Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
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Re: Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
Merci lou25 de cet aimable message.
Une légère rectification : DRGM (Deutsche Reich Gestalt Muster) signifie : modèle déposé dans l’Empire Allemand
Pour le brevet, vous avez tous plus ou moins déjà vu : DRP & AP, abréviation de Deutsche Reich Patente & Auslandische Patent. Ce qui signifie : breveté dans l’empire allemand et dans les pays étrangers. Nota : le & peut être remplacé par la lettre « u » (en minuscule) pour « und » qui signifie : « et ».
La première fois que j’ai vu « DRPuAP », c’était sur un pistolet Mauser Schnellfeuer (#1930 ou encore 712, référence de cette arme sur le catalogue de Stoeger, importateur US de la marque). Avant Mai 1995, cette arme était simplement en 1° catégorie, alinéa a, c’est-à-dire accessible à tout tireur sportif. J’en avais acheté 4 chez un marchand d’armes. Elles venaient de Chine et, là aussi, j’avais pataugé un bon moment pour trouver la signification des trois idéogrammes frappés sur le puits de chargeur : cela voulait simplement dire « fabriqué en Allemagne « !
DRPuAP se trouvait sur le côté droit de l’arme, après l’adresse de Mauser. Inutile de préciser que j’avais revendu ces armes, équipées de leur chargeur de 20 coups et de leur étui-crosse, très facilement... Une autre époque ! En prime, ça tirait très bien et l’étui-crosse est un accessoire de rêve pour le tir automatique. Bien sûr avec des cartouches chargées soft (mais fonctionnelles), je mettais une rafale de trois dans une carte à jouer à 25m. Avec des Fiocchi manufacturées, ce n’était plus la même musique : on passait à la cadence prestissimo et les groupements devenaient illusoires. Que sont devenues ces armes ? Mystère !
Je m’empresse de préciser à l’administrateur qu’étant armurier agréé, j’avais donc tous les sacrements nécessaires pour vendre ces merveilles, témoins ô combien actifs des soubresauts révolutionnaires d’une Chine en pleine perte de repères.
Je m’empresse aussi de faire amende honorable auprès des membres germanophones du forum : mon Allemand LV2 est vraiment très lointain et j’ai probablement écorché l’orthographe de certains mots. Je les remercie d’avance de leur pardon !
Une légère rectification : DRGM (Deutsche Reich Gestalt Muster) signifie : modèle déposé dans l’Empire Allemand
Pour le brevet, vous avez tous plus ou moins déjà vu : DRP & AP, abréviation de Deutsche Reich Patente & Auslandische Patent. Ce qui signifie : breveté dans l’empire allemand et dans les pays étrangers. Nota : le & peut être remplacé par la lettre « u » (en minuscule) pour « und » qui signifie : « et ».
La première fois que j’ai vu « DRPuAP », c’était sur un pistolet Mauser Schnellfeuer (#1930 ou encore 712, référence de cette arme sur le catalogue de Stoeger, importateur US de la marque). Avant Mai 1995, cette arme était simplement en 1° catégorie, alinéa a, c’est-à-dire accessible à tout tireur sportif. J’en avais acheté 4 chez un marchand d’armes. Elles venaient de Chine et, là aussi, j’avais pataugé un bon moment pour trouver la signification des trois idéogrammes frappés sur le puits de chargeur : cela voulait simplement dire « fabriqué en Allemagne « !
DRPuAP se trouvait sur le côté droit de l’arme, après l’adresse de Mauser. Inutile de préciser que j’avais revendu ces armes, équipées de leur chargeur de 20 coups et de leur étui-crosse, très facilement... Une autre époque ! En prime, ça tirait très bien et l’étui-crosse est un accessoire de rêve pour le tir automatique. Bien sûr avec des cartouches chargées soft (mais fonctionnelles), je mettais une rafale de trois dans une carte à jouer à 25m. Avec des Fiocchi manufacturées, ce n’était plus la même musique : on passait à la cadence prestissimo et les groupements devenaient illusoires. Que sont devenues ces armes ? Mystère !
Je m’empresse de préciser à l’administrateur qu’étant armurier agréé, j’avais donc tous les sacrements nécessaires pour vendre ces merveilles, témoins ô combien actifs des soubresauts révolutionnaires d’une Chine en pleine perte de repères.
