Petite histoire vraie de la mise au point du MAS 36 CR 39
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Petite histoire vraie de la mise au point du MAS 36 CR 39
L'un des membres de ce forum m'a très sympathiquement demandé si je pouvais publier les articles que j'avais écrit sur mon blog, à l'époque où j'avais un blog... J'en ai retrouvé quelques-uns...
L’entre-deux-guerres est une période riche en expérimentations dans le domaine des armes de guerre. Les différents programmes d’armement qui se succèdent, à partir de 1921, vont permettre de moderniser et d’uniformiser le matériel de l’Armée française. En effet, on ne conserve plus qu’un seul calibre pour les fusils, fusils-mitrailleurs, mitrailleuses et l’on essaie de combler le retard pris, au regard des progrès techniques dont bénéficient les armes des pays étrangers.
Les prototypes achevés à la fin du mois de mars 1938 sont expédiés en mai à la Commission d’Expérimentation de l’infanterie.
Deux exemplaires sont dirigés au 601e Groupement d’Infanterie de l’Air à Reims et les deux autres au 602e basé à Alger. Il est à noter que la crosse n'est plus en tôle repliée comme sur la maquette initialement réalisée mais en métal léger (type aluminium).
Les rapports dressés en décembre 1938 décrivent l’intérêt porté par ces unités pour cette arme. Celle-ci réunit les qualités indispensables requises pour résister aux missions que doivent accomplir les troupes aéroportées : robustesse, maniabilité, légèreté et faible encombrement. En revanche, de légers défauts sont à corriger, notamment le verrouillage de la crosse et l’absence de bretelle de transport (il était prévu initialement que l’arme serait transportée dans une gaine spécifique, mais l’instruction dispensée aux soldats prévoit aussi de porter l’arme à l’épaule).
Le 30 juin 1939, quatre nouveaux fusils MAS 36 à crosse repliable sont expédiés aux 601e et 602e GIA, modifiés conformément au rapport de la Commission d’Expériences de l’Infanterie du 3 mars 1939. Ces armes sont désormais munies d’une bretelle renforcée à enroulement automatique ainsi que d’une grenadière. Le tenon d’accrochage de la crosse a aussi été modifié.
Le 18 décembre, la MAS demande un délai de sept mois à compter de la notification de la commande pour effectuer une première livraison de 1 000 fusils MAS 36 à crosse repliable : c’est le temps demandé par le fournisseur de la crosse pour préparer l’outillage et la fabrication, délai comprenant aussi le temps nécessaire à la MAS pour usiner les boites de culasse et monter les crosses.
Après les expérimentations entreprises sur les prototypes dans les GIA, le Département de l’Air adopte comme modèle de fusil de 7,5 mm à crosse repliable les armes en question. Le 21 décembre 1939, l’arme reçoit l’appellation de « Fusil Mle 1936 CR 39 ».
Il s’agit maintenant pour la MAS de préparer le montage de la fabrication pour assurer une production mensuelle de 250 pièces.
La manufacture doit organiser très rapidement la fabrication des différentes pièces constitutives de l’arme et passe alors des marchés avec plusieurs sous-traitants de l’industrie privée dont la plupart se trouvent à Saint-Etienne. Les tracés de la crosse, de son support, de l’enrouleur automatique, de la clef de verrouillage, de la grenadière, des rondelles entretoise de crosse, de l’axe de crosse, du fût, du garde-main, des rivets réalisés le 24 février 1939 sont, pour certains, envoyés aux entreprises. La manufacture prend à sa charge le reste des modifications à effectuer, notamment l’usinage du boitier de culasse.
La Seconde Guerre mondiale et l’occupation de la Manufacture d’Armes de Saint-Etienne par les allemands viennent interrompre tous les programmes de fabrication en cours.
Le fusil MAS 36 CR 39 se fait donc oublier jusqu’à la fin des années 1940 et le déclenchement de la guerre d’Indochine.
Les Chasseurs et Commandos parachutistes, pour compléter leur armement, composé en partie de carabines américaines, vont être dotés de fusils MAS 36 CR 39.
Le revêtement pose aussi le problème du matriculage qui se trouvait en général sur le retour du talon de crosse (mais maintenant masqué par la couche d’isolant).
En 1952 (probablement dès 1951 mais avéré en date du 1er février 52) il est pratiqué sur la partie de la surface extérieure qui se trouve sous le levier de verrouillage de la crosse. Deux fusils, matriculés F 24 815 et F 24 769 sont envoyés à l’Établissement Technique de Versailles pour y être essayés.
