UN CANON AU PIED DU VERCORS
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UN CANON AU PIED DU VERCORS
Un canon « de MARINE » à la montagne ?
Fièrement installé à la sortie d’un pont dans un petit village , il semble défendre encore l’accès à la célèbre « forteresse du VERCORS »
Le petit village de SANT GERVAIS Isère ( 377 hab en 2000 dit gogol ..) hébergeait une manufacture d’armes et surtout de CANONS dès le début du 19eme siècle .
Dans cette région ,la profusion de minerais ,de charbon ,de forêts et d’eau ont permis la construction de hauts fourneaux dès le XII eme siècle (ville de TULLINS et RIVES SUR FURES ) mais nous étions bien loin de penser que des monstres tels que celui que nous vous présentons aient pu être fondus dans ces villages .
-coulé en 1843 à SANT GERVAIS isère.
-son poids est de 3697 Kg pour un calibre de 240 mm de diamètre à la bouche
Cette pièce était sans doute un canon de place ou de défense côtière…
Je passe la plume aux spécialistes .
Fièrement installé à la sortie d’un pont dans un petit village , il semble défendre encore l’accès à la célèbre « forteresse du VERCORS »
Le petit village de SANT GERVAIS Isère ( 377 hab en 2000 dit gogol ..) hébergeait une manufacture d’armes et surtout de CANONS dès le début du 19eme siècle .
Dans cette région ,la profusion de minerais ,de charbon ,de forêts et d’eau ont permis la construction de hauts fourneaux dès le XII eme siècle (ville de TULLINS et RIVES SUR FURES ) mais nous étions bien loin de penser que des monstres tels que celui que nous vous présentons aient pu être fondus dans ces villages .
-coulé en 1843 à SANT GERVAIS isère.
-son poids est de 3697 Kg pour un calibre de 240 mm de diamètre à la bouche
Cette pièce était sans doute un canon de place ou de défense côtière…
Je passe la plume aux spécialistes .
3008nato- Pilier du forum
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Belle bête qui doit quand même pouvoir envoyer des boulets ronds de près de 50kg...
Ne demande combien il faut de kilos de PN pour ça
Ne demande combien il faut de kilos de PN pour ça
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
Baccardi- Administrateur
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
il se monte sur mon CONTENDER?
Pas de chichis, appelez moi SUPER !
WICHITA- Modérateur
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Déjà vus en vrai il y a quelques années.
Dans mes souvenirs il était juste monstrueux de part son gabarit...
Dans mes souvenirs il était juste monstrueux de part son gabarit...
« "Le succès n'est pas final, l'échec n'est pas fatal, c'est le courage de continuer qui compte."»
Winston Churchill.
Nicomidway- Pilier du forum
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
En gros,un tiers du poids du boulet, mais je pense que ce canon est un obusier,tirant un boulet creux d'une trentaine de kilos,avec une charge de2 a 3,5 kilos de poudre.
Alain
Alain
En voulant respecter la lettre de la Loi
Tu trahis le coeur de la Loi
Jesus Christ
Richelieu ✝- Pilier du forum
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Magnifique objet
Magnifique mais surtout superbement bien entretenu.
Jean louis
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Jean Louis- Futur pilier
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Richelieu a écrit:En gros,un tiers du poids du boulet, mais je pense que ce canon est un obusier,tirant un boulet creux d'une trentaine de kilos,avec une charge de2 a 3,5 kilos de poudre.
Alain
Ca doit quand même faire un gros boum !
Le boulet est creux... creux... vide dedans ? Est-ce qu'il éclate (mieux) ensuite, ou c'est pour l'alléger ?
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
Baccardi- Administrateur
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Vu la date (et le calibre) c'est certainement un obusier.
Lequel ne tire pas un "boulet creux" car un boulet est toujours plein, même quand il n'est pas sphérique (le "boulet de rupture" du canon de 75 p.ex.).
