Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
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Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Puisque tu as plusieurs armes de ce genre, dans différentes versions de modernisation successives, ne serait-il pas plus intéressant d'utiliser dans chacune leur munition originelle ?
urrikane- Membre averti
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Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Bonsoir,
je savais que ma hausse n'était d'origine mais quand et pourquoi a t elle été changé? je n'ai pas encore essayé de tirer avec.... peut être as tu fait des essais?
En tous cas merci pour ces infos
bonne soirée
Caban
je savais que ma hausse n'était d'origine mais quand et pourquoi a t elle été changé? je n'ai pas encore essayé de tirer avec.... peut être as tu fait des essais?
En tous cas merci pour ces infos
bonne soirée
Caban
caban24- Membre averti
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Carabine "Thierry"
En vous décevant certainement, je ne pense pas que votre pièce soit une carabine Thierry
parce que la hausse n'est pas conforme et qu'il n'y a aucune raison de changer en arsenal la hausse d'origine d'une arme mort - née ( dixit Boudriot )
A vue de nez, il s'agit plutôt d'un modèle 1846, 1853 ou autre.
Le pas du canon de la Thierry = 6 mètres. Ce serait un bon test de le mesurer.
Question calibre, la 17,5 mm force un peu sur les rayures. 17 mm semble être conforme.
Question tir, ce n'est pas merveilleux avec un pas aussi long et des rayures peu marquées.
J'ai essayé avec une balle sphérique de 16,8 mm, calepinée au lin. 3 g de Suisse n° 2.
La bille touche la cible à 100m, sans plus.
A+
parce que la hausse n'est pas conforme et qu'il n'y a aucune raison de changer en arsenal la hausse d'origine d'une arme mort - née ( dixit Boudriot )
A vue de nez, il s'agit plutôt d'un modèle 1846, 1853 ou autre.
Le pas du canon de la Thierry = 6 mètres. Ce serait un bon test de le mesurer.
Question calibre, la 17,5 mm force un peu sur les rayures. 17 mm semble être conforme.
Question tir, ce n'est pas merveilleux avec un pas aussi long et des rayures peu marquées.
J'ai essayé avec une balle sphérique de 16,8 mm, calepinée au lin. 3 g de Suisse n° 2.
La bille touche la cible à 100m, sans plus.
A+
Glouton1946- Membre
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Carabine Thierry
Bonjour à tous,
Je reviens sur ce que j'ai écrit hier.
Cette arme semble bien être une Thierry avec une hausse non conforme. Bizarre et dommage.
Le canon paraît conforme, le guidon est bien décalé sur l'arrière, le tenon de baïonnette n'a pas de génératrice,
Est-ce que la rosette ( côté gauche du bois ) est en losange ou en triangle ?
Est-ce que le pas du canon est bien égal à 6,2 m ? Si oui, il est illusoire de tirer une balle Minié. Une sphérique calepinée donne de meilleurs résultats, sans plus.
Ma carabine est une Thierry ( uniquement marquée 1841 sur un pan du canon ) quoique
j'aie des doutes sur la plaque de couche qui a du jour avec le bois.
Les remontages et les bidouilles étaient courants chez les marchands...alors une hausse....
A+
Je reviens sur ce que j'ai écrit hier.
Cette arme semble bien être une Thierry avec une hausse non conforme. Bizarre et dommage.
Le canon paraît conforme, le guidon est bien décalé sur l'arrière, le tenon de baïonnette n'a pas de génératrice,
Est-ce que la rosette ( côté gauche du bois ) est en losange ou en triangle ?
Est-ce que le pas du canon est bien égal à 6,2 m ? Si oui, il est illusoire de tirer une balle Minié. Une sphérique calepinée donne de meilleurs résultats, sans plus.
Ma carabine est une Thierry ( uniquement marquée 1841 sur un pan du canon ) quoique
j'aie des doutes sur la plaque de couche qui a du jour avec le bois.
Les remontages et les bidouilles étaient courants chez les marchands...alors une hausse....
