastination, je vais l'écrire ce sujet! Ou de l'illustration de la collaboration entre divers membres du forum.
Il y a quelques temps, VivelaColo et ASA discutaient Rolling Block et plus particulièrement ceux du contrat français de la 1ère guerre mondiale. Un ouvrage est recommandé à ASA : "Allied Rifle Contracts 1914-1918" de Luke MERCALDO.
Sachant qu'il y avait également un chapitre concernant les 1907-15 et que les raisons de l'annulation prématurée du contrat étaient mal connues, nous demandâmes à ASA s'il pouvait nous communiquer les informations de ce chapitre. Il le fit avec beaucoup de gentillesse.
En voici donc la substantifique moelle, croisée avec des informations venant d'autres sources et le tout illustré de photos aimablement prêtées par VivelaColo (si j'arrive à me dépatouiller avec l'informatique).
1915 : la France est au bord de l'abîme. Entrée dans une guerre qui devait être brève et joyeuse avec 823 000 soldats sous les drapeaux et 2 887 000 réservistes, elle se retrouve bloquée dans un conflit de longue haleine particulièrement sanglant et coûteux en matériel. A la fin de 1914, 40 000 fusils sont perdus et 18 000 à réparer chaque mois. 2 700 000 jeunes gens vont être mobilisés pour boucher les brèches, mais encore faut-il pouvoir les armer et cela dépasse les capacités industrielles du pays disponibles à ce moment.
Parmi les mesures prises d'extrême urgence, un contrat a été signé avec la firme américaine Remington le 19 novembre 1914 pour la fourniture de 100 000 Rolling Block avec baïonnette, chambrés pour la 8mm Lebel. Cette firme à la capacité industrielle importante réagit particulièrement vite, puisque la fabrication commence le 24 novembre 1914, le début des livraisons intervenant en mars 1915 avec une moyenne de 5 000 par mois.
Mais il ne s'agit que d'un pis-aller et il est décidé d'entreprendre des pourparlers pour que cette firme produise également le nouveau fusil 1907-15 adopté le 26 février 1915, plus adapté à une production industrielle rapide que le vieux Lebel.
Certes, la MAC et la MAS ont démarré la production : facile pour la MAC qui produisait déjà le fusil 1907, pas trop difficile pour la MAS qui produisait le mousqueton avec un boîtier identique. La question de la totale interchangeabilité des pièces entre les différentes manufactures est assurée depuis le Lebel.
Néanmoins, bien que montant rapidement en puissance, il y a toujours un déficit en regard des pertes.
C’est ainsi qu’un contrat est signé au printemps 1915 entre le gouvernement français et Remington Arms –Union Metallic Cartridge Company of Bridgeport, Connecticut, USA. Il prévoit 250 000 (certains disent 200 000) fusils 1907-15 avec baïonnette et fourreau pour un prix unitaire de 30$. Une production moyenne de 200 fusils par jour est prévue (soit peu ou prou celle des Rolling Block).
Les 1 000 premiers doivent être livrés pour le 12 juin 1916. Si cette condition n’est pas tenue, le contrat est annulé. Si 20 350 ne sont pas prêts (et non pas livrés) le 1er Août 1916, le contrat est annulé.
L’usine Remington d’Ilion, New-York, étant totalement occupée par, entre autres, l’Enfield P14 et les Rolling Block, la production du fusil français est affectée à la nouvelle usine de Bridgeport, Connecticut. Cette dernière est en train d’être construite pour la réalisation du Contrat russe signé le 26 janvier 1915 (un million de fusils M. 91 avec baïonnette).
Le 28 mai 1915, les conditions techniques d’inspection et d’acceptation des fusils produits par Remington sont signées par le général Désaleux. Il s’agit ni plus ni moins que d’une reprise des conditions d’acceptation définies en France en 1890 et 1913.
Une commission française est envoyée par le service technique de l’artillerie, composée en particulier des capitaines Bernard, Chezeaud et Larfouilloux. On fait également parvenir à Remington les plans et 50 exemplaires de 1907-15 venant de la MAC pour vérifier l’interchangeabilité des pièces. Les cartouches d’épreuve (développant 3 500 kg/cm2) sont fournies par le gouvernement français.
L’installation des machines est commencée en Août 1915 alors que l’usine n’est pas finie (elle ne le sera qu’en novembre 1915). Malheureusement, une grève considérable à l’été 1915 affecte tant Remington que ses fournisseurs et retarde tout, y-compris la construction de l’usine. Par ailleurs, Remington, comme ses concurrents, a le plus grand mal à embaucher ou à retenir la main d’œuvre spécialisée exigée par le niveau de finition exigé par les russes et les français (interchangeabilité, pas de traces d’outils, arêtes nettes mais non coupantes…).