Je m’empresse aussi de faire amende honorable auprès des membres germanophones du forum : mon Allemand LV2 est vraiment très lointain et j’ai probablement écorché l’orthographe de certains mots. Je les remercie d’avance de leur pardon !
obaneck- Pilier du forum
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Re: Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
Pourquoi les Wehrmannsgewehr et Einheitsgewehr ?
Parce que les Allemands font du tir sportif et pas les Français.... Les causes de cette différence sont profondes. En effet, sous l’ancien régime, en France comme à peu près partout ailleurs en Europe, seule la noblesse chasse.
Mais voilà, en France il y a eu la Révolution suivie des guerres de l’Empire. De retour des champs de bataille, nos braves paysans-soldats, tout au moins pour ceux qui ont rapporté des armes, vont à la chasse légalement car un des acquis de la Révolution était le droit de chasser pour tous. Au passage, ils chassent avec les armes réglementaires dont le calibre (17,6mm) n’est pas autre chose que le calibre 16 des chasseurs. 16 car cela correspond au nombre de balles sphériques coulées avec une livre de plomb pur, et par conséquent un diamètre. C’est assez alambiqué mais n’oublions pas que les Anglais expriment leurs calibres d’artillerie de la même façon. Ouf ! On n’est pas les seuls... Bien sûr, plus le nombre s’accroît, plus le diamètre de la balle sphérique diminue et vice versa.
Donc, à partir de la Restauration, le premier loisir des paysans est la chasse et ainsi, l’arme civile par excellence est l’arme à canon lisse. Après le désastre de 1870, les petits écoliers français apprennent le tir à l’école sous la direction de l’instituteur avec des armes en 6mm Flobert (non, pas Gustave, Nicolas !), inventeur français de la munition à percussion annulaire. Le but de cet enseignement du tir est de faire de futurs bons soldats en vue de la revanche...
Or, pendant ce temps-là, nos voisins les Allemands ne vont pas à la chasse, qui ne s’est toujours pas démocratisée, d’ailleurs. Ils font du tir et la cour de l’école n’est pas leur champ de tir, loin s’en faut. Ils tirent avec les fameuses Schützen, civiles, d’abord à chargement par l’avant puis avec culasse mobile, système Aydt ou Martini (on estime à 20 000 le nombre d’armes fabriquées durant une soixantaine d’années -Allemagne, Autriche et Suisse. Les munitions à percussion centrale sont nombreuses et variées mais il en émerge deux principales, le 9,5X47R et notre 8,15 X46R qui, avec le temps va rester la seule et se normaliser.
Un peu avant la Grande Guerre, Mauser sort un « fusil militaire « (pour civils) qui n’est autre qu’un G98 canonné en 8,15. En 1909 et 1910, ils en produisent 680, fusils destinés aux Sociétés de tir. À partir de 1912 (36 armes de « tir à la cible « en 1911 -mais d’autres chiffres doivent compléter cette année), Mauser leur donne le nom de Wehrmannsgewehr, qui devient associé au calibre 8,15X46R.
Là, ils font fort, et en 1912 et 13, ce sont quand même 1370 WG qui partent dans les Sociétés de tir. Pas de chiffre pour 1914 et 15 mais de 1916 à 1922, 1227 WG sont produits : ce sont des G98 à hausse toboggan et levier droit classique canonnés en 8,15 et transformés en armes à un coup par l’adjonction du bloc en bois.
Après la guerre, le 8X57 était devenu calibre maudit (mais pas le 8,15) par le Traité de Versailles. J’ai noté 14 WG en 1926, 6 en 1929 et 179 blocs en bois pour conversion en un coup en 1929.
À partir de 1933, on a trois WG différents et l’EG, disponibles avec des prix très variables : l’ancien WG, levier droit et hausse toboggan à 85.- RM, la version montée par Haenel (même configuration) à 110.-RM, le WG à un coup (gen 2) à 120.-RM et enfin l’ EG à ...195.-RM !
Le prix de l’EG va être LE frein à son développement commercial. 373 exemplaires construits en dix ans, cela s’appelle un échec (mais un grand bonheur pour le collectionneur d’aujourd’hui !). En prime, les premiers EG souffraient de défauts de percussion et la visée ne faisait pas l’unanimité ! Heureusement, Mauser a vite rectifié les percuteurs et modifié la visée.
Le EG N° 108343 a été fabriqué en 1932 et fait partie des trois (!) armes construites cette année-là. Cette même année, c’était 109 WG qui étaient choisis par les tireurs Allemands...
