Une Lebel scolaire cal. 22

Salut à tous ,

J'ai fabriqué un support de lunette en acier qui épouse le boitier de culasse. Il est bloqué par deux étriers.  La carabine est intacte et ça se retire sans outil.     
Malheureusement, pas de réouverture du stand avant le 15 juin pour les essais..  

Whaouuuuuuu Quel travail! Chapeau!

C'est du lourd, mais ça a l'avantage de ne pas bidouiller l'arme.
Enfin, celui-là m'étonnerait qu'il soit facile à tailler à la lime. Et à la machine, ça doit encore prendre un bon moment (même en diposant d'un "centre d'usinage" qui s'ennuierait pour cause de confinement).

Alors je me permettrais tout de même de demander s'il y avait vraiment besoin de taper si fort ? Le montage Mle 1915 pour Lebel était autrement plus léger, pourtant ça devait reculer un peu plus...

Verchère a écrit:C'est du lourd, mais ça a l'avantage de ne pas bidouiller l'arme.
Enfin, celui-là m'étonnerait qu'il soit facile à tailler à la lime. Et à la machine, ça doit encore prendre un bon moment (même en diposant d'un "centre d'usinage" qui s'ennuierait pour cause de confinement).

Alors je me permettrais tout de même de demander s'il y avait vraiment besoin de taper si fort ? Le montage Mle 1915 pour Lebel était autrement plus léger, pourtant ça devait reculer un peu plus...

Entre les plans sur papier et la réalisation dans mon atelier d'amateur, il m'a fallu une quinzaine de jours en y travaillant 2-3 heures par jour,  mais ce fut une occupation très bienvenue pendant ce confinement.  
C'est effectivement très rigide et le système est déjà fixe sans visser les étriers. 
J'ai quelques doutes sur la rigidité et la solidité du montage Lebel d'origine. Les tireurs d'élite de l'époque n'ont pas eu la tâche facile, à mon avis, avec ce système déporté à gauche. Par contre, le fait de pouvoir utiliser la visée ouverte avec la lunette devait en faciliter le réglage.  

Cette pièce ne fait que 150 g   

Beau boulot, la tu maries la mécanique et l'esthétisme, on comprend mieux ton avatar.

Paul

Piotr Szut a écrit:Beau boulot, la tu marie la mécanique et l'esthétisme, on comprend mieux ton avatar.

Paul

   pour le compliment. J'ai surtout découvert l'esthétique de la pièce en la regardant. 
                A l'origine , c'était moins beau.. 1,8 kg 
  
 

Entre le rondin et la pièce finie, tu n'aurais pas un petit reportage à nous montrer ??

Voilà un résumé du travail.  
L'acier (42CD04) est coriace et j'ai passé pas mal de temps à ré-affûter mes outils.        

J1 : Trou de 110 mm  


Alésage traversant de 25 mm 


Tournage de la partie avant  


non , ce n'est pas un canon.. 


Queue d'aronde du support avant de la lunette


J3: évidement gauche correspondant à celui du boitier de culasse
 


J4: évidement droit correspondant à celui du levier de culasse 


J5: arrondi arrière boitier de culasse et rainures pour fixation des étriers 


J5: opération la plus délicate: évidement et ouverture de la pièce - l'alésage de 25 semble plein mais c'est un rondin d'alu de même diamètre  

 

J6 : découverte de l'esthétique d'une pièce de mécanique purement fonctionnelle..  il manque la console pour le second support arrière de la lunette et  les étriers 



J7 : usinage de la console et de la queue d'aronde de fixation du support arrière de la lunette.






J6: finition de la console du support arrière  


J7: fixation de la console sur le châssis ( brasage) 


J8: usinage des pattes des étriers et des molettes  


et voilà .. 

Je dirais même plus chapeau. Pour la brasure tu as utilisé quel produit (étain, argent ?).

Etain. On est sûr de pas déformer l'acier et ça tient très bien.

Sacré travail, et le 42CD4 est déjà dur !
Vu la structure complétement ouverte sur la partie arrière, fallait peut-être ça...

Je ne suis toutefois pas certain que la rigidité soit primordiale pour un support de lunette ; ce qu'il faut surtout, c'est qu'il se trouve à la même place après chaque tir, mais ce n'est pas incompatible avec une certaine élasticité. Tout ce qu'on demande c'est que le montage ne prenne pas de déformations permanentes, et qu'il ne glisse pas.
La lunette déportée à gauche, de nombreux tireurs d'élite de divers pays s'en sont accomodés (idem pour les hausses de FM) ; c'était juste des emplois réservés aux droitiers...

Verchère a écrit:Sacré travail, et le 42CD4 est déjà dur !
Vu la structure complétement ouverte sur la partie arrière, fallait peut-être ça...