Non, il tire un obus, lequel est généralement sphérique jusque dans les années 1850 / 1860. Pour répondre à Baccardi, on disait parfois "obus chargé en poudre", mais généralement c'était "obus ordinaire" pour le distinguer des "obus à balles" (ou "obus à la Shrapnell", chargés d'un mélange de poudre et de balles de fusil).
L'obus ordinaire était chargé en poudre noire très vive (alors qu'un "obus explosif", plus moderne, est chargé en explosif brisant : mélinite, TNT ou cochonites diverses en 14-18). La fusée était uniquement fusante (mèche lente), à durée plus ou moins réglable selon les types, et allumée par les fuites de gaz au départ du coup. Il pouvait arriver qu'à l'impact l'obus se brise et que la poudre s'enflamme immédiatement, mais souvent aussi la terre écrasait et étouffait la composition fusante. Quand ça fonctionnait normalement, l'obus éclatait en l'air, ou après un ou deux ricochets au sol, avec un délai plutôt imprévisible (de toutes façons à au moins une ou deux secondes près, par rapport à la durée théorique).
Tout ce qu'on voit dans les films (Révolution Française, Guerres Napoléoniennes, et même Alamo avec J. Wayne) est donc bidon, avec ces éclatements à l'impact (d'autant que jusque vers 1830 l'artillerie de campagne n'utilisait pour ainsi dire pas d'obus, mais uniquement des boulets - sauf les Shrapnell anglais de Waterloo, qui ont alors fait sensation). C'est l'artillerie de siège, qui tirait à obus et bombes (qui sont des projectiles identiques dans le principe).
Par contre, une fois l'obus rentré dans les moeurs, le boulet disparaît vite, sauf usages spéciaux.
Idem pour la Marine, qui n'a généralisé l'obus que vers 1820 / 1830 suite à l'insistance de Paixhans. Auparavant ils tiraient presque uniquement des boulets, qui ricochaient sur l'eau ou crevaient les coques au dessus de la ligne de flottaison, sans couler les bateaux donc (mais envoyaient en tous sens de longues échardes de bois, et finissaient par renverser des trucs incandescents qui mettaient le feu). Ce pourquoi on tirait des boulets chauffés au rouge, pour accélérer les choses (pas commode sur un bateau, plus facile en batterie de côte, à condition d'avoir eu le temps de préchauffer le four).
L'obus en fonte, creux donc, n'est pas bien robuste et la charge de poudre est limitée (sinon il se brise au départ du coup). Pas question de le tirer à 400 ou 450 m/s comme un boulet, donc on a augmenté le calibre pour lui donner assez de puissance (contre un bateau, il vaut mieux qu'il perfore le bordage avant d'éclater).
Un tel calibre (24 cm) je pense que c'est plutôt réservé aux batteries de côte (d'ailleurs, l'obus faisait certainement moins, mais le calibre normalisé juste au dessous c'est 22 cm - cependant, je ne connais pas les us et coutumes navaux).
A noter que 1847 c'est presque la fin de ce genre d'engins ; on commençait déjà à tester les mêmes, mais rayés (cependant toujours chargés par la bouche, avec des obus "à ailettes").
Lequel ne tire pas un "boulet creux" car un boulet est toujours plein, même quand il n'est pas sphérique (le "boulet de rupture" du canon de 75 p.ex.).
Non, il tire un obus, lequel est généralement sphérique jusque dans les années 1850 / 1860. Pour répondre à Baccardi, on disait parfois "obus chargé en poudre", mais généralement c'était "obus ordinaire" pour le distinguer des "obus à balles" (ou "obus à la Shrapnell", chargés d'un mélange de poudre et de balles de fusil).
L'obus ordinaire était chargé en poudre noire très vive (alors qu'un "obus explosif", plus moderne, est chargé en explosif brisant : mélinite, TNT ou cochonites diverses en 14-18). La fusée était uniquement fusante (mèche lente), à durée plus ou moins réglable selon les types, et allumée par les fuites de gaz au départ du coup. Il pouvait arriver qu'à l'impact l'obus se brise et que la poudre s'enflamme immédiatement, mais souvent aussi la terre écrasait et étouffait la composition fusante. Quand ça fonctionnait normalement, l'obus éclatait en l'air, ou après un ou deux ricochets au sol, avec un délai plutôt imprévisible (de toutes façons à au moins une ou deux secondes près, par rapport à la durée théorique).
