Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
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Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Souvent confondus sous la seule appellation Mauser K98 portugais, voire Mauser contrat portugais 1937, ces K98k furent fournis au Portugal par Mauser Oberndorf entre 1937 et 1942, dans le cadre d'un contrat négocié dès le début de l'année 1935 mais qui ne devait se concrétiser qu'en 1937, avec la prise de décision pour l'achat en avril 1937 et la signature du contrat couvrant la fourniture de 100 000 armes le 15 juillet 1937. Ces 100 000 premiers K98k furent livrés au Portugal de la fin de l'année 1937 au mois de septembre 1939.
Ces K98k portugais se déclinent en fait en trois variantes principales :
- les m/937, dont quelques 60 000 exemplaires furent exportés vers le Portugal entre 1937 et le début de l'année 1938, correspondent à des K98k "standards" de l'armée allemande - ils portent le marquage S/42 1937 de Mauser sur le tonnerre ;
- les m/937-A (40 000 environ), Mauser portugais 1937 "typiques", correspondant au modèle présenté ci-dessous ;
- les m/937-B (également connus sous la dénomination m/941 et m/941-A), fournis par Mauser entre 1941 et 1942 (seconde partie du contrat, signé le 15 juillet 1941, pour 50 000 armes, dont seulement 30 000 furent livrées au Portugal), correspondant à des K98k "standards" de l'époque (crosse en lamellé-collé, plaque de couche enveloppante et tunnel de guidon) mais revêtus des armes du Portugal sur le tonnerre, au-dessus de leur année de production (1941). Faute du paiement de l'intégralité du contrat, ce sont des armes de cette série qui seront réaffectées à l'armée allemande (numéros de série commençant par G ou H), et dont certains exemplaires réapparaîtront bien des années plus tard en tant qu'armes de prise soviétiques (en anglais : Russian-capture(d) K98ks ou RC K98ks) ou même en tant que "Mauser norvégiens" dans de bien moindres proportions.
D'après Richard D. LAW (Backbone of the Wehrmacht, the German K98k Rifle, 1934-1935), un certain nombre de K98k munis de marquages allemands standards furent prélevés des stocks de la Wehrmacht pour être livrés au Portugal en 1942 et 1943 - probablement après que ce pays se fut acquitté du solde de sa dette. Les armes du Portugal furent peut-être appliquées sur les crosses de ces armes par les Portugais après leur livraison d'après l'auteur.
Les m/937-A, communs sur le marché européen, mais beaucoup plus rares sur le marché américain, où les m/937-B, importés en masse aux Etats-Unis et au Canada jusqu'au début des années 1990, règnent presque sans partage, présentent une apparence assez uniforme : crosses en noyer devenues très sombres et portant de (très) nombreuses traces de manipulation, garnitures dont le bronzage d'origine a généralement cédé la place à un brun rouille plus ou moins soutenu selon l'état de conservation du bronzage, qui a parfois presque entièrement disparu. Mon exemplaire, typique à mon avis, ne fait pas exception à la règle.
Ces armes proviennent de toute évidence d'une source unique et ont été stockées dans les mêmes conditions d'humidité - ce n'est qu'après 1970 que le Portugal "déstocka" ces Mauser, en service dans l'armée portugaise jusqu'au début des années 1960 avant d'équiper les milices et forces auxiliaires des possessions portugaises en Afrique. Ils furent commercialisés en grandes quantités par Frankonia à partir de 1972 et figuraient encore sur son catalogue 2001-2002.
Comme on peut le constater sur cette photo, mon exemplaire a été (ré-)importé par HEGE Jagd & Sport (Allemagne fédérale) en 1972 et est passé par le ban d'épreuve de Cologne (trois couronnes dans un écu). Conformément à la loi allemande, le calibre de l'arme (8x57 JS) est mentionné, de même que, comme nous le verrons plus tard, la planchette de hausse a été grossièrement "bridée" à 300 mètres - ce K98k est administrativement parlant une "arme de chasse".