Je ne suis toutefois pas certain que la rigidité soit primordiale pour un support de lunette ; ce qu'il faut surtout, c'est qu'il se trouve à la même place après chaque tir, mais ce n'est pas incompatible avec une certaine élasticité. Tout ce qu'on demande c'est que le montage ne prenne pas de déformations permanentes, et qu'il ne glisse pas.
La lunette déportée à gauche, de nombreux tireurs d'élite de divers pays s'en sont accomodés (idem pour les hausses de FM) ; c'était juste des emplois réservés aux droitiers...

Merci pour le compliment. Oui la structure ouverte nécessitait ce type d'acier et cette géométrie.  La branche gauche qui supporte la lunette bénéficie d'un moment d'inertie à la base plus important que la droite et ça ne bouge pas, le support n'a aucun jeu avant de visser les étriers. Je vais donc faire un test de groupement avant et après démontage pour voir si on peut le qualifier d'amovible.     

.. réservés aux droitiers aux larges épaules, surtout la droite  

Presque dommage de monter ça sur une petite "scolaire"...
Un tel usinage, faudrait le valoriser sur du gros "qui cogne", comme un Martini-Henry !

Essai dans mon garage ( 7 m ) en attendant mieux au stand toujours fermé..   
2  x 5 LR standards retaillées en Short (32 grains) avec mon appareil. 
Le second carton après démontage et remontage de l'ensemble support et lunette.   




cible C50
 


Après remontage de l'ensemble lunette / support

Magnifique travail d'usinage ! Félicitations également pour le travail de conception et de préparation. Je suis certain qu'il a fallu cogiter pas mal avant de passer aux manivelles des machines !
Je rêve de disposer d'un tour et d'une fraiseuse... Ceci étant, mes connaissances en terme d'usinage sont limitées et maintenant bien lointaines. Ma dernière expérience sur une machine-outil remonte à plus de 10 ans. J'avais simplement réduit à la fraiseuse la hauteur d'un moule alu LEE pour obtenir un projectile plus petit. Il me faudrait une sacrée remise à niveau !

lolo577 a écrit:Magnifique travail d'usinage ! Félicitations également pour le travail de conception et de préparation. Je suis certain qu'il a fallu cogiter pas mal avant de passer aux manivelles des machines !
Je rêve de disposer d'un tour et d'une fraiseuse... Ceci étant, mes connaissances en terme d'usinage sont limitées et maintenant bien lointaines. Ma dernière expérience sur une machine-outil remonte à plus de 10 ans. J'avais simplement réduit à la fraiseuse la hauteur d'un moule alu LEE pour obtenir un projectile plus petit. Il me faudrait une sacrée remise à niveau !

 pour le compliment. Je n'avais aucune expérience et je m'y suis mis à la retraite. Effectivement, il faut bien préparer son travail avant le premier tour de manivelle.. J'ai fabriqué pas mal de moules à balles pour des armes à poudre noire. Je pourrais en faire un petit reportage.

benco a écrit: J'ai fabriqué pas mal de moules à balles pour des armes à poudre noire. Je pourrais en faire un petit reportage.

 
On ne voudrait pas abuser .....

Paul.

benco a écrit:... Je n'avais aucune expérience et je m'y suis mis à la retraite. ....

Véritablement aucune, pas même des souvenirs scolaires ? J'ai quand même du mal à le croire...

Pour ma part, n'étant pas équipé en fraisage et bien trop feignant pour me taper les gros ébrasements à la scie et au burin, j'ai tendance à faire ce genre d'objet en soudant à l'arc des morceaux préparés au tour et à la disqueuse, avec stabilisation par recuit (sur la forge) puis rectification des alignements à la lime (ou au Rapide-Lime).
C'est difficilement parfait au niveau de l'ajustage alors je "triche" en laissant délibérément des jeux excessifs comblés par des "bedding" (pastilles de mastic synthétique). C'est pas très esthétique mais ça évite de rayer le bronzage et ça assure un appui parfait et donc reproductible. C'est ainsi que mon montage de lunette pour K31 se dérégle au maximum d'une demi-zone au montage/démontage (soit 12.5 mm à 100 mètres) ; autrement dit, vu le tireur c'est quasi-insensible !
La dernière fois j'avais prévu un petit trou taraudé à côté de chaque pastille de mastic pour aligner exactement le montage avec la lunette prélablement réglée à mi-course, avant de bourrer le mastic (il m'a tout de même fallu 2 essais, parce-que le bourrage est peu commode, arme bloquée sur un chevalet installé à 100 mètres de la butte).

Ceci dit, juste pour donner des idées.
Car si j'avais les moyens d'usiner - ajusté dans la masse, je le ferais sans doute !

Verchère a écrit:

benco a écrit:... Je n'avais aucune expérience et je m'y suis mis à la retraite. ....

