Souvenirs souvenirs

On est en octobre 1983 à Mailly Le Camp, après un "voyage" initiatique depuis Sedan, pour des réservistes qui avaient quitté le service militaire depuis 3 à 5 ans, au volant de ces jeeps dont le centre de gravité très haut interdit les virages au-dessus de 40 km/h....

Tout commence par le "décoconnage" sous les ordres de votre serviteur à droite : les munitions ont été livrées dans le cadre du plan Marshall et sont datées de 1947.

Chaque caisse contient deux munitions, obus anti-char à charge creuse, calibre 106 SR.


Puis les caisses contenant deux munitions décoconnées sont apportées au pas de tir et chargées à la mimine par le chargeur/chef de pièce




Qui ferme la culasse en passant le bras au dessus du tonnerre (on ne sait jamais) et vient se positionner sur le côté droit, juste en avant de la roue de secours, pendant que les observateurs ... observent.


Trois tirs de spotter (trop long, trop court, but), puis feu canon !
Au tir, il vaut mieux ne pas être derrière, l'objet qu'on voit voler en l'air est la housse de protection de la culasse qui avait été posée bêtement au sol.
 
  


A l'arrivée, à 900 m sur une carcasse d'EBR : BUT !



On n'a eu qu'un seul long feu (pas de tir) sur la cinquantaine d'obus tirés. pratiquement 100% de coups au but, avec des tireurs qui tiraient pour la première fois de leur vie au 106 (ils avaient pour la plupart été tireurs EBR pendant leur service militaire). Suivant l'habileté du tireur et son analyse de ses tirs, le nombre de spotters varie de 2 à 4, avec un peu d'entraînement on aurait pu arriver à descendre à 1 seul + correction + tir canon.

Merci pour le flashback ...

Au Camp des Garrigues, un tir sans casque (il n'y en avait qu'un, et celui-ci avait été cassé par le tireur précédent) m'a valu l'acouphène permanent qui siffle dans mes oreilles depuis 1968 !

Une colle un peu idiote, que j'avais en réserve pour les poseurs de questions idiotes, quand je donnais mes cours :
Combien de trous dans la douille du 106 ?

A+

  Beaucoup !!!

feder504 a écrit:Merci pour le flashback ...

Au Camp des Garrigues, un tir sans casque (il n'y en avait qu'un, et celui-ci avait été cassé par le tireur précédent) m'a valu l'acouphène permanent qui siffle dans mes oreilles depuis 1968 !

En ce qui me concerne, c'est depuis une démonstration de tir devant la compagnie rassemblée, en novembre 1970 à La Courtine, il n'y avait pas de casques du tout et celui qui dirigeait le tir a "oublié" de prévenir avant le tir 

Je me souviens que de belles flammes sortaient par la culasse   :koenfeu:

Pour les trous : ... 1160 ! (je me suis fait ch.. à les compter ... )

Et pour ceux qui n'ont pas eu le bonheur de tirer avec cet engin ou ne le connaissent pas, une petite précision sur ce mystérieux "spotter" ...

Avant de lâcher l'obus, il faut vérifier que la distance de tir choisie dans la lunette est bien la bonne.
Pour cela , une arme de réglage est montée sur le tube, c'est la "M 8", arme semi-automatique dotée d'un chargeur de 10 coups. Elle tire une cartouche de 12,7 mm raccourcie, la ".50 Spotter M 48" (12,7 x 46,5, la .50 normale étant une 12,7 x 99).
La trajectoire de la balle est identique à celle de l'obus jusqu'à la distance de tir pratique (1350 m, après, le traceur s'éteint ...).

Voici de quoi comparer les deux cartouches :


Pour ceux qui aiment les marquages, celui de l'étui de la M 48 est (en 9-12-3-6) : VE / 4-63 / S / 12,7, et celui de la .50 de manipulation (étui acier bondérisé, 3 trous, pas d'amorce et puits d'amorce non percé) : F A 4.

On voit bien le profil particulier de la balle traçante et fumigène à l'impact, par rapport à celui de la balle ordinaire de 12,7 ...

A+

Une fois correctement simbleauté, ce système est d'un précision impressionnante et surtout d'une simplicité biblique !
Une fois qu'on a utilisé cet armement avec des personnels pratiquement sans entraînement on voit immédiatement que la marche pour obtenir un tir parfaitement précis jusqu'à 1000 m n'est vraiment pas haute : dès lors que l'évaluation de la distance est bonne, une confirmation au spotter qui est pratiquement indétectable par une cible blindée permet un but dans 100% des cas.

On en avait aussi, les "jeep bat"

Je ne les ai qu'entendues

Voir aussi : https://www.tircollection.com/t23642-delire-total

et la "cartouche" issue de l'INF 401/2

cd ram a écrit:

feder504 a écrit:Merci pour le flashback ...

Au Camp des Garrigues, un tir sans casque (il n'y en avait qu'un, et celui-ci avait été cassé par le tireur précédent) m'a valu l'acouphène permanent qui siffle dans mes oreilles depuis 1968 !

En ce qui me concerne, c'est depuis une démonstration de tir devant la compagnie rassemblée, en novembre 1970 à La Courtine, il n'y avait pas de casques du tout et celui qui dirigeait le tir a "oublié" de prévenir avant le tir 

Je me souviens que de belles flammes sortaient par la culasse   :koenfeu:

Moi qui espérais me débarasser un jour de mes acouphènes... c'est mal parti.
On a plus de 106 maintenant, que des missiles qu'en 4 ans je n'ai jamais vu tiré une seule fois