Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Effectivement c'est bien 17,8 avec certitude
Né à silex, en qualité de fusil d'infanterie de grenadier, modèle 1822
Son canon est à priori d'origine car transformé réglementairement.
Son canon mesure t-il 102,8 cm ?
La monture possède une joue de crosse, ce qui accrédite à priori une monture d'origine.
La platine par contre interroge.
Poinçons canon et platine Tulle interrogent également.
La monture sur le côté droit de la crosse possède t-elle une pastille de buis ?
Dans l'affirmative, les insculpations sont-elles lisibles ?
La première conclusion indiquerait qu'il s'agirait d'un remontage avec des pièces d'origine.
Une pièce intéressante au niveau de l'analyse comme le 1866-74 publié hier par Dan78
Né à silex, en qualité de fusil d'infanterie de grenadier, modèle 1822
Son canon est à priori d'origine car transformé réglementairement.
Son canon mesure t-il 102,8 cm ?
La monture possède une joue de crosse, ce qui accrédite à priori une monture d'origine.
La platine par contre interroge.
Poinçons canon et platine Tulle interrogent également.
La monture sur le côté droit de la crosse possède t-elle une pastille de buis ?
Dans l'affirmative, les insculpations sont-elles lisibles ?
La première conclusion indiquerait qu'il s'agirait d'un remontage avec des pièces d'origine.
Une pièce intéressante au niveau de l'analyse comme le 1866-74 publié hier par Dan78
Tico- Pilier du forum
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Grace à St Etienne et Tico, on avance et, ayant regardé le fil au sujet du 1866-74, j'ai bien compris combien l'époque avait été effervescente dans le domaine des armes du fait des innovations et des mise à niveaux.......
Pour mon fusil, je confirme qu'il n'y a pas de "goutte de suif" et que son canon mesure bien 102,8 cm de la bouche à l'extrémité de la culasse et 108 cm jusqu'à l'extrémité de la queue du bouton de culasse.
En ce qui concerne la platine, voici sa photo en ajoutant que la tête des deux vis de fixation ont la même marque qui se retrouve également sur les éléments de celle-ci ainsi que dans son emplacement dans le bois de la crosse.
En espérant que l'ensemble aidera pour l'identification finale.
Le coté droit de la crosse ne possède pas de pastille mais seulement une marque de poinçon habituelle, difficile à déchiffrer dans le cas présent, selon la photo ci dessous.
En remerciant d'avance tous ceux qui voudront bien participer à l'identification définitive.
Pour mon fusil, je confirme qu'il n'y a pas de "goutte de suif" et que son canon mesure bien 102,8 cm de la bouche à l'extrémité de la culasse et 108 cm jusqu'à l'extrémité de la queue du bouton de culasse.
En ce qui concerne la platine, voici sa photo en ajoutant que la tête des deux vis de fixation ont la même marque qui se retrouve également sur les éléments de celle-ci ainsi que dans son emplacement dans le bois de la crosse.
En espérant que l'ensemble aidera pour l'identification finale.
Le coté droit de la crosse ne possède pas de pastille mais seulement une marque de poinçon habituelle, difficile à déchiffrer dans le cas présent, selon la photo ci dessous.
En remerciant d'avance tous ceux qui voudront bien participer à l'identification définitive.
MUREX- Membre averti
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Bonsoir,
La canon
Il est d'origine et daté 1825.
On retrouve sur la pan latéral droit du canon, le M normalement suivi d'un R, sans doute perceptible avec une loupe.
Il a été converti à percussion réglementairement, comme déjà signalé, dans les années postérieures à 1841.
Puis il a été mis en rayures à Tulle en 1861.
Les garnitures
L'avant du pontet pour les systèmes 1816 et suivant est arrondi, ce qui est conforme pour ce fusil de 1825.
Cohérence.
La monture
Elle est bien réglementaire, cependant ce n'est pas celle de 1825, elle a été changé en 1861 suite à une cause que personne me connaîtra.
Sur la périphérie de la marque de bois. Il faut déchiffrer Réparation de Tulle.
Les montures changées n'ont pas de pastille/cheville de bois et normalement pas de joue de crosse !!!!
On retrouve les initiales de l'inspecteur et du 1er contrôleur qu'il suffirait de vérifier car ils œuvraient en 1861.
