Recharger le 577 Snider

Des bourres en feutre comprimé, pas très grasses, j'en utilisais pour les cartouches PN que je chargeais pour mon juxtaposé cal 14 GA à clef en dessous (syst. Lefaucheux).
Elles ne se désagrégeaient pas, mais n'allaient pas très loin.
Même à 20 mètres, elles taperaient bien en dessous de la gerbe de plomb. Par contre, en bourrage d'une munition à blanc mieux vaut pas se la prendre dans la figure à 10 mètres !

C'était à l'IUT Méca, vers 1976. On avait un cours dénommé je ne sais plus comment, mais qui tenait plutôt de la philo ; le prof se doutant bien du peu d'intérêt que la matière suscitait, cherchait des sujets motivants.
Il avait ainsi proposé de tourner un petit film, de l'écriture du scénario au montage. On est vite tombés d'accord sur une histoire de chercheurs d'or dans les Vosges, en butte aux tracasseries d'un contrôleur du fisc trop zêlé, et de sauvages primitifs (qui, curieusement, beuglaient dans un patois à consonance germanique).
Le titre : "Il était dans l'Est, une fois".
Bien entendu j'étais chargé de fournir un certain type d'accessoires...

Le prof tenait la caméra vidéo, un énorme truc à bandes magnétiques de 1 pouce (disponibles à volonté : bandes déclassées des ordinateurs de l'entreprise Bull, à côté de l'IUT).
V'là t'y pas qu'il crie à un de ces "Velt" (un sauvage natif de l'autre versant) << tu te sauves, mais en courant tu te retournes vers moi et tu me tires droit dessus >>. L'abominable germain avait justement ce 14 Lefaucheux : gros nuage de fumée, et une fraction de seconde après la caméra tremble violemment ! La bourre avait raté de peu l'objectif, et arraché une touffe de la barbe du prof (lequel, en examinant le rush, s'est montré plus que satisfait << si on avait voulu faire exprès, on n'aurait pas réussi >>).

PS : au montage on a tout foiré, la bande s'est emmêlée, le son était dégueu, etc. Mais on s'est bien marrés !
Et on a compris que tourner un film, c'est pas de la rigolade : à part quelques séquences correctes, c'était assez lamentable... Objectif pédagogique atteint, assurément.

Me voilà donc rassuré.

Merci aussi pour cette belle anecdote Verchère.

Bonjour à tous.

Petite question toujours dans le chapitre des composants.
La rondelle de carton vous auriez tendant à la positionner entre la charge et la bourre ou à défaut entre la bourre et l'ogive ? J'ai vu que les deux était apparemment possible mais laquelle serait la plus conventionnelle ?

PS: Au final, j'ai quelques doutes. Le Snider est-il réellement capable d'envoyer un balle ronde en cible convenablement à 100m ?

Pour ce qui est de la rondelle de carton, je la placerais entre la poudre et la bourre. Mais une telle rondelle est elle réellement indispensable ? Pour éviter la contamination de la poudre par la graisse des bourres ? Je ne suis pas à même de répondre.

Je pense par contre qu'une balle ronde peut parfaitement faire le job à 100 m. Si j'en crois ce que je lis sur les forums consacrés à la poudre noire, le calibre 45 serait un peu juste pour cette distance. Le petite balle de 45 est trop rapidement freinée en raison de son coefficient balistique trop faible. C'est plutôt le calibre 50 qui est conseillé. Le calibre 58 du Snider doit donc être suffisant.

Jamais mis de rondelle en carton dans mes .577    
Seulement la bourre.

Vu les résultats très corrects obtenus à 100 m avec des balles rondes calepinées dans un mousquet ou zouave chargé par la bouche, y-a pas de raisons pour qu'un Snider soit d'office handicapé.
Certes, un chargement à balle cylindro ogival bien réussi sera certainement meilleur ... mais il paraît beaucoup plus difficile à optimiser !

