Un fusil custom en feuilleton !
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Re: Un fusil custom en feuilleton !
Alors là franchement je suis sur le c.l
Je n'avais , jusqu'ici , imaginé une seulle seconde que l'on puisse réaliser un tel travail.
Chapeau bas et respect :kodamaître: :kodamaître: .
J'attends la suite avec impatience.
HELIX- Administrateur
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Date d'inscription : 12/02/2009
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Bonjour,
Ba oui, que dire, rien, regarder.
PS : y'a des gens qui sont doués quand même.
Allez vite la suite, tu vas plus au boulot, tu dors plus, tu travailles et tu post. On peut pas attendre.
Encore bravo. :merci:
Ba oui, que dire, rien, regarder.
PS : y'a des gens qui sont doués quand même.
Allez vite la suite, tu vas plus au boulot, tu dors plus, tu travailles et tu post. On peut pas attendre.
Encore bravo. :merci:
Donec eris felix, multos numerabis amicos
ZFK- Membre confirmé
- Nombre de messages : 467
Age : 64
Date d'inscription : 08/01/2009
Re: Un fusil custom en feuilleton !
___________________________________
EPISODE 5 : EXTRACTEUR
___________________________________
ACTION MARTINI ET EXTRACTION
Avec un peu de retard, je me suis dit que les lecteurs du forum n'étaient pas tous des experts de l'action Martini. Ce mécanisme conçu par le Suisse Friedrich von Martini a eu une longue carrière. Au delà du fusil Martini-Henry, réglementaire British à poudre noire, l'action Martini a été abondamment utilisée pour réaliser des carabines de tir, en Suisse, en Allemagne, en Grande Bretagne mais aussi des pistolets de tir à 50 m dans les anciens pays de l'Est…
J'ai retrouvé sur internet, le manuel d'utilisation du fusil Greener dont j'utilise le boîtier pour mon custom. Le dessin qui suit est extrait de ce manuel. J'ai mis un peu de couleur pour vous faire comprendre plus facilement la cinématique de l'extracteur.
Action Martini sur fusil Greener en coupe longitudinale
Analyse de l'extraction :
- Le tireur abaisse le levier sous garde (en jaune), ce levier pivote autour de son axe.
- Les deux doigts à l'extrémité interne du levier agissent sur le bloc de culasse (en vert) et le forcent à s'ouvrir.
- Le bloc de culasse s'ouvre en pivotant vers le bas.
- Dans un premier temps, le bloc de culasse découvre la chambre du canon.
- En fin de mouvement, la face inférieure du bloc de culasse (en vert) vient rencontrer la branche horizontale de l'extracteur (en orange).
- L'extracteur pivote autour de son axe et sa branche verticale fait saillie à l'arrière de la chambre provoquant l'extraction de la douille tirée.
Si le tireur agit sur le levier de manière virile la douille est éjectée avec vigueur et passe par dessus son l'épaule. Cette dernière observation permet d'affirmer que l'extracteur est une pièce qui souffre beaucoup (mécaniquement parlant).
Une autre fois, il faudra que je vous fasse une "autopsie" complète de l'action Martini. Vous pourrez vous rendre compte que le père Friedrich von Martini était un sacré malin !
EXTRACTEUR
L’extracteur d’origine est prévu pour le calibre 12. Il est donc totalement inadapté au culot de la nouvelle cartouche. Il faut donc fabriquer un extracteur adapté.
Dans un premier temps, mon père a taillé dans un bloc d'alliage d’aluminium (matériau facile à travailler) un extracteur prototype destiné, encore une fois, à valider la conception. C'est typiquement du travail d'ajusteur : scie à métaux, perceuse, limes diverses et alésoir à main. Il ne faut pas s'y tromper la pièce est fabriquée avec précision avec l'extracteur original comme référence.
Nous avons testé le bon fonctionnement de l’arme avec cet extracteur et nous avons pu ouvrir le bloc de culasse, le fermer et éjecter sans difficultés des douilles préalablement chambrées. Par contre, cet extracteur en alliage d’aluminium serait bien trop fragile pour sortir des douilles gonflées par le tir.
C’est pour cela que l’extracteur définitif est en cours de fabrication à partir d’un acier d’outillage très résistant (0,55 % de carbone, du nickel, du chrome et du molybdène !). Plus d'inquiétudes à avoir en ce qui concerne les formes de la pièce puisqu'elles sont validées par le prototype. Il est prévu ensuite de faire subir à l'extracteur une trempe à l’air (cet acier très allié est autotrempant) puis un revenu à 600 °c. Ce revenu n'a pas pour objectif de rendre la pièce la plus dure possible. En effet pour les aciers, être très dur est synonyme de fragilité. Au contraire, il s'agit de rendre l'acier résilient (résistant au chocs) car c'est au chocs que l'extracteur travaille.
Photos des différents extracteurs
De gauche à droite, l’extracteur original en calibre 12, le prototype en alliage d’aluminium destiné au 577 Black Powder Express et l’ébauche de l’extracteur définitif. Vous pouvez observer la complexité de cette pièce.
Ce qu'il reste à faire
1) Découpe de la fourche à travers laquelle passe la cartouche.
2) Fraisage du drageoir destiné à recevoir le bourrelet.
3) Fraisage d'un congé (arrondi rentrant). Cet enlèvement de matière est indispensable, il permet le passage du bloc de culasse lorsque celui-ci s'abaisse. Il est impossible de le faire à la main : la fraiseuse est indispensable et cela retarde fortement l'avancement des travaux. L'entreprise dans laquelle le canon a été tourné à depuis mis la clé sous la porte et nous retrouvons sans solution pratique …
4) Fraisage de la rainure inférieure.
5) Dressage des faces externes. Là encore, fraiseuse indispensable….
Episode suivant : il n'y en a pas pour le moment !!!
J'ai épuisé le stock des travaux réalisées. A ce jour, je n'ai pas matière à faire un article sérieux.
Malgré tout, je ne compte pas vous laisser sans nouvelles. Je continuerai à poster des messages plus courts dès qu'il y aura du nouveau.
Naturellement, je suis ouvert à vos questions.
EPISODE 5 : EXTRACTEUR
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ACTION MARTINI ET EXTRACTION
Avec un peu de retard, je me suis dit que les lecteurs du forum n'étaient pas tous des experts de l'action Martini. Ce mécanisme conçu par le Suisse Friedrich von Martini a eu une longue carrière. Au delà du fusil Martini-Henry, réglementaire British à poudre noire, l'action Martini a été abondamment utilisée pour réaliser des carabines de tir, en Suisse, en Allemagne, en Grande Bretagne mais aussi des pistolets de tir à 50 m dans les anciens pays de l'Est…
J'ai retrouvé sur internet, le manuel d'utilisation du fusil Greener dont j'utilise le boîtier pour mon custom. Le dessin qui suit est extrait de ce manuel. J'ai mis un peu de couleur pour vous faire comprendre plus facilement la cinématique de l'extracteur.
Action Martini sur fusil Greener en coupe longitudinale
Analyse de l'extraction :
- Le tireur abaisse le levier sous garde (en jaune), ce levier pivote autour de son axe.
- Les deux doigts à l'extrémité interne du levier agissent sur le bloc de culasse (en vert) et le forcent à s'ouvrir.
- Le bloc de culasse s'ouvre en pivotant vers le bas.
- Dans un premier temps, le bloc de culasse découvre la chambre du canon.
- En fin de mouvement, la face inférieure du bloc de culasse (en vert) vient rencontrer la branche horizontale de l'extracteur (en orange).
- L'extracteur pivote autour de son axe et sa branche verticale fait saillie à l'arrière de la chambre provoquant l'extraction de la douille tirée.
