Fusil russo-mexicano-japonais
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Fusil russo-mexicano-japonais
Bonjour,
Je vous présente aujourd'hui une rareté, l'une des armes les moins connues à avoir été utilisées par la Russie durant la Première Guerre mondiale, si bien que même sa dénomination réelle demeure obscure.
Le choix de la rubrique dans laquelle publier ce sujet ne fut pas évident. Et pour cause, l'arme est de conception japonaise, initialement destinée à être exportée vers le Mexique. Or, le Japon n'en fit jamais usage, et c'est bien vers la Russie que seront finalement envoyés cet exemplaire et quelques milliers d'autres. J'ai donc choisi de retenir la nation de l'utilisateur réel.
Mais revenons un peu sur l'histoire de ces engins :
Par le biais d'actions dont la moralité prête à questionnements, Victoriano Huerta obtient la présidence du Mexique en février 1913. Dans la foulée, Woodrow Wilson est élu président des États-Unis et suspend toute exportation d'armes à destination du Mexique. Afin d'équiper son armée alors en pleine expansion et ne pouvant rien obtenir de son voisin Nord-Américain, Huerta se tourna vers le Japon. Les deux nations entretenaient une bonne relation depuis plusieurs années, et le Japon avait fait forte impression auprès des observateurs Mexicains durant la Guerre russo-japonaise.
Ainsi, durant le printemps et l'été de l'année 1913, plusieurs contrats furent passés, par l’intermédiaire de l'agence New-yorkaise de Mitsui Bussan (三井物産) importateur/exportateur japonais. Ces contrats, signés par la main d'un certain Général Manuel Mondragón dont le nom est familier dans le cercle des amateurs d'armes anciennes, portent sur 50.000 fusils, 25.000 carabines et 10 millions de cartouches de calibre 7 x 57 mm Mauser. Les armes doivent être calquées sur les fusils et carabines Type 38 alors produites par le Japon, de nouvelle fabrication, de qualités mécanique et esthétique équivalentes, chambrées d'origine en calibre 7 x 57 mm Mauser et pouvant recevoir les baïonnettes mexicaines.
La production démarra fin 1913, mais très vite des efforts particuliers furent déployés par divers intervenants extérieurs afin de saboter ce deal, pour des raisons politiques et commerciales : certains "concurrents" Européens tenteront de persuader les acheteurs que le Japon ne respectait pas les clauses exigées concernant la qualité des armes, affirmant qu'il s'agirait de modèles japonais standard convertis au nouveau calibre. Une délégation mexicaine fut donc envoyée et, après vérification, fut rassurée quant au bon respect des termes du contrat. Ainsi, après versement d'un acompte conséquent, les 10.000 premiers Mauser japoneses (version "fusil") furent livrés aux Mexicains... et ce furent également les 10.000 derniers, car le Japon suspendit les expéditions, doutant de la capacité des acheteurs à honorer leur engagement financier. À juste titre car le régime de Huerta fut renversé durant l'été 1914.
Même s'il n'avait pas produit la totalité des quantités initialement commandées, le Japon se retrouvait malgré tout avec plusieurs milliers d'armes chambrées dans un calibre qu'il n'utilisait pas. Mais durant cette même période, la Russie, faisant alors face à l'Empire Germanique et manquant cruellement d'armes, apprit que le Japon disposait d'un stock plus que conséquent d'armes et de munitions. Le major général Hermonius fut envoyé à Tokyo en août 1914 pour discuter avec Mitsui Bussan des armes japonaises disponibles, et cette dernière ne manqua pas de proposer son stock de "fusils mexicains", portant plus précisément sur 20.350 fusils et 15.050 carabines, accompagnés de 650 cartouches par arme. Bien que la délégation menée par Hermonius n'estimait guère l'offre faite par Mitsui, l'administration russe (Glavnoe artilleriiskoe upravlenie) s'entêta à l'accepter en dépit des volumes d'armes et munitions largement inférieurs à leurs espérances initiales. Il faut préciser qu'à cet instant, le gouvernement japonais n'était pas enclin à vendre le moindre de ses fusils aux Russes, le reliquat du contrat mexicain fut donc la seule option disponible (ces armes étant alors la propriété de Mitsui).
