J'ai craqué! Voir rubrique estimations .. pour ce Mq31

Bonjour à tous
finalement, je ne risquais pas grand'chose (avec 100 briques, t'as plus rien! ) et donc j'ai acquis ce mousqueton vendu par mon armurier de province française à un prix très raisonnable. Son N° (905XXX) le date de 1948 (j'ai consulté la rubrique "armes suisses" pour trouver ce renseignement), et pour son âge (2 ans de plus que moi) il est bien conservé, je trouve.
Comme évoqué dans la rubrique Estimations, il est rechambré en 30.284w.
Quelques photos :



Après démontage sommaire, avec un outil qui, s'il n'est pas l'outil réglementaire, est un outil ... compatriote :

je suis déçu par la médiocre qualité du pontet, une simple tôle ... je m'attendais à mieux!
Quelques photos de détail :




une multitude de croix suisses, et bien sûr celle-ci :

Si vous avez quelques informations sur la signification des poinçons et numéros, je suis preneur!
Je vais partir à la recherche d'un nouvel embouchoir de fût (pas au prix de Natu...!) d'une bretelle, une baïonnette et un nécessaire de nettoyage. Ca doit se trouver, non?
Pour moi, elle manque de vécu guerrier, mais au global, c'est une arme intéressante, avec son système de culasse bien particulier.Dès que j'aurai des munitions, je l'essayerai.
Merci à tous ceux qui m'ont donné leur précieux avis sur la cartouche de 30.384W!
Bien cordialement,
Jean-Marc

Poinçon d'acceptation (le truc qui ressemble à un P et un D mêlés.

Derrière la plaque de couche, un nom?

CESABC a écrit:... je suis déçu par la médiocre qualité du pontet, une simple tôle ... je m'attendais à mieux!
... Pour moi, elle manque de vécu guerrier
... Dès que j'aurai des munitions, je l'essayerai.

Ben moi ce pontet m'impressionne particulièrement : il montre que les Suisses n'étaient pas des horlogers bornés ! Partout là où il faut c'est compliqué à souhait, soigneusement usiné et méticuleusement fini. Mais là où un tel luxe ne sert à rien, ils ont opté pour la tôle découpée et pliée : pièce de sous-garde, pontet, plaque de couche. Même la tringle de manoeuvre a donné lieu à économies (comparez-la avec une tringle de 1889 ou 1911) ; et l'arrêtoir de culasse (joliment conçu - mais pas facile à démonter pour en apprécier toute la poésie).

Le mien est aussi d'après guerre, alors j'ai pensé à des simplifications tardives, comme on l'a vu sur Mauser, Springfield, MAS 36, etc.
Mais il paraît que non, que c'est comme ça dès 1931. Les autres n'y sont venus qu'après, sous la pression de l'économie de guerre (avec pour le reste, même en temps de paix, une mécanique bien en dessous des Suisses, il faut l'admettre). Notez que les boucles (grenadière et embouchoir) n'ont pas été traitées aussi dédaigneusement que le pontet, contrairement aux autres modèles pré-cités : la mise à bois aurait-elle été considérée comme un critère important ?

Le vécu guerrier, sur ces fusils, c'est au bas de la crosse, côté gauche : les chaussures cloutées sont féroces, mais permettent de grimper sur les hauteurs. Ce qui réduit la guerre à l'observation des frileuses peuplades inférieures, qui n'osent pas s'y risquer...

Pour le rechargement, n'écoute pas trop ceux qui t'assureront que la puissance de verrouillage est trop faible pour permettre le recalibrage de collet : si tu ne charges pas comme une brute tu peux bien en faire 4 à 6 entre chaque recalibrage intégral (mais 1 de trop c'est dur à fermer, faut éviter). Rançon du procédé, si ta charge est optimisée en recalibrage de collet, le premier tir après chaque recalibrage intégral pourrait être moins précis (à réserver aux usages ludiques).
Tant qu'à faire, tu peux optimiser la longueur de recalibrage intégral pour t'adapter à la feuillure réelle : une rondelle de clinquant enfilée autour de la douille pour limiter l'introduction dans la matrice, d'épaisseur à définir par tâtonnements (au dessous de 1/10 voire 2/10 ça vaut pas le coup, la rondelle est trop vite HS). Limiter la profondeur de recalibrage en dévissant un peu la matrice au dessus du PMH de la presse est d'une imprécision effrayante.
Fais-y attention dès le premier tour, en commençant par 4 ou 5 douilles "sacrifiées" : s'il y a un excès de feuillure, même si les douilles le supportent 1 ou 2 fois (le temps de mettre au point le correctif de longueur) elles auront pris un méchant coup de vieux, et auront du mal à dépasser les 30 rechargements... Mais c'est tellement bien ajusté qu'en général une rupture d'étui à 10 ou 15 mm de la base passe inaperçue !
Attention au choix et au positionnement de la balle : les Suisses ont un vol libre inhabituellement court pour des armes militaires, il vaut mieux le jauger (car il peut aussi avoir été allongé lors du rechambrage).