Normalement, une monture dispose de 2 marques de bois linéaires qui correspondent chacune aux 2 transformations.
Ici, il n'y en a qu'une car la crosse a été changé "en même temps" que la mise en rayures, du moins la même année. Normal
La platine demeure une énigme, elle est à priori selon moi, de réemploi.
Elle est née naturellement à silex. Elle devrait donc être marquée royale si elle accompagnait l'arme à l'origine.
Aucune platine disposant d'un empiècement, n'a été produite sous le second empire.
Elle a vraisemblablement été re-surfacée et "re-gravée ou gravée si pièce en stock", impériale malgré son empiècement. Hypothèse
Il faut se resituer dans le conteste de l'époque, en bon état, tout produit est réutilisable et rien n'est jeté.
De mémoire les prussiens, en terme de prise de guerre, se sont bien servi en armement
Bien plus de 100 000 Chassepot, je n'ai plus cette données en mémoire, peut-être même 4 à 500 000
En 1871, on manque cruellement d'armes, ce qui pourrait être une hypothèse plausible, de réutilisation d'un platine lambda.
A moins qu'il s'agisse de la sienne mais la "re-gravure" n'est pas dans les habitudes.
Du côté interne de la platine
RAS, tout est bien homogène
On avance doucement mais on dispose que des éléments progressivement (pas de dossiers photos complet à l'origine)
Reste à définir pourquoi cette monture dispose d'une joue de crosse. Anormal en période de paix (Peut-être hypothèse identique suite au déficit d'armes après la défaite de 70). Il faut se reconstituer un stock d'armes - - > Comme lorsque la patrie en danger en 1792.
Reste à définir si le canon est bien à l'origine de Tulle, à mon avis non, mais je n'ai pas accès à mes bases de données en ce moment.
Saint Étienne soulignait très justement, la fraîcheur de la monture, ce qui s'explique maintenant naturellement puisqu'elle a rajeuni de 46 ans.
J'opterai pour un grenadier car je perçois une légère dissymétrie mais peut-être que Saint Étienne a raison.
C'est peut-être effectivement un voltigeur. Il faudrait observer le canal du ressort à pivot.
Pour l'ergot proche de la contre platine c'est normal pour le système 1822.
Certaines pièces du système 1816 ont été modifiées, et portent l’appellation C à la suite du modèle en queue de culasse.
C'est tout pour aujourd’hui
1528
La canon
Il est d'origine et daté 1825.
On retrouve sur la pan latéral droit du canon, le M normalement suivi d'un R, sans doute perceptible avec une loupe.
Il a été converti à percussion réglementairement, comme déjà signalé, dans les années postérieures à 1841.
Puis il a été mis en rayures à Tulle en 1861.
Les garnitures
L'avant du pontet pour les systèmes 1816 et suivant est arrondi, ce qui est conforme pour ce fusil de 1825.
Cohérence.
La monture
Elle est bien réglementaire, cependant ce n'est pas celle de 1825, elle a été changé en 1861 suite à une cause que personne me connaîtra.
Sur la périphérie de la marque de bois. Il faut déchiffrer Réparation de Tulle.
Les montures changées n'ont pas de pastille/cheville de bois et normalement pas de joue de crosse !!!!
On retrouve les initiales de l'inspecteur et du 1er contrôleur qu'il suffirait de vérifier car ils œuvraient en 1861.
Normalement, une monture dispose de 2 marques de bois linéaires qui correspondent chacune aux 2 transformations.
Ici, il n'y en a qu'une car la crosse a été changé "en même temps" que la mise en rayures, du moins la même année. Normal
La platine demeure une énigme, elle est à priori selon moi, de réemploi.
Elle est née naturellement à silex. Elle devrait donc être marquée royale si elle accompagnait l'arme à l'origine.
Aucune platine disposant d'un empiècement, n'a été produite sous le second empire.
Elle a vraisemblablement été re-surfacée et "re-gravée ou gravée si pièce en stock", impériale malgré son empiècement. Hypothèse
Il faut se resituer dans le conteste de l'époque, en bon état, tout produit est réutilisable et rien n'est jeté.