On ne voit que peu d’exemplaires correspondant à toutes les modifications effectuées par la MAS sur le fusil MAS 36 CR 39. On peut tout de même imaginer que quelques exemplaires, en dehors des prototypes essayés par les différents établissements militaires, ont été livrés avec une crosse revêtue de polyéthylène et un matriculage sous la clef de verrouillage.
L’entre-deux-guerres est une période riche en expérimentations dans le domaine des armes de guerre. Les différents programmes d’armement qui se succèdent, à partir de 1921, vont permettre de moderniser et d’uniformiser le matériel de l’Armée française. En effet, on ne conserve plus qu’un seul calibre pour les fusils, fusils-mitrailleurs, mitrailleuses et l’on essaie de combler le retard pris, au regard des progrès techniques dont bénéficient les armes des pays étrangers.
Conception
A peine le fusil à répétition manuelle de calibre 7,5 mm modèle 1936 est-il adopté par l’Armée française que déjà la Direction des Fabrications d’Armement demande au directeur de la Manufacture d’Armes de Saint-Etienne d’étudier un modèle de fusil destiné à équiper les troupes de l’infanterie de l’Air récemment formées.
C'est à la suite d'une réunion organisée à l'Établissement d'Études et d'Expériences Techniques de Versailles en date du 11 février 1937 que le Service de l'armement aérien commande une maquette lestée d'un fusil modèle 1936 pour voltigeurs de l'infanterie de l'Air.
En mars 1937, le Service des études procède à la réalisation de celle-ci, elle comporte les modifications suivantes :
- Canon raccourci de 13 cm entraînant des modifications du fût et de la baïonnette.
- Crosse repliable en métal léger.
Le mois suivant, la première maquette est envoyée au Laboratoire Central des Fabrications pour juger de la faisabilité du projet puis quatre prototypes sont mis en fabrication à la MAS, identiques à ceux mis en commande par le Ministère de l’Air le 25 septembre 1937. Il faudra alors presque une année aux ingénieurs et ouvriers stéphanois pour concevoir cette crosse et trouver une entreprise capable de la réaliser.Les prototypes achevés à la fin du mois de mars 1938 sont expédiés en mai à la Commission d’Expérimentation de l’infanterie.
Deux exemplaires sont dirigés au 601e Groupement d’Infanterie de l’Air à Reims et les deux autres au 602e basé à Alger. Il est à noter que la crosse n'est plus en tôle repliée comme sur la maquette initialement réalisée mais en métal léger (type aluminium).
Les rapports dressés en décembre 1938 décrivent l’intérêt porté par ces unités pour cette arme. Celle-ci réunit les qualités indispensables requises pour résister aux missions que doivent accomplir les troupes aéroportées : robustesse, maniabilité, légèreté et faible encombrement. En revanche, de légers défauts sont à corriger, notamment le verrouillage de la crosse et l’absence de bretelle de transport (il était prévu initialement que l’arme serait transportée dans une gaine spécifique, mais l’instruction dispensée aux soldats prévoit aussi de porter l’arme à l’épaule).
Le 30 juin 1939, quatre nouveaux fusils MAS 36 à crosse repliable sont expédiés aux 601e et 602e GIA, modifiés conformément au rapport de la Commission d’Expériences de l’Infanterie du 3 mars 1939. Ces armes sont désormais munies d’une bretelle renforcée à enroulement automatique ainsi que d’une grenadière. Le tenon d’accrochage de la crosse a aussi été modifié.
Le 18 décembre, la MAS demande un délai de sept mois à compter de la notification de la commande pour effectuer une première livraison de 1 000 fusils MAS 36 à crosse repliable : c’est le temps demandé par le fournisseur de la crosse pour préparer l’outillage et la fabrication, délai comprenant aussi le temps nécessaire à la MAS pour usiner les boites de culasse et monter les crosses.
Après les expérimentations entreprises sur les prototypes dans les GIA, le Département de l’Air adopte comme modèle de fusil de 7,5 mm à crosse repliable les armes en question. Le 21 décembre 1939, l’arme reçoit l’appellation de « Fusil Mle 1936 CR 39 ».
Il s’agit maintenant pour la MAS de préparer le montage de la fabrication pour assurer une production mensuelle de 250 pièces.
