Reconstruction d'un Mannlicher 1888
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pince mi et pince moi
Non, il ne faut opas en faire une montagne non plus ; remettre la culasse sans astuce et "simple". Si l'on est droitier on tien fermement le corps de culasse par la main gauche, on arme par le levier tenu de la min droite qui a tiré , avec le pouce gauche on plaque la béquille contre le corps de culasse. C'est simple jusqu'à présent . L'on procède à un changement de positions des main pour , en maintenant toujours la béquille contre le corps être en position d’introduire la culasse dans le boîtier, béquille toujours bien tenue ; avec la 3e main, on peut aider l'arrêtoir de culasse à laisser le passage à celle ci. On pousse jusqu'à ce que la béquille soit désormais maintenue dans cette position de déverrouillage par le boîtier et on la lâche , là ça se joue à pas beaucoup, on finit de pousser, c'est fait ! Avec des doigt d'intello et des pinçons partout sur les doigts, c'est une routine simple avec de l'entraînement mais c'est tellement plus sympa si l'on a bloqué le bazar en le sortant du boîtier, bien que, donc, ce ne soit pas obligatoire, c'est simplement se faciliter la vie très largement et éviter les pinçons, mais on peut être encore plus masochiste que moi !
dedeparis- Membre confirmé
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pince mi pince moi
Non, il ne faut pas en faire une montagne non plus ; remettre la culasse sans astuce est "simple". Si l'on est droitier on tien fermement le corps de culasse par la main gauche, on arme par le levier tenu de la min droite qui a tiré , avec le pouce gauche on plaque la béquille contre le corps de culasse. C'est simple jusqu'à présent . L'on procède à un changement de positions des main pour , en maintenant toujours la béquille contre le corps être en position d’introduire la culasse dans le boîtier, béquille toujours bien tenue ; avec la 3e main, on peut aider l'arrêtoir de culasse à laisser le passage à celle ci. On pousse jusqu'à ce que la béquille soit désormais maintenue dans cette position de déverrouillage par le boîtier et on la lâche , là ça se joue à pas beaucoup, on finit de pousser, c'est fait ! Avec des doigt d'intello et des pinçons partout sur les doigts, c'est une routine simple avec de l'entraînement mais c'est tellement plus sympa si l'on a bloqué le bazar en le sortant du boîtier, bien que, donc, ce ne soit pas obligatoire, c'est simplement se faciliter la vie très largement et éviter les pinçons, mais on peut être encore plus masochiste que moi !
dedeparis- Membre confirmé
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Re: Reconstruction d'un Mannlicher 1888
Puisqu'il faut mettre les points sur les 'i' ...
Excusez la piètre photo explicative (reprise de plus haut sur le sujet), mais sur cette bécane j'ai pas PhotoShop (et décidément, y-a pas d'autre logiciel de retouche qui soit aussi performant et commode d'emploi).
On remarque au bout de la pièce de manoeuvre un plan incliné A, marqué d'importants frottements. Je gagerais qu'en position ouverte il tombe en face de la lumière B, par laquelle rentrerait le tenon arrière de l'extracteur, qui ferait alors office de frein sur le plan incliné A. L'échancrure C étant destinée à soulager l'extracteur quand la culasse est fermée, et à fournir un point de freinage pour éviter qu'elle ne s'ouvre toute seule quand on repose brutalement l'arme au pied.
Je n'ai rien contre les collectioneurs américains (enfin, pas plus qu'envers les ricains non collectionneurs), si ce n'est leur tendance à mépriser systématiquement les matériels européens ; et par suite à ne pas chercher la petite bête à leur propos (ils tirent aussi des balles .323 dans les Lebel et Mannlicher, des GP11 dans les SR89, etc.). Pour paraphraser notre "incorruptible" belfortain, << on ne peut pas prendre au sérieux un pays dont le président prête serment sur la Bible >>.