Le 1er fusil est terminé le 22 mars 1916. Tout l’outillage n’étant pas en place, il a fallu improviser. Ce manque de certains outillages affectera le 1907-15 tout au long de sa production chez Remington. L’ajustage et la finition à la main ralentissent la sortie d’un fusil « acceptable ». Mais on pense pouvoir tenir les délais... si la production des baïonnettes suit!
14 fusils sont présentés à l’inspection des français le 21 avril 1916. Le rapport du 28 avril 1916 souligne en particulier que, bien qu’inspectées auparavant par Remington, 4 d’entre elles ont un canon hors côtes. Parmi le personnel spécialisé qui fait cruellement défaut, il y a également les inspecteurs !
Dix fusils de plus sont inspectés le 6 mai. On se rend alors compte qu’en raison de techniques utilisées par les français et différentes de celles dont Remington a l’habitude, il y a une erreur dans l’implantation du guidon ! Tous les fusils produits depuis le début doivent être refaits !
Fin mai, 65 boîtiers de culasse et 18 fusils finis sont produits par jour. 480 fusils sont prêts à être inspectés.
Si les 1 000 premiers exemplaires prévus ont bien été livrés en Juin 1915 (et ont reçu un matricule pris parmi les séries de Saint-Etienne en J), on ignore s’il l’ont bien été le 12 juin comme cela était exigé par le contrat. Au vu des rythmes de production, cela a du être tout juste.
Selon toute vraisemblance, le contrat originel sera résilié dans le courant de l’année 1916, étant constaté le manque d’interchangeabilité des pièces des 07-15 Remington avec leurs homologues français, le faible rythme des livraisons (plus de 20 000 prévus en août 1916 contre moins de 10 000 livrés au mieux fin 1916) et l’adoption en novembre 1916 d’un nouveau modèle, le M16.
A l’époque, la production des fusils tourne à plein en France, compensant largement les pertes : 101 511 fusils fabriqués pour le mois de juillet 1916, on réduit même leur nombre à 70 000 les mois suivants.
L’auteur penche pour une renégociation du contrat et sa réduction à 10 000 exemplaires.
Seulement 9 444 ont été acceptés par les français entre juin 1916 (lot de 1000 matriculés en J) et 1918. Un exemplaire est connu avec un numéro de série en E 6000 (soit pris parmi les séries de Châtellerault et antérieur à août 1917). Les 3 000 derniers sont jugés si mauvais qu’ils doivent repasser en manufacture en 1918 et être stockés au lieu d’être distribués.
Les armes qui ne sont pas réceptionnées par les français n'ont pas les habituels poinçons de réception et ne sont pas numérotées (en tous cas, pas "à la française").
Un petit nombre de ceux non réceptionnés par les français ont été vendus au gouvernement américain pour l’entraînement des recrues sur place.
En 1931, un rapport interne de Remington indique qu’il lui reste en stock 5 000 exemplaires du 1907-15 et 2 millions de cartouches correspondantes.
On peut donc raisonnablement estimer que la production totale se trouve quelque part entre 14 444 et 20 350.
Dernière édition par vivelacolo le Ven 08 Sep 2017, 21:47, édité 1 fois (Raison : J'ai remis les photos disparues sur le texte d'Alamas)
vivelacolo- Pilier du forum
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Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Bonjour,
Excellente idée d'avoir pris le temps de copier mon texte de l'époque et remis les photos (et même un peu plus qu'à l'origine, je ne me plains pas, au contraire), en étant moi-même bien incapable.
Merci (ainsi que pour d'autres sujets, de même que Jérôme).
Votre J 301 dont je ne me souviens pas m'interpelle bigrement. Le canon n'a pas de poinçons côté gauche (mais ceux de la MFAC non plus) et la numérotation sur le pontet est irrégulière pour un trois coups (rétro-transformation de 5 en 3 coups?), mais il y a un N sur le tonnerre.
Serait-ce un rarissime réglo?
Excellente idée d'avoir pris le temps de copier mon texte de l'époque et remis les photos (et même un peu plus qu'à l'origine, je ne me plains pas, au contraire), en étant moi-même bien incapable.
Merci (ainsi que pour d'autres sujets, de même que Jérôme).
Votre J 301 dont je ne me souviens pas m'interpelle bigrement. Le canon n'a pas de poinçons côté gauche (mais ceux de la MFAC non plus) et la numérotation sur le pontet est irrégulière pour un trois coups (rétro-transformation de 5 en 3 coups?), mais il y a un N sur le tonnerre.
Serait-ce un rarissime réglo?
Invité- Invité
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Toujours un plaisir de relire des articles de qualité souvent trop rare et encore félicitations a Alamas , une observation sur le manque d’interchangeabilité des pièces avec des fusils Français , pourrait peut-être venir de la difficulté de convertir le mesures Française en mètre en mesure Américaine ??
kirvari39- Pilier du forum
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Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Bon, finalement, pas le votre, je viens de voir la rubrique estimation.Alamas a écrit:Votre J 301 dont je ne me souviens pas m'interpelle bigrement.