Production
Il faut attendre le 5 janvier 1940 pour que la MAS reçoive enfin la commande ferme du Ministère de l’Armement pour la fabrication de ces 1 000 armes, conformément à ce qui avait été évoqué le 18 décembre 1939. La nouvelle nomenclature est publiée le 1er février et fait état des nouvelles pièces à construire ou à modifier.
Reste à la société « les Forges de Crans » située en Savoie, bénéficiaire du marché pour la fourniture des crosses et des supports de crosse, cinq mois pour livrer les 1 000 exemplaires de chacune des pièces demandées. Cette première commande sera suivie d’une production mensuelle de 250 armes.
Mais le temps presse car une nouvelle commande vient d’être notifiée par le Département de la Guerre pour la livraison de 6500 fusils MAS 36 CR 39 suivie d'une commande de régime de 350 armes par mois, destinée à l'armement des éclaireurs-skieurs (2 mars 1940).La manufacture doit organiser très rapidement la fabrication des différentes pièces constitutives de l’arme et passe alors des marchés avec plusieurs sous-traitants de l’industrie privée dont la plupart se trouvent à Saint-Etienne. Les tracés de la crosse, de son support, de l’enrouleur automatique, de la clef de verrouillage, de la grenadière, des rondelles entretoise de crosse, de l’axe de crosse, du fût, du garde-main, des rivets réalisés le 24 février 1939 sont, pour certains, envoyés aux entreprises. La manufacture prend à sa charge le reste des modifications à effectuer, notamment l’usinage du boitier de culasse.
La MAS sera en mesure de livrer les 250 premiers fusils de ce modèle en juin 40, puis 1000 par mois à partir du mois de juillet. Cette cadence sera maintenue jusqu'à l'achèvement de la commande des 7500 armes (voltigeurs de l'infanterie de l'Air et éclaireurs-skieurs), puis ramenée à un régime de 600 armes par mois. Mais les évènements politiques vont venir bouleverser ce programme. Nous sommes hélas bien incapables de dire aujourd'hui combien de ces fusils commandés ont été produits et livrés dans les délais annoncés et avant l'occupation totale de la manufacture par les autorités du Gouvernement de Vichy...
Liste des sous-traitants :
Vidal, Chosson, Girardon, Blachère (ressorts), Martouret, Chaumier, Manufacture Française d’Armes et Cycles (ressorts de bretelle automatique), Soleilhac (usinage des grenadières), Damon (usinage du pontet, de la baïonnette et du guidon), Morange (caisses de transports pour 18 fusils), Azurea à Feurs, Frank et Pignard à Cluses (Haute-Savoie), Société Générale de Coutellerie et d’Orfèvrerie à Thiers, Brillié à Levallois-Perret, Veuve Boulay à Paris (ressorts).
A ce jour, aucun document n'atteste des premières livraisons de cette arme ni aux troupes aéroportées qui en demandaient urgemment au moins 250 exemplaires au mois de mars 40 ni aux chasseurs alpins et éclaireurs-skieurs qui pourtant en auraient été dotés en Norvège lors des combats de 1940. Peut-on imaginer que la MAS ait pu produire librement ces armes jusqu'en juillet ou août 40, ce qui donnerait une production d'au moins 2250 exemplaires distribués. Mais la question subsiste...
Petite anecdote : le 29 mai 1940, le Ministre de la Guerre demande au directeur de la MAS de faire expédier un exemplaire du fusil modèle 1936 CR 39 au Roi d'Égypte, cadeau du gouvernement français...
Les fusils MAS 36 CR 39 sont intégrés dans la production en série des fusils MAS 36 de fabrication courante mais l’on peut néanmoins les distinguer car ils sont consignés dans un registre où ils sont répertoriés dans la série F sous les numéros compris entre 15 575 et 33 891 (cela couvre à priori toute la production du CR39)La Seconde Guerre mondiale et l’occupation de la Manufacture d’Armes de Saint-Etienne par les allemands viennent interrompre tous les programmes de fabrication en cours.
Le fusil MAS 36 CR 39 se fait donc oublier jusqu’à la fin des années 1940 et le déclenchement de la guerre d’Indochine.
Les Chasseurs et Commandos parachutistes, pour compléter leur armement, composé en partie de carabines américaines, vont être dotés de fusils MAS 36 CR 39.