Et je suis presque surpris de constater qu'un avachissement progressif des extracteurs soit considéré comme anormal, alors que dans le même temps tout le monde trouve normal de changer les ressorts des vieux Lüger !
@"Pâtre" :
On pourrait effectivement penser que la complexe mécanique des Mannlicher a prouvé son infériorité devant les frustes Mosin-Nagant, et n'était capable de tenir péniblement tête qu'aux primitifs Carcano. Mais ce n'est sans doute pas la seule raison ! (heureusement, car si les austro-hongrois avaient été au niveau des allemands, on aurait été mal barrés).
Excusez la piètre photo explicative (reprise de plus haut sur le sujet), mais sur cette bécane j'ai pas PhotoShop (et décidément, y-a pas d'autre logiciel de retouche qui soit aussi performant et commode d'emploi).
On remarque au bout de la pièce de manoeuvre un plan incliné A, marqué d'importants frottements. Je gagerais qu'en position ouverte il tombe en face de la lumière B, par laquelle rentrerait le tenon arrière de l'extracteur, qui ferait alors office de frein sur le plan incliné A. L'échancrure C étant destinée à soulager l'extracteur quand la culasse est fermée, et à fournir un point de freinage pour éviter qu'elle ne s'ouvre toute seule quand on repose brutalement l'arme au pied.
Je n'ai rien contre les collectioneurs américains (enfin, pas plus qu'envers les ricains non collectionneurs), si ce n'est leur tendance à mépriser systématiquement les matériels européens ; et par suite à ne pas chercher la petite bête à leur propos (ils tirent aussi des balles .323 dans les Lebel et Mannlicher, des GP11 dans les SR89, etc.). Pour paraphraser notre "incorruptible" belfortain, << on ne peut pas prendre au sérieux un pays dont le président prête serment sur la Bible >>.
Et je suis presque surpris de constater qu'un avachissement progressif des extracteurs soit considéré comme anormal, alors que dans le même temps tout le monde trouve normal de changer les ressorts des vieux Lüger !
@"Pâtre" :
On pourrait effectivement penser que la complexe mécanique des Mannlicher a prouvé son infériorité devant les frustes Mosin-Nagant, et n'était capable de tenir péniblement tête qu'aux primitifs Carcano. Mais ce n'est sans doute pas la seule raison ! (heureusement, car si les austro-hongrois avaient été au niveau des allemands, on aurait été mal barrés).
Dernière édition par Verchère le Lun 18 Nov 2019, 16:34, édité 1 fois
liberté
Dieu merci, malgré la perte de la plupart de nos libertés individuelles qui ont fondu plus vite que les glaciers, il reste un peu de celle de penser ce que l'on veut.
dedeparis- Membre confirmé
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Re: Reconstruction d'un Mannlicher 1888
Ben oui !
Mais pour l'instant, comme précisé plus haut je me limite à penser...
Et ne permettrai d'être péremptoire que quand je pourrai prouver par l'expérimentation.
Si certains sont pressés d'en savoir plus ... et bien vous savez comment accélérer mes travaux !
Parce-que moi, je suis pas si pressé d'en finir avec le M.88...
Il paraît que le travail est une denrée précieuse, qui devient rare. Alors je l'économise soigneusement, et j'en conserve un gros stock pour parer aux pénuries qui s'annoncent.
Mais pour l'instant, comme précisé plus haut je me limite à penser...
Et ne permettrai d'être péremptoire que quand je pourrai prouver par l'expérimentation.
Si certains sont pressés d'en savoir plus ... et bien vous savez comment accélérer mes travaux !
Parce-que moi, je suis pas si pressé d'en finir avec le M.88...
Il paraît que le travail est une denrée précieuse, qui devient rare. Alors je l'économise soigneusement, et j'en conserve un gros stock pour parer aux pénuries qui s'annoncent.
Re: Reconstruction d'un Mannlicher 1888
Hello !
