Un mousqueton MAS dans la série B...

https://www.naturabuy.fr/MOUSQUETON-BERTHIER-1892-ARTILLERIE-Saint-Etienne-MAS-1900-Calibre-8x51R-MAS-1895-France-1ere-Guerre-Mondiale-Reglo-France-1ere-GM-Tres-bon-Categorie-C-item-10270552.html

Ce mousqueton est manifestement un faux réalisé avec des pièces de deux rares mousquetons de 1900, un MAS et un MAC !
(1900: année de petite production et une poignée d'armes survivantes...)

Le faussaire, assez habile pour la gravure sur métal et bien équipé a de cependant de graves lacunes (grenadière à l'envers, méconnaissance de l'attribution des lettres préfixe aux manufactures) ou s'imagine que les acheteurs potentiels sont tous des gogols...

Pour moi il s'agit de la crosse et du mécanisme authentiques du mousqueton Châtellerault B15106 réceptionné en novembre 1900 associés à un ensemble canon-boîtier MAS 1900/St-Etienne .



La culasse est manifestement refrappée et est de ce fait non identifiable.


Police de caractères, tailles différentes et alignement aléatoire des chiffres: tout est douteux...


Ici aussi, le numéro de série est hautement suspect
Au dessus, le (L) correspond bien au Colonel. Lefebvre : directeur de la MAS du 15 décembre 1899 au 22 décembre 1906
...mais un mousqueton MAS de 1900 devait avoir un numéro  se trouvant quelque-part entre H57000 et H63000


Le poinçon du contrôleur principal est ici peu lisible : (K) ?


L'élément intéressant et utile est la crosse avec ce beau macaron de réception (on n'en a pas beaucoup pour cette période) qui a servi de "base" avec le mécanisme pour définir le numéro de ce "faux"   :
 
Car là, ça colle avec une arme de Châtellerault de 1900:

B: Lt. Colonel Jules, François, Joseph BAURET : directeur du 30 décembre 1896 au 29 décembre 1902
C: Châtellerault

C:  probablement Chossé … 1899 - 1900




Associé au numéro B15106 de la crosse qui semble authentique, cela nous donne enfin une date précise de réception pour un mousqueton MAC de 1900 parmi un paquet d'arme n'ayant plus de macaron lisible (les plus proches : A 766xx de juin 1896 et B59xxx de janvier 1912 =>un véritable triangle des Bermudes en terme de datations...)

...1100€ pour un mousqueton bidouillé : pas mal !

Au passage quelques perles:
..."marqué de la modification pour le balle 32N idéal pour l'utilisation au stand des munitions actuelles correspondantes à la balle 86D" 
..."garnitures conformes" (...ça c'est pour le montage de la grenadière)


Le tout "ganranti CIP"

effectivement ce mousqueton est très suspect

une arme de St Étienne avec matricule de la série "B" et toutes les anomalies que tu révèles bizarre! bizarre!
en tout cas le faussaire pour ce résultat c'est bien donné  du mal  et est à bannir
le vendeur n'est pas à priori  un perdreau de l'année il ne devrait pas passer à coté de ce genre d'anomalies
j'aimerai bien avoir ses explications
mais pour plus de 1000 €

Le vendeur est en effet très connu...

Faire un faux de carabine de cuirassier je peux comprendre, mais là, c'est quand même sacrément s’embêter pour un "simple" mousqueton. Et quand au prix, il y a vraiment des mousquetons qui partent à près de 1000 euros ?? Ceux que je vois tournent autour de 500-600 maximum pour les plus beaux...

Y'a de ces fadas....

je ne sais pas si c'est notre intervention
il est passè de 1100 à 990 € depuis l'ouverture du post

allez encore un petit effort avec une description honnête serait bien

Lestat a écrit:Faire un faux de carabine de cuirassier je peux comprendre, mais là, c'est quand même sacrément s’embêter pour un "simple" mousqueton. Et quand au prix, il y a vraiment des mousquetons qui partent à près de 1000 euros ?? Ceux que je vois tournent autour de 500-600 maximum pour les plus beaux...

...Concernant la MAC à une époque très faible production, le Ministère de la guerre préconisait de "maintenir l'activité au strict nécessaire pour occuper le personnel" !

