Rechargement 8mm Gaulois

Bonjour, comme convenu dans le post "collection de presse", je vous présente ma méthode qui m'a permis de faire revivre mon gaulois. 
Je n'ai trouvé aucuns outils sur le marché, j'ai donc fabriqué.

Première étape, trouver une douille existante  aux cotes similaires. D'après le CIP, ce que j'ai trouvé de mieux est le 320 à blanc pour révolver


Voici la photo de tout mon matériel que je vais détailler.
J'ai tout fabriqué à l'aide de mon tour à métaux d'établi et de mon imprimante 3D.



Le problème, c'est que je n'ai trouvé que des cartouches pleines à blanc, j'ai donc fabriqué une cartouche adaptatrice pour les tirer dans un cal 12

Pré raccourcissement de la de la douille tirée


Désamorcage


Passage au case trimmer LEE (pilote que j'ai fabriqué au tour)


Rectification du bourrelet au tour à métaux. Utilisation d'outils en acier rapide, le carbure arrache trop 
 

La montage est fait sur un foret diamètre 7 pour assurer la rotation par friction contre la contre pointe tournante. Ce n'ai pas très académique mais ca fonctionne   

J'enlève les derniers centièmes au papier de verre


Mise en place de l'amorce (à la méthode Spalek)





Calibrage de la balle ronde de 8mm à l'aide d'un calibreur que j'ai tourné et alésé à 7,5mm et monté dans un manchon Lynx




Mise en place de la balle à l'aide d'une matrice alésée à 8,5mm



La cartouche finie . Ca pourrais être plus joli mais ca fonctionne. A noter que je ne mets que l'amorce, pas de poudre.

A coté de la cartouche terminée, il y a des essais de cartouches que j'avais imprimé en 3D (pas assez précis en diamètre pour que les douilles s'alimentent correctement)

Bravo pour ce superbe et complexe travail!

Merci Elpasota mais je suis tout petit par rapport à beaucoup sur ce forum

dgil01 a écrit:Merci Elpasota mais je suis tout petit par rapport à beaucoup sur ce forum

Je ne connais pas ton échelle des grandeurs... mais si tu te sens petit, j'ose à peine affirmer exister...

Remarquable ! Et de surcroît, super bien illustré ! 

Remarquable exemple de persévérance, mais aussi de "savoir-faire" !

Et comme l'écrit si bien Baccardi, "si ça, c'est "petit", je suis à peine microscopique avec mes bricolages d'amateur  

Je  

Bravo, et bon tir avec ce "drôle de pistolet" qu'est "Le Gaulois" (j'ai failli en avoir un...je regrette pour le coté "curiosité, mais je crois bien que je n'aurai jamais imaginé "tirer avec )

Et au fait: pourquoi pas de poudre ??

Baccardi a écrit:Et au fait: pourquoi pas de poudre ??

 Pour s'amuser à la maison!

Baccardi a écrit:Et au fait: pourquoi pas de poudre ??

Bonsoir Baccardi, c'est une bonne question que je m'était posée, mais mon but n'est pas de faire des points à 25 m ou chasser le buffle    mais juste de faire causer une fois ou deux mon gaulois (quoi que quand on lit les publicités de l'époque, on pense avoir un obuster entre les mains..... ). Pour moi, c'est sécurité d'abord, ne connaissant aucunes tables concernant ce calibre et vu le système de verrouillage du gaulois, je préfère m'abstenir sur la poudre   . 
En tout cas, merci a tous pour vos commentaires 

Merci pour cette réponse pleine de sagesse et de bon sens... 

Très beau travail !
C'est du sérieux, sans rechigner à fabriquer l'outillage nécessaire.