Si le tireur agit sur le levier de manière virile la douille est éjectée avec vigueur et passe par dessus son l'épaule. Cette dernière observation permet d'affirmer que l'extracteur est une pièce qui souffre beaucoup (mécaniquement parlant).
Une autre fois, il faudra que je vous fasse une "autopsie" complète de l'action Martini. Vous pourrez vous rendre compte que le père Friedrich von Martini était un sacré malin !
EXTRACTEUR
L’extracteur d’origine est prévu pour le calibre 12. Il est donc totalement inadapté au culot de la nouvelle cartouche. Il faut donc fabriquer un extracteur adapté.
Dans un premier temps, mon père a taillé dans un bloc d'alliage d’aluminium (matériau facile à travailler) un extracteur prototype destiné, encore une fois, à valider la conception. C'est typiquement du travail d'ajusteur : scie à métaux, perceuse, limes diverses et alésoir à main. Il ne faut pas s'y tromper la pièce est fabriquée avec précision avec l'extracteur original comme référence.
Nous avons testé le bon fonctionnement de l’arme avec cet extracteur et nous avons pu ouvrir le bloc de culasse, le fermer et éjecter sans difficultés des douilles préalablement chambrées. Par contre, cet extracteur en alliage d’aluminium serait bien trop fragile pour sortir des douilles gonflées par le tir.
C’est pour cela que l’extracteur définitif est en cours de fabrication à partir d’un acier d’outillage très résistant (0,55 % de carbone, du nickel, du chrome et du molybdène !). Plus d'inquiétudes à avoir en ce qui concerne les formes de la pièce puisqu'elles sont validées par le prototype. Il est prévu ensuite de faire subir à l'extracteur une trempe à l’air (cet acier très allié est autotrempant) puis un revenu à 600 °c. Ce revenu n'a pas pour objectif de rendre la pièce la plus dure possible. En effet pour les aciers, être très dur est synonyme de fragilité. Au contraire, il s'agit de rendre l'acier résilient (résistant au chocs) car c'est au chocs que l'extracteur travaille.
Photos des différents extracteurs
De gauche à droite, l’extracteur original en calibre 12, le prototype en alliage d’aluminium destiné au 577 Black Powder Express et l’ébauche de l’extracteur définitif. Vous pouvez observer la complexité de cette pièce.
Ce qu'il reste à faire
1) Découpe de la fourche à travers laquelle passe la cartouche.
2) Fraisage du drageoir destiné à recevoir le bourrelet.
3) Fraisage d'un congé (arrondi rentrant). Cet enlèvement de matière est indispensable, il permet le passage du bloc de culasse lorsque celui-ci s'abaisse. Il est impossible de le faire à la main : la fraiseuse est indispensable et cela retarde fortement l'avancement des travaux. L'entreprise dans laquelle le canon a été tourné à depuis mis la clé sous la porte et nous retrouvons sans solution pratique …
4) Fraisage de la rainure inférieure.
5) Dressage des faces externes. Là encore, fraiseuse indispensable….
Episode suivant : il n'y en a pas pour le moment !!!
J'ai épuisé le stock des travaux réalisées. A ce jour, je n'ai pas matière à faire un article sérieux.
Malgré tout, je ne compte pas vous laisser sans nouvelles. Je continuerai à poster des messages plus courts dès qu'il y aura du nouveau.
Naturellement, je suis ouvert à vos questions.
lolo577- Pilier du forum
- Nombre de messages : 1245
Age : 54
Localisation : Pas très loin de St Amable (63)
Date d'inscription : 06/08/2009
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Dans la serie custom reality,
je descerne une palme,
Bravo :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :kodamaître:
je descerne une palme,
Bravo :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :kodamaître:
Invité- Invité
Re: Un fusil custom en feuilleton !
bonjour
je suis literallement ébloui par ce savoir faire,
surtout quans on voit l'imcompétence de
certains pros.
vraiment du bel ouvrage.
je suis literallement ébloui par ce savoir faire,
surtout quans on voit l'imcompétence de
certains pros.
vraiment du bel ouvrage.
unertl- Membre
- Nombre de messages : 84
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Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Dans ce bloc, deux planches ont été débitées par un menuisier, une pour la crosse, l'autre pour le garde-main.
Bonsoir Lolo577,
Bin oui, j'ai aussi une belle ébauche en noyer, afin de refaire deux crosses dedans. mais je me tâte… houla ! que je me tâte…
Bon courage pour la suite.
G !
Nejlepší pušky jsou vyráběny v Brně ůžasnými Čechy.
Goumba !- Membre confirmé
- Nombre de messages : 451
Age : 65
Date d'inscription : 14/01/2009
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Absolument passionnant !! Je suis baba :kodamaître:
Non seulement le boulot effectué est superbe, mais le texte et les photos sont excellents aussi :bravo:
Merci Lolo !
Non seulement le boulot effectué est superbe, mais le texte et les photos sont excellents aussi :bravo:
Merci Lolo !
Pocomas- Administrateur
- Nombre de messages : 19450
Age : 69
Date d'inscription : 28/12/2008
Re: Un fusil custom en feuilleton !
En attendant de vous faire un point complet sur l'état d'avancement du projet, voici, provisoirement, les deux dernières photos.
Photo du fusil assemblé avec ses organes de visée et sa crosse de chasse d’origine.
La platine supportant le dioptre est la platine prototype en alu. Pas de garde-main.
Photo du culot des deux premières douilles tirés.
Pas de vraies cartouches, simplement des douilles amorcées pour vérifier le bon fonctionnement de la percussion. C’est émouvant d’entendre les premières (toutes petites) détonations de son custom. La bête a parlé !
Petite précision à destination de Goumba ! :
Je me suis renseigné sur la nature de l'essence du bois dans lequel vont être réalisés la crosse et le garde-main. Le menuisier qui a débité les planches à partir du bloc de bois donné par mon oncle m'a confirmé qu'il s'agissait de noyer. En fait, mon oncle m'assurait que le bois provenait d'un cerisier. Il semblait sûr de lui puisqu'il connaissait l'arbre "de son vivant". Suite à cette méprise, je ne savais plus moi-même avant d'avoir l'information de la part du professionnel.
A partir de maintenant, il va falloir être patient !
Photo du fusil assemblé avec ses organes de visée et sa crosse de chasse d’origine.
La platine supportant le dioptre est la platine prototype en alu. Pas de garde-main.
Photo du culot des deux premières douilles tirés.
Pas de vraies cartouches, simplement des douilles amorcées pour vérifier le bon fonctionnement de la percussion. C’est émouvant d’entendre les premières (toutes petites) détonations de son custom. La bête a parlé !
Petite précision à destination de Goumba ! :
Je me suis renseigné sur la nature de l'essence du bois dans lequel vont être réalisés la crosse et le garde-main. Le menuisier qui a débité les planches à partir du bloc de bois donné par mon oncle m'a confirmé qu'il s'agissait de noyer. En fait, mon oncle m'assurait que le bois provenait d'un cerisier. Il semblait sûr de lui puisqu'il connaissait l'arbre "de son vivant". Suite à cette méprise, je ne savais plus moi-même avant d'avoir l'information de la part du professionnel.
A partir de maintenant, il va falloir être patient !
lolo577- Pilier du forum
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Age : 54
Localisation : Pas très loin de St Amable (63)
Date d'inscription : 06/08/2009
Re: Un fusil custom en feuilleton !
lolo577, ton travail est impressionnant, félicitations
Juste une petite question : même si ton but est de tirer à la PN, as-tu l'intention de faire éprouver l'arme au BE de Saint-Etienne pour permettre le tir à la PSF ? Je ne suis pas du tout un spécialiste de ce genre d'arme, ton boîtier équipé d'un canon de calibre 12 dont tu as prsénté la photo en première page était-il destiné au tir à la poudre noire ou à la PSF ? Ton boîtier est-il apte à supporter de telles pressions ?
