Chargement réglementaire pistolet 1822T bis

Bonjour, selon mes recherches et sauf erreur, il semblerait que les cartouches utilisées étaient celles du fusil et que l'embout de la baguette servait à jeter l’excès de poudre.
Dans les cartouches réglementaires d'époque qui n'utilisent pas de papier combustible, la balle est positionnée ogive vers la poudre soit l'inverse d'un chargement actuel.
Malgré mes recherches dans les manuels militaires je ne trouve pas la façon réglementaire de procéder au chargement. Il fallait donc ouvrir la cartouche juste sous la balle et mettre celle-ci de coté avec son entourage papier gras servant de calepin, vider la dose en trop dans le godet de la baguette et la jeter puis vider la dose restante dans le canon et ensuite? Est-ce que le reste du papier de la cartouche est mis avec la poudre en guise de bourre? Puis la balle poussée au fond?
Ces geste doivent bien être détaillé dans un manuel mais impossible de les trouver.
Merci de partager votre savoir sur ce sujet.
Cordialement

Et bien c'est bien la bonne méthode...
La balle à l'envers dans la cartouche, on déchire le papier avec les dents    (pas de dentiste  )
La dose à enlever par rapport à la charge du fusil correspond à l’évidement de la baguette de chargement. Le reste est mis dans le tube
le papier sert de bourre.
La balle est mise à l'endroit...
Et la précision presque comme un MR 73 

Merci de la réponse éclair, c'était une vrai galère cette affaire, surtout si les conditions météo étaient mauvaises et l'ennemi à coté... Chapeau à tous ces anciens.

Si je puis me permettre une petite intervention, avec la cartouche Mle 1863, la poudre est dans un tube assez rigide, avec un des deux bouts fermé par du papier fin tortillonné pour séparer la poudre de la balle, effectivement placée avec son nez contre le papier tortillonné et partiellement enfoncé dans le tube à poudre. La balle est rendue solidaire de la cartouche par un calepinage de papier fin replié sous le culot de la balle et dépassant le tube à poudre en hauteur, de façon à le refermer par un double pli formant une queue qui est rabattue sur le coté de la cartouche. Le calepin est graissé sur la hauteur de la balle.

Pour le tir, on relève la queue de papier que l'on mords à raz le tube à poudre et on déchire. Pour le pistolet, on saigne la cartouche en remplissant la "tulipe" de la baguette et en vidant le reste dans le canon. On retourne la cartouche que l'on insère dans le canon jusqu'au niveau du tube à poudre. On déchire à nouveau le papier à raz le canon, ce qui nous laisse avec le tube à poudre entouré du papier calepin en excès dans la main droite pour un droitier, et le pistolet canon haut dans la main gauche. En temps normal, on jette le reliquat de la cartouche, mais comme je suis un peu paresseux, je les mets précieusement de coté pour les réutiliser à nouveau. Ensuite, on jette le surplus de poudre dans la tulipe et on descent la balle à poste sur la charge dans le fond du canon, mais là encore, étant un gros radin, je confectionne des cartouches pour le pistolet avec la bonne charge de pré-pesé dedans, identifiées par un gros "P" sur le calepin au niveau du tube à poudre. On amorce, on vise et on tire!

Voila!

Merci pour ce super cours de chargement! Mais quelle complexité de chargement... Finalement avec la poudre noire le plaisir et la passion semble être  triple: Une belle arme, faire de belles munitions et tirer juste. Merci encore.

Gipet a écrit:Finalement avec la poudre noire le plaisir et la passion semble être  triple: Une belle arme, faire de belles munitions et tirer juste. Merci encore.

Sans oublier, le recul tout en rondeur, la fumée, la flamme du départ, l'odeur si particulière.
La poudre noire, c'est vite addictif 

Ce processus de chargement peut paraître compliqué mais s'il a été mis au point c'est, peut-être pas pour le simplifier, mais pour le fiabiliser.

On peut la jouer à l'ancienne (avant Louvois), avec quelques poignées de poudre en vrac dans la poche de la vareuse, et quelques balles dans la bouche : avec le creux de la main on prend dans la poche un peu de poudre, qu'on verse dans le canon en évitant de tout mettre à côté, on tape la crosse au sol ** pour qu'un peu de poudre filtre par la lumière (bien agrandie à cet effet) puis on crache une balle dans le tube. Une balle assez petite pour être sûr qu'elle descende toute seule au fond. Y-a pu qu'à épauler le fusil, la bouche un peu haute pour éviter que la balle ne se barre, en le remettant à l'horizontale juste avant de presser la détente (ou juste après).
La technique garantit un feu roulant très rapide ! L'efficacité, par contre...