Outre son prix attractif pour un quasi-Kar98k monomatricule (autour de 500 €), ce Mauser présente l'intérêt d'être revêtu de l'intégralité des poinçons appliqués à la même époque sur les Mauser de la Wehrmacht - si cette procédure fut largement allégée au fur et à mesure que l'Allemagne nazie s'enfonçait dans une guerre dont elle perdait la maîtrise, les marquages de ce Mauser de 1937 sont en tous points conformes au manuel intitulé Vorläufige Technische Lieferbedingungen für Karabiner 98k Ausführung A ("Conditions de livraison techniques préliminaires pour fusil 98k modèle A"). Plus connu sous son numéro de nomenclature, TL 1/1003, ce manuel regroupait à partir du début de l'année 1936 les instructions fournies aux contrôleurs du Waffenamt répartis dans les différentes usines produisant le K98k.
La désignation du modèle, habituellement Mod.98, est remplacée sur le côté gauche du boîtier par la "raison sociale" de Mauser : MAUSER-WERKE A.G. OBERNDORF A/N. C'est ce marquage que Mauser apposait sur les armes de ses contrats commerciaux, comme, par exemple, sur les modèles 1935 de son contrat brésilien. Les marquages militaires de ce modèle 1937, qui n'apparaissent pas sur le modèle brésilien, soulèvent néanmoins des interrogations : Mauser et le IIIe Reich avaient-ils jeté bas le masque qui dissimulait encore leurs activités militaro-commerciales en avril 1937, date de la livraison du dernier lot de modèles 1935 destinés au Brésil ? C'est la seule explication que je puisse envisager en l'état de mes connaissances, puisque l'exécution de la commande portugaise n'eut lieu qu'à partir de la fin de l'année 1937.
Le numéro de série (C1104), est conforme aux numéros de série des K98k portugais et différent des numéros de série allemands. Ce numéro de série situe cette arme dans les premiers exemplaires de la livraison de 40 000 m/937-A. Les autres numéros de série de cette livraison comprendront, outre le C, les lettres D et E. Les lettres F, G et H seront affectées à la seconde partie du contrat, en 1941 et 1942, dont les numéros de série s'inscriront ainsi dans la continuité des premières livraisons en dépit du changement dans le type de l'arme. La toute première livraison, comprenant exclusivement des K98k du type de ceux utilisés par la Wehrmacht avant la mise en production du modèle portugais spécifique, semble avoir été composée d'armes ayant un double numéro de série : le numéro d'origine de l'arme et un numéro de série portugais de un à cinq chiffres précédé de la lettre A ou B apposé sur la crosse. Ces premiers Mauser du contrat de 1937 se retrouvent couramment vendus en tant que K98k monomatricules de la Wehrmacht sur le marché français - il y a donc une forte probabilité, lorsque l'on vous propose un K98k allemand S/42 de 1937 au prix fort, qu'il s'agisse en fait d'une arme qui n'a jamais été utilisée par la Wehrmacht.
Les poinçons aigle-nazi/63 confirment que cette arme a été produite à Oberndorf à la (toute) fin de l'année 1937 : les K98k S/42 (= Mauser Oberndorf) de 1937 produits pour la Wehrmacht portent en effet dans leur immense majorité des poinçons aigle de Weimar/63. Le passage de l'aigle de Weimar à l'aigle nazi, amorcé à la fin de l'année 1937, sera effectif en 1938.
Les armes du Portugal ainsi que la date de production de l'arme ont été apposées sur le tonnerre à Oberndorf. L'indication du calibre réel du canon (7,9 mm) figure sur la base du celui-ci.
Le guidon du m/937-A est l'un des éléments spécifiquement portugais de ce Kar98k : protégé par des "oreilles" latérales, il présente en outre la particularité d'être droit et carré sur son sommet alors que le guidon allemand est en forme de triangle. Le tenon présent sur l'avant du guidon permet de fixer le couvre-bouche, d'une type différent de celui du K98k.
Le trait fin incisé sur la base du guidon confirme que la visée de l'arme a été ajustée à Oberndorf.
Le cran de mire de la hausse est en forme de U et non en forme de V comme sur les K98k de l'armée allemande. Cette particularité, qui se retrouve sur les Mauser espagnols, facilite la prise de visée et s'avère plus adaptée pour des tireurs ayant une moindre acuité visuelle.
Vue de dessus, la planchette de hausse ne se distingue en rien de ses homologues allemandes.
Le gros point de soudure qui fâche, la faute à une législation absurde.
Les poinçons aigle/63 et WaA63 du ou des contrôleur(s) du Waffenamt officiant à Oberndorf sont omniprésents sur l'arme, de même que le numéro de série de ce K98k.
Autre caractéristique de ce fusil luso-germanique, l'absence de la fente de crosse du K98k, remplacée par un anneau de bretelle destiné à accueillir le battant d'une bretelle de type Gewehr 98.
