Le risque de plombémie pour les tireurs / rechargeurs / couleurs de balles en plomb est-il réel ?
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Le risque de plombémie pour les tireurs / rechargeurs / couleurs de balles en plomb est-il réel ?
Le risque de plombémie pour les tireurs / rechargeurs / couleurs de balles en plomb est-il réel ?
Vaste question, déjà évoquée chez les chasseurs, qui semblent concerner de plus en plus la FFTir et les clubs affiliés.
J'ai compilé ce que j'ai pu trouver sur ce sujet et, ne sachant où le placer, j'ai choisi la médiathèque comme support.
Le saturnisme, ou intoxication par le plomb, est connu pour son impact sur le développement des facultés intellectuelles des jeunes enfants. Il peut aussi avoir des conséquences importantes chez les adultes, notamment chez les professionnels fréquemment exposés au plomb sur leur lieu de travail. L’intoxication au plomb est le plus souvent silencieuse. Les conséquences sur l’organisme peuvent être importantes et impacter la fabrication des globules rouges, altérer la fonction rénale, engendrer des troubles neuropsychiatriques, ou atteindre le système nerveux et altérer le système de reproduction. Les premiers symptômes du saturnisme peuvent passer inaperçus : fatigue, maux de tête, maux de ventre, perte d'appétit, constipation, nausées et vomissements, manque d'attention, nervosité, troubles du sommeil, pâleur en rapport avec une anémie.
Le plomb peut être incorporé dans l’organisme par voie digestive, respiratoire ou sanguine entre la mère et le fœtus. Il se distribue ensuite dans le sang, les tissus mous, et surtout dans le squelette (à 94%) où il s’accumule progressivement et reste stocké très longtemps (demi-vie supérieure à 10 ans). Le diagnostic de l’intoxication au plomb ne peut être établi que par un dosage de la plombémie, prescrit aux individus présentant des facteurs de risque. Pour mémoire, La valeur de référence du plomb sanguin est de moins de 90 µg/L pour l'homme adulte et de moins de 70 µg/L pour la femme. La valeur biologique limite à ne pas dépasser est fixée à 400 µg/L de sang pour les hommes et 300 µg/L de sang pour les femmes. Il faut impérativement faire des analyses de sang régulièrement et savoir qu'à partir de 200µg/l un suivi médical est préconisé.
Il convient par conséquent de bien sensibiliser les tireurs et les rechargeurs au risque de saturnisme auquel ils sont exposés et comprendre d’où vient le plomb qui peut s’accumuler dans leur organisme.
Les premiers concernés sont les tireurs aux armes anciennes et tous ceux qui fondent leurs balles, souvent dans conditions de ventilation peu efficaces. La manipulation manuelle répétée des projectiles et le contact avec la bouche (les fumeurs sont particulièrement exposés) est également une source potentielle de contamination. Le risque est moindre, mais non inexistant lors des tirs, dépendant de la ventilation du stand et du nombre de tireurs. En effet, les balles des armes à feu sont fabriquées pour la plupart à partir de plomb, mais une grande quantité de plomb est également présente dans l'amorce. Une partie de la balle de plomb se désintègre en fins fragments lors de son passage dans le canon. Des particules de plomb, ainsi que la poussière et les fumées provenant de l'amorce et des fragments de balle sont éjectées à haute pression du canon de l'arme lors du tir. L’inhalation par le tireur de ces fines particules de plomb est une des voies d’exposition. Le risque est également présent pour le tir à 10 mètres, où tous les projectiles sont manipulés et peuvent laisser des dépôts sur les doigts. Il faut impérativement éviter de manger pendant ou après une séance de tir si l’on n’a pas effectué un nettoyage soigneux des mains (utilisation de lingettes adaptées possible). L’éducation dans ce sens des enfants dans les Écoles de Tir est essentielle.
Les tireurs qui utilisent exclusivement des balles chemisées ne sont en principe pas exposés (la poudre et les amorces ne contiennent pas de plomb), mais cela dépend de l’occupation simultanée du stand par plusieurs disciplines. Des particules fines ou plus grossières émises au moment du tir peuvent également se fixer sur les mains, les vêtements ou d'autres surfaces à proximité du tireur : l’ingestion par des contacts main-bouche (cigarette, aliments, manipulation du téléphone portable) est une deuxième voie de contamination. Des poussières de plomb sont générées lorsque la balle percute sa cible ou le dispositif pare-balle et s’accumulent dans la poussière du sol. Les tireurs peuvent rapporter ces particules chez eux, par leur équipement, leurs vêtements ou chaussures et ainsi exposer leur famille.