Du nouveau ?
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Re: Reconstruction d'un Mannlicher 1888
Bien sûr !
Etant bloqué par certaines vis à refaire, filetées en pouces mais ni Whitworth ni bien sûr Unified et sans équivalent métrique assez proche, j'ai d'abord perdu du temps sur le filetage "à la volée", au peigne tenu en main devant la vis brute montée sur le tour (et fallait déjà fabriquer des peignes). Non concluant car si ça donne (parfois) de très belles vis, l'inclinaison du filet est (souvent) irrégulière : c'est à dire que sur un tour complet le pas est juste, mais d'un côté de la vis il est plus rapide que de l'autre...
Donc je me suis résolu à faire "à l'ancienne" : d'abord fabriquer un taraud-mère qui servira à confectionner une filière, laquelle produira des vis ou des tarauds.
La solution souffre toutefois du problème originel : si on n'a rien pour fabriquer les vis au bon pas, on ne sera pas mieux loti pour fabriquer un taraud ! Sauf que le taraud-mère on n'en fait qu'un, qui permet de fabriquer plusieurs filières donc au final beaucoup de vis ; que donc on peut prendre son temps, et qu'à ce niveau le diamètre exact n'est pas primordial (on produit des filières réglables), ce qui limite la difficulté à "pas" et "profil".
J'avais déjà construit une machine à bobiner les ressorts hélicoïdaux, encore imparfaite mais déjà équipée d'un copieux jeu d'engrenages interchangeables, permettant presque tous les pas imaginables.
Donc d'abord fignoler cette machine pour réduire les jeux, puis l'équiper d'un porte-outil réglable en lieu et place du guide pour la corde à piano ; et essayer de fabriquer des tarauds, avec le même acier Stub et la même trempe que les peignes à fileter qui ont très bien travaillé tant à 300 t/mn qu'en tournant la broche du tour à la main. La machine à ressort étant tournée à la manivelle la vitesse de coupe ne risquera pas d'être excessive ; les problèmes pourraient surtout être des broutements, mais ça devrait aller...
Ensuite, si ça marche avec la vis-mère actuelle (au pas de 2.0, qui permet presque tous les pas métriques imaginables) je n'aurai qu'à enfiler autour de la vis de 2.0 une douille filetée en 12 tpi (un manchon de JO "très gros calibre"), et à bricoler un écrou ouvrant à partir d'un contre-écrou de JO (ça risque bien d'être la partie la plus difficile). Avec une vis-mère de 12 tpi presque tous les pas en pouce seront possibles (au besoin, il est possible de faire un montage analogue avec une douille filetée en 14 tpi (manchon de JO "normal").
Alors bien sûr, si pour faire une pièce on doit déjà fabriquer les outils, et d'abord construire la machine permettant de fabriquer ces outils, ça prend un peu de temps... Mais quel est l'objectif ?
Avoir fini le plus vite possible ? Faire durer le plaisir ? Réaliser soi-même un maximum de choses ?
Mon approche répondant à 2 de ces 3 questions, elle fut élue à la majorité des 2/3...
Etant bloqué par certaines vis à refaire, filetées en pouces mais ni Whitworth ni bien sûr Unified et sans équivalent métrique assez proche, j'ai d'abord perdu du temps sur le filetage "à la volée", au peigne tenu en main devant la vis brute montée sur le tour (et fallait déjà fabriquer des peignes). Non concluant car si ça donne (parfois) de très belles vis, l'inclinaison du filet est (souvent) irrégulière : c'est à dire que sur un tour complet le pas est juste, mais d'un côté de la vis il est plus rapide que de l'autre...
Donc je me suis résolu à faire "à l'ancienne" : d'abord fabriquer un taraud-mère qui servira à confectionner une filière, laquelle produira des vis ou des tarauds.