La crosse de ce m/937-A, l'un des premiers de cette série, présente encore des aigles de Weimar, qui feront place sur la plupart des autres m/937-A à des aigles nazis. La date de fabrication de ce fusil se place donc bien à la charnière de l'utilisation des aigles de Weimar et des aigles nazis, à la fin de l'année 1937.
Le bracelet de grenadière est la seule pièce de cette arme qui n'est pas "au numéro" : rupture de l'anneau du bracelet originel ou échange lors d'un démontage ?
Cette pièce est la dernière pièce spécifique à ce K98k du contrat portugais de 1937.
Pour résumer, je dirais que cette arme relativement courante et accessible pour le commun des collectionneurs présente le double intérêt d'être revêtue de l'intégralité des marquages visibles sur les Mauser précoces et d'être pourvue d'organes de visée rendant son utilisation possible pour des tireurs à la vue "vieillissante". Cet exemplaire est en outre pourvu d'un canon dans un état proche du "miroir", gage de précision qu'un exemplaire de la Wehrmacht offre plus rarement.
Dernière édition par Momo57 le Ven 06 Sep 2019, 11:08, édité 23 fois
Momo57- Membre expert
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Superbe post !Merci !!!
parachute24- Membre confirmé
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Le stockage dans diverses ex colonies Portugaises ont été plus que néfaste sur ces Mauser avant leurs revente en Allemagne .
kirvari39- Pilier du forum
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Ces M937-A à crosse sombre sont réputés avoir rouillé en-dessous de la limite entre le métal et le bois. Je crois que c'était effectivement le cas pour le mien, car des traces de "décapage" apparaissent à ce niveau-là le long du canon..
Momo57- Membre expert
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Une comparaison entre un Mauser modèle 1935 Brésil produit en avril 1937 et ce Mauser modèle 1937 Portugal - on imagine la qualité du modèle portugais à la sortie de l'usine Mauser...
Un indéniable petit air de famille entre ces deux Mauser "lusophones"
Momo57- Membre expert
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Merci pour cette présentation très instructive !
Pour les organes de visée, s'ils sont comparables à ceux des Mod 1904-37 refait en Allemagne à la même époque, alors oui ils sont (relativement) excellent. Par contre je ne comprends pas la comparaison avec ceux des mauser espagnol. Les organes du "Coruna" sont comparables à ceux d'un K98 (encoche en V, guidon triangulaire) mais en bien plus petit encore, terribles pour les yeux !
Ce serait passionnant de pouvoir connaitre l'histoire individuelle de ces armes depuis leur destockage.
En l'occurence, il y a dû avoir un nouveau destockage quelque part ces derniers temps, car ces K98 portugais fleurissent chez plusieurs vendeurs en ce moment.
Pour les organes de visée, s'ils sont comparables à ceux des Mod 1904-37 refait en Allemagne à la même époque, alors oui ils sont (relativement) excellent. Par contre je ne comprends pas la comparaison avec ceux des mauser espagnol. Les organes du "Coruna" sont comparables à ceux d'un K98 (encoche en V, guidon triangulaire) mais en bien plus petit encore, terribles pour les yeux !
Ce serait passionnant de pouvoir connaitre l'histoire individuelle de ces armes depuis leur destockage.
En l'occurence, il y a dû avoir un nouveau destockage quelque part ces derniers temps, car ces K98 portugais fleurissent chez plusieurs vendeurs en ce moment.
vince24- Pilier du forum
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
vince24 a écrit:
Pour les organes de visée, s'ils sont comparables à ceux des Mod 1904-37 refait en Allemagne à la même époque, alors oui ils sont (relativement) excellent. Par contre je ne comprends pas la comparaison avec ceux des mauser espagnol. Les organes du "Coruna" sont comparables à ceux d'un K98 (encoche en V, guidon triangulaire) mais en bien plus petit encore, terribles pour les yeux !
En l'occurence, il y a dû avoir un nouveau destockage quelque part ces derniers temps, car ces K98 portugais fleurissent chez plusieurs vendeurs en ce moment.
Il me semblait que les Mauser La Coruña avaient un cran de mire en U, mais je me suis sans doute trompé - mea culpa !
