baïonnette schiling shul 88 en quête d'une restauration

Bonjour à tous.
Voici une baïonnette qui m'a été donnée.
Je ne suis pas un habitué des baïonnettes, mais je me suis mis en tête de la restaurer après avoir vu cette vidéo (à partir de la minute 14.18) :

A voir comment le gars procède, ça a l'air facile...
Qu'en pensez vous ?
Et quel essence de bois je devrais utiliser pour refaire la poignée ?
Je compte bien vous faire profiter de l'avancement du projet pour éviter les écueils et ne pas louper cette remise en forme.
Et si quelqu'un pouvait me faire un brin d'historique sur l'objet, je l'en remercie par avances.

Moi aussi je voudrais bien savoir, je suis presque dans le même cas que toi 

Merci pour ton intérêt El pasota.
Autre question, à quoi pouvait servir ce trou qui traverse la poignée de part en part ?

C'est une Sg84/98 1er type. Un modèle courant. A la base, c'est une Sg 1884 modifiée pour s'adapter au système Mauser 98. D'où son nom : 84/98.

Pour les parties métalliques, je passerai un petit coup de brosse rotative genre Dremel pour éliminer la rouille de surface.
Pour le cuir du fourreau : savon à cuir et une fois sec, lotion pour le cuir.

Retrouver une paire de plaquettes de ce modèle va être une autre paire de manches.
Le trou est ce qu'on appelle le "trou de huilage" qui servait à injecter de l'huile comme son nom l'indique pour éviter la rouille sous les plaquettes en bois.
Certains affirment que ça servait aussi à laisser s'échapper l'air quand on fixait la baïo sur le fusil...

Et bien merci beaucoup François !!
C'est très complet et instructif.
Pour les plaquettes, j'espère pouvoir les reproduire moi même mais en quel bois ?
A moins que cela s’achète ?

Certaines reproductions de plaquettes existent pour les baïonnettes allemandes, mais je sais pas si on en trouve pour les 84/98 1er type.
Sinon, à la base, c'est du noyer.

Essaie déjà de retirer les vis qui tiennent les plaquettes de ta baïo, ça va pas être simple vu comme elles sont rouillées. 

J'en avais trouvé il y a quelques années, faites par un artisan français (j'avais pu discuter avec lui, il avait oublié de forer le logement de la baguette, et il avait pris note pour ses productions suivantes), mais je suis infoutu de retrouver la trace de cet achat. Donc ça existe (ou a existé).

Du noyer, ça c'est une bonne nouvelle, j'ai un peu de reste de parquet en noyer, je devrais pouvoir en tirer quelque chose.
J'ai enfermé la lame dans un sac plastique après l'avoir bien aspergé de WD-40, je vais la laisser 24 heures pour voir.
J'ai commencé à poncer la rouille du fourreau,et là bonne nouvelle le numéro est le même que celui de la lame, 24.R.1.137 ,c'est donc le couple d'origine.
Merci François et BBl56 de vous pencher sur mon berceau, c'est sympa.

Un fourreau au même N° régimentaire que la baïo, c'est un gros plus, bien sur. 

Pour la rouille, fais plutôt avec une petite brosse douce circulaire Dremel. Ça rayera moins que le papier-verre.

Je vais essayer avec celles que j'ai, merci.

Vu l'état, je passerais d'abord la lame à l'électrolyse, avant même de tenter le moindre démontage ; ça ne raye pas du tout mais il faut sacrifier les vestiges de plaquette.
Pour le fourreau mixte acier-cuir, c'est beaucoup moins facile !

Bonjour,
Je suis aussi partisan de l'électrolyse.
Attention au cuir...A laisser sécher lentement...ne pas hésiter à l'entourer de bandes de tissus pendant le séchage.
Tu peux aussi éviter de tremper tout le cuir...
Par contre sur la vidéo, il semblerait que le gars passe un bronzage à a froid sur le pommeau, la croisière, mais aussi sur la lame...qui à la fin est toutefois bien atténué sur cette dernière partie de la baio.

Je ne pense pas avoir le matériel me permettant de faire une électrolyse...
J'ai enlevé le reste de bois, je faire une photo de l'état du métal dessous, il y a plus de rouille...

Dam81 a écrit:Je ne pense pas avoir le matériel me permettant de faire une électrolyse...
J'ai enlevé le reste de bois, je faire une photo de l'état du métal dessous, il y a plus de rouille...

Un chargeur de batterie, un bac ou un tube en plastique, un cintre en ferraille pour faire des crochets et entourer le bac... pas bien difficile.

Si je procède de la même manière que ce gars, ça serait bon ?

Bonjour pour les plaquettes de 84/98 1er type j'ai la possibilité de trouver des belles copies avec des vises.
Fabrication il y a 5 ou 6 ans sur la commande.
Merci de me contacter par MP. Je répondrais le soir.
Crldt

Pour l’électrolyse, c'est ça. Pour moi, chargeur de batterie sur 6v, pas besoin de plus, cristaux de soude St Marc, et comme bout de ferraille pour recevoir la rouille, j’utilisai un morceau de fer à béton tordu pour faire le tour du récipient (un seau).  De mémoire 6mm de diamètre, plus gros, c'est trop difficile à tordre.
Après, il n'y a plus qu'à attendre. Attention au branchement, si on inverse, c'est la pièce à dérouiller qui va être encore plus attaquée !
Ne pas laisser des ressorts si c'est possible de les démonter, ça les rends cassants.

bbl56 a écrit:Pour l’électrolyse, c'est ça. Pour moi, chargeur de batterie sur 6v, pas besoin de plus, cristaux de soude St Marc, et comme bout de ferraille pour recevoir la rouille, j’utilisai un morceau de fer à béton tordu pour faire le tour du récipient (un seau).  De mémoire 6mm de diamètre, plus gros, c'est trop difficile à tordre.
Après, il n'y a plus qu'à attendre. Attention au branchement, si on inverse, c'est la pièce à dérouiller qui va être encore plus attaquée !
Ne pas laisser des ressorts si c'est possible de les démonter, ça les rends cassants.