La solution souffre toutefois du problème originel : si on n'a rien pour fabriquer les vis au bon pas, on ne sera pas mieux loti pour fabriquer un taraud ! Sauf que le taraud-mère on n'en fait qu'un, qui permet de fabriquer plusieurs filières donc au final beaucoup de vis ; que donc on peut prendre son temps, et qu'à ce niveau le diamètre exact n'est pas primordial (on produit des filières réglables), ce qui limite la difficulté à "pas" et "profil".
J'avais déjà construit une machine à bobiner les ressorts hélicoïdaux, encore imparfaite mais déjà équipée d'un copieux jeu d'engrenages interchangeables, permettant presque tous les pas imaginables.
Donc d'abord fignoler cette machine pour réduire les jeux, puis l'équiper d'un porte-outil réglable en lieu et place du guide pour la corde à piano ; et essayer de fabriquer des tarauds, avec le même acier Stub et la même trempe que les peignes à fileter qui ont très bien travaillé tant à 300 t/mn qu'en tournant la broche du tour à la main. La machine à ressort étant tournée à la manivelle la vitesse de coupe ne risquera pas d'être excessive ; les problèmes pourraient surtout être des broutements, mais ça devrait aller...
Ensuite, si ça marche avec la vis-mère actuelle (au pas de 2.0, qui permet presque tous les pas métriques imaginables) je n'aurai qu'à enfiler autour de la vis de 2.0 une douille filetée en 12 tpi (un manchon de JO "très gros calibre"), et à bricoler un écrou ouvrant à partir d'un contre-écrou de JO (ça risque bien d'être la partie la plus difficile). Avec une vis-mère de 12 tpi presque tous les pas en pouce seront possibles (au besoin, il est possible de faire un montage analogue avec une douille filetée en 14 tpi (manchon de JO "normal").
Alors bien sûr, si pour faire une pièce on doit déjà fabriquer les outils, et d'abord construire la machine permettant de fabriquer ces outils, ça prend un peu de temps... Mais quel est l'objectif ?
Avoir fini le plus vite possible ? Faire durer le plaisir ? Réaliser soi-même un maximum de choses ?
Mon approche répondant à 2 de ces 3 questions, elle fut élue à la majorité des 2/3...
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Re: Reconstruction d'un Mannlicher 1888
Hello !
Merci pour cette réponse fort précise....
La culasse me semble être un pièce plus complexe que les vis non ? J'espère que tu ne vas pas être obligé de faire beaucoup d'autres machines pour la réaliser
Merci pour cette réponse fort précise....
La culasse me semble être un pièce plus complexe que les vis non ? J'espère que tu ne vas pas être obligé de faire beaucoup d'autres machines pour la réaliser
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Re: Reconstruction d'un Mannlicher 1888
Quelle est la valeur du pas que tu veux reproduire ?
blp54- Membre expert
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Re: Reconstruction d'un Mannlicher 1888
Dans l'immédiat c'est le pas de 27 tpi des vis d'assemblage du mécanisme, puis peut-être le 22 tpi des vis traversant les boucles (même filetages que sur le M.95).
Mais il est évident que je ne construis pas une machine uniquement pour ces vis, il me faut aussi une filière de 6.2-24 tpi pour diverses vis de Chassepot et Gras, qui de plus présentent un profil de filetage très particulier (à la fois plus aigu et plus arrondi que le Whitworth).
En fait, si j'ai acquis cette épave de M.88 c'est pour l'intérêt de fabriquer les pièces manquantes ; pas pour les acheter toutes faites. Intérêt qui commence par l'intérêt de mettre au point la façon de les fabriquer (et c'est sans doute la partie la plus ... intéressante).
De toutes façons, le canon n'est plus très frais et s'il pourrait vraisemblablement supporter la M.88 chargée en PN, je n'oserais y enfiler une M.93 chargée en PSF. Si d'aventure il venait à tirer, ce serait même sans doute avec une "M.88 réduite", pleine charge de PN tassée dans une douille de 7.62 Mosin, qui paraît ne pas en contenir assez car le test dans un fusil M.95 m'a donné des Vo nettement plus faibles que celles annoncées pour la M.88.