Mais si on veut tirer le moindre parti des armes rayées, il faut un minimum de régularité de Vo. Donc une cartouche qui pré-mâche le boulot ; et qui puisse se confectionner d'avance, et se transporter d'un bout à l'autre du royaume ou de l'Empire sans que tout ne se déchire, se mélange, ou se dissolve...

** pour un pistolet, sur un cheval au galop ça doit assez secouer comme ça. Mais j'ai plutôt l'impression que le pistolet on le charge au bivouac, et que quand il est vide on le balance par dessus l'épaule pour finir au sabre...

De toute façon l'arme principale est encore le sabre mais le cavalier perdra bientôt le sabre et le cheval! Par contre je me pose la question de l'origine du plomb que vous tirez. Ayant une balle minié entre les mains c'est drôlement lourd, comment trouvez vous le plomb? Récupérez vous les balles tirées sur le stand de tir? Combien tirez vous de coup en moyenne ( sans vantardise ) lors d'une séance.

Gipet a écrit:De toute façon l'arme principale est encore le sabre mais le cavalier perdra bientôt le sabre et le cheval!

Il perdra bientôt le pistolet, au profit d'un revolver (et encore, pas avant 1873 sauf s'il est assez riche pour s'en acheter un perso). Mais le cheval, il n'en descendra qu'en 1915 !
Quant au sabre il joue toujours avec, à des occasions qui vont du plus au moins sérieux (p.ex. ouvrir une bouteille de champagne simplement posée verticalement sur la table, sans personne qui la tienne).

Le plomb est un problème, car il en faut beaucoup et il doit être pur. Les récups de butte de tir doivent donc être soigneusement triées, pour éliminer tous les plombs alliés. Sinon, les tuyaux et raccords de toiture, ça commence à s'épuiser...

ce pistolet était utilisé à courte portée ( 5 à 10 mètres il me semble) .soit je n'avais pas le bon rechargement soit je ne suis pas doué, mais même sur C200 tout n’était pas dans la cible à 25m .

voxan a écrit:ce pistolet était utilisé à courte portée ( 5 à 10 mètres il me semble) .soit je n'avais pas le bon rechargement soit je ne suis pas doué, mais même sur C200 tout n’était pas dans la cible à 25m .

Bonsoir,

Sujet intéressant

A titre informatif

Le 1822TBis est de quelle année ? sa manufacture ?

Le pistolet du haut est un ?

Merci

La forme de la crosse, du pontet et de la crête du chien me font penser à une origine du Royaume de Sardaigne, mais je ne saurai en dire plus. Nato va nous en sortir un pour sûr!

Pour celui du haut nato peux même en sortir une paire ...https://www.tircollection.com/t17389-copie-belge-d-un-pistolet-de-cavalerie-piemontais-mle-1860

Le Tbis est de la manufacture impériale de St Étienne .1855

VASTE SUJET !
j'attendais désespérément  l'aide du noble sieur TICO sur ce sujet ....
je ne suis pas intervenu    en respect sincère à VIVELAVOLO qui nous amène tant ...(et  qui lève tant de nos incertitudes ..merci man !)
et pour revenir au sujet encore .., j'avoue ne pas savoir que des 1822 T ..Tbis   pouvaient être classés dans les armes à silex  (non pas que les autres seraient moins nobles ....mais en  la périodes des 1822 Tbis , c'est un peu tiré par les capelli's )    .

ps: je remercie les érudits qui citent mes publications...le pistolet présenté en haut semble bien être un "pioustre" de bonne valeur .

bizz de nato

Il a l’œil, notre bon vieux nato

Sujet déplacé dans une rubrique plus adéquate... 

merci OXI pour ta sollicitude   nato le "vieux Miaule"  reste au service  !

JC spécialement pour toi, j'ai repoussé la date connue de 63 et généralement citée pour les 1822Tbis c neuf à avril 64.

voxan a écrit:Pour celui du haut nato peux même en sortir une paire ...https://www.tircollection.com/t17389-copie-belge-d-un-pistolet-de-cavalerie-piemontais-mle-1860

Le Tbis est de la manufacture impériale de St Étienne .1855

Merci pour les infos