Il n’est pas superflu de préciser que l’Allemagne de cette époque évoluait dans un marasme dramatique car la grande crise de 1929 avait touché l’économie allemande de plein fouet. Le 30 Janvier 1933, un moustachu à l’accent guttural allait changer radicalement tout ça, mais c’est une autre histoire...
Parce que les Allemands font du tir sportif et pas les Français.... Les causes de cette différence sont profondes. En effet, sous l’ancien régime, en France comme à peu près partout ailleurs en Europe, seule la noblesse chasse.
Mais voilà, en France il y a eu la Révolution suivie des guerres de l’Empire. De retour des champs de bataille, nos braves paysans-soldats, tout au moins pour ceux qui ont rapporté des armes, vont à la chasse légalement car un des acquis de la Révolution était le droit de chasser pour tous. Au passage, ils chassent avec les armes réglementaires dont le calibre (17,6mm) n’est pas autre chose que le calibre 16 des chasseurs. 16 car cela correspond au nombre de balles sphériques coulées avec une livre de plomb pur, et par conséquent un diamètre. C’est assez alambiqué mais n’oublions pas que les Anglais expriment leurs calibres d’artillerie de la même façon. Ouf ! On n’est pas les seuls... Bien sûr, plus le nombre s’accroît, plus le diamètre de la balle sphérique diminue et vice versa.
Donc, à partir de la Restauration, le premier loisir des paysans est la chasse et ainsi, l’arme civile par excellence est l’arme à canon lisse. Après le désastre de 1870, les petits écoliers français apprennent le tir à l’école sous la direction de l’instituteur avec des armes en 6mm Flobert (non, pas Gustave, Nicolas !), inventeur français de la munition à percussion annulaire. Le but de cet enseignement du tir est de faire de futurs bons soldats en vue de la revanche...
Or, pendant ce temps-là, nos voisins les Allemands ne vont pas à la chasse, qui ne s’est toujours pas démocratisée, d’ailleurs. Ils font du tir et la cour de l’école n’est pas leur champ de tir, loin s’en faut. Ils tirent avec les fameuses Schützen, civiles, d’abord à chargement par l’avant puis avec culasse mobile, système Aydt ou Martini (on estime à 20 000 le nombre d’armes fabriquées durant une soixantaine d’années -Allemagne, Autriche et Suisse. Les munitions à percussion centrale sont nombreuses et variées mais il en émerge deux principales, le 9,5X47R et notre 8,15 X46R qui, avec le temps va rester la seule et se normaliser.
Un peu avant la Grande Guerre, Mauser sort un « fusil militaire « (pour civils) qui n’est autre qu’un G98 canonné en 8,15. En 1909 et 1910, ils en produisent 680, fusils destinés aux Sociétés de tir. À partir de 1912 (36 armes de « tir à la cible « en 1911 -mais d’autres chiffres doivent compléter cette année), Mauser leur donne le nom de Wehrmannsgewehr, qui devient associé au calibre 8,15X46R.
Là, ils font fort, et en 1912 et 13, ce sont quand même 1370 WG qui partent dans les Sociétés de tir. Pas de chiffre pour 1914 et 15 mais de 1916 à 1922, 1227 WG sont produits : ce sont des G98 à hausse toboggan et levier droit classique canonnés en 8,15 et transformés en armes à un coup par l’adjonction du bloc en bois.
Après la guerre, le 8X57 était devenu calibre maudit (mais pas le 8,15) par le Traité de Versailles. J’ai noté 14 WG en 1926, 6 en 1929 et 179 blocs en bois pour conversion en un coup en 1929.
À partir de 1933, on a trois WG différents et l’EG, disponibles avec des prix très variables : l’ancien WG, levier droit et hausse toboggan à 85.- RM, la version montée par Haenel (même configuration) à 110.-RM, le WG à un coup (gen 2) à 120.-RM et enfin l’ EG à ...195.-RM !
Le prix de l’EG va être LE frein à son développement commercial. 373 exemplaires construits en dix ans, cela s’appelle un échec (mais un grand bonheur pour le collectionneur d’aujourd’hui !). En prime, les premiers EG souffraient de défauts de percussion et la visée ne faisait pas l’unanimité ! Heureusement, Mauser a vite rectifié les percuteurs et modifié la visée.