Qu’ils soient professionnels ou amateurs, les tireurs ne sont pas les seuls exposés au plomb. Est à risque toute personne impliquée dans le ramassage des douilles, la manipulation des balles, le nettoyage des stands de tir, notamment l’élimination des particules de plomb sur les sols et les surfaces, les cibles et les systèmes de ventilation (pour les stands de tir intérieurs), d’autant plus que son activité au club est longue. Attention aussi à la manipulation des gongs et des pare-balles métalliques sur les pas de tir : beaucoup de plomb s'est vaporisé dessus à l’impact. Pour les professionnels comme pour les amateurs, il est impératif de se laver les mains et le visage à l'eau et au savon après avoir tiré, manipulé des douilles usagées ou nettoyé des armes, en particulier avant de manger, de boire ou de fumer. Des lingettes pour nettoyer la peau sans eau doivent être utilisées si l'accès au savon et l'eau est limité. Il faut changer de vêtements et de chaussures avant de quitter le stand et laver ces vêtements séparément des autres vêtements familiaux de retour à la maison.
Enfin, une dernière source d’exposition est la fabrication à domicile des munitions, avec un risque de diffusion de la pollution depuis le garage ou l'atelier vers les pièces de vie, notamment en cas d’utilisation de l’aspirateur domestique de la maison pour nettoyer le local où les munitions sont produites. L’utilisation de matériel recyclé, par le ramassage d’anciennes ogives (phase d’exposition importante à la poussière) ou par l’achat de plomb à des ferrailleurs, majore le risque d’intoxication. Quand on pratique le rechargement de munitions il convient de ne pas se toucher le visage après ou pendant cette opération. Lorsque l'on recharge avec des ogives plomb (coulées ou manufacturées) il ne faut pas porter les mains à la bouche et bien se savonner les mains une fois le rechargement effectué, si possible avec une pâte lavante abrasive. Se rappeler que la peau sous les ongles est très fine et très irriguée : une contamination peut très bien se faire par là.
Les personnes qui fondent et coulent eux-mêmes leurs balles doivent chauffer le plomb dans des conditions de ventilation optimales, si possible à l’air libre, loin de toute source de nourriture et ne pas manger ni boire (ni fumer) pendant la coulée et dans tous les cas :
- utiliser des vêtements dédiés à cette activité
- porter des protections adaptées : gants, masque avec cartouche filtrante adaptée, lunettes, couvre-chef
- après la coulée : prendre une douche avec un shampoing des cheveux
Voilà. Je pense avoir été exhaustif, j'espère ne pas avoir été ennuyeux.
Arvorik
Vaste question, déjà évoquée chez les chasseurs, qui semblent concerner de plus en plus la FFTir et les clubs affiliés.
J'ai compilé ce que j'ai pu trouver sur ce sujet et, ne sachant où le placer, j'ai choisi la médiathèque comme support.
Le saturnisme, ou intoxication par le plomb, est connu pour son impact sur le développement des facultés intellectuelles des jeunes enfants. Il peut aussi avoir des conséquences importantes chez les adultes, notamment chez les professionnels fréquemment exposés au plomb sur leur lieu de travail. L’intoxication au plomb est le plus souvent silencieuse. Les conséquences sur l’organisme peuvent être importantes et impacter la fabrication des globules rouges, altérer la fonction rénale, engendrer des troubles neuropsychiatriques, ou atteindre le système nerveux et altérer le système de reproduction. Les premiers symptômes du saturnisme peuvent passer inaperçus : fatigue, maux de tête, maux de ventre, perte d'appétit, constipation, nausées et vomissements, manque d'attention, nervosité, troubles du sommeil, pâleur en rapport avec une anémie.
Le plomb peut être incorporé dans l’organisme par voie digestive, respiratoire ou sanguine entre la mère et le fœtus. Il se distribue ensuite dans le sang, les tissus mous, et surtout dans le squelette (à 94%) où il s’accumule progressivement et reste stocké très longtemps (demi-vie supérieure à 10 ans). Le diagnostic de l’intoxication au plomb ne peut être établi que par un dosage de la plombémie, prescrit aux individus présentant des facteurs de risque. Pour mémoire, La valeur de référence du plomb sanguin est de moins de 90 µg/L pour l'homme adulte et de moins de 70 µg/L pour la femme. La valeur biologique limite à ne pas dépasser est fixée à 400 µg/L de sang pour les hommes et 300 µg/L de sang pour les femmes. Il faut impérativement faire des analyses de sang régulièrement et savoir qu'à partir de 200µg/l un suivi médical est préconisé.