De mémoire les prussiens, en terme de prise de guerre, se sont bien servi en armement
Bien plus de 100 000 Chassepot, je n'ai plus cette données en mémoire, peut-être même 4 à 500 000
En 1871, on manque cruellement d'armes, ce qui pourrait être une hypothèse plausible, de réutilisation d'un platine lambda.
A moins qu'il s'agisse de la sienne mais la "re-gravure" n'est pas dans les habitudes.
Du côté interne de la platine
RAS, tout est bien homogène
On avance doucement mais on dispose que des éléments progressivement (pas de dossiers photos complet à l'origine)
Reste à définir pourquoi cette monture dispose d'une joue de crosse. Anormal en période de paix (Peut-être hypothèse identique suite au déficit d'armes après la défaite de 70). Il faut se reconstituer un stock d'armes - - > Comme lorsque la patrie en danger en 1792.
Reste à définir si le canon est bien à l'origine de Tulle, à mon avis non, mais je n'ai pas accès à mes bases de données en ce moment.
Saint Étienne soulignait très justement, la fraîcheur de la monture, ce qui s'explique maintenant naturellement puisqu'elle a rajeuni de 46 ans.
J'opterai pour un grenadier car je perçois une légère dissymétrie mais peut-être que Saint Étienne a raison.
C'est peut-être effectivement un voltigeur. Il faudrait observer le canal du ressort à pivot.
Pour l'ergot proche de la contre platine c'est normal pour le système 1822.
Certaines pièces du système 1816 ont été modifiées, et portent l’appellation C à la suite du modèle en queue de culasse.
C'est tout pour aujourd’hui
1528
Tico- Pilier du forum
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Je ne sais pas si courant 1871 on a fait le forcing pour recompléter en chargement-bouche les armes à chargement-culasse perdues durant la guerre... D'autant qu'on avait pléthore de trucs disparates achetés dans l'urgence.
Par contre fin 1870 / début 1871 c'est possible et éventuellement d'initiative locale car les manufactures devaient plutôt mettre l'accent sur le Chassepot. Mais ne l'aurait-on pas alors "tabatièrisé" au passage ?
Par contre fin 1870 / début 1871 c'est possible et éventuellement d'initiative locale car les manufactures devaient plutôt mettre l'accent sur le Chassepot. Mais ne l'aurait-on pas alors "tabatièrisé" au passage ?
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
3008nato- Pilier du forum
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
3008nato a écrit:Salut Saint E tienne et bonjour à tous.
je vous présente un 1822 T bis qui était en stock au grenier et que j'ai offert à un ami et membre éminent de ce forum .
Cet ami a pris le soin de tout nettoyer aussi je vous livre les détails "avant /après".
Bonjour maître.
Il me semble bien reconnaître le voilier ....
(Pour nos amis du forum, je précise que je ne suis pas l'heureux récipiendaire ... )
Soulignons, au passage, qu'ici, la transformation Bis en 63 est plutôt tardive.
Ceci étant, ce nettoyage est remarquable et il en a fait un très bel objet.
A bientôt
Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
MERCI noble Saint Étienne , il m'en reste encore quelques uns pour toi ! mais je souhaitais compléter ton remarquable post !
je profite de l'occasion que tu m'offres avec ta présentation remarquable des fusils 1822 T bis pour montrer quelques particularismes au sujet des poinçons de crosses et des marquages de ces fusils de la garde Nationale .
COMPLÉMENT de dernière minute (en rangeant les dossiers )
un fusil 1822 Tbis de la : COMPAGNIE D'ARMURIERS D'ALGER réparé en 1857 .. (marqué 20 sur la platine ?)
je profite de l'occasion que tu m'offres avec ta présentation remarquable des fusils 1822 T bis pour montrer quelques particularismes au sujet des poinçons de crosses et des marquages de ces fusils de la garde Nationale .
COMPLÉMENT de dernière minute (en rangeant les dossiers )
un fusil 1822 Tbis de la : COMPAGNIE D'ARMURIERS D'ALGER réparé en 1857 .. (marqué 20 sur la platine ?)