La rondelle entre poudre et bourre a pour fonction d'éviter le mélange quand il est possible : bourre granulée (semoule), dans une cartouche peu tassée.
Et pour éviter la contamination de la poudre par une bourre grasse, soit à la longue (feutre gras) soit immédiatement (grease-cookie). A noter que la cire d'abeille pure ne "graisse" pas la poudre.
Dans le cas d'un grease-cookie, P. Mathews préconise d'utiliser une mince rondelle de cire d'abeille pure plutôt que du carton : d'une part la matière est active en temps que lubrifiant, contrairement au carton inerte, d'autre part sa fragmentation immédiate favoriserait la pulvérisation du grease-cookie.

La rondelle entre bourre et culot de balle (si c'est l'ogive c'est qu'on a siégé la balle à l'envers, et il faudrait arrêter de tirer sur le bambou), c'est pour éviter que la bourre ne s'y colle et forme un empennage parasite au cul de la balle. Justifiée au non, selon la bourre...
Dans le cas des balles calepinées on peut au contraire rechercher le collage de la rondelle de cire au cul du calepin, pour favoriser son décollement (c'était le cas sur certaines cartouches de 11 mm Gras).


V'là pour la théorie !
Pour la pratique ... faut sans doute essayer les diverses combinaisons !

Relativement à la stabilité gyroscopique des balles rondes calepinées forcées dans un canon rayé, qui dans les années 1800 restait controversée, Cotty l'avait prouvée en tirant bien droit contre un mur robuste : les balles écrasées à l'avant restaient un peu bombées à l'arrière, et sur ce bombé on pouvait voir les piquetages de la combustion de la poudre, signe que la balle n'avait pas basculé en l'air.
Piquetage effectivement localisé à l'arrière, comme le montrait le tir dans une grande auge d'abreuvoir (qui montrait aussi que la balle était bien marquée par les rayures).
A notre époque de bétonnages fous, les murs bien droits et robustes c'est pas ce qui manque...
Les grandes auges non plus, mais elles sont le plus souvent doublées de plastique bien fragile !

pour mes rechargements  de divers calibres en PN ,j'ai toujours mis la bourre (semoule) directement sur la poudre ,les deux étant déposés au drop tube et légèrement tassés au montage de la balle.
sur la semoule ,rondelle de carton ,bourre feutre graissée au bain marie et sur tout ça rondelle (pour la raison indiquée par maitre verchère précédemment)puis la balle

Je vais pas tarder à ramener mon Snider au stand, donc je me suis penché sur la question du rechargement de mes étuis de 24 déjà tirés.

D'abord, le désamorçage.
Vu qu'on recharge les étuis plastiques sans outil de rechargement, je n'ai pas de désamorceur pour les étuis.

Deux solutions : soit on jette les étuis et on en taille des neufs dans des cartouches de 24, soit on les désamorce et on les recharge.
J'ai écarté la première solution car vu qu'il faut que je mette les étuis en forme un par un pour les adapter à la chambre de mon Snider, je préfère réutiliser les vieux.

Pour désamorcer : 
- poser l'étui sur un petit étau dont les mâchoires sont ouvertes juste plus grand que le diamètre de l'amorce.
- Un vieux tournevis cruciforme qui passe en diamètre par le logement d'amorce (il est gros le logement d'amorce sur les cartouches de chasse, un peu plus de 6mm)
- On le passe par l'intérieur de l'étui, un ou deux pets avec un marteau sur l'amorce et hop, elle est partie.



Pour réamorcer : 
- On ouvre grand l'étau
- On y place perpendiculairement l'étui avec l'amorce positionnée en face de son logement
- On ferme doucement l'étau et l'amorce rentre gentiment à sa place.

Ensuite, c'est classique. 
3,6 grammes de PN, une bourre grasse de 24, une balle ogivale de 455 grains à deux gorges de graissage positionnée à la main.




Là encore, grâce à l'emploi d'étuis plastique de 24, le rechargement se fait sans aucun jeu d'outil particulier. 

