éprouvette à poudre
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Verchère
Rakamlerouge
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éprouvette à poudre
Bonjour,
cette éprouvette est graduée de 1 à 11, mais en quelle unité de mesure? Sachant que 1 est la position de départ et que le 11 n'est pas atteignable puisqu'à 10 la partie mobile est en buttée maximum.
Ca donnait une indication sur la puissance de la poudre noire testée dans un échantillon, il devait y avoir de bonnes différences suivant les fabrications.
cette éprouvette est graduée de 1 à 11, mais en quelle unité de mesure? Sachant que 1 est la position de départ et que le 11 n'est pas atteignable puisqu'à 10 la partie mobile est en buttée maximum.
Ca donnait une indication sur la puissance de la poudre noire testée dans un échantillon, il devait y avoir de bonnes différences suivant les fabrications.
Rakamlerouge- Membre confirmé
- Nombre de messages : 401
Age : 68
Date d'inscription : 04/01/2017
Re: éprouvette à poudre
Ça ne peut guère être des unités de mesure ; simplement des graduations de comparaison, vraisemblablement uniquement compatibles avec des appareils étalonnés par le même atelier.
La puissance de la poudre variait notablement d'un tonneau à l'autre, et même d'un jour à l'autre selon l'humidité.
Vers 1810 le Col De Villantroys, chargé de mettre au point des mortiers à très longue portée **, utilisait en guise d'éprouvette un canon de 24, qu'il tirait chaque jour avec la poudre du même tonneau que celui utilisé pour ses mortiers. Et il quantifiait le résultat de ses divers essais, pas seulement en fonction des portées obtenues, mais surtout en fonction de la différence de portée avec le canon de 24.
On remarquera qu'à l'époque Villantroys passait pour un maniaque chipoteur perfectionniste ; il se démarquait nettement de la moyenne des artilleurs, qui n'avaient pas encore inventé "l'arme savante".
** Ses deux prototypes sont les monstres placés aux angles de la Cour d'Honneur des Invalides, pris par les prussiens à La Fère et ramenés à Berlin pour être exposés à côté de la Porte de Brandebourg, où ils furent pris par les russes en 1945 pour être ramenés à Moscou, avant d'être restitués à la France par les russes (ou les soviétiques ?), il n'y a pas si longtemps.
Michel Decker leur avait consacré un article dans la revue du MAP, et au SHAT se trouve un dossier conséquent relatif à leur conception, fabrications et essais (cerise sur le gâteau, Villantroys écrivait bien et très lisiblement, ce qui était rare parmi les officiers de l'Empire).
La puissance de la poudre variait notablement d'un tonneau à l'autre, et même d'un jour à l'autre selon l'humidité.
Vers 1810 le Col De Villantroys, chargé de mettre au point des mortiers à très longue portée **, utilisait en guise d'éprouvette un canon de 24, qu'il tirait chaque jour avec la poudre du même tonneau que celui utilisé pour ses mortiers. Et il quantifiait le résultat de ses divers essais, pas seulement en fonction des portées obtenues, mais surtout en fonction de la différence de portée avec le canon de 24.
On remarquera qu'à l'époque Villantroys passait pour un maniaque chipoteur perfectionniste ; il se démarquait nettement de la moyenne des artilleurs, qui n'avaient pas encore inventé "l'arme savante".
** Ses deux prototypes sont les monstres placés aux angles de la Cour d'Honneur des Invalides, pris par les prussiens à La Fère et ramenés à Berlin pour être exposés à côté de la Porte de Brandebourg, où ils furent pris par les russes en 1945 pour être ramenés à Moscou, avant d'être restitués à la France par les russes (ou les soviétiques ?), il n'y a pas si longtemps.
Michel Decker leur avait consacré un article dans la revue du MAP, et au SHAT se trouve un dossier conséquent relatif à leur conception, fabrications et essais (cerise sur le gâteau, Villantroys écrivait bien et très lisiblement, ce qui était rare parmi les officiers de l'Empire).
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: éprouvette à poudre
As-tu essayé de peser l’équivalent de ce que valent les mesures de 1 à 10 ?
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
Baccardi- Administrateur
- Nombre de messages : 17847
Age : 59
Localisation : Canton de l'Ours
Date d'inscription : 20/01/2012
Re: éprouvette à poudre
Baccardi a écrit:As-tu essayé de peser l’équivalent de ce que valent les mesures de 1 à 10 ?
Nous n'avons pas de photo de l'appareil en entier, mais visiblement la pièce porteuse des graduations n'est pas prévue pour mesurer un volume.