Je sais que les répliques modernes de Sharps et autres sont éprouvées pour la PSF, mais comme je n'ai pas la moindre idée de la date de fabrication de ton fusil (XIXème siècle ?) je m'interroge sur ce qu'il est possible de faire ou de ne pas faire en terme de customisation ...
Autre question bête : dans l'hypothèse où il serait destiné au tir PN uniquement, il serait en 8ème catégorie ? Je suppose que oui, le tiens était à l'origine un calibre 12 mais j'imagine qu'il devait y en avoir à canon rayé chambrés en .45-70 Government ...
Juste une petite question : même si ton but est de tirer à la PN, as-tu l'intention de faire éprouver l'arme au BE de Saint-Etienne pour permettre le tir à la PSF ? Je ne suis pas du tout un spécialiste de ce genre d'arme, ton boîtier équipé d'un canon de calibre 12 dont tu as prsénté la photo en première page était-il destiné au tir à la poudre noire ou à la PSF ? Ton boîtier est-il apte à supporter de telles pressions ?
Je sais que les répliques modernes de Sharps et autres sont éprouvées pour la PSF, mais comme je n'ai pas la moindre idée de la date de fabrication de ton fusil (XIXème siècle ?) je m'interroge sur ce qu'il est possible de faire ou de ne pas faire en terme de customisation ...
Autre question bête : dans l'hypothèse où il serait destiné au tir PN uniquement, il serait en 8ème catégorie ? Je suppose que oui, le tiens était à l'origine un calibre 12 mais j'imagine qu'il devait y en avoir à canon rayé chambrés en .45-70 Government ...
Zastava- Membre
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Age : 43
Date d'inscription : 03/09/2009
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Voilà plein de questions tout à fait intéressantes !
J'ai pris mon temps pour répondre de manière à pouvoir organiser mon propos.
LES MUNITIONS 577 EXPRESS
Petit rappel historique :
Comme je l'ai écrit dans l'épisode consacré à la cartouche de mon custom, les munitions 577 Express sont multiples. Historiquement, elles ont d'abord été chargées à la poudre noire. Pour augmenter la puissance de la cartouche, 3 longueurs de douilles ont été successivement adoptées : 2,75 pouces puis 3 pouces et enfin 3,25 pouces (respectivement 70, 76 et 83 mm). L'objectif de ces augmentation était simple, il s'agissait d'augmenter la capacité de la douille pour pouvoir loger plus de poudre.
Plus, tard quand la poudre sans fumée est apparue, les cartouches ont été appelées 577 Nitro Express (le terme nitro désigne les poudres nitrées et donc les poudres sans fumée). Par contre, les 3 longueurs de douilles ont été conservées.
De nos jour, une seule des cartouches est codifiée par la CIP, il s'agit du 577 Nitro Express 3 pouces.
Pour mon custom, j'ai choisi la longueur la plus courte soit 2,75 pouces ainsi que le rechargement à la poudre noire. Cette munition n'est donc pas codifiée par la CIP.
Quelques données numériques :
La fiche CIP du 577 Nitro Express 3 pouces précise que la pression maximale développée est de 2450 bars. Ceci implique que l'arme doit être éprouvée à 3060 bars. C'est énorme !
Le fabriquant anglais Kynoch produit de nos jours du 577 Nitro Express en 2,75 pouces et en 3 pouces. Voici quelques données relatives à ces 2 cartouches.
577 Nitro Express 3 pouces : balle de 750 grains propulsée à 625 m/s avec une pression de 1930 bars.
577 Nitro Express 2,75 pouces : balle de 750 grains propulsée à 549 m/s avec une pression de 1720 bars.
A la lumière de ces chiffres, vous pouvez remarquer que ces deux munitions sont vraiment monstrueuses !
Alors, quelle pression en poudre noire ??? :
Difficile à dire de manière précise et comme je n'ai pas de canon d'épreuve destiné à la munition de mon custom, je vais me livrer à une comparaison afin de déterminer un ordre da grandeur raisonnable.
Je vais me servir d'une cartouche très courante puisqu'il s'agit du 45-70 Government. Pourquoi cette cartouche ? :
- Elle existe à la fois en poudre noire et en poudre sans fumée.
- C'est une cartouche à douille droite.
- Elle a les mêmes proportions (rapport calibre/longueur) que la munition de mon custom.
Voici quelques données issues du Malfatti :
45-70 à poudre noire : balle de 405 grains propulsée à 411 m/s avec une pression de l'ordre de 1200 bars. La douille est totalement remplie par les 70 grains de poudre noire. J'ai beaucoup d'autres exemples de rechargements à poudre noire et les données se recoupent.
45-70 à PSF version virile : balle de 400 grains propulsée à 546 m/s avec une pression de 1920 bars.
45-70 à PSF version plus soft : balle de 405 grains propulsée à 469 m/s avec une pression de 1361 bars.
Que peut-on en conclure ? :
- La pression développée par la poudre noire est très largement inférieure à celle que peut fournir la PSF.
- Il est impossible d'atteindre avec la poudre noire les performances des poudres sans fumée.
- En poussant la comparaison avec le 45-70, j'estime que la munition de mon custom devrait développer une pression de l'ordre de 1200 bars.
Bien évidemment, en rechargement, comparaison n'est pas raison et je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fait que mon raisonnement est totalement empirique.
REPONSES AUX QUESTIONS
Après cette très longue introduction destinée à donner quelques ordres de grandeurs, je vais répondre aux multiples questions :
Vais-je faire éprouver mon arme à la PSF ?
Non ! et 100 fois non ! La pression d'épreuve à la PSF conduirait sûrement à la destruction de l'arme.
Vais-je faire néanmoins éprouver mon arme ?
C'est obligatoire mais c'est pas gagné ! La munition de mon custom n'étant pas codifiée par la CIP, les outillages de contrôles n'existent pas : jauges du cône de prise de rayures, jauges de feuillures (celles du 577 Nitro Express pourraient éventuellement convenir ). Ensuite, je me demande bien quelles cartouches d'épreuve les techniciens du banc d'épreuve vont-ils pouvoir introduire dans mon arme.
De quand date mon boîtier ?
Le fusil Greener GP en calibre 12-70 a été produit avant et après la seconde guerre mondiale. Ce n'est guère précis j'en conviens. Il a été utilisé par la police britannique jusqu'aux années 1970. On peut donc penser que des cartouches à poudre sans fumée ont été utilisées.
Classement de mon arme
Mon fusil Greener GP est une arme de 5ème catégorie. Plus précisément il répond à la définition de la 5ème catégorie titre I (Armes dont l’acquisition et la détention ne sont pas soumises à déclaration) paragraphe 1 (Fusils, carabines et canardières à canon lisse tirant un coup par canon).
Une fois terminée, mon arme passera en 5ème catégorie titre II (Armes dont l’acquisition et la détention sont soumises à déclaration) paragraphe 2 (Fusils et carabines à canon rayé et à percussion centrale). Il me faudra donc déclarer mon arme.
Dernière remarque concernant la réglementation. Le fait de ne tirer de la poudre noire n'implique pas du tout le classement en 8ème catégorie. Pour les armes tirant des cartouches métalliques, seules les armes originales peuvent être classés en 8ème catégorie. Les répliques sont classées en 5ème catégorie (en tout cas pour les armes d'épaule).
J'ai pris mon temps pour répondre de manière à pouvoir organiser mon propos.