 


Bien joué, Bravo

Je n'ai pas beaucoup de mérite. C'est vraiment pas sorcier...  Mais j'ai pas trouvé plus simple, ni plus économique pour faire revivre les Snider. 

Hou que ça donne envie !

Nicomidway a écrit:Hou que ça donne envie !

Yapluka alors.  

Comparé aux étuis métalliques (chers), et au JO (très cher), la solution plastique vaut peanut et en plus, on n'a pas peur de bousiller un étui. 

oxi81 a écrit:Pour réamorcer : 
- On ouvre grand l'étau
- On y place perpendiculairement l'étui avec l'amorce positionnée en face de son logement
- On ferme doucement l'étau et l'amorce rentre gentiment à sa place.

l'étui plastique ne s'écrase pas ?
moi je mettrai un tube à l'intérieur...?

Non, à priori ces tubes plastiques sont très solides. Beaucoup plus que leurs homologues en carton.

On peut quand même éventuellement le renforcer avec un autre tube, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur, effectivement.

oui je voyais bien un tube à l'intérieur, tout simplement...
les amorces (chasse?) sont standard pour tout les calibres (20  24  12   16   10 ?) ?

En diamètre, oui. Amorces chasse modèle 209. Ce sont des modèles à coupelle intégrée. C'est pour ça que le logement d'amorce de l'étui est si large.



Après, il parait qu'il y a des charges plus ou moins puissantes. Là, je sais pas du tout qu'est ce qui va le mieux pour la PN et le tir à balle. 

faudra que je me fasse une provision au cas ou...

tu t'es mis au Snider, Gaby?

oxi81 a écrit:

Nicomidway a écrit:Hou que ça donne envie !

Yapluka alors.  

Comparé aux étuis métalliques (chers), et au JO (très cher), la solution plastique vaut peanut et en plus, on n'a pas peur de bousiller un étui. 

Ce ne sera pas pour tout de suite. Prévu pour la fin d'année.
J'ai déjà un P53 qui attend ses dernières mises au point.

oxi81 a écrit:tu t'es mis au Snider, Gaby?

non, mais j'y pense........
Et si l'occasion se présente................... Perhaps !.................

Des outils qu'on trouvait souvent chez les pépés chasseurs, avec le sertisseur à manivelle...
Poinçon pour désamorcer, et contre-poinçon interne pour réamorcer ; ici en calibre 12.

Ajouts perso, un gros écrou en enclume de désamorçage, et un décapsuleur-amorceur. La petite branche enduite de cire de babybel, l'amorce collée dessus par une simple pression ; ça permet de la présenter avec une vue assez dégagée de l'alignement et de la tenir de loin pour éviter de se taper sur les doigts, avec une cadence de travail bien meilleure que la languette de carton garnie de scotch double-face.



Pour la photo j'ai mis une Large Rifle tirée, car j'avais pas d'amorces chasse sous la main ; cet amorceur allait aussi très bien pour les Small Pistol des douilles Paris-Sport...
Et je vous ai fait grâce du petit marteau !

Oui, c'est bien joli tout ça, mais ça ne se trouve que pour calibre 12 et 16.
Pour 24, que nenni... 

à tous et santé
J'ai acheté pour mes sniders un 100 d'étui calibre 24 en plastique et les amorces sont les même que pour le 16 et le 12

labrocante37 a écrit: à tous et santé
J'ai acheté pour mes sniders un 100 d'étui calibre 24 en plastique et les amorces sont les même que pour le 16 et le 12

Hello si c'est une question ...........La réponse est "oui", les amorces de 24 , 16 et 12 sont les mêmes...
Même s'il y a plusieurs qualité d'amorces pour les calibres de chasse "lisses", l’amorce standard est part définition passe partout.

Seules les cartouches spécifiques (ex magnum) nécessitent des amorces spéciales

oxi81 a écrit:Oui, c'est bien joli tout ça, mais ça ne se trouve que pour calibre 12 et 16.
Pour 24, que nenni... 

pour 24, ça se fait (ou fait faire) une fois qu'on a l'idée...