Quelle baïonnette pour un fusil de rempart modèle 1842 ?

Bonjour à tous,

Un ami, qui à trouvé un fusil de rempart modèle 1842, souhaite trouver la baïonnette qui va dessus.

Ne disposant pas de documentation suffisamment poussée sur les armes de cette époque, je me tourne vers vous, afin d'en savoir plus.

Pour ma part, j'aurai dit une baïonnette modèle 1842, pour fusil de rempart, mais on trouve tellement de modèles (modèles 1840, modèle 1842, ...) que je ne sais laquelle lui conseiller...

Quelques photos et informations supplémentaires sur le fusil:
- bien marqué "Mle 1842"
- poids: 4,930kg
- diamètre (extérieur) en bout de canon: 26mm









Je vous en remercie d'avance!

Bonjour Quentin, voilà l'information tirée de mon livre.

 https://www.editionsdubrevail.com/lessabresepeesetpoignardsbaionnettesmilitairesfrancais-xml-388-1101.html

c'est un SB rare qui a la particularité, sur les exemplaires examinés, de ne pas porter de marquage dorsale. Il n'a pratiquement jamais été utilisé et il restait dans les stocks de la guerre de 1870, plus de 4 000 SB rempart en arsenal ! 

Bonjour Christian,

Milles mercis pour lui!
Reste plus qu'a trouver l'oiseau rare, désormais...

Bonjour.

Je crois avoir vu la réponse dans le hors série n°7 de la gazettes des armes.
Si j'y pense je regarde ce soir.


Edit: J'ai été un peu lent je crois ^^

Merci à tous!

Bien m'en a pris de vous demander, car il était sur le point d'acheter un modèle 1840 (avec douille de 26mm), qui n'aurait donc pas été la bonne!

Verchère a écrit:Faut dire que charger à la baïonnette avec un fusil de rempart...

La baïo devient ici un outil de campement plus qu'une arme, voir un outil pour aménager un post de tir.
Le fait qu'elle puisse se monter sur l'arme n'est qu'accessoire et surement plus une lubie de bureaucrate pour qui 1 fusil = 1 baïonnette.

Bonjour,

D'après mes quelques recherches, la baïonnette est attribuée au fusil de rempart à partir du modèle 1840 (modèle allégé).
Pour le modèle 1842, on a conservé la possibilité d'en mettre une, avec un modèle spécifique (douille adaptée).

Mais effectivement, ce n'est probablement pas pour le corps à corps...

Verchère a écrit:Faut dire que charger à la baïonnette avec un fusil de rempart...

J'ai peut-être dit une connerie ... une de plus !

Parce-que le général Guy François, qui sans y participer suit nos échanges, me charge de vous transmettre ceci :

Il s'agit d'un "fusil de rempart allégé" appelé aussi "grosse carabine". A l'époque de son introduction en service, cette grosse carabine du calibre 20 mm est donnée en dotation à tous les Chasseurs de la "compagnie d'élite" de chaque bataillon de Chasseurs à Pied, les cinq autres compagnies du bataillon recevant la carabine modèle 1842 au calibre de l'infanterie. Il y a de 1842 à 1848 dix bataillons de chasseurs, donc 10 compagnies armées de la "grosse carabine". On comprend mieux la nécessité de la baïonnette associée à une arme, jugée précise jusqu'à 650 mètres, portée très utile pour désarçonner les cavaliers narguant à grande distance les troupes en colonne du général Bugeaud, la carabine "ordinaire" étant donnée comme précise jusqu'à 450 mètres d'après les textes de l'époque.
Les baïonnettes de grosse carabine ont donc bien été portées en service par des centaines de Chasseurs à pied, au moins de 1842 à 1848.

Avec deux pages du livre "Des nouvelles carabines et de leur emploi" (capitaine Favé, 1847), qui évoquent cette arme :

 

Si cela nous intéresse, il peut nous passer encore sept autres pages du "Mémorial de l'artillerie" de 1842, où il est question de la "grosse carabine". (la question me semble de pure réthorique : comment ne pas être intéressé ?)

Bonjour

Super!
Merci beaucoup @verchère et Mr François pour ces infos!

Je suis intéressé par ses pages du "Mémorial de l'artillerie" de 1842.
C'est toujours bon d'avoir de la documentation!

De la part de Guy François :

Je vous joins donc quelques pages du Mémorial de l'Artillerie de l'année 1842:
- les pages 456 à 458 décrivent le premier modèle de "Grosse carabine" dont le modèle définitif est adopté en 1842.
- les pages 52 à 55 évoquent aussi les carabines modèle 1842.
A noter que cet intéressant volume de l'année 1842 contient aussi aux pages 381 à 458 et en 12 tableaux de données balistiques, l'essentiel du contenu du "Mémoire sur les armes rayées" du colonel de Poncharra, fort intéressant pour l'étude des armes rayées françaises.
La "Grosse carabine" va être rapidement détrônée par la carabine à tige modèle 1846 du fait de ses performances balistiques, alors jugées extraordinaires. On comprend mieux pourquoi un grand nombre des armes à chambre rétrécie modèle 1842 rejoignent alors les arsenaux des Services de l'artillerie, souvent encore dans un état proche du neuf, à l'exception de celles ayant connu le soleil de l'Afrique.

Super!

Merci beaucoup!

 
Les informations du Gal G François m'ont rappelé un souvenir de + 50 ans à l'occasion d'une Expo de l'Armée de Terre ou étaient présentés divers fusils anciens. 
Je me souviens qu'un "Fusil de Rempart allégé" y était présenté avec une mention comme quoi il avait été utilisé en Algérie comme arme standard car les "indigènes" utilisaient leurs longs "Moukhala" pour harceler les français qui ne pouvaient répliquer efficacement avec leurs fusils lisses de gros calibre. Sans doute les "Chasseurs d'Orleans" ?

Eh oui, le duc d'Orléans est cité dans le premier envoi (p. 8 ), et ça doit être lui, "l'auguste Prince" cité dans le second envoi (p. 53).

Bonjour,
il a été oublié de dire que ces armes ont aussi servi dans la marine, bien plus longtemps que dans l'armée, jusqu'à l'adoption du Chassepot. Le fusil de rempart 1842 était prévu pour la défense des hunes et pour armer les embarcations lors des débarquements, avec son sabre-baïonnette.









Les premiers essais de l'utilisation à bord ont été faits en 1844 sur trois vaisseaux de l'escadre de la Méditerranée.