Invité- Invité
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Une cote c'est une cote ; elle n'est pas forcément ronde. D'autant qu'en série, la cote nominale n'a pas grande importance, ce sont les tolérances qui comptent, et qui donnent deux cotes : maxi et mini. Lesquelles sont rarement "bien rondes" (une parfois, l'autre presque jamais).kirvari39 a écrit:... une observation sur le manque d’interchangeabilité des pièces avec des fusils Français , pourrait peut-être venir de la difficulté de convertir le mesures Française en mètre en mesure Américaine ??
Alors si c'est du mm converti en pouces, c'est guère pire... Y-a peut-être un problème d'arrondi, qui peut-être tranché en resserrant la tolérance (plus coûteux) ou en l'élargissant (avec le risque que quelques pièces marginales soient hors tolérance_française).
Ensuite, voir ce que signifient les "différences de mode de travail". En France on travaillait généralement avec des calibres "entre / entre pas" pour chaque cote ; la justesse de cote dépendait donc de l'outilleur fabriquant et vérifiant ces calibres.
Si, faute de calibres adéquats (et pour éviter de perdre du temps à les fabriquer) ils contrôlaient chaque pièce en la mesurant réellement, des cotes "à la con" présentaient effectivement un peu plus de risques d'erreur.
Dans la logique pré-1900, une telle commande aurait été accompagnée d'un double jeu de calibres entre / entre pas, tous réalisés au "Dépôt Central d'Artillerie". Un jeu restant bien à l'abri, servant à vérifier l'usure des calibres en usage à l'atelier, à l'aide d'un comparateur au micron (lui-aussi conservé avec précautions). Quand on parle de l'interchangeabilité obtenue avec le Lebel, c'est de ça qu'on parle...
En fait, on revient à des problèmes de qualification du personnel ou de rigueur des dirigeants de l'usine. Et peut-être une commande trop hâtive, ou une confiance excessive dans les récents progrès techniques...
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Bonjour,
je voulais apporter quelques petites précisions à cet excellent article, histoire de... (et d'après les archives consultées - ça ne sort pas d'un chapeau de magicien)
le contrat signé entre le gouvernement français et Remington date du 31 mars 1915 (j'ai lu dans un autre rapport la date du 2 avril 1915, problème de considération administrative) pour 250 000 armes.
Selon l'échéancier mis en place à ce moment-là, on sait que :
Au 1er janvier 1916 : aucune livraison (10 000 devaient être livrés sur les 250 000)
Jusqu'au 31 mai 1916, rien n'est livré de la part de Remington.
Au 31 juillet 1916 : 2000 livrés sur 250 000
Au 30 septembre 1916 : 3000 livrés sur 250 000
Le marché est résilié dans cette période (août/septembre 1916).
Soit un total de 3000 fusils Remington selon mes sources.
Peut-être d'autres armes sont arrivées par la suite mais elles n'ont pas été comptabilisées par les Commissions d'armement qui surveillaient de près les productions d'armes car il n'en est pas fait mention, en tout cas pas dans ce que j'ai consulté.
je voulais apporter quelques petites précisions à cet excellent article, histoire de... (et d'après les archives consultées - ça ne sort pas d'un chapeau de magicien)
le contrat signé entre le gouvernement français et Remington date du 31 mars 1915 (j'ai lu dans un autre rapport la date du 2 avril 1915, problème de considération administrative) pour 250 000 armes.
Selon l'échéancier mis en place à ce moment-là, on sait que :
Au 1er janvier 1916 : aucune livraison (10 000 devaient être livrés sur les 250 000)
Jusqu'au 31 mai 1916, rien n'est livré de la part de Remington.
Au 31 juillet 1916 : 2000 livrés sur 250 000
Au 30 septembre 1916 : 3000 livrés sur 250 000
Le marché est résilié dans cette période (août/septembre 1916).
Soit un total de 3000 fusils Remington selon mes sources.
Peut-être d'autres armes sont arrivées par la suite mais elles n'ont pas été comptabilisées par les Commissions d'armement qui surveillaient de près les productions d'armes car il n'en est pas fait mention, en tout cas pas dans ce que j'ai consulté.
Conservateur- Futur pilier
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Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Conservateur a écrit:Bonjour,
je voulais apporter quelques petites précisions à cet excellent article, histoire de... (et d'après les archives consultées - ça ne sort pas d'un chapeau de magicien)
le contrat signé entre le gouvernement français et Remington date du 31 mars 1915 (j'ai lu dans un autre rapport la date du 2 avril 1915, problème de considération administrative) pour 250 000 armes.