Détail cocasse : conjointement à cela, le nouveau gouvernement mexicain semblait disposé à poursuivre la commande originelle alors suspendue et envoya sur place une équipe chargée d'effectuer le contrôle des armes finies et préparer leur expédition. Mais au cours du mois d'octobre, un contrat fut bel et bien signé pour la vente de ces armes et de leurs munitions à la Russie, elles furent ainsi quelque peu "arrachées" aux mains des contrôleurs Mexicains, tandis que Mitsui se les frottait d'avoir réalisé un joli bénéfice (en effet, Mitsui Bussan venait de revendre ces armes au double du prix qu'elle les avait rachetées au gouvernement japonais !).
Le 17 octobre 1914, les 20.350 fusils et 15.050 carabines quittèrent le port de Yokohama à destination de Vladivostok. Beaucoup de ces armes furent affectées aux troupes situées en frontière de la Mandchourie afin de libérer leurs Fusils de trois lignes pour le front occidental.
À l'issue de la guerre, elles prirent des directions diverses et variées. En raison du faible nombre d'exemplaires rescapés, il est difficile de dresser un bilan précis et exhaustif du destin qui fut le leur. Parmi les destinations connues, la Chine (que j'aime nommer le "trou noir des Arisakas", lesquels s'y sont perdus au gré des nombreux mélanges, modifications et remontages entrepris par cet utilisateur) engloutit une bonne partie de ces armes, tandis qu'une poignée (quelques dizaines) fut fournie aux forces nationalistes turques. Plus tard, en 1936, les exemplaires conservés par la Russie furent vendue à l'Espagne alors en pleine guerre civile. Quoi qu'il en soit, ces "Arisaka mexicains" en 7 x 57 mm Mauser sont parmi les plus rares aujourd'hui, leur taux de survie est extrêmement faible, la plupart ayant été modifiés / remontés / bazardés par leurs utilisateurs en raison de leur calibre inapproprié.
Si la documentation, généralement américaine, évoque ces armes sous l’appellation "Model 1913", il semblerait que le Japon les nomme "arme d'infanterie Type M" (M号歩兵銃) et "arme de cavalerie Type M" (M号騎兵銃). Elles étaient numérotées par séries de 2000 pièces, chaque série s'identifiant par une lettre en guise de préfixe. Ainsi la première série devrait s'étendre du matricule A1 à A2000, s'ensuit la même logique avec la série B, puis C, D, etc.
Voici donc quelques photos de mon exemplaire. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à un fusil Type 38, mais les dimensions diffèrent légèrement et beaucoup de pièces ne sont pas interchangeables entre les deux modèles. On note que la hausse, adaptée au calibre spécifique, n'est graduée "que" jusqu'à 2300 mètres contrairement aux 2400 mètres d'une hausse de Type 38 standard. La baïonnette japonaise Type 30 ne peut pas être installée sur cette arme en raison du trop fort diamètre du canon. Le principal poinçon de contrôle appliqué sur l'arme représente un bonnet phrygien surmontant les lettres "RM" pour Republica Mexicana.
Je vous présente aujourd'hui une rareté, l'une des armes les moins connues à avoir été utilisées par la Russie durant la Première Guerre mondiale, si bien que même sa dénomination réelle demeure obscure.
Le choix de la rubrique dans laquelle publier ce sujet ne fut pas évident. Et pour cause, l'arme est de conception japonaise, initialement destinée à être exportée vers le Mexique. Or, le Japon n'en fit jamais usage, et c'est bien vers la Russie que seront finalement envoyés cet exemplaire et quelques milliers d'autres. J'ai donc choisi de retenir la nation de l'utilisateur réel.