A+
Glouton1946- Membre
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1842
bonjour caban
tout simplement magnifique on croirait quelle
est neuve
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phil bullock- Pilier du forum
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eric38- Pilier du forum
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1842
bonsoir
ca viendra et la que du bonheur
ps: la baionnette est tres belle j espere que tu a le fourreau
cdt phil
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phil bullock- Pilier du forum
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Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Bonjour,
il est vrais qu'elle est dans un super état,avec des poinçons bien marqués.
C'est le model sans encoche et sans fourreau,j'aurai aimé en trouver un,mais introuvable ,et puis comme a l'origine
elle n'en était pas dotée ,c'est pas indispensable :twisted: .
eric38- Pilier du forum
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Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Bonjour,Glouton1946 a écrit:Bonjour à tous,
Je reviens sur ce que j'ai écrit hier.
Cette arme semble bien être une Thierry avec une hausse non conforme. Bizarre et dommage.
Le canon paraît conforme, le guidon est bien décalé sur l'arrière, le tenon de baïonnette n'a pas de génératrice,
Est-ce que la rosette ( côté gauche du bois ) est en losange ou en triangle ?
Est-ce que le pas du canon est bien égal à 6,2 m ? Si oui, il est illusoire de tirer une balle Minié. Une sphérique calepinée donne de meilleurs résultats, sans plus.
Ma carabine est une Thierry ( uniquement marquée 1841 sur un pan du canon ) quoique
j'aie des doutes sur la plaque de couche qui a du jour avec le bois.
Les remontages et les bidouilles étaient courants chez les marchands...alors une hausse....
A+
désolé de ce retour tardif un peu bousculé avec ces évènements , les caractéristiques sont bien celle d'une carabine Thierry à part cette Hausse?? j'ai beau fouiller je trouve pas, comme le canon est de 1842 ont ils mis une nouvelle Hausse ?? La Manu de Tulle est réputée pour quelques différences sur pas mal de modèle Le canon est conforme nombres de rayures type de rayures et chambre rétrécie(je me demande quel intérêt). Le losange dont tu parles est-il sur le bois ou le métal?
Je n'ai pas encore fait d’essai mais comme les championnats sont annuler cela va être l'occasion. Je tire habituellement avec des carabines de chasseurs.
Cette chambre rétrécie me perturbe un peu....je vais la combler avec de la semoule pour pas laisser du vide entre la poudre et la balle.
Bien à toi
caban24- Membre averti
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urrikane- Membre averti
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Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
très belle baïonnette, pour ma je n'en ai qu'une de ce modèle pour ma carabine de chasseur modifié en tabatière.
caban24- Membre averti
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eric38- Pilier du forum
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Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
J'ai eu beaucoup de chance de le trouver complet, même ici en Italie c'est très rare, en Italie tous les fusils français sont rares, tous ceux que j'ai, ont été des années de recherche, le plus difficile à trouver était le pontcharra et le 1840 de Rampart.
maintenant j'aimerais avoir une carabine modèle 1838 !!!!
Si quelqu'un du forum le vend, dites-le moi!
maintenant j'aimerais avoir une carabine modèle 1838 !!!!
Si quelqu'un du forum le vend, dites-le moi!
urrikane- Membre averti
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Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Bonjour,
sait-on quelle a été la dotation de ces armes ? A-t-elle équipée les troupes qui seront plus tard équipées des carabines 1846, 53 et 59 (c'est à dire essentiellement la légion, les chasseurs et les zouaves) ?
sait-on quelle a été la dotation de ces armes ? A-t-elle équipée les troupes qui seront plus tard équipées des carabines 1846, 53 et 59 (c'est à dire essentiellement la légion, les chasseurs et les zouaves) ?
Dernière édition par Lestat le Dim 17 Mai 2020, 21:52, édité 1 fois
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Recherche tout accessoires pour FM chauchat et mitrailleuses hotchkiss 1914 / St Etienne 1907
Lestat- Pilier du forum
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Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Bonjour,
Question intéressante, je l'ignore.
Cordialement
Question intéressante, je l'ignore.