LES MUNITIONS 577 EXPRESS
Petit rappel historique :
Comme je l'ai écrit dans l'épisode consacré à la cartouche de mon custom, les munitions 577 Express sont multiples. Historiquement, elles ont d'abord été chargées à la poudre noire. Pour augmenter la puissance de la cartouche, 3 longueurs de douilles ont été successivement adoptées : 2,75 pouces puis 3 pouces et enfin 3,25 pouces (respectivement 70, 76 et 83 mm). L'objectif de ces augmentation était simple, il s'agissait d'augmenter la capacité de la douille pour pouvoir loger plus de poudre.
Plus, tard quand la poudre sans fumée est apparue, les cartouches ont été appelées 577 Nitro Express (le terme nitro désigne les poudres nitrées et donc les poudres sans fumée). Par contre, les 3 longueurs de douilles ont été conservées.
De nos jour, une seule des cartouches est codifiée par la CIP, il s'agit du 577 Nitro Express 3 pouces.
Pour mon custom, j'ai choisi la longueur la plus courte soit 2,75 pouces ainsi que le rechargement à la poudre noire. Cette munition n'est donc pas codifiée par la CIP.
Quelques données numériques :
La fiche CIP du 577 Nitro Express 3 pouces précise que la pression maximale développée est de 2450 bars. Ceci implique que l'arme doit être éprouvée à 3060 bars. C'est énorme !
Le fabriquant anglais Kynoch produit de nos jours du 577 Nitro Express en 2,75 pouces et en 3 pouces. Voici quelques données relatives à ces 2 cartouches.
577 Nitro Express 3 pouces : balle de 750 grains propulsée à 625 m/s avec une pression de 1930 bars.
577 Nitro Express 2,75 pouces : balle de 750 grains propulsée à 549 m/s avec une pression de 1720 bars.
A la lumière de ces chiffres, vous pouvez remarquer que ces deux munitions sont vraiment monstrueuses !
Alors, quelle pression en poudre noire ??? :
Difficile à dire de manière précise et comme je n'ai pas de canon d'épreuve destiné à la munition de mon custom, je vais me livrer à une comparaison afin de déterminer un ordre da grandeur raisonnable.
Je vais me servir d'une cartouche très courante puisqu'il s'agit du 45-70 Government. Pourquoi cette cartouche ? :
- Elle existe à la fois en poudre noire et en poudre sans fumée.
- C'est une cartouche à douille droite.
- Elle a les mêmes proportions (rapport calibre/longueur) que la munition de mon custom.
Voici quelques données issues du Malfatti :
45-70 à poudre noire : balle de 405 grains propulsée à 411 m/s avec une pression de l'ordre de 1200 bars. La douille est totalement remplie par les 70 grains de poudre noire. J'ai beaucoup d'autres exemples de rechargements à poudre noire et les données se recoupent.
45-70 à PSF version virile : balle de 400 grains propulsée à 546 m/s avec une pression de 1920 bars.
45-70 à PSF version plus soft : balle de 405 grains propulsée à 469 m/s avec une pression de 1361 bars.
Que peut-on en conclure ? :
- La pression développée par la poudre noire est très largement inférieure à celle que peut fournir la PSF.
- Il est impossible d'atteindre avec la poudre noire les performances des poudres sans fumée.
- En poussant la comparaison avec le 45-70, j'estime que la munition de mon custom devrait développer une pression de l'ordre de 1200 bars.
Bien évidemment, en rechargement, comparaison n'est pas raison et je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fait que mon raisonnement est totalement empirique.
REPONSES AUX QUESTIONS
Après cette très longue introduction destinée à donner quelques ordres de grandeurs, je vais répondre aux multiples questions :
Vais-je faire éprouver mon arme à la PSF ?
Non ! et 100 fois non ! La pression d'épreuve à la PSF conduirait sûrement à la destruction de l'arme.
Vais-je faire néanmoins éprouver mon arme ?
C'est obligatoire mais c'est pas gagné ! La munition de mon custom n'étant pas codifiée par la CIP, les outillages de contrôles n'existent pas : jauges du cône de prise de rayures, jauges de feuillures (celles du 577 Nitro Express pourraient éventuellement convenir ). Ensuite, je me demande bien quelles cartouches d'épreuve les techniciens du banc d'épreuve vont-ils pouvoir introduire dans mon arme.
De quand date mon boîtier ?
Le fusil Greener GP en calibre 12-70 a été produit avant et après la seconde guerre mondiale. Ce n'est guère précis j'en conviens. Il a été utilisé par la police britannique jusqu'aux années 1970. On peut donc penser que des cartouches à poudre sans fumée ont été utilisées.
Classement de mon arme
Mon fusil Greener GP est une arme de 5ème catégorie. Plus précisément il répond à la définition de la 5ème catégorie titre I (Armes dont l’acquisition et la détention ne sont pas soumises à déclaration) paragraphe 1 (Fusils, carabines et canardières à canon lisse tirant un coup par canon).
Une fois terminée, mon arme passera en 5ème catégorie titre II (Armes dont l’acquisition et la détention sont soumises à déclaration) paragraphe 2 (Fusils et carabines à canon rayé et à percussion centrale). Il me faudra donc déclarer mon arme.
Dernière remarque concernant la réglementation. Le fait de ne tirer de la poudre noire n'implique pas du tout le classement en 8ème catégorie. Pour les armes tirant des cartouches métalliques, seules les armes originales peuvent être classés en 8ème catégorie. Les répliques sont classées en 5ème catégorie (en tout cas pour les armes d'épaule).
lolo577- Pilier du forum
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Date d'inscription : 06/08/2009
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Merci pour toutes ces précisions lolo577
En fait je pensais que ton fusil pouvait être en 8ème catégorie du fait de sa date de fabrication (en fait comme tu l'indiques il a été produit bien après 1870), si tel avait été le cas j'avais pensé que ton fusil aurait pu être considéré non pas comme une réplique mais un original ... Rien n'interdit de monter un canon neuf sur un Chassepot par exemple ... En toute rigueur pour rester en 8ème catégorie il faudrait remplacer le canon par un modèle neuf identique à celui d'origine (ou à défaut un calibre chambré dans une arme d'époque semblable pour peu que plusieurs calibres aient existé pour l'arme en question) ... Si un fabricant produisait une réplique de Chassepot neuve aujourd'hui, même éprouvée seulement pour la PN (à l'inverse des Sharps produits actuellement par Pedersoli par exemple éprouvés pour la PSF), du fait de sa date de fabrication contemporaine bien entendu il serait en 5ème catégorie ... Comme on le voit il y a une certaine tolérance concernant la classification des armes PN, les répliques ne sont pas nécessairement la copie exacte d'armes d'époque (revolvers cap and ball dans des calibres non produits à l'époque, longueurs de canon n'ayant jamais existé, etc ..., je pense à certaines productions Pietta fort symapthiques mais pas très historiques :rendeer: ), il y a peut-être également une certaine souplesse dans la restauration des armes originales Là où la classification en 8ème catégorie n'est pas accordée (ou au minimum discutée ) c'est quand l'arme PN n'est pas la réplique d'une arme ayant réellement existé (Ruger Old Army par exemple), là la tolérance des autorités trouve ses limites ...
Quoi qu'il en soit, 8ème catégorie ou 5ème catégorie, ça ne change pas grand chose, j'ai posé cette question pour notre compréhension de la législation ... Pour une arme de poing c'eut été différent, la classification n'a pas les mêmes implications
Dernière remarque concernant la réglementation. Le fait de ne tirer de la poudre noire n'implique pas du tout le classement en 8ème catégorie. Pour les armes tirant des cartouches métalliques, seules les armes originales peuvent être classés en 8ème catégorie. Les répliques sont classées en 5ème catégorie (en tout cas pour les armes d'épaule).