François
"Je demande d'emmener avec moi 600 hommes de la Légion étrangère afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement"... (Général Gallieni à Madagascar).
oxi81- Pilier du forum
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Age : 62
Localisation : Entre la mer et le ciel des Corbières
Date d'inscription : 14/11/2010
Re: éprouvette à poudre
Ces éprouvettes servaient à comparer des lots (tonneaux ?) de poudre. Les graduations ne correspondent pas à des unités physiques précises.
Fra78- Pilier du forum
- Nombre de messages : 3033
Age : 77
Localisation : Versailles / Biarritz
Date d'inscription : 25/08/2009
Re: éprouvette à poudre
Ça pourrait ressembler à un pistolet, avec une mise à feu par silex, peut-être capsule ou même mèche (pour l'usage ce ne serait pas gênant, et sans doute plus régulier).
Le "canon" est chargé d'une dose de poudre (rempli ou pré-déterminée, faut lire le mode d'emploi).
La "balle" est figurée par la masse basculante en col de cygne, portant le cadran.
Au départ du coup, cette masse est chassée plus ou moins loin. Donc en pratique, le cadran tourne plus ou moins (freiné par le doigt d'appui).
et si la poudre est plus puissante, ça tourne plus loin...
C'est assez simpliste, ça ne reflète guère la différence entre vivacité et puissance, mais à l'époque où on utilisait ces ustensiles on ne cherchait pas la petite bête !
- Imaginez par exemple qu'on chargeait un type unique de poudre dans les canons, les fusils et même les pistolets...
- Quant à la vivacité, jusque dans les années 1800 certains "techniciens de haut niveau" considéraient la combustion de la poudre comme absolument instantanée. Et quand on leur demandait comment c'était possible, ils se retranchaient derrière l'intervention divine !
- Imaginez aussi qu'à cette époque, pour les mortiers on faisait usage sur le terrain de tables de tir calculées par extrapolation en utilisant la formule des trajectoires dans le vide ; et on s'étonnait de leur imprécision (il y avait pourtant déjà une bonne formule prenant en compte la résistance de l'air, mais elle avait été établie par un de ces anglais honnis).
- D'ailleurs, pour établir des tables de tir à partir de résultats réels obtenus en polygone, encore aurait-il fallu que les distances soient jalonnées correctement. Et on peinait à trouver du personnel capable de manier une chaîne d'arpenteur de façon rigoureuse. Villantroys avait profité des vacances pour réquisitionner les profs de maths des lycées voisins, et plusieurs dizaines d'années plus tard, le Génie a été obligé de faire de même pour jalonner le chantier du fort de Tournoux (faut dire qu'à Tournoux, l'horizontale est une notion inconnue).
Le "canon" est chargé d'une dose de poudre (rempli ou pré-déterminée, faut lire le mode d'emploi).
La "balle" est figurée par la masse basculante en col de cygne, portant le cadran.
Au départ du coup, cette masse est chassée plus ou moins loin. Donc en pratique, le cadran tourne plus ou moins (freiné par le doigt d'appui).
et si la poudre est plus puissante, ça tourne plus loin...
C'est assez simpliste, ça ne reflète guère la différence entre vivacité et puissance, mais à l'époque où on utilisait ces ustensiles on ne cherchait pas la petite bête !
- Imaginez par exemple qu'on chargeait un type unique de poudre dans les canons, les fusils et même les pistolets...
- Quant à la vivacité, jusque dans les années 1800 certains "techniciens de haut niveau" considéraient la combustion de la poudre comme absolument instantanée. Et quand on leur demandait comment c'était possible, ils se retranchaient derrière l'intervention divine !
- Imaginez aussi qu'à cette époque, pour les mortiers on faisait usage sur le terrain de tables de tir calculées par extrapolation en utilisant la formule des trajectoires dans le vide ; et on s'étonnait de leur imprécision (il y avait pourtant déjà une bonne formule prenant en compte la résistance de l'air, mais elle avait été établie par un de ces anglais honnis).
- D'ailleurs, pour établir des tables de tir à partir de résultats réels obtenus en polygone, encore aurait-il fallu que les distances soient jalonnées correctement. Et on peinait à trouver du personnel capable de manier une chaîne d'arpenteur de façon rigoureuse. Villantroys avait profité des vacances pour réquisitionner les profs de maths des lycées voisins, et plusieurs dizaines d'années plus tard, le Génie a été obligé de faire de même pour jalonner le chantier du fort de Tournoux (faut dire qu'à Tournoux, l'horizontale est une notion inconnue).
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: éprouvette à poudre
Bonjour,
c'est comme un pistolet de poche, on remplissait la charge à ras de la chambre. Pour tester de la poudre fine certainement. Donc pas d'unité de mesure (c'est ce que je pensais aussi), uniquement par comparaison d'un tir à l'autre.
c'est comme un pistolet de poche, on remplissait la charge à ras de la chambre. Pour tester de la poudre fine certainement. Donc pas d'unité de mesure (c'est ce que je pensais aussi), uniquement par comparaison d'un tir à l'autre.