Cordialement
Tico- Pilier du forum
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Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Bonjour,
il y a eu une commande 500 carabines de ce modèle à la manufacture de Tulle en 1841 je pense guère mieux dans les autres manufactures peut être c'est resté une carabine d'essai ??
il y a eu une commande 500 carabines de ce modèle à la manufacture de Tulle en 1841 je pense guère mieux dans les autres manufactures peut être c'est resté une carabine d'essai ??
caban24- Membre averti
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Date d'inscription : 04/01/2017
Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Si ça vous dit, je peux vous faire parvenir à votre adresse mail (contact en MP), une partie du mémoire rédigé par le capitaine Rayne et qui dresse un bel historique de l'évolution de l'armement de l'époque concernée ici. Je trouve que le contenu de ce mémoire n'est pas assez utilisé dans les publications actuelles !
En voici les premiers paragraphes (j'avais dû consacrer presque une semaine à sa retranscription complète, excusez les fautes de frappe) :
Mémoire sur les armes portatives jusqu’en 1870 par le capitaine d’artillerie Rayne (étude raisonnée des progrès réalisés jusqu’en 1870 sur les armes portatives en France et à l’étranger) :
Analyse les théories et expériences qui ont eu pour but d’arriver à la solution la meilleure de ce problème à disposer tous les éléments d’une arme à feu portative, de telle sorte qu’elle produise les effets les plus puissants. Ces effets se caractérisent par une portée considérable, une justesse satisfaisante, une force de pénétration suffisante, une vitesse de tir aussi grande que possible. En outre, pour une arme spécialement destinée au service de la guerre bien d’autres considérations doivent être satisfaites. La facilité du maniement de l’arme qui résulte d’un équilibre bien entendu entre les dimensions, par suite entre les poids des diverses parties, la sécurité dans l’exécution des feux, qui exige des mécanismes à la fois simples et solides pour produire et transmettre l’inflammation à la charge. Il est aussi permis d’apprécier de quelles difficultés était hérissé le travail de l’établissement d’une arme à feu portative et de se rendre compte du nombre d’années qui s’est écoulé entre la création du modèle 1822, auquel nous avait conduit en France l’expérience acquise par les guerres antérieures, et l’adoption du modèle 1866 que nous a imposée l’arme de la lutte récente entre la Prusse et l’Autriche.
Entre ces deux systèmes aussi différents par leur mode de construction qu’éloignés par la date de leur apparition, bien d’autres ont été successivement appliqués à l’armement de nos troupes, chacun d’eux présente assurément une supériorité marquée sur celle auquel il succède, mais le perfectionnement qui lui procure cette supériorité, n’intéresse toujours qu’une seule des nombreuses qualités à rechercher dans une arme de guerre. Ainsi le modèle 1822 réalisait un progrès réel au point de vue de la facilité du maniement de l’arme : en 1842 l’amélioration porta sur le mode de production du feu, et sur toutes les armes la platine à silex fit place à la platine à percussion. L’application des rayures était l’objet d’études trop spéciales, et lors des expériences de 1833-34 l’opinion était encore loin d’être favorable à la généralisation des armes rayées, les principes de Delvigne n’avaient été accueillis qu’avec un empressement très borné, et mis en pratique que sur 2 modèles de carabines, la carabine de tirailleurs à la Poncharra modèle 1837 et la grosse carabine ou fusil de rempart modèle 1838. Encore l’emploi de ces armes ne fut-il dans l’origine consacré qu’à l’armement d’un seul bataillon de tirailleurs qui venait d’être crée à Vincennes et que l’on envoya en Afrique en 1839.