Isolation thermique
En 1948, un problème entier reste à résoudre, celui d’isoler thermiquement la crosse CR39 pour faciliter son maniement par temps froid.
Plusieurs solutions :
- Un industriel parisien propose d’appliquer d’abord une couche calorifuge puis une finition par saupoudrage de fibre de laine (février 48).
- Les établissements Rhône-Poulenc proposent un isolant thermique obtenu par oxydation anodique enduite (avril 48).
Le Laboratoire Central des Ecoles de l’Armement étudie aussi :
- une pulvérisation de polythène par la procédé Sclopp, très adhérent, donc très résistant aux chocs et isolant suffisamment.
- l’application d’une couche d’impression de chromate de zinc cuit au four suivie de deux couches de vernis nitrocellulosique mât vert olive ou kaki, s’appliquant à la brosse ou au pistolet (octobre – décembre 48).
Plusieurs essais et tentatives de perfectionnement se solderont par l’adoption du procédé de revêtement au polyéthylène (procédé Scopp). Il donne cet aspect cireux à la crosse. La difficulté réside maintenant dans l’organisation de la mise en œuvre de cette modification. L’opération ne peut avoir lieu dans les ateliers des corps de troupe car il nécessite un outillage spécifique. La Société Nouvelle de Métallisation aidée du Laboratoire Central préparent, à partir de 1951, le procédé afin qu’il soit opérationnel à la manufacture de Saint-Etienne. En attendant, toutes les armes de ce modèle qui sont livrées aux corps de troupe ne bénéficient pas de ce revêtement.
Une note du 3 août 1951 adopte officiellement le revêtement en polyéthylène pigmenté avec du noir de fumée. Mais l’échantillon de la teinte finale n’est toujours pas accepté et l’attente pour validation dure… La MAS, encore dans cette attente en mars 1952, n’effectue toujours pas le revêtement des crosses.
Il est à noter que le fournisseur des crosses en alliage léger n’est plus la société « Les Forges de Crans » mais les Fonderies de Montupet situées dans l’Oise.Le revêtement pose aussi le problème du matriculage qui se trouvait en général sur le retour du talon de crosse (mais maintenant masqué par la couche d’isolant).
En 1952 (probablement dès 1951 mais avéré en date du 1er février 52) il est pratiqué sur la partie de la surface extérieure qui se trouve sous le levier de verrouillage de la crosse. Deux fusils, matriculés F 24 815 et F 24 769 sont envoyés à l’Établissement Technique de Versailles pour y être essayés.
On ne voit que peu d’exemplaires correspondant à toutes les modifications effectuées par la MAS sur le fusil MAS 36 CR 39. On peut tout de même imaginer que quelques exemplaires, en dehors des prototypes essayés par les différents établissements militaires, ont été livrés avec une crosse revêtue de polyéthylène et un matriculage sous la clef de verrouillage.
Enrouleur de bretelle défectueux
C’est à la suite d’une mission d’inspection effectuée au 1er Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes datant du 16 février 1949 que l’inspecteur d’armes fait état d’une grande fragilité des ressorts d’enroulement du tambour de bretelle logé dans la crosse dont plus de 50% sont à remplacer. Sur l’ensemble des fusils MAS 36 CR 39 en service dans les troupes, 82% de ces ressorts sont défectueux.
En mars 1950, le directeur de la MAS décide, afin d’améliorer la résistance du ressort enrouleur de bretelle, de modifier le support du tambour et le ressort enrouleur lui-même. Pour se faire, il élargit les ressorts (passant de 11 à 14 mm) et prévoit « un support avec un large appui du ressort usiné en spirale, pour éviter de déformer le ressort à l’enroulement ». Deux fusils montés avec cette modification sont essayés et subissent chacun 1 000 fois une manœuvre brutale de l’enrouleur. Aucun incident n’est signalé.
Les modifications sont adoptées le 6 mars 1951.
Conservateur- Futur pilier
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Re: Petite histoire vraie de la mise au point du MAS 36 CR 39
Le membre qui t'a demandé si tu pouvais republier ces articles à eu bien raison.
Vivement le suivant.
HELIX- Administrateur
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Re: Petite histoire vraie de la mise au point du MAS 36 CR 39
HO QUE OUI !HELIX a écrit:
Le membre qui t'a demandé si tu pouvais republier ces articles à eu bien raison.
Vivement le suivant.
Pas de chichis, appelez moi SUPER !
WICHITA- Modérateur
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Localisation : Plein sud !