Je n'ai rien à dire, à part que j'ai bien du mal à obtenir en retouche de bourrelet ne serait-ce que la moitié de la précision que j'obtiens sur une barre d'acier dur, avec mon vieux tour d'établi (bricolé autour d'un touret d'affûtage d'avant la guerre ... de 14). Y-a peut-être pas besoin d'ajuster un bourrelet à +/- 0.02 mm, mais quand on y arrive relativement aisément sur l'acier il est décevant de faire bien pire sur du laiton !
La faute sans doute au montage des douilles, nécessairement très indirect, et aux difficultés de bien les entraîner par friction.
J'ai imaginé qu'il faudrait doubler l'entrainement en reliant le montage pris en mandrin et la contre-pointe, par une petite courroie croisée avec  des poulies intermédiaires faisant deux renvois à 90°. Il y avait parfois un truc du genre sur les premiers tours automatiques (vers 1910) pour entraîner le forêt ou le taraud monté dans la contre-pointe (alors pas pour les synchroniser, mais pour leur donner une vitesse différentielle par rapport à la broche, qui tournait à la vitesse optimale pour le chariotage externe de la pièce). Toutefois ces tours étaient conçus en vue de cette option, et rajouter ça sur un tour quelconque n'est pas évident...


Une suggestion serait de conserver le plus longtemps possible toute la longueur de la douille, voire même de recalibrer bien droit les pétales du sertissage à blanc. Afin d'augmenter la longueur de guidage sur le montage de reprise de bourrelet, permettant même de serrer la douille par le collet sans esquinter une partie qui serait ensuite conservée.
La recoupe se fait aussi très bien sur le tour, directement à la cote exacte (mais un simple entrainement par friction est alors un peu insuffisant).

Une autre suggestion, puisque tu as une imprimante 3D, serait la balle en plastique plus ou moins réutilisable, siégée à la main (coincée dans le collet par simple élasticité).
Avec uniquement une amorce, une courte balle en nylon de forme quasi-cylindrique (aux proportions d'une 32 Wad-Cutter), tirée dans un G11 ou un K31 (douille massive à fin canal interne), groupe très honnêtement à 10 mètres et cabosse encore la paroi en tôle de bardage qui se trouve derrière le carton. C'est une question de diamètre : la balle doit très peu forcer dans les rayures.
Une fois au point c'est commode à recharger, et ça limite bien la portée des balles perdues.


Justement, une question : vu la gâchette pour le moins bizarre du Gaulois, est-ce qu'on arrive à tirer à peu près en ligne ? Le mouvement de fermeture de la main ne dévie-t'il pas systématiquement le tir ?

Merci Verchère,
effectivement, le principe de la balle en plastique serais certainement très bon, un peut à la manière des anciennes  cartouches d'entrainement SPEER ou des nouvelles H&C. Les SPEER étaient rigides, les H&C sont un peut souple. Il faudrait que j'essai d'imprimer des balles en filament flexible mais de forme ogivale. L'alimentation du Gaulois nécessite une forme ogivale, surtout pas une forme type WadCutter qui bloquerait. 
Concernant la détente du Gaulois   c'est tellement dur et long (lorsque on presse la "détente", on engage la cartouche, on arme le percuteur, on verrouille et on lâche le percuteur)  qu'il est impossible de prétendre au moindre résultat en cible.

Mon tour d'établi est un petit Sidermeca 1830V, il tourne bien droit, effectivement, la prise de douilles aussi courtes est difficile. Je suis autodidacte (à par les quelques heures de tournage au lycé il y a bien longtemps). C'est trop petit pour serrer la douille directement dans le mandrin (en y insérant un martir pour qu'elle ne plie pas). La méthode que j'utilise fonctionne pas trop mal. J'avais tenté d'usiner avec un outil carbure, mais celui ci repousse plus le laiton qu'il ne le coupe  . J'utilise donc des outils en acier rapide qui coupent bien (le problème, c'est que je n'ai pas les compétences pour affuter ces outil, mais, heureusement, le laiton ne les use pas vite). Je viens d'investir dans un ancien micro tour Emco Unimat SL, il devrait bien fonctionner pour du travail sur les douilles (en plus, on peut s'en servir sur la table de cuisine  )

je suis épaté, ébahi, espanté, impressionné, stupéfié, époustouflé, médusé, bluffé, cassé, éberlué, scié, ébloui, sidéré, soufflé
bref : BRAVO !

si jamais tu as fais trop d'étuis, cartouches... =>  

RE BRAVO !

