révolver FAGNUS - MAQUAIRE, calibre .380

Arme belge ? française ? les deux ?


De fait, le créateur de l'arme est indéniablement belge.


Celui qui l'a fait connaitre, au moins en France est, lui, bien français.


Et le modèle que je vais vous présenter a été fabriqué (à-priori), en France, à la Manufacture Française, dont il porte le poinçon comme marquage.

Je me suis donc décidé pour la rubrique "arme française"

Je ne vais pas trop rentrer dans les détails, l'Histoire de cette arme est plutôt bien connue. Le français MAQUAIRE a présenté cette arme à la Commission de l'Artillerie de l'Armée française, en espérant la faire adopter comme arme réglementaire...ce qui ne s'est pas fait, malgré ses qualités d'innovation certaines, l'armée lui ayant trouvé quelques points faibles pouvant être gênant pour une arme réglementaire (il semble, entre autre, que l'axe de barillet ne restait pas en place lors de tirs répétés, avec même le risque de perdre la pièce, ou pour le moins d'empêcher son usage).

Elle était sensée remplacer les révolvers réglementaires 1873 et 1874 dans l'esprit de MAQUAIRE (et sans doute dans celui de FAGNUS également), mais finalement l'Armée française attendra encore un peu et finira par adopter le révolver Modèle 1892, en calibre 8mm, qui reprendra un certain nombre des innovations du FAGNUS. L'arme est mise au point vers 1873, et améliorée par plusieurs brevets successifs, jusqu'en 1876.

Ces innovations, par rapport au révolver 1873 ?

Un chien rebondissant, empêchant l'enclouage du percuteur sur une amorce un peu "dure", un guidon dérivable, mais surtout un démontage aisé sans outil pour accéder via une plaque de recouvrement au mécanisme de l'arme, cette plaque étant de surcroit "imperdable" puisque restant rattachée à l'arme (elle "pivote" autour d'un axe" et reste solidaire de l'arme).

Chambrée en plusieurs calibres, dont le "11 mm 73" (ou .450), elle l'a été également en .380, comme celle que je viens d'acquérir.

Non réglementaire donc, (elle l'a finalement été dans l'armée danoise, seule à l'avoir adoptée de façon officielle), elle a tout de même séduit, dans toute l'Europe, nombre d'officiers qui l'ont achetée sur leurs deniers, comme cela se pratiquait alors, mais également de nombreux civils.

Les différents modèles ont été fabriqué aussi bien à Liège qu'à St-Etienne.

L'arme comporte peu de marquages. On retrouve systématiquement la mention "Acier Fondu"  (signe de qualité, à l'époque) sur la pan gauche du canon, à coté du numéro de série. Sur la face arrière du barillet, le marquage "M" et "F", entourant les deux canons croisés barrés d'une flèche, et aussi un "T" surmonté d'une étoile...dont je n'ai pas la signification...

Derrière le levier de démontage, lorsqu'il est manoeuvré pour permettre l'ouverture de la plaque de recouvrement donnant accès au mécanisme, on trouve une lettre "G" dans un cercle.

A l'intérieur du mécanisme certaines pièces sont numérotés de 1 à 5, pour indiquer l'ordre de démontage et remontage, afin de faciliter la chose.

L'état de surface de l'arme que j'ai acquise n'est pas extraordinaire en apparence, sûrement suite à un "polissage", bien que les arêtes semblent avoir été respectées, et le bronzage a disparu sur une partie de l'arme. Mais les photos ne lui rendent pas justice, et l'arme est finalement plutôt en bon état malgré tout.

Le mécanisme, lui, est en excellent état, et le fonctionnement, en simple ou en double action est sans problème et très ferme.

Le canon est lui aussi en excellent état, avec de belles rayures.

Au final, je suis content de cet achat, qui est tout à fait imprévu, et dû à une "occasion" qui s'est présentée, et que je n'ai pas laissé passée, après un peu de réflexion.

Voici donc quelques photos (j'espère avoir le temps d'en faire de meilleures prochainement):
























































J'espère pouvoir l'emmener prochainement au stand  

Au niveau finition il a un peu perdu : de prime abord je m'étais dis que c'était la "version de base" et que j'en avais étudié un "luxe", dont toutes les pièces non bronzées étaient bouchardées.
Mais en y regardant de près on voit des restes de cette finition sur les pièces protégées par la plaquette, en particulier le levier 2.
Tu peux donc sans doute considérer qu'à l'origine la totalité du chien et de la détente-gâchette étaient comme ça (et entre nous, à l'état neuf cette finition tape à l'oeil est particulièrement moche).

Je crois que ce genre de finition c'est le bouchonnage:  https://www.chronotempus.com/glossaire/perler/


Le bouchardage, c'est une finition de surface en taille de pierres, et ça se fait avec une boucharde:



Mais une chose est sûr, tout un revolver couvert de reflets circulaires, ça doit être écœurant.