En fait je pensais que ton fusil pouvait être en 8ème catégorie du fait de sa date de fabrication (en fait comme tu l'indiques il a été produit bien après 1870), si tel avait été le cas j'avais pensé que ton fusil aurait pu être considéré non pas comme une réplique mais un original ... Rien n'interdit de monter un canon neuf sur un Chassepot par exemple ... En toute rigueur pour rester en 8ème catégorie il faudrait remplacer le canon par un modèle neuf identique à celui d'origine (ou à défaut un calibre chambré dans une arme d'époque semblable pour peu que plusieurs calibres aient existé pour l'arme en question) ... Si un fabricant produisait une réplique de Chassepot neuve aujourd'hui, même éprouvée seulement pour la PN (à l'inverse des Sharps produits actuellement par Pedersoli par exemple éprouvés pour la PSF), du fait de sa date de fabrication contemporaine bien entendu il serait en 5ème catégorie ... Comme on le voit il y a une certaine tolérance concernant la classification des armes PN, les répliques ne sont pas nécessairement la copie exacte d'armes d'époque (revolvers cap and ball dans des calibres non produits à l'époque, longueurs de canon n'ayant jamais existé, etc ..., je pense à certaines productions Pietta fort symapthiques mais pas très historiques :rendeer: ), il y a peut-être également une certaine souplesse dans la restauration des armes originales Là où la classification en 8ème catégorie n'est pas accordée (ou au minimum discutée ) c'est quand l'arme PN n'est pas la réplique d'une arme ayant réellement existé (Ruger Old Army par exemple), là la tolérance des autorités trouve ses limites ...
Quoi qu'il en soit, 8ème catégorie ou 5ème catégorie, ça ne change pas grand chose, j'ai posé cette question pour notre compréhension de la législation ... Pour une arme de poing c'eut été différent, la classification n'a pas les mêmes implications
Zastava- Membre
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Re: Un fusil custom en feuilleton !
Vais-je faire néanmoins éprouver mon arme ?
C'est obligatoire mais c'est pas gagné ! La munition de mon custom n'étant pas codifiée par la CIP, les outillages de contrôles n'existent pas : jauges du cône de prise de rayures, jauges de feuillures (celles du 577 Nitro Express pourraient éventuellement convenir ). Ensuite, je me demande bien quelles cartouches d'épreuve les techniciens du banc d'épreuve vont-ils pouvoir introduire dans mon arme.
C'est très simple, tu envoies ton arme au BE de Saint Etienne avec deux cartouches chargées, ils les étuveront pour en faire monter la pression et les utiliseront pour éprouver ton arme... :roll:
C'est ce qui se pratique pour les armes dont le calibre n'est pas listé CIP...
Ils ne jaugent rien, ni le cône de prise de rayure, ni la feuillure...tout ce qui les interresse c'est que l'arme ne présente pas de déformation après l'épreuve...
A part ça, beau boulot...
Invité- Invité
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Un petit lien pour la munition Greener et quelques autres fariboles:
http://www.dave-cushman.net/shot/greenerpolice.html
http://www.dave-cushman.net/shot/greenerpolice.html
Invité- Invité
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Zastava a écrit:Merci pour toutes ces précisions lolo577
En fait je pensais que ton fusil pouvait être en 8ème catégorie ...
.... la classification n'a pas les mêmes implications
Puisque tu souhaites comprendre un peu mieux la législation de la 8eme catégorie, il me faut, sans vouloir jouer au maître d'école, dissiper quelques malentendus... Je n'ai pas été assez précis dans ma réponse.
La 8ème catégorie rassemble les armes historiques et de collection.
Paragraphe 1 : les armes originales conçues avant 1870, sous réserve qu'elle ne tirent pas des munitions de 1ère et 4ème catégorie, et tirant des munitions à poudre noire. Il existe également une liste d'exceptions rassemblant des armes postérieures à 1870 et pourtant classées en 8ème catégorie (fusils Gras, révolvers réglementaires 1873/74, etc).
Paragraphe 2 : les armes rendues inaptes au tir, c'est à dire les armes neutralisées.
Cas particulier des répliques modernes d'armes de 8ème catégorie :
- Il n'est pas indispensable que la réplique soit une copie exacte de l'arme originale, il suffit seulement qu'elle reprenne "l’aspect extérieur ainsi que les principes de fonctionnement des divers mécanismes des modèles originaux les reproductions d’armes anciennes d’un modèle antérieur au 1er janvier 1870".
- Si la réplique se recharge par la bouche ou l'avant du barillet ou utilise des cartouches papier ou carton, ce qui implique nécessairement l'utilisation de poudre noire, alors cette réplique est classée en 8ème catégorie.
- Si la réplique utilise des cartouches métalliques, elle est classée en 5ème catégorie (arme d'épaules) ou 4ème catégorie (armes de poing).
Cela étant dit et sans vouloir pinailler quelques commentaires :
- Le Ruger Old Army est une arme moderne mais elle répond tout à fait au premier point car elle reprend les principes de fonctionnement des revolvers à percussion.
- Une réplique moderne du Chassepot serait classée en 8ème catégorie car le Chassepot tire une cartouche papier.
- Une réplique moderne du Springfield Trapdoor est classée en 5ème catégorie alors qu'un original est classé en 8ème catégorie en raison de l'utilisation d'une cartouche métallique.
lolo577- Pilier du forum
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Re: Un fusil custom en feuilleton !
cantius a écrit:
C'est très simple, tu envoies ton arme au BE de Saint Etienne avec deux cartouches chargées, ils les étuveront pour en faire monter la pression et les utiliseront pour éprouver ton arme... :roll:
C'est ce qui se pratique pour les armes dont le calibre n'est pas listé CIP...
Ils ne jaugent rien, ni le cône de prise de rayure, ni la feuillure...tout ce qui les interresse c'est que l'arme ne présente pas de déformation après l'épreuve...
A part ça, beau boulot...
Merci pour l'info.:merci:
J'ai téléchargé beaucoup de documentation officielle de la CIP concernant l'épreuve des armes. Mais je n'ai jamais pris le temps de contacter directement le Banc d'Epreuve pour expliquer mon cas particulier.
Effectivement cette procédure est tout à fait simple. Je savais que les cartouches étaient étuvées pour qu'elles développent plus de pression. Je ne savait pas que la procédure était identique pour les cartouches non codifiées par la CIP et pour les cartouches à poudre noire.
lolo577- Pilier du forum
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Re: Un fusil custom en feuilleton !
- Une réplique moderne du Chassepot serait classée en 8ème catégorie car le Chassepot tire une cartouche papier.
Merci pour toutes ces précisions lolo577 J'aurai appris un truc car j'ignorais que le Chassepot fonctionnait avec des cartouches papier, j'ai choisi un mauvais exemple, je croyais qu'il fonctionnait avec des cartouches métalliques
Zastava- Membre
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Re: Un fusil custom en feuilleton !
C 'est juste après que le GRAS,puis le LEBEL,et le BERTHIER ont utilisé des cartouches métalliques.
Invité- Invité
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Après ces quelques semaines sans nouvelles fraiches, je vous fait part des dernières évolutions de mon projet.
Travail sur la crosse et le garde-main
Avant d'aller plus loin, voici une photo des deux blocs de bois dans lesquels seront taillés la crosse et le garde-main. Les blocs ont été rabotés et certaines faces mises "d'équerre" avant de procéder aux différents perçages.
Sur mon custom, la ligne de mire est située à quasiment 40 mm au dessus de l'axe du canon. Dans ces conditions, la crosse d'origine est bien trop basse. Il est impossible d'avoir la joue en appui sur le busc de crosse tout en regardant dans l'œilleton.
Pour avoir une idée relativement précises des formes à donner à la crosse et au garde-main, nous nous sommes livrés à des essais d'ergonomie. La crosse a été rehaussée avec des matériaux de récupération et le garde-main taillé grossièrement dans de vieilles planches.