Le EG N° 108343 a été fabriqué en 1932 et fait partie des trois (!) armes construites cette année-là. Cette même année, c’était 109 WG qui étaient choisis par les tireurs Allemands...
Il n’est pas superflu de préciser que l’Allemagne de cette époque évoluait dans un marasme dramatique car la grande crise de 1929 avait touché l’économie allemande de plein fouet. Le 30 Janvier 1933, un moustachu à l’accent guttural allait changer radicalement tout ça, mais c’est une autre histoire...
obaneck- Pilier du forum
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Localisation : Près de la Grande Bleue
Date d'inscription : 20/05/2021
Re: Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
Sujet réellement passionnant et peu connu.
Merci
Merci
BERTHIER- Membre confirmé
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Localisation : bourgogne franche comte
Date d'inscription : 09/05/2021
Re: Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
Effectivement le sujet est passionnant sur des armes peu commune.
on en veut encore!!
on en veut encore!!
moli06- Futur pilier
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Localisation : Nice
Date d'inscription : 17/04/2020
Re: Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
Merci de vos encouragements à continuer ! Comme avait dit quelqu’un très connu : « la tâche est immense... »
obaneck- Pilier du forum
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Age : 70
Localisation : Près de la Grande Bleue
Date d'inscription : 20/05/2021
Re: Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
C'est vraiment une présentation passionnante, d'autant plus qu'elle couvre la nature des armes, leur histoire individuelle quand elle est connue (avec un émouvant détour par l'Indochine) et une mise en perspective historique, culturelle, commerciale de leur genèse et de leur diffusion... J'aime beaucoup cette approche "à 360°" d'une arme.
J'avoue qu'à ce stade, l'amateur d'Histoire peut se considérer comme déjà comblé : si je devais formuler un vœu, ce serait que ces engins voués au tir "chantent" encore quelque peu et que nous puissions espérer de nouveaux fils à leur sujet dans les rubrique "le tir, les essais" et "rechargement". L'Einheitsgewehr est en outre un engin permettant de comparer sa précision pratique en configuration visée ouverte" et "dioptre".
Dans la série des vœux pieux, je trouverait aussi passionnante une démarche de tentative de reconstitution du système de détente directe manquant sur ce même Einheitsgewehr, un beau lièvre à lever dans les archives ou à développer par recoupement, un chouette projet armurier dans sa réalisation... mais bon, je crois que ce superbe sujet m'as un peu mal habitué.
Bref, en tout cas, "chapeau !"
J'avoue qu'à ce stade, l'amateur d'Histoire peut se considérer comme déjà comblé : si je devais formuler un vœu, ce serait que ces engins voués au tir "chantent" encore quelque peu et que nous puissions espérer de nouveaux fils à leur sujet dans les rubrique "le tir, les essais" et "rechargement". L'Einheitsgewehr est en outre un engin permettant de comparer sa précision pratique en configuration visée ouverte" et "dioptre".
Dans la série des vœux pieux, je trouverait aussi passionnante une démarche de tentative de reconstitution du système de détente directe manquant sur ce même Einheitsgewehr, un beau lièvre à lever dans les archives ou à développer par recoupement, un chouette projet armurier dans sa réalisation... mais bon, je crois que ce superbe sujet m'as un peu mal habitué.
Bref, en tout cas, "chapeau !"
Dirty Larry- Pilier du forum
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Age : 45
Date d'inscription : 01/02/2016
Re: Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
100% d'accord avec toi!!Dirty Larry a écrit:C'est vraiment une présentation passionnante, d'autant plus qu'elle couvre la nature des armes, leur histoire individuelle quand elle est connue (avec un émouvant détour par l'Indochine) et une mise en perspective historique, culturelle, commerciale de leur genèse et de leur diffusion... J'aime beaucoup cette approche "à 360°" d'une arme.
J'avoue qu'à ce stade, l'amateur d'Histoire peut se considérer comme déjà comblé : si je devais formuler un vœu, ce serait que ces engins voués au tir "chantent" encore quelque peu et que nous puissions espérer de nouveaux fils à leur sujet dans les rubrique "le tir, les essais" et "rechargement". L'Einheitsgewehr est en outre un engin permettant de comparer sa précision pratique en configuration visée ouverte" et "dioptre".
