Mousqueton Gras d'artillerie?

Je me penche sur le sujet un peu tard, avec une question et des mesures... qui ne répondent peut-être pas complètement aux questions de T.Jiel.
 
Ma question :
Les recherches de dimensions de crosse ci-dessus portent beaucoup sur un mousqueton de type Chassepot-Gras (1866-74). Celui de T.Jiel en est-il un ? Ou un pur 1874 ?
 
Il est indiqué comme fabriqué à la Manufacture de Tulle, avec le No R 26932 me semble-t-il. Or je n'ai encore jamais rencontré de mousqueton 1866 venant d'ailleurs que de la Manufacture de St Etienne (No en X ou M).
Le No de série indiquerait, sans certitude absolue, une sortie en 1877 pour un mousqueton  modèle 1874 de Tulle.
 
Mes mesures, sur une crosse de mousqueton non transformé chasse (même s'il n'est pas en excellent état) :
 

 
Mais c'est un mousqueton marqué sur le boîtier culasse "Y=1874" !
Donc fabriqué par la manufacture Steyr, en Autriche. Un peu loin de Tulle.
 
Ont-ils repris les mesures exactes des mousquetons Gras français ?

C'est pas évident ; sur le plan dont je dispose la crosse est en deux parties et il n'y a pas la longueur totale...

Si la cote 115 est prise à l'avant de l'embase cylindrique du canon (largeur 5 mm) ça correspond aux 120 du plan.
Plan qui donnerait 234.5 là où tu trouves 237, et 222 pour tes 222.5 ; c'est pas loin, peut-être dans les tolérances, mais vu qu'on ne les connaît pas...

Si ça s'avérait utile je pourrais mettre sur le net la planche en question, mais ça m'embête ; justement parce-que je ne suis pas certain qu'il s'agisse bien du tracé exactement fabriqué.

Han han, merci GM15. Ce mousqueton est très abîmé côté marquage. Seuls les numéros de la culasse et du canon sont parfaitement visibles : 26 932.



(mais peut être la lettre située juste devant donne t elle une info de plus?). J'ai aussi un "M80" sous le boitier.
Quand à la Manufacture, il ne reste que ceci :


Donc nous avons :
- Verchère : 234.5mm (instruction 1874)
- Lebel 30 : 236mm (relevé sur bois existant)
- GM 15 : 237 mm, (relevé sur bois existant).
C'est très proche. Il suffit d'un peu d'usure du bois derrière la grenadière...
Comme il n'y aura pas incidence sur l'enquillage d'une éventuelle baïo, je peux m'appuyer avec votre permission sur le document de Verchère et garder 234.5mm, (soit 235!).

Je reviendrai ici, juré promis, avec des images lorsque j'aurai terminé la fabrication du bois.

C'est sûr que la lettre-préfixe du numéro a son importance ! Elle fait même partie intégrante du numéro, dont les chiffres retombent à 1 tous les 100 000 exemplaires...
La lettre désigne aussi la manufacture, car chacune utilisait une série de lettres qui lui était réservée (si un modèle d'arme épuisait toute la série de lettres, on mettait 2 lettres).

Autre observation à propos des bois Chassepot / Gras :
Sur les tables du Chassepot, le canal de baguette est "plié" pour que la baguette passe assez en dessous de la vis de gâchette, mais la hauteur exacte du bout du canal n'est pas spécifiée. Par contre sur les fusils Mle 66-74 et 74 la baguette est vissée dans un taquet faisant partie de la sous-garde, ce qui impose une position précise du canal ; la compatibilité de la crosse n'est donc pas évidente sans retouche, et le texte des tables de construction du 66-74 pourrait être instructif !