Mais revenons un peu sur l'histoire de ces engins :
Par le biais d'actions dont la moralité prête à questionnements, Victoriano Huerta obtient la présidence du Mexique en février 1913. Dans la foulée, Woodrow Wilson est élu président des États-Unis et suspend toute exportation d'armes à destination du Mexique. Afin d'équiper son armée alors en pleine expansion et ne pouvant rien obtenir de son voisin Nord-Américain, Huerta se tourna vers le Japon. Les deux nations entretenaient une bonne relation depuis plusieurs années, et le Japon avait fait forte impression auprès des observateurs Mexicains durant la Guerre russo-japonaise.
Ainsi, durant le printemps et l'été de l'année 1913, plusieurs contrats furent passés, par l’intermédiaire de l'agence New-yorkaise de Mitsui Bussan (三井物産) importateur/exportateur japonais. Ces contrats, signés par la main d'un certain Général Manuel Mondragón dont le nom est familier dans le cercle des amateurs d'armes anciennes, portent sur 50.000 fusils, 25.000 carabines et 10 millions de cartouches de calibre 7 x 57 mm Mauser. Les armes doivent être calquées sur les fusils et carabines Type 38 alors produites par le Japon, de nouvelle fabrication, de qualités mécanique et esthétique équivalentes, chambrées d'origine en calibre 7 x 57 mm Mauser et pouvant recevoir les baïonnettes mexicaines.
La production démarra fin 1913, mais très vite des efforts particuliers furent déployés par divers intervenants extérieurs afin de saboter ce deal, pour des raisons politiques et commerciales : certains "concurrents" Européens tenteront de persuader les acheteurs que le Japon ne respectait pas les clauses exigées concernant la qualité des armes, affirmant qu'il s'agirait de modèles japonais standard convertis au nouveau calibre. Une délégation mexicaine fut donc envoyée et, après vérification, fut rassurée quant au bon respect des termes du contrat. Ainsi, après versement d'un acompte conséquent, les 10.000 premiers Mauser japoneses (version "fusil") furent livrés aux Mexicains... et ce furent également les 10.000 derniers, car le Japon suspendit les expéditions, doutant de la capacité des acheteurs à honorer leur engagement financier. À juste titre car le régime de Huerta fut renversé durant l'été 1914.
Même s'il n'avait pas produit la totalité des quantités initialement commandées, le Japon se retrouvait malgré tout avec plusieurs milliers d'armes chambrées dans un calibre qu'il n'utilisait pas. Mais durant cette même période, la Russie, faisant alors face à l'Empire Germanique et manquant cruellement d'armes, apprit que le Japon disposait d'un stock plus que conséquent d'armes et de munitions. Le major général Hermonius fut envoyé à Tokyo en août 1914 pour discuter avec Mitsui Bussan des armes japonaises disponibles, et cette dernière ne manqua pas de proposer son stock de "fusils mexicains", portant plus précisément sur 20.350 fusils et 15.050 carabines, accompagnés de 650 cartouches par arme. Bien que la délégation menée par Hermonius n'estimait guère l'offre faite par Mitsui, l'administration russe (Glavnoe artilleriiskoe upravlenie) s'entêta à l'accepter en dépit des volumes d'armes et munitions largement inférieurs à leurs espérances initiales. Il faut préciser qu'à cet instant, le gouvernement japonais n'était pas enclin à vendre le moindre de ses fusils aux Russes, le reliquat du contrat mexicain fut donc la seule option disponible (ces armes étant alors la propriété de Mitsui).