Dans la série des vœux pieux, je trouverait aussi passionnante une démarche de tentative de reconstitution du système de détente directe manquant sur ce même Einheitsgewehr, un beau lièvre à lever dans les archives ou à développer par recoupement, un chouette projet armurier dans sa réalisation... mais bon, je crois que ce superbe sujet m'as un peu mal habitué.
Bref, en tout cas, "chapeau !"
Après le calibre est pas commun mais surtout il faut que obaneck retrouve son jeu d'outil
moli06- Futur pilier
- Nombre de messages : 947
Age : 43
Localisation : Nice
Date d'inscription : 17/04/2020
Re: Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
obaneck a écrit:Mais voilà, en France il y a eu la Révolution suivie des guerres de l’Empire. De retour des champs de bataille, nos braves paysans-soldats, tout au moins pour ceux qui ont rapporté des armes, vont à la chasse légalement car un des acquis de la Révolution était le droit de chasser pour tous. Au passage, ils chassent avec les armes réglementaires dont le calibre (17,6mm) n’est pas autre chose que le calibre 16 des chasseurs...
Donc, à partir de la Restauration, le premier loisir des paysans est la chasse et ainsi, l’arme civile par excellence est l’arme à canon lisse.
Beau sujet, bien illustré.
Par contre, petites précisions concernant la législation sur les armes.
Napoléon (désormais 1er) a refermé la parenthèse révolutionnaire en réactivant l'ordonnance royale, de 1728 si j'ai bonne mémoire, sur les armes. Il a aussi soumis le droit de chasser au paiement d'un impôt. Donc ce n'était pas n'importe quel paysan qui pouvait chasser.
Par ailleurs, la Restauration va, en plus, interdire la détention par les particuliers d'armes de calibre militaire. Je n'ai plus la définition en tête, mais ça couvre bien celui du 1777 et du Brown Bess (par exemple).
Je pense que ça s'est peut-être infléchi avec Louis-Philippe et plus sûrement avec la 2e République.
Donc là, il y a un petit raccourci poétique avec les paysans-soldats qui ont ramené leur arme.
Ah oui, accessoirement, après l'attentat d'Orsini, le neveu du 1er va édicter une des législations les plus restrictives, mis à part celle de Vichy et des occupants réunis, qu'ait connu la France.
Il y a de ça 6 ou 7 ans, j'ai écrit un petit quelque chose sur l'histoire des lois sur les armes en commençant par la Lex Cornelia de sicaris et veneficis (81 avt J.C.). Pas souvent que je peux la ramener sur le volet historique.
Invité- Invité
Re: Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
Ce qui est marrant c'est que selon les époques et les lieux (ou la situation sociale), parfois il est interdit de détenir des armes au calibre réglementaire, mais parfois c'est obligatoire (plus commode, pour les réquisitions)...
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: Des Gewehr en 8,15X46R : le Wehrmannsgewehr (3° variante) et le très rare Einheitsgewehr
J'ai noté tout récemment que, contrairement à ce que je croyais, les Lebel des tireurs (de certains? De tous? Était-ce obligatoire ou volontaire?) avaient été remis à l'autorité militaire en août 1914. C'est en effet une des rares obligations de la Loi Farcy de 1885 : si on a une arme d'épaule correspondant au modèle militaire en service, enregistrement dans le but avoué d'une réquisition si besoin était (conflit et grosse catastrophe genre Sedan).
Vu que les Lebel civils (enfin ceux des manufactures) étaient :
- pas configurés pour la balle D (poussoir de magasin, hausse),
- présentent en général un état de fraîcheur montrant qu'ils n'ont pas dû voir un soldat et encore moins une tranchée,
Je pensais que c'était resté lettre morte.
Et pourtant... En 1919, dans le journal de l'USTF (l'ancêtre de la FF Tir), on se plaint qu'on a quelque peine à récupérer ces armes et que l'entraînement des tireurs pour la compétition nationale en a souffert.
Vu que les Lebel civils (enfin ceux des manufactures) étaient :
- pas configurés pour la balle D (poussoir de magasin, hausse),
- présentent en général un état de fraîcheur montrant qu'ils n'ont pas dû voir un soldat et encore moins une tranchée,
Je pensais que c'était resté lettre morte.
Et pourtant... En 1919, dans le journal de l'USTF (l'ancêtre de la FF Tir), on se plaint qu'on a quelque peine à récupérer ces armes et que l'entraînement des tireurs pour la compétition nationale en a souffert.
Invité- Invité
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