Dernière édition par 3008nato le Lun 2 Aoû 2021 - 12:22, édité 1 fois
3008nato- Pilier du forum
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Verchère a écrit:Je ne sais pas si courant 1871 on a fait le forcing pour recompléter en chargement-bouche les armes à chargement-culasse perdues durant la guerre... D'autant qu'on avait pléthore de trucs disparates achetés dans l'urgence.
Par contre fin 1870 / début 1871 c'est possible et éventuellement d'initiative locale car les manufactures devaient plutôt mettre l'accent sur le Chassepot. Mais ne l'aurait-on pas alors "tabatièrisé" au passage ?
Bonsoir,
Tes remarques sont pertinentes
Tico- Pilier du forum
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
St Etienne a écrit:3008nato a écrit:Salut Saint E tienne et bonjour à tous.
je vous présente un 1822 T bis qui était en stock au grenier et que j'ai offert à un ami et membre éminent de ce forum .
Cet ami a pris le soin de tout nettoyer aussi je vous livre les détails "avant /après".
Bonjour maître.
Il me semble bien reconnaître le voilier ....
(Pour nos amis du forum, je précise que je ne suis pas l'heureux récipiendaire ... )
Soulignons, au passage, qu'ici, la transformation Bis en 63 est plutôt tardive.
Ceci étant, ce nettoyage est remarquable et il en a fait un très bel objet.
A bientôt
Bonsoir,
Il y a plus tardif encore
Tico- Pilier du forum
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Age : 44
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
3008nato a écrit:MERCI noble Saint Étienne , il m'en reste encore quelques uns pour toi ! mais je souhaitais compléter ton remarquable post !
je profite de l'occasion que tu m'offres avec ta présentation remarquable des fusils 1822 T bis pour montrer quelques particularismes au sujet des poinçons de crosses et des marquages de ces fusils de la garde Nationale .
Mille mercis, maître !
Passionnants sont tous ces poinçons, ces marquages, ces coqs ... qui ornent ces armes ... que de lecture !
Un vrai thème de recherche à mon avis.
Et cette crosse au noyer blond veiné ... un régal ! et quel beau macaron au coq !
Je n'ai pas résisté au plaisir de reproduire ces deux photos.
On est gâtés.
Une longue histoire
Trouvé dans le bouquin d'Halévy sur la guerre de 70, cet extrait qui raconte joliment une histoire probablement assez proche de celle de ce magnifique fusil. Je ne résiste pas à l'envie de vous le donner :
"Comme elle serait triste et curieuse l’histoire d’un de ces fusils à pierre.
Sous la Restauration, il rend de bons services dans l’armée active, fait la guerre d’Espagne, escorte des processions dans le Midi puis, en 1830, déjà un peu fatigué, il devient fusil de garde national.
Son propriétaire est un bon bourgeois libéral, mais libéral conservateur. Il monte régulièrement sa garde le jour de l’enterrement du Général Lamarque. Ce bourgeois est en faction devant une des grilles de l’Hôtel-de-Ville. Un homme en blouse se jette sur lui, le renverse, lui arrache son fusil et se sauve.
Le fusil devient révolutionnaire et républicain. On l’enfouit dans une cave mais à chaque émeute on le tire de son trou et il va faire son office derrière les barricades. Il prend part à la Révolution de Février, à l’Insurrection de Juin et à la résistance de décembre 1851. Là, son maître est pris, envoyé à Cayenne.
Le fusil rentre dans les magasins de l’État. On le met dans une grande caisse. On l’envoie à Brest. On ouvre la caisse. On examine les armes. « Vieux fusil à pierre hors d’usage » dit le contrôleur. On referme la caisse et on la monte au grenier.
Suivent 19 années de tranquillité pour le fusil. En septembre 1870, on prend la caisse. On l’expédie au Havre. La distribution des armes s’organise entre les communes de l’arrondissement. Le fusil est envoyé à Criquetot. Pendant trois mois, il fait l’exercice tous les jours, dans les mains d’un épicier, d’un garçon de ferme et d’un charretier. Il n’y a en effet qu’un seul fusil pour trois gardes nationaux. Le 11 décembre, les Prussiens arrivent à Criquetot. Le fusil est brisé en morceaux sous le talon de la botte d’un dragon de la garde royale.