Tout ce qu'on voit dans les films (Révolution Française, Guerres Napoléoniennes, et même Alamo avec J. Wayne) est donc bidon, avec ces éclatements à l'impact (d'autant que jusque vers 1830 l'artillerie de campagne n'utilisait pour ainsi dire pas d'obus, mais uniquement des boulets - sauf les Shrapnell anglais de Waterloo, qui ont alors fait sensation). C'est l'artillerie de siège, qui tirait à obus et bombes (qui sont des projectiles identiques dans le principe).
Par contre, une fois l'obus rentré dans les moeurs, le boulet disparaît vite, sauf usages spéciaux.
Idem pour la Marine, qui n'a généralisé l'obus que vers 1820 / 1830 suite à l'insistance de Paixhans. Auparavant ils tiraient presque uniquement des boulets, qui ricochaient sur l'eau ou crevaient les coques au dessus de la ligne de flottaison, sans couler les bateaux donc (mais envoyaient en tous sens de longues échardes de bois, et finissaient par renverser des trucs incandescents qui mettaient le feu). Ce pourquoi on tirait des boulets chauffés au rouge, pour accélérer les choses (pas commode sur un bateau, plus facile en batterie de côte, à condition d'avoir eu le temps de préchauffer le four).
L'obus en fonte, creux donc, n'est pas bien robuste et la charge de poudre est limitée (sinon il se brise au départ du coup). Pas question de le tirer à 400 ou 450 m/s comme un boulet, donc on a augmenté le calibre pour lui donner assez de puissance (contre un bateau, il vaut mieux qu'il perfore le bordage avant d'éclater).
Un tel calibre (24 cm) je pense que c'est plutôt réservé aux batteries de côte (d'ailleurs, l'obus faisait certainement moins, mais le calibre normalisé juste au dessous c'est 22 cm - cependant, je ne connais pas les us et coutumes navaux).
A noter que 1847 c'est presque la fin de ce genre d'engins ; on commençait déjà à tester les mêmes, mais rayés (cependant toujours chargés par la bouche, avec des obus "à ailettes").
Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Magistral comme toujours mon cher Verchère ! et merci de tout remettre dans le bon contexte .
PS: j'ai bien reçu la limonade que nous écluserons lors de ton prochain passage
PS: j'ai bien reçu la limonade que nous écluserons lors de ton prochain passage
3008nato- Pilier du forum
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
le canon est dans le garage attaché avec un sandow ou dans une poubelle?
Quod erat demonstrandum
fcrozet- Pilier du forum
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
3008nato a écrit:Magistral comme toujours mon cher Verchère ! et merci de tout remettre dans le bon contexte .
Merci
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
Baccardi- Administrateur
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Merci à Nato et à Verchère pour cet exposé passionnant.
Je me suis permis ci-dessous de faire effectuer à Nato (enfin à son cliché) un virage à gauche qui lui fait le plus grand bien et le rend infiniment plus compréhensible (ou -sif ?).
Je me suis permis ci-dessous de faire effectuer à Nato (enfin à son cliché) un virage à gauche qui lui fait le plus grand bien et le rend infiniment plus compréhensible (ou -sif ?).
Winchester For Life Paléolithique aux Années Folles
Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Il s'agit effectivement d'un canon obusier de 0,22 (mètre), modèle 1841, N°1. Le modèle 1827 a un anneau de brague fermé et les modèles ultérieurs, un arrière étranglé.
Cette pièce tirait un obus pesant 27 kg, alors que si cela avait été un boulet plein, il aurait pesé 80 livres (le modèle 1827 était ainsi dit d'un calibre de 80 - théorique - avant de devenir de 0,22, système métrique oblige).
Cette pièce tirait un obus pesant 27 kg, alors que si cela avait été un boulet plein, il aurait pesé 80 livres (le modèle 1827 était ainsi dit d'un calibre de 80 - théorique - avant de devenir de 0,22, système métrique oblige).