Un coup d'oeil aux planches de l'Instruction de 1884 rappelle que pontet, grenadière et embouchoir sont identiques entre mousquetons et carabines de gendarmerie, et identiques entre modèles 74 et 66-74 (sur les carabines de cavalerie ces garnitures sont différentes).
La plaque de couche serait identique entre les mousquetons et toutes les carabines (sur les fusils elle diffère).
Les baguettes des carabines et mousquetons 74 et 66-74 restent identiques à celles des versions Chassepot, sauf un petit trou borgne percé en bout ; elles sont toujours maintenues par encliquetage d'un épaulement au niveau de l'embouchoir.
Il n'y a que les fusils 74 et 66-74, dont la fixation de baguette soit modifiée par ajout d'un taquet au bout de la sous-garde, pour y visser la baguette.

Pour l'instant, je n'ai donc encore mis en évidence aucune nécessité mécanique justifiant de différencier la crosse de mousqueton Mle 1874 de celle du mousqueton Chassepot... Je n'en ai trouvé que pour le fusil (et encore, pas grand chose).

Bonsoir les ami(e)s,

J'avais dis en avril que je reviendrai pour reparler du bois de ce Gras. Entre deux, long silence, veuillez m'excuser. En fait ça a été un peu difficile pour moi. Gros coup de blues, j'ai fait un grand ménage et entre autre décidé d'arrêter complètement la remise en état d'épaves d'armes anciennes. Depuis j'ai vendu sur Natura le petit stock de pièces diverses que j'avais accumulé ou fabriquées, dont crosses et fûts de Lebel...
Ce mousqueton d'artillerie est parti lui aussi dans la débacle pour une nouvelle vie. J'avais été cependant au bout de la fabrication du bois ...



sans avoir été jusqu'à remplacer embouchoir et grenadière en fer par du laiton.

Les deux ans que j'ai passé en votre compagnie m'ont permis (outre le plaisir des partages avec beaucoup d'entre vous), de "sauver" (en plus de ce mousqueton) 4 Lebel, 1 Gras d'artillerie, 1 Tower, une carabine de chasse à silex (anglaise)... Remises en état au visuel d'objets abîmés et oubliés pour le plus grand plaisir des amateurs qui me les ont rachetés.
Le meilleur pour ma part aura été toute la recherche concernant les Lebel (pour lesquels je vous ai bien cassé les pieds). Je n'en ai pas gardé non plus.

Il y a eu aussi l'aventure de la machine à copier, que Verchère un jour avait nommée "la merveilleuse"... Ha là là, quelle affaire! Une douce folie à une époque où le "tout fait tout prêt" est devenu la norme! Oups, ça fait bien 6 mois qu'elle est en vente sur le Bon coin. Je voudrais en tirer au moins le prix des matériaux, faut croire qu'il n'y a pas beaucoup d'amateurs pour ce genre d'occupation. C'est bête, parce que cette machine finalement fonctionne de façon satisfaisante en travaillant une face après l'autre.
Tout cela ça a été beaucoup de boulot, pour des acheteurs parfois très exigeants, à la recherche de bonnes affaires. Je crois que je m'en suis doucement fatigué...

Mais c'est pas complètement fini! Il me restait une épave de G98. Je me suis rendu compte que je n'avais plus la niaque pour me lancer dans la copie du bois. J'en ai par chance trouvé un pour 100€ et la ferraille y a pris sa place toute seule! J'ai trouvé assez facilement les quelques accessoires assez courant semble t il qui manquaient. Le garde main (pas facile à trouver), je l'ai refait. J'en avais fabriqué un peu plus, du coup il m'en reste encore 2 (ils sont sur Natura). Il a belle allure à présent, ce Gewher! Comme j'avais très envie de voir ce que donnerait une baïo au bout de ce fusil, j'ai cherché et j'en ai trouvée une pas trop ruinée (50€), vendu comme étant de 1914/18, et qui ressemble vraiment aux images que j'avais pu trouver sur le net. Mais là, surprise, elle ne rentre pas sur le tenon. Les profils en croisillon sont bien les mêmes mais avec de petites différences de l'ordre du mm.

T.Jiel a écrit:... Tout cela ça a été beaucoup de boulot, pour des acheteurs parfois très exigeants, à la recherche de bonnes affaires. Je crois que je m'en suis doucement fatigué...
...
Une dernière pensée chaleureuse et appuyée vers mon yeut'nant Verchère...

