Remington Rolling Block Egyptien (raccourci)

Bonjour
Voici quelques photos d'un rolling Block acheté sur un coup de tête (et sans vraiment vérifier un point comme vous pourrez le constater).
Le vendeur ne savait que deux choses : que c'était de la catégorie D et qu'il l'avait trouvé dans la Sarthe.
Le prix étant à mon gout assez bas, j'ai craqué (je sais, il ne faut pas acheter l'histoire ....).
reste qu'il est rangé dans un coin, m'étant aperçu à l'arrivée à la maison que la canon avait été raccourci.
Je souhaiterai pouvoir identifier le modèle (je me perds entre les égyptiens, espagnols, grecques et autres variantes) et éventuellement savoir si cette modification a été faite dans un contexte d'usage militaire ou si on a affaire à un bricolage de chasseur (le canon est encore rayé).
Place aux photos en espérant que cela puisse aider à l'identification (je n'ai trouvé aucun numéro de série..).






Par où arrive le crime ...



Un marquage présente sur la gauche de la crosse :


Vous remerciant de votre aide.
seb

il est pas si mal que ça, ce RB , il doit être en 43 égyptien peut être même fait 'il parti du lot de la guerre de 1870 avec ce B frappé sur les grenadières et le boitier.
maintenant il a été raccourci, c'est sur , le point de mire n'est pas celui d'origine non plus , mais bon !!!
il a encore son tampon de crosse, c'est bien !!

Ça ressemble effectivement à un .43 égyptien auquel on aura supprimé les 10 derniers centimètres du canon, emportant en même temps le tenon de baïonnette.
Quoi qu'il en soit cette ablation n'a rien de réglementaire et a certainement été pratiquée après que l'extrémité du canon ait été fortement endommagée.

Bonsoir
Merci de ces réponses.
Pour le marquage de la crosse a-t-il une signification particulière ?
Le canon a été coupé proprement, pas de traces de scie, et la baguette a été raccourcie. 
Disposant du hors série de la gazette des armes sur la guerre de 1870-1871 et l'armement français, un passage indique que la distribution des baïonnettes fut des plus erratiques. 
L'hypothèse d'une arme abimée au combat et adaptée pour le pas être jetée aux orties vous parait elle probable (la réutilisation par un chasseur me parait assez irréaliste compte tenu du fait que le calibre d'origine a été conservé) ?
A vot bon cœur,
Seb

Bonjour,

Je confirme pour le type "égyptien", Cal. .43. Le tampon ovale contient les initiales du contrôleur de chez Remington.

Le canon peut avoir été raccourci en raison d'un accident courant entraînant une détérioration de la bouche : le "plantage en terre", qui provoque (au minimum) un baguage important à son extrémité ...

J'ai eu un G.98 comme ça ... bagué juste derrière le guidon, mais pris sur la bête avant d'avoir eu le temps de passer chez le Waffenmeister !

A+

Bonsoir
Merci pour ces informations et confirmation.
j'ai modifié les titre.
Et je vais le ranger un peu mieux (et pourquoi essayer de lui retirer un peu de ces points d’oxydation).
seb

Personnellement, il me plait bien (même raccourci)...


P.S: le "B" frappé sur l'arme serait une identification pour les armes US ayant été achetées par la France en 1870 ?

En enlevant les bois on trouve généralement un n° de série. Mais c'est un n° interne à Remington, et tout indique qu'il n'existe plus aucune liste de correspondance n° / date.

Ça ne doit pas être un RB Grec, car alors il y aurait la couronne grecque à la place du B de la boîte de culasse. Les RB grecs peuvent être en 42 Berdan, en 43 Egyptien pour la commande rétrocédée à la France, voire (paraît-il) parfois en 42 Berdan transformé 43 Egyptien.

La forme de la base du bloc-culasse permet de dater la fabrication de avant / après août 1870 (la modification d'usinage concerne le bloc, le canon et l'extracteur) : concave avant, plat après (quel jour du mois d'août ? Va savoir...)


Sinon, absolument rien n'indique que le raccourcissement soit consécutif à un dégât de guerre. Ils ont tout de même servi encore longtemps après, de façon plus ou moins avouée pour le gros gibier, et même pour la Résistance quand il n'y avait rien de mieux (jusqu'à l'intensification des parachutages le quota d'armement était souvent d'une pétoire par groupe de saboteurs, et tout ce qui pouvait faire du bruit était bon à prendre).

Bonjour
A la lecture de ces réponses et informations complémentaires, je me suis dit que ce fusil méritait de ressortir de la réserve et de bénéficier de nouvelles photos.
Les voici :





Le marquage de contrôle sur le bois (un P je pense) et de l'autre coté une surprise, ce que je pense être le nom du propriétaire : "LARDY".