Oui, cette histoire d’un fusil à pierre serait bonne à raconter. Elle serait pleine d’enseignements philosophiques. On y verrait toutes nos misères, nos révolutions inutiles, nos agitations stériles, nos guerres folles, toutes nos fautes enfin et tous nos désastres."
"Comme elle serait triste et curieuse l’histoire d’un de ces fusils à pierre.
Sous la Restauration, il rend de bons services dans l’armée active, fait la guerre d’Espagne, escorte des processions dans le Midi puis, en 1830, déjà un peu fatigué, il devient fusil de garde national.
Son propriétaire est un bon bourgeois libéral, mais libéral conservateur. Il monte régulièrement sa garde le jour de l’enterrement du Général Lamarque. Ce bourgeois est en faction devant une des grilles de l’Hôtel-de-Ville. Un homme en blouse se jette sur lui, le renverse, lui arrache son fusil et se sauve.
Le fusil devient révolutionnaire et républicain. On l’enfouit dans une cave mais à chaque émeute on le tire de son trou et il va faire son office derrière les barricades. Il prend part à la Révolution de Février, à l’Insurrection de Juin et à la résistance de décembre 1851. Là, son maître est pris, envoyé à Cayenne.
Le fusil rentre dans les magasins de l’État. On le met dans une grande caisse. On l’envoie à Brest. On ouvre la caisse. On examine les armes. « Vieux fusil à pierre hors d’usage » dit le contrôleur. On referme la caisse et on la monte au grenier.
Suivent 19 années de tranquillité pour le fusil. En septembre 1870, on prend la caisse. On l’expédie au Havre. La distribution des armes s’organise entre les communes de l’arrondissement. Le fusil est envoyé à Criquetot. Pendant trois mois, il fait l’exercice tous les jours, dans les mains d’un épicier, d’un garçon de ferme et d’un charretier. Il n’y a en effet qu’un seul fusil pour trois gardes nationaux. Le 11 décembre, les Prussiens arrivent à Criquetot. Le fusil est brisé en morceaux sous le talon de la botte d’un dragon de la garde royale.
Oui, cette histoire d’un fusil à pierre serait bonne à raconter. Elle serait pleine d’enseignements philosophiques. On y verrait toutes nos misères, nos révolutions inutiles, nos agitations stériles, nos guerres folles, toutes nos fautes enfin et tous nos désastres."
Tesman- Membre
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Tesman a écrit:Trouvé dans le bouquin d'Halévy sur la guerre de 70, cet extrait qui raconte joliment une histoire probablement assez proche de celle de ce magnifique fusil. Je ne résiste pas à l'envie de vous le donner :
Excellent !
Merci beaucoup pour cet apport.
Pas loin de chez moi, à Sainte Suzanne, il y a un petit musée historique.
On y voit - entre autres - les débris de plusieurs fusils de chasse à silex. En 71, les uhlans détruisaient systématiquement dans les campagnes toutes les armes qu'ils découvraient.
La hantise des francs-tireurs ...
Les fusils 1822, je le répète, ont duré très longtemps, ont connu 2 transformations majeures (T et Bis) et certains ont même été mis à tabatière en 71.
A bientôt
Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Ce qui a changé, c'est que maintenant ils sont à Paris !St Etienne a écrit:... En 71, les uhlans détruisaient systématiquement dans les campagnes toutes les armes qu'ils découvraient.
La hantise des francs-tireurs ...
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Excellent !
Merci beaucoup pour cet apport.
Pas loin de chez moi, à Sainte Suzanne, il y a un petit musée historique.
On y voit - entre autres - les débris de plusieurs fusils de chasse à silex. En 71, les uhlans détruisaient systématiquement dans les campagnes toutes les armes qu'ils découvraient.
La hantise des francs-tireurs ...
Les fusils 1822, je le répète, ont duré très longtemps, ont connu 2 transformations majeures (T et Bis) et certains ont même été mis à tabatière en 71.
A bientôt
On a effectivement enregistré cette inquiétude de la part des Alboches. Leurs souvenirs étaient anciens mais douloureux. La France n'avait pas été envahie depuis 1815. Il ne fut pas rare alors que des paysans prennent les armes pour soutenir Napoléon :-)
Il y a un autre passage dans le bouquin d'Halévy concernant l'armement des soldats improvisés des bords de la Seine. Les fusils étaient à silex et sans poudre. Le sous-préfet du coin, un homme de bon sens, a renvoyé tout le monde à la maison.