Pour vous donner une idée, à ce jour, mon custom ressemble à ceci !!!
C'est affreux non ???
Equipé de ce bien triste tromblon, je me suis installé sur la zone pavée qui se trouve devant le garage de la maison familiale. J'ai installé mon tapis de tir, j'ai chaussé mon gant de tir et je me suis placé dans la position du tireur couché. Une cible réduite avec un visuel de 1cm à été scotchée sur la porte du garage 5 m devant moi….
Dans un premier temps mon père a réglé par tâtonnements successifs la position de la cible réduite de manière à ce que le canon soit parfaitement horizontal une fois la visée effectuée. Cette position était vérifiée à l'aide d'un niveau à bulle. Ce réglage initial m'a permis d'avoir une position de tir réaliste. Ensuite, plus besoin de vérifier l'horizontalité du canon, il me suffisait de viser.
Progressivement, la crosse a été rehaussée jusqu'à ce que la hauteur du busc me convienne. De même, la longueur de la crosse a été ajustée de manière à régler la distance entre l'œil et l'œilleton. Le réglage de cette distance est capital pour la visée mais aussi pour la sécurité du tireur. En effet, si l'œilleton était trop près de mon œil ou plutôt du verre de mes lunettes, il y aurait un risque de collision en raison du recul de l'arme lors du tir.
La crosse
Une fois ces essais d'ergonomie terminés, nous avons travaillé sur la forme de la crosse avec des idées précises concernant ses dimensions. Finalement, nous sommes arrivés à ce dessin :
Commentaires :
- En noir, le tracé de la crosse de chasse originale, en gris le tracé de la crosse du custom.
- La ligne inférieure de la crosse est conservée. C'est obligatoire car l'extrémité du levier sous garde vient en contact avec le dessous de la crosse.
- Le dessus de la crosse est de type "Monte-Carlo".
- La face gauche de la crosse possède une joue.
- Le col de cygne a été renforcé de manière a rendre la crosse plus solide. (c'est un point faible identifié par les utilisateurs des fusils Greener).
- La plaque de couche du custom est plus haute que celle de l'arme originale.
Remarque : j'ai rajouté sur le dessin l'axe de la vis de fixation de la crosse sur le boîtier. Cet axe, horizontal sur le dessin, ne l'est pas sur l'arme comme le montre la photo ci-dessous. Il ne faut pas lire le dessin de manière erronée. Le busc de la crosse est bien parallèle à l'axe du canon.
Si ce qui précède n'a pas été suffisamment clair, une petite photo pour vous donner une idée (il s'agit de la crosse d'une carabine à air comprimé Diana). La crosse de mon custom ne possède pas de poignée demi-pistolet, c'est le levier sous garde qui en fait fonction.
Le garde-main
Comme je l'ai déjà écrit, le garde-main de mon custom est comparable, dans son principe, à celui du FR-F1. Le garde-main monobloc est centré sur les premiers centimètres du canon, puis, au-delà de ces quelques centimètres, il n'y a plus aucun contact entre le canon et le garde-main. Ainsi, on peut affirmer que le canon est "semi-flottant".
Le garde-main sera équipé d'un cale-main fixé sur un rail en acier. Il s'agit de reprendre l'ergonomie d'une carabine destinée au 50 m. Mon custom sera très lourd avec un poids de l'ordre de 7 Kg. C'est pour cela qu'il me soigner l'interface tireur/arme de manière à rendre l'arme la moins inconfortable possible. L'utilisation d'un cale-main et d'une bretelle de type UIT permet d'assister le bras faible et ainsi de limiter fortement les efforts musculaires.
Encore une fois, pour vous donner une idée, une photo de ma carabine BSA International MK II en 22 LR que j'utilise pour le match anglais (60 balles en position couché en 50 m).
Equilibre de l'arme
Si vous jetez un petit coup à la photo où mon custom est posé sur un étau avec ses horribles crosse et garde-main, vous pouvez peut-être voir que l'arme est en équilibre sur l'arrête avant du garde-main. Cela signifie que, pour le moment, le centre de gravité de l'arme se situe à cet endroit c'est à dire à 15 cm en avant du boîtier de culasse. Pour ramener ce centre de gravité vers l'arrière, nous avons décidé de remplacer la vis de fixation de la crosse en alliage d'aluminium par une lourde vis en acier. Ainsi, le centre de gravité sera à la verticale de la main faible qui supportera donc intégralement le poids de l'arme.
Retour sur la pression d'épreuve
Voici un tableau extrait de ma documentation CIP et consacré à l'épreuve des armes à poudre noire rechargées par la bouche.
On peut voir que les armes de calibre 58 (le même calibre que mon custom) sont éprouvées avec une charge de 16,5 grammes de poudre noire poussant une balle de 31 grammes (478 grains). Cette charge vraiment monstrueuse ne développe pourtant qu'une pression de 1400 bars.
Je vous rappelle que la douille du 577 Black Powder Express 2,75" est une douille droite (d'où la comparaison avec les armes se rechargeant par la bouche) dans laquelle on ne peut faire rentrer qu'un maximum de 8,64 grammes de poudre suisse N°3 soit la moitié environ de la charge d'épreuve. J'estime donc que la pression développée par ma cartouche sera très largement inférieure à 1400 bars.
Travail sur la crosse et le garde-main
Avant d'aller plus loin, voici une photo des deux blocs de bois dans lesquels seront taillés la crosse et le garde-main. Les blocs ont été rabotés et certaines faces mises "d'équerre" avant de procéder aux différents perçages.
Sur mon custom, la ligne de mire est située à quasiment 40 mm au dessus de l'axe du canon. Dans ces conditions, la crosse d'origine est bien trop basse. Il est impossible d'avoir la joue en appui sur le busc de crosse tout en regardant dans l'œilleton.
Pour avoir une idée relativement précises des formes à donner à la crosse et au garde-main, nous nous sommes livrés à des essais d'ergonomie. La crosse a été rehaussée avec des matériaux de récupération et le garde-main taillé grossièrement dans de vieilles planches.
Pour vous donner une idée, à ce jour, mon custom ressemble à ceci !!!
C'est affreux non ???
Equipé de ce bien triste tromblon, je me suis installé sur la zone pavée qui se trouve devant le garage de la maison familiale. J'ai installé mon tapis de tir, j'ai chaussé mon gant de tir et je me suis placé dans la position du tireur couché. Une cible réduite avec un visuel de 1cm à été scotchée sur la porte du garage 5 m devant moi….
Dans un premier temps mon père a réglé par tâtonnements successifs la position de la cible réduite de manière à ce que le canon soit parfaitement horizontal une fois la visée effectuée. Cette position était vérifiée à l'aide d'un niveau à bulle. Ce réglage initial m'a permis d'avoir une position de tir réaliste. Ensuite, plus besoin de vérifier l'horizontalité du canon, il me suffisait de viser.
Progressivement, la crosse a été rehaussée jusqu'à ce que la hauteur du busc me convienne. De même, la longueur de la crosse a été ajustée de manière à régler la distance entre l'œil et l'œilleton. Le réglage de cette distance est capital pour la visée mais aussi pour la sécurité du tireur. En effet, si l'œilleton était trop près de mon œil ou plutôt du verre de mes lunettes, il y aurait un risque de collision en raison du recul de l'arme lors du tir.
La crosse
Une fois ces essais d'ergonomie terminés, nous avons travaillé sur la forme de la crosse avec des idées précises concernant ses dimensions. Finalement, nous sommes arrivés à ce dessin :
Commentaires :
- En noir, le tracé de la crosse de chasse originale, en gris le tracé de la crosse du custom.