Détail cocasse : conjointement à cela, le nouveau gouvernement mexicain semblait disposé à poursuivre la commande originelle alors suspendue et envoya sur place une équipe chargée d'effectuer le contrôle des armes finies et préparer leur expédition. Mais au cours du mois d'octobre, un contrat fut bel et bien signé pour la vente de ces armes et de leurs munitions à la Russie, elles furent ainsi quelque peu "arrachées" aux mains des contrôleurs Mexicains, tandis que Mitsui se les frottait d'avoir réalisé un joli bénéfice (en effet, Mitsui Bussan venait de revendre ces armes au double du prix qu'elle les avait rachetées au gouvernement japonais !).
Le 17 octobre 1914, les 20.350 fusils et 15.050 carabines quittèrent le port de Yokohama à destination de Vladivostok. Beaucoup de ces armes furent affectées aux troupes situées en frontière de la Mandchourie afin de libérer leurs Fusils de trois lignes pour le front occidental.
À l'issue de la guerre, elles prirent des directions diverses et variées. En raison du faible nombre d'exemplaires rescapés, il est difficile de dresser un bilan précis et exhaustif du destin qui fut le leur. Parmi les destinations connues, la Chine (que j'aime nommer le "trou noir des Arisakas", lesquels s'y sont perdus au gré des nombreux mélanges, modifications et remontages entrepris par cet utilisateur) engloutit une bonne partie de ces armes, tandis qu'une poignée (quelques dizaines) fut fournie aux forces nationalistes turques. Plus tard, en 1936, les exemplaires conservés par la Russie furent vendue à l'Espagne alors en pleine guerre civile. Quoi qu'il en soit, ces "Arisaka mexicains" en 7 x 57 mm Mauser sont parmi les plus rares aujourd'hui, leur taux de survie est extrêmement faible, la plupart ayant été modifiés / remontés / bazardés par leurs utilisateurs en raison de leur calibre inapproprié.
Si la documentation, généralement américaine, évoque ces armes sous l’appellation "Model 1913", il semblerait que le Japon les nomme "arme d'infanterie Type M" (M号歩兵銃) et "arme de cavalerie Type M" (M号騎兵銃). Elles étaient numérotées par séries de 2000 pièces, chaque série s'identifiant par une lettre en guise de préfixe. Ainsi la première série devrait s'étendre du matricule A1 à A2000, s'ensuit la même logique avec la série B, puis C, D, etc.
Voici donc quelques photos de mon exemplaire. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à un fusil Type 38, mais les dimensions diffèrent légèrement et beaucoup de pièces ne sont pas interchangeables entre les deux modèles. On note que la hausse, adaptée au calibre spécifique, n'est graduée "que" jusqu'à 2300 mètres contrairement aux 2400 mètres d'une hausse de Type 38 standard. La baïonnette japonaise Type 30 ne peut pas être installée sur cette arme en raison du trop fort diamètre du canon. Le principal poinçon de contrôle appliqué sur l'arme représente un bonnet phrygien surmontant les lettres "RM" pour Republica Mexicana.
Recense Nambu, Arisaka, lunettes et autres nipponeries :
https://www.tircollection.com/t27557-recensement-des-armes-japonaises-1893-1945
Badabom- Membre expert
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Bonjour
Quelle histoire !!
Une arme totalement inconnue pour moi. Notons le très bel état de conservation de ton arme, ce qui ne doit pas être courant compte tenue de la rareté que tu évoques
Quelle histoire !!
Une arme totalement inconnue pour moi. Notons le très bel état de conservation de ton arme, ce qui ne doit pas être courant compte tenue de la rareté que tu évoques
majkejevrosime- Pilier du forum
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Superbe ! Et l’histoire aussi !
Le bronzage est d’origine ?
Le bronzage est d’origine ?
patate55- Membre expert
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Merci pour ce moment culturel !
L'état du bronzage et des bois est en effet impressionnant. Sais-tu un peu d'où vient ce fusil, qui semble avoir eu une vie moins mouvementée que la plupart de ses frères ?
L'état du bronzage et des bois est en effet impressionnant. Sais-tu un peu d'où vient ce fusil, qui semble avoir eu une vie moins mouvementée que la plupart de ses frères ?