Il convient par conséquent de bien sensibiliser les tireurs et les rechargeurs au risque de saturnisme auquel ils sont exposés et comprendre d’où vient le plomb qui peut s’accumuler dans leur organisme.
Les premiers concernés sont les tireurs aux armes anciennes et tous ceux qui fondent leurs balles, souvent dans conditions de ventilation peu efficaces. La manipulation manuelle répétée des projectiles et le contact avec la bouche (les fumeurs sont particulièrement exposés) est également une source potentielle de contamination. Le risque est moindre, mais non inexistant lors des tirs, dépendant de la ventilation du stand et du nombre de tireurs. En effet, les balles des armes à feu sont fabriquées pour la plupart à partir de plomb, mais une grande quantité de plomb est également présente dans l'amorce. Une partie de la balle de plomb se désintègre en fins fragments lors de son passage dans le canon. Des particules de plomb, ainsi que la poussière et les fumées provenant de l'amorce et des fragments de balle sont éjectées à haute pression du canon de l'arme lors du tir. L’inhalation par le tireur de ces fines particules de plomb est une des voies d’exposition. Le risque est également présent pour le tir à 10 mètres, où tous les projectiles sont manipulés et peuvent laisser des dépôts sur les doigts. Il faut impérativement éviter de manger pendant ou après une séance de tir si l’on n’a pas effectué un nettoyage soigneux des mains (utilisation de lingettes adaptées possible). L’éducation dans ce sens des enfants dans les Écoles de Tir est essentielle.
Les tireurs qui utilisent exclusivement des balles chemisées ne sont en principe pas exposés (la poudre et les amorces ne contiennent pas de plomb), mais cela dépend de l’occupation simultanée du stand par plusieurs disciplines. Des particules fines ou plus grossières émises au moment du tir peuvent également se fixer sur les mains, les vêtements ou d'autres surfaces à proximité du tireur : l’ingestion par des contacts main-bouche (cigarette, aliments, manipulation du téléphone portable) est une deuxième voie de contamination. Des poussières de plomb sont générées lorsque la balle percute sa cible ou le dispositif pare-balle et s’accumulent dans la poussière du sol. Les tireurs peuvent rapporter ces particules chez eux, par leur équipement, leurs vêtements ou chaussures et ainsi exposer leur famille.
Qu’ils soient professionnels ou amateurs, les tireurs ne sont pas les seuls exposés au plomb. Est à risque toute personne impliquée dans le ramassage des douilles, la manipulation des balles, le nettoyage des stands de tir, notamment l’élimination des particules de plomb sur les sols et les surfaces, les cibles et les systèmes de ventilation (pour les stands de tir intérieurs), d’autant plus que son activité au club est longue. Attention aussi à la manipulation des gongs et des pare-balles métalliques sur les pas de tir : beaucoup de plomb s'est vaporisé dessus à l’impact. Pour les professionnels comme pour les amateurs, il est impératif de se laver les mains et le visage à l'eau et au savon après avoir tiré, manipulé des douilles usagées ou nettoyé des armes, en particulier avant de manger, de boire ou de fumer. Des lingettes pour nettoyer la peau sans eau doivent être utilisées si l'accès au savon et l'eau est limité. Il faut changer de vêtements et de chaussures avant de quitter le stand et laver ces vêtements séparément des autres vêtements familiaux de retour à la maison.
Enfin, une dernière source d’exposition est la fabrication à domicile des munitions, avec un risque de diffusion de la pollution depuis le garage ou l'atelier vers les pièces de vie, notamment en cas d’utilisation de l’aspirateur domestique de la maison pour nettoyer le local où les munitions sont produites. L’utilisation de matériel recyclé, par le ramassage d’anciennes ogives (phase d’exposition importante à la poussière) ou par l’achat de plomb à des ferrailleurs, majore le risque d’intoxication. Quand on pratique le rechargement de munitions il convient de ne pas se toucher le visage après ou pendant cette opération. Lorsque l'on recharge avec des ogives plomb (coulées ou manufacturées) il ne faut pas porter les mains à la bouche et bien se savonner les mains une fois le rechargement effectué, si possible avec une pâte lavante abrasive. Se rappeler que la peau sous les ongles est très fine et très irriguée : une contamination peut très bien se faire par là.