Ce genre de considération doit toujours être d'actualité.

J'ai eu un mousqueton 3 coups boîtier St Étienne et canon MAC.
Arme reconstruite après guerre. ..
Seule la crosse et la culasse venaient de l'arme de départ.

1874 a écrit:J'ai eu un mousqueton 3 coups boîtier St Étienne et canon MAC.
Arme reconstruite après guerre. ..

effectivement après guerre c'est connu Fuego ou Alamas te donneront la date précise (mais sur des M16).
en 1900 cette association est impossible

1874 a écrit:J'ai eu un mousqueton 3 coups boîtier St Étienne et canon MAC.
Arme reconstruite après guerre. ..
Seule la crosse et la culasse venaient de l'arme de départ.

Pas de photos disponibles ?

Un mousqueton Mle 1892 fabriqué à St Etienne recanonné à la MAC après guerre pourquoi pas.
Des mousqueton M16 Fabriqué à Châtellerault avec des boîtier St-Etienne Mle M16, il en a eu des tas.
Des mousquetons M16 refabriqués à la MAC avec pièces de toutes origines (y compris des boîtiers St-Etienne), il y en a eu pas mal

Mais effectivement, un mousqueton Mle 1892 fabriqué à la MAC en 1900 n'avait aucune raison d'avoir un boîtier de St Etienne (à l'époque les productions étaient si faibles que chacun fabriquait les siens tranquillou... ) 

...et là nous avons aussi un canon MAS 1910 poinçonné avec l'initiale du directeur de la MAS sur lequel  est (re-)frappé un numéro attribué à la MAC (série B = MAC) associé avec un crosse macaronnée "Châtellerault"

Il faut aussi rappeler que c'est le numéro de série sur le canon qui était considéré comme la "base de départ", "l'âme" de l'arme  ni modifiée , ni refrappée sur le armes réparées ou reconstruites: ici ça sent la refrappe à plein nez.

Comme dirait Arnaud: "tous les voyants sont au rouge" pour celui-là...

Je n'ai plus ce mousqueton, désolé.
Par contre le seul numero refrappé etait celui du canon.

1874 a écrit:Je n'ai plus ce mousqueton, désolé.
Par contre le seul numero refrappé etait celui du canon.

Un nouveau canon recevait forcément le numéro de l'ancien canon: le numéro était donc forcément "refrappé", mais dans les règles de l'art (police de caractères, profondeur de la frappe, alignement et écartement des caractères)

Si la refrappe revêt un côté plus "artisanal"...

...mêmes causes, mêmes effets !

Sur le mousqueton "de 1900", la refrappe est assez évidente et paraît récente.
Il serait intéressant de voir si les traits-repères canon / boîtier sont en coïncidence exacte.

Se pose toutefois la question de savoir si pendant la guerre de 14, certains ateliers de réparation n'auraient pas parfois dérogé aux règles en re-numérotant des canons de réemploi pour leur affecter le n° du canon qu'il remplaçaient, plutôt que de re-numéroter les culasse, pontet et crosse de l'arme réparée...
Plus exactement, il faudrait arriver à déterminer quelles furent les politiques successives de réparation - reconstruction aux diverses époques. Et quelle était durant la guerre la répartition des réparations entre l'armurerie régimentaire et le renvoi vers l'arrière. Car si l'Instruction de 1905 décrit le mode opératoire pour presque tout, on peut douter que les armuriers aient pu suivre le rythme.

J'ai eu un mousqueton 1892 ......... de 1892 et absolument neuf ! Je ne me rappelle plus du fabricant (provenance : réserves du Musée de la MAS) son n° était F 15007 ... Je regrette de ne pas avoir fait de fiche avant de l'échanger, mais c'était en 1979, je n'étais pas encore "ficheur compulsif".

... Le bénéficiaire de l'échange était un armurier de Montpellier, sur la route de Béziers, assez bon en dessin  ... Cette belle arme se balade peut-être encore dans cette belle région ? Si quelqu'un la voit passer, qu'il la salue de ma part ...

A+

...du coup, "l'objet" a été retiré de la vente.