Ces carabines et fusils de rempart, dont le poids était énorme durent rester longtemps encore considérés comme des armes d’un usage exceptionnel : on s’attacha bien à diminuer ces poids exagérés mais soit que l’on s’abusât sur les exigences quant à la solidité excessive à conserver au canon auxquelles conduisait la proposition de Delvigne, soit que l’on s’obstinât à n’envisager dans les carabines que le rôle de la chambre et nullement celui des rayures, on ne songeait point encore à doter l’infanterie entière de ces armes auxquelles on avait cependant reconnu quant au tir des avantages remarquables, et l’on se bornait à multiplier les modèles au lieu de les réduire. On était encore sous l’empire de cette idée fausse, à mon avis, qui d’ailleurs a régné jusqu’à ces dernières années, à savoir qu’un corps particulier devait avoir une arme particulière. L’utilité immense que l’on pouvait retirer de l’uniformité des armes et des munitions n’a été appréciée que depuis nos guerres de Crimée, d’Italie et du Mexique. On avait crée en 1840, au camp de St Omer, 10 bataillons de chasseurs et se crut obligé de leur affecter un armement spécial, que l’on obtint d’une part en renforçant la petite carabine modèle 1837, ce qui donna la carabine de munitions modèle 1840, et d’autre part en diminuant le poids du fusil de rempart modèle 1838, ce qui donna le fusil de rempart allégé.
La 1èrede ces deux armes fut livrée à l’ensemble des bataillons, la 2eréservée pour des compagnies de carabiniers qui étaient réparties dans ces mêmes bataillons, une telle complication était fâcheuse.
En 1844, parut le système Delvigne et les expériences de 1845 amenèrent son application à une nouvelle carabine, le modèle 1846 ; en même temps s’introduisait le premier usage d’un projectile d’une forme différente essentiellement de la forme sphérique à laquelle on s’était montré trop longtemps attaché, de la balle allongée, de la balle oblongue avec cannelures, due à Mr Minié.
Les brillants résultats obtenus avec cette carabine modifiée suivant les propositions Thouvenin et Minié firent enfin songer à armer toutes les troupes d’armes rayées. On transforma d’abord le mousqueton d’artillerie à tige et on le raya en 1847 : on commença ensuite l’étude du fusil rayé à tige en employant la même balle que pour la carabine. C’est à la suite de ces expériences qui se poursuivirent jusqu’en 1850 que son adoption fut décidée, mais en la restreignant encore à une partie de l’infanterie, aux régiments de zouaves qui s’en servirent pendant la guerre d’Orient.
Evidemment, les 2 systèmes Delvigne et Thouvenin, à l’aide desquels le forcement du projectile s’opère par le choc même de la baguette au moyen doit d’une chambre soit d’une tige, ont, au point de vue historique, le mérite d’avoir pratiquement démontrés, pour la première fois, la possibilité de se soustraire à la sujétion du chargement des armes rayées, fondé sur l’emploi d’un calepin et d’un maillet.
Mais combien plus important fut le pas fait dans la voie du progrès quand l’ingénieuse invention de la balle à culot, de Mr Minié, vint en 1849, provoquer l’abandon de tout artifice entrainant avec lui une complication de l’arme, comme sont ceux que Delvigne et Thouvenin avaient imaginé pour remplacer la complication du service à laquelle on avait reconnus avant eux. Le forcement du projectile par l’action même des gaz de la poudre fit juger jusqu’alors possible l’extension complète de la rayure au fusil d’infanterie : car par suite du retour à l’emploi de l’ancienne culasse, il suffisait dès lors de joindre à cette simple modification de l’âme une construction appropriée du projectile et d’adapter au canon une hausse nouvelle qui permît de régulariser le tir aux grandes distances. Dans de telles circonstances, les fusils existants pouvaient être transformés en armes de précision, presque sans frais, et sans qu’il fût nécessaire d’user d’une grande sévérité dans la vérification du calibre.
On créa donc le fusil rayé sans tige modèle 1854 qui fut affecté à l’armement de la garde et devait tirer la balle évidée mais sans culot, du même modèle. Là encore on semble avoir eu horreur de la simplicité puisque l’on créa 2 types de ce même modèle, l’un destiné aux Grenadiers, l’autre plus court destiné aux Voltigeurs. La même faute du reste avait régulièrement été commise dans l’établissement des modèles précédents de fusils lisses pour l’infanterie en 1822, 1842 et 1853.