Les personnes qui fondent et coulent eux-mêmes leurs balles doivent chauffer le plomb dans des conditions de ventilation optimales, si possible à l’air libre, loin de toute source de nourriture et ne pas manger ni boire (ni fumer) pendant la coulée et dans tous les cas :
- utiliser des vêtements dédiés à cette activité
- porter des protections adaptées : gants, masque avec cartouche filtrante adaptée, lunettes, couvre-chef
- après la coulée : prendre une douche avec un shampoing des cheveux
Voilà. Je pense avoir été exhaustif, j'espère ne pas avoir été ennuyeux.
Arvorik
Arvorik- Membre
- Nombre de messages : 46
Age : 72
Localisation : près de la ''Petite Mer''
Date d'inscription : 23/03/2021
Re: Le risque de plombémie pour les tireurs / rechargeurs / couleurs de balles en plomb est-il réel ?
Avec des précautions telles que citées, il n'y a en effet aucun risque.
LP- Pilier du forum
- Nombre de messages : 3243
Age : 67
Localisation : Lorraine "Qui s'y frotte s'y pique"
Date d'inscription : 28/02/2010
Re: Le risque de plombémie pour les tireurs / rechargeurs / couleurs de balles en plomb est-il réel ?
Le plomb est nocif, on le sait.
Les mesures de précaution sont simples à prendre et franchement peu coûteuses, pourquoi s'en priver.
Pour ma part, dès que je recharge, je le fais avec des gants. Il n'y a "aucun risque" en rechargeant... mais on ne se lèche jamais les doigts avec des gants... donc je ne risque pas par inadvertance de passer un doigt sur une lèvre ou dans le nez si je porte un gant, après avoir manipulé des balles en plomb...
Bref... principe de précaution...
Les mesures de précaution sont simples à prendre et franchement peu coûteuses, pourquoi s'en priver.
Pour ma part, dès que je recharge, je le fais avec des gants. Il n'y a "aucun risque" en rechargeant... mais on ne se lèche jamais les doigts avec des gants... donc je ne risque pas par inadvertance de passer un doigt sur une lèvre ou dans le nez si je porte un gant, après avoir manipulé des balles en plomb...
Bref... principe de précaution...
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
Baccardi- Administrateur
- Nombre de messages : 17800
Age : 59
Localisation : Canton de l'Ours
Date d'inscription : 20/01/2012
Re: Le risque de plombémie pour les tireurs / rechargeurs / couleurs de balles en plomb est-il réel ?
Moralité: Si vous avez du plomb dans la tête ne le mangez pas.
« "Le succès n'est pas final, l'échec n'est pas fatal, c'est le courage de continuer qui compte."»
Winston Churchill.
Nicomidway- Pilier du forum
- Nombre de messages : 5158
Age : 33
Localisation : Nord Drôme.
Date d'inscription : 03/01/2013
Re: Le risque de plombémie pour les tireurs / rechargeurs / couleurs de balles en plomb est-il réel ?
Attention aussi à la cuisine (le plomb du lest d'ajustage sous les poids en fonte de la balance Roberval). Et aux boîtes à ouvrage anciennes de Madame, en fer blanc ou laiton soudé à l'étain...
Ne parlons pas des passionnés de montages électroniques !
Ces "taux admissibles" et "taux dangereux" sont intéressants, mais on aimerait savoir s'ils ont été déterminés par les mêmes crétins pétochards qui ont fixé les critères de potabilité des eaux et de radioactivité. Critères selon lesquels la plupart des eaux naturelles de coins pourtant paumés seraient non potables, tandis que les massifs montagneux granitiques seraient inhabitables...
La réalité prouvant que c'est faux elle prouve du même coup que ces normes sont fausses, ce qui jette la suspicion sur toutes les autres normes du même genre.
Ne parlons pas des passionnés de montages électroniques !
Ces "taux admissibles" et "taux dangereux" sont intéressants, mais on aimerait savoir s'ils ont été déterminés par les mêmes crétins pétochards qui ont fixé les critères de potabilité des eaux et de radioactivité. Critères selon lesquels la plupart des eaux naturelles de coins pourtant paumés seraient non potables, tandis que les massifs montagneux granitiques seraient inhabitables...
La réalité prouvant que c'est faux elle prouve du même coup que ces normes sont fausses, ce qui jette la suspicion sur toutes les autres normes du même genre.
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
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