Que faut -il savoir avant d'acheter un mousqueton Berthier.

Salut à tous.

Sorti des armes PN, je suis un ignare total pour les autres.

J'ai pas dis que j'aime pas, mais je n'y connais rien.

Cette semaine, chez un armurier restaurateur d'armes anciennes, je suis tombé sur un mousqueton Berthier.

Et le mousqueton est mon type de fusil préféré....Vous me voyez venir??

J'ai bien sûr lu ici quelques pages sur ce sujet, mais tous les détails qu'il faut vérifier me font tourner la tête.

Aussi, je compte sur vous pour me guider, me dire les trucs à vérifier, ceux sur qui il faut sauter les yeux fermés, et aussi ceux qui font dire Pouah c'est une daube...

Et puis aussi bien sûr, une indication des prix du marché.

Il est actuellement à l'état sorti de grenier, mais comme je l'ai dit, il est entre les main d'un vrai bon pro....Il devrait du moins je l'espère redevenir bien beau.

Merci pour vos réponses.

Salut

Commence par vérifier si toutes les pièces sont au numéro, car sur le berthier, tout est numeroté. Si tout est au numéro, c'est top, si tout est au numéro sauf la culasse, c'est acceptable. Si le panachage est plus important alors ça devient une histoire de goût, mais en collection c'est moins sexy.

Ensuite si c'est pour tirer vérifie l'état des rayures du canon qui doivent être bien visibles. Les 2 cm au niveau de la bouche sont importants. Si bouffés, la précision devient aléatoire.

A savoir que s'il manque la moindre pièce, c'est ou à la bonne grace d'un membre du forum qui à la pièce qui traîne, ou sur Naturabuy à des prix de touristes américains, mais en gros tout se trouve car l'arme n'est pas rare du tout.

Si tout cela te semble OK, prends le, mets des photos sur le forum et les pros te diront de quelle variante il s'agit et si c'est un rare mouton à 5 pattes (genre carabine de cavalerie précoce) ou le plus courant des berthiers (à savoir le mousqueton 5 coups modifié 1926, archi archi commun)

Pour le prix je laisse d'autres intervenir, mais à mon  avis un bon mousqueton sans histoire ni gros défaut, modèle de base, c'est entre 400 et 600 euros en fonction de l'état et de l'amitié qui te lie ou pas au vendeur

Si l'arme a été rechambrée en calibre dit "de grande chasse" dans les années 80-90 du siècle dernier, il faut que ce soit vraiment vraiment pas cher ou alors passe ton tour sans regret. En cas de rechambrage il y a un poinçon AR et le calibre est écrit en toutes lettres sur l'arme. Souvent 8x348. Si malgré tout tu décides de prendre une arme rechambrée, saches qu'il te faudra recharger tes munitions toi même, et que c'est une autre paire de manches qu'avec la poudre noire. Si c'est pour accrocher au mur, tu t'en fous et alors fais une bonne affaire (genre 250 euros?)


Laurent

Merci Laurent.
Avec tes recommandations, je vais pouvoir faire un  tour du propriétaire en sachant où faire porter mon regard.
Je vais même dès demain inscrire tout ça sur une fiche pour être sûr de ne pas passer à coté d'un point où d'un autre lorsque j'irai le voir.

Je suis collectionneur, mais aussi tireur.  Aussi, sans vouloir prétendre vouloir faire de la compétition avec, je ne prendrais ce mousqueton que si il est en état de faire des bons tirs avec des munitions de son calibre d'origine.

Ça dépend pour quoi faire...

Des numéros, il n'y en a pas beaucoup : canon, mécanisme, culasse, tête de culasse, crosse (et bayonnette et son fourreau).

Il y avait 2 raisons de numéroter des pièces :
- soit pour garantir l'appairage de pièces pas réellement interchangeables,
- soit pour éviter que Truc refile discrètement une pièce esquintée à Muche, pour le faire plonger à sa place.
Sur les Berthier c'est un peu des deux, la crosse n'est pas toujours parfaitement interchangeable sans forcer un peu, les tenons de culasse (tête) ne sont réellement interchangeables sur aucune arme pour des questions de matage (disons qu'il faut les interchanger le moins souvent possible).
Les boucles non plus (grenadière et embouchoir) ne sont pas toujours parfaitement interchangeables ; dans les débuts des inspecteurs d'armes ont donc demandé que ces pièces soient numérotées parce-que les soldats les mélangeaient lors des nettoyages d'armes, mais ils n'ont pas eu gain de cause...

Et, surtout avec les Berthier, le "monomatricule" ne prouve nullement que toutes les pièces soient cohérentes en date de fabrication, car en milieu militaire les pièces de rechange (neuves ou recyclées) étaient obligatoirement re-numérotées (exception éventuelle les têtes de culasse, trop dures). Le "monomatricule" prouve donc uniquement que l'arme a terminé sa vie militaire avec ces pièces.

Pour tirer le sanglier ou une cible de papier, peu importent les numéros ; mais il faut tout de même savoir que la précision exigée d'un mousqueton neuf était, en transposant à une C 50 à 100 mètres, de grouper "dans la taille du noir", ce groupement étant positionné "dans le carton de cible".
Alors bien sûr, certains étaient plus précis ; mais à l'inverse, il s'agissait d'armes neuves et un bon siècle de vieillissement n'a sûrement pas amélioré les choses.


Comme dit plus haut, d'abord vérifier si les rayures ne s'atténuent pas dans les derniers millimètres précédant la bouche ; ou pire encore, s'il n'y a pas une ou deux rayures beaucoup plus atténuées que les autres.
Arme verticalement ficelée contre une chaise, lampe de poche éclairant très oblique, et loupe : on tourne autour du fusil-chaise en conservant les mêmes angles lumière - loupe, ce qui permet de comparer visuellement les 4 rayures d'une façon assez précise.

Mais je connais un mousqueton dont les 4 rayures disparaissent totalement 2 ou 3 mm avant la bouche, qui arrive quand même à tout mettre dans le 4 ou dans 5 (avec un groupement guère plus gros que le noir) ; par contre, si l'usure est asymétrique la C50 risque d'être trop petite.