On était dès lors bien décidé à ne plus priver l’infanterie d’une arme dont le système de construction lui avait conquis une supériorité considérable à tous égards puisque l’on venait de créer un modèle nouveau, le modèle 1853, dont le calibre avait été réduit de 18 à 17,8 mm, précisément en prévision d’un rayage ultérieur. Mais on hésitait encore dans le choix définitif du projectile : la balle à culot et la balle sans culot présentaient respectivement des avantages et des inconvénients qui se contrebalançaient, et toute incertitude ne pouvait cesser qu’après l’achèvement des expériences qui se pratiquaient sur une vaste échelle.
Enfin, en 1857, l’armement de nos régiments acquis le perfectionnement si désiré, en même temps l’uniformité des calibres et des munitions pour les corps divers de notre armée, une amélioration notable. Les travaux de la Commission de Vincennes conduisirent à l’adoption du fusil d’infanterie Mle 1857, rayé, sans tige, pour lequel Mr Nessler présenta et fit accepter la balle à évidemment triangulaire dite modèle 1857.
La même année la tige fut rasée dans les mousquetons d’artillerie, ce qui permit d’affecter au tir de cette arme la même balle qui venait d’être admise pour l’infanterie. Le principe de l’unité des munitions approchait de sa réalisation, puisque ce même projectile était donné également aux fusils de dragons modèle 1857, aux mousquetons de Gie Mle 1857 et aux pistolets de cavalerie Mle 1822 Tbis.
A partir de ce moment les divers modèles de fusils, mousquetons ou pistolets que l’on avait une première fois transformés, en leur donnant la platine à percussion, une deuxième fois en les rayant, ne subirent plus d’autres modifications jusqu’en 1866 et 1867.
Mais en 1863, la balle modèle 1857, que la pratique avait signalée comme manquant de justesse à cause de son poids un peu faible pour son calibre fut remplacée par la balle à évidement quadrangulaire de 36 grammes, due encore à Nessler.
De leur côté les carabines de chasseurs modèle 1846 subirent un non changement que commandaient les expériences si favorables au système des balles évidées sans culot. Le système à tige de Thouvenin avait vécu. En 1859, ces armes eurent leur tige rasée et reçurent une balle à évidement triangulaire de 48 grammes, reconnue bien supérieure à la balle oblongue ayant sensiblement le même poids, 47,5 grammes...
En voici les premiers paragraphes (j'avais dû consacrer presque une semaine à sa retranscription complète, excusez les fautes de frappe) :
Mémoire sur les armes portatives jusqu’en 1870 par le capitaine d’artillerie Rayne (étude raisonnée des progrès réalisés jusqu’en 1870 sur les armes portatives en France et à l’étranger) :
Analyse les théories et expériences qui ont eu pour but d’arriver à la solution la meilleure de ce problème à disposer tous les éléments d’une arme à feu portative, de telle sorte qu’elle produise les effets les plus puissants. Ces effets se caractérisent par une portée considérable, une justesse satisfaisante, une force de pénétration suffisante, une vitesse de tir aussi grande que possible. En outre, pour une arme spécialement destinée au service de la guerre bien d’autres considérations doivent être satisfaites. La facilité du maniement de l’arme qui résulte d’un équilibre bien entendu entre les dimensions, par suite entre les poids des diverses parties, la sécurité dans l’exécution des feux, qui exige des mécanismes à la fois simples et solides pour produire et transmettre l’inflammation à la charge. Il est aussi permis d’apprécier de quelles difficultés était hérissé le travail de l’établissement d’une arme à feu portative et de se rendre compte du nombre d’années qui s’est écoulé entre la création du modèle 1822, auquel nous avait conduit en France l’expérience acquise par les guerres antérieures, et l’adoption du modèle 1866 que nous a imposée l’arme de la lutte récente entre la Prusse et l’Autriche.