Merci beaucoup ami breton.

Kazan a écrit:Bonjour pour les plaquettes de 84/98 1er type j'ai la possibilité  de trouver des belles copies avec des vises.
Fabrication il y a 5 ou 6 ans sur la commande.
Merci de me contacter par MP. Je répondrais le soir.
Crldt

Merci pour la proposition.
Je dois attendre d'avoir 25 messages avant de pouvoir envoyer un Message Personnel.

bbl56 a écrit:Pour l’électrolyse, c'est ça. ...

Pour la taille d'une bayonnette le vieux chargeur de téléphone à clapet (300 à 400 mA maxi) suffit encore ; une tension inutilement élevée produit de la mousse, et selon mes observations (à confirmer par une expérimentation rationnelle) un excès de bulles augmente la diffusion d'hydrogène dans l'acier, ce qui le fragilise pendant un certain temps (surtout les ressorts, jusqu'à ce que l'hydrogène soit naturellement ressorti). En fait il suffit qu'un courant passe, uniquement observable à l'ampèremètre, ou par des microbulles quasi-invisibles.

Le problème est de limiter le courant pour limiter les bulles et éviter de cramer l'alimentation ; il vaut mieux disposer d'un multimètre, et utiliser une vieille résistance de sèche-cheveux (ou autre) comme rhéostat, en piquant ici ou là avec une pince croco. Si on y tient, les calculs électriques sont basiques et les connaissances scolaires suffisent plus que largement : avec "U = RI" et "P = UI" on va très loin !

La lessive St Marc (à priori carbonate de sodium) n'est pas le meilleur conducteur du courant. La soude caustique (hydroxyde de sodium) bien diluée serait optimale (dilution permettant de plonger brièvement les mains non gantées), mais le bain s'altère à l'air (il me semble qu'il se transforme progressivement en carbonate). Le salpêtre (nitrate de potassium) est moins bon conducteur, plus difficile à se procurer, mais le bain se conserve indéfiniment.
Le sel de cuisine (chlorure de sodium) est comme tous les chlorures ou chlorates à proscrire absolument (la diffusion de chlore dans la pièce provoque ultérieurement une gangrène extrêmement difficile à désinfecter).
Ainsi bien sûr que les sels métalliques (perchlorure de fer, sulfate de cuivre, etc.), qui produiront aisément diverses réactions non souhaitables ici.

Ce travail n'a rien de compliqué, ni de salissant, pour les petites pièces je fais sur un coin de la table de cuisine...

Ce que j'utilise de chez St Marc, ce n'est pas la lessive, mais les cristaux de soude. Jusque là, ça a marché pour moi, sur des petites pièces. Jamais testé de grosses.
Vieille recette de feue la revue Gun & Calibres.

Verchère a écrit:

bbl56 a écrit:Pour l’électrolyse, c'est ça. ...

Pour la taille d'une bayonnette le vieux chargeur de téléphone à clapet  (300 à 400 mA maxi) suffit encore ; une tension inutilement élevée produit de la mousse, et selon mes observations (à confirmer par une expérimentation rationnelle) un excès de bulles augmente la diffusion d'hydrogène dans l'acier, ce qui le fragilise pendant un certain temps (surtout les ressorts, jusqu'à ce que l'hydrogène soit naturellement ressorti). En fait il suffit qu'un courant passe, uniquement observable à l'ampèremètre, ou par des microbulles quasi-invisibles.

Le problème est de limiter le courant pour limiter les bulles et éviter de cramer l'alimentation ; il vaut mieux disposer d'un multimètre, et utiliser une vieille résistance de sèche-cheveux (ou autre) comme rhéostat, en piquant ici ou là avec une pince croco. Si on y tient, les calculs électriques sont basiques et les connaissances scolaires suffisent plus que largement : avec "U = RI" et "P = UI" on va très loin !

La lessive St Marc (à priori carbonate de sodium) n'est pas le meilleur conducteur du courant. La soude caustique (hydroxyde de sodium) bien diluée serait optimale (dilution permettant de plonger brièvement les mains non gantées), mais le bain s'altère à l'air (il me semble qu'il se transforme progressivement en carbonate). Le salpêtre (nitrate de potassium) est moins bon conducteur, plus difficile à se procurer, mais le bain se conserve indéfiniment.
Le sel de cuisine (chlorure de sodium) est comme tous les chlorures ou chlorates à proscrire absolument (la diffusion de chlore dans la pièce provoque ultérieurement une gangrène extrêmement difficile à désinfecter).
Ainsi bien sûr que les sels métalliques (perchlorure de fer, sulfate de cuivre, etc.), qui produiront aisément diverses réactions non souhaitables ici.

Ce travail n'a rien de compliqué, ni de salissant, pour les petites pièces je fais sur un coin de la table de cuisine...

Merci pour ces précisions, on ne joue pas avec certaines réactions chimiques, il est toujours utile de le répéter.

Re Bjr voici les photos

Re bonjour donc pas de canal pour passer la baguette. Mon Menusuier n'a pas compris son utilité. Pour moi ce n'est pas un problème car je cherché de compléter des baionnettes
Le Menuisier est mort et son successeur me demande 2x plus.
La cause  bien connu: inflation  Covid
crldt

Bonjour Kasan.
Elles ont l'air pas mal ces plaquettes.
Mais je ne comprend ce que tu veux dire par :
"... pas de canal pour passer la baguette."