Rakamlerouge- Membre confirmé
- Nombre de messages : 401
Age : 68
Date d'inscription : 04/01/2017
Re: éprouvette à poudre
J'ai toujours été surpris de cette apparence "vrai pistolet", pour un matériel qui est presque "de laboratoire" et pourrait être calé sur une table ou sur l'affût d'un canon, sans nécessiter ni poignée ni platine.
L'aurait-on par hasard utilisé dans le civil, pour vérifier les composants avant un duel ou une compétition ?
L'aurait-on par hasard utilisé dans le civil, pour vérifier les composants avant un duel ou une compétition ?
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: éprouvette à poudre
Bonjour,
j'ai trouvé quelques éléments sur l'épreuve des poudres dans le Manuel de l'Armurier (1850), voici :
deux autres éprouvettes, une verticale dite en sonnette et un pistolet éprouvette à roue crantée
Tous ces systèmes sont pour les poudres "de chasse", pour les poudres "de guerre", c'était fait avec un mortier réglementé par l'ordonnance du 18 septembre 1686 et toujours en vigueur au 19ème siècle.
j'ai trouvé quelques éléments sur l'épreuve des poudres dans le Manuel de l'Armurier (1850), voici :
deux autres éprouvettes, une verticale dite en sonnette et un pistolet éprouvette à roue crantée
Tous ces systèmes sont pour les poudres "de chasse", pour les poudres "de guerre", c'était fait avec un mortier réglementé par l'ordonnance du 18 septembre 1686 et toujours en vigueur au 19ème siècle.
Rakamlerouge- Membre confirmé
- Nombre de messages : 401
Age : 68
Date d'inscription : 04/01/2017
Re: éprouvette à poudre
Précisions intéressantes...
Pour le mortier-éprouvette j'ai quelque chose, sur mon ancien site (avec même les cotes) :
https://placour.pagesperso-orange.fr/Histoire_docs/Vallieres/4E_DD_4.pdf
Pour le mortier-éprouvette j'ai quelque chose, sur mon ancien site (avec même les cotes) :
https://placour.pagesperso-orange.fr/Histoire_docs/Vallieres/4E_DD_4.pdf
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: éprouvette à poudre
Merci, je n'avais que le texte de l'ordonnance et le dessin à part
Rakamlerouge- Membre confirmé
- Nombre de messages : 401
Age : 68
Date d'inscription : 04/01/2017
Re: éprouvette à poudre
Merci Rakam pour ce post qui a réveillé une période de ma collection oubliée à ce jour "dans les objets curieux" , les éprouvettes .
mon sentiment est que ces éprouvettes permettaient de choisir (à l’instant T ) la meilleure , et surtout , souvent la moins mauvaise poudre avant d'engager le feu tant pour les civils que surtout les militaires :
-en effet les écrits en notre possession (merci Verchère) nous éclairent sur des règlements à usage de l’artillerie qui nécessitaient l'usage du Mortier test gigantesque ,test dont la mise en œuvre me semble relativement lourde et très spécifique aux grandes batailles terrestres et à la marine !
- avant les batailles , l'intendance, la logistique... , en préparation de cette bataille unique devait tester " des dizaines de charriots chargés de poudre ayant parcouru tant de lieues sous tant de changements météorologiques " pour répartir les dotations (commander , c'est prévoir) et je vous présente un rarissime objet Militaire permettant de tester les poudres à usage il me semble des différents régiments pour les armes légères de l'infanterie .
ps: merci de me faire savoir si vous possédez ,,,ou avez vu en musée :un fusil éprouvette à usage militaire .
mon sentiment est que ces éprouvettes permettaient de choisir (à l’instant T ) la meilleure , et surtout , souvent la moins mauvaise poudre avant d'engager le feu tant pour les civils que surtout les militaires :
-en effet les écrits en notre possession (merci Verchère) nous éclairent sur des règlements à usage de l’artillerie qui nécessitaient l'usage du Mortier test gigantesque ,test dont la mise en œuvre me semble relativement lourde et très spécifique aux grandes batailles terrestres et à la marine !
- avant les batailles , l'intendance, la logistique... , en préparation de cette bataille unique devait tester " des dizaines de charriots chargés de poudre ayant parcouru tant de lieues sous tant de changements météorologiques " pour répartir les dotations (commander , c'est prévoir) et je vous présente un rarissime objet Militaire permettant de tester les poudres à usage il me semble des différents régiments pour les armes légères de l'infanterie .
ps: merci de me faire savoir si vous possédez ,,,ou avez vu en musée :un fusil éprouvette à usage militaire .
3008nato- Pilier du forum
- Nombre de messages : 5624
Age : 80
Date d'inscription : 28/12/2012
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