Mousqueton Mle 16

Bonjour 
Voici mon  mousqueton Mle 16:



Voici maintenant ma question:  Pourquoi ce mousqueton Modèle 16 fabriqué à Chatellerault en 1917 , n'a t il que 
3 coups, alors que la modification la plus importante du Mle 1916 par rapport au 1892 c'était justement 
d'augmenter la puissance de feu de l'arme, de 3 à 5 coups? 
Il faut écarter l'explication de l'arme remontée bidouillée par un marchand peu scrupuleux (il y en a, si, si !)
ou un collectionneur "bien intentionné", car toutes les pièces de l'arme portent exactement le même numéro 
(tonnerre, culasse, pontet, crosse).
Cette particularité du modèle est elle rare?  (Je pense aussi que le soldat qui percevait une arme à seulement 
3 coups, en 1917 ou 1918, devait avoir l'impression de "se faire avoir" )  
Cette capacité 3 coups, c'est un mystère pour moi, mais vu le savoir encyclopédique de certains d'entre vous, je suis certain que la 
lumière va se faire.
Merci d'avance !
Mèche lente

Si ton mousqueton a été produit entre Avril et Octobre 1917 cela n'a rien d'étonnant , la MAC ayant produit durant cette période un grand nombre de mousquetons modèle 1892 avec des boitiers marqués modèle 1916 .

Merci HELIX et RL69

Le numéro de série est : AB 35137.

Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est que cet arsenal ait eu le droit de produire des 
armes qui n'étaient en fait, que des Mle 92, mais en gravant sur le boitier "Mle M 16"  car c'est
pratiquement une "tromperie" sur le produit. Pourtant, je croyais que les fabrications d'armes 
étaient soumises à des règles précises.

Le Mle 16 n'a pas été étudié à tête reposée en temps de paix, avec constitution d'une chaîne de production spécifique, suivie d'un lancement en douceur "pour la rôder"...
C'est une production de guerre, qui devait prendre la suite de la précédente sans ralentissement de cadence. Tous les boîtiers de Berthier étant identiques et interchangeables, leur marquage réel importait peu. Ce qui importait par contre, était de n'en pas gâcher un seul, sous prétexte d'une inscription non conforme.
Des mécanismes 3 coups il y en avait d'avance, avec des chaînes toutes équipées pour en produire d'autres. La décision théorique de "ne plus fabriquer de Berthiers à 3 coups, mais uniquement des 5 coups", n'a pris totalement effet qu'après avoir éclusé tous les stocks et ré-équipé les chaînes.

En plus, profitant de l'interchangeabilité des pièces, les réparations d'armes esquintées étaient effectuées au plus vite, au plus simple, et au plus fiable ; mais l'harmonisation des marquages était bien le cadet des soucis. On prenait tout de même le soin de tout re-frapper au même numéro ; c'est déjà beaucoup...


Le soldat aurait pu se sentir floué, de recevoir un 3 coups au lieu d'un 5 coups ?...
Et qu'aurait-il ressenti s'il n'avait reçu qu'un bâton, sous prétexte que les pièces de fusil disponibles, quoique tout à fait compatibles mécaniquement, présentaient des marquages incohérents ?

Mais tu as raison, c'était un bordel inacceptable !
En 1940 le commandement a évité cette pagaille, en stoppant certaines fabrications d'armement jugées trop désordonnées, afin de les restructurer avant de les relancer à plein. Le front pouvant assurément tenir jusqu'en 1942, ça paraissait une sage décision...

Merci, Verchère, de ces explications.  Je commence à mieux comprendre  les raisons de ce montage.
Très bonne journée!

Meche lente a écrit:
Le numéro de série est : AB 35137.

Avec ce numéro de série, le macaron de réception sur la crosse doit être : novembre 1917

Le mois d'épreuve sous le canon : 10 ou 11/1917

Avant janvier 1918, c'est sûr. Mais plutôt décembre, si on en croit ce texte :
https://www.tircollection.com/t28271p25-numerotation-des-armes-du-systeme-berthier#380533

Et effectivement, si on regarde un peu plus loin, on a fait flèche de tout bois :
https://www.tircollection.com/t28271p25-numerotation-des-armes-du-systeme-berthier#380799

Pourtant, à cette époque, la France a dépassé le creux de la vague en matière d'armes légères, les stocks sont suffisants pour voir venir, équiper notre armée et même nos alliés. En tous cas pour les fusils. Je ne crois pas avoir jamais vu des chiffres spécifiques sur les stocks d'armes courtes pendant la guerre.