Véritablement aucune, pas même des souvenirs scolaires ? J'ai quand même du mal à le croire...

j'ai monté mon atelier et taillé mes premiers copeaux à la retraite non sans avoir lu des manuels pour tourneurs et fraiseurs-mécaniciens , comme ceux d' E.Sodano, et regardé des tutoriels sur internet. De ma formation, je sais dessiner une forme géométrique de face , dessus et côté. J'ai aussi appris à me servir de FreeCAD (dessin en 3D) mais je trouve que le crayon et la feuille de papier (millimétré) sont plus efficaces pour des pièces simples.

Pour répondre à Piotr qui me donne envie de relire Coke en Stock : ok mais dans une autre rubrique.



c'est là : https://www.tircollection.com/t44406-les-moules-a-balles-que-j-ai-fabriques#598168

benco a écrit: pour le compliment. Je n'avais aucune expérience et je m'y suis mis à la retraite. Effectivement, il faut bien préparer son travail avant le premier tour de manivelle.. J'ai fabriqué pas mal de moules à balles pour des armes à poudre noire. Je pourrais en faire un petit reportage.

Le compliment est sincère !  
Pour un autodidacte, tu es tout de même bien équipé, tour, fraiseuse équipée d'un plateau diviseur, sans parler de l'outillage... On dépasse largement le niveau du débutant...
Comme Verchère, j'ai du mal à imaginer que aies pu t'y mettre sans aucunes bases même lointaines... Si tel est le cas, chapeau !

Sans indiscrétion, comment t'y es tu mis ? J'ai de solides bases en mécanique (ingénieur, ancien prof de construction méca avant de me tourner vers les Maths). Pourtant, mes aptitudes pratiques concernant l'usinage sont limitées...

lolo577 a écrit:
Pour un autodidacte, tu es tout de même bien équipé, tour, fraiseuse équipée d'un plateau diviseur, sans parler de l'outillage... On dépasse largement le niveau du débutant...
Comme Verchère, j'ai du mal à imaginer que aies pu t'y mettre sans aucunes bases même lointaines... Si tel est le cas, chapeau !

Sans indiscrétion, comment t'y es tu mis ? J'ai de solides bases en mécanique (ingénieur, ancien prof de construction méca avant de me tourner vers les Maths). Pourtant, mes aptitudes pratiques concernant l'usinage sont limitées...

Je pense que tout ce qui m'a poussé à m'y mettre est aussi important que le comment.  C'est une évidence de dire que quand on n'est pas motivé, on ne fait rien de son intelligence et inversement , la motivation pousse à s'engager sans trop se préoccuper de ses aptitudes..

Dans mon cas, ce qui m'a poussé à m'y mettre : 

- à la base, j'ai toujours bricolé .. il n'y avait pas de plus beau cadeau pour moi qu'une boîte de Meccano quand j'étais gosse.    
- un départ à la retraite anticipé et le vide à combler..   
- tireur à la PN, je voulais développer des outils  (doseuse , moules à balles,  cartouches en papier et c.)   
- un projet qui me trottait dans la tête depuis l'adolescence : comment exploiter le dieseling pour booster un carabine à air comprimé ( j'ai bien passé 2 ans sur ce projet ) 

Pour le "comment": 

J'ai acheté un bouquin sur l'usinage "Usinage" de JF. Debongnie mais il y a aussi de très bon manuels de l'enseignement technique dont on trouve des extraits scannés sur des forums d'usinage, le meilleur étant usinages.com selon moi.  Ce forum est une mine d'or et on peut tout y apprendre. Et puis  il y a des centaines d'excellents tutoriels sur Youtube. Les  conditions de coupe des différents matériaux ( vitesse et profondeur, avance) sont assez faciles à acquérir par la pratique.             

Pour le matos, j'ai pris contact avec un jeune commercial d'Optimachines et je lui ai demandé de m'expliquer quels outils étaient nécessaires (je ne savais même pas ce qu'était une pince ER32..). Total 7k€  que j'ai complété au fil des besoins par un plateau tournant, une visu pour la fraiseuse, une affûteuse universelle , une scie à ruban et enfin une presse 10T.  Je n'ai pas fait le total , mais je pense que j'ai dû y mettre environ 10 k€.  
 
Voilà ..

Je pense qu'il faut tout de même avoir certains dons, même latents et bien cachés...
Car si le tour pardonne pas mal d'erreurs, sur une fraiseuse la sanction est immédiate (et coûteuse).

Et si j'ai bien compris tu affûtes aussi tes fraises, ce qui est d'un niveau encore supérieur !
J'en suis pas encore là, mon affûteuse de fraises et alésoirs est toujours en attente de restauration, donc la fraiseuse aussi (mais à 50 euros chacune, c'est pas une grosse immobilisation de capital).