- La ligne inférieure de la crosse est conservée. C'est obligatoire car l'extrémité du levier sous garde vient en contact avec le dessous de la crosse.
- Le dessus de la crosse est de type "Monte-Carlo".
- La face gauche de la crosse possède une joue.
- Le col de cygne a été renforcé de manière a rendre la crosse plus solide. (c'est un point faible identifié par les utilisateurs des fusils Greener).
- La plaque de couche du custom est plus haute que celle de l'arme originale.
Remarque : j'ai rajouté sur le dessin l'axe de la vis de fixation de la crosse sur le boîtier. Cet axe, horizontal sur le dessin, ne l'est pas sur l'arme comme le montre la photo ci-dessous. Il ne faut pas lire le dessin de manière erronée. Le busc de la crosse est bien parallèle à l'axe du canon.
Si ce qui précède n'a pas été suffisamment clair, une petite photo pour vous donner une idée (il s'agit de la crosse d'une carabine à air comprimé Diana). La crosse de mon custom ne possède pas de poignée demi-pistolet, c'est le levier sous garde qui en fait fonction.
Le garde-main
Comme je l'ai déjà écrit, le garde-main de mon custom est comparable, dans son principe, à celui du FR-F1. Le garde-main monobloc est centré sur les premiers centimètres du canon, puis, au-delà de ces quelques centimètres, il n'y a plus aucun contact entre le canon et le garde-main. Ainsi, on peut affirmer que le canon est "semi-flottant".
Le garde-main sera équipé d'un cale-main fixé sur un rail en acier. Il s'agit de reprendre l'ergonomie d'une carabine destinée au 50 m. Mon custom sera très lourd avec un poids de l'ordre de 7 Kg. C'est pour cela qu'il me soigner l'interface tireur/arme de manière à rendre l'arme la moins inconfortable possible. L'utilisation d'un cale-main et d'une bretelle de type UIT permet d'assister le bras faible et ainsi de limiter fortement les efforts musculaires.
Encore une fois, pour vous donner une idée, une photo de ma carabine BSA International MK II en 22 LR que j'utilise pour le match anglais (60 balles en position couché en 50 m).
Equilibre de l'arme
Si vous jetez un petit coup à la photo où mon custom est posé sur un étau avec ses horribles crosse et garde-main, vous pouvez peut-être voir que l'arme est en équilibre sur l'arrête avant du garde-main. Cela signifie que, pour le moment, le centre de gravité de l'arme se situe à cet endroit c'est à dire à 15 cm en avant du boîtier de culasse. Pour ramener ce centre de gravité vers l'arrière, nous avons décidé de remplacer la vis de fixation de la crosse en alliage d'aluminium par une lourde vis en acier. Ainsi, le centre de gravité sera à la verticale de la main faible qui supportera donc intégralement le poids de l'arme.
Retour sur la pression d'épreuve
Voici un tableau extrait de ma documentation CIP et consacré à l'épreuve des armes à poudre noire rechargées par la bouche.
On peut voir que les armes de calibre 58 (le même calibre que mon custom) sont éprouvées avec une charge de 16,5 grammes de poudre noire poussant une balle de 31 grammes (478 grains). Cette charge vraiment monstrueuse ne développe pourtant qu'une pression de 1400 bars.
Je vous rappelle que la douille du 577 Black Powder Express 2,75" est une douille droite (d'où la comparaison avec les armes se rechargeant par la bouche) dans laquelle on ne peut faire rentrer qu'un maximum de 8,64 grammes de poudre suisse N°3 soit la moitié environ de la charge d'épreuve. J'estime donc que la pression développée par ma cartouche sera très largement inférieure à 1400 bars.
lolo577- Pilier du forum
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Re: Un fusil custom en feuilleton !
Toujours dans la même veine tellement s'est beau :kodamaître:
Invité- Invité
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Explications toujours aussi claires.
Reportage vraiment très intéressant.
HELIX- Administrateur
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Re: Un fusil custom en feuilleton !
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EPISODE 6 : VERROUILLAGE DU CANON
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PETIT RETOUR EN ARRIERE
Comme sur la majorité des armes longues, le canon de mon custom est vissé dans le boîtier. Souvent, l'ajustement du filetage est de type serré, le canon doit être monté en force et ainsi n'a plus envie de se dévisser.
Sur mon custom, le boîtier est de type "take-down", le canon se dévisse facilement pour permettre un démontage rapide de l'arme. Pour éviter que le canon ne se desserre de manière inopinée, il nous a fallu concevoir un système de verrouillage. Dans cette optique, un méplat a été usiné sous le canon au ras du boîtier.
PRINCIPE DU VEROUILLAGE
Le verrouillage du canon est assuré par deux pièces fixées par des vis et goupilles sur la face avant du boîtier.
La première de ces pièces est appelée platine, la seconde est appelée bloc de verrouillage ou plus simplement bloc.
Sur ces deux pièces, deux rampes inclinées complémentaires ont été usinées. Lors du serrage, ces deux rampes vont glisser l'une sur l'autres ce qui va forcer le bloc à s'appuyer sur le méplat du canon.
USINAGES
La platine a été fabriquée en premier. Elle a servi ensuite de gabarit pour usiner les différents perçages sur le boîtier d'une part et sur le bloc d'autre part. Cette technique appelée "contre-perçage" permet d'assurer que tous les perçages vont être parfaitement en face les uns des autres.
Les images qui suivent montrent le boîtier en cours d'usinage. Cette opération était délicate puisque il était interdit de faire une erreur sous peine de créer des dommages irrécupérables sur le boîtier, cœur de l'arme.
Je vous laisse admirer la complexité du montage d'usinage. Avant d'être en mesure de percer le moindre trou dans le boîtier, il a fallu que mon père fabrique (à la main je le rappelle…) un nombre important de brides, de cales, de dispositifs de serrage de manière à ce que la platine soit positionnée et bridée de manière précise et fiable sur le boîtier.
D'un peu plus près…
Ensuite, le montage d'usinage a été serré dans l'étau de la perceuse. Pour être certain que les perçages soient parfaitement perpendiculaires à la face avant du boîtier, des réglages ont été faits avec l'aide d'un comparateur et avec beaucoup de patience.
Une fois ces réglages effectués, il ne restait plus qu'à percer les 6 tous du boîtier, 4 pour les taraudages et 2 pour les goupilles de positionnement.
L'outil dans le mandrin de la perceuse est un alésoir machine destiné à assurer la finition des trous recevant les goupilles.
Une procédure similaire a été appliquée pour "contre-percer" les différents perçages du bloc de verrouillage.
Quelques images des pièces terminées :
Boîtier de culasse et canon
Platine et bloc de verrouillage
Remarque : les goupilles des photos ne sont pas les goupilles définitives. Elles seront remplacées au montage final par de "vraies" goupilles trempées et rectifiées.
MONTAGE
Etape 1 : On place la platine sur la face avant du boîtier, elle est positionnée par les 2 goupilles.
Etape 2 : On dispose le bloc contre la platine. Les rampes inclinées des 2 pièces sont en vis à vis.
Etape 3 : On insère les vis dans leurs perçages respectifs, elles traversent le bloc et la platine pour aller se visser dans le boîtier. On serre ensuite les vis. Le bloc se rapproche de la platine et les rampes inclinées entrent en contact. Les rampes glissent l'une sur l'autre ce qui oblige le bloc à s'appliquer fortement contre le méplat du canon. Le canon est donc verrouillé en place.
Remarque 1 : Une fois les vis serrées, il y a contact à la fois entre :
- Le boîtier et la platine ;
- La platine et le bloc sur les faces mais aussi sur les rampes inclinées ;
- Le bloc et le méplat du canon.
Pour que ces contacts puissent exister de manière simultanée, toutes les pièces doivent être ajustées très finement.