Ce n'est pas le vol libre qui est court, mais la forme de la balle réglementaire qui est particulière. Le cône de forcement a peut-être été modifié au rechambrage.

Bonsoir, et merci à ceux qui ont posté ...
Verchère, un merci supplémentaire, mais je suis compétiteur TAR uniquement arme de poing; je vais utiliser ce Mq31 une fois par an peut-être, en alternance avec les autres armes longues que je détiens (chacune son tour!) donc je vais acheter des cartouches toutes cousues ... d'ailleurs à ce sujet où peut-on en trouver à un prix raisonnable? J'en ai vu chez N...co, mais au prix du caviar ...  
Bien cordialement,
Jean-Marc

Honnetement, j'espere que tu l'as acheté à tres vil prix
Une arme rechambrée decote maintenant tres fortement et est quasiment inrevendable.
Elle presente aussi le risque de se retrouver avec une arme mal rechambrée.

Je ne suis pas comme Verchere
Je resterais tres prudent sur la methodologie à appliquer au rechargement du fusil suisse.
Rechargement que je pratique depuis quelques années

Le systeme de verrouillage de tous les fusils suisse a un effet de came tres peu prononcé.
Il est donc important de savoir ce que l'on fait et d'utiliser une poudre adaptée à l'usage que l'on veut faire. Poudre lente avec charge moderée si on pratique le recalibrage partiel, poudre plus rapide si on s'en fiche un peu.

Par exemple dans tous mes suisses l'utilisation de la N150 genere un pic de pression trop à l'interieur de la douille pour que l'on puisse faire du recalibrage partiel. Et là je parle de charge non à la limite du calibre de l'ordre de 3.05 grammes de N150 avec une balle de 155 grains

Apres le 30-284W
La premiere chose à faire ce sont des mesures:
- mesure de la longueur de cartouche
- mesure de la longueur maxi de la douille

En effet beaucoup de 30-284W se sont contenté d'effacer le corp et l'epaulement de la douille d'origine
Mais on a garder le collet et la prise de rayure.
Ce qui oblige a descendre relativement bas la balle dans la douille

Bonjour
Le K31 est vraiment l'arme de guerre qui se rapproche le plus en précision à une arme sportive!
Il a d'ailleurs été conçu pour cela ( armée de milice oblige)

Pour les poinçons, le fameux PB prouve que l'arme a passé le banc d'essais aux munitions en surcharge.
Il n'est donc plus valable si le canon est chambré pour autre chose.
Le P veut dire Privatisé ( après la période de service obligatoire)
Les croix Suisses fond partie de l'obligation pour les pièces d'origine.

Maintenant il peut exister des variantes de poinçons pour les K31 ( surtout dès le N° 970.000)
A partir du N° 970.000 la Confédération a passé commande de 3000 armes avec canon choisi à 100 points
pour les besoins des matcheurs .
Ces armes possèdent des poinçons militaires mais différent ( comme le P de privatisé) qui n'existe pas!
Pour les collectionneurs elles sont très recherchés.
Rien n'a voir avec un K31 avec canon Hammerli  ( c'est encore une autre série) 
C'est surtout une série qui a été construite dès 1955 ( époque ou la Confédération savait que le K31 était en fin de vie pour faire place au Fass 57)

Salutations                                                                                         Dormamu

