Réparation de carcasse sur le revolver 1873
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Réparation de carcasse sur le revolver 1873
La rupture de la bande de carcasse est parfois mentionnée, en attribuant la raison à une charge excessive. Dans un article de Cibles, Frost se livre même à un curieux calcul de résistance de matériaux.
Curieux à mon avis, car en statique cette pièce n'a pas à supporter grand chose : la pression s'exerce au cul de la balle, et la fait avancer. Ce qui pousse le canon vers l'avant, c'est seulement le forcement de la balle (en plomb peu durci) à la prise de rayures, puis son frottement. Mais dynamiquement c'est différent, il y a le choc de la balle (déjà un peu lancée) contre le départ des rayures, puis le recul de l'arme qui s'oppose à l'inertie du canon.
Sans doute pas grand chose, s'il n'y avait un sérieux vice de conception (que Frost n'a pas relevé) : le raccordement brutal de la bande sur le rempart, et l'amincissement correspondant au renfort du barillet. Ces changements de section causent ce que l'on appelle des concentrations de contraintes, et s'ils sont à angle vif comme ici, cela provoque à la longue des amorces du rupture. Ce phénomène est plus critique en régime dynamique qu'en statique, et il participe à la fatigue du métal : c'est très difficile à quantifier.
Pour le diminuer il faut éviter les brusques changements de section, en faisant des raccords arrondis, ou congés. Le fait que la carcasse soit ici en acier très doux atténue certainement le problème, mais à l'évidence sans le gommer totalement. L'erreur de conception est excusable, car l'utilisation à grande échelle de l'acier était en 1873 toute nouvelle ; elle est ensuite parfaitement corrigée sur le Mle 1892.
L'instruction de 1905 mentionne d'ailleurs une procédure de réparation (page 217, soit p. 213 du PDF) : << Si la bande de carcasse est cassée, elle peut être remplacée à l'aide d'une bande rapportée, ajustée à queue d'aronde, brasée au laiton sur la douille et fixée au rempart par deux vis >>.
Mais ceci impose le retour en manufacture ; il n'est donc pas surprenant que la planche XXX (schémas de réparations) ne l'illustre pas. En tous cas, ceci atteste que non seulement cette rupture n'est pas forcément imputable à une erreur de chargement, mais que la réparation est réglementaire et que l'arme reste opérationnelle.
Cette réparation semble plutôt rare. Alors pour l'identifier, avec ses variantes éventuelles, un maximum d'informations seraient utiles (cotes, photos).
Donc si certains d'entre vous ont accès à une arme ainsi réparée...
Curieux à mon avis, car en statique cette pièce n'a pas à supporter grand chose : la pression s'exerce au cul de la balle, et la fait avancer. Ce qui pousse le canon vers l'avant, c'est seulement le forcement de la balle (en plomb peu durci) à la prise de rayures, puis son frottement. Mais dynamiquement c'est différent, il y a le choc de la balle (déjà un peu lancée) contre le départ des rayures, puis le recul de l'arme qui s'oppose à l'inertie du canon.
Sans doute pas grand chose, s'il n'y avait un sérieux vice de conception (que Frost n'a pas relevé) : le raccordement brutal de la bande sur le rempart, et l'amincissement correspondant au renfort du barillet. Ces changements de section causent ce que l'on appelle des concentrations de contraintes, et s'ils sont à angle vif comme ici, cela provoque à la longue des amorces du rupture. Ce phénomène est plus critique en régime dynamique qu'en statique, et il participe à la fatigue du métal : c'est très difficile à quantifier.
Pour le diminuer il faut éviter les brusques changements de section, en faisant des raccords arrondis, ou congés. Le fait que la carcasse soit ici en acier très doux atténue certainement le problème, mais à l'évidence sans le gommer totalement. L'erreur de conception est excusable, car l'utilisation à grande échelle de l'acier était en 1873 toute nouvelle ; elle est ensuite parfaitement corrigée sur le Mle 1892.
L'instruction de 1905 mentionne d'ailleurs une procédure de réparation (page 217, soit p. 213 du PDF) : << Si la bande de carcasse est cassée, elle peut être remplacée à l'aide d'une bande rapportée, ajustée à queue d'aronde, brasée au laiton sur la douille et fixée au rempart par deux vis >>.
Mais ceci impose le retour en manufacture ; il n'est donc pas surprenant que la planche XXX (schémas de réparations) ne l'illustre pas. En tous cas, ceci atteste que non seulement cette rupture n'est pas forcément imputable à une erreur de chargement, mais que la réparation est réglementaire et que l'arme reste opérationnelle.
Cette réparation semble plutôt rare. Alors pour l'identifier, avec ses variantes éventuelles, un maximum d'informations seraient utiles (cotes, photos).
Donc si certains d'entre vous ont accès à une arme ainsi réparée...
Re: Réparation de carcasse sur le revolver 1873
Bonjour !
L'article que tu cites ne m'avais jamais convaincu, car je pense comme toi que cette bande n'a pas grand chose à supporter....sauf si le barillet éclate, auquel cas, même sur les révolvers modernes les plus costauds, la bande cède !
Ton analyse , absence de congé et profil brutalement aminci,donc amorce de rupture facilitée me satisfait mille fois plus !
L'article que tu cites ne m'avais jamais convaincu, car je pense comme toi que cette bande n'a pas grand chose à supporter....sauf si le barillet éclate, auquel cas, même sur les révolvers modernes les plus costauds, la bande cède !