Un autre intérêt de cette épave, c'est la possibilité d'étudier son mécanisme. Comparativement au M.95 pour ce qui en est de la culasse, comparativement aux Berthier pour le magasin (à l'époque de son prototype, André Berthier ne pouvait même connaître que le M.86 mais heureusement le magasin paraît presque identique - Berthier avait d'ailleurs copié son ressort principal en C).
Alors bien sûr, la présence d'une culasse (même pourrie ou fissurée) serait utile à l'étude du mécanisme, mais muni du boîtier et de quelques schémas ou photos, on comprend très vite comment ça s'articule.
La visserie (et la plupart des ressorts) se distinguent de la culasse par le fait qu'il est bien plus facile d'en obtenir par correspondance des descriptions fidèles. Pour la culasse, il faudrait en emprunter une durant quelques semaines, afin d'en dresser un dessin détaillé et précis ; et je n'en connais aucune dans le secteur.
La visserie se distingue aussi de la culasse (et des ressorts) par son aspect très "normalisé" : il serait presque impossible de tailler à la lime une vis à peine correcte, et des opérations plus ou moins mécanisées paraissent indispensables (d'où la nécessité de construire éventuellement de l'outillage plus ou moins complexe). Tandis qu'une culasse, en théorie on pourrait la fabriquer à la main (perceuse, scie, limes et burins), et gagner pas mal de temps en recourant à un tour à métaux très ordinaire. Enfin, ça dépend de la culasse, car sur celle du M.95 il paraît difficile de tailler les rainures longitudinales internes (hélicoïdales pour certaines) sans mortaiseuse spécialement organisée !
De toutes façons, dès qu'on a recours au tour à métaux ou au Rapide-Lime, on ne peut plus parler de fabrication manuelle, quoique l'ajustage puisse rester manuel (le réglage de feuillure étant sans doute facilité par la cuvette de tir rapportée du M.88).
Aux intérêts de "faire soi-même des pièces" et "d'étudier le mécanisme sans forcément aller jusqu'au tir", s'ajoute celui de découvrir ou re-découvrir des procédés pour fabriquer lesdites pièces.
Un genre d'archéologie expérimentale qui n'impose nullement de remonter à l'âge du bronze pour ce qui en est de certaines pièces pourtant assez quelconques, comme les vis, les garnitures et même le canal de baguette, car depuis le XIXe siècle on a déjà oublié comment c'était fait !
Pour les vis, la mention des cotes des tarauds-mère sur le tableau des dimensions de visserie dans les tables de construction du Lebel (datées 1890) constitue peut-être le plus ancien indice intangible que j'aie trouvé pour l'instant : un taraud-mère, au pas et au profil mais avec un diamètre plus gros, ne peut servir qu'à fabriquer des filières réglables.
Un peu plus ancien mais moins détaillé, une filière réglable à contrôle d'effort automatique, pour fileter les canons de Chassepot ou les culasses des derniers fusils-bouche (mauvaise copie dans une publication récente, incomplètement déchiffrable, et pour l'original il faudrait aller à Vincennes).
Les cotes c'est une chose, mais la procédure pour fabriquer un taraud-mère c'en est une autre. J'ai heureusement une notice des années 30, à l'usage des outilleurs pour tours automatiques (ben oui, y-en avait déjà), qui consacre deux ou trois pages à la fabrication des tarauds et filières. C'est pas d'époque mais ça donne une première base d'essais...
La fabrication d'un taraud-mère me paraît plus simple qu'un taraud ordinaire, voire même qu'une vis, car sa seule fonction est de tarauder des filières, donc un taraudage très court et débouchant, ce qui réduit beaucoup les contraintes de dimensionnement de l'outil.