Et d'autres photos de détail (le cran sur la hausse est un bout de fer blanc que j'ai posé..)




Comme il est sorti, s'il faut d'autres photos je peux les faire.
Vous remerciant encore pour ces informations.
Seb

Bonjour Dartagnan,

Comptes-tu refaire parler ce RB ?

Bonjour
Pour l'instant je vais juste un peu le nettoyer.
J'ai regardé à droite et à gauche, les munitions semblent être un casse tête.
Mais dans la mesure où on peut le rattacher à la famille des réglementaires français (en tant que cousin des Amériques), il devrait rester dans ma collection.
Seb

Ah ! la photo du tampon est meilleure ! Je ne voyais pas bien et pensais à 2 lettres !

En fait, maintenant qu'il est dans le bon sens, on voit qu'il est rond et contient un "P", c'est donc sa marque d'épreuve ("Proven") d'arme finie.

A+

Bonsoir
Merci pour cette information
Les premières photos étaient anciennes, là je me suis un peu plus appliqué avec un appareil plus récent et performant.
et la bonne nouvelle est que je n'ai pas à chercher la baïonnette ...
seb

On dirait qu'il a été sacrément poncé, parce-que normalement les faces du boîtier sont plus plates que ça, avec des arêtes bien nettes.

A noter qu'il n'a pas perdu son écrou de vissage de la baguette (qui manque souvent).
Et que c'est un "bloc concave", donc fabriqué avant août 1870

Bonjour
Merci de ces informations, et si je comprends bien l'utilisation dans le cadre de la campagne de 1870-71  est tout à fait imaginable du fait de la forme du bloc.
Cela en fait presque un cadeau de noël....
Seb

C'est fort probablement un survivant de l'armement de la Défense Nationale, oui, mais faut pas s'emballer non plus.
Le Remington .43 égyptien, avec plus de 120.000 exemplaires importés*, est de loin le modèle Rolling-Block le plus courant de la guerre de 1870.



(*) Chiffre relevé dans l'ouvrage "Les armes de la Défense Nationale et leurs baïonnettes, 1870-1871" de J.Puaud & C.Mery

George Layman (p. 82) indique 149 957 fusils du modèle Egyptien (et 9 202 du modèle Grec).
Il y eut aussi d'autres types (43 Espagnol, Split-Breech, 58 transformés, etc.) ; et des carabines, dont les modèles ne sont pas détaillés mais qui sont beaucoup moins nombreuses (21 117).

Ces chiffres peuvent paraître excessivement précis, mais il devait tout de même exister quelques documents de comptabilité ou d'exportation...

Bonjour
Merci pour ces informations complémentaires, effectivement la nombre importé en France reste assez important (et il y en a pas mal de proposés à la vente).
Cela reste un survivant (un peu mutilé) de cette époque, et les informations recueillies ici l'ont réhabilité.
Seb

Le type de bloc (concave ou plat, avant ou après août 1870) n'a pas d'incidence sur l'utilisation possible par la Défense Nationale : il fut expédié en France tout ce qui était disponible en stock (même déjà virtuellement vendu à quelqu'un d'autre), et un maximum de fabrications toutes fraîches.

Ce qu'on connaît moins, il me semble, c'est de quelle façon les armes importées dans l'urgence sont ensuite passées dans le civil (une bonne partie n'ayant même pas été engagées au combat). Pertes sur le terrain durant l'hiver 1870-71 ; reventes ultérieures par les Domaines ; dotation à des tribus africaines soumises, revenues en "souvenir des colonies" ?

Je "rebondis" sur ce post datant de 2020, venant d'achter l'un de ces Remington "Défense Nationale", en calibre .43 Egyptien.

Celui de notre ami est effectivement très probablement dans ce calibre (le poinçon "B" du contrôleur...et le fait que ce soit la version la plus nombreuse achetée par la France à l'époque sont en faveur de cette possibilité).

En ce qui concerne la longueur de l'arme, il y aurait eu 2 longueurs, soit 30" , soit 39";

Pour la partie manquante, avec le tenon de baïonnette, cela donne ceci:












Le mien conserve également la "trace" d'une marque d'inspection sur la crosse, que je n'arrive pas à déchiffrer (ainsi qu'un numéro, sans doute d'attribution lors de la dotation à l'armée de défense Nationale ?):








Si quelqu'un à une idée à ce sujet, je suis preneur  



Accessoirement, je recherche un jeux d'outils pour le calibre ;43 Egyptien, et des douilles du même calibre