Invité- Invité
Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Les dénominations ont connu quelques fluctuations, et différaient parfois entre la Marine et la Guerre, ce qui permet à certains de dire "en cm c'est Marine, en livres c'est Guerre", ou d'assurer que "cm c'est en fonte, livres c'est en bronze"...
Alors qu'en fait c'est à la fois plus compliqué, et plus simple !
Ça dépend des pièces, de leur usage et de l'époque, car la distinction cm / livres servait plutôt à différencier des pièces parfois voisines, mais présentant des différences d'usage (par la suite on a plutôt utilisé le système des dates-modèles, mais il n'est devenu systématique qu'à partir de 1877).
En régle générale, les canons sont donnés par le poids en livres du boulet en fonte (sphérique et plein, donc). Pour distinguer les pièces destinées au tir d'obus, on les a dénommées en pouces, puis en cm. Car il ne fallait pas se tromper : tirer un obus à la charge du canon, c'était presque à coup sûr briser l'obus au départ du coup, tirer un boulet dans un obusier (prévu pour un projectile plus léger), c'était prendre le risque de briser l'affût.
Il y a d'ailleurs des curiosités :
- Le canon de campagne de 12 (livres) était prévu pour le tir du boulet. Vers 1830 on l'a complété par des obusiers, dit "15 cm" et "16 cm".
- Napoléon III (alors président de la République) voulait simplifier les approvisionnement de l'artillerie de campagne, et il a dessiné un canon-obusier de 12 plus léger que l'ancien modèle Gribeauval (ledit canon-obusier fut adopté en 1853 après que le Comité l'ait encore allégé).
"Canon-obusier de 12", ça voulait dire qu'il était approvisionné à la fois en boulets et en obus.
- Mais rapidement, l'affût lui-aussi allégé a montré une mauvaise résistance au recul des boulets d'environ 6 kg ; on les a donc supprimés, l'obus s'étant de toutes façons avéré plus utile en tir de campagne. Ce modèle 1853 est donc devenu un simple obusier ... "de 12c" (on mettait "c" plutôt que "cm"). Car, par un pur hasard, le calibre est d'environ 123 mm.
- Très vite, en 1858, on les a modifiés par rayage, pour tirer un obus cylindro-ogival "à ailettes" (toujours chargé par la bouche, avec des tétons en zinc prenant les rayures). Quoique relativement court, l'obus très massif de l'avant (pour perforer les obstacles) pèse environ le double de l'ancien boulet (sphérique, plein). Soit 12 kg !
La pièce s'appelle désormais "canon de 12 rayé de campagne". Mais c'est maintenant 12 Kg, et non plus 12 livres ou 12 centimètres...
Et même un cas particulier où le calibre donné en pouces sous-entend que la pièce est en bronze, alors que la même coulée en fonte est spécifiée en centimètres... Mais ce n'était pas une régle, contrairement à ce que certains conférenciers assurent.
On comprendra que les néophytes s'y perdent aisément. Heureusement, pour la plupart des autres pièces c'est un peu moins tortueux...
Au passage :
Napoléon ("prince-président", III, "le petit", "Badinguet", on a le choix...) voulait pousser l'uniformisation de calibre en réduisant le petit mortier de 15 c à 12 c, pour utiliser les mêmes obus que le canon-obusier ; il était même envisagé de le distribuer à l'infanterie. Il n'est pas certain que des essais au tir aient été faits, mais au moins un prototype aurait été coulé à Strasbourg.
Je n'en ai malheureusement pas retrouvé le tracé, le dossier afférent au SHAT ne contenant que le double des bordereaux d'expédition des plans ; rien trouvé au CAA non plus... Mais ceci n'implique pas que le plan soit forcément perdu, il peut très bien être mal classé. Alors si quelqu'un l'a vu passer...
Alors qu'en fait c'est à la fois plus compliqué, et plus simple !