Pouvoir fabriquer soi-même un taraud ou filière exotique, très onéreux voire même tout simplement introuvable dans le commerce, qui n'en a pas rêvé ? D'autant que si par la mondialisation l'offre s'est élargie en provenance, le choix a réduit comme une peau de chagrin !
Bon, si je m'étends tellement dans les détails et l'argumentation, c'est que j'espère toujours qu'un lecteur comprendra du coup l'intérêt d'outils ou de documents dont il n'avait pas entrevu la portée...
Mais il est évident que je ne construis pas une machine uniquement pour ces vis, il me faut aussi une filière de 6.2-24 tpi pour diverses vis de Chassepot et Gras, qui de plus présentent un profil de filetage très particulier (à la fois plus aigu et plus arrondi que le Whitworth).
En fait, si j'ai acquis cette épave de M.88 c'est pour l'intérêt de fabriquer les pièces manquantes ; pas pour les acheter toutes faites. Intérêt qui commence par l'intérêt de mettre au point la façon de les fabriquer (et c'est sans doute la partie la plus ... intéressante).
De toutes façons, le canon n'est plus très frais et s'il pourrait vraisemblablement supporter la M.88 chargée en PN, je n'oserais y enfiler une M.93 chargée en PSF. Si d'aventure il venait à tirer, ce serait même sans doute avec une "M.88 réduite", pleine charge de PN tassée dans une douille de 7.62 Mosin, qui paraît ne pas en contenir assez car le test dans un fusil M.95 m'a donné des Vo nettement plus faibles que celles annoncées pour la M.88.
Un autre intérêt de cette épave, c'est la possibilité d'étudier son mécanisme. Comparativement au M.95 pour ce qui en est de la culasse, comparativement aux Berthier pour le magasin (à l'époque de son prototype, André Berthier ne pouvait même connaître que le M.86 mais heureusement le magasin paraît presque identique - Berthier avait d'ailleurs copié son ressort principal en C).
Alors bien sûr, la présence d'une culasse (même pourrie ou fissurée) serait utile à l'étude du mécanisme, mais muni du boîtier et de quelques schémas ou photos, on comprend très vite comment ça s'articule.
La visserie (et la plupart des ressorts) se distinguent de la culasse par le fait qu'il est bien plus facile d'en obtenir par correspondance des descriptions fidèles. Pour la culasse, il faudrait en emprunter une durant quelques semaines, afin d'en dresser un dessin détaillé et précis ; et je n'en connais aucune dans le secteur.
La visserie se distingue aussi de la culasse (et des ressorts) par son aspect très "normalisé" : il serait presque impossible de tailler à la lime une vis à peine correcte, et des opérations plus ou moins mécanisées paraissent indispensables (d'où la nécessité de construire éventuellement de l'outillage plus ou moins complexe). Tandis qu'une culasse, en théorie on pourrait la fabriquer à la main (perceuse, scie, limes et burins), et gagner pas mal de temps en recourant à un tour à métaux très ordinaire. Enfin, ça dépend de la culasse, car sur celle du M.95 il paraît difficile de tailler les rainures longitudinales internes (hélicoïdales pour certaines) sans mortaiseuse spécialement organisée !
De toutes façons, dès qu'on a recours au tour à métaux ou au Rapide-Lime, on ne peut plus parler de fabrication manuelle, quoique l'ajustage puisse rester manuel (le réglage de feuillure étant sans doute facilité par la cuvette de tir rapportée du M.88).
Aux intérêts de "faire soi-même des pièces" et "d'étudier le mécanisme sans forcément aller jusqu'au tir", s'ajoute celui de découvrir ou re-découvrir des procédés pour fabriquer lesdites pièces.
Un genre d'archéologie expérimentale qui n'impose nullement de remonter à l'âge du bronze pour ce qui en est de certaines pièces pourtant assez quelconques, comme les vis, les garnitures et même le canal de baguette, car depuis le XIXe siècle on a déjà oublié comment c'était fait !