Entre ces deux systèmes aussi différents par leur mode de construction qu’éloignés par la date de leur apparition, bien d’autres ont été successivement appliqués à l’armement de nos troupes, chacun d’eux présente assurément une supériorité marquée sur celle auquel il succède, mais le perfectionnement qui lui procure cette supériorité, n’intéresse toujours qu’une seule des nombreuses qualités à rechercher dans une arme de guerre. Ainsi le modèle 1822 réalisait un progrès réel au point de vue de la facilité du maniement de l’arme : en 1842 l’amélioration porta sur le mode de production du feu, et sur toutes les armes la platine à silex fit place à la platine à percussion. L’application des rayures était l’objet d’études trop spéciales, et lors des expériences de 1833-34 l’opinion était encore loin d’être favorable à la généralisation des armes rayées, les principes de Delvigne n’avaient été accueillis qu’avec un empressement très borné, et mis en pratique que sur 2 modèles de carabines, la carabine de tirailleurs à la Poncharra modèle 1837 et la grosse carabine ou fusil de rempart modèle 1838. Encore l’emploi de ces armes ne fut-il dans l’origine consacré qu’à l’armement d’un seul bataillon de tirailleurs qui venait d’être crée à Vincennes et que l’on envoya en Afrique en 1839.
Ces carabines et fusils de rempart, dont le poids était énorme durent rester longtemps encore considérés comme des armes d’un usage exceptionnel : on s’attacha bien à diminuer ces poids exagérés mais soit que l’on s’abusât sur les exigences quant à la solidité excessive à conserver au canon auxquelles conduisait la proposition de Delvigne, soit que l’on s’obstinât à n’envisager dans les carabines que le rôle de la chambre et nullement celui des rayures, on ne songeait point encore à doter l’infanterie entière de ces armes auxquelles on avait cependant reconnu quant au tir des avantages remarquables, et l’on se bornait à multiplier les modèles au lieu de les réduire. On était encore sous l’empire de cette idée fausse, à mon avis, qui d’ailleurs a régné jusqu’à ces dernières années, à savoir qu’un corps particulier devait avoir une arme particulière. L’utilité immense que l’on pouvait retirer de l’uniformité des armes et des munitions n’a été appréciée que depuis nos guerres de Crimée, d’Italie et du Mexique. On avait crée en 1840, au camp de St Omer, 10 bataillons de chasseurs et se crut obligé de leur affecter un armement spécial, que l’on obtint d’une part en renforçant la petite carabine modèle 1837, ce qui donna la carabine de munitions modèle 1840, et d’autre part en diminuant le poids du fusil de rempart modèle 1838, ce qui donna le fusil de rempart allégé.
La 1èrede ces deux armes fut livrée à l’ensemble des bataillons, la 2eréservée pour des compagnies de carabiniers qui étaient réparties dans ces mêmes bataillons, une telle complication était fâcheuse.
En 1844, parut le système Delvigne et les expériences de 1845 amenèrent son application à une nouvelle carabine, le modèle 1846 ; en même temps s’introduisait le premier usage d’un projectile d’une forme différente essentiellement de la forme sphérique à laquelle on s’était montré trop longtemps attaché, de la balle allongée, de la balle oblongue avec cannelures, due à Mr Minié.
Les brillants résultats obtenus avec cette carabine modifiée suivant les propositions Thouvenin et Minié firent enfin songer à armer toutes les troupes d’armes rayées. On transforma d’abord le mousqueton d’artillerie à tige et on le raya en 1847 : on commença ensuite l’étude du fusil rayé à tige en employant la même balle que pour la carabine. C’est à la suite de ces expériences qui se poursuivirent jusqu’en 1850 que son adoption fut décidée, mais en la restreignant encore à une partie de l’infanterie, aux régiments de zouaves qui s’en servirent pendant la guerre d’Orient.
Evidemment, les 2 systèmes Delvigne et Thouvenin, à l’aide desquels le forcement du projectile s’opère par le choc même de la baguette au moyen doit d’une chambre soit d’une tige, ont, au point de vue historique, le mérite d’avoir pratiquement démontrés, pour la première fois, la possibilité de se soustraire à la sujétion du chargement des armes rayées, fondé sur l’emploi d’un calepin et d’un maillet.