Date d'inscription : 29/12/2008
Re: Petite histoire vraie de la mise au point du MAS 36 CR 39
Bonsoir Stéphane. C'est super que tu republies ces articles.
Je me permets d'y ajouter ce que j'avais trouvé dans les archives de Châtellerault au sujet des dates d'expédition des MAS 36 CR 39.
F 15575 à F 15708 : 20/02/1946
F 15709 à F 15808 : 21/02/1946
F 15809 à F 15907 : 25/02/1946
F 15908 à F 16007 : 01/03/1946
À partir de là, manquant de temps avant la fermeture de mon dernier jour aux archives, j'ai noté mois par mois :
Le plus haut numéro de série de la dernière expédition de fin mars 1946 concerne le F 17307.
F 17308 à F 18907 : avril 1946
F 18908 à F 19507 : mai 1946.
F 18508-F 19607 : juin 1946
F 19608-F 19803 : août 1946
F 19804-F 20109 : septembre 1946
F 20110-F 20112 : mars 1948
F 20113-F 20463 : décembre 1948
F 20464-F 20483 : numéros non utilisés
F 20484-F 21068 : juillet 1950
F 20653-F 20671 : août 1950 (désordre dans les numéros, il est possible que j'ai loupé des extrêmes)
F 20657-F 20960 : octobre 1950 (même remarque qu'au-dessus)
F 21155-F 21163 : septembre 1950 (bizarre, mais j'ai noté ça comme ça)
F 21760-F 22028 : décembre 1950
La montre jouant toujours contre moi, j'ai encore moins détaillé et je n'ai plus noté que les numéros de série extrêmes pour chaque année :
1951 : F 22029 à F 23871
1952 : F 23872 à F 30467
1953 : F 30468 à F 30866
1955 : F 30867 à F 31066
1956 : F 31067 à F 33166
1957 : F 33167 à F 33516
1958 : F 33517 à F 33761
1959 : F 33762 à F 33791
1960 : F 33792 à F 33891
Le reste du registre n'avait plus que des pages blanches.
Il est à noter, contrairement aux MAS 36 normaux, que les expéditions se font strictement dans l'ordre des numéros de série, sauf en 1950.
Je me permets d'y ajouter ce que j'avais trouvé dans les archives de Châtellerault au sujet des dates d'expédition des MAS 36 CR 39.
F 15575 à F 15708 : 20/02/1946
F 15709 à F 15808 : 21/02/1946
F 15809 à F 15907 : 25/02/1946
F 15908 à F 16007 : 01/03/1946
À partir de là, manquant de temps avant la fermeture de mon dernier jour aux archives, j'ai noté mois par mois :
Le plus haut numéro de série de la dernière expédition de fin mars 1946 concerne le F 17307.
F 17308 à F 18907 : avril 1946
F 18908 à F 19507 : mai 1946.
F 18508-F 19607 : juin 1946
F 19608-F 19803 : août 1946
F 19804-F 20109 : septembre 1946
F 20110-F 20112 : mars 1948
F 20113-F 20463 : décembre 1948
F 20464-F 20483 : numéros non utilisés
F 20484-F 21068 : juillet 1950
F 20653-F 20671 : août 1950 (désordre dans les numéros, il est possible que j'ai loupé des extrêmes)
F 20657-F 20960 : octobre 1950 (même remarque qu'au-dessus)
F 21155-F 21163 : septembre 1950 (bizarre, mais j'ai noté ça comme ça)
F 21760-F 22028 : décembre 1950
La montre jouant toujours contre moi, j'ai encore moins détaillé et je n'ai plus noté que les numéros de série extrêmes pour chaque année :
1951 : F 22029 à F 23871
1952 : F 23872 à F 30467
1953 : F 30468 à F 30866
1955 : F 30867 à F 31066
1956 : F 31067 à F 33166
1957 : F 33167 à F 33516
1958 : F 33517 à F 33761
1959 : F 33762 à F 33791
1960 : F 33792 à F 33891
Le reste du registre n'avait plus que des pages blanches.
Il est à noter, contrairement aux MAS 36 normaux, que les expéditions se font strictement dans l'ordre des numéros de série, sauf en 1950.
Invité- Invité
Re: Petite histoire vraie de la mise au point du MAS 36 CR 39
Bonsoir,
Merci pour ce texte !
Je pense que quelques mots ont été omis dans la phrase entre parenthèses "cela couvre a priori toute la production du CR 39".