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CLOSDELIF- Pilier du forum
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Re: Réparation de carcasse sur le revolver 1873
Bonjour à tous, quelqu'un a t-il déjà vu ce type de réparation d'époque ? Teruel
teruel- Futur pilier
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Re: Réparation de carcasse sur le revolver 1873
Pas moi en tout cas.....(et il m'est quand même passé pas mal de 73 entre les mains...)
Je me dis que si l'arme devait retourner en manufacture.....Il était peut être aussi simple de changer la carcasse
Je me dis que si l'arme devait retourner en manufacture.....Il était peut être aussi simple de changer la carcasse
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Re: Réparation de carcasse sur le revolver 1873
Bonjour à tous, Verchère, tu dis que le carcasse est en acier très doux, tu as une idée de correspondance de nuance avec les aciers modernes (xc 38 par exemple).
Amicalement, Piotr.
Amicalement, Piotr.
Invité- Invité
Re: Réparation de carcasse sur le revolver 1873
Bonjour,
A mon avis, en dynamique, la bande voit un choc de l'ordre de la pression x la surface arrière de la balle.
C'est du moins comme cela que je dimensionnerait cette pièce si j'avais à le faire.
A moins de calculer le coefficient d'adhérence et de se servir de cet effort pour dimensionner, en prenant un coef de sécurité, on doit retomber sur le même effort.
Je crois peu à un phénomène de fatigue, toujours possible néanmoins, car les aciers doux sont peu sensibles à l'effet d'entaille.
Quand aux nuances d'acier, on doit avoir un équivalent à un XC10 ou un XC15.
Il me semble que les 98G sont dans ces nuances. Ils étaient ensuite cémentés et trempés (essayer de passer une lime sur un morceau de 98 G (pas un K!) et vous verrez que sa dureté de surface n'est pas une légende.
Azul.
A mon avis, en dynamique, la bande voit un choc de l'ordre de la pression x la surface arrière de la balle.
C'est du moins comme cela que je dimensionnerait cette pièce si j'avais à le faire.
A moins de calculer le coefficient d'adhérence et de se servir de cet effort pour dimensionner, en prenant un coef de sécurité, on doit retomber sur le même effort.
Je crois peu à un phénomène de fatigue, toujours possible néanmoins, car les aciers doux sont peu sensibles à l'effet d'entaille.
Quand aux nuances d'acier, on doit avoir un équivalent à un XC10 ou un XC15.
Il me semble que les 98G sont dans ces nuances. Ils étaient ensuite cémentés et trempés (essayer de passer une lime sur un morceau de 98 G (pas un K!) et vous verrez que sa dureté de surface n'est pas une légende.
Azul.
Bon à rien mais prêt à tout.
azul- Futur pilier
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Localisation : Lauragais
Date d'inscription : 19/09/2010
Re: Réparation de carcasse sur le revolver 1873
Pas assez calé en méca pour contredire par des calculs. Par contre si j'en ai l'occasion je ferai un test de simulation ... un jour... Mais on pourrait se référer à d'autres types d'armes, en voyant la façon dont le canon est fixé ; il me semble que ce n'est pas toujours bien robuste.azul a écrit:Bonjour,
A mon avis, en dynamique, la bande voit un choc de l'ordre de la pression x la surface arrière de la balle.
C'est du moins comme cela que je dimensionnerait cette pièce si j'avais à le faire.
A moins de calculer le coefficient d'adhérence et de se servir de cet effort pour dimensionner, en prenant un coef de sécurité, on doit retomber sur le même effort.
Je crois peu à un phénomène de fatigue, toujours possible néanmoins, car les aciers doux sont peu sensibles à l'effet d'entaille.
Je ne dirais pas que XC38 soit très doux ! Difficile de traduire les dénominations de l'époque (c'est l'Instr. de 1905 qui dit "très doux"), mais comme AZUL je dirais XC10 ou XC15. D'après Challéat c'était vers 1877 la teneur en carbone pour les âmes de canon (eh non, pas plus costaud), trempées et revenues après usinage. Ne me demandez pas pourquoi tremper un acier à si faible taux de carbone, usuellement considéré comme non trempable. Je pense qu'outre un infime durcissement, l'effet était surtout de stabiliser le métal en résorbant les tensions provoquées par l'usinage (idem pour les carcasses de 92, en acier mi-dur trempé, mais recuit ensuite au rouge naissant, et qu'il était possible de détordre au maillet - toujours dixit l'instruction de 1905).Piotr Szut a écrit:Bonjour à tous, Verchère, tu dis que le carcasse est en acier très doux, tu as une idée de correspondance de nuance avec les aciers modernes (xc 38 par exemple).
La cémentation ne prend effectivement son effet qu'après une trempe ; pour les néophytes, je précise qu'il s'agit de faire diffuser du carbone supplémentaire dans la surface d'un acier doux, qui ne prend pas la trempe. On a alors une pièce douce à coeur, qui en cas de surcharge va se déformer plutôt que casser, et dure en surface pour résister à l'usure. La teneur en carbone diminuant progressivement de l'extérieur vers l'intérieur, il n'y a pas (si c'est bien fait) de changement brutal, qui favoriserait l'écaillage de la couche durcie.azul a écrit:... XC10 ou un XC15.
Il me semble que les 98G sont dans ces nuances. Ils étaient ensuite cémentés et trempés (essayer de passer une lime sur un morceau de 98 G (pas un K!) et vous verrez que sa dureté de surface n'est pas une légende.
Il s'agissait certainement, ici, de durcir la surface d'appui des tenons de verrouillage. Mais si le 98 K semble moins dur en surface, cela n'exclut pas forcément un durcissement localisé au niveau des surfaces d'appui...
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