Oui, il y a effectivement pas mal de m/937-A en vente en ce moment - un collègue du club de tir en a acquis un au début de l'été. Franchement, quand je vois les sommes demandées pour un K98 allemand monomatricule, je trouve que ce Mauser portugais est une excellente affaire. A ce sujet, pas mal de S/42 de 1937 vendus comme des vétérans de l'armée allemande ont cette même origine portugaise...
Dernière édition par Momo57 le Lun 28 Aoû 2017, 23:24, édité 1 fois
Momo57- Membre expert
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Par contre, les organes de visée des Mauser norvégiens ont été modifiés dans le même sens :
Momo57- Membre expert
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Super présentation merci
guppyendler- Membre expert
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
guppyendler a écrit:Super présentation merci
Merci à toi. J'essaie de me documenter autant que je le peux, pour apporter un "plus" à ma présentation.
Momo57- Membre expert
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Date d'inscription : 08/04/2017
Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Après la bretelle qui va bien (qui, contrairement à ce que pourrait le laisser croire l'illustration du 1937-date Portuguese contract K98k du *Law, à la page 318, n'est pas une bretelle de Gewehr 98 !), j'ai offert à mon momo lusitanien le couvre-bouche et la baïonnette ad hoc.
Bien que j'aie dû me contenter d'une baïonnette au numéro de série relativement éloigné de celui de mon fusil (C4898 pour la baïonnette contre C1104 pour le fusil), je me console en me disant que les deux ont peut-être (sans doute ?) fait partie de la même livraison en 1937.
Le couvre-bouche est parfaitement fonctionnel et ses ressorts sont en excellent état, assurant une ouverture et une fermeture vives et fermes du clapet et un maintien solide sur la bouche. Ses restes de bronzage donnent une idée de celui du Mauser portugais en 1937, le bleu profond du bronzage originel ayant en effet généralement viré au brun mat sur une majorité des m/937-A que l'on rencontre sur le marché français.
Le couvre-bouche, d'un modèle spécifique au contrat portugais, porte le poinçon de contrôle du Waffenamt (littéralement "service des armes") Aigle 63 utilisé chez Mauser en 1937 ; il a donc bien équipé à l'origine l'un de ces Mauser produits en 1937 à Oberndorf am Neckar.
Ces mêmes poinçons Aigle 63 sont présents peu ou prou sur chacune des pièces du m/937-A, jusque sur les vis du pontet, c'est dire si l'on avait encore du temps à perdre en 1937 !
Aucune marque de fabricant sur ces baïonnettes du contrat portugais de 1937, tout au plus peut-on affirmer qu'elles ont été produites à Solingen (poinçon WaA 253).
Au final, je dirais que le m/937-A est une excellente alternative au K98k standard : on peut, pour la moitié du prix d'une arme germano-germanique, avoir un fusil de fabrication Mauser entièrement "au numéro", revêtu de surcroît de l'ensemble des marquages allemands réglementaires de l'époque nazie (marquages qui, paradoxalement, semblent être très prisés de nos jours), sans cette détestable odeur de soufre associée aux armes utilisées par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale. Si les couvre-bouches de ce contrat de 1937 sont peu courants et leurs bretelles encore plus rares, leurs baïonnettes, par contre, sont disponibles en quantité pour des sommes souvent modiques.
*Richard D. Law, Backbone of the Wehrmacht - The German K98k Rifle, 1934-1945, Collector Grade Publications Incorporated, Cobourg, Ontario, Canada, édition révisée, 2006.
Bien que j'aie dû me contenter d'une baïonnette au numéro de série relativement éloigné de celui de mon fusil (C4898 pour la baïonnette contre C1104 pour le fusil), je me console en me disant que les deux ont peut-être (sans doute ?) fait partie de la même livraison en 1937.
Le couvre-bouche est parfaitement fonctionnel et ses ressorts sont en excellent état, assurant une ouverture et une fermeture vives et fermes du clapet et un maintien solide sur la bouche. Ses restes de bronzage donnent une idée de celui du Mauser portugais en 1937, le bleu profond du bronzage originel ayant en effet généralement viré au brun mat sur une majorité des m/937-A que l'on rencontre sur le marché français.
Ce couvre-bouche assez élaboré se fixe à la bouche du canon en exerçant une pression tout en le faisant pivoter pour venir le clipser sur le tenon présent devant le guidon. Ce guidon à "oreilles" est typique des armes portugaises (mais pas seulement !) et a été apparemment ajouté dans les années trente (1937 ?) sur les vieux Vergueiro de l'armée portugaise, sans doute dans un esprit de remise à niveau et de standardisation des armes.