Ça dépend des pièces, de leur usage et de l'époque, car la distinction cm / livres servait plutôt à différencier des pièces parfois voisines, mais présentant des différences d'usage (par la suite on a plutôt utilisé le système des dates-modèles, mais il n'est devenu systématique qu'à partir de 1877).
En régle générale, les canons sont donnés par le poids en livres du boulet en fonte (sphérique et plein, donc). Pour distinguer les pièces destinées au tir d'obus, on les a dénommées en pouces, puis en cm. Car il ne fallait pas se tromper : tirer un obus à la charge du canon, c'était presque à coup sûr briser l'obus au départ du coup, tirer un boulet dans un obusier (prévu pour un projectile plus léger), c'était prendre le risque de briser l'affût.
Il y a d'ailleurs des curiosités :
- Le canon de campagne de 12 (livres) était prévu pour le tir du boulet. Vers 1830 on l'a complété par des obusiers, dit "15 cm" et "16 cm".
- Napoléon III (alors président de la République) voulait simplifier les approvisionnement de l'artillerie de campagne, et il a dessiné un canon-obusier de 12 plus léger que l'ancien modèle Gribeauval (ledit canon-obusier fut adopté en 1853 après que le Comité l'ait encore allégé).
"Canon-obusier de 12", ça voulait dire qu'il était approvisionné à la fois en boulets et en obus.
- Mais rapidement, l'affût lui-aussi allégé a montré une mauvaise résistance au recul des boulets d'environ 6 kg ; on les a donc supprimés, l'obus s'étant de toutes façons avéré plus utile en tir de campagne. Ce modèle 1853 est donc devenu un simple obusier ... "de 12c" (on mettait "c" plutôt que "cm"). Car, par un pur hasard, le calibre est d'environ 123 mm.
- Très vite, en 1858, on les a modifiés par rayage, pour tirer un obus cylindro-ogival "à ailettes" (toujours chargé par la bouche, avec des tétons en zinc prenant les rayures). Quoique relativement court, l'obus très massif de l'avant (pour perforer les obstacles) pèse environ le double de l'ancien boulet (sphérique, plein). Soit 12 kg !
La pièce s'appelle désormais "canon de 12 rayé de campagne". Mais c'est maintenant 12 Kg, et non plus 12 livres ou 12 centimètres...
Et même un cas particulier où le calibre donné en pouces sous-entend que la pièce est en bronze, alors que la même coulée en fonte est spécifiée en centimètres... Mais ce n'était pas une régle, contrairement à ce que certains conférenciers assurent.
On comprendra que les néophytes s'y perdent aisément. Heureusement, pour la plupart des autres pièces c'est un peu moins tortueux...
Au passage :
Napoléon ("prince-président", III, "le petit", "Badinguet", on a le choix...) voulait pousser l'uniformisation de calibre en réduisant le petit mortier de 15 c à 12 c, pour utiliser les mêmes obus que le canon-obusier ; il était même envisagé de le distribuer à l'infanterie. Il n'est pas certain que des essais au tir aient été faits, mais au moins un prototype aurait été coulé à Strasbourg.
Je n'en ai malheureusement pas retrouvé le tracé, le dossier afférent au SHAT ne contenant que le double des bordereaux d'expédition des plans ; rien trouvé au CAA non plus... Mais ceci n'implique pas que le plan soit forcément perdu, il peut très bien être mal classé. Alors si quelqu'un l'a vu passer...
Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Et sans doute comme moi as-tu pu apprécier un canon au pied du Vercors également en compagnie d'un noble ami commun.
Et cette fois c'est moi qui était le boulet...
Et cette fois c'est moi qui était le boulet...
Winchester For Life Paléolithique aux Années Folles
Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
jolie !!!!
Pas de chichis, appelez moi SUPER !
WICHITA- Modérateur
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
merci jeanghis de partager avec nous ...ta générosité te perdra ..
j'amène le pain !!!
j'amène le pain !!!
3008nato- Pilier du forum
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Dans mon souvenir, l'arrière-plan est tout de même moins grandiose ; n'y aurait-il pas quelque licence poétique ?Jeanghis a écrit:
Mais faudrait tout de même que je retourne vérifier sur place...
Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Verchère a écrit:Jeanghis a écrit:
Dans mon souvenir, l'arrière-plan est tout de même moins grandiose ; n'y aurait-il pas quelque licence poétique ?
Mais faudrait tout de même que je retourne vérifier sur place...
Par ce fier paysage montagneux j'ai voulu illustrer la magnanimité de notre hôte car en sa présence les monts plus arrondis du Vercors prennent l'allure de majestueux pics alpins ...
Winchester For Life Paléolithique aux Années Folles
Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
C'est quand même pas des "monts arrondis"...
T'as pas peur, et je ne te suivrai pas dans cette voie dangereuse. Imagine que notre ami se vexe de l'affront fait aux fiers sommets dominant sa cuvette étouffante : tu nous imagines, enveloppés de papier journal, ficelés de sandows et fourrés tête en bas dans une poubelle ?
Non, non, je me défile lâchement...
T'as pas peur, et je ne te suivrai pas dans cette voie dangereuse. Imagine que notre ami se vexe de l'affront fait aux fiers sommets dominant sa cuvette étouffante : tu nous imagines, enveloppés de papier journal, ficelés de sandows et fourrés tête en bas dans une poubelle ?
Non, non, je me défile lâchement...
Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Jeanghis a écrit:Merci à Nato et à Verchère pour cet exposé passionnant.
Je me suis permis ci-dessous de faire effectuer à Nato (enfin à son cliché) un virage à gauche qui lui fait le plus grand bien et le rend infiniment plus compréhensible (ou -sif ?).
Dieu que le monde est petit !
L'Ile Bourbon ( la Réunion ) j'y habite , à Saint - Denis .
Il y a peu lors de la journée du patrimoine , et pour la première fois peut-être depuis sa construction , le Fortin de la Redoute était ouvert au public .
Superbe réalisation de nos ingénieurs royaux .
Ce fortin avait une petite garnison et était en protection d'une poudrière située 50 m en contrebas et qui est désormais une chapelle militaire ; après l'annexion de l' Ile Bourbon par ces fourbes d'anglais qui sont arrivés par la Montagne , le Fortin de la Redoute a servi de prison , de dépôt de munitions , et je l'ai connu comme un centre d'écoutes des " chalutiers " russes croisant au large , bardés d'antennes géantes . Avec interdiction stricte d'y pénétrer ; c'est dire si 40 ans plus tard j'étais impatient de le visiter .
Or il se trouve qu'il y a exactement le même , pointé sur le fortin !
Je contacte le spécialiste local qui a recensé plusieurs centaines de canons divers de toutes époques sur la Réunion , il va être ravi de cette information .
Merci TCAR , et merci Verchère pour tant d'érudition partagée .
Dernière édition par deGuers le Mer 12 Oct 2016, 20:33, édité 1 fois
deGuers- Pilier du forum
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Localisation : sous les tropiques ...
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Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
J'ai retrouvé son frère d'arme , celui que j'évoquais , sur : canons.ile.boubon .
C'est le numéro 2009PA 032 .
Mais c'est un modèle apprécié , car j'y vois les 004 , 007 , 010 , 021 .
C'est le numéro 2009PA 032 .
Mais c'est un modèle apprécié , car j'y vois les 004 , 007 , 010 , 021 .
deGuers- Pilier du forum
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Age : 71
Localisation : sous les tropiques ...
Date d'inscription : 23/12/2010
Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
Ce type de pièce a surtout été affecté aux places fortes à terre, bien plus qu'aux navires. Il semble que ses formes posaient problème avec les sabords.
Invité- Invité
Re: UN CANON AU PIED DU VERCORS
j'ai déjà vu ce canon il y a quelques années, ces dimensions m'avaient intriguées. Son histoire racontée plus haut est très intéressantes.
C'est à coté du berceau de mes ancêtres, la Drôme bossue ou Drôme des collines.
C'est à coté du berceau de mes ancêtres, la Drôme bossue ou Drôme des collines.
gege17- Membre
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Localisation : prés de la mer
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