Oui, j'ai recueilli quelques photos de ce genre de finition sur le "net", sur des MAQUAIRE "Luxe": il y en a pour tous les "goûts"....  

Certaines finitions font un peu "mal aux yeux", tout de même, mais les goûts de l'époque n'étaient manifestement pas toujours les mêmes que les nôtres (d'aucuns auraient sûrement apprécié le "flashy" de certains de nos produits actuels, d'ailleurs !   ).

Je me demande si je ne vais pas essayer de lui faire, après une petite toilette, un léger "bronzage", suivi d'une "patine", pour lui garder un certain look, et pour éviter ce côté "tacheté" entre les parties ayant conservé un reste de bronzage et celles qui en sont dépourvues ?

Bonsoir
un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler votre arme, avec chien et détente "bouchonnés" :

https://www.tircollection.com/t51929-revolver-c-martinier-identifie-comme-fagnus-martinier?highlight=fagnus

Cordialement,
Jean-Marc

Tirs prévus?

Effectivement, CESABC, cela devait être sa finition d'origine. Merci pour le lien.

Je ne toucherai pas au chien et à la détente, mais il est bien possible que je "reprenne" le bronzage, sur le reste de l'arme.


Et, oui, Baccardi, j'ai prévu de le faire tirer (sinon je ne l'aurai pas acheté ).

En 11 mm 73, cela aurait facile, vu que je recharge déjà cette munition.

Là, je suis en train de me "renseigner" et de mettre au point ma cartouche;


En fait, j'ai déjà sélectionné douille et projectile (qu'il me faudra peut-être modifier ou remplacer par la suite, mais il faut bien "commencer" par quelque chose).

Reste à déterminer la charge PN, mais comme l'arme est en très bon état mécanique, au pire une "pleine charge" (qui dépendra de la capacité de la douille, de toute façon) ne devrait poser de problème particulier.

Je vous tiendrai au courant  

Bonsoir,
je suis intéressé par vos essais futurs : le mien est aussi en .380, j'ai acheté sur Nat.. des étuis et des balles, mais je ne me suis pas encore lancé ...
@+
Jean-

Quel "calibre"/diamètre (enfin, quel type) de douilles et de balles ?

Oui, "bouchonné" plutôt que "bouchardé" ; j'avoue les confondre un peu, sous la notion de "amoché"...

Il y en a un (de Fagnus) que je suis censé jauger soigneusement (empreinte du canon, moulage des 6 chambres), mais ça tombe toujours mal : quand l'occasion se présente j'ai pas le temps, ou j'ai oublié de prendre le matériel.
Dommage, j'aurais pu renseigner car c'est vraisemblablement du 380 (il a bien sûr existé d'autres 9 mm, mais leur taux de probabilité est bien faible).

Au niveau de l'étui, sans doute peut-on partir d'un 38 Spl ou 357 Mgm, comme souvent en 380. Le problème n'est que d'obtenir quelque chose d'assez concentrique, s'il doit nettement gonfler. Et en PN la charge normale doit être proche du maximum qu'on peut y mettre, surtout si on intercale une bonne rondelle de cire séparée par un disque en carton glacé (ou pack de lait).
Ensuite, la précision ... c'est peut-être pas une arme de match.

Au vu du poids de départ "ressenti", non, sûrement pas une arme de "match"  

Même en simple action; Mais le "départ" est "franc", ce qui est déjà ça.


Je pense, après un essai rapide, que la douille de 38 S&W est plus adaptée que celle du .38 Sp, de même que le projectile...à vérifier avec des mesures précises cependant.

pour la charge, je prendrai comme déjà dit le volume max intérieur disponible, compte tenu de l'enfoncement du culot du projectile dans la douille.


Si j'ai le temps, j'essaierai de faire quelques cartouches demain après-midi, après le passage à la bourse d'Antony...et la "sieste"

Jeppesen a écrit:Quel "calibre"/diamètre (enfin, quel type) de douilles et de balles ?

Bonjour,
désolé pour le délai de réponse!
les dimensions de l'étui sont : longueur 19,5mm, diamètre extérieur au niveau du bourrelet 9,6mm, diamètre du bourrelet 11mm.
La longueur totale de la munition balle comprise est de 29,9mm.
Je n'en sais pas plus, je n'ai pas encore consulté les tables de rechargement.
Je vais utiliser des balles dont le poids unitaire est de 9,8 grammes.
Bien cordialement,
Jean-Marc

Merci CESABC

Entre temps, et sur un autre forum, un vieil ami m'a envoyé des photos de son propre Fagnus-Maquaire, pour que je puisse me faire un idée de sa finition d'origine.

Le bronzage, bien que patiné, est bien présent sur l'ensemble de la carcasse de l'arme, et le résultat est plaisant.

Je vais m'en inspirer.