Stephane5- Pilier du forum
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
C'est très très lais.
En plus, comme tu le dis, c'est un peu à aucun pays.
Tu devrais pas garder un tel "machin"!
Tu sais ou me trouver!
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Stephane5 a écrit:....
L'état du bronzage et des bois est en effet impressionnant. Sais-tu un peu d'où vient ce fusil, qui semble avoir eu une vie moins mouvementée que la plupart de ses frères ?
Outre le peu d'exemplaires produits, la particularité de ces armes, c'est leur "vie" dans des conditions qui ne visent pas à la conservation.
- Mexique (d'une manière générale, les armes sont très utilisées, dans des conditions hostiles (foret tropicale/désert poussière...), & pas toujours par des "pro"!)
- Russie (& ses "dépendances", ou ex')
- Espagne (guerre civile, du coté des perdants)
Une arme parvenue dans un tel état, c'est quasi miraculeux!
Elle aurait tout à fait pu tomber dans des mains mercantiles, & modifiée irrémédiablement pour être refourguée.
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Merci pour vos retours.
Les bois ont été rafraichis, mais le bronzage semble bien d'origine. En tout cas, il a bien l'aspect des bronzages appliqués à l'époque par l'arsenal de Tokyo (j'ai plusieurs armes de cette époque pour comparer), ce qui est supposé être bronzé l'est, ce qui est censé ne pas l'être ne l'est pas, les arêtes sont éclaircies par les frottements, les petites crevasses causées par une ancienne oxydation ne présentent pas de bronzage à l'intérieur. On voit bien aussi le "traumatisme" qu'a subi le métal et son bronzage autour des caractères composant le numéro de série lorsqu'il a été appliqué. A priori c'est tout bon.
Il faut savoir que les photos ont été prises après application d'un film d'huile, ce qui accentue le brillant du métal.
Quant à son histoire, je ne sais pas grand chose, si ce n'est que je l'ai fait venir de Lettonie...
Les bois ont été rafraichis, mais le bronzage semble bien d'origine. En tout cas, il a bien l'aspect des bronzages appliqués à l'époque par l'arsenal de Tokyo (j'ai plusieurs armes de cette époque pour comparer), ce qui est supposé être bronzé l'est, ce qui est censé ne pas l'être ne l'est pas, les arêtes sont éclaircies par les frottements, les petites crevasses causées par une ancienne oxydation ne présentent pas de bronzage à l'intérieur. On voit bien aussi le "traumatisme" qu'a subi le métal et son bronzage autour des caractères composant le numéro de série lorsqu'il a été appliqué. A priori c'est tout bon.
Il faut savoir que les photos ont été prises après application d'un film d'huile, ce qui accentue le brillant du métal.
Quant à son histoire, je ne sais pas grand chose, si ce n'est que je l'ai fait venir de Lettonie...
Recense Nambu, Arisaka, lunettes et autres nipponeries :
https://www.tircollection.com/t27557-recensement-des-armes-japonaises-1893-1945
Badabom- Membre expert
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Pas mon truc, mais j'ai énormément apprécié la tranche d'histoire. Merci pour le partage
lionrobe- Pilier du forum
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Merci pour cette présentation, une question taraude mon petit cerveau de collectionneur de baïonnette, quelle baïonnette pour cette arme ?
Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Merci Badabom pour la présentation de cette arme aussi rare que belle, à l'histoire passionnante !
Une question me taraude : le canon est-il à rayures Metford comme les Types 38 en 6,5 ?
Une question me taraude : le canon est-il à rayures Metford comme les Types 38 en 6,5 ?
Dirty Larry- Pilier du forum
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Date d'inscription : 01/02/2016
Re: Fusil russo-mexicano-japonais
christianmery a écrit:... quelle baïonnette pour cette arme ?