Il faudrait rajouter "d'après guerre", car j'ai eu plusieurs CR 39, et l'un d'entre eux portait le n° F 1924 (lettre "F" à l'anglaise), et son canon était marqué "A"(couché) MAS 1940.
Si cela suscite l'intérêt, je fais un scan de l'une de mes fiches où figurent les notes que j'ai prises au démontage, que vous pourrez comparer, sur la même fiche, avec celles concernant un CR 39 de la dernière série (n° 33852), dont j'avais 3 exemplaires, recanonnés en 7-08 par Dekaise (33850 et 33879 en plus du premier). Il y a des différences qui peuvent être intéressantes à connaître ...
A+
Merci pour ce texte !
Je pense que quelques mots ont été omis dans la phrase entre parenthèses "cela couvre a priori toute la production du CR 39".
Il faudrait rajouter "d'après guerre", car j'ai eu plusieurs CR 39, et l'un d'entre eux portait le n° F 1924 (lettre "F" à l'anglaise), et son canon était marqué "A"(couché) MAS 1940.
Si cela suscite l'intérêt, je fais un scan de l'une de mes fiches où figurent les notes que j'ai prises au démontage, que vous pourrez comparer, sur la même fiche, avec celles concernant un CR 39 de la dernière série (n° 33852), dont j'avais 3 exemplaires, recanonnés en 7-08 par Dekaise (33850 et 33879 en plus du premier). Il y a des différences qui peuvent être intéressantes à connaître ...
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Re: Petite histoire vraie de la mise au point du MAS 36 CR 39
Bonsoir Feder,
On est preneurs...
Pour revenir sur ton F 1924 à canon éprouvé en 1940 : Vu son petit numéro de série, aucun doute, si il est dans sa configuration d'origine, qu'il s'agit d'un "premier type" (protège-guidon à oreilles, peinture cuite au four, çrosse en alu nu, bretelle en toile).
Si on compare avec les MAS 36 normaux, ils ont encore des canons éprouvés en 1940 sur des armes expédiées en février-mars 1945 et pour certaines réceptionnées en janvier 1945. La bascule avec des armes ayant des nouveaux canons éprouvés en 1945 se fait sur des armes expédiées à la fin du mois de mars-début avril.
Pour autant que je sache, on ne connaît pour l'instant aucun MAS 36 à canon éprouvé en 1944.
Si j'avais à parier, je dirais que ton F 1924 est de fin 44-tout début 45. Petit détail amusant, à cette époque, quelques MAS 36 normaux ont été produits avec des boîtiers de culasse marqués CR 39.
Ah oui, le A couché, c'est le code du fournisseur de l'acier du canon, les forges d'Alevard.
On est preneurs...
Pour revenir sur ton F 1924 à canon éprouvé en 1940 : Vu son petit numéro de série, aucun doute, si il est dans sa configuration d'origine, qu'il s'agit d'un "premier type" (protège-guidon à oreilles, peinture cuite au four, çrosse en alu nu, bretelle en toile).
Si on compare avec les MAS 36 normaux, ils ont encore des canons éprouvés en 1940 sur des armes expédiées en février-mars 1945 et pour certaines réceptionnées en janvier 1945. La bascule avec des armes ayant des nouveaux canons éprouvés en 1945 se fait sur des armes expédiées à la fin du mois de mars-début avril.
Pour autant que je sache, on ne connaît pour l'instant aucun MAS 36 à canon éprouvé en 1944.
Si j'avais à parier, je dirais que ton F 1924 est de fin 44-tout début 45. Petit détail amusant, à cette époque, quelques MAS 36 normaux ont été produits avec des boîtiers de culasse marqués CR 39.
Ah oui, le A couché, c'est le code du fournisseur de l'acier du canon, les forges d'Alevard.
Invité- Invité
Re: Petite histoire vraie de la mise au point du MAS 36 CR 39
Le seul dont à sans doute été doté le 601° et 602° GIA (groupement d'infanterie de l'air) est celui ci en vente depuis des années https://one.nbstatic.fr/uploaded/20171115/4391824/00013_FUSIL-ESSAI-INFANTERIE-MAS36-CR39-ALPIN-PROTOTYPE-CR-N-4---FRANCE-2e-GM-Reglo-France-France-Tres-bon.jpg
Son histoire officielle , est celle d'une arme étant à Avignon-Pujaut en 1940 lors de l'évacuation des aéronef vers l’Afrique du nord.