Mais combien plus important fut le pas fait dans la voie du progrès quand l’ingénieuse invention de la balle à culot, de Mr Minié, vint en 1849, provoquer l’abandon de tout artifice entrainant avec lui une complication de l’arme, comme sont ceux que Delvigne et Thouvenin avaient imaginé pour remplacer la complication du service à laquelle on avait reconnus avant eux. Le forcement du projectile par l’action même des gaz de la poudre fit juger jusqu’alors possible l’extension complète de la rayure au fusil d’infanterie : car par suite du retour à l’emploi de l’ancienne culasse, il suffisait dès lors de joindre à cette simple modification de l’âme une construction appropriée du projectile et d’adapter au canon une hausse nouvelle qui permît de régulariser le tir aux grandes distances. Dans de telles circonstances, les fusils existants pouvaient être transformés en armes de précision, presque sans frais, et sans qu’il fût nécessaire d’user d’une grande sévérité dans la vérification du calibre.
On créa donc le fusil rayé sans tige modèle 1854 qui fut affecté à l’armement de la garde et devait tirer la balle évidée mais sans culot, du même modèle. Là encore on semble avoir eu horreur de la simplicité puisque l’on créa 2 types de ce même modèle, l’un destiné aux Grenadiers, l’autre plus court destiné aux Voltigeurs. La même faute du reste avait régulièrement été commise dans l’établissement des modèles précédents de fusils lisses pour l’infanterie en 1822, 1842 et 1853.
On était dès lors bien décidé à ne plus priver l’infanterie d’une arme dont le système de construction lui avait conquis une supériorité considérable à tous égards puisque l’on venait de créer un modèle nouveau, le modèle 1853, dont le calibre avait été réduit de 18 à 17,8 mm, précisément en prévision d’un rayage ultérieur. Mais on hésitait encore dans le choix définitif du projectile : la balle à culot et la balle sans culot présentaient respectivement des avantages et des inconvénients qui se contrebalançaient, et toute incertitude ne pouvait cesser qu’après l’achèvement des expériences qui se pratiquaient sur une vaste échelle.
Enfin, en 1857, l’armement de nos régiments acquis le perfectionnement si désiré, en même temps l’uniformité des calibres et des munitions pour les corps divers de notre armée, une amélioration notable. Les travaux de la Commission de Vincennes conduisirent à l’adoption du fusil d’infanterie Mle 1857, rayé, sans tige, pour lequel Mr Nessler présenta et fit accepter la balle à évidemment triangulaire dite modèle 1857.
La même année la tige fut rasée dans les mousquetons d’artillerie, ce qui permit d’affecter au tir de cette arme la même balle qui venait d’être admise pour l’infanterie. Le principe de l’unité des munitions approchait de sa réalisation, puisque ce même projectile était donné également aux fusils de dragons modèle 1857, aux mousquetons de Gie Mle 1857 et aux pistolets de cavalerie Mle 1822 Tbis.
A partir de ce moment les divers modèles de fusils, mousquetons ou pistolets que l’on avait une première fois transformés, en leur donnant la platine à percussion, une deuxième fois en les rayant, ne subirent plus d’autres modifications jusqu’en 1866 et 1867.
Mais en 1863, la balle modèle 1857, que la pratique avait signalée comme manquant de justesse à cause de son poids un peu faible pour son calibre fut remplacée par la balle à évidement quadrangulaire de 36 grammes, due encore à Nessler.
De leur côté les carabines de chasseurs modèle 1846 subirent un non changement que commandaient les expériences si favorables au système des balles évidées sans culot. Le système à tige de Thouvenin avait vécu. En 1859, ces armes eurent leur tige rasée et reçurent une balle à évidement triangulaire de 48 grammes, reconnue bien supérieure à la balle oblongue ayant sensiblement le même poids, 47,5 grammes...
Conservateur- Futur pilier
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Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Très intéressant ! On aimerait bien sûr en savoir plus...
Ces "mémoires" d'officier (lieutenant ou capitaine) sont des documents de première main, souvent rédigés à l'occasion d'un stage, parfois dénommés "travaux d'hiver", et sont assez soignés car pris en compte pour l'avancement.