Badabom a écrit:... Les armes doivent être calquées sur les fusils et carabines Type 38 alors produites par le Japon, de nouvelle fabrication, de qualités mécanique et esthétique équivalentes, chambrées d'origine en calibre 7 x 57 mm Mauser et pouvant recevoir les baïonnettes mexicaines.
...
Ca doit ressembler à ça:
http://www.armeetpassion.com/mle1899mexique.html
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Je ne suis pas expert en baïonnettes mexicaines, et j'ai l'impression, au gré de mes recherches Google, qu'il y a beaucoup de confusions quant aux différents modèles et leurs appellations. Ce qui suit est donc à prendre avec des pincettes : au vu de sa silhouette, j'ai l'impression que c'est la baïonnette M1902 du Mauser Mexicano Modelo 1902 qui serait compatible.
Mais le Japon a également produit une version spécifique dérivée de la baïonnette Type 30 adaptée à ces fusils "mexicains". Cela ressemble à une baïonnette Type 30 standard, sans le logo du fabricant (également non présent sur les fusils), avec un matricule du même format que les fusils placé sur le flanc droit de la croisière ou à l'arrière de la poignée. Dans le premier cas, le matricule est alors accompagné du poinçon de contrôle "RM" surmonté du bonnet phrygien. Le diamètre de la bague est bien entendu supérieur à celui d'une Type 30 conventionnelle. Leur taux de survie est quasi-nul, je ne suis même pas certain qu'une deuxième main soit nécessaire pour compter sur ses doigts le nombre d'exemplaires connus (les photos ci-dessous ne sont pas les miennes).
En ce qui concerne le profil des rayures : de mémoire elles ne sont pas de type Metford, mais je vais aller vérifier.
J'ai d'ailleurs oublié de préciser que le canon de ce fusil est raide neuf. Parmi les 7 Arisaka ayant servi en Europe que j'ai (ou ai eu) dans ma collection, il est le seul à avoir un tel canon. Les autres exemplaires, même s'ils demeurent en bon (voire très bon) état extérieur, possèdent des canons affichant à minima d'évidentes traces d'usure. Une comparaison qui tend à confirmer que cet exemplaire fait figure de véritable rescapé.
Mais le Japon a également produit une version spécifique dérivée de la baïonnette Type 30 adaptée à ces fusils "mexicains". Cela ressemble à une baïonnette Type 30 standard, sans le logo du fabricant (également non présent sur les fusils), avec un matricule du même format que les fusils placé sur le flanc droit de la croisière ou à l'arrière de la poignée. Dans le premier cas, le matricule est alors accompagné du poinçon de contrôle "RM" surmonté du bonnet phrygien. Le diamètre de la bague est bien entendu supérieur à celui d'une Type 30 conventionnelle. Leur taux de survie est quasi-nul, je ne suis même pas certain qu'une deuxième main soit nécessaire pour compter sur ses doigts le nombre d'exemplaires connus (les photos ci-dessous ne sont pas les miennes).
En ce qui concerne le profil des rayures : de mémoire elles ne sont pas de type Metford, mais je vais aller vérifier.
J'ai d'ailleurs oublié de préciser que le canon de ce fusil est raide neuf. Parmi les 7 Arisaka ayant servi en Europe que j'ai (ou ai eu) dans ma collection, il est le seul à avoir un tel canon. Les autres exemplaires, même s'ils demeurent en bon (voire très bon) état extérieur, possèdent des canons affichant à minima d'évidentes traces d'usure. Une comparaison qui tend à confirmer que cet exemplaire fait figure de véritable rescapé.
Dernière édition par Badabom le Mer 26 Oct 2022 - 11:49, édité 1 fois
Recense Nambu, Arisaka, lunettes et autres nipponeries :
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Badabom- Membre expert
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Saké-Vodka-Tequila
Excellent sujet et très beau fusil!