Pour ce qui en est de la facilité de fermeture sur des recalibrages de collet, j'ai perdu l'habitude de me fier aux évidences mécaniques, et de vérifier expérimentalement. C'est ainsi que j'ai constaté que le K31 en acceptait un certain nombre, certes moins qu'un Mauser ou un Mosin ; et que même le STG 57 en acceptait au moins 5 - voire 8 (pourtant sur celui-ci on ne peut pas beaucoup réduire la puissance, sous peine d'incidents de tir).
Certes, si on veut recharger un K31 à la puissance de la GP11, c'est plus douteux...
Mais en 30-284, avec 2.75 g de Tu3000 derrière une balle de 150 gr, ça tient le 10 (de la C50 à 100 m) ; alors pourquoi charger plus fort ? Cependant, je commence depuis peu à penser que "tenir la mouche" serait encore mieux ; si pour descendre sous la MOA je dois revoir et augmenter mes charges, je reverrai alors peut-être ma position actuelle concernant le recalibrage de collet ... mais seulement après avoir constaté que ça ne va plus...

Quant aux armes rechambrées en général, ma position est un peu laxiste car je ne les considère pas à priori aptes à tirer des munitions "toutes cousues" du commerce. Ça peut arriver certes, mais compte-tenu de tous les impondérables de l'opération ça n'a rien de garanti.
Il me faut reconnaître que (sauf 22 LR et 12 lisse bien sûr) la dernière boîte de cartouches manufacturées que j'ai acheté c'était durant mon service militaire ; et encore, au club de tir américain de Berlin, bien moins cher qu'aux USA ! Donc pour moi, à l'inverse de beaucoup d'autres, l'achat de manufacturées c'est seulement si on n'arrive pas à recharger...
Partant de là, j'ai fâcheusement tendance à considérer la plupart des défauts de rechambrage comme "purement anecdotiques"...


On a testé le vol libre avec une balle à ogive assez renflée, quasi-tangente, pour définir la "LHT rayures" maxi, c'est à dire la LHT où la balle toucherait les rayures.
K31 (30-284) 79.6, G11 (7.5x55) 79.3, STG57 (7.5x55) 78.3,
MAS 36 (30-284) 80.8, RS1 (300 Sav) 73.9, second K31 (30-284) 85.6

- On constate pour la première ligne que c'est relativement constant sur des suisses, le STG étant tout de même plus court. En vol libre, avec la douille maxi à 55.6 et la balle positionnée en position sertissable (ogive longueur 22.5) la LHT serait de 78.1 mm. Le vol libre serait alors respectivement de 1.5, 1.2 et 0.2 ; correct dans les K31 mais un peu limite dans le STG (on a opté pour une autre balle, à ogive plus courte et tangente).
- Dans le MAS 36 la douille de 30-284 (55.1) donnerait une LHT de 77.6, soit un vol libre de 3.2 mm ; et avec la douille originelle de 7.5 MAS (54.0) on aurait LHT 76.5, vol libre 4.3. Mais l'histoire ne dit pas si le rechambreur au touché au départ de rayures !
- dans la RS1, chambre assurément d'origine mais production artisanale, la douille de 300 Savage (47.52) aurait donné une LHT de 70.02, soit un vol libre de 3.88 mm.
- enfin dans le second K31, qu'on prenne une douille de 55.1 ou 55.6, le vol libre est de 8 ou 7.5 mm ; sur celui-ci le départ de rayures semble visiblement retouché (et à mon avis un peu trop)...

On constate donc, avec la même balle, des vols libres assez variés, mais les suisses se distinguent nettement par leur vols très courts. Sur d'autres réglo, p.ex. Lee-Enfield ou Mosin, avec des balles de profil analogue on arrive vite à des vols libres de 4, voire 6 mm. Inutile de pointer du doigt le fait que la LHT de la cartouche montée est ici souvent supérieure à la norme : ce n'était qu'un test d'atelier, ladite balle peut d'ailleurs être enfoncée plus, si on ne veut pas sertir. D'ailleurs sur certaines armes cette LHT excessive passerait aisément...

Mêmes essais refaits avec une balle à ogive très tangente ; une fois compensé les résultats pour tenir compte de la différence de longueur des ogives, on constatait que les vols libres étaient différents du premier essai, de 0.7 mm plus long à 1.5 mm plus court. C'est forcément une conséquence du changement de l'angle d'ogive, en rapport avec des différences d'angle de cône de prise de rayures ; on s'y attendait un peu (c'était même l'objectif de l'essai), mais l'amplitude des variations nous a surpris.

Conclusion : la LHT mise au point pour une arme n'est pas valable pour une autre ; mais alors pas du tout !