Remarque 2 : Le taraudage que l'on trouve au centre du bloc servira à recevoir la vis de fixation du garde-main. Mais tout cela est une autre histoire….
Assemblage terminé. Les vis ne sont toutefois pas serrées à fond (leurs têtes dépassent du bloc alors qu'elles devraient disparaître dans leurs lamages respectifs). Vous pouvez remarquer les différentes pièces sont dans le prolongement naturel du boîtier dont elles reprennent le profil inférieur. Elles seront cachées à l'intérieur du garde-main.
POUR CONCLURE
L'air de rien, la réalisation du dispositif de fixation du canon était un gros morceau d'autant plus délicat qu'il impliquait de percer le boîtier. Je suis à la fois heureux et soulagé que cette étape soit franchie…
EPISODE 6 : VERROUILLAGE DU CANON
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PETIT RETOUR EN ARRIERE
Comme sur la majorité des armes longues, le canon de mon custom est vissé dans le boîtier. Souvent, l'ajustement du filetage est de type serré, le canon doit être monté en force et ainsi n'a plus envie de se dévisser.
Sur mon custom, le boîtier est de type "take-down", le canon se dévisse facilement pour permettre un démontage rapide de l'arme. Pour éviter que le canon ne se desserre de manière inopinée, il nous a fallu concevoir un système de verrouillage. Dans cette optique, un méplat a été usiné sous le canon au ras du boîtier.
PRINCIPE DU VEROUILLAGE
Le verrouillage du canon est assuré par deux pièces fixées par des vis et goupilles sur la face avant du boîtier.
La première de ces pièces est appelée platine, la seconde est appelée bloc de verrouillage ou plus simplement bloc.
Sur ces deux pièces, deux rampes inclinées complémentaires ont été usinées. Lors du serrage, ces deux rampes vont glisser l'une sur l'autres ce qui va forcer le bloc à s'appuyer sur le méplat du canon.
USINAGES
La platine a été fabriquée en premier. Elle a servi ensuite de gabarit pour usiner les différents perçages sur le boîtier d'une part et sur le bloc d'autre part. Cette technique appelée "contre-perçage" permet d'assurer que tous les perçages vont être parfaitement en face les uns des autres.
Les images qui suivent montrent le boîtier en cours d'usinage. Cette opération était délicate puisque il était interdit de faire une erreur sous peine de créer des dommages irrécupérables sur le boîtier, cœur de l'arme.
Je vous laisse admirer la complexité du montage d'usinage. Avant d'être en mesure de percer le moindre trou dans le boîtier, il a fallu que mon père fabrique (à la main je le rappelle…) un nombre important de brides, de cales, de dispositifs de serrage de manière à ce que la platine soit positionnée et bridée de manière précise et fiable sur le boîtier.
D'un peu plus près…
Ensuite, le montage d'usinage a été serré dans l'étau de la perceuse. Pour être certain que les perçages soient parfaitement perpendiculaires à la face avant du boîtier, des réglages ont été faits avec l'aide d'un comparateur et avec beaucoup de patience.
Une fois ces réglages effectués, il ne restait plus qu'à percer les 6 tous du boîtier, 4 pour les taraudages et 2 pour les goupilles de positionnement.
L'outil dans le mandrin de la perceuse est un alésoir machine destiné à assurer la finition des trous recevant les goupilles.
Une procédure similaire a été appliquée pour "contre-percer" les différents perçages du bloc de verrouillage.
Quelques images des pièces terminées :
Boîtier de culasse et canon
Platine et bloc de verrouillage
Remarque : les goupilles des photos ne sont pas les goupilles définitives. Elles seront remplacées au montage final par de "vraies" goupilles trempées et rectifiées.
MONTAGE
Etape 1 : On place la platine sur la face avant du boîtier, elle est positionnée par les 2 goupilles.
Etape 2 : On dispose le bloc contre la platine. Les rampes inclinées des 2 pièces sont en vis à vis.
Etape 3 : On insère les vis dans leurs perçages respectifs, elles traversent le bloc et la platine pour aller se visser dans le boîtier. On serre ensuite les vis. Le bloc se rapproche de la platine et les rampes inclinées entrent en contact. Les rampes glissent l'une sur l'autre ce qui oblige le bloc à s'appliquer fortement contre le méplat du canon. Le canon est donc verrouillé en place.
Remarque 1 : Une fois les vis serrées, il y a contact à la fois entre :
- Le boîtier et la platine ;
- La platine et le bloc sur les faces mais aussi sur les rampes inclinées ;
- Le bloc et le méplat du canon.
Pour que ces contacts puissent exister de manière simultanée, toutes les pièces doivent être ajustées très finement.
Remarque 2 : Le taraudage que l'on trouve au centre du bloc servira à recevoir la vis de fixation du garde-main. Mais tout cela est une autre histoire….
Assemblage terminé. Les vis ne sont toutefois pas serrées à fond (leurs têtes dépassent du bloc alors qu'elles devraient disparaître dans leurs lamages respectifs). Vous pouvez remarquer les différentes pièces sont dans le prolongement naturel du boîtier dont elles reprennent le profil inférieur. Elles seront cachées à l'intérieur du garde-main.
POUR CONCLURE
L'air de rien, la réalisation du dispositif de fixation du canon était un gros morceau d'autant plus délicat qu'il impliquait de percer le boîtier. Je suis à la fois heureux et soulagé que cette étape soit franchie…
Dernière édition par lolo577 le Dim 01 Nov 2009, 12:23, édité 2 fois
C'est pas la ferraille qui commande !!!
(traduction un peu primaire de la domination de l'Homme sur la matière)
lolo577- Pilier du forum
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Re: Un fusil custom en feuilleton !
Absomument phénoménal.
Un vrai travail d'armurier et ........................de créateur. :kodamaître:
:bravo:
HELIX- Administrateur
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Re: Un fusil custom en feuilleton !
Bonjour,
Ca laisse rêveur, ça laisse baba.
Encore bravo, encore des encouragements. Ah le talent. :kodamaître:
Ca laisse rêveur, ça laisse baba.
Encore bravo, encore des encouragements. Ah le talent. :kodamaître:
Donec eris felix, multos numerabis amicos
ZFK- Membre confirmé
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Re: Un fusil custom en feuilleton !
Putain con!!!!
Lolo t es un grand malade.....
Bravo :armataz2: :bravo:
Lolo t es un grand malade.....
Bravo :armataz2: :bravo:
Invité- Invité
Re: Un fusil custom en feuilleton !
Merci les gars ! :merci: :merci:
Pour finir avec mon stock de photos fraiches...
Le futur cale-main qui sera fixé sur un rail disposé sous le garde-main.
L'ébauche du cale-main est en dural. En dessous, l'axe qui servira d'attache à l'anneau de bretelle.
Le bloc de noyer dans lequel sera taillée la crosse est percé de part en part au diamètre de 16 mm. Ce perçage doit recevoir la vis de fixation de la crosse sur le boîtier de culasse. Pas si facile de percer "bien droit" sur une longueur de 42 centimètres...
Dessus, la plaque de couche en acier !
Pour finir avec mon stock de photos fraiches...
Le futur cale-main qui sera fixé sur un rail disposé sous le garde-main.
L'ébauche du cale-main est en dural. En dessous, l'axe qui servira d'attache à l'anneau de bretelle.
Le bloc de noyer dans lequel sera taillée la crosse est percé de part en part au diamètre de 16 mm. Ce perçage doit recevoir la vis de fixation de la crosse sur le boîtier de culasse. Pas si facile de percer "bien droit" sur une longueur de 42 centimètres...
Dessus, la plaque de couche en acier !
C'est pas la ferraille qui commande !!!
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