Caym- Pilier du forum
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Oui, j'aime bien les Arisaka, mais ce modèle, et celui-ci en particulier, à en plus une histoire rocambolesque, qui lui donne un côté "licorne" le rendant irrésistible à mes yeux.
Et le must, après avoir été fabriqué au Japon pour le Mexique, puis finalement vendu aux russes, il est passé par la Lettonie pour arriver en France
Et le must, après avoir été fabriqué au Japon pour le Mexique, puis finalement vendu aux russes, il est passé par la Lettonie pour arriver en France
Caudron- Pilier du forum
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Date d'inscription : 02/02/2020
Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Un super merci Badabom de nous avoir fait profiter de cette splendeur rarissime …et de sa passionnante histoire
obaneck- Pilier du forum
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Localisation : Près de la Grande Bleue
Date d'inscription : 20/05/2021
Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Il est Magnifique
Je trouve que le Marquage Mexicain est magnifique, ça me rappelle un Marquage sur un Mauser Péruviens qui était magnifique j'avais faillit l'acheter juste pour ça
En tous cas superbe pièce
Je trouve que le Marquage Mexicain est magnifique, ça me rappelle un Marquage sur un Mauser Péruviens qui était magnifique j'avais faillit l'acheter juste pour ça
En tous cas superbe pièce
Guitou68- Membre
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Date d'inscription : 29/07/2022
Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Je me joins aux louanges sur cette arme rare sur laquelle je m'interrogeais depuis un moment.
Au delà de son périple international (Japon/Mexique/Russie même s'il n'a jamais vu le Mexique) c'est quand même incroyable qu'il ait pu traverser plus d'un siècle dans cet état si l'on considère les évènements historiques en particulier en Lettonie de cette période.
EKAERGOS- Pilier du forum
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Date d'inscription : 06/05/2010
Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Guitou68 a écrit:...un Marquage sur un Mauser Péruviens qui était magnifique j'avais faillit l'acheter juste pour ça ...
On se moque pas des camarades!
Moi aussi, y'a plein de xonneries que j'ai pas faites. M'en vante pas pour autant!
:rabbit 2:
Pâtre- Pilier du forum
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Age : 53
Localisation : Besançon (25)
Date d'inscription : 20/11/2013
Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Ha non c'est pas dans le sens moquerie , c'est dans le sens que je ne connaissais absolument rien à cette arme (Précision, historique, ce qu'il fallait regarder avant de l'acheter,tarifs etc )Pâtre a écrit:Guitou68 a écrit:...un Marquage sur un Mauser Péruviens qui était magnifique j'avais faillit l'acheter juste pour ça ...
On se moque pas des camarades!
Moi aussi, y'a plein de xonneries que j'ai pas faites. M'en vante pas pour autant!
:rabbit 2:
Mais du coup toi tu sous entend que cela aurai été une xonnerie donc je me dis que j'ai bien fait
Dsl si tu a vu une moquerie mais cela n'est pas du tous le cas
Guitou68- Membre
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Age : 34
Date d'inscription : 29/07/2022
Re: Fusil russo-mexicano-japonais
J'sais pas comment vous faites : moi le Mauser "Péruvien", je n'ai pas résisté !
... Etlus ça va, plus je trouve ces armes d' "export improbables" aussi attachantes que passionnantes, surtout pour la période pré-1914 où le client ne fais que rarement l'économie de sa petite ou grosse personnalisation (le calibre, un battant de bretelle spécial, un embouchoir particulier, etc.) et d'un beau marquage national spécifique. Le fait que certaines de ces armes aient été détournée, puis prises, reprises, vendues ou revendues au fil des grands soubresauts de la première moitié du XXe siècle, c'est le vertige de l'histoire.
Ce que je trouve encore plus intéressant dans cette commande, outre son caractère "exotique", c'est le principe d'acheter le "fusil national" du pays fabricant, mais dans le "calibre national" du pays client, sachant que l'Arisaka n'était pas, à ma connaissance, un fusil "commercial" proposé en tout un tas de calibres et de versions, comme les Mauser de la DWM par exemple.