Ils ouvrent sur les pratiques réelles et l'histoire (alors récente) une vue beaucoup plus précise que les cours d'école, forcément plus généralistes et résumés. On y découvre souvent qu'à l'époque, ils étaient beaucoup moins obtus et sclérosés que certains voudraient le faire croire.
Mais ces documents ne semblent pas classés d'une façon particulière dans les archives, donc on ne tombe dessus que par hasard...
Ces "mémoires" d'officier (lieutenant ou capitaine) sont des documents de première main, souvent rédigés à l'occasion d'un stage, parfois dénommés "travaux d'hiver", et sont assez soignés car pris en compte pour l'avancement.
Ils ouvrent sur les pratiques réelles et l'histoire (alors récente) une vue beaucoup plus précise que les cours d'école, forcément plus généralistes et résumés. On y découvre souvent qu'à l'époque, ils étaient beaucoup moins obtus et sclérosés que certains voudraient le faire croire.
Mais ces documents ne semblent pas classés d'une façon particulière dans les archives, donc on ne tombe dessus que par hasard...
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Le capitaine Rayne a été un peu plus que stagiaire, puisqu'il a participé à certaines mises au point et à de nombreuses expériences à Vincennes en qualité de rapporteur. Son travail est également basé sur l'étude des archives et de la collection d'armes du DC. Le mémoire fait un peu plus de 400 pages manuscrites bourré de dessins extrêmement intéressants de balles, munitions complètes, mécanismes, pièces détachées, hausses, etc. (196 pages sur word). La partie que je mets à dispo fait 75 pages !!
Conservateur- Futur pilier
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sla2- Membre
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Date d'inscription : 15/01/2021
Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
C'est très lisible. On croirait que tu es Francophone.sla2 a écrit:...
Essaye de comprendre. Il écrit avec l'aide du traducteur google.
....
Par contre, GROS "oubli" :
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Pâtre- Pilier du forum
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Age : 53
Localisation : Besançon (25)
Date d'inscription : 20/11/2013
carabine transformée
Bonjour
J'ai passé du temps à étudier la question des carabines de chasseurs aux archives de Vincennes et il semblerait que cette carabine est sans doute une de celles qui a été transformée à tige pour des essais en 1846 à l'école normale de tir de Vincennes (sous la direction du Duc d'Aumale) et dotée d'une hausse de carabine à tige modèle 1846. Les graduations devraient normalement être légèrement différentes et la tige aussi, puisqu'elle est vissée dans la chambre de 14mm de diamètre et a un diamètre de 8mm et une longueur de 67 mm. La tige de la carabine modèle 1846 est de 9mm de diamètre et une longueur de 38mm, et est vissée dans la culasse.
Les rayures du canon doivent être au pas de 2 m contre un pas de 6.226 m pour la carabine 1840 non transformée.
J'ai passé du temps à étudier la question des carabines de chasseurs aux archives de Vincennes et il semblerait que cette carabine est sans doute une de celles qui a été transformée à tige pour des essais en 1846 à l'école normale de tir de Vincennes (sous la direction du Duc d'Aumale) et dotée d'une hausse de carabine à tige modèle 1846. Les graduations devraient normalement être légèrement différentes et la tige aussi, puisqu'elle est vissée dans la chambre de 14mm de diamètre et a un diamètre de 8mm et une longueur de 67 mm. La tige de la carabine modèle 1846 est de 9mm de diamètre et une longueur de 38mm, et est vissée dans la culasse.
Les rayures du canon doivent être au pas de 2 m contre un pas de 6.226 m pour la carabine 1840 non transformée.
andfon- Membre
- Nombre de messages : 3
Age : 52
Date d'inscription : 29/12/2021
Re: Ma carabine modèle 1840 dite "Thierry"
Bonjour et bonne année,
Merci pour cette info je vais vérifier cela cet après midi
Bien amicalement
Caban
Merci pour cette info je vais vérifier cela cet après midi
Bien amicalement
Caban
caban24- Membre averti
- Nombre de messages : 157
Age : 65
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 04/01/2017
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