Ce qui est étonnant quand même, c'est de découvrir qu'il n'a pas été impossible qu'un modèle 1777 se soit trouvé, après toutes les modifs possibles, à faire le coup de feu contre des Uhlans. Presqu'un siècle de service. Pas mal.
On a eu d'autres records de ce type. Je pense au mousqueton 1890 dans les mains de CRS jusqu'aux années 90. On a eu des Gras en 40, des 1886 CR 35 en 1962 en Algérie. J'ai vu dans les années 70 au Tchad, une Lewis sur une jeep de paras.
On arrive à se dire qu'on savait en France maintenir un armement au delà du demi-siècle mais que ces délais se raccourcissent de nos jours :-)
Tesman- Membre
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
On savait peut-être mieux tirer parti de ce qu'on avait ... ou on savait mieux s'en contenter.Tesman a écrit:...On arrive à se dire qu'on savait en France maintenir un armement au delà du demi-siècle mais que ces délais se raccourcissent de nos jours :-)
Et puis, ces vieux matériels étaient sans doute plus robustes à l'usage : ils avaient été conçus avec des fonctions certes limitées, mais sans mégoter sur la matière et les coûts d'usinage.
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
En tous cas, bravo pour ces superbes présentations !
euleuleu- Membre confirmé
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Case présentation pour commencer, pas de photo avant plusieurs jours, etc… tout est dans la charte dont la lecture est chaudement recommandée!
Mais comme vous êtes revenus mettre des photos toujours sans présentation, j’ai tout effacé…
Baccardi pour la modération
Mais comme vous êtes revenus mettre des photos toujours sans présentation, j’ai tout effacé…
Baccardi pour la modération
RP25- Membre
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Date d'inscription : 28/01/2023
Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
bonjour RP 25 !
Il va falloir nous alimenter en photos !
A+
Il va falloir nous alimenter en photos !
A+
euleuleu- Membre confirmé
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Date d'inscription : 23/01/2021
Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
RP25 a écrit:Je dois être un âne, je n'arrive pas à envoyer de photos, l'envoi est à chaque fois bloqué avec un message en rouge me disant que je suis limité à 200x200, pour 2 images maxi.
Il me semble avoir envoyé 2 photos (en 200x200) sur mon premier message, mais je ne les vois pas sur le forum
Pas un âne, mais il suffit de lire la charte du forum pour savoir que :
- Il faut nécessairement passer par la rubrique présentation avant de pouvoir poster ailleurs.
- Avoir une semaine d'ancienneté avant de pouvoir poster des photos
Mais bon, pour le savoir, faut lire la charte...
François
"Je demande d'emmener avec moi 600 hommes de la Légion étrangère afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement"... (Général Gallieni à Madagascar).
oxi81- Pilier du forum
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Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Pour le vendre, simplement nettoyer (c'est à dire enlever la crasse, à la curette en bois et éventuellement au savon, mais pas plus). Puis, une fois bien séché si nécessaire, re-huiler généreusement (vaseline, huile "pour machines à coudre", etc.) pour d'une part protéger de la rouille et d'autre part ramollir les crasses qui pourraient rester, en préparation du nettoyage suivant.RP25 a écrit:... En cas de non accord, peut-être faudra t-il le vendre. Dans ce cas, faut-il le laisser dans l'état ou le "raviver" . J'ai deja passé des heures dessus mais voulu le laisser au plus prêt de "son jus". ...
Mais surtout ne pas polir, ni poncer ou dérouiller, car aucun acheteur sérieux ne mettra plus cher pour cette raison ; et un "très sérieux" estimera même que la "restauration" est un facteur de décote....
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
oxi81 a écrit:RP25 a écrit:Je dois être un âne, je n'arrive pas à envoyer de photos, l'envoi est à chaque fois bloqué avec un message en rouge me disant que je suis limité à 200x200, pour 2 images maxi.
Il me semble avoir envoyé 2 photos (en 200x200) sur mon premier message, mais je ne les vois pas sur le forum
Pas un âne, mais il suffit de lire la charte du forum pour savoir que :
- Il faut nécessairement passer par la rubrique présentation avant de pouvoir poster ailleurs.