La mise au point de cette production, surtout avec une technologie de rayures différente de celles utilisées au Japon, a dû nécessiter un certain effort d'outillage... (l'adaptation des tracés de l'arme au 7x57 étant, elle, sans doute assez simple, quand on voit avec quelle facilité les Arisaka ont été convertis à des calibres divers).
... Etlus ça va, plus je trouve ces armes d' "export improbables" aussi attachantes que passionnantes, surtout pour la période pré-1914 où le client ne fais que rarement l'économie de sa petite ou grosse personnalisation (le calibre, un battant de bretelle spécial, un embouchoir particulier, etc.) et d'un beau marquage national spécifique. Le fait que certaines de ces armes aient été détournée, puis prises, reprises, vendues ou revendues au fil des grands soubresauts de la première moitié du XXe siècle, c'est le vertige de l'histoire.
Ce que je trouve encore plus intéressant dans cette commande, outre son caractère "exotique", c'est le principe d'acheter le "fusil national" du pays fabricant, mais dans le "calibre national" du pays client, sachant que l'Arisaka n'était pas, à ma connaissance, un fusil "commercial" proposé en tout un tas de calibres et de versions, comme les Mauser de la DWM par exemple.
La mise au point de cette production, surtout avec une technologie de rayures différente de celles utilisées au Japon, a dû nécessiter un certain effort d'outillage... (l'adaptation des tracés de l'arme au 7x57 étant, elle, sans doute assez simple, quand on voit avec quelle facilité les Arisaka ont été convertis à des calibres divers).
Dirty Larry- Pilier du forum
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Dirty Larry a écrit:J'sais pas comment vous faites : moi le Mauser "Péruvien", je n'ai pas résisté !
....
Le '91, ou le 1909?
Ou les deux (comme moi... )
J'aurais pu le contenter de "Mauser, military rifles of the world! Y'a plein de photos de marquages de tonnerres!
P'is ça prends moi de place....
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Après vérification, je confirme que les rayures du canon ne sont pas de type Metford.
Elles sont d'ailleurs au nombre de 4, ce qui diffère encore des canons à 6 rayures (de type Metford) des Type 38 "japonais" de l'époque.
Elles sont d'ailleurs au nombre de 4, ce qui diffère encore des canons à 6 rayures (de type Metford) des Type 38 "japonais" de l'époque.
Recense Nambu, Arisaka, lunettes et autres nipponeries :
https://www.tircollection.com/t27557-recensement-des-armes-japonaises-1893-1945
Badabom- Membre expert
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Ce qui veut dire que pour honorer cette commande, le fabricant nippon a investi dans un matériel de forage et de rayage non standard dans son pays?
Caudron- Pilier du forum
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Merci Laurent pour ce superbe sujet.
J'y ai découvert une variante du type 38 que je ne connaisais absolument pas.
De plus ton exemplaire est simplement superbe.
Félicitations.
HELIX- Administrateur
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Re: Fusil russo-mexicano-japonais
Peut-être simplement des outils de coupe qui sont des consommables, une tête porte-outil-à-rayer qui doit de toutes façons s'user et demander à être remplacée de temps en temps, et un réglage de l'angle de pas. A dimensions de canon voisines, les machines elles-mêmes (à forer et à rayer) étaient polyvalentes (du moins, certaines l'étaient).Caudron a écrit:Ce qui veut dire que pour honorer cette commande, le fabricant nippon a investi dans un matériel de forage et de rayage non standard dans son pays?
Faut mettre en regard l'importance initiale de la commande et la périodicité de remplacement des outils coupants (que je ne connais pas, mais on ne devait pas pouvoir usiner beaucoup de centaines de canons sans intervenir ici ou là).
Les outilleurs savaient certainement sortir des standards, ne serait-ce que pour la réalisation des prototypes de futurs modèles potentiels...
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
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