Le couvre-bouche, d'un modèle spécifique au contrat portugais, porte le poinçon de contrôle du Waffenamt (littéralement "service des armes") Aigle 63 utilisé chez Mauser en 1937 ; il a donc bien équipé à l'origine l'un de ces Mauser produits en 1937 à Oberndorf am Neckar.
Ces mêmes poinçons Aigle 63 sont présents peu ou prou sur chacune des pièces du m/937-A, jusque sur les vis du pontet, c'est dire si l'on avait encore du temps à perdre en 1937 !
La baïonnette et son fourreau sont dans un état très correct - ils n'ont sans doute pas été beaucoup utilisés sur le terrain.
L'emplacement du numéro de série est typique des baïonnettes M1884/98 III fabriquées en Allemagne pour le Portugal.
Aucune marque de fabricant sur ces baïonnettes du contrat portugais de 1937, tout au plus peut-on affirmer qu'elles ont été produites à Solingen (poinçon WaA 253).
Le fourreau porte probablement le même poinçon, même s'il se lit WaA25 à la loupe - le 3 paraît ne pas avoir été frappé.
La bretelle, très similaire à celle du K98k, est aisément identifiable car elle ne comporte que deux boutonnières au lieu de trois. Elle est également un peu plus courte que celle du K98k.
Par son mode de fixation, à l'aide d'un battant, cette bretelle s'apparente à celle du Gewehr 98, mais là s'arrête la ressemblance.
La boucle de réglage du m/937-A germano-portugais ne correspond pas à celle du Gewehr 98, mais bien à celle du K98k de la Wehrmacht.
Baïonnette au canon, notre relativement pacifique Mauser portugais se transforme en bête de guerre :riding:
La baïonnette peut être fixée avec le couvre-bouche à poste...
Pas au même numéro, mais déjà mieux que rien !
Le momo luso-germanique et ses accessoires
Au final, je dirais que le m/937-A est une excellente alternative au K98k standard : on peut, pour la moitié du prix d'une arme germano-germanique, avoir un fusil de fabrication Mauser entièrement "au numéro", revêtu de surcroît de l'ensemble des marquages allemands réglementaires de l'époque nazie (marquages qui, paradoxalement, semblent être très prisés de nos jours), sans cette détestable odeur de soufre associée aux armes utilisées par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale. Si les couvre-bouches de ce contrat de 1937 sont peu courants et leurs bretelles encore plus rares, leurs baïonnettes, par contre, sont disponibles en quantité pour des sommes souvent modiques.
*Richard D. Law, Backbone of the Wehrmacht - The German K98k Rifle, 1934-1945, Collector Grade Publications Incorporated, Cobourg, Ontario, Canada, édition révisée, 2006.
Dernière édition par Momo57 le Ven 06 Sep 2019, 10:55, édité 14 fois
Momo57- Membre expert
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Date d'inscription : 08/04/2017
Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
merci pour cet excellent sujet
mathieuM- Futur pilier
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Date d'inscription : 21/03/2018
Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Merci, mathieuM
L'idée est que cela puisse être utile à d'autres propriétaires de momo portugais - pas toujours évident de trouver l'accessoire qui va bien quand les références sur le sujet manquent.
L'idée est que cela puisse être utile à d'autres propriétaires de momo portugais - pas toujours évident de trouver l'accessoire qui va bien quand les références sur le sujet manquent.
Momo57- Membre expert
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Date d'inscription : 08/04/2017
Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Voilà un post extrêmement intéressant et très bien exposé.
Cela me donnerai presque un peu envie d'en chercher un ne serait-ce que parce que je suis né au Portugal...
Par ailleurs lors de vacances en novembre 2018 dans mon village d'origine j'étais allé voir une exposition sur la WW1 dans les locaux de l'ancienne mairie de la ville.
Cette exposition au sujet de la participation du Portugal à la WW1 exposait entre autres une carabine "portugaise" d'origine Mauser mais canonnée au calibre "portugais" de l'époque ~~ 6.5 mm au lieu de 8 mm.
Cela me donnerai presque un peu envie d'en chercher un ne serait-ce que parce que je suis né au Portugal...
Par ailleurs lors de vacances en novembre 2018 dans mon village d'origine j'étais allé voir une exposition sur la WW1 dans les locaux de l'ancienne mairie de la ville.