Selon l'échéancier mis en place à ce moment-là, on sait que :
Au 1er janvier 1916 : aucune livraison (10 000 devaient être livrés sur les 250 000)
Jusqu'au 31 mai 1916, rien n'est livré de la part de Remington.
Au 31 juillet 1916 : 2000 livrés sur 250 000
Au 30 septembre 1916 : 3000 livrés sur 250 000
Le marché est résilié dans cette période (août/septembre 1916).
Soit un total de 3000 fusils Remington selon mes sources.
3000 ou 5000 ?
Peut-être d'autres armes sont arrivées par la suite mais elles n'ont pas été comptabilisées par les Commissions d'armement qui surveillaient de près les productions d'armes car il n'en est pas fait mention, en tout cas pas dans ce que j'ai consulté.
Ce qui en fait au final une arme assez rare ?
Il y a pas eu également des modèles en 7x57 ? (prévu pour un pays d'amérique du sud, dont le nom m'échappe, là tout de suite?)
Pas de chichis, appelez moi SUPER !
WICHITA- Modérateur
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Re: Les 1907-15 du contrat Remington
Conservateur a écrit:le contrat signé entre le gouvernement français et Remington date du 31 mars 1915 (j'ai lu dans un autre rapport la date du 2 avril 1915, problème de considération administrative) pour 250 000 armes.
Selon l'échéancier mis en place à ce moment-là, on sait que :
Au 1er janvier 1916 : aucune livraison (10 000 devaient être livrés sur les 250 000)
Jusqu'au 31 mai 1916, rien n'est livré de la part de Remington.
Au 31 juillet 1916 : 2000 livrés sur 250 000
Au 30 septembre 1916 : 3000 livrés sur 250 000
Le marché est résilié dans cette période (août/septembre 1916).
Soit un total de 3000 fusils Remington selon mes sources.
Peut-être d'autres armes sont arrivées par la suite mais elles n'ont pas été comptabilisées par les Commissions d'armement qui surveillaient de près les productions d'armes car il n'en est pas fait mention, en tout cas pas dans ce que j'ai consulté.
Merci pour ces précisions inédites.
Le renseignement concernant le premier lot réceptionné en juin et matriculé dans la série J de Saint-Étienne provient de Lombard qui, comme on le sait, fut Directeur des archives de l'armement à Châtellerault.
Il ne vient nullement contredire vos propres renseignements. Ils se complètent agréablement pour dessiner un rythme de réception moyen de 1000 armes par mois.
Cela indique un rythme de production/réception cinq fois moindre qu'initialement prévu et vingt-cinq fois moindre que le rythme de croisière des premières prévisions françaises.
A cette époque, la montée en puissance de la fabrication des fusils de calibre 8 mm Lebel est terminée, ayant atteint un plateau à 80 000/90 000 par mois (en tous cas selon Sonnerat, pas totalement en accord avec d'autres chiffres plus épars d'origine non identifiée cités dans la gazette, qui évoquent un pic supérieur en juillet - 101 511 - puis une retombée à un plateau de 70 000 fusils mensuels les mois suivants).
On peut comprendre que 1000 par mois, à cette époque, chers payés à l'étranger, bof!
On notera que Gerest-Grivolat ont eux-mêmes vu leur contrat résilié en mai 1916.
Seule la firme Delaunay-Belleville échappa à ce coup de rasoir, peut-être parce que la qualité de ses fabrications n'a jamais suscité la moindre critique et que le rythme de production n'était pas négligeable (peut-être 8000 de moyenne mensuelle, l'objectif de 25000 par mois étant vraisemblablement atteint sur la fin). Le démarrage tardif (juin 1916 alors que prévu en novembre 1915) et le rythme de production inférieur aux prévisions sont néanmoins montrés du doigt par Baquet (mémoires d'un directeur de l'Artillerie).
Quant au nombre total réceptionné, le chiffre de 9 444 que j'ai cité plus haut est sujet à caution. On le retrouve certes un peu partout, mais sans origine bibliographique identifiée. Il semblait néanmoins coller avec les 10 000 de Mercaldo.
Ce n'est certes pas Lombard qui en parle, se contentant de dire de manière elliptique, après mention du 1er lot livré vers juin 1916, je cite : "Les dernières livraisons devinrent si médiocres que 3000 fusils durent être modifiés et réparés par la Manufacture de Châtellerault en 1918. Puis ils furent stockés en magasin, ne devant être mis en service qu'en cas de nécessité absolue".
Invité- Invité
Re: Les 1907-15 du contrat Remington
WICHITA a écrit:Il y a pas eu également des modèles en 7x57 ? (prévu pour un pays d'amérique du sud, dont le nom m'échappe, là tout de suite?)
Je pense que tu confonds avec les Rolling-block.
Invité- Invité
olivier93- Membre averti
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