Mousqueton M16 de toutes pièces

Je viens de rentrer un joli petit mousqueton M16 (ils ne courent pas les rues ici en CH) que je suis entrain de dépecer pour lui faire une toilette bien méritée (donc pas encore de fofos).  Je pense que son canon n'a pas été nettoyé depuis la campagne du Rif

J'essaie de comprendre son parcours en manufacture, donc voici mes observations:

Boîtier St.Etienne Mle16
Canon MA C 1919 n° de série BC 19222 (pas certain du C)
Bois peut-être d'un M1892 car une fente de baguette est présente mais enturée et l'embouchoir (avec quillon) a encore le passage de baguette, l'emplacement du battant de crosse est aussi enturé et remplacé par une barrette sur le coté. Le n° sur la crosse a été renuméroté en concordance avec le n° du système mais je devine l'ancien n° de série AB12625, confirmé d'ailleurs par le même n° trouvé sur la face intérieure de la plaque de couche (en acier).

Le fut serait un remplacement lors d'un retour en manufacture ou a t-il été simplement monté neuf en 1919 avec une ancienne crosse de Mle1892?

Des photos suivrons des que je l'ai remonté, promis

Salut,
De retour de vacances, je vais pouvoir te répondre.
A partir du début des années 1920, les mousquetons de Châtellerault sont montés de manière habituelle avec des boîtiers de culasse fournis par Saint-Étienne, ce jusque vers 1923-1924, date à partir de laquelle c'est Tulle qui devient le fournisseur de boîtier de la MAC. Bien que le canon ait été éprouvé en 1919, il est vraisemblable que l'arme ait été réceptionnée en 1921. Les lettres préfixes sont bien BC.
La crosse provient d'un mousqueton de novembre 1917, soit un mousqueton M16 premier type, c'est-à-dire ayant encore la crosse à battant de crosse du 1892 sans garde-main, soit un mousqueton 1892 tardif à boîtier de culasse cependant marqué M16. Il est tout aussi normal que le bois ait eu à cette époque le logement pour la baguette.
Je ne pense pas qu'il ait reçu ce bois neuf, mais plutôt lors d'une réparation. A quel moment l'emplacement du battant de crosse a été enturé et remplacé par la barrette de crosse est impossible à préciser.

Bonjour,
Il doit encore trainer pas mal de Mousquetons 16 et fusils MAS 36 dans les cantons de Vaud ou de Berne ou ont été internés les Polonais et les Français qui passèrent la frontière en 40...La plupart des chevaux ont été rachetés par l'armée Suisse, mais les armes ?

Effectivement j'ai dans ma doc des photos avec des amoncellements de fusils Français lors de leurs retraite vers la Suisse , que sont devenu ces fusils et mousquetons dont pas mal de R35 ???

Je vais garder l'œil ouvert, y sont sans doutes encore dans les caves et greniers. 

Je récupère aussi un MAS36 cette semaine mais il s'agit la d'un 2e modèle donc pas de '40.

Bonjour,
mon copain Neuchâtellois m'a parlé aussi des équipements laissés par les Spahis, notamment les cartouchières en "V" sur lesquelles étaient
attachées les baïonnettes...
pour sûr, il doit encore trainer des choses intéressantes, mais qui deviennent de plus en plus rares à mesure que le temps passe...

Modifié "N", donc après 1932.

Les maquisards qui passaient en Suisse pour convoyer des réfugiés, étaient au passage délestés de leurs armes. S'ils ne voulaient pas revenir "à poil", ils devaient éviter non seulement les patrouilles allemandes, mais aussi les douaniers suisses (enfin, en théorie, car il y eut des douaniers moins intransigeants).

Plutôt simplement modifié N après 1932, car cette modif a été appliqué aussi sur toutes les armes alors dans le système. Mon 1886M93 de 1888 est aussi modifié N.

C'est ce que je voulais dire : encore actif après 1932.
Donc la crasse ne devrait pas dater de la guerre du Riff (à moins que je ne me trompe sur la date).

dans son jus , je l'aime