Cette exposition au sujet de la participation du Portugal à la WW1 exposait entre autres une carabine "portugaise" d'origine Mauser mais canonnée au calibre "portugais" de l'époque ~~ 6.5 mm au lieu de 8 mm.
gizmostro- Membre
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Date d'inscription : 24/01/2019
Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
gizmostro a écrit:
Cette exposition au sujet de la participation du Portugal à la WW1 exposait entre autres une carabine "portugaise" d'origine Mauser mais canonnée au calibre "portugais" de l'époque ~~ 6.5 mm au lieu de 8 mm.
Surement une carabine Mauser-Vergueiro Modèle 1904.
François
"Je demande d'emmener avec moi 600 hommes de la Légion étrangère afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement"... (Général Gallieni à Madagascar).
oxi81- Pilier du forum
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Localisation : Entre la mer et le ciel des Corbières
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Excellente présentation, que je n'avais pas commentée à l'époque ...mathieuM a écrit:merci pour cet excellent sujet
Je rajoute les quelques petits points glanés sur la nouvelle bible du 98k :
Les dénominations portugaises des 3 variantes sont bien m/937, 937-A et 937-B, l'appellation m/941 est incorrecte.
Le marquage sur le côté du boîtier est simplement celui utilisé par Mauser pour ses fusils d'exportation. Celui des 937-A est l'ancien type, en caractères légèrement moins grands que ceux du nouveau type, apparu en 1934 mais présent seulement sur les 937-B.
Les baïonnettes furent fabriquées par E&F Hörster, à Solingen (au moins celles des 937-B de 1941). Il reste à vérifier si celles des variantes précédentes le furent aussi ...
Le n° de série de la baïonnette est frappé en long sur le pommeau des 937-A, et sur la garde de celles du 937-B.
Karem & Steves précisent que les 2 derniers chiffres du n° sont frappés sur le bouton du fourreau, et que ce marquage disparaîtra vers la fin de leur production.
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
feder504 a écrit:Excellente présentation, que je n'avais pas commentée à l'époque ...mathieuM a écrit:merci pour cet excellent sujet
Je rajoute les quelques petits points glanés sur la nouvelle bible du 98k :
Les dénominations portugaises des 3 variantes sont bien m/937, 937-A et 937-B, l'appellation m/941 est incorrecte.
Le marquage sur le côté du boîtier est simplement celui utilisé par Mauser pour ses fusils d'exportation. Celui des 937-A est l'ancien type, en caractères légèrement moins grands que ceux du nouveau type, apparu en 1934 mais présent seulement sur les 937-B.
Les baïonnettes furent fabriquées par E&F Hörster, à Solingen (au moins celles des 937-B de 1941). Il reste à vérifier si celles des variantes précédentes le furent aussi ...
Le n° de série de la baïonnette est frappé en long sur le pommeau des 937-A, et sur la garde de celles du 937-B.
Karem & Steves précisent que les 2 derniers chiffres du n° sont frappés sur le bouton du fourreau, et que ce marquage disparaîtra vers la fin de leur production.
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Merci pour ces très intéressantes précisionsfeder504 a écrit:Excellente présentation, que je n'avais pas commentée à l'époque ...mathieuM a écrit:merci pour cet excellent sujet
Je rajoute les quelques petits points glanés sur la nouvelle bible du 98k :
Les dénominations portugaises des 3 variantes sont bien m/937, 937-A et 937-B, l'appellation m/941 est incorrecte.
Le marquage sur le côté du boîtier est simplement celui utilisé par Mauser pour ses fusils d'exportation. Celui des 937-A est l'ancien type, en caractères légèrement moins grands que ceux du nouveau type, apparu en 1934 mais présent seulement sur les 937-B.
Les baïonnettes furent fabriquées par E&F Hörster, à Solingen (au moins celles des 937-B de 1941). Il reste à vérifier si celles des variantes précédentes le furent aussi ...
Le n° de série de la baïonnette est frappé en long sur le pommeau des 937-A, et sur la garde de celles du 937-B.
Karem & Steves précisent que les 2 derniers chiffres du n° sont frappés sur le bouton du fourreau, et que ce marquage disparaîtra vers la fin de leur production.
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Momo57- Membre expert
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Re: Un Mauser luso-germanique : le modèle 937-A
Merci ça ma bien aidé pour mon exemplaire.
Carl- Membre
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