Pour les vis, la mention des cotes des tarauds-mère sur le tableau des dimensions de visserie dans les tables de construction du Lebel (datées 1890) constitue peut-être le plus ancien indice intangible que j'aie trouvé pour l'instant : un taraud-mère, au pas et au profil mais avec un diamètre plus gros, ne peut servir qu'à fabriquer des filières réglables.
Un peu plus ancien mais moins détaillé, une filière réglable à contrôle d'effort automatique, pour fileter les canons de Chassepot ou les culasses des derniers fusils-bouche (mauvaise copie dans une publication récente, incomplètement déchiffrable, et pour l'original il faudrait aller à Vincennes).
Les cotes c'est une chose, mais la procédure pour fabriquer un taraud-mère c'en est une autre. J'ai heureusement une notice des années 30, à l'usage des outilleurs pour tours automatiques (ben oui, y-en avait déjà), qui consacre deux ou trois pages à la fabrication des tarauds et filières. C'est pas d'époque mais ça donne une première base d'essais...
La fabrication d'un taraud-mère me paraît plus simple qu'un taraud ordinaire, voire même qu'une vis, car sa seule fonction est de tarauder des filières, donc un taraudage très court et débouchant, ce qui réduit beaucoup les contraintes de dimensionnement de l'outil.
Pouvoir fabriquer soi-même un taraud ou filière exotique, très onéreux voire même tout simplement introuvable dans le commerce, qui n'en a pas rêvé ? D'autant que si par la mondialisation l'offre s'est élargie en provenance, le choix a réduit comme une peau de chagrin !
Bon, si je m'étends tellement dans les détails et l'argumentation, c'est que j'espère toujours qu'un lecteur comprendra du coup l'intérêt d'outils ou de documents dont il n'avait pas entrevu la portée...
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Re: Reconstruction d'un Mannlicher 1888
Ouais, moi j'ai utilisé une filière de 1/4 de pouce 26 TPI pour refaire une vis de boitier et ça va très bien, j'avais d’ailleurs 26 avec une jauge à filets
dedeparis- Membre confirmé
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Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Reconstruction d'un Mannlicher 1888
Avec une jauge à filets, on retient le plus proche ; c'est pas forcément parfaitement juste, mais comme souvent la jauge ne plaque pas parfaitement partout (profils de filet différents), un petit décalage peut passer à l'as. Ce serait le cas ici avec une jauge ne faisant que les pas des normes usuelles.
Mais si la jauge fait tous les pas, même ceux qui théoriquement ne servent à rien, on peut trouver qu'un pas ... est hors des normes usuelles. Avec une petite différence de pas, on peut tricher en faisant la vis un peu plus petite ; mais elle ne se visse tout de même pas aussi parfaitement.
Pour les deux vis d'assemblage du M.88 j'avais vérifié que des vis de M.95 se vissaient parfaitement ; et il me semble bien avoir confirmé (sur ces vis de M.95) le pas de 27 tpi à l'aide d'un projecteur de profil, tant ça me paraissait bizarre.
Le diamètre étant de l'ordre de 6.5 (mesuré à 6.45 / 6.48).
Mais si la jauge fait tous les pas, même ceux qui théoriquement ne servent à rien, on peut trouver qu'un pas ... est hors des normes usuelles. Avec une petite différence de pas, on peut tricher en faisant la vis un peu plus petite ; mais elle ne se visse tout de même pas aussi parfaitement.
Pour les deux vis d'assemblage du M.88 j'avais vérifié que des vis de M.95 se vissaient parfaitement ; et il me semble bien avoir confirmé (sur ces vis de M.95) le pas de 27 tpi à l'aide d'un projecteur de profil, tant ça me paraissait bizarre.
Le diamètre étant de l'ordre de 6.5 (mesuré à 6.45 / 6.48).
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