Qui a dit que les gaulois étaient réfractaires au progrès déjà ?

Comme tout un chacun ici, je suis scotché.
Ce serait sympa de pouvoir montrer sur un forum américain ce que tu as fait, des volontaires ?

Merci pour vos commentaires élogieux mais il suffit d'avoir de bon outils et du temps (je suis un accumulateur, je ne sais pas bosser avec la bi*e et le couteaux  ). 
Moi, je suis ébahi par les connaissances encyclopédique de plusieurs membre de ce forum concernant les armes anciennes, en particulier sur les poinçons, numéros de série et différents marquages. 

Concernant la transformation des douilles, j'en ai fait une petite dizaine, le plus dur est de trouver des 320 à blanc à prix décents.
Depuis les nouvelles réglementations sur les armes d'alarme, je ne trouve plus de cartouches neuves en 320.

@ Wichita,        Je retiens que tu es " espanté " !!!   Tu serais pas de Vauvert, en petite Camargue  ???

      ( un salut bien bas pour le travail de dgil 01 ).

espanté, cela vient du pays des chocolatines;
les autres, ceusses d'ailleurs, les estrangès quoi !ils peuvent pas comprendre.

lionrobe a écrit:Qui a dit que les gaulois étaient réfractaires au progrès déjà ? ...

Euh ... le citoyen Capet Louis, qui fut un temps roi avant que le progrès n'y coupe court, passait pour un excellent tourneur. C'était autrefois un "hobby" apprécié par la noblesse, mais y-a plus de 200 ans que les privilèges ont été abolis...

Mon tour d'établi ne voit que des outils en acier rapide, car les outils carbure ne peuvent pas être affûtés aussi fin et produisent des efforts de coupe supérieurs à la rigidité de la bécane (je les réserve au gros tour, aussi bien vieux - années 1920 - mais beaucoup plus robuste). Donc des barreaux carrés ou rectangle de récupération (souvent bien courts), et pour aléser des outils cassés : forêts et surtout tarauds-machine en HSS-E. L'affûtage n'est en soi pas compliqué du point de vue théorique, on trouve aisément des croquis avec les angles, qui découlent d'ailleurs d'une simple logique. C'est par contre l'aspect pratique qui pose problème : la façon de tenir l'outil devant la meule, par exemple arriver à le re-présenter identiquement plusieurs fois, pour créer une seule face (et non pas de multiples mini-facettes juxtaposées). Comme toute pratique, ça ne peut s'acquérir que par la pratique ; mais d'abord une bonne lumière, une tablette d'appui rigide et réglable à volonté, et un accessoire pour dresser et raviver les meules ; sinon, rien de bon ne peut être fait.


J'avais initié ce sujet :
https://www.tircollection.com/t37999-etude-d-un-tour-a-douilles#511052
pour cerner les problèmes et collecter des solutions. Un certain nombre d'idées ont été exposées, mais je n'ai pas encore eu le temps (et la motivation) de creuser la question.
Je rêve d'un mini-tour au format machine à coudre, avec motorisation séparée (éventuellement une perceuse branchée au bout de l'arbre principal). Structure simple, banc formé de deux barres rondes reliées par des consoles formant poupées (une paire de consoles pour chaque poupée), et plusieurs outils de forme simple (1 par opération) placés sur des supports indépendants afin qu'ils puissent tous rester simultanément en batterie et réglés. Avec peut-être un entrainement synchrone des deux côtés, facilitant l'entrainement par friction ou permettant de travailler de n'importe quel côté tout en entraînant par l'autre.
Ça reste quand même bien fumeux...

Effectivement Verchère, ton post sur les tours est très intéressant, l'Emco Unimat SL dont je parlais ressemble à ce que tu cherches mais les prix piquent de plus en plus. J'ai eu la chance d'en trouver un à rénover pour pas trop deux fois moins que ce que l'on vois sur Eb** ou LBC.
Concernant l'affutage, c'est comme la soudure à l'arc, il faut pratiquer et encore pratiquer (et je suis complètement nul pour ces 2 choses, j'ai d'ailleurs investi dans un Drill Doctor pour affuter mes forêts )