- Avoir une semaine d'ancienneté avant de pouvoir poster des photos
Mais bon, pour le savoir, faut lire la charte...
Et comme le bougre n’a toujours pas lu la charte, ni ne s’est présenté, ces messages disparaissent…
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
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Localisation : Ornans
Date d'inscription : 28/01/2023
En complément
Bonjour,
Suite à mes idioties, le message d’origine n’est plus là.
Donc voici une arme dont j’ai hérité, nous ne savons pas si nous le vendrons ou pas, mais nous cherchons à en connaitre la valeur, ( les partages, c’est toujours très simple) je n’ai pas d’idée pour la connaitre, c’est pourquoi, je me tourne vers vous ou je vois qu’il y a des spécialistes et des passionnés, je n’ai pas voulu l’emmener chez un armurier, vous imaginez bien pourquoi.
Votre aide nous sera précieuse, les discussion que j’ai pu avoir de droite ou de gauche sont comme toujours avec des avis complètement opposés. .
D’avance, je vous remercie
Suite à mes idioties, le message d’origine n’est plus là.
Donc voici une arme dont j’ai hérité, nous ne savons pas si nous le vendrons ou pas, mais nous cherchons à en connaitre la valeur, ( les partages, c’est toujours très simple) je n’ai pas d’idée pour la connaitre, c’est pourquoi, je me tourne vers vous ou je vois qu’il y a des spécialistes et des passionnés, je n’ai pas voulu l’emmener chez un armurier, vous imaginez bien pourquoi.
Votre aide nous sera précieuse, les discussion que j’ai pu avoir de droite ou de gauche sont comme toujours avec des avis complètement opposés. .
D’avance, je vous remercie
RP25- Membre
- Nombre de messages : 8
Age : 68
Localisation : Ornans
Date d'inscription : 28/01/2023
Re: Fusil 1822 T-bis : cent quatre-vingt printemps et pas une ride !
Bonjour RP25,
Un armurier lambda, sorti des 12 superposés et des 22 LR ne vous sera d'aucune aide.
Apparemment votre fusil est un An IX transformé. Il est "dans son jus" et a besoin d'un bon nettoyage. Au moins il n'a pas été coupé.
Défauts :
- la forte corrosion interne de la platine
- il manque la baguette.
La baïonnette photographiée est du modèle de 1847; à priori elle n'est pas destinée à ces fusils transformés qui devraient avoir une baïonnette modèle 1822. Mais bon.
Les fusils 1822 T Bis (les An 9 transformés étant classés 1822T bis) sont légion en France, on en voit partout, dans toutes les bourses.
En clair : ce n'est pas une rareté.
Question valeur, on ne peut qu'être prudent, on n'a pas l'arme en mains, on ne connaît pas l'état interne du canon ni le fonctionnement mécanique, etc ...
Donc ne rêvons pas. Une fourchette mini-maxi de 300 - 500 euros.
Au-delà, il faudrait que l'arme soit vraiment propre, avec tous ses marquages, complète et sans corrosion.
À bientôt
Un armurier lambda, sorti des 12 superposés et des 22 LR ne vous sera d'aucune aide.
Apparemment votre fusil est un An IX transformé. Il est "dans son jus" et a besoin d'un bon nettoyage. Au moins il n'a pas été coupé.
Défauts :
- la forte corrosion interne de la platine
- il manque la baguette.
La baïonnette photographiée est du modèle de 1847; à priori elle n'est pas destinée à ces fusils transformés qui devraient avoir une baïonnette modèle 1822. Mais bon.
Les fusils 1822 T Bis (les An 9 transformés étant classés 1822T bis) sont légion en France, on en voit partout, dans toutes les bourses.
En clair : ce n'est pas une rareté.
Question valeur, on ne peut qu'être prudent, on n'a pas l'arme en mains, on ne connaît pas l'état interne du canon ni le fonctionnement mécanique, etc ...
Donc ne rêvons pas. Une fourchette mini-maxi de 300 - 500 euros.
Au-delà, il faudrait que l'arme soit vraiment propre, avec tous ses marquages, complète et sans corrosion.
À bientôt
La nation : le dernier bien des pauvres.
Jean Jaurès
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