Les clients, ça fait longtemps que je m'en suis lassé ! Je ne travaille plus que pour moi, sauf une babiole à droite et à gauche ; et encore, sur demande et à mes conditions...

Ce message, ça veut dire que tu nous quittes ?
Mince alors !
J'ai toujours un sachet de 10 boutons de bretelle, que je ne t'ai pas envoyé parce-que je voulais y joindre quelques boucles ... dont je n'ai toujours pas terminé la mise au point (un problème pour braser proprement et sans bavures la fermeture de l'anneau rectangulaire). J'en fais quoi, de ces boutons ?

Verchère a écrit:

J'ai toujours un sachet de 10 boutons de bretelle, que je ne t'ai pas envoyé parce-que je voulais y joindre quelques boucles ... dont je n'ai toujours pas terminé la mise au point (un problème pour braser proprement et sans bavures la fermeture de l'anneau rectangulaire). J'en fais quoi, de ces boutons ?

Hello Verchère, toujours aussi matinal, (mais quand dort-il cet homme là?)
Quoi en faire? Heu... les vendre sur Natura?
La boucle en laiton avec ardillon que j'avais fabriquée est partie avec le Gras d'artillerie. De ces boucles là, avec ou sans bretelle, je n'en vois jamais passer sur Natura.

Autrement, je suis sûr que tu comprendras cet espèce d'écœurement qui m'est lentement monté l'hiver dernier. Dans l'ensemble, de tous mes efforts (je débarquais ici il y a près de 3 ans en n'y connaissant absolument rien, tu te rappelles?), il me reste quand même tout le plaisir que j'ai eu à découvrir, échanger et oeuvrer (à ma façon!).
Aujourd'hui, il m'en reste une envie forte : mettre la main sur un pistolet réglementaire à silex XVIIIème. Ca fait un moment que je guette les annonces sur NB. Aujourd'hui les prix tournent autour des 300€. Mais j'ai bien l'impression que depuis que je fréquente ce site, les prix se sont un peu affolés. Pandémie oblige, si je comprends bien, puisqu'un paquet de gens se sont mis à faire des affaires à distance depuis leurs ordinateurs, faisant monter les enchères ou tentant de faire des affaires.

Non, toujours aussi "couche tard" (le matin y-a trop de rosée, les bottes ne suffisent pas, faudrait nager ; et nager avec des bottes, essaies un peu...)

Les boutons de bretelle (des gros, pour bretelle Mle 1863 ou 1889), ils attendront qu'on m'en demande (je me refuse à sombrer dans le mercantilisme).
Pareil pour les boucles, si je trouve une bonne solution de brasure (soit j'ai eu des grosses gouttes très chiantes à limer, soit "pfuitt", le métal s'est volatilisé dans la flamme du chalumeau) : j'en ferai une dizaine, mais sans chercher à toute force à m'en débarasser.
Le pliage fonctionne impec, j'ai fait un petit montage que je présenterai à l'occasion ; enfin, pas si petit, c'est le genre de choses que rationnellement on ne ferait que dans un objectif de production en petite série.

Je comprends tout à fait ton écoeurement ; il me semble même t'avoir prévenu, qu'acheter relativement cher une épave pour la réparer au prix d'un long travail, puis la revendre, ça ne tenait pas la route.
Soit il faut l'avoir pour trois fois rien (au tarif "achat par un brocanteur"), soit il faut la garder (car alors on valorise le travail chaque fois qu'on la regarde ou la manipule).

La fabrication de crosses d'armes réglementaires anciennes, au prix que les collectionneurs sont prêts à mettre je pense que ce n'est rentable que si on possède déjà une machine performante à commande numérique, acquise et amortie pour un autre usage.
Il semble qu'il y ait en France un artisan faisant la "reproduction de toutes crosses", un collègue de TCAR m'a passé cette adresse :
Vanegue Hubert, omega08@wanadoo.fr (adresse mail non confidentielle : elle figure sur une carte de visite commerciale)
Je serais curieux de savoir comment il procède.