Un membre d'équipage à récupéré cette arme ; Et la conservé jusqu'à sa remise bien des année après à un petit musée ardennais. Il a ensuite fait partie de la dispersion de la collection lors d'une vente au enchère.
Je n'ai jamais vu la moindre photo de CR39: lors du défilé de 1939, des troupes de Narvick, de la bataille des alpes, des hommes du GIA utilisé en "corps francs" du coté de Drachenbron (nous avions pourtant inventé l'arme parachutiste en 1936, mais comme les chars, notre état major n'a pas su en tirer parti)
https://www.traditions-air.fr/texte/GIA_601_602.html
https://www.chemin-de-memoire-parachutistes.org/t1031-601eme-et-602eme-groupes-d-infanterie-de-l-air-donne-naissance-au-1er-rcp
Son histoire officielle , est celle d'une arme étant à Avignon-Pujaut en 1940 lors de l'évacuation des aéronef vers l’Afrique du nord.
Un membre d'équipage à récupéré cette arme ; Et la conservé jusqu'à sa remise bien des année après à un petit musée ardennais. Il a ensuite fait partie de la dispersion de la collection lors d'une vente au enchère.
Je n'ai jamais vu la moindre photo de CR39: lors du défilé de 1939, des troupes de Narvick, de la bataille des alpes, des hommes du GIA utilisé en "corps francs" du coté de Drachenbron (nous avions pourtant inventé l'arme parachutiste en 1936, mais comme les chars, notre état major n'a pas su en tirer parti)
https://www.traditions-air.fr/texte/GIA_601_602.html
https://www.chemin-de-memoire-parachutistes.org/t1031-601eme-et-602eme-groupes-d-infanterie-de-l-air-donne-naissance-au-1er-rcp
rackham- Futur pilier
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Re: Petite histoire vraie de la mise au point du MAS 36 CR 39
Voici donc la fiche décrivant le CR 39 F 1924 qui fut trop tôt arraché à l'affection que je lui portais :
Dans les particularités que j'avais notées à l'époque, il y a cette différence de dimension de longueur entre les logements de pontets, celui du CR 39 le plus ancien pouvant accueillir le pontet du 36 (76,5 mm) alors que le dernier ne pouvait recevoir que le pontet moulé plus court (74,3 mm), ainsi que le métal dont est fait le cylindre de l'enrouleur (acier ou laiton), la bretelle en tissu jaunâtre et l'embouchoir, le 2e type que je mentionne étant bien sur "à oreilles", 2e type de par la longueur de sa vis.
Notez aussi les ressorts de magasin, celui du 36 de 1940 étant noté "inox" car son métal était blanc et semblait neuf, ce qui est étrange pour une arme provenant du Maquis, et celui du F 1924 "ox" car portant quelque piqûres légères de rouille.
A+
Dans les particularités que j'avais notées à l'époque, il y a cette différence de dimension de longueur entre les logements de pontets, celui du CR 39 le plus ancien pouvant accueillir le pontet du 36 (76,5 mm) alors que le dernier ne pouvait recevoir que le pontet moulé plus court (74,3 mm), ainsi que le métal dont est fait le cylindre de l'enrouleur (acier ou laiton), la bretelle en tissu jaunâtre et l'embouchoir, le 2e type que je mentionne étant bien sur "à oreilles", 2e type de par la longueur de sa vis.
Notez aussi les ressorts de magasin, celui du 36 de 1940 étant noté "inox" car son métal était blanc et semblait neuf, ce qui est étrange pour une arme provenant du Maquis, et celui du F 1924 "ox" car portant quelque piqûres légères de rouille.
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Re: Petite histoire vraie de la mise au point du MAS 36 CR 39
Je viens de tomber sur un document dans les tréfonds de mon ordinateur que je ne me souvenais même plus avoir eu un jour. C'est le compte-rendu d'une réunion au ministère de la guerre, avec la date de février 1940.
En ce qui concerne les MAS 36 CR 39, il est indiqué que l'approvisionnement en Duralumin pour les crosses n'arrivera qu'en juin 1940 et que la production des fusils commencera le 1er août.
En ce qui concerne les MAS 36 CR 39, il est indiqué que l'approvisionnement en Duralumin pour les crosses n'arrivera qu'en juin 1940 et que la production des fusils commencera le 1er août.
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